#23 After - Alliance antagoniste
[02/05/2019]
Bonsoir bonsoir !
Désolée du retard, mon PC a merdé tout l'après-midi et après j'ai été prise d'une de ces démotivations quand j'ai vu le nombre de mots total du chapitre, ça a été très dur hahaha
J'ai vraiment hésité à le couper en deux avant de m'y mettre. Mais je me suis dit que ça se faisait pas. Vous avez vu à quel point je suis géniale et compréhensive ?
Bref. Avant-dernier After. Sauf si je coupe le 24 en deux mais dans le fond, le nombre d'updates restantes ne changera pas xD
AH. En écrivant le début de cette intro je me suis souvenue que j'avais des trucs à vous dire mais que j'avais encore oublié. Et puis ça m'est revenu d'un coup miraculeusement. Ça fait plusieurs mois que ma sœur me parle de deux de ses potes qui sont inséparables et très proches malgré le fait qu'ils ne se soient rencontrés qu'en septembre. Ils s'appellent Ethan et Théo. Vous aussi vous avez bugué, hein ? La première fois qu'elle m'en a parlé, j'ai compris "Léo" et je l'ai regardée bizarrement. Mais même encore aujourd'hui je comprends "Léo", mon cerveau est formaté à cause de cette histoire, j'suis au sol.
AH MAIS SI PUTAIN MES ALBUM JE LES AI REÇUS JEOZHIGOUEY
Je ne sais pas s'il peut y avoir plus chanceux que moi sur ce coup. Je sais que Yoongi m'est infidèle *tousse* mais là...
J'ouvre le premier album, je tombe sur Hobi en photocard et Kook en postcard. J'ouvre le second, je tombe sur Yoon en photocard et Jin en postcard. J'ouvre le troisième, je tombe sur Nam en photocard et Taetae en postcard. Je ricane en me disant "il me manque plus que Jimin, ça serait trop bien si j'avais au moins un truc de lui dans le dernier album". J'ouvre le dernier :
photocard + postcard de Jimin. MONSIEUR SAIT SE FAIRE DÉSIRER HEIN.
Bref. J'ai reçu mes albums.
Et j'ai une de ces chances de cocu omg
Et l'album est trop bien zuihgourzohguogoergh bordel Dionysus en live mais BORDEL ça va être tellement bien...
SUR CE JE M'EN VAIS, JE BOSSE DEMAIN HA. HA. HA. HA.
Cet After est ultra long du coup. Et comme c'est l'avant-dernier, profitez-en bien ! #connasse
Bonne Léocture ! ♥
~~+~~
Je montai dans le bus, exténué, et je restai debout pendant les dix minutes de transport qui me séparaient de chez moi. Je n'avais vraiment pas le courage de marcher pendant plus d'un quart d'heure. Je venais de faire une journée abominable, les vacances scolaires n'étaient vraiment pas le meilleur moment pour être tranquille dans une bibliothèque. Enfin bon. Lorsque j'arrivai à mon arrêt, je descendis rapidement et regardai ma montre pour savoir quelle heure il était. Presque vingt heures trente. On avait fermé à dix-neuf heures comme tous les lundis, mais nous avions eu des tas de trucs à faire avant de partir. Je soupirai et passai mon badge avant de tirer la porte lorsqu'elle se déverrouilla, puis je me dirigeai vers l'ascenseur. Une bonne douche et au lit. Je n'avais même pas faim.
Arrivé à mon étage, je glissai ma clé dans la porte et la poussai. L'appartement était sombre et calme. Je refermai derrière moi, me dévêtis rapidement puis arrivai au salon. C'est là que je remarquai qu'en fait, je n'étais pas seul. Yoongi était là, assis sur le canapé, avec un verre de vin à la main. La bouteille était posée sur la table basse et il avait les yeux clos. Il ne buvait quasiment jamais, un verre par-ci ou par-là quand nous sortions ensemble. Avant. Mais c'était tout. Jamais ici, et encore moins seul. Qu'est-ce qu'il avait ?
« Qu'est-ce que tu fais ? » soufflai-je alors.
Il rouvrit soudain les yeux sur moi, m'observa quelques secondes puis soupira avant de noyer ses pupilles dans ce liquide bordeaux que je détestais.
« J'essaie d'accepter la nouvelle année qui vient de me tomber dessus.
– La... »
Je ne terminai pas ma phrase et sortis mon téléphone de ma poche. On était le huit mars, et avec le décalage horaire, nous étions déjà le neuf en Corée. Je m'avançai doucement vers lui et je m'assis à sa gauche. Je le regardai sans rien dire pendant plusieurs secondes, un peu mal à l'aise de n'avoir même pas su quel jour on était, et la légère gêne présente entre nous depuis quelques mois me poussant à garder mes distances pour toute sorte de chose n'aidant pas.
« Bon anniversaire alors, lui soufflai-je en coréen.
– Merci. »
Il garda ses yeux rivés sur son verre qu'il tenait entre son majeur et son annulaire droit, un peu plus haut que son visage, à l'image d'un œnologue.
« Pourquoi tu bois tout seul ? murmurai-je alors.
– Tu n'aimes pas le vin.
– C'est immonde.
– Moi je l'apprécie. Et puis j'en avais envie. »
Il inclina doucement son verre et je descendis alors mes yeux sur la bouteille qui était sur la table basse. Il en avait déjà vidé la moitié.
« Il s'est passé quelque chose au boulot ? »
Il tourna la tête de droite à gauche, fixant toujours ce liquide rouge aux reflets rosés.
« J'ai toujours pensé que le rouge irait bien à Jimin. »
Je me tendis d'un coup. Pourquoi il me parlait de lui d'un coup ?
« Ça fait trois ans qu'ils sont mariés... tu te rends compte ?
– Qui ça ? froncai-je les sourcils.
– Jimin et Hoseok. Enfin, que tu les as mariés.
– Ah, ça... souris-je doucement en regardant le sol.
– Il était tellement heureux... »
Je reposai alors mes yeux sur lui. Il souriait en fixant son verre de vin et mon cœur me fit affreusement mal. Pourquoi il me parlait de Jimin ? Pourquoi il souriait de cette façon en pensant à lui ? Pourquoi même pensait-il à lui ? Est-ce que notre situation avait trop dégénéré ? Est-ce que son rapprochement avec l'architecte aurait fait renaître quelques sentiments pour lui ? Je ne me sentais pas du tout bien à cet instant.
« Il est idiot de vouloir se marier, soupira-t-il. Le mariage est idiot. Ça n'apporte que des emmerdes. Et ça rend malheureux.
– Pourquoi tu dis ça ?
– Parce que c'est la vérité. Ça t'enchaîne à quelqu'un pour le restant de tes jours. Et pour t'en débarrasser il faut pas mal d'argent.
– C'est pour ça qu'il ne faut pas faire ça à la légère. Mais j'ai toujours du mal à voir où tu veux en venir.
– Je ne veux pas me marier. Jamais. »
Il baissa enfin son bras et porta son verre à son visage avant de vider le vin d'une traite. Puis je compris.
« Ta mère t'a envoyé un message pour ton anniversaire ? » soufflai-je une fois de plus.
Il hocha la tête, puis se pencha en avant pour remplir à nouveau son verre. Je saisis alors la bouteille rapidement et l'éloignai avant de m'emparer de son verre aussi.
« Je crois que ça suffit. »
Il roula des yeux et se laissa faire avant de retomber contre le dossier du canapé.
« Laisse-la parler, tu sais qu'elle n'arrêtera jamais d'essayer de te caser, tu devrais y être habitué. Pourquoi ça te mine tant aujourd'hui ?
– Parce qu'un "Bon anniversaire, je suis fière de toi, je t'aime" aurait été plus court mais bien plus apprécié qu'un "J'ai compris ce que tu m'as dit mais je t'assure que tu te trompes. Rentre à la maison et tu y verras plus clair. Tu verras que j'avais raison." »
Je reposai ce que je tenais loin de nous sur la table basse et je me rapprochai de lui pour l'étreindre.
« Je suis désolé... murmurai-je. Je sais que je ne pourrai jamais la remplacer... mais ne pense qu'à moi. Hmm ?
– Mmh... mais peut-être que dans le fond, elle a raison. »
Je me tendis et mon cœur se serra.
« Pourquoi tu dis ça ?
– Regarde-nous... »
Je clignai fortement des yeux et les levai au plafond tout en inspirant fortement pour parer ce coup de poignard.
« Tu veux dire quoi par là ? » demandai-je, la voix légèrement tremblante.
Il soupira, puis me repoussa doucement et ma poitrine se serra abominablement.
« Oublie.
– Que j'oublie ? T'es marrant, toi. »
Il ferma les yeux et expira longuement tout en laissant sa tête partir en arrière contre le dossier du canapé.
« Je veux pas me marier. »
Mais c'était quoi son problème avec ça ? Je tentai de me ressaisir et je repris la parole.
« Je sais. Ça ne risque pas d'arriver de toute manière. Arrête de tourner ça en boucle dans ta tête, elle ne changera pas, mais c'est toi qui décides ce que tu fais de ta vie. Alors pourquoi tu continues de répéter ça ? »
Ses yeux se reposèrent à nouveau sur moi et je fronçai les sourcils en attendant une réponse. Il détourna ensuite le regard, puis expira longuement avant de glisser sa main dans la poche droite de son pantalon. Je le regardai faire et suivis sa main jusqu'à ce que ses doigts ne se retournent vers moi, dévoilant ainsi une bague semblable à une alliance. Mon cœur, ma respiration et mon cerveau s'arrêtèrent soudainement.
« Je ne t'ai jamais beaucoup parlé de ma famille en dehors de mes parents et de mon frère. Je n'ai jamais été très proche d'aucun d'entre eux, mais c'était aussi le cas pour mes tantes, mes oncles, mes cousins et tout le reste. La seule personne qui me comprenait et qui m'acceptait comme j'étais, c'était mon grand-père paternel. Cette bague, elle était à lui. Il me l'a donnée avant que j'entre à l'université. »
Il marqua une pause et sa main gauche rejoint la droite pour tenir l'anneau entre ses pouces et ses index, ses poignets désormais posés sur ses cuisses.
« Quand il était jeune, ses parents n'avaient pas grand-chose pour vivre, ils cultivaient la terre et essayaient de survivre des récoltes. Et puis beaucoup de choses ont changé dans notre société après la guerre, et dans les années soixante, mes arrières grands-parents et mon grand-père ont commencé à devenir assez aisés. Ils avaient monté un commerce qui a pris de l'ampleur avec les années. Ils ont rapidement pris la grosse tête mais pas mon grand-père. Il était resté le même qu'avant, le gamin qui n'avait qu'une pomme de terre à manger par jour, celui qui avait failli mourir de nombreuses fois à la guerre... et celui qui était amoureux de la fille des voisins du bas de la rue quand il avait sept ans. Mon grand-père a été forcé de se marier avec quelqu'un de sa nouvelle classe sociale, et il en a été de même pour cette femme. Mais il l'a aimée jusqu'à son dernier souffle. Les mariages arrangés sont courants dans notre société, même encore actuellement, et il est très difficile de s'opposer à ses géniteurs, tu sais... »
Il marqua une pause de quelques secondes avant de reprendre.
« Il lui avait offert une bague, après la guerre. Mais ils ont finalement été séparés. Elle était similaire à celle-là, peut-être un peu plus fine, je ne m'en souviens plus. Quand cette femme est morte, la bague devait revenir à mon grand-père, mais ses héritiers ont refusé qu'elle nous soit rendue. Quant à moi, mon grand-père m'a donné la sienne pour que je me rappelle de toujours suivre mon cœur. Et peut-être pour qu'un jour je puisse faire ce que lui n'a jamais pu faire.
– Quoi donc ? »
Il releva alors ses yeux sur moi, puis sa main entra dans mon champ de vision. Je fronçai les sourcils, ne comprenant pas pourquoi il me tendait cette bague.
« Quoi ?
– Prends-la.
– Qu'est-ce que tu veux que j'en fasse ?
– J'aurais préféré avoir les deux pour être honnête. Je t'aurais donné l'autre. Mais je n'ai plus que celle-là.
– Ça ne répond pas à ma question, tu sais.
– Je ne vais rien en faire. La garder m'encombre. Alors prends-la.
– C'est un cadeau de ton grand-père et surtout un souvenir de lui, je ne peux pas la prendre ! fronçai-je les sourcils.
– Fais pas chier et prends-la. »
J'ouvris la bouche pour rétorquer mais aucun son n'en sortit.
« Je ne veux pas me marier alors elle ne me sert vraiment à rien. Mais je veux que tu l'aies. Comme lui en avait offert une à cette femme. »
Je sentis mes joues s'empourprer et je m'éloignai de lui avant de me lever.
« Non merci. Je vais me coucher.
– Mange.
– J'ai pas faim.
– Mange un truc avant d'aller te coucher.
– J'ai pas faim et tu m'emmerdes.
– Léo ! »
Je l'ignorai et partis m'enfermer dans la salle de bain. S'il était aussi chiant que ça dès qu'il avait un coup dans le nez, alors il valait mieux qu'il ne boive pas en effet. En pensant cela, je réalisai alors que j'avais laissé la bouteille sur la table basse. S'il la finissait, il allait être rond comme une queue de pelle. Et je n'avais pas envie de voir ça. J'en ressortis alors, revins au salon où je lui arrachai rapidement la bouteille des mains avant de retourner dans la salle d'eau sous ses insultes.
J'avais envie d'appeler sa mère et de lui vider mon sac, lui dire tout ce que je pensais d'elle même si elle ne comprendrait pas un traître mot. Mais est-ce que j'avais le droit de me mêler de ça, une fois encore ? Pendant un temps, ça avait été une bonne chose. Et puis ça avait rapidement eu un effet contraire après notre séparation. Elle y avait vu une chance de ramener Yoongi dans le « droit chemin » et de le marier à une famille qui lui apporterait autant à lui qu'à elle.
Il était certain que financièrement ou socialement, je ne pourrais jamais rien apporter à Yoongi que ce qu'il avait déjà, je n'étais pas « le fils de », encore moins « la fille de », je n'avais que quelques économies, pas un compte en banque débordant et une réputation dépassant les limites de la capitale comme cela pouvait être le cas des familles prétendantes. Mais contrairement à toutes ces femmes, Yoongi avait tout mon amour, et j'étais la seule personne à qui il voulait en offrir également. Mais. Il y avait toujours un mais. Depuis ce qu'il s'était passé quelques mois auparavant... Je ne m'étais toujours pas pardonné ce que je lui avais fait, mais j'avais essayé de me rattraper au mieux. Nous avions un peu discuté, passant sur les choses trop lourdes à avouer pour chacun de nous, et nous avions décidé de continuer. Parce que malgré tout, nous ne pouvions pas nous séparer une fois de plus. Parce que malgré tout, nous nous aimions toujours comme deux pauvres imbéciles. Et nous avions peur de ça. Nous avons toujours peur de ça. Peur de s'aimer, de se le dire, de se le montrer, de ressentir tout ça, presque. Intérioriser nos sentiments était plus simple mais horriblement difficile. Après cette mauvaise passe, nous nous sommes rendu compte que la moindre chose pouvait désormais nous briser.
Alors il ne fallait plus s'engueuler, et passer la moindre remarque, la moindre taquinerie qui pourrait être mal interprétée. Il ne fallait plus s'embrasser avec passion ou s'enlacer si nos peaux pouvaient entrer en contact. Il ne fallait plus se toucher. Ne plus sortir, ne plus boire. Ne plus rien faire. Ne plus vivre. Ne plus vivre pour ne pas mourir. Parce que je ne survivrais plus sans lui, je le savais, et il en était de même pour lui.
Lorsque je fus douché, je repartis dans la chambre enfiler un boxer et un t-shirt, la bouteille de vin toujours avec moi, avant de repartir vers la cuisine pour la ranger au frigo. En repassant devant le salon, je jetai un coup d'œil dans la pièce. Je vis alors que Yoongi s'était couché sur le canapé, les bras posés sur son visage. Il respirait calmement et semblait paisible. Je m'approchai doucement de lui et m'assis sur la table basse tout en l'observant en silence pendant quelques secondes. Je finis par lever ma main gauche que je glissai délicatement dans ses cheveux sombres. Il ne me repoussa pas et continua de respirer sereinement.
« Ça va ? lui demandai-je.
– Mmh.
– Tu as cours demain ?
– Oui, à neuf heures.
– Pourquoi tu as bu alors ? C'est pas sérieux.
– J'en avais besoin.
– Tu supportes bien l'alcool ? »
Il ne me répondit pas alors je fronçai les sourcils.
« Bois de l'eau avant de te coucher, dis-je en caressant doucement ses cheveux. Je vais te préparer des cachets pour demain matin. Si tu risques de vomir partout dans la nuit par contre...
– Ça va aller, je n'ai pas bu assez pour vomir.
– T'es sûr ?
– Oui.
– Tu ne bois jamais, comment tu peux le savoir ?
– Je connais mes limites. La seule fois où on m'a fait boire plus que de raison, j'ai fini avec un énorme blackout, mais je n'ai rien rendu. Crois bien que je n'ai jamais recommencé.
– J'imagine bien, oui... Mais si t'as eu un blackout, comment tu peux savoir que t'as pas gerbé tes trippes ?
– Mes vêtements étaient nickels et je n'avais pas cet arrière-goût dégueulasse en me réveillant.
– Mouais. »
Je n'étais pas franchement convaincu mais bon, ce n'était pas important.
« C'est pour ça que tu ne bois jamais ?
– Oui.
– C'était quand ? »
Il entrouvrit ses lèvres mais aucun son n'en sortit. Il les referma, étira sa bouche dans un sourire crispé, contractant ses commissures, puis il déglutit et prit une grande inspiration.
« Il y a très longtemps. »
Je continuai de caresser ses mèches, le cœur serré, et je ne répondis rien. Très longtemps ? Genre pendant l'enterrement de vie de garçon de Taehyung ? Le soir où Jimin et Hoseok...
« Il y a dix ans ?
– Dix ans ?
– En Italie, pour Taehyung ?
– Non, c'est bien plus vieux.
– Vieux comme quoi ?
– J'sais pas. Vingt ans ?
– Vingt ans !? »
C'était plus de la moitié de son âge actuel, il était encore mineur ou à peine majeur... Je commençai à faire le calcul quand il se redressa et plongea ses yeux dans les miens. Je me tendis, fronçant les sourcils, quand il se leva. Je penchai ma tête en arrière pour maintenir mon regard dans le sien et nous nous fixâmes pendant de longues secondes sans rien dire. Il y avait quelque chose d'étrange dans son regard que je ne connaissais pas. Était-ce l'alcool, ou est-ce qu'il y avait autre chose ? Ses yeux descendirent alors de quelques centimètres, et sa main droite glissa dans ma nuque lorsqu'il s'empara de mes lèvres. Mon cœur loupa un battement et je fus incapable de lui répondre à cause de la surprise. Il s'éloigna doucement, sa bouche libérant la mienne dans un petit bruit de baiser qui me mit légèrement mal à l'aise sur le moment, et il contourna la table, sa main quittant mon corps petit à petit. Je portai immédiatement la mienne à ma gorge pour étouffer les chatouillis que ses doigts quittant ma peau avait provoqués, ne voulant pas qu'ils s'étendent en un agréable frisson, et je posai mon regard sur le sol à ma droite en écoutant le bruit de ses pas se diriger jusqu'à la salle de bain.
Tout ça était étrange. Beaucoup trop étrange. Je finis par me relever, prendre son verre que j'allai laver rapidement, avant de revenir dans la chambre. Je branchai mon téléphone en vérifiant l'heure de mon réveil du lendemain, puis je m'assis sur le matelas et ramenai mes cuisses contre mon torse. Il y avait quelque chose qui me chiffonnait là-dedans. J'étais certain que je venais d'avoir une information ou un indice important, mais je n'arrivais plus à le retrouver.
« Fait chier. »
Je me laissai finalement tomber sur mon côté, avant de m'allonger sur le ventre et de passer mes mains sous mon oreiller. J'expirai longuement et fermai les yeux. J'avais une grosse journée demain alors autant s'endormir maintenant. Mais plus le temps passa, plus je ressentis une gêne au niveau de mes côtes. Je me redressai alors en grognant et passai ma main sur mon corps, avant d'inspecter le drap, et c'est là que mes doigts rencontrèrent un anneau qui n'avait rien à faire là.
« Il casse les couilles putain. »
Je lui avais dit que je n'en voulais pas, pourquoi il me le foutait à ma place ? Je me redressai un peu plus et posai la bague sur sa table de nuit avant de m'écrouler à nouveau sur le matelas. L'eau semblait toujours couler sous la douche mais ça m'était égal. Qu'il y passe une heure s'il voulait, il paierait la surconsommation. Je fermai les yeux une fois de plus et tentai de m'endormir. Mais impossible d'y arriver. Je rouvris donc les paupières, et mon regard tomba immédiatement sur la bague posée à un mètre de moi. Je me retournai pour ne plus la voir, mais elle continua de m'appeler dans mon dos comme l'anneau du Mordor. Putain. Je finis par lui refaire face, puis par m'en emparer. Je ramenai mon oreiller sous ma gorge pour maintenir mon visage relevé, tandis que je fis tourner la bague entre mes doigts. Elle était tout ce qu'il y avait de plus basique. Mais vu l'âge qu'elle avait, elle représentait peut-être une fortune à l'époque. Je fis glisser mon doigt à l'intérieur, puis la rapprochai de mes yeux. Il n'y avait rien de gravé dedans mais le métal, or ou autre, était un peu rayé à certains endroits. Je me demandais où est-ce que le grand-père de Yoongi avait pu la garder toutes ces années. La porter au doigt alors qu'il était marié avec une autre femme était sans aucun doute impossible. C'était vraiment triste comme histoire, dans le fond. Je finis par la glisser autour de mon annulaire gauche et je l'observai. Elle était trop grande pour moi. Je penchai doucement ma tête sur le côté et fis bouger mes doigts. Ça faisait bizarre de voir une bague sur ma main, encore plus une bague identique à une alliance. Maintenant que j'y pensais, Taehyung avait retiré la sienne il y a sept ans, alors que je l'avais quasiment toujours connu avec. Ça faisait bizarre à imaginer maintenant, après tout ce temps. Il en avait fait quoi d'ailleurs de son alliance ? Il l'avait gardée ? Ça m'étonnerait qu'il l'ait vendue... Il faudrait que je lui demande par curiosité. J'étais convaincu qu'il avait dû la garder. Sun Hae resterait toujours son premier amour, à priori la seule femme qu'il ait aimée aussi, et puis évidemment la mère de sa fille. Elle était sa meilleure amie aujourd'hui. Il n'aurait pas pu s'en débarrasser, même pour Jungkook. Le matelas s'affaissa autour de moi et je continuai de regarder ma main.
« Je savais que tu allais finir par la mettre. »
Je me tendis d'un coup et tentai de me retourner quand je le sentis embrasser mon épaule à travers mon t-shirt, puis se coucher sur moi.
« Tu m'emmerdes, reprends-la, dis-je en tentant de la retirer.
– Non. »
Sa main se posa sur la mienne pour m'empêcher d'enlever l'anneau et il écrasa presque mes doigts entre les siens.
« Yoon'... »
Je tentai de me retourner et il se releva pour me laisser faire, avant de s'asseoir sur le bas de mon ventre. Il relâcha doucement sa prise sur ma main et laissa ses phalanges glisser sous les miennes avant de les resserrer sur le bout de mes doigts.
« J'veux pas me marier. Mais rien que pour emmerder ma mère, je serais capable de le faire. »
Il approcha alors ma main de son visage et déposa un baiser sur l'anneau doré qui entourait mon annulaire. Mon cœur loupa un battement, puis ma respiration s'accéléra comme jamais. Il sous-entendait quoi, là ? Il se redressa doucement et j'avalai ma salive avec difficulté. J'avais horriblement chaud d'un coup, et mon cœur ne savait plus à quel rythme battre.
« C'est...
– Mmh ? »
Ses yeux plongèrent dans les miens et je détournai immédiatement le regard en tentant de récupérer ma main, en vain.
« C'est censé être une demande ? articulai-je difficilement en sentant mes joues chauffer désagréablement.
– Peut-être... »
Je fermai les yeux et tentai de me calmer. À quoi il jouait, là ? C'était absolument pas drôle. Je tentai une nouvelle fois de retirer ma main mais il garda ses doigts fermement accrochés aux miens. Il rapprocha mes phalanges de son visage à nouveau et déposa un nouveau baiser dessus, un étrange sourire aux lèvres.
« T'es complètement fait, murmurai-je en tentant d'ignorer mon cœur qui voulait s'échapper de ma cage thoracique.
– C'est possible...
– Arrête de répondre de façon aussi évasive, tu me saoules. »
Un petit rire lui échappa, et il tira davantage ma main vers lui avant de poser ses lèvres sur le dessus, puis de les laisser glisser sur mon poignet. Un frisson remonta tout mon bras et une nouvelle bouffée de chaleur m'envahit. Il relâcha alors ma main mais je ne parvins pas à la ramener vers moi, hypnotisé par son regard noir que je ne savais pas qualifier. Sa main droite glissa alors sur mon visage et il caressa doucement ma joue.
« Si je te posais vraiment la question, murmura-t-il... que me répondrais-tu ? »
Mon cœur loupa un nouveau battement et ma respiration accéléra dangereusement sans que je ne sois capable de prononcer un mot. Il laissa ses yeux et ses doigts longer ma peau, puis saisir ma chaîne qu'il enroula doucement autour de son index. Les maillons glissèrent autour de mon épiderme et s'en rapprochèrent de plus en plus, jusqu'à commencer à s'enfoncer doucement dedans. Il remonta alors ses pupilles dans les miennes et mon cœur loupa un battement de plus.
« Que me répondrais-tu, Léo Le Goff ? »
J'entrouvris les lèvres mais aucun son ne les franchit. Il brisa alors notre lien visuel en venant m'embrasser une nouvelle fois et j'oubliai totalement comment respirer pendant quelques secondes. Je finis par lui répondre en passant mes avant-bras dans son dos. Je le sentis se redresser sur ses genoux, libérant ainsi mon ventre qui était délicieusement compressé contre le matelas. Ses mains se posèrent sur ma taille et je sentis ses doigts se resserrer sur mon corps tandis qu'il s'éloigna encore un peu. Son bras gauche remonta et se posa près de mon visage tandis que sa main droite glissa sous mon t-shirt tout sauf accidentellement. J'avais chaud. Horriblement chaud. Je laissai mes mains glisser sur son corps et la chaleur de ses baisers commença à me faire perdre la tête. Sa bouche quitta enfin la mienne pour descendre dans ma gorge tandis que sa paume droite continuait de découvrir mon corps petit à petit. Puis il se redressa une fois de plus sur ses genoux, s'éloignant de moi, et tira sur mon t-shirt. Je le retirai sans poser de question et replongeai mes yeux dans les siens avant de le quitter du regard par embarras. Sa poitrine se soulevait rapidement, et lorsque mon regard tomba sur son entrejambe, mon estomac se retourna. Mais je n'eus rien le temps de faire, de dire ou de penser, que je sentis ses doigts glisser sous l'élastique de mon boxer. Mon cœur loupa un battement et je le laissai me déshabiller entièrement. Ses pupilles noires dévalèrent alors mon corps. Personne ne m'avait jamais regardé comme ça en dehors d'Ethan, donc ce n'était pas du tout quelque chose auquel j'étais habitué, et ça me foutait mal à l'aise. Qu'est-ce qu'il était en train de penser ? Que j'étais trop gros ? Pas assez ? Pas assez musclé ? Trop poilu ? Trop pâle ? Et qu'est-ce qu'il était en train de penser... de ça ? J'avais envie de couvrir mon corps, je n'étais pas à l'aise du tout. Cependant, il revint m'embrasser fiévreusement et je finis par totalement lâcher prise. Je savais que ce qu'il se passait n'était pas normal. Mais je ne fis rien contre.
Les baisers, les morsures, les caresses, les griffures, les soupirs s'enchaînèrent, et la dernière couche de tissu nous quitta enfin. Nos corps étaient brûlants de désir, nos peaux luisantes sous la chaleur étouffante de l'autre et de la pièce, et jamais son corps n'avait été aussi proche du mien. Je ne savais pas ce qu'il se passait dans sa tête, mais il avait clairement envie de moi. Ses touchers étaient plus qu'explicites et il me laissait faire. Il me laissait le toucher également. Ses ongles s'enfonçaient dans ma peau et me faisaient mal mais je n'en avais que faire, c'était secondaire. Je finis par le retourner et glisser entre ses cuisses. Ses doigts continuèrent de s'enfoncer dans ma peau à divers endroits tout en me maintenant contre lui. Est-ce que je pouvais vraiment aller plus loin ? Il avait bu et il n'était pas pleinement en possession de ses moyens, j'en étais certain... Sa tête et son corps étaient deux entités différentes, même s'il m'incitait à continuer par ses gestes, est-ce que demain au réveil il ne m'en voudrait pas d'avoir franchi cette limite et d'avoir saisi ma chance alors que dans son état normal ça aurait été un gros stop ? Ou alors peut-être qu'il avait juste besoin de ça pour se « décoincer un peu » ?
« Yoon'... soufflai-je en remontant mon corps contre le sien, mes doigts enfoncés dans sa cuisse. Yoongi... J'ai env-
– Dis rien, me coupa-t-il. Ne dis rien. »
Ses ongles lacérant ma peau remontèrent dans ma nuque qu'il serra durement entre ses doigts alors que sa main gauche glissa dans ma chevelure où il tira dessus sans douceur. Sa cuisse s'éloigna de moi pour se plaquer contre mon flanc et mon cœur loupa un battement.
« Yoon'... » soufflai-je à nouveau.
Je perdais la tête et lui aussi, dans tous les sens du terme possible.
« Arrête-moi... soufflai-je.
– Léo...
– Arrête-moi avant que j'aille plus loin...
– Léo... »
Je glissai encore un peu plus sur son corps tandis que ma main gauche se posa sur sa mâchoire avant que je ne vienne mordre ses lèvres sans douceur. Il fallait qu'il m'arrête ou ça allait bientôt devenir impossible. Ça ne devait faire qu'un quart d'heure que la température de la pièce avait basculé, mais c'était bien trop long pour moi. Je me surélevai un peu et laissai ma main droite glisser entre ses cuisses. Et il me laissa faire.
« Yoon'... murmurai-je. Yoon'...
– Tais... toi...
– Yoongi... »
Je continuai de murmurer son prénom, bien plus efficace que n'importe quel surnom, et je laissai mes doigts l'effleurer de plus en plus intimement.
« Hyung...
– Pas ça...
– Hyu...
– Pas ça je te dis ! »
Sans que je ne comprenne comment c'était arrivé, il m'avait retourné et me regardait avec colère, sa main écrasant douloureusement ma clavicule, son pouce sur ma pomme d'Adam.
« Pourquoi ? soufflai-je difficilement.
– Parce que.
– Dis-moi pourquoi.
– Non. »
Ses doigts se resserrèrent sur moi et j'écartai à mon tour mes cuisses. Il ne bougea pas, continuant de me fixer d'un regard noir, sa main sur ma gorge.
« Et si... je te dis que je continuerai de t'appeler... comme ça, articulai-je difficilement, tant que tu ne m'auras pas répondu... Tu... tu vas faire quoi ? »
Il serra la mâchoire à s'en faire mal et ne me répondit pas. Je posai ma main sur son poignet et enfonçai doucement mes doigts dans sa peau pour le faire lâcher prise tandis que l'autre se posa sur sa hanche gauche. Mes ongles marquèrent progressivement leur position sur son corps tout en essayant de le ramener contre moi. Sa poigne sur ma gorge ne bougea pas et je commençai à avoir du mal à respirer. Mais j'avais envie de lui. Tellement envie de lui. Pourquoi continuait-il de me regarder comme ça sans bouger ?
« Yoon'... soufflai-je. Fais quelque chose...
– Quoi donc ?
– Ce que tu veux. »
Il ne me répondit pas et petit à petit, son regard changea, puis il desserra sa prise sur ma gorge avant de retirer sa main dans un sursaut.
« Excuse-moi, je...
– T'en fais pas. »
Je passai immédiatement mes mains dans sa nuque pour ne pas qu'il s'échappe et je l'attirai à moi. Ses bras m'enlacèrent en réponse et il ne tarda pas à se pencher sur moi pour m'inviter à me recoucher sur le dos. J'allais exploser. Sa main droite descendit alors le long de ma cuisse et ses ongles s'enfoncèrent dans ma peau. Je fronçai les sourcils sous la douleur en gémissant contre ses lèvres mais je le laissai faire.
« Yoon'... » murmurai-je difficilement.
Il continua ses baisers, écrasant mon corps sous le sien et me faisant perdre de plus en plus la tête.
« Yoon'... » murmurai-je à nouveau.
Il planta ses dents dans la peau de ma gorge et en réponse, je plantai mes ongles dans son dos.
« Yoon'...
– Quoi ? souffla-t-il enfin.
– Est-ce que... t'as envie de moi ? »
Il se figea alors, sa respiration saccadée cognant contre ma peau. Allait-il réaliser ce qu'il était vraiment en train de faire depuis vingt minutes et s'enfuir ? Ou allait-il assumer et continuer ?
« Oui. »
Mon cœur loupa un battement. Il l'avait dit. Tout son corps vibrait d'envie pour moi actuellement et je sentais que je pourrais jouir rien qu'avec un nouveau « Oui » soupiré contre ma gorge. Mes yeux dans les siens, mon regard valsait entre ses pupilles à en avoir le tournis. C'était enfin le moment ?
« Alors prends-moi.
– Je...
– Vas-y. Vite.
– Non, je-
– Vite.
– Léo...
– Dépêche-toi je t'en supplie, gémis-je en remontant mon bassin contre lui. Je vais mourir de frustration.
– Je ne veux pas...
– Mais pourquoi ? couinai-je en fixant ses lèvres.
– C'est... compliqué...
– Y a rien de compliqué, murmurai-je en glissant mes phalanges dans ses cheveux et en l'attirant à moi, sa bague toujours autour de mon doigt. Tu m'as dit que tu l'avais déjà fait. Tu n'as qu'à recommencer.
– Non, je-
– Yoongi... fais-moi l'amour. »
Il cueillit mes lèvres bien trop doucement alors je resserrai ma prise sur lui tout en remontant une fois de plus mon bassin contre le sien.
« Tu préfères qu'on inverse ? souris-je doucement contre ses lèvres. C'est faisable aussi.
– C'est pas ça...
– C'est quoi alors ? »
Il pinça ses lèvres et je commençai vraiment à perdre patience.
« Parle ou agis. Je ne sais plus sur quel pied danser.
– Excuse-moi.
– Je veux pas d'excuses, je veux des réponses ou des actes. »
Je l'embrassai à mon tour et remontai une fois encore mon bassin contre lui, ma main droite descendant sur ses fesses pour accentuer le contact et la sensation.
« Parle-moi. Explique-moi pourquoi tu ne "peux pas". Si je dois rester frustré à vie, alors il faut que je sache pourquoi. »
J'enfonçai mes doigts dans sa peau et mordis mes lèvres autant par frustration que par désir.
« Alors ? Yoongi ? »
J'expirai gravement contre son visage, et remarquant que malgré tout ça, malgré son envie clairement visible de moi, il ne semblait pas décidé à franchir enfin le pas, je décidai de le pousser dans ses retranchements.
« Alors, hyung ? »
Il me repoussa d'un coup et ses yeux noirs plongèrent dans les miens.
« Je t'ai dit d'arrêter de m'appeler comme ça, Ji- »
Ses yeux s'agrandirent immédiatement lorsqu'il se rendit compte de ce qu'il venait de commencer à prononcer, et sa main se figea sur ma gorge. Je détournai les yeux en clignant rapidement des paupières, puis je les replongeai dans les siens.
« "min" ? terminai-je.
– Je... »
Il me relâcha immédiatement et s'éloigna de moi d'un bond. Je comprenais beaucoup de choses d'un coup.
« C'est... c'est pas ce que tu crois... souffla-t-il.
– C'est quoi alors ? »
Il plaqua soudain sa main contre sa bouche avant de sauter du lit et de foncer vers l'autre bout de l'appartement. Je l'entendis se cogner contre des murs, des meubles, puis envoyer valser la porte des toilettes avant de vider le contenu de son estomac. Est-ce que je devais mettre ça sur le coup de l'alcool et uniquement de ça ? Je n'en étais pas totalement convaincu. En tout cas, mon envie s'était évaporée et je voulais juste me rouler en boule quelque part. Je pensais que c'était une légende urbaine le fait que l'on puisse prononcer le nom de son ex pendant l'acte. Mais il semblerait que non. Et le plus drôle, c'est que Jimin n'était même pas son ex. À moins que tous les deux m'aient caché des choses en pensant me protéger.
Je commençai à ricaner nerveusement, puis je me levai, les jambes tremblantes, pour aller me laver. Je me sentais aussi fébrile qu'après un orgasme, sauf que je n'en avais pas eu, loin de là. En revanche, j'étais tout aussi dégueulasse : mon liquide pré-séminal – et peut-être le sien également – s'était étalé sur mon ventre et mon bas-ventre, et j'avais transpiré comme pas possible tellement j'avais eu chaud. Il fallait que je me lave et que je me rafraîchisse. Je retirai sa maudite bague que je posai sur l'évier, puis je me lavai rapidement en quelques minutes avant de me sécher. Lorsque je voulus quitter la salle de bain, je tombai nez à nez avec Yoongi, toujours nu, qui ne semblait toujours pas dans son assiette. Je tentai de l'ignorer mais il posa sa main droite contre le montant de la porte pour me barrer la route.
« Je suis désolé, souffla-t-il. Mais ce n'est vraiment pas ce que tu crois...
– Et que crois-tu que je crois ? Que tu es toujours amoureux de lui ? Je ne devrais même pas être surpris. Je comprends mieux pourquoi tu ne veux pas me toucher.
– Ce n'est pas du tout ça ! s'écria-t-il en saisissant mon poignet. Je-
– Aïe ! » m'écriai-je à mon tour.
Nous descendîmes tous les deux nos regards sur le bas de mon bras et il desserra doucement sa prise. Ma peau était rouge et tirait sur le violet à des endroits. Je fronçai les sourcils en m'en apercevant, puis je posai mes yeux sur le reste de mon corps. J'avais des bleus partout. Je le repoussai et regardai ma gorge dans le miroir.
« T'es un malade... » murmurai-je.
Il ne me répondit pas et je portai ma paume à ma gorge. Il avait encore manqué de m'étrangler, avec ma chaîne et avec sa main. Ça faisait deux fois. J'avais des hématomes partout. Mes poignets, mes hanches, mes cuisses, et ma nuque ainsi que mon dos me démangeaient. Et il y avait ma gorge. Pourquoi il me faisait ça ? Il était du type sadique en réalité ? Il n'avait pas l'air de me faire mal par plaisir, loin de là. Alors pourquoi il le faisait ? C'était comme s'il ne s'en rendait pas compte. Comment pourrait-il ne pas réaliser ce qu'il faisait ? À ce rythme, il allait finir par me casser quelque chose ou carrément me tuer. Comme avec son ex... J'avalai ma salive difficilement. Il était bien plus dangereux qu'il n'y paraissait en réalité...
Il n'avait pas bougé, ses mains jointes devant lui, et ses ongles s'enfonçaient dans sa peau.
« Je suis désolé... » souffla-t-il à nouveau.
Mon cœur se serra une fois de plus. Je savais qu'il l'était. Je laissai mes yeux rivés sur le sol et je quittai la salle de bain. Il tenta de me retenir mais se retint finalement. Il était dangereux, quel que soit l'angle sous lequel j'étudiais la question. Je pinçai mes lèvres et allai enfiler un jogging et un sweat à capuche, puis je pris une couverture avant d'aller me coucher sur le canapé, dérangeant ainsi Perli qui roupillait tranquillement. Il fallait que je réfléchisse et que je m'éloigne. Je tendis l'oreille et l'entendis prendre sa douche à son tour. J'avais mal au cœur. Je ramenai mes bras contre ma poitrine, mes poings serrés sous mon menton, puis j'éloignai ma main gauche de mon visage et je détendis mes doigts. J'observai mon annulaire désormais nu pendant de longues secondes et je retins un sanglot de justesse. J'inspirai profondément pour me calmer, puis je fermai les yeux et tentai de vider mon esprit. Je ne devais plus y penser. Je l'entendis alors revenir dans la chambre et mon cœur se mit à battre fortement. Je me redressai et laissai la couverture tomber sur le bas de mon corps. Est-ce que je devais laisser passer ? Si je n'avais rien dit, si je n'avais rien fait... peut-être que tout se serait passé naturellement, peut-être que je n'aurais pas fait ressortir ce côté sombre chez lui, peut-être que...
Je me recouchai et pris une grande inspiration en remontant la couverture sur moi. Il fallait que je me calme, que je réfléchisse. Le chat me grimpa alors dessus avant de venir se rouler en boule contre mon ventre. Je glissai mes doigts dans sa fourrure et me détendis petit à petit. Demain matin, je partirai avec une valise, et l'avenir nous dira si nous pouvons nous sauver. Mais je l'espérais. Je l'espérais du plus profond de mon cœur. Parce qu'il n'y avait que lui. Malgré tout, il ne pouvait y avoir que lui.
Bạn đang đọc truyện trên: Truyen247.Pro