cнαριтяε 41
☃️Question : vous faites
quoi pour Noël ? Et pour le nouvel an ?
* * *
🔥19h57
- Bon et par contre aujourd'hui ça tombait bien mais vous avez pas intérêt à m'exclure de vos repas sur
le long terme, sinon j'vous boude et j'vous amène plus ! lance Yukino.
- Ça ne se reproduira pas Flash McQueen, je lui réponds en claquant la portière de sa voiture.
Lucy rit de ma blague tandis que Yukino me fait un doigt.
- Tiens, fourre-le toi où je pense Natsu.
- On en reparlera oui, dis-je.
- Ok ciao les cas soc' !
Comme à son habitude elle repart à toutes allures après avoir remis ses lunettes de soleil (alors qu'il ne fait pas beau) sur son nez.
- Flash McQueen pfpfpfpfpf,
t'es trop bête !
Je souris face à cette scène inédite : ma coloc' pliée de rire, et la prend par le poignet pour la tirer à ma suite vers le bar.
- Franchement je trouve que j'ai fait de bien meilleures blagues depuis, mais content que tu avoues que je sois drôle.
Elle me donne une tape dans le dos, sûrement pour me dire « j'ai rien avouée » mais trop prise dans son rire pour le formuler.
- Attends... essaie-t-elle de se reprendre, m'arrêtant avant que je ne pousse la porte. Attends... je me... je me calme.
Je sais même pas... elle souffle pour ne pas rire à nouveau et reprend, je sais même pas pourquoi je ris.
- Parce que je suis drôle et que tu kiffes ça, combien de fois je vais devoir te le répéter ?
- Je t'aime pas...
- Tu m'adores, je sais.
- Non...
- Chhhh.
- Tu...
- Chhhhuuuuutttt.
Elle me frappe à nouveau avec plus de vigueur, et comme je ris, elle réitère, m'envoyant des coups de poings successifs sur le bras. Je me dépêche de rentrer dans le bar pour l'empêcher de me battre à mort, et appelle ma mère.
- Quoi ? demande-t-elle en sortant de son bureau. Tu dis même plus bonjour maintenant ? C'est comme
ça que je t'ai élevé ?
- Mais mère ton employée me frappe.
- Mais Madame votre fils m'embête, réplique Lucy.
Ma mère soupire et secoue la tête.
- Si vous ne voulez pas faire un tour aux toilettes pour nettoyer, garder vos bêtises pour vous.
- Ouuuuh, nulle la reine ! Pas drôle ! me moqué-je.
Lucy m'écrase le pied, sûrement parce qu'elle n'a pas envie de récurer les toilettes une seconde fois, et s'excuse.
- Fais attention Lucy, la connerie de mon fils est contagieuse. Bref passons, les filles sont en train de se changer, rejoins-les, et Natsu sors moi les poubelles.
Après ça, elle retourne dans son bureau en claquant la porte.
- Tu prends cher... constate Lucy.
- T'avais pas encore remarqué ? plaisanté-je.
Ma mère est toujours comme ça avec moi. C'est juste sa manière d'être mère, ça ne
me dérange pas, mais c'est sûr que si Roméo, Ju' ou moi avons un possible problème d'affection c'est à cause d'elle. Elle ne sait que râler et être fatiguée, je plains vraiment mon frère maintenant qu'il vit seul avec elle.
- Tu viens ? m'appelle Lucy.
- Besoin d'aide pour te changer Lulu ?
Elle lève les yeux au ciel et passe la porte sans répondre, je dois vraiment être chiant parfois, mais j'y peux rien, j'aime trop ça, encore plus avec Lucy, c'est très drôle de l'emmerder. Je m'en rends compte un peu plus chaque jour.
— — — — —
🔥22h50
Je m'arrête dans la préparation de mon cocktail quand je vois que la situation a l'air de dégénérer dans un coin du bar. J'échange un regard avec Grey qui me fait signe de rester à ma place. On a tous remarqué le couple qui se dispute depuis
plusieurs minutes, mais ils ne dérangeaient pas les autres clients, donc on a rien dit.
La fille est en pleure et l'homme, qui est je pense bien plus âgé qu'elle, a l'air très énervé. Je les fixe avec attention, l'homme a l'air de tenir la fille bien trop fermement. Ils se sont levés tous les deux. Je pense qu'elle veut partir et qu'il l'en empêche. Des altercations, ça arrive, on voit souvent des dramas digne des plus grandes séries ici, mais personnellement je ne peux pas m'empêcher de prendre partie quand la situation tourne au vinaigre et que l'un des protagonistes à l'air d'une victime. Cette fille a clairement l'air d'une victime, elle a l'air d'avoir peur. J'ai envie d'y aller, et en même temps je me retiens, Mira et Erza sont en train d'essayer de calmer la situation et de les virer, si j'y vais, ça sera pire. Ma mère m'a déjà reprochée plusieurs fois d'avoir frappé tel ou tel mec, même quand ils ont des gestes déplacés avec Juvia, pour elle je dois toujours les foutre dehors sans les toucher. Elle n'a pas tort, je pourrais avoir des ennuis, mais c'est plus fort que moi.
- Natsu. Eh.
Je détache mon regard de la scène pour le diriger vers Lucy. Elle me fait signe de venir vers elle, ce que je fais.
- Tu trouves pas qu'il est un peu brusque avec elle ? elle demande une fois que je ne suis plus derrière le comptoir.
- Tu trouves aussi ? questionné-je tout en jetant un coup d'œil au probable couple qui est en train de sortir du bar escorter par les filles.
Elle hoche la tête en regardant Juvia, qui est montée sur scène plus tôt que prévu pour détourner l'attention de la querelle.
- Tu sais... j'ai peut-être tort, mais s'il est violent avec elle, je n'ai pas envie de juste... les virer et faire comme si de rien était...
- Ma mère ne va pas être contente si tu t'interposes dans l'histoire.
- On peut leur parler maintenant qu'ils sont dehors...
- Tu veux que je vienne avec toi ?
Elle acquiesce.
- Même si je sais me défendre, il aura toujours plus peur de toi que de moi, et la fille sera plus rassurée si tu es là... s'il te plaît...
- Ok. Ok allons-y.
Elle hoche la tête avec plus de conviction et m'emboîte le pas. Je fais signe à Grey qu'on sort et n'attend pas qu'il me renvoie un regard réprimandant. Avant de sortir on croise Mira et Erza qui nous interroge du regard.
- On va juste... vérifier que la fille va bien, expliqué-je.
- Promis je travaillerais encore plus vite après, ajoute Lucy avant de me tirer dehors.
Elle frissonne au contact de l'air frais tandis que je regarde autour de moi pour voir où le couple est parti. On les remarque facilement puisque le type est maintenant en train d'hurler sur la fille,
à quelques mètres de là où nous sommes.
- T'ES VRAIMENT UNE PETITE PUTE, APRÈS TOUT CE QUE J'AI FAIT POUR TOI ! crie-t-il en la secouant par le bras. Je bug un instant face à la scène, les gens ont tellement l'habitude de ne pas agir face à ce genre de situation que le type ne se retient même pas pour la maltraiter. Pourtant le bar est dans une rue animée, et il y a des passants, mais les gens font les aveugles, ils préfèrent faire les ignorants plutôt qu'agir. Je n'ai jamais été comme ça, mais j'ai toujours des moments d'hésitation, des moments où je me dis « c'est bon il/elle va se débrouiller », des moments où j'aurais pu faire plus mais que je ne
l'ai pas fait.
En voyant Lucy s'interposer entre les deux sans hésiter, je constate qu'elle a plus de courage que moi.
Elle s'est mise devant la fille dès qu'elle a vu l'homme lever la main, elle est prête à servir de bouclier à une inconnue,
et je me rends compte à cet instant précis, que Lucy est vraiment loin d'être quelqu'un de vide. Elle est géniale.
J'arrête la main de l'homme de justesse avant qu'elle ne s'abatte sur elle, et sans le vouloir, pousse Lucy et la fille en arrière au passage. Elles tombent toutes les deux sans gravité, donc je ne m'en soucie pas. Je fixe l'homme sans ciller, il a l'air extrêmement surpris, presque ahuri. Je serre son poignet avec force pour lui faire mal. Je n'aime pas me battre, et je n'ai jamais été quelqu'un de violent ou d'impulsif, mais je sais m'imposer quand il se doit. C'est ce que mon oncle m'a appris.
Je relâche le poignet de l'homme après un instant, il effectue un geste agacé, avant de se reprendre.
- Excusez-moi, vous êtes ? demande-t-il.
- On travaille juste là. On voulait vérifier que vous vous étiez calmé et
on a pu constater que non.
Bizarrement, il affiche un sourire amusé et fais un signe de tête vers la fille.
- Mais voyons je n'allais pas la frapper, c'est un jeu entre nous ! La prochaine fois évitez de vous immiscer dans les affaires des gens quand vous ne savez pas ! rit-il en tendant la main vers la fille, qui est toujours assise au sol, l'air à la fois hébétée et choquée.
Elle hésite en lorgnant la main de l'homme, alors celui-ci la presse, mais toujours sur le même ton rieur, il a complètement changé de personnalité.
- Ma puce, dis-leur que tout va bien s'il te plaît, qu'on puisse rentrer, hein ?
Elle bug un instant avant d'afficher un sourire forcé et de tendre la main. Je fronce les sourcils, me demandant ce qu'il se passe, mais Lucy donne une gifle à la main de l'homme avant qu'elle ne touche celle de la fille.
- Si vous croyez que votre comédie peut marcher aussi facilement espèce de pourriture, osez la toucher encore une fois et je m'assurerais personnellement que
la police vienne vous rendre visite.
- La police ? Non mais on marche sur la tête ! C'est moi qui devrait appeler la police !
Elle affiche un sourire hypocrite, et aide la fille à se relever, tout en l'obligeant à
se mettre derrière moi.
- Vous trompez sûrement du monde avec votre look de gars propre sur lui mais on sait tous les trois ce qui se cache sous votre air à la con.
Je vais certainement pas vous laissez l'emmener en sachant très bien qu'elle va vous suivre sous la contrainte, par peur et peut-être par amour, mais en sachant ce qui l'attend en rentrant chez vous. Frapper une femme ce n'est pas être
un homme, vous êtes une merde et si personne ne vous l'a encore dit jusqu'à maintenant moi je vous le
dis. Oui c'est ça prenez votre air choqué, mon ex avait toujours ce genre de réaction lui aussi.
- De quoi est-ce que vous m'accusez exactement ? De battre ma petite-amie ?
- Barrez-vous avant que j'appelle les flics, je vous ai pris en vidéo pile quand vous étiez en train de lui hurler dessus comme un taré, je suis sûre que ça leur plaira.
L'homme serre les dents.
- Je peux savoir pour qui vous vous prenez ? Mêlez-vous de vos affaires
ou je porte plainte pour
harcèlement et droit à l'image !
- Ne vous engagez pas sur ce terrain là avec moi, je suis étudiante en droit, je connais les lois, et cerise sur le gâteau, mon père est un flic très important, alors par pitié, osez juste revenir, osez juste la contacter, lui faire du chantage, la supplier, vous étendre en excuse pour qu'elle revienne, osez et je vous jure que je vous envoie au trou.
Je sens la fille tressauter derrière moi, elle tremble comme une feuille, elle observe derrière mon épaule, mais elle ne dit rien. Elle ne veut pas retourner avec lui, elle veut être loin de lui, je peux le deviner rien qu'à son attitude, et Lucy m'impressionne, son discours est convaincant... pourtant, le tremblement dans sa voix ne m'a pas échappé.
- Eh vous avez entendu papi ? Ou il faut que je vous en mette une pour vous déboucher les oreilles ?
L'homme serre les poings tandis que Lucy se rapproche de moi et entoure doucement mon bras avec le siens.
- Très bien, tu veux te cacher derrière eux ? Fais donc, sans moi tu n'es rien, et tu sais très bien que c'est entièrement de ta faute si je suis dans cet état. Ne t'avise pas de revenir en pleurant.
La fille tressaute à nouveau, et un sanglot lui échappe tandis que l'homme tourne les talons.
- Ordure, siffle Lucy.
Une fois qu'on l'a tous les trois regardés s'éloigner et monter dans sa voiture garée un peu plus loin, on se relaxe. Lucy n'a pas desserré son emprise, et quelque chose me dit que ce n'est pas cet homme qui lui faisait peur.
- Alors comme ça ton père est flic ? je demande.
- Pas maintenant Natsu.
- C'est vrai, pardon...
Elle secoue la tête pour me signifier que ce n'est rien et me lâche doucement pour donner toute son attention à la fille.
- Viens, on va aller à l'intérieur, il fait pas chaud dehors, lui dit-elle doucement.
- Je... je sais pas si...
- Je ne te laisse pas le choix. Peut-être que tu as peur, ou que tu l'aimes, sûrement que tu es inquiète, mais il est parti et il ne reviendra pas ici, tu n'aurais pas aimé subir ce qu'il allait te faire, personne n'aime se faire frapper, encore moins par la personne qu'il aime, alors même si tu es hésitante sur la situation, fais-moi confiance s'il te plaît. Je veux juste t'aider.
La fille hoche lentement la tête, baissant le regard.
- Je m'appelle Natsu, et elle c'est Lucy, tu veux donner ton nom ? je demande.
- Je... je m'appelle Mary, avoue-t-elle.
- Avec un y ?
- Oui, toi c'est Lucie avec un -ie ?
Lucy secoue la tête, souriant timidement, tandis qu'on rentre finalement dans le bar.
- Nope, c'est y aussi.
* * *
🌟1h30
- Je ne peux pas t'obliger, mais je t'assure que tout redeviendra petit à petit normal si tu l'éjectes de ta
vie, ça ne sera pas facile, mais il faut le faire. Je te l'ai dit, échapper à l'emprise d'un pervers narcissique, violent par dessus le marché, c'est très très compliqué, mais rien n'est impossible si on reste fort ok ? On reparlera de la mesure d'éloignement si tu veux. Et si jamais, même dans la nuit, tu as besoin, tu peux appeler... chuchoté-je l'air entendu.
Mary me sourit et me prend dans ses bras, je n'ai pas l'habitude des câlins, je pense que ça se sait, mais j'accepte cette étreinte sans protester, cette fille m'a touchée, et je me vois trop en elle pour
ne pas l'aider. Ça faisait longtemps que tout ce tourbillon d'émotions qui
se trouve en moi n'avait pas refait surface... tout à l'heure face à cet homme je sentais presque à nouveau le sang battre mes tempes et mon coeur tambourinait dans ma poitrine. J'avais peur...
- Merci... merci beaucoup, je... je te trouve hyper courageuse et j'espère qu'un jour je pourrais arriver à
être aussi forte.
Je souris, hésitante et lui fais signe de rentrer dans la voiture de Grey. Elle s'exécute, s'asseyant à côté de Juvia, qui commence à lui parler dès qu'elle s'est
assise. Mary fait un signe de main à Natsu, avant que je ne dise à Grey d'y aller.
On a convenu qu'elle irait chez ses parents, et Grey à accepter avec Lisanna de l'amener. C'est important qu'elle se sente en sécurité jusqu'au bout, parce que le plus dur dans ce genre de situation, c'est la peur et la solitude.
Je regarde la voiture s'éloigner avant de me tourner vers Natsu. Tout à l'heure, une fois rentrer dans le bar, il est directement aller expliquer la situation à sa mère qui se demandait ce qui se passait, et moi j'ai amené Mary dans le « salon des employés » derrière le bar.
Je pensais devoir retourner travailler, mais Aléya est venue me voir pour me dire de rester avec Mary, que les filles allaient s'en sortir et étaient d'accord pour se débrouiller sans moi.
C'est pour ça que j'ai pu parler avec cette fille, comprendre la situation qu'elle m'a expliqué à demi-mot. Je me suis forcée à repenser à ces souvenirs que j'avais enfouie dans ma tête, et je lui ai parlé de moi pour qu'elle se sente en confiance. Ça faisait tellement longtemps que je ne m'étais pas ouvert à quelqu'un, que j'ai du contenir mes émotions. Ça n'était pas bien... mais ça n'était pas mal non plus, de parler.
- Ça va toi ?
Je lève les yeux vers Natsu et hoche la tête.
- Hm. Ça va.
- Sûre ?
- Sûre. Merci de m'avoir aidée.
- C'est normal, on m'appelle Superman dans le milieu.
Je souris et me mets en route sans lui répondre. J'ai l'impression que plein de choses se mélangent dans mon esprit, c'est étrange comme sensation, et pareil,
ça ne m'était pas arrivé depuis longtemps.
- Tu veux raconter ? demande Natsu tandis qu'on descend dans la station de métro.
Je hoche la tête et réfléchis un instant pour rassembler mes idées. Je ne m'attendais vraiment pas à rencontrer
ce genre de péripétie, et encore moins à intervenir et réagir comme je l'ai fait...
- Elle a vingt-cinq ans, et lui quarante. Ils travaillent dans la même entreprise, c'est son supérieur direct. Ils sont ensemble depuis un an et demi, énuméré-je
en me stoppant sur le quai.
- Elle t'a dit ça facilement ?
- Plutôt oui, c'est le reste qui était compliqué... dans ce genre de relation, on ne se rend pas compte de la gravité de la situation, c'est
la première fois qu'elle se confrontait vraiment à ce qui se passait. Pendant les premiers mois c'était parfait, il était parfait, puis petit à petit, il a commencé à avoir
un comportement qu'elle ne connaissait et ne comprenait pas. Il lui a fait quelques crises pour des broutilles, mais chaque fois
il s'est excusé, avec des genres de beau discours bateau, mais auquel tu crois quand tu es dedans. Ensuite il a commencé à être violent verbalement. Du rabaissement, des insultes, des reproches, mais chaque fois les belles excuses, les belles promesses qui font qu'elle reste enchaînée. Puis ton idylle parfaite s'éloigne de plus en plus mais en souvenir d'elle tu ne veux pas arrêter, tu vois ? Alors tu commences à subir, au début tu réponds, tu protestes, mais petit à petit tu finis par te taire. Tu changes, il te coupe du monde, de tes amis, de ta famille mais tu...
- Lucy...
- Laisse-moi terminer. Tu ne réagis plus, tu crois presque que c'est normal, puis tu arrives à un point où tu doutes de toi-même, tu n'as plus confiance en toi, tu perds pieds et tu ne lui reproches plus rien parce que tu crois que c'est ta faute. Même quand tu commences à comprendre qu'il est infidèle tu crois que tout est de ta faute. Tu deviens l'ombre de toi-même, et lui te manipule à sa guise. C'est ce qu'a, ou plutôt ce que subit cette fille, et d'autres personnes subissent la même chose quand elles tombent sur ce genre de personnage malfaisant, parce que souvent le même schéma se répète, et la victime ne comprend jamais qu'elle est manipulée.
- Pervers narcissique ?
J'acquiesce et me tais en voyant le métro arriver. On monte, on s'assoit, et j'attends qu'il démarre avant de continuer. Pervers narcissique, il paraît que ce mot n'est en réalité pas révélateur du comportement qu'il désigne, personnellement je préfère ne pas lui donner de nom. C'est juste un fléau qui détruit tout ce qui fait de toi ce que tu es, tout ce qui te rend heureuse, pour ne te laisser que le malheur et les moments que tu crois être joyeux avec la cause de toutes tes souffrances, le fléau.
- Il a commencé à être violent physiquement il y a quelques mois, ça a commencé par des poignent trop forte, puis des gifles, et quand ils sont seuls, il s'autorise même des coups. Tu sais ce que c'est le pire dans l'histoire ?
Il secoue la tête.
- C'est que souvent, ce genre de mec n'a pas la tête de l'emploie, bien au contraire. Les gens ont tendance à penser que ceux qui frappent leur conjoint sont des beaufs, des gens louches, des alcooliques et bref... Comme pour les meurtrier, les violeurs, etc. ils ne soupçonnent pas ceux qui ont l'air propre sur eux,
hyper sympathique et avec un bon cadre de vie. Bah ce sont typiquement eux, les PN. Des gens qui ont le sens du contact, qu'on trouve très cool à la première rencontre, qu'on pense irréprochable. En tant que manipulateur cette image leur va tellement bien qu'ils en usent à la perfection. Résultat, tu sais que personne ne te croira si tu racontes ce qu'il se passe, et pire, tu sais que même ta propre famille pourrait douter de toi et croire à ses salades. Dans le cas de Mary, ce gars a un grand réseau, il est sociable, blagueur, charmeur et j'en passe.
- Alors elle vie un cauchemar mais elle a peur de le quitter ?
- C'est pas juste ça... il y a la peur oui, de lui mais aussi des autres, mais en plus de ça, quand tout ton monde tourne autour de cette personne, tu n'as pas le courage de partir, et puis... elle l'aime. Malgré tout elle l'aime.
- Ses parents sont au courant de ce qu'il se passe ?
- Bien-sûr que non. Ses parents l'aiment bien ce type. Mais je lui ai fait promettre de tout leur raconter ce soir... Elle est quand même courageuse, elle ne se laisse pas complètement faire et je pense que c'est ça qui la sauvera. J'espère juste lui avoir clairement ouvert les yeux sur la situation actuelle. Tu veux savoir pourquoi ils se disputaient ?
- Ce n'était pas une dispute comme une autre ? Il n'a pas juste... fait une crise parce qu'elle a regardé quelqu'un ou ?
Je secoue la tête.
- Dans ce genre de situation, il ne fait pas de scandale en publique.
Il lui fait comprendre qu'elle va prendre cher dès qu'ils seront seuls, mais sans le montrer aux autres. Elle m'a dit qu'il ne s'était jamais énervé de la sorte en publique parce qu'il se soucis énormément de l'image qu'il renvoie.
- Alors...
- Elle est enceinte.
- D'un autre ?
- De lui. Quand ils le font de leur plein grès, ils se protègent toujours, mais... quand il la force, il ne prend pas la peine de se protéger. Il a fallu qu'elle oublie sa pilule un de ces jours où il l'a violée.
Je lui jette un regard en coin et vois qu'il me fixe, l'air étonné.
- Quoi ? Tu fais partie des gens qui croient que le viol conjugal est un mythe ?
- Non pas du tout, mais... j'y crois pas qu'elle puisse juste subir tout ça et...
- Je t'interdis de la juger, il faut y être pour comprendre, et honnêtement je hais les gens qui pensent que les femmes battues restent parce qu'elles sont idiotes ou faibles ou soumises ou je ne sais quoi, elles restent pour tout un tas de raison compliquées.
- Je sais désolée, c'était pas un jugement...
On se fixe un instant avant que je ne baisse les yeux.
- Non c'est moi pardon.
- Mais t'as raison dans de ce que tu dis, et pour moi c'est inconcevable que tu puisses faire subir ça à la personne que t'es censé aimer.
- Ça l'est. Pour certains ces personnes - parce que pour moi ils ont souvent des comportements similaires - sont juste des cons à l'horribles caractères, mais moi je pense qu'ils ont un réel problème psychologique, ce n'est pas juste question de haine ou de « pervers narcissique », ils sont malades. À des degrés différents peut-être, mais malade. Parce que la plupart sont dans un déni fou, et en même temps ils sont conscients de ce qu'ils font, pourtant tout est la faute de l'autre. Tu vois ?
Il passe un bras autour de mon cou et me pince doucement la joue entre son index et son majeur.
- Je pense qu'ils sont les deux, des enfoirés et des fous. Ce soir tu as aidé une victime et c'est ça que tu
dois retenir.
- Et si elle retourne avec lui ?
- C'est probable, je suppose qu'on se défait pas comme ça d'une emprise si forte, est-ce que tu devras t'en vouloir pour autant ? Non, ta bonne action restera une bonne action.
Je soupire et laisse tomber ma tête contre son bras, je ne suis pas d'humeur à faire
la fière, je me sens en sécurité près de lui, et j'ai besoin d'être rassurée là tout de suite.
- Mais qu'elle est docile.
- Pourquoi ça ne t'arrive jamais de te taire ?
- J'aime trop t'emmerder petite dure Lulu.
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4050 mots
Okkk, bon voilà une
petite péripétie qui introduit le passé de Lucy.
Souvent dans les romans ados et tout, ils ont toujours des passés douloureux spéciaux mon cul, du coup je veux insister là sur le fait que beaucoup de gens tombent sur des PN, et que ça n'a rien de « rare ». Ceux qui vont jusqu'à battre leur conjoint le sont plus mais pareil ce n'est pas rare, donc voilà j'en parle au travers de Lucy parce que comme elle le dit, c'est un fléau pour la personne qui subit, et je trouve que le sujet est pas abordée assez souvent.
Les schémas se ressemblent souvent mais attention, je ne dis pas que ce sont toujours les mêmes, et chaque personne vit les choses à sa manière dans tous les cas.
Bref, tout ça pour dire que ce dont on parle de ce chapitre, notamment la relation abusive dans laquelle se trouve Mary, bah malheureusement ça existe et plus que ce qu'on ne le croit. J'essaierais dans les prochains chapitres de parler de manière la plus réaliste possible de ce que Lucy a subit psychologiquement etc.
Mais ça sera son expérience et donc pas universelle.
Anyway je parle trop, j'espère que ce chapitre vous a plu,
à Dimanche où Samedi pro !
(oui parce que au passage, j'ai pas posté hier parce que j'ai encore eu bac blanc et après l'aprem le temps passe vite donc voilà, ça dépendra des week-ends).
🏙Love You🏙
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