#22.5 After - Jeune ange et vieux démons
[24/04/2019]
Bonsoir bonsoir !
Bordel j'ai cru que je n'allais jamais arriver à la fin de cette correction... plus de 6 000 mots, donc la taille de deux updates "classiques"... Je vous cache pas que je me suis vraiment demandé pendant un instant si je n'allais pas finalement le couper pour faire six parties, j'avais envie de me pendre. Et j'ai tellement rajouté de détails que ça m'a pris la tête de repasser sur ça pour vérifier que tout était cohérent et qohiuerskh plus mon ordi qui merde à nouveau depuis lundi ohzqpg bordel j'en avais marre XD
J'ai toujours pas reçu mes albums alors qu'ils ont quitté la Corée y a une semaine jvais péter un câble ojrielh je veux les écouter ozpqieurlfi
Du coup je mets du Hopemin en média cette semaine pour apaiser ma frustration. Voilà.
OH BORDEL JIMIN QUI A BALANCÉ COMME ÇA AU CALME HIER OU AVANT-HIER EN PLEIN FANSIGN QU'IL S'ÉTAIT RÉVEILLÉ UN JOUR EN MARMONNANT "AAAH J-HOPE" JE-
Bref. J'avais des trucs à dire mais j'ai oublié alors tant pis xD
Plus que deux After du coup. Sauf si je divise le dernier mais je pense pas. La fin est proche mes amis... J'espère que la fin du 22e vous plaira.
Bonne Léocture ! ♥
~~+~~
Arrivé dans le quartier du Marais, totalement essoufflé, j'essayai de reconnaître les rues pour retrouver le bar où Alexis m'avait emmené il y a plusieurs mois. Une fois arrivé devant, je passai les petits groupes qui étaient formés dans la rue, et ne rencontrant aucun visage connu, je montai les petites marches et poussai la porte du bar. Je n'avais aucune idée de l'heure qu'il était, je n'avais pas fait attention, mais aucune de mes connaissances n'était là. Je sortis alors mon téléphone de ma poche et déverrouillai l'écran. Il n'était que seize heures. Alors je retournai dans ma messagerie et envoyai un message à Alexis.
« J'y suis. Tu arrives quand ? »
Sa réponse ne tarda pas à apparaître.
« Déjà !? Tu rigoles ? Rentre chez toi mec, sinon tu dormiras quand on va arriver. »
Je ne pouvais pas partir d'ici. Je ne voulais pas, j'allais attendre.
« Ça faisait longtemps mon cœur. Tu veux quelque chose ? »
Je tournai alors la tête, et quand je remarquai que c'était à moi que le barman s'était adressé, je fronçai les sourcils.
« Euh, j'attends des potes mais je suis venu un peu tôt...
– Viens t'asseoir, je te sers quelque chose ?
– Je... non merci, pas tout de suite en tout cas...
– Un verre d'eau ? »
Je le fixai longuement, puis reposai mes yeux sur mon téléphone où je regardai l'heure.
« Je vais fumer une cigarette et je reviens pour un verre d'eau.
– Ça marche, à tout de suite. »
Je répondis à son sourire un peu maladroitement et je sortis du bar. Il y avait du soleil donc il ne faisait pas trop frais, mais je ne voulais pas rester dehors trop longtemps. Je descendis les petites marches et passai ma main gauche dans mon dos pour prendre mon paquet de tabac. Sauf qu'il n'y était pas.
« Merde... »
J'avais dû le laisser sur la bibliothèque ou dans mon pantalon hier... Merde. J'avais vraiment besoin de fumer. Est-ce que je devais aller me racheter un paquet ? Je regardai autour de moi, et lorsque mes yeux croisèrent ceux d'un blond platine qui semblait me reluquer, je me raclai la gorge et m'approchai de lui.
« Tu as l'air perdu... me fit-il.
– J'ai oublié mon tabac. Tu sais s'il y a un buraliste dans le coin ?
– Oui, mais faut descendre pas mal.
– D'accord. Merci.
– Je peux te passer une cigarette si tu veux. »
Je réfléchis quelques secondes et hochai la tête, ne loupant pas son pote à l'undercut étrange qui me regardait également.
« Je veux bien, merci. »
Il coinça sa cigarette entre ses lèvres et sortit son paquet de la poche de sa veste sans me quitter des yeux. Il me foutait horriblement mal à l'aise. Il me tendit ensuite une cigarette et je la saisis, attendant qu'il me prête un briquet. Lorsque je compris qu'il voulait m'allumer ma cigarette, je tendis la main vers la sienne pour récupérer le feu et le faire moi-même.
« Merci.
– Je t'en prie. »
Je lui rendis son briquet et recrachai ma fumée.
« C'est la première fois que tu viens ? me demanda-t-il.
– Je, non, mais je dois juste retrouver des amis.
– Ah oui ?
– Oui. »
Il me foutait vraiment mal à l'aise et son pote qui me fixait également depuis mon arrivée semblait me déshabiller des yeux au fur et à mesure.
« Ils s'appellent comment tes amis ?
– Je ne suis pas sûr que tu les connaisses.
– On se connaît tous, ici, me répondit le brun à l'undercut.
– Ah oui ?
– Oui. Plus ou moins bien.
– Je vois... »
J'avais très bien saisi son sous-entendu et son regard ne m'avait pas plu.
« Et du coup ?
– Alexis.
– Alexis ? réfléchit le blond. Le beau gosse avec les cheveux longs ?
– Euh, un brun, oui. Il a les cheveux attachés la plupart du temps donc je ne peux pas te dire.
– Oui. Il n'est pas moche du tout. »
Ce n'était pas faux, mais je n'avais pas envie de lui montrer que j'approuvais son avis.
« Je l'avais dragué un soir, mais il m'avait envoyé balader. Ce type est étrange. Il a une aura très chaleureuse et il est très avenant, mais tu ne peux rien obtenir de lui, c'est frustrant, un vrai frigide on dirait, ricana le blond. Le nombre de mec qui s'est cassé les dents dessus... Enfin, ne le prends pas mal !
– Pourquoi je le prendrais mal ? fronçai-je les sourcils.
– Si c'est ton ami. Je ne dis pas ça méchamment.
– Y a pas de soucis.
– Tu n'aurais pas des conseils d'ailleurs ? »
J'haussai mon sourcil droit tout en inspirant une nouvelle bouffée de tabac.
« Pourquoi donc ?
– Bah, roula-t-il des yeux exagérément, tu te doutes bien que ce n'est pas un Mc Do que je veux partager avec lui.
– Tout ce que je peux te dire, c'est qu'il n'est pas du style coureur de jupon comme...
– Comme ? me demanda le brun.
– Comme la plupart des homos, mais je dis ça sans méchanceté.
– Y a pas de mal, c'est une réalité, rigola-t-il.
– Tu vas me dire que tu ne fais pas partie de ce "plupart" ? me demanda le blond avec un regard plein de sous-entendus.
– Non, je ne suis pas gay.
– Mon cul oui, que fais-tu ici alors ?
– Je te l'ai dit, j'attends Alexis.
– Mouis. Bon, tant pis. »
Il porta sa cigarette à sa bouche théâtralement avant de recracher sa fumée et de me regarder à nouveau.
« Tu n'as pas une idée de son style ? »
Je pouffai doucement et regardai le ciel avant d'avaler une dernière taffe et d'écraser mon mégot.
« Si. Grand, musclé, asiatique, et avec un mauvais caractère.
– Asiatique ? Il ne sait pas ce qui est bon », rigola-t-il.
J'avais très bien saisi son sous-entendu qui n'avait rien de raciste, mais qui encore une fois montrait que les hommes pensaient bien souvent à la longueur de leur queue plutôt qu'autre chose.
« Mais soit. Je comprends qu'il m'ait recalé, je ne suis pas du tout son style.
– Visiblement. Bon, je vous laisse, peut-être à plus tard ! dis-je en prenant congé.
– À plus tard ! »
Je tournai les talons mais ils continuèrent de discuter.
« C'est marrant. J'étais pourtant persuadé qu'il courait après le gamin qui lui tourne toujours dans les pattes et que c'était pour ça qu'il recalait tout le monde. »
Je me figeai alors sur la marche, la main posée sur la poignée, et je continuai d'écouter leur conversation.
« Ah, lui... Non, je pense pas. Surtout qu'il va choper ailleurs, ça serait un peu triste de se taper un crush aussi long sur un hétéro.
– Ouais enfin c'est ce qu'il dit, mais il n'empêche que Manu l'a sauté y a une semaine.
– Tu déconnes !?
– Je te jure. Il te l'a pas raconté ? »
Mon cœur se serra et j'ouvris la porte avant de me réfugier à l'intérieur. Ils parlaient d'Ethan ou de quelqu'un d'autre ? Je n'avais pas fait énormément de soirées avec Alexis, mais je n'avais pas vu de personne jeune autour de lui en dehors de mon ex-amant. Je secouai la tête et allai retrouver le barman et mon verre d'eau qui m'attendaient. Ethan pouvait bien faire ce qu'il voulait de toute façon. Et puis ce n'était pas la première fois qu'il couchait avec d'autres hommes contrairement à ce que semblaient penser mes nouvelles connaissances. Bref. Il fallait que j'arrête de penser et que j'attende.
[...]
Plusieurs heures étaient passées. Je n'avais pas eu de nouvelles d'Alexis, mais aucune de Yoongi non plus. Je m'étais enfui lâchement de l'appartement tandis qu'il était sans doute allé craquer dans la pièce à côté, et j'avais horriblement mal au cœur à cause de ça. Mais si j'avais regardé mon téléphone alors qu'il était encore à côté de moi, ça aurait été bien pire. Je suis certain que mon regard aurait alterné entre son visage et mon écran, et que j'aurais balancé un stupide « désolé » avant de m'enfuir comme je l'avais fait. Quel était le pire au final ? L'abandonner en face en s'excusant pitoyablement ou profiter qu'il ait le dos tourné pour le laisser se retrouver seul à son retour ? J'étais une pauvre merde. Dans tous les cas, j'étais une pauvre merde. J'étais en train de détruire l'homme que j'aimais, sans doute encore plus que lui l'avait fait avec moi l'année précédente.
J'étais déjà à ma seconde bière et j'en avais marre. Le bar était pas mal rempli comme le soleil avait commencé à se cacher et que la fraicheur de la soirée était arrivée, alors je liquidai mon verre et je payai le barman, lui disant que je n'étais pas certain de revenir, puis je sortis de l'établissement. Je pris mon téléphone et lui envoyai un message pour savoir où il était, quand j'entendis les deux commères de tout à l'heure discuter encore en se dandinant d'un pied sur l'autre. Mais après cinq bonnes minutes, toujours aucune nouvelle d'Alexis.
« Putain il fait chier... »
Je passai ma main dans mon dos nerveusement avant de me souvenir que je n'avais toujours pas mon tabac dans la poche de mon pantalon, alors je me retournai vers mes nouvelles connaissances et m'en approchai avec un peu d'appréhension.
« Désolé de vous déranger encore, mes amis, soufflai-je.
– Tu es tout pardonné mon cœur, sourit le blond en tournant les yeux sur moi. Je te manquais déjà ?
– C'est ça, rigolai-je faussement. Est-ce que je pourrais te piquer une autre cigarette ?
– Bien sûr ! »
Il m'en tendit une et je lui pris son briquet avant qu'il ne tente de m'allumer ma nicotine de lui-même. Je le remerciai et m'éloignai d'eux. J'écoutai leur conversation d'une oreille, quand mes pensées partirent vers Ethan. Alors je ré-avançai d'un coup, leurs regards revenant sur moi, et la question s'échappa de ma bouche.
« Dites, vous connaissez Ethan ?
– Ethan ? Le petit punk ?
– Punk ? fronçai-je les sourcils.
– Le petit chiot percé et tatoué. Oui, pourquoi ?
– Vous savez s'il vient ici en ce moment ?
– Il t'a tapé dans l'œil mon chou ? »
J'avalai ma salive difficilement, puis tournai la tête de gauche à droite pour démentir.
« Non, juste que... fin c'est un pote d'Alexis et ça fait un moment que je ne l'ai pas vu.
– Il est venu il y a une semaine, me répondit le brun, il a passé la nuit chez un pote. C'est un bon coup apparemment, si ça t'intéresse. »
Mon cœur se serra. Ça ne m'intéressait pas parce que je ne le savais que trop bien. Et puis ce n'était pas un bon coup c'était juste... c'était juste Ethan putain, ils n'avaient pas le droit de parler de lui comme ça.
« Ah bah tiens, quand on parle du loup. C'est ton jour de chance mon cœur, fonce tant que personne ne lui a mis le grappin dessus ! »
Je mis un peu de temps à réaliser ce qu'il venait de dire, et quand je me retournai, j'aperçus effectivement Ethan qui avançait vers le bar, les yeux rivés sur son téléphone. Mon cœur avait accéléré tandis que ma cigarette se consumait lentement au bout de mes doigts, et lorsqu'Ethan releva les yeux sur la façade du bar avant de passer devant moi sans me voir, mon corps bougea tout seul. Je laissai tomber ma clope sans même m'en rendre compte et je m'élançai vers lui avant de saisir son poignet et de l'amener à se retourner vers moi. Il se figea donc dans ses mouvements, redescendit de la première marche, un peu déséquilibré, et il pivota. Ses sourcils froncés s'arquèrent lorsque ses pupilles tombèrent sur moi et son bras vint s'appuyer contre mon épaule lorsqu'il tenta de retrouver son équilibre. Mon cœur se mit à battre fortement et je le pris dans mes bras sans réfléchir plus longtemps. Il resta figé mais je sentis son cœur accélérer également sous la surprise.
« Léo ? » souffla-t-il.
Je ne répondis pas, me contentant de resserrer ma prise sur son corps, et après de longues secondes, ses mains hésitantes frôlèrent mon dos avant de se poser sur ma taille. Les deux commères à côté n'avaient pas loupé une miette de la scène et je les entendais chuchoter mais je m'en fichais comme de l'an quarante. Je relâchai alors doucement ma prise sur Ethan et je me détachai légèrement de lui, plongeant mes yeux dans les siens, confus. Mon cœur était gonflé et battait fortement, j'avais chaud et je me sentais bien. Ma main gauche remonta alors toute seule à sa joue et caressa doucement sa peau, avant que je ne joigne nos deux visages dans une incompréhension la plus totale. Pourquoi je faisais ça ? Pourquoi ça me faisait du bien ? Pourquoi mon cœur saignait pour Yoongi mais revivait à ce contact ? C'était horriblement doux, malgré la passion plus que palpable et l'effusion de sentiments. Cependant, il finit par mettre fin à notre baiser et retira ses mains de mon corps.
« Léo, me repoussa-t-il. Fais pas ça.
– Pourquoi ?
– Je... je ne veux pas.
– Pourquoi ? »
Il pinça ses lèvres et détourna le regard une seconde.
« Pourquoi tu es là ? me demanda-t-il alors.
– Et toi, pourquoi tu as ignoré tous mes appels et mes messages ? »
Je vis sa mâchoire se serrer et il me repoussa plus franchement.
« J'étais occupé. J'te laisse, Alexis m'attend.
– C'est moi qui lui ai demandé de te faire venir ici. »
Il se figea alors et ramena ses yeux sur moi.
« Je te demande pardon ?
– J'avais besoin de te parler.
– Tu ne crois pas que si j'ai bloqué ton numéro, c'est parce que je n'avais justement pas envie de te parler ? »
Cette question me fit l'effet d'une flèche en plein cœur, même si je m'étais préparé à cette éventualité depuis un moment. Il me tourna alors le dos et ouvrit la porte du bar. Je l'y suivis donc et je le rattrapai une nouvelle fois, l'obligeant à se retourner vers moi.
« Qu'est-ce que tu me veux ? soupira-t-il. Mon cul te manque ? J'en suis navré. Prends rendez-vous, je-
– Arrête ! haussai-je le ton. À quoi tu joues ? N'essaie pas de faire le gros dur avec moi, je sais parfaitement comment tu fonctionnes. Dis-moi ce qu'il y a.
– Comment ça, "ce qu'il y a" ?
– Pourquoi tu m'as bloqué du jour au lendemain ?
– Tu oses me dire que tu ne sais pas pourquoi ? »
Mon cerveau s'arrêta totalement. Comment je pourrais le savoir ? On venait de coucher ensemble, si quelqu'un devait bloquer l'autre, c'était bien moi logiquement.
« Non, pas vraiment.
– T'es sérieux, là ?
– Oui, il faut que je te le dise en quelle langue ? Je tourne en rond depuis deux jours, je suis à deux doigts de me flinguer et-
– Eh bien on est deux.
– Deux ? fronçai-je les sourcils. Pourquoi ça ?
– T'es vraiment stupide, souffla-t-il.
– Si tu dis ça à cause de-
– Je te dis ça à cause de toi et à cause de moi, à cause de jeudi soir, à cause de ce qu'on a fait.
– Justement, c'est pas toi qui...
– ... qui aurais dû te bloquer ? me coupa-t-il. Si, justement.
– Du tout !
– Fais pas chier, laisse-moi et rentre chez toi.
– Non, je veux une explication !
– Ça c'est la meilleure... ricana-t-il en se retournant.
– Ethan ! »
Je saisis son poignet et le tirai vers moi une fois de plus.
« Je t'aime, la voilà ta putain d'explication. Satisfait ? »
Mon cœur s'arrêta littéralement et mes doigts le relâchèrent doucement.
« Tu es stupide ou con pour ne pas l'avoir compris ? »
Je détournai le regard, et lorsque je remontai mes yeux dans les siens, je réalisai qu'il ne plaisantait pas du tout.
« Quoi ? » puis-je seulement prononcer.
Il expira longuement en fermant les yeux, puis il rouvrit ses paupières sur moi.
« Désolé, être agressif n'était vraiment pas mon but. Mais tu crois que c'est facile pour moi de réaliser ça et de vivre avec, tandis que toi tu es retourné chez toi pépère retrouver ton mec ?
– Je... mais non, tu peux pas...
– Je préfèrerais que ça ne soit pas le cas, tu sais. »
Il ne fuyait pas mon regard et pour une fois je pus y voir de la sincérité sans une once de malice. Mon cœur saignait abondamment.
« Mais... mais pourquoi ?
– Je ne comprends pas non plus comment c'est possible, me sourit-il doucement. Mais c'est la vérité. Tu disais que tu ne t'imaginais pas sortir et vivre avec un homme avant de tomber amoureux, et tu avais raison. Maintenant que j'ai réalisé que c'était mon cas, je nous imagine parfaitement vivre tous les deux, se disputer le matin pour la salle de bain, s'embrasser en se quittant pour aller bosser, s'engueuler sur la cuisson du repas le midi, s'attendre impatiemment le soir, passer quelques heures pelotonnés dans un canapé devant la télé, partager la salle de bain avant d'aller nous coucher l'un contre l'autre. C'est ironique, n'est-ce pas ? »
Je n'arrivai pas à prononcer le moindre mot. Mon cœur battait à s'en décrocher.
« Mais si ça avait été possible, alors on ne serait pas dans cette situation aujourd'hui, souffla-t-il. Et je ne veux pas de cette vie pour le moment. Je ne suis pas prêt pour ça. Mais même sans se mettre en couple... Je ne veux pas t'imposer ça, et surtout, je ne veux pas être cette troisième personne, ce troisième homme, la troisième roue. Je ne veux pas être celui qui ne peut pas se balader librement en ville en montrant son amour ; celui qui doit passer la plupart de son temps libre seul parce que celui qu'il aime est avec un autre ; celui qui doit attendre un message pour savoir quand est-ce qu'il aura enfin l'autorisation de montrer ses sentiments. Si tu savais comme j'ai regretté de ne pas t'avoir retenu au Louvre il y a quelques mois au lieu de t'envoyer un stupide message... Je savais que tu allais retourner vers lui, depuis le début. Je savais que même si tu commençais à l'oublier et à développer des sentiments pour moi, qu'il ne disparaîtrait pas complètement. »
Je sentis sa main gauche se poser sur ma joue doucement.
« T'as pas le droit de pleurer, c'est moi qui ai le cœur brisé, tu sais. Je n'arriverai jamais à sa cheville, et même si je peux panser tes blessures et tes lacunes affectives et que ça me suffisait pendant un temps, ce n'est plus le cas. De plus, je suis un mec avec des principes et je ne touche pas ce qui ne m'appartient pas. Ton mec est peut-être un connard pour te rendre malheureux alors que tu es l'une des personnes les plus attachantes et pures que j'ai pu rencontrer dans ma vie, mais il ne méritait pas d'être cocu, et tu ne peux pas savoir comme je me déteste de t'avoir touché, même si... même si mon cœur ne demandait que ça. Alors... alors s'il te plait, trembla sa voix, essaie de rester loin de moi et de ne pas rendre les choses plus compliquées... d'accord ? »
Non. Je ne voulais pas. Pourtant j'hochai lentement la tête, les yeux clos, tandis que mes larmes continuaient de couler le long de mes joues.
« J'espère que tu arriveras à reprendre une vie normale, Léo. Tu mérites le meilleur. »
Je sentis sa main se poser sur mon épaule droite, puis ses lèvres déposer un baiser dans mes cheveux avant qu'il ne me lâche et tente de s'éloigner avant de faire demi-tour.
« Oh, et... maintenant que j'y pense... tu... »
J'essuyai mon visage rapidement et relevai la tête sur lui. Il avait l'air soudain mal à l'aise et regardait par terre. Je ne comprenais pas comment il avait pu autant changer en quelques secondes.
« Je ?
– Tu avais des capotes avec toi ?
– Quoi ?
– Jeudi.
– Je... non. »
Il mordit ses lèvres en détournant le regard, puis se rapprocha doucement de moi.
« J'en ai toujours cinq sur moi. Et il m'en restait trois. »
J'avalai difficilement ma salive et il continua.
« Je suis clean et j'imagine que toi aussi, mais va te faire dépister quand même, tu seras plus serein. »
On avait...
« C'était pas le genre d'adieu que j'imaginais, ricana-t-il doucement. Mais bon. Du coup, j'imagine qu'Alex ne vient pas ?
– J'en sais rien, soufflai-je, il ne m'a pas répondu.
– Très bien. J'imagine que je suis ici juste parce que tu voulais me voir, du coup je vais partir.
– D'accord...
– Je suis désolé pour tout ce bordel. Sincèrement. Je m'en serais aussi bien passé que toi. »
Je relevai la tête et lui souris doucement. Oui, je pouvais imaginer.
« Salut. »
J'hochai simplement la tête et me poussai sur le côté pour qu'il puisse se diriger plus facilement vers la sortie. Mais je ne voulais pas qu'il parte sans avoir prononcé au moins une fois ces mots interdits qui brûlaient l'intérieur de ma poitrine depuis plusieurs mois. Il fallait que je les dise, qu'ils s'embrasent au contact de l'oxygène et qu'enfin ils se consument et disparaissent en volutes.
« Ethan ! »
Il se retourna alors vers moi, se penchant sur la gauche pour m'apercevoir, un homme se trouvant désormais entre nous, et il attendit que je continue ce que j'avais à dire.
« Moi aussi.
– Quoi donc ? »
Je serrai les poings et le rejoignis en quelques pas. Une fois face à lui, je me sentis minuscule, ses dix bons centimètres de plus que moi me surplombant.
« Moi aussi, je crois que je t'aime », lâchai-je alors.
Un doux sourire étendit sa bouche et il glissa ses mains sur ma gorge.
« Non. »
Il cueillit délicatement mes lèvres et je le laissai totalement faire, mon cœur se sentant d'un coup horriblement plus léger.
« C'est une certitude », souffla-t-il contre moi.
Il déposa un ultime baiser sur mon front, puis me relâcha avant de quitter le bar et de me quitter dans tous les sens du terme. C'était terminé. Ethan et moi, c'était terminé. Je me sentais incroyablement plus léger. Mais paradoxalement, mon cœur, lui, se sentait plus lourd. Parce que je savais que malgré tout, j'allais avoir besoin de temps pour me remettre de cette nouvelle rupture.
[...]
J'étais dans un sale état. Après ce petit moment presque d'euphorie après le départ d'Ethan, où je m'étais dit que maintenant, plus rien ne me ferait douter de mes sentiments pour Yoongi et que tout allait repartir, je m'étais senti mourir, toute joie, tout sourire quittant mon corps et mon cœur. J'étais finalement revenu prendre place autour du bar, et j'avais commandé une nouvelle bière. En m'apercevant, les deux types que j'avais rencontrés plus tôt avaient tenté d'avoir des infos, mais je ne leur avais pas répondu. Puis Alexis était enfin arrivé et m'avait demandé comment ça s'était passé. Il faisait nuit depuis un moment maintenant et il était d'ailleurs toujours avec moi, son bras autour de ma taille, et il m'aidait à avancer. Je n'étais pas complètement torché mais j'étais abattu et je n'avais plus la force de bouger.
« C'est encore loin ? grogna-t-il.
– Non. C'est l'immeuble-là. Après la pizzeria. »
Nous marchâmes encore sur quelques mètres et lorsque nous arrivâmes devant la porte du hall, je réalisai que je n'avais pas mes clés. Merde. Heureusement, la porte pouvait s'ouvrir autant avec un digicode qu'avec un badge.
« Tu es sûr que tu peux monter tout seul ? me demanda-t-il alors.
– Oui. Si tu ne veux pas dormir ici alors tu peux me laisser, je peux terminer le chemin tout seul. Et puis il me posera peut-être moins de questions s'il ne te voit pas.
– D'accord...
– Merci.
– De rien. Quand je vois ton état, je me dis que ce n'était peut-être pas une bonne chose au final mais bon...
– Si, ne t'en fais pas. Il fallait qu'on parle. C'est terminé... souris-je tristement. Mais c'est mieux comme ça.
– J'imagine... » souffla-t-il.
Je ne lui avais pas tout avoué, personne n'apprendrait jamais ce que j'avais fait.
« Bon eh bien... rentre bien du coup.
– Toi aussi.
– Ça va aller, j'ai juste l'ascenseur à prendre, ricanai-je. À bientôt alors.
– C'est ça. À une prochaine.
– Salut !
– Salut ! »
Il s'éloigna alors et je tapai le code de la porte avant de la pousser. Je pénétrai dans le hall et appuyai ensuite sur le bouton de l'ascenseur. Il arriva rapidement, pour une fois, et j'écrasai ensuite le bouton de mon étage, attendant patiemment de retrouver mon chez-moi. Et Yoongi. Une fois la porte ouverte, mes pas foulèrent craintivement le palier et je m'arrêtai devant la porte de l'appartement. Elle était fermée, donc Yoongi s'était bien aperçu de mon départ. Il aurait pu se laisser tomber sur le lit et s'endormir directement en sortant de la salle de bain, ne s'apercevant ainsi de rien. L'espoir faisait vivre. Je poussai tout de même la porte, mais elle n'avait pas juste été poussée, elle était bien fermée. Je laissai alors mon crâne tomber contre le bois, puis j'y tapai doucement à trois reprises. J'attendis, encore, de longues secondes interminables, avant de recommencer. Et lorsque j'entendis sa main se poser d'un coup sur la poignée de l'autre côté, je me redressai avant que mon pilier de s'efface. Il était horriblement pâle et ses yeux étaient rouges et gonflés. Yoongi, qu'est-ce que je t'avais fait...
« Je... je suis désolé, soufflai-je. Je... »
Je le vis esquisser un mouvement comme pour m'asséner un gros coup de poing, mais il se ravisa et se jeta finalement sur moi. Je me figeai, mais lorsque je le sentis trembler contre moi, je finis par l'enlacer rapidement et le serrer dans mes bras.
« Je suis désolé Yoon'... je suis désolé... »
Il tourna doucement sa tête dans le creux de mon cou, signe qu'il ne voulait rien savoir, et après une longue minute, il me relâcha et me tira dans l'appartement. Il referma la porte derrière nous et prit mon poignet pour me tirer vers l'intérieur du logement. Je le fixai à travers mes larmes et remarquai quelque chose d'inhabituel sur sa main droite.
« Qu'est-ce que tu as à ta main ? »
Il ne me répondit pas et continua de me tirer jusqu'à la salle de bain.
« Yoongi... qu'est-ce que tu as fait ? »
Il m'ignora une fois de plus et me fit retirer mes vêtements avant de me pousser dans la douche et d'allumer l'eau.
« Yoongi, tu t'es fait-
– Dis-moi ce qu'il faut que je fasse, Léo », me coupa-t-il.
Je sentis mon cœur louper un battement. De quoi il parlait ?
« Comment ça ?
– Je ne sais plus quoi faire... Dis-moi comment je dois agir avec toi. Je suis perdu. Je ferai tout ce que tu veux mais... mais ne fais plus ça... J'ai... »
Ma poitrine commença à saigner quand je l'entendis renifler dans mon dos.
« J'ai eu tellement peur en voyant que tu avais disparu... mais j'ai décidé de t'attendre. Je me disais que tu allais rentrer... Mais pour être honnête, je n'en étais plus du tout convaincu. »
Je penchai ma tête en avant et serrai fortement mes paupières pour empêcher la moindre larme de m'échapper.
« Je... »
La suite ne sortit pas, et lorsque j'entendis la porte de la pièce se fermer dans mon dos, je craquai. Je venais de mettre fin à l'un de mes problèmes, mais j'avais l'impression que je venais de faire empirer celui que j'avais créé il y a deux jours avec Yoongi. Je savais que la meilleure des solutions serait de tout lui avouer. Mais ça allait le tuer, j'en étais convaincu, et je ne voulais pas le perdre. Je n'avais plus que lui, maintenant. Je me hâtai alors de sortir d'ici et de le rejoindre dans la chambre. Il était assis sur le lit de son côté, me tournant ainsi le dos, et je rampai jusqu'à lui avant de le prendre dans mes bras. Un frisson remonta sa colonne au contact de ma peau nue et glacée alors je resserrai davantage mon étreinte.
« Je suis désolé, soufflai-je alors. Il... il fallait que je règle un truc...
– Et maintenant c'est bon ? murmura-t-il.
– Oui... »
Ma mâchoire trembla quelques secondes, puis je posai mes lèvres dans le creux de son cou en espérant que ça irait mieux.
« Je t'aime. Je t'aime, je t'aime, je t'aime, répétai-je en laissant mes lèvres glisser sur son épaule. Et je suis désolé. Tellement désolé. »
Je l'entendis expirer, l'air étrangement amusé, et il remonta son t-shirt sur son épaule pour couvrir sa peau.
« Je t'aime tellement que je vais en crever, soufflai-je.
– Je sais...
– Je t'aime comme tu es. Et je t'accepte comme tu es.
– Je sais...
– Tu peux aussi m'aimer comme je suis ?
– Qu'est-ce que tu racontes ? me demanda-t-il en esquissant un mouvement pour se retourner.
– Et m'accepter comme je suis ?
– Je ne te suis pas... se tourna-t-il enfin vers moi.
– Je t'aime. J'ai besoin de toi. J'ai envie de toi. Tellement envie de toi, murmurai-je en glissant mes mains sur sa gorge. Le nombre de nuits où j'ai rêvé que je te faisais enfin l'amour ne se compte plus, tu sais... »
Je sentis ses doigts tremblants se poser sur mon poignet droit et je l'embrassai dans la foulée. Il avait peur de ce que j'allais dire ou faire ensuite. Et je ne pouvais que le comprendre.
« Et l'inverse également... J'aurais... j'aurais tellement voulu que tu sois le premier, tu sais... soufflai-je. Mais peu importe. Je veux prendre soin de toi et t'aimer plus que n'importe qui ne le fera.
– Où veux-tu en venir ? souffla-t-il à son tour.
– Tu es le seul pour qui je pourrais tout sacrifier, du moindre objet à mon âme. Mais je comprendrais que ça ne suffise plus... Je t'ai encore blessé...
– C'est rien.
– J'arrive aussi à deviner quand tu mens, tu sais... »
Il ne me répondit pas, ses doigts s'enfonçant légèrement dans ma peau. Mes mains quittèrent doucement sa gorge et il relâcha mon poignet. Je m'éloignai de lui et il me laissa faire. Je reculai doucement, descendis du lit pour m'habiller, puis je remontai et m'allongeai sur mon côté droit, comme tous les soirs, espérant qu'il vienne se coucher contre moi et me prenne dans ses bras comme toujours. Sauf qu'il ne le fit pas. Alors je fermai les yeux fortement en tentant de retenir mes larmes autant que je le pouvais. Je me recroquevillai sur moi-même et essayai de m'endormir même si je savais parfaitement que c'était peine perdue.
« Yoongi... »
Il ne me répondit pas alors je continuai.
« Qu'est-ce que tu t'es fait à la main ?
– Je me suis coupé. C'est rien.
– Comment ?
– Avec la boîte pour le chat. »
La boîte pour le chat ? Comment il avait pu se couper avec ça alors qu'il n'y avait que l'opercule qui puisse blesser ?
« C'est pas trop profond ? Tu veux que je regarde ?
– C'est bon.
– T'es sûr ?
– Tu veux que je te cogne pour en être certain ? »
Je souris doucement et me détendis un peu.
« Ça ira. »
Je l'entendis s'allonger à son tour après quelques minutes, puis un glacial silence s'étala sur la chambre lorsqu'il éteignit sa lampe de chevet. J'attendis encore de longues minutes mais il ne prononça pas un mot de plus et ne vint pas me prendre dans ses bras non plus. J'avais horriblement mal au cœur.
Lorsque je rouvris les yeux sur le réveil, je vis qu'il était presque trois heures du matin. Je ne savais pas à quelle heure est-ce que je m'étais mis au lit, mais je n'avais pas fermé l'œil, et je ne cessais de me demander si Yoongi dormait ou pas. Ma poitrine me faisait un mal de chien, je voulais qu'on oublie tout, qu'on recommence tout, mais est-ce qu'il allait être d'accord ? Est-ce que c'était même possible ? Je me laissai alors tomber sur le dos et tournai la tête vers lui. La pièce était plongée dans le noir, nos réveils ne suffisant pas à éclairer quoi que ce soit. J'observai pourtant l'endroit où il devait se trouver pendant une bonne minute, avant de pivoter sur mon côté gauche. Il était toujours là, je sentais sa présence, mais il me tournait le dos. J'avalai ma salive difficilement et pris une grande inspiration avant de me rapprocher de lui doucement. Je levai ma main droite et la tendis vers lui, tremblante, et j'hésitai à la poser sur son corps. Je resserrai mes doigts contre ma paume avant de finalement prendre une nouvelle inspiration et laisser nos deux peaux être enfin à nouveau en contact. Je sentis immédiatement ses muscles se tendre mais il ne dit rien. Je me rapprochai alors encore un peu plus de lui et déposai un baiser sur sa peau glacée. Je laissai mes lèvres la remonter doucement tandis que ma main glissa doucement sur son corps. Sa silhouette se dessina immédiatement dans mon esprit et devant mes yeux aveugles. Mais alors que je voulais me redresser pour embrasser le creux de son cou, il pivota et se coucha sur son dos.
« Pourquoi tu ne dors pas ? trembla sa voix.
– Je pense trop...
– À quoi ?
– À toi... »
J'avais tellement mal au cœur. Je l'aimais tellement, mais ça me faisait tellement de mal... Existait-il une version de l'histoire où tout se terminait bien ?
« ... et à nous », rajoutai-je.
Je sentis sa respiration s'accélérer près de moi alors je me surélevai un peu en fronçant les sourcils.
« Léo... murmura-t-il.
– Quoi ? »
Ses inspirations devenaient de plus en plus rapides et je commençai à prendre peur. Qu'est-ce qu'il avait ? Je me redressai davantage et posai ma main droite de l'autre côté de son corps.
« Tu ne te sens pas bien ? »
Ses mains cognèrent alors contre mes bras, mais continuèrent leur chemin jusqu'à ma nuque où elles se croisèrent.
« Touche-moi...
– Quoi ?
– Je t'en supplie... »
Mon cœur explosa dans ma poitrine. Je ne comprenais pas. Pourquoi il me disait ça ?
« Pourquoi ? demandai-je, la voix tremblante.
– Je... »
Il appuya sur ma nuque et m'invita à cacher mon visage dans son cou.
« Je... je veux pas... je veux pas que tu partes... Je veux pas que tu t'en ailles... »
Je mordis mes lèvres jusqu'au sang avant de me laisser tomber sur lui. Je passai mes bras difficilement sous son corps et l'écrasai contre moi comme si je pouvais faire fusionner nos deux corps tandis que j'explosai contre la peau tremblante de sa gorge. Nous étions deux pauvres idiots et nous étions à bout.
« Redis plus jamais ça, articulai-je difficilement. Me... me redemande plus jamais... un truc pareil... »
Il ne me répondit pas, son corps vibrant sous ses pleurs contre moi et ses doigts tirant sur mes cheveux. Il n'avait jamais pleuré devant moi... et je ne voulais plus jamais qu'il pleure devant moi, et encore moins à cause de moi.
« J'en peux plus... murmura-t-il.
– Je sais... »
Et voilà.
« J'ai l'impression que je vais crever... trembla-t-il sous mon corps. Je peux pas... je peux pas imaginer...
– Chut, soufflai-je en gardant mes paupières closes à m'en faire mal.
– ... ma vie... sans toi... termina-t-il. Je ferai... tout ce que tu veux... mais...
– Dis pas ça, le coupai-je, arrête.
– Je...
– Arrête. »
Je me détachai de lui malgré ses bras toujours derrière ma nuque et je m'emparai de ses lèvres d'où voulaient s'échapper de cruelles vérités, de la douleur et la puissance de son amour pour moi. Je n'avais pensé qu'à moi tout ce temps. Qu'à moi, ma petite personne et ma libido insatisfaite. Je l'avais blessé, je l'avais trahi, je m'étais sali et là, il était prêt à se sacrifier pour nous sauver ? Non. Jamais. J'étais immonde, j'étais impur, je n'avais même plus le droit de pouvoir l'embrasser, lui qui malgré tout me vouait un amour inconditionnel. J'aurais dû lui parler, lui dire que j'atteignais mes limites, que j'avais besoin qu'il me soulage et chercher à le comprendre. Tout ça ne serait jamais arrivé autrement.
Je n'aurais pas dû faire ça. Je n'aurais pas dû retourner avec lui. Je savais depuis le début que nous allions souffrir, même si j'étais au départ convaincu que c'était lui qui commencerait à défaire les liens qui nous retenaient l'un à l'autre petit à petit. Je les avais découpés à la tronçonneuse sans même m'en rendre compte alors que les choses allaient bien. Depuis le début je n'avais pensé qu'à moi. En fait, c'était moi qui nous avais menés au bord du précipice. Je lui faisais du mal. Je le détruisais aussi. Au final, nous étions tout aussi nocifs l'un pour l'autre. Non, je l'étais davantage.
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