
#8 After - Interrogations
Bonsoir bonsoir !
J'en connais une qui va avoir du mal à se lever demain et qui ne va pas assumer sa journée de 8h hahaha... :')
N'empêche que je suis un génie. J'avais dit que je mettrais 3h, et j'ai mis 3h.
Autrement... Les concerts des moches. Je me doute que beaucoup d'entre vous m'auraient posé la question si je n'avais pas abordé le sujet dans mon intro, alors je vais y répondre rapidement, quitte à me faire insulter puisqu'il paraît que c'est la dernière mode sur Twitter et Wattpad : oui, j'ai réussi à avoir une place, je ne sais toujours pas comment d'ailleurs, et je serai donc en VIP le vendredi. Et grâce à Kim, je pourrai également aller au concert du samedi où je serai en fosse.
J'espère que vous avez également pu avoir des places, et si ce n'est pas le cas, que les places achetées par les sites de revendeurs et revendues à des prix exorbitants seront récupérées et remises en vente. Mais ne désespérez pas. Même sans ça, il y aura peut-être des places remises en vente au dernier moment, et il y a pas mal de personnes qui en ont acheté plusieurs et qui les revendent au prix normal ! J'ai pu en avoir 2 pour des amies de cette façon ! ^^/
Bref. En tout cas je voulais vraiment faire ces deux concerts, parce qu'avec la fin de mes études en septembre et la recherche d'emploi qui suivra, les concerts deviendront bientôt une triste parenthèse, voire carrément du passé... ;^;
Re bref. Ce chapitre.
C'est celui que j'ai décidé d'écrire quasiment au dernier moment la dernière fois, ce qui fait que les 3 qui suivent ont dû être décalés XD
Il y a un élément que vous trouverez peut-être chelou dans ce chapitre, et vous vous demanderez probablement ce qu'il m'a pris de caser ça... et bien sachez que ça m'est arrivé dans le bus il y a quelques semaines, et j'ai imaginé ce que ça pourrait donner dans cette fiction... et voilà XD
Cette intro est déjà bien trop longue alors je m'arrêterai là.
(Les moches me gâtent avec leurs instrus rock en ce moment omg, je les aime ♥)
J'espère que ce chapitre vous plaira.
Bonne Léocture ! ♥
~~+~~
Nous étions un samedi après-midi tout ce qu'il y avait de plus classique. Nous nous étions levés vers midi, nous avions grignoté quelques trucs, et nous nous étions laissés tomber sur le canapé. J'étais assis sur la place de droite, mon téléphone dans les mains, refusant une fois de plus les invitations de beuverie de mes amis. Yoongi, lui, lisait un livre d'un sujet bien trop pointu pour moi, allongé sur le reste du canapé, et sa tête sur mes cuisses, comme il en avait pris l'habitude. Ses sourcils étaient froncés comme à chaque fois qu'il était concentré, et ses yeux avalaient les symboles et les lignes rapidement derrière ses larges lunettes qui lui donnaient un air de prof de fac affreusement sexy.
Mon téléphone vibra dans ma main alors je jetai un nouveau coup d'œil las sur ce dernier. C'était un message de Jimin. Ça faisait longtemps. Depuis jeudi soir. Il devait vraiment n'avoir aucune vie pour passer son temps à me harceler de la sorte.
« Le pont du Golden Gate ? Ou le Christ Rédempteur. Je suis gentil, je te laisse choisir cette fois. »
« T'es vraiment casse couilles. Qu'est-ce que j'en sais ? Tu peux me donner la réponse pour Le bateau ivre ? »
« Facile. Rimbaud, 1871. »
« Merci Wikipédia, hein. »
« Trop pas ! »
« Pourquoi tu m'envoies des messages à cette heure là ? »
« Hobi hyung est encore au boulot. Il va pas rentrer avant quelques heures encore. Du coup je m'ennuie. »
« Je vois. C'est triste de n'avoir personne d'autre avec qui passer ton temps que moi. »
« J'ai des tas d'amis ici, ne va pas croire le contraire. C'est juste que c'est plus drôle avec toi. »
« C'est toujours plus drôle avec moi. »
« Tu m'en diras tant... 🙃 »
Je souris devant son petit émoji. Il était intenable. Mais je l'adorais. Je verrouillai mon écran mais une notification ne tarda pas à réapparaître tandis que mon téléphone vibra à nouveau.
« Ne m'ignore paaaaaaas ! »
Puis une autre.
« Laisse Yoongi hyung où il est, sauf s'il te rejoint pour te tailler une pipe ! »
« C'est mieux avec moi ! »
« On s'amuse tous les deux ! »
« Léoooooooooooooooooooo ! »
« Ne me quitte paaaaaaaaaaaaas ! »
Je déverrouillai une nouvelle fois mon écran et commençai à lui répondre.
« Il bosse. Mais si toi tu veux me tailler une pipe, viens, je t'attends 🙃 »
« O_O »
C'était quoi ce message ? J'arquai le sourcil droit et attendis, mais il ne me répondit pas.
« Quoi ? »
Toujours rien. Pourtant il avait vu mon message, le petit « 1 » indiquant la non-ouverture de ces derniers n'était pas là.
« Trop direct ? :') »
Il vit mon message instantanément également. Mais toujours aucune réponse. Pourquoi il m'ignorait maintenant ? C'était lui qui avait commencé. Comme toujours, soit dit en passant.
« Si tu me réponds que t'as commencé à jouer sans moi, je vais mal le prendre. »
« Att, laisse-moi deux sec »
Deux secondes ? De quoi il me parlait ?
« ? »
« Je suis en train de checker le prix des avions. Ça coûte un bras putain. »
Mais il était sérieux ?
« Remarque, c'est moi qui viens te sucer alors c'est toi qui paye. Logique. Je prends le moins cher, je sais que vendre des bouquins ne rapporte pas beaucoup. Surtout qu'une partie de ton salaire est bouffée par le cul de Tae'. Je t'envoie la facture. »
Je ricanai et mis mon téléphone en silencieux avant de verrouiller une nouvelle fois l'écran et de le poser sur l'accoudoir du canapé noir. Je reposai mes yeux sur Yoongi et l'observai calmement, la respiration posée, et mon cœur battant joyeusement dans ma poitrine. C'était vraiment étrange comme sentiment, quand on y réfléchissait. C'était la première fois que j'étais amoureux de quelqu'un aussi fortement, et que mes sentiments m'étaient retournés, même sans être forcément extériorisés. Je me sentais horriblement bien. Et tout ça, c'était grâce à Jungkook. S'il savait que je pensais ça, il me rirait au nez jusqu'à la fin de mes jours en me demandant des remerciements quotidiens. Mais sans lui, sans ce qu'il s'était passé en Italie avec Taehyung, je n'aurais jamais été embauché définitivement à la librairie. Ce dernier ne serait jamais devenu mon ami, je n'aurais jamais développé autant de sentiments pour lui à cause de ceux qu'il m'offrait sans en avoir conscience chaque jour. Je ne me serais pas raccroché à lui pour combler ma solitude affective, et il ne m'aurait pas emmené à Rome avec lui et ses amis. Si je n'étais pas parti là-bas cet été-là, dans cet appartement, avec lui, je n'aurais jamais rencontré Yoongi.
Il tourna la page de son livre et inclina légèrement son visage sur la gauche. Je le regardai en silence pendant quelques secondes avant de glisser ma main droite dans ses cheveux. Il ne dit rien et se laissa faire comme d'habitude. Je caressai son crâne doucement, laissant glisser mes doigts dans ses mèches aussi sombres que lisses.
« Yoongi...
– Mmh ? murmura-t-il en continuant de lire.
– Tu veux sortir ?
– Pour faire quoi ?
– J'sais pas... se balader ?
– Où ça ?
– J'en sais rien... »
Il continua sa lecture en silence, alors je repris.
« Tu veux venir boire un bubble tea avec moi ?
– Encore ?
– Dis pas "encore", mauvaise langue, ça fait deux semaines.
– Déjà ? Je pensais que c'était plus récent.
– Hein ?
– T'es chiant », soupira-t-il.
Un petit sourire décora mon visage. Si sa tête n'était pas posée sur le haut de ma cuisse mais sur mes genoux, je me serais penché sur lui pour déposer un léger baiser sur ses cheveux.
« Je finis mon chapitre. »
J'expirai doucement et continuai de caresser ses mèches.
« D'accord. »
Ça n'allait pas être la journée la plus palpitante du monde, mais ça ne me dérangeait pas. Passer du temps avec lui me suffisait, et même si je savais que ça lui cassait les pieds et qu'il aurait préféré rester traîner là, il avait accepté, comme toujours. Il était adorable.
[...]
Nous étions dans le métro depuis de longues minutes, assis l'un à côté de l'autre. Nous avions opté pour le bubble tea se trouvant près de l'Opéra Garnier, délaissant mon habituel du 13e où il était, pour une fois. Je regardais les stations de la ligne 14 passer les unes après les autres, quand une odeur étrange me parvint aux narines. Je fronçai alors le nez et regardai les gens autour de moi. Ça sentait la vaseline, et c'était bien le dernier endroit où j'imaginais sentir cette odeur. Je me penchai doucement vers Yoongi qui était sur son téléphone.
« Ça sent bizarre.
– Ah oui ? me demanda-t-il sans porter vraiment d'attention à ce que je lui racontais.
– Oui. Ça sent la vaseline.
– Si tu le dis. »
Je regardai à nouveau les gens assis autour de nous, avant de rapprocher ma bouche de l'oreille de mon compagnon.
« J'te jure. Ça doit être le mec en face de moi. Il a les jambes écartées, soufflai-je. Fin j'sais pas, quand t'es malade et que t'es obligé de foutre des suppositoires, tu évites de t'asseoir comme ça, non ? Ou tu te nettoies, j'en sais rien. »
Yoongi pouffa alors, portant rapidement son poing au niveau de ses lèvres, tout en tournant la tête sur la gauche, les yeux rieurs.
« Quoi ? » demandai-je.
Il se racla la gorge doucement avant de reposer ses yeux sur son téléphone à nouveau.
« Rien.
– Si. À quoi t'as pensé, espèce de... Espèce de pervers ! m'offusquai-je en me levant. Mais t'es immonde ! »
Je commençai à rigoler alors que je vis très bien qu'il mordait ses joues pour ne pas faire de même. Je le contournai alors mais il saisit bien vite mon bras, et ses doigts glissèrent doucement jusqu'à ma main.
« Où tu vas ? me sourit-il.
– Je prévoyais de m'enfuir à la prochaine station pour te laisser galérer tout seul, répondis-je en m'accroupissant dans l'allée.
– T'es vraiment sans cœur.
– Mais tu m'aimes quand même. »
Il secoua doucement ma main sans rien dire, puis tira doucement dessus.
« Allez, viens te rasseoir avant qu'on n'arrive à la station d'après, tu vas te faire piquer ta place.
– J'ai la flemme.
– Je n'arrive vraiment pas à te comprendre des fois », me répondit-il en fronçant les sourcils.
Je lui souris affectueusement et secouai la tête de droite à gauche.
« Si on me pique ma place, je n'aurai plus qu'à m'asseoir sur tes genoux.
– C'est mort.
– Oh allez ! J'ai pas grossi depuis la dernière fois, dire que je te péterais les os ne passera pas comme excuse.
– Arrête de faire l'enfant et viens-là, sourit-il en tirant à nouveau sur ma main, un sourire aux lèvres.
– Bon, si tu insistes. »
Je me relevai alors et revins m'asseoir à côté de lui. Les hommes assis en face de nous nous regardaient, et cette incommodante odeur était toujours là.
« Ça sent toujours... grognai-je.
– Petite nature.
– Bah viens, on change de place !
– Comme tu aimes si bien le dire, flemme.
– Yoooooooooooooon'...
– On descend dans trois stations. Un peu de patience.
– Facile à dire. »
Il ricana doucement et éteignit l'écran de son téléphone avant de le glisser dans la poche intérieure de sa veste. Sa main droite glissa dans ma nuque et il m'invita à poser ma tête sur son épaule.
« Je pense que je sens meilleur. Alors arrête de te plaindre, ricana-t-il.
– C'est certain. »
Je rigolai doucement et fermai les yeux. Oui, il sentait bien meilleur, ce n'était même pas comparable. Son eau de toilette était un pur délice, alors mélangée à son gel douche et à son shampoing, ça faisait des étincelles dans mon corps. Je frôlai sa gorge de mon nez et soufflai contre sa peau.
« Tu sens trop bon, oui. »
Il expira doucement, et sa main qui était dans le creux droit de mon cou glissa doucement sur mon épaule. Le métro s'arrêta une nouvelle fois pour que les passagers montent ou descendent, mais je ne bougeai pas. J'étais bien.
« Vivement qu'on arrive. J'ai soif.
– Plus qu'un arrêt.
– Mmh. Mais j'ai pas envie de bouger, paradoxalement.
– T'es vraiment chiant quand tu t'y mets.
– Mais tu m'aimes quand même.
– Dans tes rêves, rigola-t-il.
– Dans mes rêves aussi... tu m'y aimes tellement que c'est indécent, rigolai-je, mes lèvres s'étirant jusqu'à découvrir mes dents.
– Je ne veux pas savoir », rigola-t-il à nouveau, son pouce caressant doucement mon épaule.
Je me redressai un peu et me retournai légèrement vers lui pour poser mes lèvres sur sa gorge. Il eut un sursaut et sa main glissa dans mon dos entre mes omoplates.
« Pédales. »
Je me tendis à mon tour et me redressai d'un coup, délaissant la peau de mon compagnon. Qui avait dit ça ? Je regardai attentivement les gens autour de nous, mais aucun ne semblait vouloir se dénoncer.
« Léo, qu'est-ce qu'il y a ? me demanda alors Yoongi en posant sa main sur mon crâne.
– Hein ? »
Je reposai mes yeux sur lui, qui me regardait avec inquiétude.
« Tu cherches quoi ? Ça fait deux fois que je t'appelle.
– Rien. Viens, on va descendre. »
Je l'embrassai doucement et ne tardai pas à entendre d'où provenait la voix qui nous avait insultés un peu plus tôt. Yoongi et moi nous levâmes et nous dirigeâmes vers la porte pour sortir du wagon. Cette dernière s'ouvrit automatiquement après que le train se soit stabilisé, et je me retournai vers le type à qui notre relation n'avait visiblement pas plu. Je lui envoyai un baiser volant ainsi qu'un clin d'œil, et son visage changea de couleur lorsqu'il remarqua que je l'avais cramé. Un beau doigt d'honneur ou un poing dans la gueule aurait été mieux, mais je ne tenais pas à finir ma journée au poste de police. Je tenais trop à mon bubble tea. Et puis, avec ce genre de mec, lui faire croire que je pouvais le prendre par derrière lui ferait sans aucun doute plus peur que de s'en prendre une. Triste. Mais peu importe.
[...]
Nous étions descendus à Pyramides et nous marchions sur le trottoir depuis une bonne minute déjà.
« Alleeeeeeeeeeeeeeeez Yoon', marche plus vite, je veux mon bubble tea ! m'exclamai-je en continuant de marcher à reculons.
– J'arrive, soupira-t-il en rejetant sa fumée sur le côté. Et marche correctement, tu vas finir par rentrer dans quelqu'un ou quelque chose.
– Mais non !
– Mais si. Et on y est, arrête de faire l'idiot.
– T'es vraiment un rabat-joie, soupirai-je en me retournant. Puisque c'est comme ça, j'y... »
Je m'interrompis, manquant de rentrer dans un homme qui sortait du shop.
« Qu'est-ce que je t'avais dit », soupira Yoongi.
Mais je ne répondis pas, trop surpris de me retrouver en face de cet homme que je n'avais pas vu depuis des années.
« Tiens, salut. Ça faisait longtemps.
– En effet... Pardon, m'excusai-je enfin en reculant d'un pas. Salut. Tu vas bien ?
– Oui. Et toi ? »
Yoongi arriva enfin à ma hauteur et je le sentis m'observer tout en continuant de fumer sa cigarette.
« Oui. J'attends mes congés avec impatience. Ah, je te présente Yoongi. Mon... »
Je restai étrangement troublé de présenter Yoongi en tant que mon partenaire à un type que j'avais dû voir deux fois dans ma vie au total. Pourquoi nous avions entamé la discussion d'ailleurs ?
« Compagnon ? me demanda-t-il.
– Oui, c'est ça.
– Si j'avais su... je t'aurais proposé une limonade bien plus tôt, ricana-t-il alors. Ou je t'aurais offert un bubble tea. Tu as l'air d'en être bien plus friand. »
Je restai quelque peu interdit, tandis que la main droite de Yoongi se posa sur mon épaule.
« Yoongi, je te présente Alexis.
– Une vieille connaissance, termina ce dernier.
– Enchanté, prononça alors Yoongi.
– De même. »
Il reposa alors ses yeux chocolat sur moi et m'observa avec un sourire.
« Jungkook me parle de toi de temps en temps. C'est amusant.
– De moi ? m'étonnai-je. Et qu'est-ce qu'il te raconte exactement ?
– En général, c'est quand il est frustré, rigola-t-il. Tu es toujours aussi proche de son mec qu'à l'époque ? »
Je jetai un rapide coup d'œil vers Yoongi et répondis librement, ne sentant aucune jalousie ou nervosité de sa part.
« Oui, même si c'est plus lui qui me cherche que l'inverse.
– Je vois, me sourit-il doucement. Bon, je m'excuse, mais je dois retrouver des amis. Bon bubble tea ! À un de ces jours !
– De même, salut !
– Au revoir », répondit simplement Yoongi.
Alexis nous quitta alors, et je sentis la main de Yoongi glisser doucement dans mon dos alors qu'il le suivit du regard, inspirant une dernière bouffée de tabac.
« Tes vieilles connaissances te proposent souvent des limonades, toi ? »
Je pouffai et me tournai vers lui. Je glissai ma main dans son cou et caressai l'os de sa mâchoire de mon pouce.
« Je suis populaire, j'y peux rien.
– Je vois ça.
– Je dis ça, mais je suis autant surpris que toi. En dehors de son prénom et de son possible secteur professionnel, je ne sais rien de lui.
– Ah oui ?
– Oui.
– C'est qui alors ? »
J'ouvris la bouche, mais la refermai sans avoir prononcé un mot. Dire que c'était l'ex de Jungkook n'était pas une information confidentielle, mais je savais que cette histoire avait fait souffrir ce dernier. Yoongi ne serait pas du genre à aller lui en parler après, mais je me sentais un peu mal quand même... Je clignai fortement des yeux et secouai doucement la tête de droite à gauche. Depuis quand je m'inquiétais pour le Zimtstern ?
« Tu gardes ça pour toi ? lui demandai-je doucement.
– Évidemment, me répondit-il en fronçant les sourcils.
– Pas que ça soit un secret, mais j'imagine que ce n'est pas trop un sujet que les concernés aiment aborder. Mais c'est l'ex de Jungkook. C'est avec lui qu'il était quand Taehyung a commencé à lui courir après il y a cinq ou six ans.
– Et la dernière fois que tu l'as vu, c'était il y a cinq ou six ans ?
– Ouai. Je ne m'attendais pas à le croiser, ni à ce qu'on échange quelques mots. Je pensais qu'il m'aurait oublié. M'enfin bon. Viens, dis-je en glissant ma main dans la sienne, je veux mon bubble tea, il fait chaud et j'ai soif ! »
Je l'entendis expirer et il me suivit finalement sans un mot après avoir écrasé son mégot et l'avoir jeté dans une poubelle. Nous rentrâmes dans la boutique, et même si je savais que j'allais probablement prendre comme d'habitude, j'observai pourtant les grands tableaux où étaient écrits tous les parfums de sirop et de billes proposés. Je donnai finalement ma commande et Yoongi me suivit juste après, disant qu'il payait les deux, ce que je ne tentai pas de refuser, bien au contraire. Il s'assit alors à l'une des tables et posa son menton dans ses mains ouvertes en coupe. Fermant les yeux, il soupira doucement et je le regardai tendrement avec un sourire aux lèvres.
À une époque, j'étais l'Alexis de Yoongi. Même si c'était totalement différent au niveau sentimental, j'étais intimement persuadé qu'il avait longtemps été coincé entre moi et Jimin. Je ne savais pas quand avait réellement eu lieu ce changement dans son cœur. Avait-il vraiment eu lieu tout d'abord ? Si jamais Jimin surgissait de nulle part en disant à Yoongi qu'il l'aimait, que ferait ce dernier ? Est-ce qu'il lutterait aussi fort que Jungkook ? Et avec qui finirait-il par partir ?
« Léooooooooooo ! »
Je me retournai en fronçant les sourcils avant de me faire sauter dessus.
« Tu m'as manquéééééééé ! s'écria alors Taehyung.
– Pousse-toi c'est moi d'abord ! » s'écria alors la voix de Sun Mi.
Je baissai les yeux sur ma filleule qui tirait sur le pantalon de son père pour le faire reculer.
« Ça fait trop longtemps, couina mon collègue en ignorant sa fille.
– Tu étais en congé, d'où je te manque pendant tes congés ? rigolai-je doucement en passant mes bras autour de son corps également.
– Ça fait bizarre... »
Je souris et restai silencieux, profitant de son étreinte. Elles étaient différentes de celles de Yoongi, mais elles étaient toujours affreusement rassurantes et agréables.
« Léoppa !
– Attends ton tour, Sun Mi ! lui fit Taehyung.
– T'es horrible, rigolai-je.
– Je sais. Mais moi, je t'ai manqué ? souffla-t-il près de mon oreille.
– Évidemment, rigolai-je en descendant mes mains sur ses fesses. Pour une fois.
– Dis pas ça !
– Si je veux ! »
Il agrippa mes fesses une seconde avant de claquer la gauche, puis me lâcha en rigolant.
« La fessée n'était pas obligatoire, lança Yoongi, le regard perdu sur la porte extérieure.
– Léoppa ! fit Sun Mi, réclamant mon attention.
– Oh hyung, je ne t'avais pas vu !
– J'ai remarqué, répondit Yoongi à Taehyung.
– Tu m'as manqué aussi ! s'exclama mon ami en se rapprochant de mon compagnon pour l'enlacer.
– Garde tes étreintes pour toi, tu seras gentil. »
Taehyung se renfrogna et reposa ses yeux rapidement sur moi en faisant la grimace, tandis que je pris Sun Mi dans mes bras, qui tirait sur mes vêtements depuis de longues secondes.
« J'espère qu'il accepte les tiennes au moins.
– Oui. Heureusement. »
J'entendis Yoongi ricaner, mais je ne relevai pas.
« Tu es tout seul ? demandai-je alors.
– Ba non, j'suis là ! répondit Sun Mi pour lui.
– Je parlais de maman ou papa, lui souris-je.
– Kook est avec nous.
– Il est où ?
– Il m'attend dehors. Il avait un appel urgent à passer apparemment. »
Je restai silencieux. Je doutais fortement de son excuse après ma petite rencontre surprise.
« Bon, je vais commander.
– Fais-donc ça.
– Tu veux quoi ma puce ?
– Cerise ! Avec de la fraise !
– D'accord ! »
Il s'éloigna donc de nous, et je le regardai en silence. Il fit la queue et observa, comme moi quelques minutes auparavant, le grand panneau affiché avec les différents parfums, même s'il terminait toujours par prendre la même chose que d'habitude.
« Tu sais ce que appa il m'a acheté tout à l'heure ? me demanda alors Sun Mi.
– Non. Quoi ? lui demandai-je en reposant mes yeux sur elle.
– Il m'a acheté une robe ! Mais c'est p-Kookie qui l'a dans son sac. Attends, je vais te la montrer ! s'exclama-t-elle en gigotant pour que je la repose au sol.
– Tu me la montreras tout à l'heure, dis-je en la lâchant. Ne sors pas toute seule. »
Je secouai doucement mes bras. Elle était lourde maintenant, mine de rien. En entendant du bruit devant moi, je détournai le regard de Sun Mi, et ce dernier plongea bien rapidement dans le sombre du dessinateur, qui était plus que surpris de nous croiser ici également. Ses sourcils arqués reprenant leur place naturelle, il s'avança lentement vers nous.
« Salut, me fit-il. Bonjour, hyung.
– Bonjour Jungkook. Tu vas bien ?
– Oui, je te remercie.
– Salut, dis-je à mon tour. Ça a été, ton coup de fil ?
– Oui.
– Il n'était pas trop souriant ton écran ? »
Il se tendit une seconde, puis décrispa son visage en bougeant sa mâchoire. Il jeta un œil vers Taehyung qui venait visiblement d'enfin se décider à prendre comme d'habitude, et il reposa ses yeux sur moi.
« Tu lui as dit ?
– Dit quoi ? demanda Sun Mi.
– Rien, mon ange. Ton parrain veut encore me faire tourner en bourrique. »
Il reposa ses iris sur moi, le regard interrogateur.
« Bien sûr que non, finis-je par répondre. Pourquoi, j'aurais dû ?
– Non. Il n'y a rien à en dire.
– Tu es suspect, pourtant.
– Écoute, si tu tiens à tes couilles, occupe-toi de ce qui te regarde. »
Je roulai des yeux. Il était toujours dans l'abus.
« T'as dit un gros mot ! s'exclama Sun Mi.
– Je sais. Pardon. »
Même si mes couilles ne me servaient pas franchement actuellement, j'y tenais. Et puis, on sait jamais, sur un malentendu... Bref.
« Mais dis-moi, vous aviez prévu ça tous les deux, hein ? soupçonna-t-il.
– Absolument pas. Pourquoi ?
– Il n'arrête pas de me parler de toi depuis hier. C'est un peu chiant d'ailleurs.
– Ah bon ? Pourtant ça doit être passionnant s'il te raconte à quel point il m'aime.
– Justement, c'est ennuyant à mourir.
– De quoi vous parlez tous les deux ? demanda alors Taehyung en revenant vers nous.
– Je lui faisais part de l'amour fou que tu lui portais, soupira Jungkook.
– Ah, ça, sourit mon ami.
– Bon c'est pas vraiment une nouveauté, mais ça fait toujours plaisir à entendre », rigolai-je.
Yoongi se leva alors et je le suivis du regard. Il se dirigea en fait simplement vers le comptoir pour récupérer nos boissons.
« Vous faîtes quoi ? me demanda alors Taehyung en posant sa main dans le haut de mon dos.
– On n'a rien de prévu, on se balade. On va sans doute échouer sur les quais.
– Nous, on va au Louvre.
– Au Louvre ? Sun Mi va rapidement en avoir marre, non ?
– C'est elle qui nous tanne pour y retourner, me répondit Taehyung en faisant la moue.
– Étrange, arquai-je un sourcil.
– Elle a le goût de l'art. C'est quelque chose qu'elle ne tient pas de toi, le tailla Jungkook.
– On peut faire un bout de chemin ensemble ! l'ignora mon ami.
– Pourquoi pas, souris-je. Tu dois avoir des tas de trucs à me raconter !
– T'as pas idée ! s'exclama-t-il, sa main glissant doucement le long de ma colonne vertébrale. C'est la première fois depuis une éternité que Kook me consacre plus de trois heures dans une journée.
– Tu m'excuseras d'avoir un boulot qui me prend énormément de temps, répondit ce dernier du tac au tac.
– C'est aussi le cas de Léo, et pourtant, il me consacre un temps en fou, en plus de Yoongi hyung !
– Que veux-tu, je suis parfait, répondis-je avec un petit rictus.
– Tellement », me sourit doucement Taehyung.
Mon cœur loupa un battement. C'était quoi, ce sourire ?
« Arrête ça, grognai-je en lui donnant un coup de poing dans l'épaule.
– Quoi donc ? »
Je croisai mes bras contre ma poitrine pour toute réponse, et il rigola à côté de moi, sa main glissant sur mes fesses.
« Allez, dis !
– Y a rien.
– J'ai nos bubble tea. On y va ? fit alors la voix grave de Yoongi derrière moi.
– Oh, euh... Taetae proposait qu'on fasse un bout de chemin ensemble, comme ils allaient au Louvre, expliquai-je.
– Comme tu veux, me répondit-il en posant sa main dans mon dos. Et je t'ai pris une paille rose.
– C'est vrai !? m'exclamai-je en descendant rapidement mes yeux sur le petit sac marron.
– Oui, me sourit-il en se posant à ma droite, ses doigts glissant doucement dans mes reins. Je dois t'avouer que je ne comprends pas trop quel est ton délire avec les pailles de cette couleur, mais bon.
– Ça remonte à longtemps », rigolai-je avant de chercher les yeux de Taehyung.
J'expirai, mon ami me souriant, puis je reposai mes yeux sur Yoongi.
« Une fois, il m'avait ramené un bubble tea à la librairie. Il y a bien six ans, je dirais. C'était peut-être le 2e que je buvais de toute ma vie. Et j'avais réclamé cette paille-là alors qu'il voulait me donner l'autre. C'était juste pour le faire chier à l'origine. Mais c'est devenu une étrange habitude, on va dire.
– Je vois. »
Il me sourit doucement, et je sentis ses doigts glisser à nouveau sur mon corps, jusqu'à arriver sur mes fesses, chassant ainsi la main de Taehyung qui s'y trouvait encore. Je roulai des yeux, un sourire en coin, et m'apprêtais à lui faire la remarque pour le narguer quand Jungkook revint alors avec leur trois boissons, également dans un petit sac en papier marron.
« C'est bon. On y va ?
– On y va, lui répondit mon ami. Vous nous accompagnez sur un kilomètre ? nous demanda-t-il alors.
– Allons-y », répondit Yoongi.
Je gardai finalement ma remarque narquoise pour moi, sentant mon cœur se gonfler alors que la main de mon compagnon effectua une légère pression sur mon corps pour m'inciter à prendre la marche. C'était encore quelque chose de nouveau que je venais de découvrir.
[...]
Arriva enfin l'heure de nous séparer. Nous nous arrêtâmes tous que le parvis, les pyramides de verre à notre gauche et l'arc de triomphe du Carrousel à notre droite, et nous nous regardâmes.
« Bon, on vous laisse là du coup, leur dis-je en souriant. On se voit lundi, Taetae.
– C'est ça. J'ai hâte.
– Passez un bon weekend, nous dit Jungkook.
– Également, répondit Yoongi.
– Tu dis au revoir, Sun Mi ?
– Pourquoi ? demanda-t-elle.
– Parce que Léo et oncle Yoongi ne viennent pas avec nous. »
Elle se retourna vers nous, ou plutôt vers moi devrait-on dire, et elle me regarda avec de grands yeux.
« Pourquoi tu viens pas avec nous ?
– Parce que je vais me promener avec Yoongi, lui répondis-je en souriant.
– Tu peux pas te promener après ? »
Je caressai le dessus de son crâne en souriant et secouai doucement la tête de droite à gauche.
« Non, après on sera fatigués. On est vieux, tu sais.
– Mais t'avais dit qu'on irait au musée tous les deux !
– Excuse-moi, je voulais dire devant le musée, pas à l'intérieur. »
Elle fit ressortir sa lèvre inférieure et releva les yeux sur son père, qui la regardait avec un sourire aux lèvres.
« Tu l'emmèneras une prochaine fois, ma puce. Allez, viens, on y va.
– Je peux aller me promener avec Léoppa ?
– Quoi ? »
Mon ami releva ses yeux vers moi, et je le regardai également, aussi étonné que lui.
« Écoute, Sun Mi, il a peut-être envie d'être tout seul en amoureux, tu sais.
– Mais c'est le mien d'amoureux d'abord ! »
Nous ricanâmes tous une seconde, essayant de masquer nos sourires amusés.
« Je peux venir avec toi ? S'il te plait ! » me demanda-t-elle.
Un peu désemparé, je tournai la tête vers Yoongi qui haussa simplement les épaules. Taehyung et Jungkook semblaient s'en ficher comme de l'an quarante d'abandonner leur fille ici.
« Mais c'est toi qui voulais aller au musée... tu ne peux pas abandonner tes parents ici.
– Mais ils sont grands, ils peuvent y aller sans moi ! »
Logique implacable.
« Bon... si tu veux, capitulai-je.
– Oui ! » s'écria-t-elle.
Elle me sauta dessus et glissa sa main droite dans la mienne.
« Viens ! »
Je tournai la tête vers Taehyung et Jungkook.
« Bon... je l'emmène.
– Bon débarra, rigola Taehyung.
– On vous la ramène quand ? demanda Yoongi.
– Quand vous en avez marre. Vous m'appelez et je viendrai la chercher, nous répondit Jungkook. Si elle est insupportable, vous m'appelez aussi, je lui dirai deux mots et je viendrai la chercher si elle continue.
– Ça marche. Bonne visite alors.
– Merci, à plus tard !
– À plus tard », répondîmes Yoongi et moi en chœur.
Taehyung et Jungkook traversèrent alors la rue et disparurent ensuite sous l'immense porte.
« Bon, on y va ? fis-je à Sun Mi.
– Oui ! »
Je lâchai sa main droite pour prendre la gauche afin qu'elle soit du côté du trottoir lorsque nous quitterions la cour, Yoongi dans mon dos. Je réfléchis quelques secondes et me retournai vers lui.
« Ou on va au jardin des Tuileries ?
– Ça me va.
– Viens, Sun Mi.
– Oui ! »
Nous changeâmes finalement d'itinéraire et partîmes vers l'ouest. Pour une petite fille de son âge, vieux valait jouer dans un parc que sur le long d'un fleuve.
[...]
Je fis tourner ma tête afin d'assouplir ma nuque. J'avais trop mal.
« Yoon'... gémis-je.
– Oui ?
– J'ai mal au dos... tu veux pas venir te mettre contre moi ?
– Non. Tu as accepté de t'occuper du monstre, tu assumes.
– Hey ! T'avais qu'à dire non !
– Comment je pouvais dire non avec Taehyung et Jungkook juste en face ? Tu aurais dû te douter de ma réponse. »
Je roulai des yeux et fis ressortir mes épaules en arrière. Sun Mi s'était endormie contre moi et j'avais bien du mal à rester assis sans un dossier pour me soulager.
« On rentre ? demandai-je alors.
– Si tu veux. Tu veux manger quoi ? Il est déjà dix-neuf heures.
– Peu importe. Des pâtes, c'est bien. »
Il rigola en déverrouillant l'écran de son téléphone.
« J'ai envie d'une bonne pizza.
– Oh oui ! Moi aussi ! »
Il pianota sur son écran quelques secondes, puis le porta à son oreille.
« Alors va pour des pizzas. On n'aura qu'à commander en rentrant, j'irai les chercher si tu veux.
– D'accord ! »
Quelques secondes plus tard, Jungkook décrocha visiblement, et Yoongi l'informa que nous allions remonter vers le musée. Je passai donc doucement ma main dans les cheveux de Sun Mi pour la réveiller.
« Réveille-toi, Sunminipuce. Il est l'heure d'y aller. Tes super papas t'attendent. »
Elle finit par émerger doucement et par frotter ses yeux en baillant.
« Allez, viens. »
Elle se leva sans un mot et chercha ma main à l'aveugle, alors qu'elle frottait encore ses yeux du revers de sa main gauche. Je me levai à mon tour et la saisis, vérifiant que je n'avais rien perdu, et Yoongi finit par se mettre sur ses pieds également. Il se rapprocha de nous et passa sa main gauche dans mon dos.
« Allons-y vite. Débarrassons-nous du monstre. »
Je souris et passai mon bras droit autour de sa taille. Je m'en fichais totalement que des gens puissent nous critiquer. Je l'aimais et j'étais heureux comme ça. Si ça ne leur plaisait pas, tant pis pour eux.
[...]
Je me laissai tomber contre le dos du canapé en gémissant de satisfaction.
« C'était trop bon ! m'exclamai-je en tapotant mon ventre. Je vais prendre dix kilos !
– Je vais te les faire perdre, rigola-t-il.
– Ah oui ? Comment ça ? demandai-je en tournant les yeux vers lui, un sourire en coin.
– Du sport, mon ami. Et des légumes. Beaucoup de légumes.
– Des légumes... grimaçai-je. Quel genre de sport ? Tu titilles ma curiosité.
– Comme tu veux. Jogging, salle de sport...
– Câlins ?
– Si tu veux », rigola-t-il.
Je me laissai alors tomber sur lui et le pris dans les bras autant que possible. Son bras droit passa dans mon dos et il embrassa doucement mes cheveux. Nous restâmes comme ça une bonne minute, malgré l'inconfort de la position.
« Tu me fais rire à ne jamais manger les croûtes, rigola-t-il doucement.
– C'est trop dur.
– Tu as cinq ou soixante-dix ans ?
– Ça dépend des jours. »
Il rigola doucement à nouveau et ses doigts caressèrent doucement mon dos à travers mon t-shirt.
« Tu veux prendre ta douche en premier ? lui demandai-je alors.
– Peu importe.
– Vas-y alors. »
Sa main remonta jusqu'à ma nuque qu'il saisit délicatement, et il déposa un nouveau baiser sur mes cheveux.
« Ok, à tout de suite. »
Je le relâchai et il se leva avant de quitter le salon. Je m'étirai en gémissant, puis posai mes yeux fatigués sur la table basse. Sun Mi nous avait épuisés. Enfin, moi en particulier, puisqu'elle avait ignoré Yoongi pendant quasiment les trois heures que nous avions passées ensemble, et ce n'était pas faute d'essayer de faire en sorte qu'elle lui parle ou qu'elle fasse au moins comme s'il était présent. Je me demandais si je pourrais me montrer sec comme ses parents, pour lui faire comprendre que ce n'était vraiment pas correct ce qu'elle faisait.
Je me levai finalement en soupirant, et je débarrassai la table basse. Jetant les croûtes de la pizza à la poubelle, je pliai les cartons et les déposai dans le sac pour le recyclable. Je pris ensuite une éponge et j'allai nettoyer le meuble sur lequel j'avais bien évidemment fait des miettes, comme je ne savais pas manger proprement. Chose que me reprochait souvent Yoongi. Je souris doucement en l'imaginant me sermonner une nouvelle fois, et retournai jeter les miettes dans la poubelle, puis rincer l'éponge avant de me laver les mains. Je m'étirai une nouvelle fois, puis me dirigeai vers la salle de bain. Yoongi était toujours sous le jet d'eau chaude et de la vapeur s'échappait de la cabine de douche. Je me déshabillai rapidement, laissant mes vêtements par terre comme d'habitude, et j'ouvris la porte doucement. Je posai mes mains sur ses bras et il sursauta.
« Tu m'as fait peur, putain...
– Désolé... »
Je laissai glisser mes mains jusqu'à ses coudes, avant de les poser sur sa taille et de le serrer contre moi.
« Léo...
– Mmh ?
– Tu fais quoi ?
– J'ai encore quelques kilos à perdre. »
Son dos tressauta doucement contre mon torse sous son petit rire, et il posa ses mains sur mes avant-bras, après avoir ramené ses cheveux en arrière de sa main gauche. Je resserrai délicatement ma prise sur lui jusqu'à ce qu'il n'y ait plus d'espace possible entre nos deux corps. J'embrassai tendrement son épaule et je laissai mes lèvres glisser sur sa peau mouillée, lui provoquant une chair de poule plutôt grisante. Je continuai, frôlant le côté droit de son cou, jusqu'à son oreille que j'embrassai doucement.
« Je t'aime. »
Il se retourna doucement dans mes bras et prit mon visage en coupe. Il déposa un chaste baiser sur mes lèvres, puis me tira sous le jet d'eau.
« Allez, lave-toi. »
Je me renfrognai sous sa réponse plus que frustrante à ma déclaration, et je tendis à mon tour mon visage vers le jet d'eau en passant mes doigts entre mes mèches. J'entendis une bouteille s'ouvrir alors je penchai mon visage en avant pour essuyer mes yeux, quand je sentis les mains de Yoongi glisser dans mes cheveux.
« Depuis quand tu me laves les cheveux ? ricanai-je.
– Tu as mal au dos, alors je soulage un peu tes épaules. »
Alors ça... je ne m'y attendais pas.
« Et puis, je sais que tu aimes bien quand je touche tes cheveux.
– C'est certain... mais ce n'est pas le bon plan si tu veux que j'évite de te sauter dessus. »
Il rigola dans mon dos et continua ce qu'il faisait pendant quelques secondes. Je fermai les yeux. C'était affreusement agréable. Malheureusement, il finit par retirer ses mains de mes épaisses mèches.
« C'est bon. Je te laisse.
– D'accord. Merci. »
Je tendis la main vers mon gel douche quand je sentis ses bras enserrer mon ventre, et mon cœur loupa un battement lorsque son corps se colla contre mon dos.
« Qu'est-ce que tu fais ? soufflai-je.
– J'ai quelques grammes à perdre. »
Il me relâcha finalement sans un mot au bout de quelques secondes, et sortit de la cabine de douche. Je restai dubitatif, mais le cœur tout de même très amateur de ce genre de surprise. Je finis par terminer de me laver, et je sortis à mon tour pour me sécher.
Une fois vêtu d'un boxer et d'un t-shirt, je retournai dans la salle de bain pour poser ma serviette humide sur le repose-serviette, remarquant du même coup que Yoongi avait ramassé mes précédents vêtements, et je le rejoignis dans la chambre avec un sourire aux lèvres. Il était allongé sur le ventre, uniquement vêtu d'un boxer blanc, et ses yeux étaient rivés sur son téléphone. Son pouce droit zappait lentement des photos qu'il regardait attentivement. Je retournai chercher mon Smartphone que j'avais laissé au salon précédemment, avant de le rejoindre sur le lit. Je regardai mes notifications, et vis que j'avais reçu, entre autre, une photo de Jimin. Je déverrouillai mon écran et jetai un coup d'œil à ce que regardait Yoongi. Je fronçai les sourcils et rapprochai mon visage de lui.
« T'as pris des photos ?
– Mmh ? »
Il tourna le visage vers moi et sursauta en me voyant si près.
« Bordel, tu peux pas prévenir ? râla-t-il.
– De quoi donc ?
– Quand tu débarques sans prévenir.
– Tu m'as pas entendu arriver ?
– Non.
– T'as pas senti le matelas s'affaisser ?
– J'aurais eu peur autrement ?
– Tu m'as pas senti non plus ? »
Il roula des yeux et les reposa sur son téléphone où était encore affichée une photo de moi et Sun Mi, datant de cet après-midi.
« Oui, j'ai pris des photos, me répondit-il enfin. Je vais sans doute les supprimer. Elle m'énerve. »
Je ricanai doucement et laissai ma tête choir sur son épaule gauche.
« Envoie-les-moi avant de les supprimer. Un jour, ça nous fera peut-être quand même de beaux souvenirs.
– Mmh. Bon, bonne nuit. »
Je me redressai et il vola mes lèvres une seconde avant de brancher son téléphone et de le poser sur sa table de nuit. Il glissa ses mains sous son oreiller, le visage tourné vers la fenêtre, et semblait parti pour s'endormir sur le ventre. Je me surélevai un peu à nouveau et déposai un baiser entre ses omoplates, avant de retourner à ma place. Je déverrouillai une fois de plus mon écran qui était redevenu noir, et appuyai sur la notification de Jimin.
« Tu ne regrettes pas ? »
Je fronçai les sourcils et tournai à nouveau la tête vers lui.
« De quoi tu parles ?
– De ne pas avoir d'enfants. À cause de moi.
– Pourquoi tu penses ça ?
– Parce que tu es heureux quand tu t'occupes d'elle.
– Ça ne veut pas dire que j'en voudrais. Ma grand-mère voulait que j'en aie, mais c'était plus pour elle que pour moi, rigolai-je doucement. Je n'y ai jamais vraiment pensé pour être honnête. Mais ce n'est pas quelque chose qui me manque comme pour Taehyung. Elle pensait que je serais sans doute heureux avec une famille nombreuse, comme j'ai toujours été affreusement seul depuis petit... mais je n'ai pas besoin de ça. Je n'ai besoin que de toi. »
Je relevai ma main droite et la posai sur son bras doucement. Sa peau se couvrit à nouveau de chair de poule.
« Et tu es heureux avec moi ?
– Évidemment. »
Je me rapprochai de lui et collai mon corps au sien, avant d'embrasser son épaule gauche.
« Je t'interdis de penser le contraire. »
Il bougea finalement et se coucha sur son côté gauche, m'obligeant à me reculer pour le laisser faire.
« Je n'ai pas envie de te priver d'encore une nouvelle chose... alors je vais te croire. »
Mon cœur se serra étrangement. Je n'aimais pas du tout quand il était comme ça. Recevant une nouvelle notification, je déverrouillai une troisième et dernière fois mon écran pour activer mon réveil et virer toutes ces notifs qui envahissaient mon téléphone. Mes yeux tombèrent enfin sur la photo que Jimin m'avait envoyée et que j'avais voulu regarder depuis déjà de nombreuses minutes. J'expirai bruyamment, trahissant mon amusement. Une photo de l'aéroport. Mais il était sérieux, lui ?
« Qu'est-ce qu'il y a ? me demanda Yoongi.
– Rien. Jimin qui fait encore des siennes.
– Pour changer », soupira-t-il.
Je ne répondis pas à mon ami, vérifiai mon réveil, et je branchai à mon tour mon téléphone avant de le poser sur ma table de nuit également. Je me relevai pour éteindre la lumière et je revins me coucher près de Yoongi. Je me rapprochai de lui jusqu'à me coller contre son dos, puis je le pris dans mes bras.
« Qu'est-ce que tu fais ? me demanda-t-il.
– J'ai encore quelques grammes à perdre aussi. »
Je l'entendis expirer fortement par le nez. Je fis glisser mon bras gauche sous son oreiller, laissant ma paume tendue vers le plafond, et je resserrai mon corps contre le sien grâce à mon bras droit, qui effleurait la peau de son ventre.
« Je n'ai besoin que de toi, soufflai-je contre sa nuque. Ne fais pas l'erreur de croire que j'ai besoin de quelqu'un ou de quelque chose d'autre.
– Tu sais à quel point j'aimerais que ça suffise... »
Je reculai mon bassin et effectuai une pression sur sa hanche droite pour le faire retomber sur le dos. Je cherchai ses lèvres à l'aveugle, et lorsque je sentis sa respiration surprise, je la lui coupai d'un baiser passionné.
« Tu sais que ça me suffit. Ne m'oblige pas à te montrer à quel point », murmurai-je contre ses lèvres d'où s'échappait un souffle encore saccadé.
Dans le fond, mes paroles et mes gestes pouvaient parfaitement prouver le contraire. J'en étais conscient, et lui aussi. Mais il comprit. Sa main gauche glissa alors dans ma nuque et il appuya légèrement dessus. Je l'embrassai une nouvelle fois avec passion, puis posai mon front contre le sien le temps de reprendre mon souffle, quand il se coupa sous la surprise.
« Je t'aime. »
Mon cœur se mit à tambouriner dans ma poitrine, et ma respiration ne voulait pas se calmer. Je lui dérobai un léger baiser, puis un second.
« Moi aussi. »
Il relâcha ma nuque et se recoucha sur son côté gauche, après que je me sois décollé de son corps. Alors sans attendre un instant de plus, je me recollai contre son dos et le serrai à nouveau dans mes bras.
« Je t'aime aussi, soufflai-je. C'est le plus important, le reste ne compte pas. Alors n'y pense pas. »
Il ne me répondit pas, mais sa main droite vint saisir la mienne qui était toujours la paume tournée vers le plafond. Il la serra doucement contre la sienne, et bientôt, sa prise se fut plus légère, et sa respiration plus calme. J'embrassai délicatement son épaule et j'enfouis mon visage dans ses cheveux. Ce n'était pas dans ses habitudes d'être angoissé comme ça, c'était plutôt moi en temps normal qui n'était pas rassuré. Est-ce que me voir avec Sun Mi lui avait fait si peur que ça ? Je pris une grande inspiration et épousai ses formes délicatement au maximum. Je lui redemanderai plus tard. Il fallait que je dorme aussi.
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