cнαριтяε 9
* * *
⚜️18h33
Je me rapproche de la ligne tracée sur
le parquet et tire. Le ballon atterrit à nouveau dans le panier, signifiant que
je viens de marquer un panier à trois
points.
— T'es en forme aujourd'hui !
me lance Jordan.
— Je suis toujours en forme !
Je rattrape le ballon et le renvoie à Djibril pile au moment où la porte du gymnase s'ouvre avec fracas, attirant notre attention.
— ALORS TOI ! ESPÈCE DE MALADE !
J'ai à peine le temps de me retourner qu'une fille pleine de peinture me saute dessus. On tombe tous le deux par terre et elle se met à me rouer de coups avant de m'écraser un œuf sur la tête.
— J'AI AVALÉ DE LA PEINTURE ! TU VAS AVOIR MA MORT SUR
LA CONSCIENCE !
J'essaie de comprendre ce qui m'arrive quand je me souviens de ce que j'ai demandé à mon frère. Je me protège comme je peux avec mes bras, mais elle plus de force qu'il n'y paraît. C'est une horreur, l'odeur de la peinture mélangée à celle de l'œuf me donne envie de vomir.
Je la pousse finalement pour me libérer
et me rassois en secouant la tête. Elle bascule alors sur le parquet et la boîte d'œuf qu'elle avait dans la main s'ouvre, l'un d'eux roule jusqu'à moi.
Je ne réfléchis pas davantage, l'attrape et me relève pour aller lui écraser sur la tête. Ok, j'abuse peut-être, mais elle est complètement tarée de m'avoir sauter dessus comme ça ! Tomber sur le coccyx est l'une des pires douleurs qui existent.
— BORDEL DE MERDE ! hurle-t-elle en dégageant ses mèches de cheveux avec rage.
Elle se met à me mitrailler avec les œufs qui sont à proximité d'elle, alors j'essaie de les éviter comme je peux en reculant.
— OH ! OOOH ! C'est quoi ce bordel ?! crie soudain mon coach,
qui jusqu'à là était au téléphone dans
son bureau.
Nora l'ignore et s'apprête à se relever pour me sauter dessus à nouveau mais heureusement pour moi Dylan l'attrape par la taille pour l'arrêter.
— JE VAIS TE TUER ! ILS ONT DÉTRUIT MON SAC ET J'AI FAILLI MOURIR D'ASPHYXIE ! s'égosille-t-elle. Dylan grimace et éloigne sa tête.
J'ai presque envie de rire, elle ne ressemble plus à rien. Elle est tellement couverte de peinture qu'elle n'est pas crédible. Mon frère a fait fort.
Quand un sourire étire mes lèvres elle fronce les sourcils et ouvre grand la bouche pour signaler son indignation.
— ÇA TE FAIT RIRE ?!
Les gars sur le terrain passent leur regard d'elle à moi tandis que ceux qui attendaient sur le banc pour jouer rigolent.
— Putain mais arrête de te débattre t'es complètement malade, râle Dylan tandis qu'elle se baisse pour ramasser un œuf encore en vie et le jeter à mes pieds.
Comme elle n'arrive pas à se dégager, elle finit par lui donner un coup de coude. Les gars lâchent des onomatopées de stupéfaction alors qu'elle s'essuie le visage et me jette les morceaux de coquille dessus. Un coup de sifflet retentit enfin et le coach vient se mettre entre nous deux avant que ça ne reparte.
— STOP ! ASH C'EST QUOI CE BORDEL ?!
— Je sais pas c'est elle qui
m'a agressé !
Elle me fusille du regard avant de regarder mon coach.
— C'est lui Larry ! Tu sais que je suis pas du genre à m'énerver comme ça pour rien ! réplique-t-elle.
Il plisse les yeux et la regarde plus attentivement avant d'afficher un air
incompréhensif.
— C'est toi ma petite Nora ?
— Ouh là ça sent pas bon, me chuchote Djibril en me donnant une serviette.
— Mais pourquoi tu es pleine de peinture ? Tu détestes la peinture ! s'étonne le coach.
— Il a demandé à des gosses de me bombarder avec des pistolets de paintball !
— C'était pas exactement ça... me défendé-je.
— Mais enfin... bon, avant toute chose allez vous doucher. Vous avez détruit mon parquet... et Ash prête
lui quelque chose. Les autres continuez de jouer ou je vous mets tous un avertissement.
— Quoi ?! Mais...
— Nora. Fais ce que je te dis ou j'appelle ta mère.
Elle change d'expression et peste avant d'aller chercher son sac qu'elle a laissé tomber devant la porte. Elle revient vers moi en boudant.
— Je te hais, grince-t-elle en passant.
— Ash dépêche-toi, ordonne le coach Harrison qui est reparti sur le côté du terrain.
Apparemment, Miss pourrie gâté et lui se connaissent. Ça ne m'étonne qu'à moitié. Je lui ai dit que je faisais du basket mais comme elle ne dit rien, elle n'aurait pas dévoilé qu'elle connaissait le coach.
— — — —
⚜️18h58
Je sors du vestiaire des gars en même temps que Nora sort de celui des filles. On se regarde mutuellement. Elle a relevé ses cheveux en chignon, le tee-shirt que je lui ai passé lui arrive juste en dessous des fesses et elle a juste gardé ses chaussettes. Il lui reste des traces de peinture un peu partout mais sa peau a retrouvé sa couleur normale. Elle a l'air d'une SDF avec son sac et ses chaussures à la main.
Je me demande comment j'ai fait pour mettre autant de temps qu'elle, puis je
me souviens qu'enlever les minuscules morceaux de coquille d'œuf parsemés
dans mes cheveux m'a pris presque la moitié du temps que j'ai passé dans la douche.
— Venez ici ! nous crie le coach qui se tient à côté du terrain. Je le rejoins en trottinant tandis que Nora se contente de traîner des pieds.
— Du nerf !
— Non ! Je suis fatiguée ! râle-t-elle en arrivant à notre niveau.
— Bah fallait pas t'énerver comme ça aussi, lui dis-je.
Elle m'ignore et se tourne vers le terrain où les gars font un match tous ensemble.
— De vrais gosses, soupire le coach. Bon expliquez-vous.
— Tu ne vas rien dire à ma mère j'espère... ni à mon père d'ailleurs ? s'inquiète-t-elle.
— Si tu m'expliques ce qui se passe pour que tu pourrisses mon parquet en agressant un de mes petits gars, je ne dirais rien.
Elle daigne le regarder et souffle.
— On a eu... une dispute de couple. Alors je lui ai vidé un pot de mayonnaise sur la tête...
Je hausse les sourcils alors qu'elle se tourne vers moi pour continuer.
— Pour se venger il a demandé à des petits cons de me bombarder à la peinture. Ils m'ont même donné des œufs pour me venger, ils étaient complètement tarés.
J'essaie vainement de retenir mon rire,
c'est quoi cette connerie ?
— Je croyais que tu détestais les garçons ? lui demande-t-il en me désignant.
Elle secoue la tête et me pointe du doigt.
— C'est parce qu'il est super... beau, et super... drôle, lâche-t-elle.
J'ai bien vu qu'elle a eu du mal à faire sortir les mots « beau » et « drôle » mais bon, c'est la vérité, elle se voile juste la face.
Finalement, je hoche la tête pour soutenir ses propos.
— Ça c'est carrément vrai.
— Donc... tu sais qui est son père pas vrai ? me demande le coach Harrison.
— Euh... non. C'est juste une fille comme ça donc... sa vie ne m'intéresse pas vraiment, la provoqué-je.
— Donc tu as joué avec ma petite Nora ?
J'essaie tant bien que mal de faire abstractions des regards curieux des gars de mon équipe. Nora sourit avec satisfaction en voyant que le coach me regarde d'un air accusateur.
— Quoi ? Moi ? Non ! C'était une fille comme ça, au début ! Mais... elle m'a trompé !
— Quoi ?! s'indigne-t-elle. C'est toi qui m'a trompée !
— Non c'est toi !
— Tu mens !
— C'est toi qui mens !
— Ok stop ! nous coupe le coach. Elle n'a peut-être pas envie de te le dire donc je ne te le dirai pas, mais son père est influent et c'est un ami proche, alors si tu veux un conseil, évite d'avoir des problèmes avec elle.
Les crissements des semelles sur le parquet ainsi que les rebondissements du ballon se sont arrêtés. Je jette un coup d'œil aux gars qui continuent de me jeter des regards amusés ou incompréhensifs alors qu'ils récupèrent leur serviettes sur les bancs.
— Coach ! s'exclame Dylan alors que les autres commencent à retourner au vestiaire.
— Qu'est-ce qu'il y a ?
— J'ai un truc à dire moi, dit-il en nous rejoignant.
— Quoi ?
— Cette fille, c'est une pute.
Nora arque un sourcil et croise les bras en faisant claquer sa langue.
— Mais alors toi t'es vraiment con... C'était pour l'humilier l'épisode du réfectoire... je fais pas vraiment les trottoirs, imbécile.
— Attendez, c'est quoi encore cette histoire ? interrompt le coach.
— Hier elle a débarqué à la cantine et elle a dit à Ash de la payer, c'est une folle.
Malgré la tension, Nora et moi échangeons un regard avant de rire.
— Ash ?
— Non mais ça c'est faux. Elle sait que les fraternités doivent donner l'exemple donc elle a fait croire ça pour... fin bref vous avez compris, expliqué-je.
— Quoi ? C'était pas vrai ? s'étonne Dylan.
Je secoue négativement la tête tout en regardant Nora qui me fait bien comprendre que j'ai intérêt à suivre son petit manège visant à faire croire qu'on sort ensemble. Je me demande bien quels sont ses rapports avec le coach pour qu'elle veuille faire croire ça.
— En fait, je l'aime, je déclare en lui prenant la main.
Elle grimace mais se ressaisit rapidement.
— Oui ! On est tellement... amoureux ! renchérit-t-elle.
— L'amour avec un grand A, continué-je.
— Oui ça va j'ai compris, nous coupe le coach. Nora tu sais que si ton frère apprend ça...
— Mais il ne le saura pas ! Parce que tu n'en parleras à personne.
— Mais attendez pause, Ash t'étais avec la meuf... euh... Tina là, y'a deux...
Je lui fais signe de la fermer alors il se tait. Je préfère que le coach croit qu'on sort ensemble plutôt qu'il pense que je fais le con avec « sa petite Nora », ça craint. Quand il a une dent contre un joueur, il ne se garde pas de le faire savoir.
— Ah mais oui ! C'était elle la fille que tu aimes ! s'écrie-t-il en posant
sa main sur la tête de Nora qui grimace à nouveau.
— C'est bizarre tout ça, soupçonne le coach.
— S'il te plaît Larry... je le dirai plus tard à ma famille je te le promets, et... on va nettoyer le gymnase.
Il soupire et se racle la gorge.
— Bon, bon... très bien. Mais je ne veux plus de scènes comme celle-là, et ne vous faites pas de mal mutuellement c'est clair ?
— Très clair.
— Comme de l'eau de roche.
— Il y a tout ce qu'il faut dans le local, même du white spirit.
Je vous préviens ça a intérêt à briller demain.
— De toute façon j'avais demandé à ce que la peinture parte à l'eau, précisé-je.
— Quelle générosité, mon amour, ironise Nora en me lâchant la main.
Le coach nous lance un dernier regard inquisiteur avant de retourner dans son bureau. Dylan reste planté à côté de nous et me regarde en jetant des coups d'œil pas très discrets à Nora.
— Vous êtes tous aussi cons dans votre fraternité ? demande-t-elle avec sérieux.
— Wah mais t'es insupportable toi, s'étonne Dylan.
— Articule je comprends rien.
— Putain la connasse...
— La connasse t'emmerde, abruti.
— Quoi ? Moi un abruti ? Mais redescends c'est quoi tes délires de gamine ?
— Arrête de me parler et bouge de mon champ de vision.
— Oh ! les coupé-je.
— Mec c'est quoi cette folle ?
— Mais dégage tu pollues mon espace vital, râle Nora en s'asseyant sur le banc.
— On est coloc' et on mène une guerre pour pousser l'autre à bout c'est tout. Bon j'avoue je pensais pas que mon frère allait faire ça si... bien, déploré-je en m'asseyant à mon tour.
— Ah parce que ce petit con c'était ton frère ? s'indigne Nora.
— Ouais. Il est marrant hein ?
Elle me dévisage longuement.
— C'était son idée la peinture ?
— À moitié...
— Approfondis.
— Je lui ai suggéré d'utiliser de la peinture... je pensais pas qu'il allait en faire autant.
— Ah ouais ? Nan parce que lui et ses petits copains m'ont bombardée avec des billes de paintball, t'as bien regardé l'état dans lequel j'étais ?
— Oui. Mais tu l'as bien cherché.
— C'était juste de la mayonnaise...
— Faut pas toucher à mes super cheveux ok ? Et puis t'avais promis.
— Je t'ai promis que je ne te ferai rien demain, et je t'ai dit ça aujourd'hui puisqu'il était minuit passé.
Je réfléchis et grimace.
— Putain mais t'aurais pu me le dire...
— Euh... mais je peux savoir pourquoi vous avez dit que vous sortiez ensemble ? nous coupe Dylan.
— Mais t'es encore là toi ? demande Nora.
— Difficile de le remarquer quand je suis à côté, dis-je en toute modestie. Bref, c'est vrai ça, pourquoi t'as dit que c'était une dispute de couple ?
— Si mes parents ou mon frère apprennent que je vis avec un garçon ça va très mal se passer pour nous deux. Et je sais que Larry l'aurait dit à mon père puisqu'ils se connaissent depuis des années.
— Et c'est qui ton père au juste ? m'interroge Dylan.
— T'occupes.
— Ok bon moi je vais me doucher, elle est vraiment pas drôle ta coloc', me lance-t-il en tournant les talons, nous laissant seuls dans l'immense gymnase.
— Ça t'allait super bien la peinture,
dis-je à Nora.
Elle soupire et tourne la tête vers moi.
— J'peux te dire un truc ?
— Quoi ?
— Ta gueule.
— Oh ça va, de toute façon je l'ai bien payé là... tu sais que je vais me faire défoncer par ma mère si j'arrive en retard au bar ?
— C'est pas mon problème.
— Sois sympas et aide-moi
à nettoyer.
— Je t'aiderai quand j'en
aurai envie.
— S'il te plaît...
— Tu crois que tu vas m'attendrir là ? Mes habits sont foutus, mes chaussures sont foutues, mon sac est foutu, mes cheveux sont foutus...
— Ok ok, hum... pardon ?
— Quoi ? J'ai mal entendu ?
— T'es sérieuse ?
Elle affiche un sourire hypocrite. J'en ai vu passé des filles chiantes, mais elle, elle dépasse de loin toutes les autres.
— Je suis désolé pour ça, et... mon frère s'excusera, mais vu que t'as niqué mon shampoing crois pas que je vais repayer tes fringues non plus.
— Ah parce que ça a la même valeur ?
— Non mais...
— Bon c'est bon de toute façon je vais pas attendre ici éternellement.
— — — —
⚜️19h20
Nous nous retrouvons donc à jouer les techniciens de surface, frottant le sol avec conviction. Heureusement, la peinture part à l'eau, mais il faut fournir un effort.
— On ferait mieux de frotter au white spirit non ? me demande Nora en s'essuyant le front.
— Non, ça risque d'abîmer le parquet.
Une minute plus tard, la porte des vestiaires s'ouvre et tous les gars de mon équipe sortent en groupe. On a pour habitude de se vanner dans les vestiaires en attendant que tout le monde se soit douché. S'attendre c'est notre rituel. Certains passent à côté de nous en rigolant.
— Elle est mignonne en fait, lance Jordan en regardant Nora.
— L'approche pas, elle va te péter le nez, prévené-je.
Elle ne relève pas et continue de frotter.
— Courage Cendrillon, me dit Djibril.
Les autres rigolent, moi y compris, puis ils sortent tous après que je leur ai fait un doigt.
— Vous avez fini ? nous demande le coach en sortant de son bureau, ses affaires à la main.
— Bientôt.
— Bon, je vous laisse les clés, fermez et éteignez tout en partant.
— — — —
⚜️19h30
Nora se relève et contemple le sol tandis que je repasse la serpillère pour la énième fois. Tout est propre. Je lève ma serpillère en l'air pour l'approcher de son visage.
— Rah dégage.
Je rigole et attrape le seau d'eau.
— Tu veux prendre une douche ?
— Ha-Ha-Ha, t'es tellement drôle.
— Je sais, je suis super beau
et super drôle.
— Je pensais tout le contraire, en le disant.
— Permets-moi d'en douter.
— Doute de ce que tu veux, ça m'est bien égal.
— Mais quelle rabat-joie.
Elle me jette au visage le chiffon qu'elle avait dans les mains.
— Bravo, t'as re-tâché le parquet, la félicité-je alors que le chiffon tombe au sol.
Elle souffle et le ramasse alors j'en profite pour poser la serpillère dans ses cheveux.
— Mais merde ! Arrête !
Je rigole à nouveau et m'amuse à la répéter d'une voix niaise.
— J'ai absolument pas cette voix.
— Si un peu.
— Non.
— Si.
— Non.
— Si.
— Tais-toi.
Elle se relève en époussetant ses habits et me prend la serpillère des mains.
— Va vider le seau, je vais ranger ça dans le local et on s'en va.
— Tu me donnes des ordres ou je rêve là ?
— Tu veux que ta mère te tue ?
Mon sourire s'affaisse et je secoue vivement la tête.
— Alors dépêche-toi.
— De toute façon je suis en retard dans tous les cas.
— Notre voisine va t'amener, en voiture.
— Hein ?
— Bon, fais ce que je te dis et je t'expliquerai.
— — — — — — — — — — — — —
2710 mots
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