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#20.1 After - Miroir

[26/02/2019]


Bonsoir bonsoir !

Désolée pour le retard. Le foutage de gueule qui nous est offert par BH à propos du (ou plutôt des *tousse fortement*) concert des moches est d'un niveau... ça me saoule tellement que je n'ai même plus envie de tenter la mise en vente vendredi, c'est pour vous dire à quel point ils ont réussi à me mettre hors de moi. Bref, n'en parlons pas du coup si vous voulez bien.

Après y a eu cette putain de mouche qui a réussi à ramper sous la porte de ma chambre pour venir me tourner autour. J'ai essayé de l'éclater à plusieurs reprises, et la seule fois où j'aurais pu l'écraser contre le mur, elle était posée juste au dessus du magnifique poster de Yoon du LY Tour. J'ai pas voulu tenter et elle s'est barrée. Connasse. Là elle doit dormir quelque part depuis une bonne demi-heure parce que je ne l'entends plus. Je hais les mouches.

Bref.

Première partie sur trois du chapitre 20. Cet After est écrit depuis des mois, ou en tout cas sa structure l'était, j'ai juste bouclé la seconde partie il y a quelques semaines il me semble. Mais bon on s'en fout de ça.

J'allais vous parler du chap précédent et également  vous poser une question ici mais comme il y a des gens qui lisent mes intros alors qu'ils ne sont pas à jour... *regard suspicieux*

J'espère que le début de ce chapitre vous plaira.

Bonne Léocture ! ♥




~~+~~




J'entrouvris doucement les yeux et il ne me fallut qu'une demi-seconde pour remarquer immédiatement le corps sur lequel j'étais partiellement couché. Le rythme de mon cœur accéléra et je fermai à nouveau les paupières en pinçant mes lèvres. Merde. Putain de merde. Les bras de Yoongi étaient autour de mon corps et je voulais les fuir autant que je voulais qu'ils ne me lâchent plus jamais.

Après qu'il m'ait embrassé et que je lui aie répondu sans réfléchir quelques heures auparavant, il avait relâché ma gorge et plongé ses mains sous ma veste où sa peau était immédiatement entrée en contact avec la mienne à cause de mon absence de t-shirt. Nos corps auraient pu fusionner à ce moment, tellement nous nous étions serrés fortement l'un contre l'autre. Mon esprit et ma raison s'étaient envolés loin d'ici et plus rien d'autre n'avait compté que lui à cet instant. Je le regrettais. Je le regrettais amèrement. Parce que je venais de trouver la réponse à la question qui m'obsédait depuis un moment maintenant : oui, je l'aimais toujours visiblement. En tout cas, mon corps et mon cœur vibraient toujours en sa présence.

Lorsque notre baiser avait enfin touché à sa fin, nos fronts l'un contre l'autre, nos nez s'effleurant sous nos respirations hachées qui se rencontraient presque brutalement, nous étions restés figés, sans parler, sans oser faire le moindre geste. Il était sans aucun doute aussi paumé que moi à ce moment-là. Il n'avait pas dû comprendre ce qu'il s'était passé dans son corps. Ma gorge me faisait d'ailleurs mal et je n'arrivais pas à comprendre pourquoi il avait posé sa main ici, comme s'il avait voulu m'étrangler. Est-ce qu'il me détestait autant que ça pour vouloir me tuer ? Peu importait, ça m'était égal. Il avait fini par reculer d'un pas, puis d'un second, et il avait relevé la tête. J'avais fini par faire de même et nous nous étions regardés. Pour la première fois depuis une éternité, j'avais pu lire dans son regard sa confusion, et surtout son dilemme intérieur. J'avais alors saisi sa main sans trop réfléchir, et j'avais entrepris de remonter vers l'appartement, priant pour ne croiser aucun voisin que nous aurions accidentellement pu réveiller par notre vacarme. Yoongi avait fini par me suivre sans un mot, et une fois au milieu du salon, j'avais relâché sa main et tendu mon bras vers la bibliothèque.

« Tes affaires sont là-bas, lui avais-je soufflé. Prends-les, sinon je les jette. »

Mais cette tentative de reprendre le contrôle de moi-même avait rapidement foiré. J'avais senti des larmes couler sans explication le long de mes joues, alors je les avais essuyées rapidement, mais il les avait vues. Il m'avait pris dans ses bras et il avait tenté de me réconforter. Il m'avait poussé à aller me coucher, et il s'était finalement allongé près de moi après que j'aie été incapable de le lâcher. Il n'avait fait aucun commentaire sur le bordel recouvrant le lit, et j'avais réussi à faire cesser mes larmes après un petit moment. Cependant, je n'avais plus eu le courage de lui dire de partir, alors je m'étais pitoyablement blotti contre lui, même si je savais parfaitement que ça n'arrangerait rien.

Et maintenant... je n'avais aucune idée de ce que je devais faire.

« Tu as pu dormir ? »

Je me tendis soudain sous sa voix grave à laquelle je ne m'attendais pas. Qu'est-ce que je devais faire ? Me blottir davantage contre lui ou m'enfuir ? Le foutre dehors ? Il était certain que c'était la meilleure des solutions.

« Mmh... »

C'est tout ce que j'avais réussi à répondre. Ma voix était coincée dans ma gorge et j'avais peur qu'en essayant de me forcer à prononcer un mot, que des larmes ne viennent à nouveau brouiller ma vue. Ses mains bougèrent légèrement sur ma peau et un frisson chatouilla mon ventre.

« Tu ne travailles vraiment plus ? me demanda-t-il doucement.

Non. Et toi ? Tu bosses pas aujourd'hui ?

Non. Ce sont les examens à cette période de l'année. J'ai fait passer les oraux de mes étudiants et les écrits étaient en début de semaine. Maintenant j'ai mes corrections à faire, et les sujets de rattrapage à rédiger avec mes collègues. Mais on a encore du temps.

D'accord... »

Mon cœur battait vite et il devait le sentir, mais il ne fit aucun commentaire. Son pouce continua de caresser la peau de mon épaule sous ma veste et je sentis une douce chaleur envahir ma poitrine. J'étais perdu. Plus que perdu. Il y a moins de douze heures, j'étais avec Ethan dans ce lit. Comment je pouvais y être maintenant avec Yoongi, même si nos rapports n'étaient absolument pas les mêmes ? Ses mains resserrèrent leur prise sur moi et je le laissai faire.

« Tu m'aimes encore ? »

Il ne prononça pas un mot, sa respiration resta aussi calme qu'avant, mais je sentis son cœur s'emballer au fil des secondes. Sa main gauche descendit le long de mon bras et ses doigts entourèrent délicatement mon poignet.

« Oui. »

Mon rythme cardiaque se mit rapidement au niveau du sien, et je le sentis essayer de prendre une grande inspiration.

« J'ai vraiment cru que je pourrais y arriver, que je pourrais t'oublier, mais je n'ai pas réussi... Peu importe ce que j'ai pu faire ou tenter de faire, tu es resté le seul...

Où ça ? murmurai-je.

Dans mon cœur... »

Je relâchai mon emprise sur lui et me redressai légèrement. Il me laissa faire et je plongeai mes yeux dans les siens. Je remontai ma main droite vers son visage en prenant appui sur mon avant-bras et je glissai mes doigts dans ses cheveux.

« J'ai réussi à surpasser Jimin alors ? »

Il fronça les sourcils tandis que son regard changea.

« Pourquoi tu me parles de lui ?

Comme ça... »

Mon regard descendit sur ses lèvres et mon cœur battit encore plus fort.

« Arrête de te comparer à Jimin ou d'essayer de te prouver quoi que ce soit.

Pourquoi ? soufflai-je.

Je ne l'ai jamais aimé autant que je t'ai aimé toi. Je ne sais pas ce que tu crains ou ce que tu essaies de me faire dire... mais arrête de parler de lui. Il n'a rien à faire ici.

Tu étais au courant de son burn-out en fin d'année ? »

Ses yeux valsèrent entre les miens, et lorsqu'il comprit que je ne plaisantais pas, il posa ses mains sur ma taille et tenta de me repousser.

« Il va mieux ? »

Je souris légèrement et hochai la tête.

« Oui. Il est aussi chiant et obsédé qu'avant.

D'accord... »

Il ferma les yeux et soupira fortement. Je ne voulais pas chercher à interpréter ça. Je hissai mon corps doucement sur le sien et il rouvrit les yeux en sentant ma respiration buter contre la sienne. Je ne savais pas ce que je faisais, je ne savais pas ce que je devais faire. J'agissais sans réfléchir. Nous nous fixâmes en silence, et je sentis la tension entre nous augmenter de plus en plus. Nos souffles se rencontrèrent et je finis par poser mes lèvres sur les siennes. Mon cœur s'emballa, mais c'était étrange : il manquait un anneau métallique contre ma bouche. Ses mains glissèrent sur mon corps et l'intérieur de mon ventre se réchauffa davantage. Sa peau longea la mienne, et ses paumes se posèrent sur ma taille. Ses doigts s'enfoncèrent doucement dans mes reins et je resserrai mon torse contre le sien. Ses mains descendirent ensuite jusque mes fesses où ses doigts s'enfoncèrent et je soupirai contre sa bouche avant de glisser mes lèvres dans sa gorge. Son cœur battait la chamade contre ma poitrine et je l'entendis expirer silencieusement.

« Léo... »

Ses mains remontèrent alors sur mes flancs et il me repoussa doucement.

« Fais pas ça. »

Je relâchai la peau de sa gorge et me redressai lentement. Il évita mon regard et resserra la pression de ses doigts sur le coton de ma veste pour me repousser plus fortement. Je me mis alors rapidement à genoux et m'éloignai de lui.

« Pardon, soufflai-je.

Ne t'excuse pas. C'est de ma faute. »

Il se redressa à son tour et s'assit en tailleur, puis joignit ses mains entre ses jambes avant de les fixer longuement. Après quelques secondes de silence où mon cœur s'était abominablement serré, il releva ses yeux sur moi et je me tendis.

« Tu es heureux avec lui ? »

Mon cœur loupa un battement. Il me parlait d'Ethan ? Il était vrai que je lui avais dit être avec lui il y a quelques heures. Est-ce que c'était le cas ? L'étiquette de notre relation s'était effacée depuis le temps. Comment je devais nous qualifier ? Je ne pouvais pas nier que des sentiments s'étaient développés à son égard même si je préférerais que ça ne soit pas le cas. Mais qu'en était-il pour lui ? Est-ce que je devais attendre quelque chose de lui ? Mais surtout : est-ce que je voulais quelque chose de lui, autre que ce que j'avais déjà ? Je ne savais pas comment qualifier la nuit qui s'était écoulée et que nous avions partagée tous les deux. Est-ce que je devais laisser Yoongi tout remettre en question ?

« On... on n'est pas ensemble, soufflai-je.

Je le sais. »

Je relevai les yeux vers lui et aperçus son petit sourire.

« Ah oui ?

Oui. Tu sais que tes yeux ne savent pas mentir. »

J'avalai ma salive difficilement et il continua.

« Mais tu as des sentiments pour lui. Non ? »

Je baissai à nouveau la tête, puis je l'hochai faiblement.

« Oui... »

J'avais soufflé ce petit mot, mais il m'arracha des larmes auxquelles je ne m'attendais pas. Je remontai mes poings vers mon visage et levai mes yeux au plafond tout en essuyant mes joues de l'intérieur de mes poignets. Oui, j'avais des sentiments pour Ethan, ce n'était pas la peine de nier. Mais le dire à voix haute rendait ça réel.

« Je suis désolé, me dit-il calmement. Pour tout ce que je t'ai fait endurer, mais surtout pour hier soir. Tu as raison, je suis venu sans réfléchir, sans savoir pourquoi, mais il est certain que laver mon nom n'était pas le seul objectif. Je t'ai dit des choses blessantes et je te demande pardon. Le seul mépris et la seule haine que j'éprouve sont contre moi-même. J'ai... je ne sais pas pourquoi j'ai agi ainsi. C'était peut-être de la colère, de la jalousie, tout ça mélangé à un peu d'égoïsme. »

Il marqua une pause puis reprit, un petit sourire amusé en coin.

« J'aurais aimé te dire que c'était pour venir récupérer ton cœur que j'étais revenu en faisant tant de dégâts... mais je ne le peux même pas. »

Des larmes s'échappèrent à nouveau de mes yeux. Un petit sourire amusé se dessina sur mes lèvres également au souvenir de nos retrouvailles quelques années plus tôt, et mon cœur se serra en comprenant que malgré tout, il ne semblait pas revenir vers moi.

« J'ai essayé, tu sais. Mais je n'ai pas réussi à changer. »

Je reposai mes yeux sur lui et l'observai attentivement. Sa voix avait tremblé et j'y avais senti toute sa souffrance. Il se rapprocha alors doucement de moi et prit mes mains dans les siennes. Ses pouces caressèrent le dos de mes mains et je le laissai faire, mon regard n'arrivant plus à s'en détacher. Ça me semblait si irréel...

« Mais maintenant que je suis là... je vais essayer d'être honnête avec toi concernant certaines choses. Tu le mérites. »

Mon cœur loupa un battement et il resserra ses doigts sur mes mains.

« Quoi que j'aie pu te dire il y a quelques mois, le problème n'est jamais venu de toi. Tu ne m'as jamais dégoûté, rebuté ou quoi que ce soit. Le problème vient de moi, et de mon rapport au sexe. J'ai... je n'ai quasiment... jamais eu de bonne expérience en la matière, murmura-t-il en resserrant ses doigts sur mes mains. Que ça soit avec des femmes ou des hommes, que je sois actif ou passif... Je n'en ai jamais eu envie alors je me forçais pour leur faire plaisir... »

Il avala difficilement sa salive et je pinçai mes lèvres pour les empêcher de trembler.

« Quand j'ai quitté le lycée, j'avais dans l'idée que c'était quelque chose de sale, de malsain, qu'on pouvait avoir bien trop facilement et égoïstement... C'est... Je n'irai pas dire que c'est toujours la vision que j'en ai parce que j'ai grandi depuis... mais ça reste quelque chose avec lequel je ne suis pas à l'aise. »

Je resserrai mes doigts sur les siens. J'avais mal au cœur. Tellement mal au cœur.

« Tu n'aurais pas dû te forcer pour tes partenaires... murmurai-je. C'est ce qu'on appelle un viol con-

Ce n'est pas ça, me coupa-t-il vivement. C'est pas... c'était pas ça... »

Je retirai mes mains des siennes pour le prendre dans mes bras. Si, c'était ça...

« Tu aurais dû me dire tout ça depuis le début... murmurai-je pour ne pas qu'il entende ma voix trembler. J'aurais compris, je n'aurais jamais essayé d'aller plus loin...

Non, j'ai réussi à passer au-dessus de ça même si... Je t'aimais et je voulais autant que toi aller plus loin. C'est... »

Il me repoussa doucement et je le laissai faire.

« Après quelques années à la fac, j'ai dû m'adapter au rythme de vie étudiante. Je m'en serais bien passé, mais quand tu fréquentes un énergumène qui s'appelle Park Jimin, c'est compliqué... Les distances que je mettais entre moi et les autres, entre moi les rapports intimes restaient les mêmes, mais j'ai quand même essayé d'être comme les autres. Après que... »

Il s'arrêta et déglutit avant de continuer.

« C'était dur de me laisser aller. De laisser quelqu'un me toucher et de toucher quelqu'un alors que je n'en avais pas la moindre envie... Je ne sais plus trop comment j'en étais arrivé à ça, mais j'avais fini par trouver une manière de me laisser aller qui me permettait de lâcher prise et de prendre un peu de plaisir aussi... mais j'ai vite arrêté, parce que ça devenait encore plus malsain que l'acte en lui-même...

De quoi tu parles ? soufflai-je.

De quelque chose que personne n'apprendra jamais, sourit-il doucement.

D'accord... »

Il reprit mes mains dans les siennes et ses pouces caressèrent ma peau doucement.

« Quoi qu'il en soit... rien n'a jamais été de ta faute. Le problème vient de moi, et vient toujours de moi. Je suis revenu ici et je t'ai embrassé, mais je ne l'aurais pas dû, parce que je n'ai toujours pas réussi à changer et que je ne peux pas te promettre que je le ferai. Il y a des aspects de moi que je ne peux et que je ne veux pas te montrer... »

Je sentis ses yeux s'attarder sur ma gorge mais je ne dis rien et il continua.

« ... et je sais que ce sont eux qui me bloquent en grande partie dans ce changement. Tu avais l'air heureux sans moi en plus... et sans vraiment le vouloir, je viens encore de foutre le bordel dans ta vie. Je suis vraiment désolé... »

Je retirai mes mains des siennes et les glissai dans sa nuque avant de m'emparer de ses lèvres. Notre baiser s'enflamma bien rapidement mais mon cœur se déchira en deux. Ethan. Oui, il y avait Ethan. Nous n'étions officiellement que des plans culs, ou peut-être plus des sexfriends maintenant, mais je ne pouvais pas. Mon cœur voulait qualifier notre relation autrement. Et puis... Yoongi était dangereux pour moi... Avec tout ce qu'il venait de m'avouer, j'étais également certain que rien ne changerait... Avec Ethan, je me sentais libre... libre dans une cage dont Yoongi détenait toujours la clé, mais j'étais libre de vivre ce que je voulais avec qui je voulais entre ces barreaux... Qu'est-ce que je devais faire ?

Je mis fin à notre baiser bien à contrecœur malgré tout, sans pour autant cesser le contact entre nos deux visages. J'éloignai finalement mon front du sien lentement et je plongeai mes yeux dans les siens.

« C'est bon, c'est du passé, soufflai-je. Je comprends mieux maintenant. Mais il n'empêche que tu aurais dû me dire tout ça depuis le début, ça aurait facilité les choses...

Je n'y arrivais pas... excuse-moi.

Arrête de t'excuser, c'est bon. »

Je remontai légèrement mes mains le long de sa peau et j'effleurai ses joues de mes pouces. Je comprenais maintenant ce qu'avait vécu Taehyung. Ça avait été facile pour moi de lui dire de rester avec Sun Hae parce que c'était sa femme et qu'il l'aimait, ou alors de le pousser dans les bras de Jungkook autant parce que je voyais bien qu'il n'arrivait pas à se défaire de son entichement que parce que ça m'amusait. Je me retrouvais aussi coincé entre deux personnes, l'homme avec qui j'avais vécu un amour fort mais bien trop conflictuel, et celui avec qui je vivais de plaisir et de sérénité quand il ne se moquait pas de moi. Pour Taehyung, Jungkook n'avait été qu'une nuit dans ses longues années d'amour avec Sun Hae. Moi, lequel des deux je devais considérer comme celui qui venait perturber mon cœur ? Ethan qui venait remettre en cause une possible remise en couple avec Yoongi, ou Yoongi qui venait gêner une future vie paisible avec mon cadet ? Les choses n'étaient pas comparables, mais je comprenais maintenant à quel point il avait dû être mal pendant tous ces mois, combien il avait dû pouvoir culpabiliser de faire traîner les choses, de faire des promesses à l'un tandis que rien ne changeait avec l'autre. Je ne voulais pas agir comme lui. Et pour cette raison, j'allais devoir réfléchir, et m'éloigner de ces deux hommes.

« Tu m'aimes toujours ? soufflai-je à nouveau.

Oui. »

Je souris tristement, puis cueillis ses lèvres délicatement avant de m'éloigner de lui.

« Si jamais je te demandais de revenir malgré tout... tu le ferais ?

Uniquement si j'étais certain que tu serais plus heureux avec moi.

D'accord... »

Je pivotai et descendis de mon lit. Je retirai ma veste, ouvris ma penderie partiellement vidée et je pris un t-shirt que j'enfilai avant de me tourner vers lui.

« Je dois réfléchir. Je t'enverrai un message pour qu'on se voie lorsque je pourrai te donner ma réponse. Mais j'ai besoin de temps.

Tu es certain que tu veux risquer de perdre ce que tu as actuellement ?

Si c'est pour toi, je pense que ça peut valoir le coup... »

Il me sourit doucement mais cette phrase fit énormément de mal à mon cœur. J'étais prêt à sacrifier ma relation avec Ethan pour sans doute replonger en enfer avec Yoongi ? Il semblerait que oui. Mais il fallait que je réfléchisse, que je prenne du temps et que je pèse les pour et les contre. Il fallait aussi que j'en parle avec Ethan. Même si lui ne voyait peut-être pas notre relation sous le même angle que moi depuis quelques semaines, il fallait que je sois honnête avec lui, comme il l'avait été avec moi pendant tout ce temps.

Yoongi se leva alors et quitta la chambre en silence. Je le suivis du regard jusqu'à ce qu'il arrive dans l'entrée où il enfila ses chaussures qu'il avait enlevées à la va-vite en arrivant ici. Je finis par le rejoindre lentement, et lorsqu'il se redressa, je lui souris faiblement, mes bras croisés contre mon torse.

« J'y vais. Repose-toi.

Oui. Toi aussi. »

Il me sourit à son tour, puis ouvrit la porte avant de la passer. Je l'attrapai avant qu'elle ne se referme et le regardai s'éloigner, puis appuyer sur le bouton de l'ascenseur.

« Yoon' ?

Oui ? »

Il se retourna vers moi mais mes mots restèrent coincés dans ma gorge. Je tournai alors doucement la tête de droite à gauche.

« Rien. Rentre bien. »

Les portes de la cage de métal s'ouvrirent mais il n'y entra pas.

« Et toi, tu m'aimes toujours ? »

Mon cœur s'arrêta et je sentis les muscles de mon visage bouger sous l'émotion qui voulait encore m'envahir.

« Oui... »

Il ne bougea pas, les portes de l'ascenseur se refermant, puis il me rejoignit en quelques enjambées et saisit ma nuque durement avant de m'embrasser passionnément. Il finit par me relâcher après de longues secondes, mais son visage resta toujours aussi près du mien, et ses doigts fortement enfoncés dans ma peau.

« J'attendrai ton message. »

Il me libéra alors et retourna devant l'ascenseur où il appuya à nouveau sur le bouton. Les portes s'ouvrirent immédiatement et il rentra à l'intérieur avant de disparaître dans ce bruit mécanique que je connaissais bien. Je restai figé à l'entrée de mon appartement pendant une bonne minute avant de rentrer, le cœur battant. Je refermai la porte derrière moi et avançai de quelques pas dans l'habitation. Je regardai autour de moi sans vraiment voir ce sur quoi mes yeux passaient, puis j'aperçus le cadavre de mon téléphone gésir au sol dans la chambre. J'allai donc ramasser les divers morceaux, réassemblai le tout, puis je le rallumai. Au bout de quelques minutes, je pus balayer les messages, les appels manqués et les diverses notifications pour aller dans mon répertoire. Ça allait sans doute m'en coûter, mais il fallait que je lui parle, que je lui demande des conseils ; lui seul avait été dans ma situation, et lui seul allait pouvoir m'aider. J'appuyai sur son nom et ça commença à sonner. J'attendis de longues secondes, réalisant alors qu'il était à peine neuf heures du matin, jusqu'à ce qu'il finisse par décrocher.

« Salut, soufflai-je.

Je peux savoir pourquoi tu m'appelles ? Et t'as vu l'heure en plus ? »

Je restai silencieux. Est-ce que je pouvais vraiment lui en parler ?

« Yoongi est revenu... mais je ne sais pas ce que je dois faire... Je suis perdu... »

Il ne me répondit pas, mais ce n'était pas une surprise. Il devait réfléchir ou bien ravaler ses insultes.

« Tu es où ?

Chez moi. Mais je vais sortir. J'étouffe ici...

Je comprends.

Je vais sans doute échouer dans le quartier de l'Opéra, comme d'habitude.

Va au bubble tea derrière la pâtisserie japonaise. Je finis ce que j'ai à faire et je t'y rejoins.

D'accord.

Y aura peut-être la queue alors commande quelque chose. Prends-moi un taro milk tea. Que tu m'offres évidemment.

Évidemment...

Je fais vite. À tout de suite.

À tout de suite. Merci, Jungkook. »

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