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Chapitre 20:

Après m'être égosillé encore quelques minutes, j'abandonnai. Cette grotte devait se trouver dans un coin perdu et personne ne devait passer à côté.. surtout la nuit.

Une fois ma mobilité plus ou moins retrouver, je décidai d'escalader la paroi jusqu'à la fenêtre, espérant pouvoir m'y glisser pour sortir. Je manquai plusieurs fois de tomber, et atteigni enfin la brèche. En baissant les yeux, je me rendis compte que 2 mètres, c'était assez haut quand même.
Je regardais dehors, et ne vit rien d'autre que des feuilles, épaisses et nombreises, qui me cachaient la vue. Soudain les feuilles tremblèrent légèrement. Quelqu'un m'avait-il entendu finalement?
Un rat traversa les feuilles et se posta juste sous mon nez, me fixant de ses petits yeux rouges. Je criai de surprise, effarée, et lachai la prise que j'avais sur le mur. Je tombai a plat dos, sur le sol dur et poussiéreux, bloquant mon souffle.

Maidit rongeurjurai-je intérieurement.

Et puis, de toute façon, la brèche était bien trop étroite pour que j'y passe.

Comment avais-je fait pour atterrir ici? A part le petit bassin, je n'aurais pu entrer par aucun autre endroit. Et étant donné la distance qu'il y avait entre l'endroit où je m'étais réveiller, et le point d'eau, on avait forcément du me traîner.

Je repensai à la femme de mon étrange rêve, plutôt réel. Peut être était-ce elle qui m'avait amener là.

-Je suis une sirène, dis-je à haute voix, pour m'en convaincre, ou bien me dire que cela sonnait faux.

Mais bizarrement, je ne trouvais pas que cela sonnait comme un mensonge. Je secouai la tête en émettant un petit rire. Je faisais confiance à un rêve ! Cela me paraissait absurde, mais pas si fou que ça.

Je fis quelques pas vers le bassin, la main sur le dos. Le choc de la chute me faisait vraiment mal.
Je ne savais pas nager, mais si j'étais réellement une sirène, je devrais pouvoir respirer dans l'eau non?

C'est ça ouaip, tu veux que je te rappelle la douleur que ça fait de se noyer?

Je frissonnai et enfermait dans un coin de ma tête la voix de ma conscience. Pas besoin, je m'en souvenais parfaitement, sauf que là, je vais entrer dans l'eau volontairement, ça changeait tout, pas vrai?

Je m'approchai de l'eau. Elle était magnifique. Je regardai mon reflet. Mes cheveux étaient légèrement ondulés, -chose qui se passait lorsqu'ils séchaient naturellement- j'avais les yeux grands ouvert, et semblai fatigué. Je haussai les épaules. J'avais toujours une tête de fantôme, cela n'avait pas changer.

Je me mis a genoux et pris mes chevaux dans la main, ensuite je réduisis l'espace de mon visage et de l'eau. Puis je plongeais la tête dans l'eau.
Je retenai ma respiration environ une minute, puis sortis la tête de l'eau en ouvrant grand la bouche pour inspirer un maximum d'air.

Ma parole t'es attardée! Si tu veux savoir si oui ou non tu sais respirer dans l'eau, RESPIRE!

Je ne l'avais pas enfermé elle? Je remis la tête dans l'eau, furieuse contre moi-même. Je pouvais le faire, et puis, au pire, avaler quelques goutte d'eau, ça n'allait pas me tuer.

1.. 2.. 3!

J'inspirai profondément, une fois, deux fois, trois fois.. Et je respirai normalement. Mais pas par la bouche ou le nez. Je retirait une seconde fois ma tête de l'eau, et touchai derrière mes oreilles. Des petites ouvertures vibraient. Je les carressai, curieuse, puis je les sentis se refermer et ne touchait que ma peau. J'avais donc des ouïes pour respirer sous l'eau, comme les poissons. J'etais donc bien une sirène.

L'eau se troubla soudainement, et mon reflet disparu. Je plissai les yeux, les sourcils froncés.

-Que..?

L'eau se teinta de blanc, puis des images apparurent à la place de mon reflet.

Naora était là. Elle pleurait.

Puis l'image disparut, et une autre fit son apparition, comme une publicité qui coupe un moment essentiel d'un film.

Je serre les dents, frustrée. Pleurait-elle parce que j'étais partie il y a quelques heures?

Là, je vis Diane et ses fils, qui discutaient derrière le bureau de l'accueil.

"-Vous pensez qu'elle va revenir?" demanda la gérante, la voix tremblante.

"-Elle serait si elle le voulait", cracha Jamie.

Il affichait une mine coléreuse, expression que je n'avais jamais vu sur son visage. Puis il ajouta:

"-Elle souffre tellement, je ne supporte plus de la voir ainsi, ça me fait mal... Elle n'aurait pas du l'abandonner."

Mon cœur se serra. Je ne l'ai pas abandonner. J'étais simplement sous le choc. Quelqu'un avait pris possession de mon corps pour menacer des gens qui nous avaient accueillit dans leur établissement, avec tellement de gentillesse et de bonté, que je me sentais reconnaissante envers eux, même s'ils n'étaient pas humains, et que Jamie et Axel me paraissaient menaçant sous leur forme garolle.

Diane mis sa main sur le genou de son fils, et Axel secoua la tête.

"-Non. Quelque chose cloche. Elle ne l'aurait jamais abandonné. Rappelle-toi bro', quand Naora est arrivée, et que le groupe d'adolescents l'ont salement amoché. Angèle a failli tuer la gamine. On a du la retenir. Elle tient beaucoup trop à sa cousine. Elle disait à tout va qu'elles étaient sœurs. Il a dû lui arriver un truc."

Jamie releva les yeux vers son frère tandis que leur mère acquiesçait lentement.

"-Mais ça fait plus d'une semaine."

J'écarquillai les yeux en voyant l'image faire un gros plan sur le calendrier accroché au mur derrière Diane. Le Jeudi 22 Octobre était entouré au marqueur rouge, et tout les jours d'avant étaient rayés. La dernière fois que j'avais regarder ce calendrier, c'était le 13.

9 jours. Cela faisait 9 jours que j'étais partie.

Cléo arriva, le visage malheureux.

"-J'étais avec elle. Elle continue de dire qu'Angèle est morte. Elle dit qu'elle l'a vu plonger dans les lacs, et qu'elles deux ne savent pas nager. Elle affirme qu'elle n'est pas remonté. Elle est persuadée qu'elle est morte."

Je sentis le chagrin me prendre à la gorge.

"-Tu sens son énergie pas vrai?"

"-Oui, mais je ne peux pas la localiser. Je sais seulement qu'elle est vivante.."

L'image se brouilla une nouvelle fois, et la je vis Naora courir. Puis, elle s'arrêta là où je m'étais arrêter avant de sombrer dans les eaux des lacs. Elle m'avait donc réellement vu..

Elle se remit à pleurer, silencieusement. Un petit chien arriva, et lui bondit sur les genoux. Elle joua avec lui, jusqu'à ce qu'un petit garçon arriva, et les deux amis s'éloignèrent, sous le regard bienveillant de ma sœur. Elle se retourne vers les lacs, et sourit tristement.

Je compris brusquement ce qu'elle avait en tête.

-Naora! Non! Je suis vivante, tu n'as pas le droit!!

Je l'avais crié, mais je savais qu'elle ne l'entendait pas. Qu'elle ne me voyait pas. Qu'elle ne savait pas.

J'ai savais aussi ce qu'elle s'apprêtait à faire. Je la connaissais bordel! Rien qu'en se regardant, on pouvait savoir à quoi pensait l'autre, sans parler, sans bouger, sans se concerter. Simplement en se regardant. Je la connaissais mieux que moi même.

L'image changea a nouveau, et me montra Jamie se levant subitement, un air affolé sur le visage.

"-Naora n'est plus dans l'hôtel!"

Bien sûr qu'elle n'était plus à l'hôtel. Elle était aux lacs!

Je la regardai encore, et me focalisai sur son sourire sinistre.
Et son sourire affligé, était pour moi semblable à un panneau lumineux affichant "DANGER"

Je continuai à crier, à lui hurler que j'étais vivante, que je lui interdisai de bouger jusqu'à ce que Jamie arrive, car il allait arriver, il allait sauver son âme-sœur, cela ne pouvait se dérouler autrement.

Pourtant je savais que mes efforts étaient vains.

Elle se leva. Et fis un pas dans l'eau. J'arrêtai de parler et fus aussi silencieuse qu'une tombe. Je n'avais qu'une envie ; lui balancer un seau d'eau glacé à la figure pour qu'elle revienne a la raison.

-Merde Naora, tu peux pas faire ça! Je suis vivante! Vivante! T'as pas le droit de te suicider!!

Je pleurai, j'étais secoué par un long sanglot.

J'émis ce qui ressemblait à un couinement lorsqu'elle fit un second pas dans l'eau vaseuse.

Puis un autre. Et un autre.

L'eau lui arrivait à la taille.

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