Bonsoir bonsoir !

Aaaaaaaaaaaaaaaah bordel. J'aurais pu poster bien plus tôt... Si mon ordi n'avait pas planté à plusieurs reprises ce matin, que les moches n'avaient pas fait tant parler d'eux à cause de leurs nouvelles couleurs cet aprèm, que par conséquent j'avais pu faire mon boulot pour le stage en temps et en heure, et qu'ensuite je ne m'étais pas perdue dans l'écriture d'un passage Hopemin assez olé olé pour une fic qui n'est même pas encore d'actualité vu le peu de chapitres que j'ai dessus pour le moment.

Je me désespère.

Bref.

Du coup il est super tard et j'ai mis 1h30 pour faire la dernière relecture/réécriture/correction contrairement à d'habitude où je mets 3 bonnes heures. Alors certes j'ai quasiment rien touché, mais ça me semble étrange que je n'aie corrigé que quelques fautes de frappe. Si jamais j'ai laissé passer des énormités, signalez-les-moi, que je les corrige plus tard xD

Sur ce, je vous laisse. Un grand bubble tea m'attend demain à 15h, faut que je me lève x'D

Bonne Léocture ! ♥

~~+~~

« Nan mais regarde-moi cette gueule ! rigola Taehyung.

– Mais je t'emmerde ! Tu crois que t'étais mieux à cet âge ? Je parie que tu avais une coupe au bol comme tous les asiats' en plus.

– Je suis beau, donc ça m'allait.

– Je vais te croire, oui. Et reviens à table, on n'a pas fini !

– Attends, je rigole encore un peu !

– Et d'où tu te permets de fouiller dans la bibliothèque, d'abord !?

– Tu n'as pas voulu répondre à ma question. »

Je me levai, abandonnant Jimin et son cocktail là, et je me dirigeai vers mon ami qui se fendait visiblement la poire sur mes vieilles photos d'enfance.

« Viens, il reste des toasts. Jungkook les a faits avec amour, tu te foutras de moi plus tard.

– Très bien, très bien. »

Il me suivit finalement. Le punch lui faisait visiblement de l'effet. Plus que prévu. C'était amusant autant que c'était flippant. Sun Hae vida alors son verre et se leva de table.

« Il est l'heure d'aller au lit, Sun Mi. Tu viens ?

– Déjà ? soupira-t-elle en faisant la moue.

– Oui. Allez, dis bonne nuit à tout le monde ! »

Ma filleule se leva donc de sa chaise et fit le tour de la table pour faire un bisou à tout le monde, même à Yoongi, parce qu'elle n'avait pas le choix, mais tout le monde savait qu'elle aurait préféré le frapper que l'embrasser. C'était un peu de la torture et de l'abus de pouvoir dont nous ne devrions pas être fiers, mais ça nous faisait quand même sourire. Une fois que ce fut fait, elle fila vers sa mère et prit sa main dans la sienne avant qu'elles ne rentrent toutes les deux pour que Sun Hae la couche. C'est vrai qu'il était déjà près de vingt-deux heures.

Elle ne tarda pas à redescendre et à nous rejoindre. Nous continuâmes de discuter calmement, parfois quelques éclats de rire fendant l'air. Yoongi et Alrik fumaient un peu plus loin ; Jungkook s'était rapproché de Taehyung, mais semblait toujours tendu par la présence de Sun Hae, et Jimin à côté de moi semblait étrange depuis que nous étions rentrés, et il commençait à m'inquiéter. Je pris alors discrètement sa main dans la mienne et je me levai, l'invitant ainsi à me suivre. Je sentis des regards dans notre dos mais je m'en fichais un peu. Il fallait que nous parlions tous les deux. Je l'entraînai alors vers l'entrée, avant de finalement monter à l'étage pour que nous nous enfermions dans la chambre de ma grand-mère.

« Qu'est-ce qu'il y a ? me demanda-t-il après quelques secondes.

– C'est plutôt à moi de te demander ça, dis-je en ouvrant la fenêtre afin d'aérer la pièce, comme le soleil avait tapé dessus tout l'après-midi et que j'avais totalement oublié de fermer les volets.

– Je ne comprends pas... »

Je me retournai vers lui et le fixai, puis je m'assis sur le lit et m'y laissai tomber. Il me regarda en silence, et quand je tapai sur le matelas pour qu'il me rejoigne, il le fit sans discuter. Une fois allongé près de moi, je l'entendis sourire.

« Tu es entreprenant ce soir. »

Je souris à mon tour et me tournai vers lui. Il finit par faire de même, glissant son bras droit et sa main gauche sous son visage.

« Tu sais... par rapport à Yoongi tout à l'heure...

– C'est oublié, pourquoi tu t'inquiètes pour ça ? me demanda-t-il en fronçant les sourcils.

– Parce que tu es bizarre.

– T'es mignon, me sourit-il. C'est certain que je n'ai pas du tout apprécié sur le moment, mais je peux le comprendre. Je l'ai cherché.

– Qu'est-ce que tu racontes ? »

Il pinça ses lèvres et détourna son regard du mien.

« Jimin ?

– Mmh ?

– Qu'est-ce que tu veux dire par là ? Qu'est-ce que tu lui as fait pour que tu mérites qu'il t'insulte de la sorte ?

– Je le fais un peu chier en ce moment.

– Comment ça ? »

Il se rallongea sur le dos, joignant ses mains sur son ventre, et il soupira fortement.

« Tu me fais un peu pitié, en fait.

– J'te demande pardon !? m'écriai-je en me redressant d'un coup.

– J'ai essayé de t'aider. Et t'aider signifie pousser Yoongi hyung à bout. Et il n'a vraiment pas l'air d'apprécier.

– De quoi tu parles ?

– Tae' m'a raconté. La soirée au bar qui s'est mal terminée il y a quelques mois. »

Je serrai les dents et mes poings. Putain, on pouvait pas lui faire confiance à celui-là. Je lui avais bien dit que Jimin était la dernière personne à qui je voulais en parler.

« Du coup je voulais t'aider. Mais il semblerait que ça ait un peu raté.

– Je ne vois pas en quoi tu pourrais m'aider là-dessus. Et puis ça m'est passé. Ne t'en fais pas pour moi.

– Ne me fais pas rire. Je sais que tu es comme moi. Un de ces jours tu vas exploser et ça foutra un bordel monstre. Et je ne parle pas que de tes couilles.

– Merci pour l'image, dis-je en grimaçant.

– T'es pas comme lui. Et je savais que ça finirait par te peser. La preuve en est. Alors je voulais t'aider. Mais il n'est pas très réceptif.

– C'est Yoongi, soupirai-je en haussant les épaules. Mais je t'assure que tout va bien. C'était juste un coup de mou.

– Ça recommencera. »

Mon ventre se serra.

« Si tu comptais me rassurer, c'est un peu mort.

– Désolé, s'excusa-t-il en coréen avant de s'asseoir face à moi. Mais... je veux vraiment t'aider. Et ça me frustre.

– Et c'est à cause de ça que tu es perturbé depuis tout à l'heure ?

– Bon, ok, je tire un peu la gueule parce que je n'ai vraiment pas apprécié la façon dont il m'a parlé. Mais ça montre qu'il peut être jaloux quand il le veut. Et c'est une bonne nouvelle.

– Tu penses ?

– Mmh, hocha-t-il la tête. Il n'aime pas qu'on te touche. Sauf que tu en as besoin. Donc peut-être qu'il finira par le faire.

– Ne me fais pas rire, tournai-je la tête en retenant au maximum le rire jaune qui voulait m'échapper. Agripper mes hanches et enfoncer ses doigts dans ma peau est le maximum qu'il puisse faire. Mais c'est déjà ça, alors je ne vais pas m'en plaindre.

– Tu serais capable de te retenir si un jour tu te retrouvais avec une-

– Je sais ce que tu vas dire et je vais t'en épargner. Ça m'est déjà arrivé, alors la réponse est oui.

– Je vois. »

Il se leva alors et se dirigea vers la porte.

« Tu vas où ?

– Je vais retrouver les autres en bas. On a fini de discuter, non ?

– Je...

– Allez, viens. »

Je me levai à mon tour et le suivis. Je refermai la porte de la chambre derrière moi et l'observai, le visage penché vers le sol.

« À quoi tu penses ? lui demandai-je.

– À une autre idée.

– Je t'ai dit que ça allait, souris-je en posant ma main droite dans le haut de son dos.

– Je suis frustré pour toi donc non. Je veux trouver une idée. »

Je rigolai doucement quand soudain il s'arrêta en lâchant un « Oh ! » de surprise.

« Oui ?

– J'ai une idée ! » s'exclama-t-il.

Je m'arrêtai également dans les escaliers et observai son visage, les sourcils froncés, en penchant légèrement la tête sur la gauche.

« Mais encore ?

– J'ai besoin de toi pour ça !

– De moi ?

– Oui ! Tu veux m'aider ?

– Ce n'est pas toi qui dois m'aider, de base ? rigolai-je, sceptique.

– Oui, mais pour que je puisse t'aider, j'ai besoin de toi ! »

Ses doigts effleurèrent mon poignet avant de le saisir doucement. Je doutais toujours de sa proposition mais je le suivis. Nous rentrâmes au salon où il s'arrêta, jetant un coup d'œil à l'extérieur, avant de faire demi-tour, m'entraînant avec lui.

« Qu'est-ce que tu fais ? le questionnai-je.

– Tu me fais confiance ?

– Euh... »

Je le regardai avec de grands yeux, n'ayant aucune idée de ce dont il parlait.

« Ça dépend honnêtement dans quoi tu veux m'embarquer... répondis-je finalement.

– Je vais peut-être me prendre un coup de batte dans la gueule, ou dans le cul, demain matin, mais ça pourrait t'aider.

– Je ne suis pas certain que ma vie sexuelle mérite que tu te fasses défoncer de la sorte.

– À part si c'est par toi, hein ? »

Je pouffai nerveusement tandis qu'il posa ses mains sur mes épaules pour me pousser contre le mur du salon, vérifiant une nouvelle fois rapidement si tout le monde était bien à l'extérieur.

« Alors ? me questionna-t-il à nouveau.

– Qu'est-ce que tu veux faire exactement ? demandai-je en posant mes mains sur ses poignets.

– Je veux t'aider.

– Mais comment ?

– On s'en fiche de comment. Tu es ok ?

– On ne t'a jamais appris à lire le contenu d'un contrat avant de le signer ?

– Il me semble que j'en prépare bien plus que toi, mon ami. Et là n'est pas la question. Fais-moi confiance.

– T'es sûr que ça ne va pas empirer les choses ?

– Non. Pas pour toi en tout cas.

– Jimin...

– Allez !

– Bon ok, mais-

– Super ! me coupa-t-il. Ne hurle pas, ok ?

– Pourquoi ? demandai-je, soudain très peu rassuré.

– Ferme les yeux.

– Je n'ai pas envie de t'embrasser à nouveau, une fois m'a suffi, rétorquai-je en lâchant ses poignets pour poser mes mains contre son torse.

– Oh allez, fais pas ta prude.

– Je fais pas ma-hé ! Mais d'où tu sors ça, toi ? »

Il rigola doucement, ses yeux se plissant jusqu'à disparaître.

« Je vais pas t'embrasser, promis. Même si je sais que ton inconscient en rêve.

– C'est cela, oui.

– Je le sais. Et je n'ai pas envie de finir à quatre pattes sur le canapé.

– Tu penses que tu arriverais à me mettre dans cet état-là avec un baiser ? ricanai-je.

– Si tu savais tout ce que je pouvais te faire rien qu'en posant mon doigt sur ta peau... »

Il mordit alors sa lèvre inférieure en posant son index sur le haut de mon bras, puis le fit frôler ma peau doucement en descendant vers mon coude. Sentant mon épiderme se couvrir doucement d'une étrange chair de poule, je bougeai mon épaule pour qu'il me lâche, et tournai la tête sur la droite.

« Je veux pas savoir, grognai-je.

– Sur ta peau... ou ailleurs, cela va de soi, rigola-t-il, ses dents se découvrant.

– Je veux encore moins le savoir, répondis-je en me sentant de moins en moins rassuré face à sa proposition de base.

– Bon, je peux t'aider alors ? »

Je soupirai et frottai mon front de la pulpe de mes doigts.

« Ok. Mais tu ne m'embrasses pas même si je sais que tu en meurs d'envie, et tu gardes tes mains, tes doigts et tout ce qui peut dépasser de ton corps où ils sont.

– Super ! Promis ! »

Il s'éloigna de moi et je le suivis, mais il jeta juste un coup d'œil dehors comme précédemment et revint me plaquer contre le mur trois secondes plus tard.

« Ne hurle pas.

– Pourquoi je-hm ! »

Cet imbécile venait de plaquer ses lèvres contre ma gorge tout en maintenant ma nuque de sa main droite, la gauche posée sur ma taille.

« T'es pas bien ? soupirai-je en plaquant mes mains contre son torse. Arrête ça tout de suite ! »

Mais il continua et mes yeux commencèrent à papillonner.

« Jimin, c'est... pas drôle, gémis-je en le frappant de mes mains tremblantes. Arrête... »

Ses doigts s'enfoncèrent davantage dans mon dos et je commençai à avoir peur. C'était quoi son but en faisant ça ? Je commençais à perdre la tête et j'en avais honte. Tellement honte. Son bassin rencontra soudain le mien et j'eus une bouffée de chaleur.

« Ji... min... » murmurai-je.

Il aspira encore plus fortement ma peau entre ses lèvres, et mes doigts tremblants vinrent se perdre dans ses cheveux roux. Mais qu'est-ce qu'il était en train de faire ? Pourquoi je n'arrivais pas à penser ? Ses doigts s'enfonçaient dans ma peau, que ça soit dans ma nuque ou dans mon dos. Ça me rendait euphorique... qu'est-ce que je donnerais pour que ce soit Yoongi qui soit contre moi à cet instant...

Et c'est en pensant ça que je réalisai vraiment ce qui était en train de se passer. Pris d'un sursaut et d'une soudaine poussée d'adrénaline, je reposai mes mains sur sa poitrine. Mais alors que j'allais enfin le repousser franchement, il cessa son suçon et relâcha sa prise sur moi. Instinctivement, je plaquai ma main droite contre ma gorge et le repoussai de ma main gauche, et, le regard fuyant et les jambes tremblantes, je me ruai vers l'entrée où un grand miroir était accroché au mur. J'allumai la lumière et regardai ce qu'il m'avait fait.

« Mais... mais t'es complètement malade !? m'écriai-je.

– T'avais dit que tu ne hurlerais pas ! s'exclama-t-il en me rejoignant rapidement.

– Me touche pas !

– C'est bon, c'est bon ! fit-il en me présentant ses paumes. Fais-voir.

– Me touche pas ! répétai-je en reculant une nouvelle fois.

– Montre ! »

Le foudroyant du regard, je finis par retirer ma main de ma gorge une nouvelle fois, et il s'approcha légèrement pour observer le résultat de sa dernière idée du génie.

« T'es fier de toi ? lui demandai-je sèchement.

– Très. Mais ne me fais pas croire que tu n'as pas aimé.

– Comment je vais faire pour expliquer ça, moi, maintenant ? l'ignorai-je.

– Ça c'est ton problème, me répondit-il en m'adressant un sourire resplendissant, je te laisse improviser.

– Pardon ?

– Mais je te fais confiance. Je sais que tu arriveras à trouver la meilleure réponse pour tourner la situation à ton avantage !

– Mais t'es un grand malade ! m'exclamai-je.

– Tu dis ça, mais je sais-

– C'est ma phrase, je t'interdis de la prononcer, espèce de dépravé ! Je vais aller le balancer à Hoseok !

– Fais donc ! haussa-t-il les épaules en repartant vers le salon.

– Il va te défoncer ! Et Yoongi aussi ! »

Il ricana et disparut de mon champ de vision. Je serrai les poings et tournai une nouvelle fois le regard vers le miroir. Il ne m'avait pas raté. Il s'était concentré sur une seule zone donc la tâche n'était pas énorme, mais elle était plus que visible. Putain, et dire que pendant quelques secondes j'ai failli...

« Ah putain... » grognai-je en grattant mon crâne.

J'allais le buter.

J'éteignis la lumière de l'entrée et remontai vers le salon d'un pas rapide, prêt à lui envoyer mon poing dans la gueule. S'il voulait faire perdre les pédales à quelqu'un, ce n'était pas sur moi et mes envies refreinées qu'il fallait jouer, mais avec Yoongi, même si je l'aurais frappé pour n'avoir que seulement pensé à le faire. Mais quand je m'aperçus que Taehyung était en train de roucouler avec Jungkook, je m'abstins soudain de faire un scandale.

« Où sont Sun Hae et Alrik ? demandai-je.

– Ils sont sortis se balader un peu, me répondit Hoseok.

– On sort aussi ? lui proposa alors Jimin.

– Pas envie.

– Hyuuuung... »

Je levai les yeux au ciel et me rassis à côté de Yoongi, qui n'avait pas prononcé un mot depuis que nous étions rentrés de la plage. Je plongeai sur la table pour attraper mon verre de vin que je vidai d'une traite, avant de piocher dans les petits gâteaux.

« Vous faisiez quoi, tous les deux ? me demanda soudain mon compagnon.

– Mmh ? Avec Jimin ? demandai-je.

– Oui. Ça fait un moment que vous êtes partis. »

Je posai nerveusement ma paume contre ma gorge et enfonçai mes doigts dans ma peau. J'avais encore chaud. J'espérais que mon visage ne me trahisse pas.

« On discutait. Par rapport à cet après-midi. Il ne t'en veut pas trop en fin de compte.

– Je sais.

– Mais c'est pas une raison pour recommencer !

– Je m'abstiendrai, ne t'en fais pas. J'ai compris la leçon. »

Je passai ma main gauche sur son bras doucement en lui souriant, puis je posai mes yeux sur le couple en face de nous.

« Vous voulez faire quoi demain ?

– Mmh ? fit Taehyung en tournant la tête vers moi. Peu importe. C'est bien de ne rien avoir de prévu des fois aussi.

– C'est vrai. Mais quitte à être ici...

– On a un peu fait le tour de ce qu'il y a à visiter dans le coin, sans vouloir te vexer, rigola Jungkook.

– Tu as raison, souris-je. Mais on ne sait jamais. »

Jimin se leva soudain avant de se rasseoir à côté de Hoseok. Je les regardai discuter quelques secondes avant que ce dernier n'expire en se levant finalement, tirant sur la main de Jimin pour qu'il le suive.

« On va faire un tour, nous informa-t-il alors.

– D'accord. Ne rentrez pas trop tard, sourit Jungkook.

– Prenez une veste si vous allez sur la côte, le vent risque d'être frais.

– Je vais en prendre une, me sourit Jimin. À plus tard, bonne nuit au cas où !

– C'est ça, bonne balade à vous ! lança Taehyung.

– On laissera la porte ouverte, les prévins-je.

– D'accord, merci ! »

Ils nous quittèrent alors tous les deux, repassant à l'intérieur de la maison, et je soupirai bruyamment. Bon débarras.

« Vous voulez boire ? demandai-je aux trois restants.

– Non merci, me répondit Taehyung.

– Ok. Tant pis. »

Je m'enfonçai dans le fond de ma chaise et fermai les yeux. Le soleil commençait à disparaître et le ciel était rouge-orangé. C'était beau, et dans moins d'une heure, il ferait nuit normalement.

[...]

J'avais finalement terminé la bouteille de vin et les gâteaux qui traînaient sur la table, et une bonne demi-heure passa avant que Taehyung ne se souvienne des albums photos qu'il avait dénichés un peu plus tôt. Il alla les chercher et les ramena sur la table de dehors autour de laquelle nous étions encore assis. Yoongi n'avait rien dit depuis que j'étais revenu avec Jimin et il le regarda faire sans un mot. Son bras droit était posé sur l'accoudoir de sa chaise, sa paume reposant innocemment sur le dos de ma main, tandis qu'il fumait en silence une énième cigarette. Éclairant les pages grâce à son téléphone, mon ami commença à les tourner rapidement.

« Alors, j'en étais à où... Ah oui, ici ! »

Il rigola et releva les yeux sur moi une seconde.

« Pourquoi tu ne regardes pas à l'intérieur ? Ça serait beaucoup plus simple, tu vas te niquer les yeux.

– Vous êtes tous ici, je ne vais pas rester là-bas tout seul.

– Je viens avec toi, soupirai-je. De toute façon, vu l'heure, on va débarrasser et aller nous coucher je pense.

– Ok alors ! »

Il fit demi-tour et retourna dans le salon alors je me levai, laissant la main de Yoongi retomber sur son accoudoir, avant de suivre mon collègue. Il ralluma la lumière de la salle à manger et posa l'album dessus, prenant place sur l'une des chaises de paille.

« Non mais sérieux ! T'as vu ta tronche !?

– T'as vu la tienne ? Tu me montreras tes photos de quand tu avais sept ans, histoire que je rigole un peu aussi, dis-je en m'asseyant à côté de lui.

– Je t'ai dit que j'étais beau avec ma coupe au bol.

– Je vais te croire, tiens.

– Ça m'allait bien mieux qu'à Yoongi hyung.

– Qu'est-ce que t'en sais ? demandai-je sans vraiment attendre de réponse.

– T'as vu sa tête aujourd'hui ? Ça m'étonnerait qu'il ait beaucoup changé depuis.

– Sache que je t'entends parfaitement, Taehyung. »

Mon ami ricana nerveusement tout en tournant la page.

« Demande à Jimin quand il sera rentré, je suis sûr qu'il a des dossiers, me chuchota-t-il.

– Pourquoi il en aurait ? Ils ne se connaissaient pas à l'époque.

– Non, mais Jimin est un fouineur. Et quand il veut quelque chose, il le trouve.

– Ou il l'obtient.

– Mmh ?

– Rien. »

Il tourna le visage vers moi, attendant tout de même une réponse, mais je ne lui dis rien. Posant mon coude sur la table, me servant ainsi de mon épaule pour camoufler ma gorge à sa vue, je laissai mes yeux se perdre sur les vieilles photographies.

« C'est quoi ces fringues ? pouffa-t-il.

– C'était la kermesse de fin d'année, ferme-la, j'avais pas le choix. Toute la classe était habillée comme ça. »

Nous continuâmes de tourner les pages pendant de longues minutes, glissant parfois de petits commentaires, quand il s'arrêta sur une photo.

« Tiens, sa tête me dit quelque chose.

– Sérieux !? m'étonnai-je. C'est Morvan. Tu ne l'as vu que deux ou trois fois...

– C'est vrai. J'ai plutôt une bonne mémoire des visages, même si je ne me souviens pas toujours à qui ils appartiennent. Il n'a pas trop changé.

– C'est vrai, maintenant que tu le dis, constatai-je. Ça c'est Gwenaëlle, j'imagine que tu l'avais reconnue.

– Oui, même si ça fait étrange de la voir avec de longs cheveux.

– C'est vrai. Ça fait des années qu'elle les a courts donc ça me surprend aussi de revoir ces vieilles photos.

– Quand on retournera en Corée, si tu es avec nous, je te montrerai les miens d'albums. Ils sont chez mes parents.

– Ça marche. Je pourrai aussi me payer ta tête, ça changera. »

Il sourit et tourna la page. C'était des photos qui dataient de 2007, lorsque j'avais fait un voyage scolaire à la montagne. Ma grand-mère avait récupéré les photos auprès de l'institutrice, quelques semaines après notre retour, après que toutes les pellicules développées et affichées dans le hall de l'école pour que les parents d'élèves puissent venir les consulter aient été retirées. Je sentis soudain deux mains se poser sur mes épaules et les masser doucement.

« Je vais aller me coucher, souffla Yoongi.

– Déjà ? demandai-je sans quitter les photos des yeux.

– Oui. Je suis fatigué. »

Je penchai alors la tête en arrière et posai ma main gauche sur la sienne.

« D'accord, je fais vite.

– Prends ton temps. »

Il déposa un léger baiser sur mon front et je fermai les yeux.

« Bonne soirée. »

Je lâchai sa main et il fit le tour de la table pour quitter la pièce. Je le suivis du regard jusqu'à ce que ça ne soit plus possible, et je reposai mes yeux sur les photos.

« Tu n'es pas obligé de rester avec moi, tu sais, murmura Taehyung.

– Si tu te fous de moi, je préfère que tu le fasses en face.

– Très bien. »

Il sourit, ses yeux se plissant adorablement, et il tourna la page, déchiffrant les petites légendes qu'avait écrites ma grand-mère sur chaque page.

« Je vais me coucher aussi, nous informa Jungkook. On a débarrassé avec Yoongi hyung.

– Quoi ? m'étonnai-je. Mais il fallait pas !

– Chacun son tour, me sourit-il. Bonne nuit. À tout à l'heure, Taehyung.

– Mmh, à tout à l'heure, Kook. »

Ce dernier quitta à son tour le salon, et, sceptique, je me levai et allai jeter un coup d'œil dehors. Mais effectivement, ils avaient bien tout débarrassé. Je ne les avais même pas vus faire des allers-retours entre dehors et la cuisine. Bon. Je fermai alors le lourd volet de bois et la porte-fenêtre, avant de revenir m'asseoir près de mon ami.

« Dis...

– Mmh ? fit-il en tournant une nouvelle page.

– Tu as discuté avec Jungkook dernièrement ?

– De quoi ?

– De ce voyage.

– Pas particulièrement. Pourquoi ?

– Tu sais que ça reste tendu entre lui et Sun Hae.

– Je sais. »

J'attendis quelques secondes mais il ne prononça pas un mot de plus.

« Alors pourquoi tu fais rien ?

– Comment ça ? demanda-t-il en tournant la page.

– T'es au courant, alors pourquoi tu fais rien ? Tu devrais éviter de te montrer si proche d'elle quand il est là.

– Est-ce que je te demande pourquoi tu te planques avec Jimin pendant vingt minutes histoire de vous tripoter ni vu ni connu ? Non. Alors mêle-toi de tes affaires. »

Je le regardai avec de grands yeux, me sentant autant choqué qu'il soit au courant de ça, qu'insulté par son ton condescendant. Je me relevai alors et contournai la table.

« Très bien. Bonne nuit dans ce cas.

– Léo ! Attends, je voulais pas dire ça ! me retint-il en se levant à son tour.

– Tu rangeras les albums à leur place et tu éteindras la lumière. »

Je jetai un bref coup d'œil en arrière pour le voir se rasseoir et plonger son visage dans ses mains, avant de glisser ses longs doigts dans ses cheveux. Je secouai la tête en fermant fortement mes yeux, puis posai ma main gauche sur la rampe de l'escalier et commençai à monter les marches, quand je me rendis compte que je n'étais pas seul. Je relevai les yeux sur Jungkook qui était là, une bouteille d'eau vide dans les mains.

« Tu sais, l'eau du robinet est potable ici, lui souris-je doucement.

– Ah. Oui, c'est vrai. »

Je me déportai sur la droite et le dépassai rapidement.

« Merci.

– Mmh ? »

Je me retournai et fixai ses cheveux noirs sans comprendre.

« Pour ?

– Avoir pris ma défense. »

Je baissai la tête et expirai en souriant.

« Pas besoin de me remercier. Je sais que tu aurais fait la même chose dans le cas contraire.

– Peut-être. »

Je souris plus largement, découvrant ainsi mes dents, et je passai ma main dans mes cheveux. Il ne fallait pas trop lui en demander, mais je savais que c'était un « oui » caché sous un peu de mauvaise foi par fierté.

« Allez. Bonne nuit, lui soufflai-je.

– À toi aussi. »