🌟23h40

- Ok, donc tu t'y plais pas trop ?
questionne Violette alors que nous parlons de nos études respectives.

- Je sais pas vraiment... ici les cours me paraissent intéressants parce qu'on a de bons profs et tout ce qu'il faut pour se renseigner et bien travailler, mais au fond je me vois pas travailler dans le juridique toute ma vie...

- Pourquoi tu as choisi le droit alors ?

Je hausse les épaules.

- J'ai pensé que c'est ce qui me correspondrait le mieux, mais...
En fait j'arrive à me voir nulle part. Alors quand t'es dans ce type de mood au lycée ça va, mais maintenant...

- Tu as toujours le choix Lucy, au pire, tu pourras...

Elle se tait quand on remarque toutes les deux qu'on est observés, puis approchés. Je tourne la tête vers mon colocataire, qui n'a pas l'air rassuré. Il lance un regard à
Violette qui affiche un air contrit.

- Salut Vi... lance Natsu.

- Salut... ok je crois que je vais y aller, désolée de t'avoir dérangé Lucy.

- Non attends, t'en vas pas
comme une voleuse, la grondé-je.

Elle sourit alors que l'expression qu'arbore Natsu devient plus qu'incompréhensive.

- Je veux pas que ça devienne
gênant, insiste-t-elle.

- Ça l'est pas, protesté-je.

- Si un peu... me contredit Natsu. Qu'est-ce que vous...

- Elle est gentiment venue m'offrir ses talents de barmaid, et elle a bienveillamment voulu savoir si tu étais un peu moins con qu'avant. La question s'est avérée positive, je te rassure. Même si je te trouve toujours bête et que tu es devenue une personne meilleure uniquement grâce à moi.

Il inspire pour répliquer mais je pose un doigt sur ses lèvres en secouant la tête.

- Cette fille est super, plus gentille
et passionnée de la vie que moi. Conclusion : tu es débile Natsu.

Il attrape mon poignet pour que j'arrête de l'empêcher de parler et hausse les sourcils.

- Je sais, avoue-t-il.

- C'est pas ce que t'es censé
répondre idiot, soupire Violette.

- Je vais pas te rabaisser pour la valoriser, devant toi en plus. C'est
vrai que t'es super et que je suis
con. Lucy me plaisait pas au départ
contrairement à toi.

Je fais la moue et hausse les sourcils.

- Bah ça va abuse pas non plus, m'indigné-je en retirant mon poignet de sa main.

- MAIS, tu es super aussi, et d'une toute autre manière. Sois pas jalouse, sourit-il, l'air taquin.

- TOI, sois pas jaloux. Je peux
rester avec Violette et t'abandonner
pour le reste de la soirée. Elle est
plus intéressante que toi, et au moins elle verra bien que tu tournes pas rond de pas avoir arrangé les choses avec elle et de les avoir arrangé avec moi ! Abruti.

- Tu dis n'importe quoi. Je suis sûre
que t'as plein de qualité que j'ai pas.
Bref allez je m'en vais, on se reverra. Toi, ne fais pas de bêtise avec elle, et Lucy, ne sois pas trop dur avec lui. Et avec toi, ajoute-t-elle d'un air menaçant. À plus !

Je la regarde s'en aller, l'air dépité, puis dirige mon attention vers le fond de mon cocktail, que je vide.

- T'es géniale Vi, change pas, la remercie indirectement Natsu. Elle lève son verre en l'air en guise de réponse avant de disparaître à l'étage.

Je n'ai pas le droit d'être jalouse parce que ce qu'il dit est totalement vrai,
mais je crois bien que cette merde ne
se contrôle pas, parce que je le suis. Je n'ai aucune colère contre elle, mais j'ai juste ce sentiment inconfortable que je veux ces paroles pour moi et pas pour quelqu'un d'autre.

Ma moue légèrement boudeuse est restée. J'ai déjà bu deux cocktails, et ça faisait longtemps que je n'avais pas bu, en plus du fait que je ne tiens pas bien l'alcool. Alors je crois qu'il me monte déjà un peu à la tête. La preuve, je suis trop confiante là.

Natsu me prend le gobelet vide des mains et le jette à la poubelle avant de revenir vers moi. Sa main attrape la mienne, et sans rien dire, il m'entraîne avec lui vers les escaliers. Je n'ai pas dit au revoir à Rosalie et les autres, mais je ne proteste pas. On quitte le carré VIP pour retourner dans le couloir presque désert. Il m'emmène jusque dans la bibliothèque, où pour le coup il n'y a vraiment personne, et s'arrête face à moi. On se fixe un instant, ma mine boudeuse toujours
en place. Lui, un air imperceptible sur le visage. Il est en colère ? Il est désappointé ? Il est déçu ?

Mes interrogations s'envolent quand, sans que je ne m'y attende, il m'attrape par la taille pour me tirer vers lui. Je me laisse enlacer, surprise mais pas mécontente, tandis qu'il se penche à mon oreille.

- J'te mange, chuchote-t-il de son habituel air taquin.

- Non merci, je réponds, mes mains allant empêcher les siennes de descendre sur mes fesses.

- De manière chaste, précise-t-il. Je te trouve mignonne... Ça me rassure que tu sois jalouse.

- Ah bon ?

- Si je le suis et que tu l'es pas, c'est moyen pour moi, rit-il.

- Si tu parles de ta jalousie envers notre bien aimé Guren, tu l'es pour beaucoup moins que moi, et c'est
pas bien.

- Pourquoi ?

- Laisse-moi réfléchir... parce qu'on est pas ensemble comme tu l'as si bien répété ce soir, et que par conséquent, tu es trop possessif.

- Au moins ça veut dire que t'as une place spéciale dans mon petit cœur.

- Dans ton cœur de pierre tu
veux dire ? J'ai eu de la peine pour Violette quand elle m'a racontée...

- Attends, je peux te dire un truc ?

- Quoi ?

- Elle et moi, et toi et moi, ça a rien à voir. Vraiment.

Je me mets à reculer et par conséquent, lui a avancé, mes mains toujours sur les
siennes et le buste légèrement en arrière pour le regarder.

- Donne-moi quelque chose de
vrai, qui différencie notre relation
de la vôtre. Et ne parle pas de nos différences ou de nos rencontres respectives.

Il sourit, mais pas moi. Cette question est importante pour moi, je veux qu'il me rassure. Qu'il me prouve que lui et moi on ne va pas tout casser comme il l'a fait avec elle.

Je bute contre une étagère qui nous empêche de faire plus de chemin, et m'appuie à elle, attendant sa réponse. Notre proximité ne me dérange ni ne me gêne pas le moins du monde, c'est juste
plaisant.

Il fait glisser ses mains du creux de mes reins, prenant mes doigts entre les siens, gardant par conséquent mes mains sur les siennes. L'une vient me pincer affectueusement la joue, l'autre rejoint sa bouche pour qu'il dépose un baiser sur le dos de ma main.

Je hausse les sourcils, alors il sourit.

- Si je te réponds, tu vas râler,
décrète-t-il.

- Donc tu esquives ?

Il secoue la tête.

- Je peux étendre ma réponse à ce qui différencie notre relation
de mes précédentes ?

- Oui...

- Avec les autres, j'ai eu des relations sexuelles pures et simples. Alors qu'avec toi... Hier soir, c'était à cause de ce que je ressens pour toi. Et tu es la première à me faire ressentir des choses Lucy.

Ses yeux verts me fixent avec une
lueur que je reconnais. La lueur qui précède nos bouches l'une contre
l'autre. Je le dévisage avant de faire
semblant d'être émue.

- Waaaouuuh... ce que ça sonne faux. Ça sonne comme une mélodie que t'as dit à touuuuutes les filles
qui ont croisé ton affreuse figure. Ça sonne aussi hyper mal dans le sens où tu désignes tes conquêtes par « les autres ». Je veux pas faire partie de...

Je fais un cercle dans l'air avec mon index d'un air grimaçant.

- « Les autres » Natsu, franchement,
ça me crispe, terminé-je en dirigeant
sa tête vers le plafond d'une main. J'arque un sourcil alors qu'il fait revenir sa tête vers moi d'une manière qui me fait sourire.

- C'est pour ça que jt'adore, sourit-il.

- Orh arrête. Sois vexé un peu.

- J'aime que tu me rembarres de
la sorte, je vais pas faire semblant. Crache moi dessus, je serais exaucé
pour le reste de cette soirée.

Je le fixe l'air totalement blasé.

- Quoi ? Je dois vraiment être vexé pour que tu sois contente ?

- Non, soupiré-je en le poussant pour m'extirper de son guet-apens.

- Ehpepep, pas si vite matelot,
m'arrête-t-il en me rattrapant d'une main.

- Laisse-moi, je suis là, pas besoin de me toucher.

Il me lance un regard inquisiteur et pointe un doigt vers moi.

- Là, t'as typiquement le comportement d'une fille
amoureuse, mais je sais que
tu l'es pas, alors arrête ça.

- Arrêter quoi ?

- Ta crise parce que tu te rends compte que j'ai eu des ex, tu t'attendais à quoi ? Avec le fait
que j'arrive pas à m'attacher et
toutes ces filles qui grouillent autour, tu t'attendais à quoi ?

- À rien... je sais que j'ai rien à te reprocher. Mais déjà que j'étais réticente au fait de laisser les choses se faire, apprendre que t'as déjà vécu tout ce que je vis avec toi avec d'autres filles c'est frustrant. Parce que tu peux pas me voir comme je te vois et ça me fait peur Natsu. Je t'aime déjà trop et je veux pas souffrir tu comprends ça ?

- Justement, toi tu comprends pas
que je te vois comme aucune des
filles que j'ai pu fréquenter. J'ai eu beaucoup de relation sans lendemain mais peu de copines et Violette a été la seule avec qui j'ai cru avoir quelque chose de sérieux et la seule qui a essayé de me comprendre comme toi tu as essayé. Tu penses que beaucoup de filles que j'ai fréquenté connaissent mes amis et ma famille comme tu les connais ? Non, aucune. Je t'ai sorti un truc tout pété mais c'est totalement vrai, le sexe est la base des relations que j'ai eu, ce n'est pas le cas avec toi. Bien sûr que t'es belle et bien sûr que tu m'attires, mais j'ai jamais désiré personne comme je t'ai désiré hier et c'est pour ça que je t'ai embrassée. C'était plus fort que moi parce que je voulais te toucher, te faire comprendre tout ce que j'avais pour toi. S'te plaît, ne crois pas que j'ai déjà dit ça à qui que ce soit d'autres pour faire le séducteur à la con parce que là tu me vexerais. Si je suis une première fois à je ne
sais quoi pour toi, tu es aussi une première fois pour moi. Tu as déjà aimé quelqu'un pas vrai ?

Je hoche la tête.

- J'ai jamais pu aimer personne, et
c'est pas intentionnel. T'es comme
un... putain de cadeau pour moi, un
miracle même si tu veux. Parce que
c'est un coup de cœur que j'ai pour
toi, un truc qui me fait sourire comme un idiot parce que je le comprends pas. Être dans l'inconnu avec toi, c'est plus effrayant, je veux même foncer dedans, c'est bon là ?

Je penche la tête sur le côté, me rendant compte que je suis égoïste. C'est la deuxième fois qu'il me fait une déclaration en même pas vingt-quatre heures. Je sais qu'il est sincère, je suis juste chiante à cause de ma stupide peur du vide. Ce vide dont je me rapproche de plus en plus. Ce vide dans lequel il est près à sauter avec moi. Il m'accompagne depuis que je l'ai rencontré, et il ne va pas s'arrêter du jour au lendemain. Notre relation est aussi unique et importante pour lui qu'elle ne l'est pour moi, si ce n'est plus comprenant le fait que j'ai déjà
été amoureuse et lui jamais. Je n'ai rien à déplorer de ce qu'il se passe entre nous, je le sais. Peut-être qu'il ne serait pas comme il est sans l'expérience qu'il a, peut-être qu'hier soir n'aurait pas été aussi incroyable sans ces filles qu'il a vu passer avant moi. Chaque expérience est différente, et je dois arrêter de me croire ordinaire ou moins bien que d'autres. Comment je peux me permettre de croire ça quand je reçois tant d'attention ? Il me définit comme un cadeau, mais c'est lui le vrai cadeau. Parce que si je n'ai pas fait exprès de provoquer ses sentiments, lui fait et dit tout dans mon intérêt.

Stop les questions. Stop les réticences. À mort la peur incrustée dans mon cœur à cause d'erreurs passées. Fais ce que tu veux, quand tu veux, où tu veux Lucy. Tu es libre et tu dois profiter de ce que la vie qui t'a maudite autrefois, t'offre maintenant. Car s'il n'y a jamais que du bonheur, il n'y a jamais que du malheur non plus.

Je serre la main que Natsu a utilisé
pour me retenir, et revient vers lui.
Mon autre main passe sur sa nuque tandis que je me mets sur la pointe
des pieds pour réduire quelque peu
la distance entre nous.

- Désolée. Je sais que je suis énervante... mais c'est parce que
j'ai sérieusement succombé à ton charme, assuré-je d'un air faussement coupable. Ma réplique le fait rire puis il en profite pour me donner une pichenette sur le front.

- Arrête on dirait moi.

- Parce qu'on ne fait qu'un, répliqué-je avec amusement.

- Tu me fais rougir... méchante
fille.

Je rigole et enroule spontanément mes bras autour de son cou pour déposer mes lèvres sur sa joue.

- On ne se connaît peut-être pas depuis des mois, mais tu es l'une
des meilleures personnes que j'ai rencontré de ma vie Natsu, lui dis-je
à l'oreille.

Pour me répondre il se met à déposer
une multitude de baisers papillons
sur mon visage. Je commence à rire quand il descend dans mon cou, ça chatouille. Je ne me souviens pas avoir déjà eu droit à ce type de tendresse avec les rares autres hommes qui m'ont touchée. Depuis mon ex, je voyais ça en mal... Mais je me rends compte que l'affection, donnée par une personne que l'on estime vraiment, est agréable et appréciable.

- Stop, rié-je quand il me fait pencher dangereusement en arrière. Il s'arrête finalement et me regarde d'un air rieur.

- J'aime tout chez toi mais ton
rire est particulièrement doux à mes oreilles Ma Dame, chuchote-t-il.

- Arrête tes disquettes, sourié-je en plaquant ma main sur sa bouche. Il fronce les sourcils et tente de dire quelque chose que je ne comprends évidemment pas, alors je le laisse.

- T'as dit quoi ?

- J'ai dit que tu m'empêchais de t'embrasser.

- Parce que tu crois que tu peux m'embrasser ?

Il fait la moue et hoche la tête.

- Mauvaise réponse.

- Pourquoi ? bougonne-t-il.

Je sais qu'il le dit sur le ton de la plaisanterie, mais je pense qu'il en a envie, parce que moi aussi, un peu. Mais on ne doit pas faire n'importe quoi non plus. Restons cohérent et lucide, Lucy.

- Parce que nous ne sortons pas ensemble. Parce que nous sommes
des enfants sages et que l'incident
d'hier ne doit pas se reproduire
aujourd'hui. Parce que ce n'est ni
le moment, ni le lieu, d'accooord ?
exagéré-je, articulant chaque mot comme si je faisais la morale à un petit enfant.

Il sourit et l'une de ses mains va se poser délicatement sur le haut de ma cuisse, il prend soin de la faire remonter lentement, comme il l'avait fait au bar. Mais cette fois, je le ressens bien différemment, ça ne me choque pas, ça me fait languir, et il ne s'arrête pas à ma cuisse. Je sens ma robe tee-shirt remonter aussi lentement que sa main gagne du terrain. Je reste là, sans bouger, tandis que son index longe la bordure de mon sous-vêtement.

- C'est le moment quand tu le veux,
c'est le lieu si tu le veux, et je peux
te dire que c'est encore mieux quand c'est inapproprié, me provoque-t-il doucement. Je sursaute quand, comme si de rien était, il me donne une petite tape sur la fesse. Je reste plantée dans la pièce sans bouger alors qu'il me lâche complètement pour se diriger vers le couloir.

- Natsu ! m'indigné-je finalement, me retournant pour découvrir son air moqueur.

- Déçue que je m'en aille ?

- Arrête de me provoquer, râlé-je en le rejoignant.

- Je n'irais pas jusque-là, je dirais que je te taquine plutôt. Je lui donne un coup dans le bras avec exaspération.

- Tu m'énerves...

Il s'arrête avant qu'on ne sorte de la bibliothèque et tourne la tête vers moi.

- Si ça te dérange que je te touche, dis-le et je le ferais plus.

Non... absolument pas...

- Oui, ça me dérange que tu te
crois tout permis.

Il affiche un sourire en coin et me fait un signe de tête.

- Allez viens, je te fais une petite visite.

- - - - - - - - - - -

2799 mots

Yo, j'ai pas pu poster hier donc
me voilà aujourd'hui !

Petit Nalu moment hehehehe !
Vous inquiétez pas, bientôt vous allez apprendre des choses et vous aurez un PDV Natsu !

🦋Love you🦋