#22.4 After - Jeune ange et vieux démons
[16/04/2019]
Bonjour bonjour !
Bordel c'est horriblement frustrant de ne rien pouvoir poster à cause du boulot alors que tout est prêt oheiurhgsuioh
LE HOPEMIN ET LE FUCKING TAEGI DE LA VERSION 1 JE-
Mon coeur et celui de mon Jimin se sont affreusement serrés hier soir en apprenant pour Notre-Dame. Mais elle est toujours debout, et l'intérieur est presque intact, c'est un miracle T^T
Je n'ai pas mes horaires de boulot pour le mois de mai mais ça serait amusant que l'épilogue tombe le jour de l'anniversaire de Léo, n'est-ce pas ?
Étant donné que Wattpad déconne encore avec ses notifs, je vous encourage à checker mon Twitter pour savoir quand seront les prochaines updates, ça évitera à certains d'entre vous de lire les chapitres dans le désordre haha :')
Oh, et le comeback du coup... bah j'aime beaucoup Boy With Luv huhu. ET PAS DE SPOIL SUR LE RESTE DE L'ALBUM OU JVOUS TAPE
Kim Taehyung et Kim fucking Namjoon putain je-
Bref. Je crois que je n'ai plus rien à dire... Bonnes vacances ou bon courage à ceux qui n'y sont pas encore (ou qui n'en ont pas du tout comme moi hahaha #vieille). J'espère que cette 4e partie vous plaira.
Bonne Léocture ! ♥
~~+~~
Nous étions couchés depuis déjà de longues minutes. Yoongi avait mangé rapidement, abandonnant sa bataille consistant à me faire avaler quelque chose, et après avoir passé à peine une heure devant la télé, rien n'arrivant à capter mon attention tandis que lui essayait de travailler, il avait proposé que nous allions au lit. Je m'étais à peine lavé, laissant l'eau couler sur mon corps simplement, et je m'étais allongé sur le matelas lentement, les membres lourds. Il m'avait rapidement rejoint et m'avait pris dans ses bras. Il avait énoncé un simple programme pour la journée du lendemain, qui avait réussi à me tirer un léger sourire, mais c'était tout. J'avais le cœur brisé de lui faire autant de mal, mais je n'arrivais rien à faire, rien à dire qui puisse le rassurer.
Je sentis soudain ses lèvres se poser contre ma nuque et je me tendis entièrement. Je ne dis rien et attendis de voir ce qu'il se passait. Son souffle butait contre ma peau. Il déposa un nouveau baiser et mon cœur loupa un battement. Qu'est-ce qu'il lui prenait ? Je serrai les poings et attendis encore un peu.
« Tu ne dors pas ? souffla-t-il alors.
– Non, murmurai-je. Pourquoi tu ne dors pas non plus ?
– Je n'arrête pas de penser.
– À quoi ?
– À toi. »
Mon cœur loupa un nouveau battement. Qu'est-ce qu'il essayait de me faire comprendre ?
« Pourquoi ça ?
– Parce que tu m'inquiètes. »
Je pinçai mes lèvres et fermai les yeux fortement. Je le savais bien, ça. Il desserra soudain sa prise sur moi et son bras gauche quitta mon ventre, le bout de ses doigts effleurant mon corps. Il faisait quoi ? Il bougea alors, se décollant légèrement de mon dos, mais je compris ce qu'il avait derrière la tête lorsque sa bouche trouva refuge dans le creux de mon cou et qu'elle remonta lentement mon épiderme de baisers papillons.
« Tu... soufflai-je, tu fais quoi ?
– Rien... »
Non, ce n'était pas rien. J'avais compris ce qu'il voulait faire, et il en était hors de question. J'attrapai alors son poignet gauche et je retirai sa main de ma cuisse, avant de me retourner difficilement sur le dos. Je glissai mes mains dans ses cheveux et pris une grande respiration.
« Fais pas ça.
– Tu ne veux pas ?
– Quoi ? Non ! Bien sûr que non ! »
Il ne répondit pas et s'éloigna alors de moi.
« D'accord.
– Yoongi, je... »
J'avais merdé.
« Je veux juste pas que tu te forces à quoi que ce soit, soufflai-je. Et je... dire que je vais bien serait un mensonge mais... mais ce n'est pas en me faisant quoi que ce soit que ça ira mieux...
– Alors qu'est-ce que je dois faire ? »
Son souffle avait tremblé et mon cœur s'était brisé une fois de plus. Je tendis donc mes bras vers lui, les enroulai autour de sa nuque et je le tirai doucement vers moi.
« Prends-moi dans tes bras. »
Il se recoucha alors contre moi sans discuter et passa ses bras dans mes reins, même si le poids de nos deux corps allait rapidement devenir difficile à supporter pour ses membres dont l'afflux de sang allait bientôt être difficile. Je pinçai mes lèvres une fois de plus et tentai de me calmer pour ne pas l'inquiéter davantage. J'étais tellement sale... Il fallait que je fasse quelque chose. Il fallait que je voie Ethan.
[...]
Je fus réveillé par quelques baisers effleurant mon visage. Je n'émergeai pourtant pas totalement, et il me fallut de longues minutes avant de vraiment ouvrir les yeux et réaliser que j'avais fini par m'endormir après de longues heures à broyer du noir. Yoongi me relâcha alors et se leva sans un mot. Je le regardai quitter la chambre et je l'entendis bientôt s'affairer à préparer le petit déjeuner à la cuisine. J'avais horriblement faim, mais je n'avais pas envie de manger. Mon estomac était serré, tout comme mon cœur. Ce que j'avais fait me hantait toujours. C'était normal, et c'était bien fait pour moi. Mais comment j'allais pouvoir faire pour me le pardonner ? Je ne pouvais pas lui dire. Personne ne devrait jamais apprendre ça. Je tendis mon bras vers ma table de nuit et je saisis mon téléphone que je ramenai vers moi. Toujours rien. Je serrai mes doigts sur la coque de ce dernier et fermai les yeux. Pourquoi il ne me répondait pas ? J'avais besoin de lui parler.
Quelques minutes plus tard, les pas de Yoongi se rapprochèrent et je restai figé, jusqu'à ce que le matelas s'affaisse doucement dans mon dos. Sa main se posa doucement sur mon bras et caressa ma peau une seconde, avant que le léger bruit des cuillères dans les tasses de céramique et la bonne odeur du pain grillé ne remplissent le gênant silence de la chambre.
« Je t'ai fait un café. Tu veux manger quoi ? »
J'ouvris la bouche mais aucun son n'en sortit. Je sentis mon cœur accélérer sous une étrange peur qui m'assaillait d'un coup. Je le sentis se pencher sur moi, sans doute pour vérifier si je m'étais rendormi, puis il s'éloigna de moi.
« Bon, c'est pas super mais on n'a plus grand-chose dans les placards pour le matin. »
J'entendis à nouveau le bruit d'une cuillère tournant dans une tasse, puis je sentis son regard dans mon dos et je ne bougeai pas.
« Tu veux quoi ? Je t'ai fait un café et j'ai des croissants ou du pain. Je les ai faits griller. Tu veux du beurre dessus ? »
Même si la délicieuse odeur emplissait mes narines et me donnait affreusement faim, je n'avais pas envie de manger, je savais que je ne pourrais rien avaler. Sa main se posa une nouvelle fois doucement sur mon bras et ses doigts caressèrent à nouveau ma peau en silence pendant quelques secondes.
« Il faut que tu manges, Léo.
– J'ai pas faim, soufflai-je.
– Il faut quand même manger. Tu n'as rien avalé hier non plus...
– J'ai pas faim... »
Je me recroquevillai sur moi-même et fermai les yeux fortement. J'étais tellement mal. Je l'avais cherché, tout était entièrement de ma faute, et le pire dans tout ça c'est que je le blessais encore un peu plus à chaque minute qui passait. Que je garde l'horreur de ma conduite pour moi ou que je lui en fasse part, dans tous les cas, il allait être blessé. Je l'entendis alors repousser le plateau au pied du lit et se rapprocher de moi. Mais je ne voulais pas qu'il me reprenne dans ses bras. Je me retournai donc aussitôt et passai mes bras autour de sa taille, ma tête échouant contre sa hanche et le haut de sa cuisse. Il se figea immédiatement et je resserrai ma prise sur lui, cachant mon hideux visage contre le tissu de ses vêtements. La chaleur de son corps me faisait du bien, mais paradoxalement, le poids dans ma poitrine ne faisait qu'augmenter à son contact.
« Léo... souffla-t-il.
– J'ai pas faim. Mais toi, mange... »
Il resta immobile encore un petit instant, jusqu'à ce que sa main droite ne vienne se poser sur ma tête et que ses doigts ne glissent entre mes mèches. Mon cœur se serra, comme pressé par deux mains de chaque côté qui chercheraient à l'essorer, à l'image d'un torchon. Aussi sale.
« Comment tu veux que j'arrive à manger en te voyant comme ça... » murmura-t-il.
Je ne répondis pas, un coup de poignard transperçant une fois de plus ma poitrine. Il continua de caresser mes cheveux, toute son inquiétude se sentant dans son corps entier, puis je fermai les yeux en inspirant son odeur, celle du café, et celle du pain et des croissants qu'il avait fait passer au grille-pain pour moi. Ça sentait horriblement bon. Est-ce que j'avais le droit d'humer tout ça ? Non. Je n'en avais plus le droit.
[...]
Lorsque je rouvris les yeux, j'étais couvert précieusement de la couette et les volets de la chambre étaient ouverts à moitié. Pas un bruit ne se faisait entendre dans tout l'appartement, que ça soit Yoongi ou le chat, et mon ventre se serra. C'était étrange. C'était peut-être mieux, dans le fond... mais c'était étrange. Je réussis difficilement à quitter le lit et je sortis de la chambre en longeant le mur après m'être habillé. Arrivé dans le salon, je regardai autour de moi et je sursautai en découvrant Yoongi, assis autour de la table du salon, les coudes sur le bois, la tête penchée, et ses mains agrippées à ses mèches sombres. Je restai ainsi figé pendant plusieurs minutes, jusqu'à ce que le chat saute du canapé et s'approche de moi. Yoongi releva alors la tête et remonta ses yeux sur moi, surpris de me voir enfin debout.
« Coucou, soufflai-je.
– Tu vas mieux ? »
Je détournai les yeux et hochai simplement la tête.
« Tu as faim ?
– Non...
– Léo... »
Je tournai les talons pour m'enfuir à la cuisine et je me servis un verre d'eau, les mains tremblantes. J'entendis presque aussitôt ses pas me rejoindre et il se jeta sur moi, me serrant contre lui, tandis que je manquai de lâcher mon verre sous le choc. Je fermai les yeux et tentai d'apprécier le moment, en vain. Il finit par me relâcher en déposant un baiser sur ma nuque.
« Pardon. »
Quoi ? Pourquoi ? Je me retournai alors, les doigts serrés sur mon verre et trempés par ma maladresse.
« Pourquoi tu... Pourquoi tu t'excuses ?
– J'en sais rien... »
Je pris une grande inspiration et levai les yeux au ciel. J'étais en train de nous détruire.
« Yoon', je... »
Il s'arrêta et je sortis de la cuisine, mon verre d'eau toujours dans la main. Il était débout en plein milieu du salon et attendait visiblement que je dise quelque chose, le visage légèrement tourné sur la gauche.
« C'est à moi de m'excuser, je... je suis désolé et... je sais pas comment... je suis désolé... »
Je le vis prendre une grande inspiration, puis il se retourna vers moi et son sourire faux me fit affreusement mal.
« T'excuse pas, tout le monde a des coups de mou, c'est comme ça. Mais il faut quand même que tu manges un peu.
– Je...
– File au salon, me dit-il en revenant vers moi. Mets un film, ce que tu veux. Je prépare quelque chose à manger, j'ai été faire des courses tout à l'heure.
– D'accord... »
Je ne parvins même pas à répondre à son sourire aussi faux soit-il, même de manière identique, alors j'avalai mon verre rapidement et m'enfuis au salon. Je laissai mes yeux passer sur les nombreux DVD qui traînaient dans notre bibliothèque avant de finalement jeter mon dévolu sur le dernier Avengers. Je n'avais pas le courage de regarder une comédie, romantique ou non. Il me fallait quelque chose qui bouge. Rien ne m'inspirait, mais il fallait quelque chose qui puisse retenir mon attention. Alors j'allai le mettre dans le lecteur, allumai l'écran, puis je me recroquevillai sur le canapé, appuyant sur les boutons de la télécommande distraitement pour passer les pubs et arriver au menu. Yoongi continuait de faire à manger, ses mains alternant entre les casseroles et les boutons de la gazinière. Je posai ma joue et ma tempe droite sur mes genoux, mes bras enserrant fortement mes jambes, et j'attendis. J'entendis alors quelque chose sonner et je relevai la tête après quelques secondes. C'était son téléphone.
« Yoongi, ton téléphone sonne.
– Mmh ?
– Ton téléphone sonne.
– Laisse sonner. »
Je laissai alors ma tête retomber sur mes genoux, quand je repensai à mon propre téléphone. Je me levai alors et me ruai vers la chambre, ma main cognant violemment contre le mur lorsque je passai la porte.
« Ça va ?
– Oui... »
Putain, je m'étais fait trop mal. Je coinçai ma main sous mon bras gauche et appuyai dessus pour essayer de neutraliser la douleur, puis je saisis mon propre téléphone. Toujours rien. Ça me tuait. Le téléphone de Yoongi sonna encore, la notification Kakao reconnaissable retentissant dans la chambre, et je jetai un coup d'œil dans mon dos pour voir s'il venait ou pas. Il était visiblement trop concentré sur la préparation du repas, alors je traversai le lit et saisis son portable sur la table de nuit. J'appuyai sur la touche centrale et je fronçai les sourcils en apercevant le nom de Jimin s'afficher dans ses notifications. Ils se reparlaient ? Je regardai à nouveau derrière moi, et voyant qu'il n'était toujours pas là, j'hésitai à déverrouiller son téléphone et lire ce qu'ils pouvaient se raconter. Mais alors que j'étais sur le point de valider le dernier chiffre de son code, je réalisai que Jimin s'en apercevrait immédiatement si j'ouvrais les messages à sa place. Un nouveau message arriva et je sursautai avant de regarder immédiatement dans mon dos. Je reposai mes yeux sur l'écran et commençai à déchiffrer difficilement le message affiché dans la prévisualisation.
« je sais pas du tout »
De quoi parlait-il ? Je regardai à nouveau derrière moi, puis reposai mes yeux sur l'écran qui s'était éteint. Je rappuyai sur la touche centrale et attendis qu'un nouveau message apparaisse. Jimin spammait souvent quand il discutait, plutôt que de tout envoyer en un seul message. Je n'avais qu'à attendre la suite. Après quelques secondes, un nouveau message apparut. Je n'eus malheureusement pas le temps de le déchiffrer qu'un émoji le remplaça dans la prévisualisation. Alors j'attendis encore, et d'autres messages apparurent.
« mais il faut que tu lui parles »
« tu peux pas continuer comme ça »
De quoi parlaient-ils, tous les deux ? De moi ? D'autre chose les concernant tous les deux ? Ou je me faisais encore des films ?
« il faut que je parle à Hobi hyung aussi... »
« il voit bien que je suis distant en ce moment »
« il dit rien mais je sais ce qu'il pense »
Ça ne me plaisait pas.
« je vais attendre qu'il rentre et je te redirai »
« dis-moi quand tu auras réglé les choses de ton côté »
Vraiment pas.
« Qu'est-ce que tu fais ? »
Je sursautai alors, et le premier réflexe qui me vint à l'esprit fut de cacher son téléphone dans mon dos. Je tournai la tête vers Yoongi qui me regardait depuis l'encadrement de la porte, les sourcils froncés.
« Je... t'arrête pas de recevoir des messages. C'est peut-être important, bredouillai-je.
– Ils viennent de qui ? »
J'avalai difficilement ma salive et ramenai son téléphone vers moi, avant de lui tendre.
« Jimin.
– D'accord. »
Il s'avança de quelques pas vers moi, prit son téléphone et quitta la chambre. Je m'étais fait prendre la main dans le sac. Je me sentais pitoyable. Je restai prostré ainsi pendant quelques minutes avant de relever la tête et d'apercevoir le mien de téléphone, que j'avais laissé sur les draps près de mon oreiller. Je le saisis et déverrouillai l'écran. Ethan ne semblait pas décidé à me rappeler. Je pouvais le comprendre, mais il fallait que je le voie et que nous parlions. Et s'il ne voulait pas me recontacter, je savais qui allait pouvoir m'aider. Je n'avais pas le courage de traverser la ville et de me pointer chez lui pour le moment, mais c'est ce que j'allais devoir me résoudre à faire si cette dernière tentative échouait. Je tapai donc un rapide SMS et j'éteignis mon écran, le cœur serré, avant de retourner au salon et de me laisser retomber sur le canapé. Je ramenai mes cuisses contre mon torse et relevai les yeux sur la cuisine où Yoongi s'affairait toujours. J'avais tellement mal à la poitrine... Je l'aimais à en crever, alors pourquoi j'avais fait ça ? Dire à Taehyung que j'avais envie de baiser avait certes un fond de vérité, mais je pouvais m'en passer. C'était horriblement frustrant de devoir me satisfaire tout seul et loin de lui, de l'avoir si proche de moi sans pouvoir lui montrer physiquement à quel point je l'aimais, mais je pouvais m'en passer. Baiser n'était pas ce que je voulais avec lui de toute manière.
Mais à bien y réfléchir, ce n'était pas non plus ce que j'avais fait deux jours plus tôt avec Ethan.
Parce qu'Ethan n'était pas n'importe qui.
J'enfonçai mes ongles dans mes bras et enfouis mon visage dans mes genoux. Non, il n'était pas n'importe qui. Sans ça, je n'aurais jamais fait ce que j'ai fait. Mais pourtant, le début de mes sentiments pour lui s'était effacé depuis le temps, et Yoongi avait de nouveau pris toute la place dans mon cœur... Alors pourquoi, malgré tout... ? Perli sauta alors sur le canapé à côté de moi, puis sur le dossier où elle se coucha. Je relevai la tête et pris une grande inspiration avant de saisir la télécommande et d'appuyer sur la touche centrale pour que le menu du DVD ne bugue pas à cause de son inactivité. Après quelques minutes, Yoongi arriva vers moi sans un mot et déposa deux assiettes sur la table basse avant de repartir chercher une bouteille d'eau et deux verres. Je n'avais vraiment pas envie de manger, et même si la côte de porc et ses légumes sautés me tordaient l'estomac, je n'avais pas envie de courir tout renvoyer aux toilettes dans la minute qui suivait.
« Ça faisait longtemps, dit-il alors en posant ses yeux sur l'écran.
– Ah, oui. C'est le dernier par contre. Tu préfères peut-être voir les précédents avant ?
– Ça m'est égal. Si tu veux voir celui-là, ça me va. Je me souviens des autres.
– D'accord. »
Je mis donc le film en lecture et j'observai tristement l'assiette devant moi que je n'allais pas toucher.
« T'aurais pas dû faire tout ça, soufflai-je. J'ai vraiment pas faim.
– Tu as faim. Tu ne veux juste pas manger, c'est différent.
– Je n'ai pas envie de me rendre malade...
– Et je ne veux pas non plus que tu le sois. Mais essaie quand même d'avaler quelque chose, d'accord ? Comment tu vas faire pour aller bosser dans dix jours si tu n'as rien dans le ventre ? »
Il avait raison. J'étais en sursit en quelque sorte mais je ne devais pas en profiter, j'allais bientôt me retrouver dans la merde si la situation ne changeait pas. Alors je repliai mes jambes en tailleur et je me penchai doucement pour couper ma viande en petit morceaux avant de prendre mon assiette et mes couverts. J'avalai ma salive difficilement et plantai ma fourchette dans les champignons avant de la porter à mes lèvres. Sentir des aliments dans ma bouche était étrange, je n'étais plus habitué. J'avalai vraiment à contrecœur tandis qu'il attrapa la télécommande de l'autre côté de mon corps afin d'augmenter un peu le volume. Il la reposa sur la table basse et prit son assiette avant de commencer à manger à son tour. Je piquai un morceau de viande et le mâchai difficilement. J'avais peur d'avaler ma nourriture et de tout renvoyer dans la seconde, mais je ne pouvais pas faire l'écureuil et tout planquer dans mes joues avant de me lever, prétextant aller aux toilettes, et d'aller tout recracher. Et je détestais gaspiller la nourriture. Alors je fis un effort mais j'en laissai malgré tout une bonne moitié.
« Désolé, soufflai-je, je ne peux pas manger plus.
– C'est déjà bien, ne t'en fais pas.
– Mmh... »
Je reposai l'assiette sur la table basse et remontai mes jambes contre ma poitrine. Mes yeux vides fixaient les images défiler sur l'écran et je ne remarquai que Yoongi avait également terminé son repas que lorsque sa main passa sur mon épaule droite pour m'attirer à lui. Je me laissai faire, le cœur serré, et j'attendis que le temps passe. Je n'arrivais pas à m'intéresser au film, je voulais juste me blottir contre lui tout comme je voulais paradoxalement m'en éloigner. Son pouce caressait doucement le dessus de mon épaule et m'empêchait de m'endormir devant le film. Lorsqu'il se termina, je sentis le visage de Yoongi se tourner vers moi et m'observer pendant quelques secondes avant de déposer un baiser dans mes cheveux.
« Tu veux faire quoi ? »
Je tournai doucement la tête de droite à gauche. J'en savais rien. Je n'avais rien envie de faire. J'étais totalement amorphe et actuellement, la seule chose que je sentais qui pouvait me faire aller mieux, ça serait de sauter de la fenêtre pour m'écraser quelques étages plus bas sur le trottoir. C'était à ce point-là. Je me dégoûtais.
« Tu veux regarder un autre film ?
– Si tu veux.
– Non, si toi tu veux.
– Ça m'est égal.
– Tu veux sortir ?
– Si tu veux.
– Léo... »
Sa voix avait tremblé et mon cœur s'était serré.
« Qu'est-ce qu'il se passe ? »
Je fermai les yeux et pinçai fortement mes lèvres.
« Réponds-moi...
– Je suis désolé...
– Arrête de t'excuser, souffla-t-il.
– Je ne sais pas ce que je peux faire d'autre... »
Je sentis son cœur accélérer et il relâcha sa prise sur moi. Je me redressai doucement et il se leva avant de traverser le salon et de disparaître dans la chambre. Les muscles de mon visage commencèrent à trembler et quand j'entendis la porte de la salle de bain se refermer, je penchai ma tête en arrière et regardai le plafond en espérant que je ne craquerais pas. Est-ce qu'il était en train de craquer aussi ? Il devait se sentir tellement impuissant... Je sentis alors mon portable vibrer à côté de moi. Je le pris et lorsque je lus le contenu du message, je me levai d'un coup, courus jusqu'à l'entrée de l'appartement, enfilai des chaussures et finis par m'enfuir du logement en arrachant mon trench du portemanteau.
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