Chapitre 46:
Il voulait jouer? Que le jeu commence alors. L'échauffement est fini.
J'attrapai à deux mains la seconde chaîne, et poussant des pieds sur le mur, je l'arrachai à la base.
J'étais libérée.
Mais je ne pris pas le temps de m'en réjouir. Je me jetai sauvagement sur lui, bien décidé à le faire souffrir. J'écrasai sa main armée, afin d'éviter tout possible coup de couteau de sa part.
Il hurla de douleur, et j'esquissai un petit sourire.
Tu voulais la tuer, alors souffre, pensais-je sans aucun remord.
Le temps de surprise passé, il se dégagea et attrapa ma tête d'une main pour me la cogner violement contre une cage vide. Il respirait comme un animal furieux. Le Roi mit sa paume sur la blessure qu'Isaï m'avait fait à l'abdomen, et il enfonça ses doigts dedans, l'ouvrant encore plus. Mon visage se figea sur une expression de douleur tandis que je me mordais la langue pour ne pas crier.
- Crie!! Exprime ton mal! Je veux t'entendre souffrir sirène du diable!
Pour toute réponse, je me saisis de son poignard et je le plantai dans la main qui fouillait ma blessure. Zahäk recula brusquement, serrant sa main blessée.
- Vous êtes fous! criai-je. Vous et votre putain de frère! Complètement tarés!
En hurlant ça, je remarquai qu'Isaï observait la scène d'un air satisfait. N'étant plus concentrée sur mon combat, je fus plaquée au sol par le Roi, qui avait profité de mon moment d'inattention.
Je gesticulais dans tous les sens pour me dégager, mais il m'imobilisait avec la chaîne qui était toujours accroché à mon poignet. Je l'avais seulement arracher du mur. Je le repoussai brutalement avec mes jambes, et il alla percuter les chaînes et les barres de fer au fond de la pièce.
Ni une, ni deux, il se redressa comme si mon coup ne lui avait presque rien fait.
Utilise les chaînes.
Je baissai les yeux vers mes mains. De quoi parlait-il? Des tatouages? Non, sûrement pas. Il devait parler des chaînes encore attachées à mes poignets.
J'attrapai la plus longue entre mes mains et la lançai vers le Roi qui s'avançait. Au lieu de le toucher, elle s'accrocha à une cage derrière lui.
- Loupé, petite sirène bleue, s'amusa-t-il.
- Ou pas, répliquai-je.
Je tirai un grand coup et la cage se décrocha. Elle s'écrasa sur Zahäk, qui s'écroula, inconscient.
Je fis volte-face m'attendant à ce qu'Isaï ait rejoint la partie en voyant son frère en mauvaise posture, mais il était toujours à sa place, à côté d'Aaron qui était toujours enfermé et enchaîné dans sa cage. Il me regardait droit dans les yeux, avec un sourire étrangement satisfait. Lorsqu'il mit sa main dans sa poche, je fis un bond en arrière, me préparant à une quelconque attaque. Il en sortit un simple trousseau de clés et déverrouilla la porte de la cage qui s'ouvrit en grinçant. Je laissai place à ma stupéfaction. Il le libérait? Aaron lui, ne cilla pas.
- Sors donc! Je te libère. Mais c'est la dernière fois mon neveu. Tu n'auras pas le temps d'être de nouveau enfermé. Tu mourras bien avant..
Il éclata d'un rire sinistre, puis il lui chuchota quelque chose que je n'entendis pas.
Le Prince paraissait extrêmement choqué par les paroles du petit homme squelettique.
C'est à cet instant que Jamie fit son apparition. Il détruit la fenêtre et une bonne partie du mur autour. Je vis Naf caché dans son dos, et je fus soulagée de le voir revenir en un seul morceau. À peine eût-il vu sa jumelle qu'il sortait de sa chaleureuse cachette.
"Par tous les saints marins, faites que ce ne soit rien de grave!"
Je ressentis de la culpabilité en le voyant accourir près de sa sœur. Je n'avais pas pu la défendre.
Le loup-garou, lui, semblait être en meilleur état que lorsque je l'avais abandonné. Il avait finalement guérit, heureusement. Ses yeux se prosèrent directement sur moi, et je baissai la tête, honteuse. Je n'étais pas arrivée à temps, parce que je m'étais obstinée à vouloir l'emmener avec moi. J'aurais du l'écouter, et le laisser dès l'instant où j'avais entendu Naora crier. Peut être que j'aurais pu éviter tout ça.
- Ne me dis pas qu'elle... commença-t-il le visage tordu d'une souffrance indéfinissable.
- Non! m'écriai-je vivement. C'est juste que... elle est gravement blessée à cause de...
- Charmante retrouvailles, mais les explications sont trop longue.
Je tournai la tête vers Isaï qui était descendu à ma hauteur. Il dégagea la cage qui coinçait son frère.
- Pour faire simple, on a torturé la sirène verte, et notre cher Prince, sur son dauphin blanc est venu la sauver. Malheur! Le dauphin est mort, il a dû s'enfuir sans. La sirène bicolore les a retrouvé, et nous aussi par la suite. Et là nouvelle séance de torture! Mais elle..
Il me pointa du doigt, un sourire lui fendant le visage en deux.
-..elle, elle s'est libérée. Par la seule force de ses jambes, et de sa volonté. Elle a donné une magnifique dérouillé au grand Roi des Eaux Profondes. Sans hésiter une seconde. Comme si elle avait fait ça toute sa vie. Comme si elle avait été entraîné à se battre... À tuer.
Je serrai les poings. Sur le moment de l'action, je ne m'étais même pas demandé comment je faisais pour savoir me battre correctement. J'avais simplement été poussé par ce sentiment d'adrénaline, de puissance que j'avais ressenti. Ce sentiment de pouvoir défendre quelque chose, quelqu'un.
- J'ai donc décidé de vous laisser filer, le temps que la sirène verte se réveille. J'ai vraiment hâte de voir ce qu'il va se passer à ce moment là.
Il rit à nouveau, et posa une main sur mon épaule. Il approche sa bouche de mon oreille et me murmura :
- Je l'ai seulement torturé physiquement tu sais. Mon très cher frère par contre, préfère torturer l'esprit. Le corps guérit toujours cher enfant. Mais est-ce que l'esprit oublié? Et puis, la sirène verte est aussi une chasseuse. Il paraît que les rares hybrides de cette race deviennent obsessionnels quant au fait de se faire accepter des chasseurs. Leur code stipule que les relations entre les chasseurs et les autres espèces sont strictement interdit, alors qui sait si c'est vrai. Que feras-tu si ta chère et tendre sœur décide de tuer la fille de démon que tu es par tous les moyens?
Il se redressa et attrapa Zahäk par la jambe et le jeta sur son dos.
- Qu'il est lourd, se plaint-il.
Il s'éloigna vers le coin du mur que Jamie avait défoncé, puis il se retourna vers moi.
- Prépare toi, Angèle.
Et il s'en alla.
Hahaha! Comme si elle pouvait se préparer à ça, face de morrue! Non seulement elle n'a toujours pas compris qu'elle a utilisé ses dons de démons pour se battre, mais en plus, elle ne sait toujours pas utiliser le cadeau que je lui ai fait! Comment pourrait-elle être prête à ce qu'il adviendra de son avenir? Surtout si elle continue de vouloir protéger celle qui déclenchera sa fin!
Naora ne me tuera pas!
Mais à cause d'elle, tu mourras!
Crois ce que tu veux!
Tu devrais m'écouter un peu plus!
Écouter qui? Un démon? Et puis quoi encore!
Non! Tu devrais écouter ton père!
Qu'est-ce que tu ne comprends pas dans "tu n'es pas mon père!"!!
Il rit encore. Était-ce une habitude pour les grands méchants de rire de tout?
Vas-y ma fille, reprit-il calmement. Énerve toi. La colère te mènera bien loin. Ainsi, tu répondras aux attentes de ce Isaï. Tu répondras à mes attentes. Même si je ne suis pas pour les méthodes de ce vieux requin, il a des idéaux comparables aux miens.
Peu importe qui il pouvait bien être. Ce genre de personne, je ne pouvais pas les apprécier. Il disait avoir des idéaux comparables à ceux d'Isaï? Isaï avait blessé ma sœur.
Elle n'est pas ta sœur!
- SI! hurlai-je.
Mon paternel éclata d'un rire qui résonna dans mon esprit.
Aaron et Jamie sursautèrent lorsque j'élevai la voix, et ils me regardèrent, sans comprendre.
- Quoi!? Vous avez lié vos vies, je peux bien m'engueuler toute seule!
Et pourquoi ne leur dis-tu pas que tu me parles?
- Parce que tu me rends folle! Je vais te tuer t'entends!? Ferme là bordel!
- Qui ça? Moi?
Aaron me fixait complètement perdu. Avais-je une nouvelle fois parler à haute voix?
- Pas toi, ni toi. L'autre. C'est l'autre qui me rends folle.
Il allait faire fuir les seules personnes qui m'avaient finalement accepter. Il voulait aussi me persuader que Naora n'était pas ma sœur. Il voulait m'éloigner de tous. Pourquoi?
Calme toi mon ange. Je veux juste te débarrasser de tout ce qui te rends faible. Tu sais, être seule n'est pas si terrible. Ainsi, tu n'auras plus de faiblesse. Et la fille des Lumières est ta plus grande faiblesse. Elle doit disparaître.
Je pense que ce fût la goutte d'eau qui fit déborder le vase.
Je me retournai d'un coup, lançant mon poing vers les chaînes qui entravaient ma sœur. Elles cédèrent sur le coup, et je la rattrapai avant qu'elle ne tombe.
Il fallait que je parte. Que je m'éloigne d'eux tous. Que je m'éloigne de cette vie qui commençait à m'étouffer.
Peuple des mers, loups-garous, âmes-sœurs et prophéties. Qu'ils aillent tous se faire foutre. Je veux vivre comme avant.
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