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#22.3 After - Jeune ange et vieux démons

[08/04/2019]


Bonsoir bonsoir !

LE TEASER ET OHPUTAIN LA TRACKLIST Y A UN TITRE EN FRANÇAIS LES GENS REIHGUGEITB

Bref.

Je suis explosée et j'ai une énorme journée de taf encore demain (je déconne pas, je fais 7h-19h30. J'ai envie de pleurer) donc je vais pas traîner ici.

Oh, Yoongi Chat et Yoongi Chou ont deux nouveaux petits frères ça y est, ils sont enfin là huhu, j'ai hâte de faire les présentations ! #meufchelou

Sur ce, je vous laisse. J'ai fait ma correction sans vraiment être concentrée, j'suis désolée c'est pas du tout "professionnel". Mais je suis vraiment out et j'ai eu du mal. J'espère que ça sera lisible quand même ToT

Je file. J'espère que cette troisième partie vous plaira.

Bonne Léocture ! ♥




~~+~~




Lorsque le téléphone de Yoongi sonna derrière nous, que je l'entendis grogner doucement dans mes cheveux et bouger contre moi pour resserrer sa prise, puis s'éloigner de moi pour appuyer sur son écran et revenir me prendre dans ses bras en expirant avec lassitude... j'étais déjà réveillé depuis plusieurs heures. Enfin, réveillé... est-ce que j'avais au moins un peu dormi cette nuit ? J'ouvris les yeux et les relevai sur mon réveil, mon crâne me lançant abominablement. Le « 08 : 00 » m'acheva. J'avais mal partout et je ne me sentais vraiment pas bien. J'avais hâte qu'il s'en aille. Mais contrairement à d'habitude, il n'avait pas l'air décidé à se lever tout de suite. Je pinçai mes lèvres et fermai fortement mes paupières alors que sa respiration dans ma nuque était calme, et que son cœur battait doucement contre mon dos.

« Je t'ai réveillé ? »

Un frisson parcourut mon corps. Merde, il avait compris que je ne dormais pas...

« Non, j'ai mal dormi... lâchai-je, le souffle tremblant.

Il fallait moins boire, rigola-t-il.

Oui... »

J'étouffai de justesse un sanglot et je me recroquevillai sur moi-même. Je me sentais mal, sale et pathétique.

« Ça ne va pas ? »

J'essayai de bloquer ma respiration pour ne pas qu'il sente qu'elle s'était accélérée, mais je le sentis s'éloigner.

« Oh, Léo ? »

Sa main gauche se posa sur ma hanche, puis remonta sur mon bras qu'il serra doucement entre ses doigts.

« Léo, qu'est-ce qu'il se passe ? »

Je craquai alors, cachant mon visage de mes deux mains et remontant mes cuisses contre ma poitrine.

« Bébé, réponds-moi... »

Mon cœur explosa sous ce surnom sortit de nulle part et je laissai sa main gauche me coucher doucement sur le dos.

« Je... je suis... »

J'étais épuisé et j'avais mal partout, c'était insupportable et j'avais envie de mourir. Yoongi quitta alors le lit et je mordis mes lèvres jusqu'au sang pour ne pas laisser mes pleurs prendre trop d'ampleur. Il finit par revenir et s'assit à côté de moi. Sa main droite se glissa sur mon front et je sursautai sur l'instant.

« Tu n'as pas l'air d'avoir de fièvre... mais avale-ça. Ça soulagera au moins ta gueule de bois.

Je suis désolé... réussis-je à prononcer.

C'est bon, avale ça.

Je... je...

Ne t'en fais pas, calme-toi et avale-moi ce cachet. S'il te plait. »

J'essayai de me calmer et de me redresser, le crâne lourd, le visage probablement bouffi et la vision floue. Le téléphone de Yoongi sonna une seconde fois dans notre dos alors il y jeta un coup d'œil, puis ramena ses yeux sur moi, me jugeant plus intéressant. Je saisis alors le verre d'eau et le cachet et il se leva pour arrêter son alarme. Je portai le verre à mes lèvres en tremblant, avalai quelques gorgées, puis j'engloutis le médicament difficilement. Je laissai ma tête tomber en avant, les yeux clos, et je tentai de prendre de grandes inspirations jusqu'à ce que Yoongi vienne se rasseoir à côté de moi. Il me prit le verre des mains, puis posa sa paume contre ma nuque avant de la masser doucement.

« Ça va mieux ? » murmura-t-il.

Je secouai la tête de gauche à droite. Comment ça pourrait aller mieux ? Et puis même s'il faisait juste référence à ma gueule de bois, il était certain que le cachet n'allait pas faire effet tout de suite. Il me rapprocha alors de lui, fit tomber ma tempe sur son épaule et il déposa un baiser dans mes cheveux.

« Tu sors aujourd'hui ?

Non...

Tant mieux. Reste ici et repose-toi. Je finis à seize heures ce soir. Je rentrerai directement.

D'accord.

Allez. Essaie de dormir un peu. Tu fais peur.

Oui... »

Il déposa un nouveau baiser dans mes cheveux et m'éloigna de lui. Je me laissai faire et me laissai ensuite tomber sur mon côté droit, les yeux clos. Je me sentais encore plus misérable. Qu'est-ce que j'avais fait ? Pourquoi j'avais fait ça ? Pourquoi j'étais resté alors qu'avant d'entendre son rire, j'étais sur le point de rentrer à l'appartement ? Je me recroquevillai sur moi-même alors que Yoongi me quitta finalement pour aller déjeuner. Il m'était impossible de m'endormir, j'avais trop mal partout, et surtout, je n'arrêtais pas de réfléchir. Mon cerveau ne voulait pas me laisser me reposer.

Hier soir... pourquoi est-ce que j'étais resté là, en apercevant Ethan ? J'aurais dû me douter que ça finirait comme ça. À l'instant même où son regard avait croisé le mien, j'aurais dû me douter qu'il ne fallait pas que je le rejoigne. Que je discute, rigole et boive avec lui comme avant. Je savais que j'aurais dû rester loin de lui. Mais je ne l'avais pas fait. Et lorsqu'il m'avait demandé si j'étais libre, j'avais éludé sa question en lui retournant, comme un lâche. Comme un connard. Mon inconscient avait pris le dessus, tout en étant parfaitement conscient de ce qu'impliquaient mes actes. Il savait que répondre que Yoongi m'attendait ferait fuir Ethan. Il savait aussi que lui dire que personne ne m'attendait me ferait dire la chose la plus blessante et impardonnable que je n'avais jamais dite. Et ensuite faire la plus horrible et impardonnable chose que je n'avais jamais faite.

Quelques mois plus tôt, j'étais entré dans une rage folle en apprenant que Yoongi m'avait apparemment trompé. Je m'étais senti humilié et horriblement blessé en plus de la rancœur qui était remontée. Mais je venais de faire la même chose. Et pas qu'une fois. Pas deux fois. Trois fois. Je l'avais trompé trois fois en une seule nuit, et je l'aurais probablement fait davantage si les proprios du bar n'étaient pas venus nous foutre dehors parce qu'ils allaient fermer, ou si je l'avais finalement accompagné chez lui après ça. J'avais enfin offert à Ethan la nuit d'amour que je lui avais promise plusieurs mois auparavant, même si l'endroit et le contexte étaient totalement différents de ce que j'avais imaginé. Et pas une seule seconde, pendant le temps où nos corps avaient été l'un contre l'autre, ou l'un dans l'autre, je n'avais pensé à Yoongi. À aucun moment il n'était venu effleurer mes pensées.

J'avais honte. Tellement honte. Et je me sentais sale. Je ne savais pas pourquoi j'avais fait ça. Je l'aimais à en crever, j'étais un peu frustré physiquement, certes, mais c'était nettement moins pire qu'avant parce que le contexte et l'ambiance entre nous étaient différents. Et ça avançait petit à petit. Ça allait de mieux en mieux. Alors pourquoi j'avais fait ça ? Parce que c'était Ethan ? Parce que, malgré tout, il était possible que j'aie toujours des sentiments pour lui ? Je n'aurais jamais dû aller le voir hier soir, même en remarquant qu'il m'avait reconnu. J'aurais dû me douter que je ferais une connerie. J'étais comme ça. Toujours à gâcher ce que j'avais de plus précieux par gourmandise maladive, insatisfaction, avidité. J'étais pitoyable.

« Ça va mieux ? »

Je me tendis, et sentir le poids de Yoongi se poser près de moi ne m'aida pas à rester serein. Sa main passa doucement dans mes cheveux et je serrai les dents avant de croiser mes bras et resserrer mes doigts sur ma peau glacée. J'hochai simplement la tête tout en fermant fortement mes yeux.

« T'es sûr ? J'ai vraiment pas l'esprit tranquille... Je ne veux pas partir en te laissant comme ça...

Ça va aller, murmurai-je. Le cachet commence à faire effet. Ça va bientôt aller mieux...

Ne bois plus, chuchota-t-il tout en continuant de caresser mes cheveux. Tu m'as vraiment fait peur.

Désolé... »

Je resserrai immédiatement mes dents pour ne pas que ma mâchoire tremble, et il finit par se relever et aller dans la salle de bain pour se préparer. Il allait être inquiet toute la journée maintenant. J'étais vraiment stupide. Il fallait que je prenne sur moi. Le temps semblait passer horriblement lentement alors qu'il était dans la pièce juste à côté. J'entendais chacun de ses gestes et les visualisais tous, de son coup de rasoir à ses doigts remontant ses cheveux en arrière avec un peu de laque, de sa brosse à dents retombant bruyamment dans le verre à son petit pot de crème retrouvant sa place sur l'étagère derrière le miroir. Et lorsque j'entendis le bruit provoqué par la pression de son doigt sur le petit vaporisateur de son parfum, je me redressai et avalai ma salive difficilement. J'avais la bouche pâteuse, toujours aussi mal au crâne et je me dégoûtais toujours. Mais il fallait que je lui montre que j'allais bien pour qu'il puisse partir l'esprit plus tranquille. Il fallait que je lui mente pour qu'il aille mieux. Quelle était cette logique de merde ? Il passa alors la porte et son regard changea lorsqu'il tomba sur moi qui l'attendais.

« Tu vas mieux ? »

J'hochai la tête en lui souriant le moins faussement possible. Je savais qu'il n'était pas idiot et qu'il allait voir que je mentais pour le rassurer. Est-ce que ça ne serait pas contre-productif au final ? Au moins, il allait pouvoir quitter l'appartement et aller travailler. C'était tout ce que je voulais. Il s'approcha alors de moi et glissa sa main droite sur ma gorge.

« Je finis à seize heures, mais si tu ne te sens pas bien, je veux que tu m'appelles tout de suite, d'accord ? Je rattraperai mes heures un autre jour, je trouverai un moyen, mais je ne veux pas te laisser seul dans cet état. »

Je relevai ma main gauche et posai doucement mes doigts sur son poignet. Il était parfait. Je l'aimais tellement... Alors pourquoi ?

« Ça va aller, ne t'en fais pas. J'ai encore super mal mais ça va finir par passer. Ça me servira de leçon.

C'est certain...

N'y pense plus. Va travailler, on se retrouve ce soir.

Tu es sûr que ça va aller ?

Oui. »

Ce n'était absolument pas certain. Mais s'il était loin de moi, paradoxalement, ça allait aller mieux. Alors je lui souris doucement et il comprit que c'était en partie vrai.

« D'accord. Mais tu m'appelles s'il y a quoi que ce soit.

Promis. »

Son pouce caressa doucement ma peau, ses yeux descendant dessus une seconde. Ses sourcils se froncèrent mais il remonta ses pupilles dans les miennes immédiatement.

« À ce soir.

À ce soir. Travaille bien. »

Il me sourit et déposa un baiser plein d'amour sur mon front. Je me laissai faire, fermant les yeux sous la sensation, et j'expirai doucement. Ses lèvres quittèrent ma peau lentement mais il resta près de moi, et lorsque je le sentis effleurer ma bouche, je sursautai et reculai par réflexe. Je rouvris immédiatement les yeux et rencontrai un air confus que je ne lui avais encore jamais vu.

« Pardon, je... bafouillai-je.

Je t'ai surpris, ne t'en fais pas, me sourit-il. Enroule-toi dans la couette et repose-toi, tu as besoin de sommeil.

Oui... »

Son pouce caressa encore doucement le côté de ma nuque, puis il déposa un nouveau baiser sur mon front avant de chuchoter.

« Je t'aime. »

Il me relâcha alors que mon cœur loupa un battement avant de se briser. Je rouvris les yeux et le regardai quitter la chambre. J'entendis une fois de plus le moindre de ses gestes, visualisant ses mouvements habituels et méthodiques qu'il faisait quotidiennement, jusqu'à ce que la porte d'entrée de l'appartement ne se referme. Je restai ainsi figé pendant de longues minutes, puis je pris mon téléphone et ouvris l'appareil photo pour me regarder. Mes yeux descendirent sur ma gorge et je remarquai alors la sombre tâche que ma peau affichait fièrement. Je mordis mes lèvres et laissai tomber mon portable sur le matelas. Ce n'était pas la première fois que je revenais avec un suçon. Il y avait eu cette fois, également de la part d'Ethan il y a de nombreux mois, alors que Yoongi et moi étions encore ensemble ; je l'avais rapidement recalé et ça n'avait pas été très visible, mais si ça n'avait pas échappé à l'œil de mon compagnon. Et il y avait eu cette seconde fois où j'avais perdu un pari avec Morvan contre Sarah et où j'avais dû subir une morsure de la part de mon ami. Ça avait été horriblement malaisant, mais à choisir, entre lui et une nana ultra flippante qui nous collait depuis le début de la soirée, le choix avait été vite fait. Nous lui en avions voulu mais elle avait tellement ri que ça ne lui avait fait ni chaud ni froid. En rentrant, la tête qu'avait tiré Yoongi... mais c'était minuscule parce qu'aucun de nous deux n'avait voulu et n'aurait pu se laisser aller à plus que le strict minimum, une succion et c'était terminé. Là... il avait été plus que désiré, cette marque n'avait aucun rapport avec les précédentes. Et Yoongi avait dû immédiatement s'en rendre compte. Mais il n'avait rien dit, parce qu'il savait que je n'aurais rien répondu, et que ça m'aurait sans aucun doute foutu encore plus mal.

Je me laissai tomber sur le côté, et petit à petit, je ramenai mes cuisses contre mon torse. L'intensité de ma migraine avait doucement baissé, mais je n'allais sûrement pas pouvoir m'endormir tout de suite. J'avais besoin de parler à quelqu'un même si paradoxalement je voulais enfouir ça au plus profond de moi et faire comme si ça ne s'était jamais passé. Mais à qui est-ce que je pourrais en parler ? Taehyung était le premier à qui je pouvais penser évidemment. Mais je savais qu'il ne comprendrait pas, et ne pourrait pas m'aider. À part me prendre dans ses bras et essayer de me faire déculpabiliser, il ne pourrait pas m'aider. Jungkook pourrait m'aider, lui. Même si je n'avais finalement pas suivi son avis, visiblement à tort, je savais que son avis pourrait m'être précieux. Mais je ne pouvais pas lui parler de ça. Et je ne supporterais pas son regard plein de jugement qui sans doute avait deviné depuis un moment ce qu'il se passerait. Il était le mieux placé pour m'aider. Mais c'était mort.

Jimin ne pourrait pas m'aider non plus, je ne voulais même pas lui parler de Yoongi, quant à Hoseok, il restait son ami et je me voyais mal lui dire que je l'avais trompé... De plus, le connaissant, ça lui pèserait énormément et je ne voulais pas lui donner cette charge. Morvan ne comprendrait pas non plus, voire me dirait que j'avais cherché la merde, et il avait raison. Tous mes autres potes n'étaient pas forcément au courant de ma relation avec Yoongi, et encore moins avec Ethan, alors c'était encore moins à eux que j'allais pouvoir m'adresser. Je me retournai, m'allongeant à la place de Yoongi, et je serrai son oreiller dans mes bras. J'inspirai fortement son odeur et mon cœur se serra. Ça sentait comme lui, ça sentait tellement bon... Je rouvris mon œil droit, et je me redressai. J'avançai vers la petite commode présente sous la fenêtre, et je tendis le bras pour saisir la patte de l'ours en peluche blanc que m'avait offert Yoongi quelques mois auparavant à la fête foraine. Je le serrai contre moi, puis je me laissai retomber sur l'oreiller de mon compagnon. Ça me faisait encore plus mal au cœur. Yoongi...

[...]

Lorsque je rouvris les yeux, je vis qu'il était quatorze heures. J'avais finalement réussi à dormir un peu, mais je me sentais toujours aussi vaseux qu'avant. J'enfouis mon visage dans les poils soyeux de l'ours en peluche et je tentai de me rendormir, mais mon cerveau tournant à plein régime m'en empêcha. Qu'est-ce que j'allais faire ? Qu'est-ce que j'allais lui dire ? Est-ce que je devais tout lui avouer, quitte à le perdre ? Ou tout garder pour moi jusqu'à ce que ça me tue littéralement ? Est-ce que je devais copier la droiture de Jungkook ou la peur de Taehyung ? J'étais loin d'être un type courageux concernant ces choses-là... Perdre Yoongi serait la pire chose qu'il pourrait m'arriver, même si paradoxalement elle pourrait être la meilleure. Je ne voulais pas le perdre, même si je devais en souffrir. C'était la décision que j'avais prise et je voulais m'y tenir. Qu'est-ce que j'allais devoir faire quand il allait rentrer ? Je relâchai l'ours et me redressai difficilement, le corps rigide, et je repris mon téléphone. Je balayai l'écran et l'observai pendant quelques secondes jusqu'à ce qu'il s'éteigne à nouveau. Il fallait que je lui envoie un message. Je balayai une nouvelle fois mon écran et filai dans ma messagerie.


« Ça va ? »


Le message partit. Je regrettai aussitôt. Mais il fallait qu'on parle. Qu'on s'explique. Je restai plusieurs minutes à fixer mon écran et aucune réponse ne me parvint. Il répondait toujours dans la seconde. Ça ne me plaisait pas.


« Faut que je te parle. »


Quelques minutes passèrent à nouveau et toujours rien.


« Je peux t'appeler ? »


Je n'aimais pas insister comme ça. Mais il fallait vraiment que je lui parle. Alors quand je vis que je n'avais toujours pas obtenu de réponse, je l'appelai.

« Réponds... » murmurai-je.

Ça sonna pendant de longues secondes jusqu'à ce que je tombe sur le répondeur.

« Merde. »

Je raccrochai et me levai finalement. J'enfilai un jogging et une veste, remontai la fermeture jusqu'au milieu de mon torse et j'essayai d'avancer jusqu'à la cuisine. Je n'avais absolument pas faim, mais il fallait que je mange quelque chose, même si je grignotais juste. Je me forçai donc à manger un morceau de pain avant de lui renvoyer un message.


« Dis-moi si je te dérange, mais il faut qu'on parle. »


Je commençai à faire les cent pas dans le salon. Ça me rendait fou. Je me dirigeai vers la bibliothèque et je m'emparai du paquet de cigarettes de Yoongi. Je lui en piquai une et je l'allumai une fois que la fenêtre fut ouverte. Je jetai un nouveau coup d'œil à mon écran. Toujours rien. Pourquoi il ne me répondait pas ? Il était occupé ? Il travaillait ? Il faisait quoi en ce moment ?

Je tournai encore en rond dans l'appartement après avoir grillé la moitié du stock de mon compagnon lorsque je reposai à nouveau mes yeux sur mon écran et que je le déverrouillai pour tenter de rappeler encore, croisant les doigts pour qu'il me réponde. Mais cette fois-ci, je tombai immédiatement sur la messagerie. Son portable était éteint ? Ou il m'avait bloqué ? Il n'aurait pas osé. Je recommençai une fois, deux fois, tournant dans le salon comme un lion en cage. Ça me rendait fou, pourquoi il ne me répondait pas ? Je rappelai une nouvelle fois et lorsque le répondeur se déclencha, je pris mon courage à deux mains et attendis que le bip pour l'enregistrement d'un message vocal retentisse. Quelques secondes s'écoulèrent avant que je ne réussisse à prononcer mon premier mot.

« Je... c'est moi. Désolé de te harceler comme ça... mais je dois te parler... je... »

J'avalai ma salive difficilement, retenant un sanglot, et je continuai.

« Rappelle-moi s'il te plait... »

Plus je tournais dans l'appartement, des questions sans réponse m'obsédant, plus mon mal de crâne revenait. Je finis par me laisser tomber sur le canapé, ramenant mes cuisses contre mon torse, et je fis glisser mon pouce sur mon écran une nouvelle fois. Mais je tombai à nouveau immédiatement sur le répondeur.

« Rappelle-moi je t'en supplie... Je... rappelle-moi Ethan... rappelle-moi... »

Je raccrochai, laissai tomber mon téléphone à côté de moi et je glissai mes mains dans mes cheveux. Pourquoi tu ne me répondais pas ? Étais-tu dans le même état que moi actuellement ? Il fallait que je te voie et que je te parle. Il fallait que je comprenne ce qu'il s'était passé. Si jamais tu as bloqué mon numéro... tu as intérêt à le débloquer rapidement, petit con.

Je tirai sur mes mèches fortement, fermant mes paupières durement, quand la porte d'entrée s'ouvrit enfin. Je sursautai et restai figé ainsi jusqu'à ce que les pas de Yoongi entrent dans la pièce.

« Tu vas mieux ? »

Mes yeux croisèrent les siens et j'hochai doucement la tête. Je lui mentais encore, bien évidemment. Mais je ne pouvais rien faire d'autre. Il déposa sa sacoche sur la table ainsi que quelques lettres qu'il avait dû trouver dans la boîte aux lettres au rez-de-chaussée, puis il s'approcha de moi. Je ne bougeai pas et le regardai s'approcher. Il s'assit finalement à ma gauche et passa sa main dans mes cheveux doucement avant d'attirer ma tête à lui. Il déposa un baiser sur mon crâne puis glissa sa paume sur mon épaule en me laissant basculer sur la sienne.

« Tu es sûr ? »

J'hochai doucement la tête à nouveau. Non, bien sûr que non, je n'étais certain de rien. Mais je devais faire comme si c'était le cas.

« Tu veux manger quelque chose ce soir ? »

Je tournai la tête de droite à gauche lentement.

« Tu n'as pas faim ? »

Je recommençai.

« Tu as au moins mangé un peu ce midi ?

Un morceau de pain.

Ce n'est pas suffisant.

J'ai pas faim. »

Ma voix s'était brisée et je sentis ses doigts se resserrer sur mon corps.

« Il faut que tu manges Léo.

Je sais... mais j'ai pas faim... »

Il bougea un peu et m'attira à lui pour me prendre totalement dans ses bras. Je me laissai faire et fermai les yeux.

« Il s'est passé quoi hier soir pour que tu sois dans cet état ? » murmura-t-il.

Je pinçai mes lèvres. Je ne pouvais pas lui dire. Alors je restai silencieux. Mon silence en disait long et peut-être avait-il compris. Mais il ne prononça pas un mot.

« Tu as pu dormir ?

Un peu, dis-je en hochant la tête.

Bon, c'est déjà ça.

Mmh.

Tu veux manger quoi ce soir ?

J'ai pas faim, j'te dis...

Mais il faut que tu manges.

Embrasse-moi.

Ça ne répond pas à ma question tu sais.

C'est pas grave. »

Il me lâcha un peu et m'observa longuement dans les yeux, avant de finalement rapprocher son visage du mien. Je fermai les yeux et attendis. Une seconde. Deux secondes. Trois secondes. Quatre secondes. Cinq secondes. Et alors que je pensais qu'il allait s'en aller, ses lèvres effleurèrent alors les miennes. Un frisson envahit ma poitrine et je me détendis un peu. Il ne s'éternisa cependant pas et recula légèrement. Je rouvris les yeux difficilement et le regardai qui m'observait avec inquiétude. Lorsque ses yeux croisèrent les miens à nouveau, je les détournai, incapable de maintenir son regard.

« Tu veux regarder quelque chose ce soir ?

Pas franchement.

Tu veux jouer à quelque chose ?

Non plus. »

Il pinça ses lèvres à son tour, puis me sourit doucement.

« Pas même au docteur ? »

Je souris légèrement, mais le sien disparut dès qu'il se rendit compte que même ça ne m'avait pas fait rire.

« On peut se coucher tôt aussi, si tu veux. Ça ira sûrement mieux demain si tu arrives à faire une bonne nuit. C'est peut-être juste la fatigue qui te met comme ça. »

J'hochai la tête doucement et il caressa mes cheveux avant de se lever. Il partit vers la chambre et je le vis glisser sa main dans sa poche pour prendre son téléphone avant d'aller s'enfermer dans la salle de bain. Allait-il demander de l'aide ? J'étais en train de lui faire du mal, je le voyais bien. Mais je ne pouvais pas lui dire... Je ne pouvais pas lui dire que j'étais un monstre.

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