#19.1 After - Vents contraires
[07/02/2019]
Bonsoir bonsoir !
Je poste à l'heure, youhouuuuu ! (En même temps j'ai pas le choix avec le taf, c'était soit maintenant, soit reporté à dans plusieurs jours XD)
BREF. Vous allez bien ?
Je suis bientôt plus au bout de ma vie, mais uniquement concernant la crève que j'ai chopé la semaine dernière. Maintenant je suis au bout de ma vie à cause de mon boulot de l'enfer. J'ai encore 10 jours à faire et je sais pas comment je vais tenir. Qui s'est tapé un bon petit mal de crâne à cause de la fatigue en rentrant tout à l'heure ? --'
Re bref. J'ai méga le seum parce que Panic! At the Disco à Paris est sold out. Je suis tellement dégoûtée x'D
OH PUTAIN MAIS J'AI PAS PARLÉ DES MOCHES DE LA JYP ICI ENCORE OMG. J'étais juste en face de YoungK et j'avais bébé Wonpil juste à droite. J'étais au paradis. À la fin, Jae et Sungjin sont sortis de scène et sont venus dans le couloir entre la barrière et le bord de la scène. Sungjin m'a tapé dans la main mwahahaha. Bref. Disons que ça rattrape ma frustration pour P!ATD et Bang que je ne vais probablement pas aller voir (j'ai aucune idée de la date de mise en vente, de si c'est déjà fait, du nombre de places et tout, pas envie de déprimer XD), et Tokio Hotel que je me tâte toujours à aller voir mais bon. Tant que je n'ai pas trouvé de taf, et pas sur Paris, faut vraiment que je réduise les dépenses au max. Un mal pour un bien on va dire... ToT
Concernant ce chapitre... ça fait tellement longtemps que j'ai l'idée en tête, qu'il est commencé et également terminé... Du coup ça fait une éternité que j'attends le jour où je pourrais enfin vous le poster, et ça y est, ce jour est arrivé (enfin le premier jour sur les trois vu qu'il sera en trois parties xD)
Je l'aime beaucoup, pas forcément pour les raisons qui pourraient sembler les plus évidentes ou celles pour lesquelles vous, vous pourriez l'aimer. Mais voilà xD
Sur ce, j'ai bien assez parlé et faut que j'aille dormir. Encore deux jours de l'enfer m'attendent cette semaine.
Bonne Léocture ! ♥
~~+~~
« Mais non je te jure ! s'exclama mon ex collègue. Il n'avait aucun des produits qu'il fallait pour les réductions et il voulait que je lui fasse les réductions. Il m'a balancé les tickets en plein visage comme ça, sa femme ne savait plus où se mettre... Le pire c'est que c'est un client assez régulier alors c'est bizarre, il n'est pas comme ça d'habitude...
– Il avait peut-être un peu forcé sur la bouteille.
– C'est possible, sourit-elle en jetant un coup d'œil à son téléphone. Oh, déjà presque quinze heures, faut que j'y aille sinon je risque d'arriver en retard.
– Pas de soucis. En plus on est assez loin.
– Oui, mais ce n'est pas plus mal, je voulais bouger un peu. »
Nous nous levâmes et je partis vers la caisse pour régler notre repas. Je tendis ma carte quand Célia arriva dans mon dos.
« Attends, tu ne paies pas pour moi quand même !? s'écria-t-elle.
– Si, je t'invite.
– Mais non Léo ! Il faut que tu économises tant que tu n'as pas retrouvé de boulot !
– Je trouverai quand j'aurai envie de trouver, ne t'en fais pas.
– T'es chiant. »
Je tendis l'appareil au restaurateur après avoir tapé mon code, et il me rendit rapidement ma carte avec le ticket de caisse.
« Merci beaucoup, nous salua-t-il.
– Je vous en prie, à bientôt, bon après-midi !
– Merci, à vous aussi !
– Au revoir ! » le salua mon amie.
Nous sortîmes du restaurant et redescendîmes la rue pendant que je me roulais une cigarette.
« Tu vas faire quoi ? me demanda-t-elle alors en remontant l'anse de son sac à main sur son épaule.
– Je vais aller prendre un bubble tea. Ça fait longtemps.
– La prochaine fois, on y ira ensemble ! Ça fait un moment que je n'en ai pas bu !
– Avec plaisir.
– Tu finis à quelle heure ce soir ?
– Vingt heures, fit-elle la moue. J'ai hâte d'être chez moi.
– Tu m'étonnes. J'espère que tu n'auras personne de chiant cet aprèm.
– J'espère aussi. La journée a bien commencé alors ça serait dommage qu'elle se termine mal. »
Je retins difficilement un petit sourire en coin tandis que nous tournâmes à l'angle de la rue.
« Oh, Léo !
– Oh non pas lui... »
Je portai ma main droite à mon visage et mes doigts longèrent le dessous de mes yeux avant de venir pincer mon nez.
« J'étais presque sûr de te trouver ici !
– Chouette, soupirai-je en relevant les yeux sur Ethan.
– Fais pas genre tu es triste de me voir. Bonjour !
– Bonjour, lui répondit alors Célia.
– Je m'appelle Ethan.
– Célia.
– Enchanté !
– De même !
– Bon, tu me veux quoi ? soupirai-je.
– Du bien, comme d'habitude, me sourit-il.
– Évidemment.
– Vous allez quelque part ? demanda-t-il.
– Moi je vais bosser, répondit la blondinette. On travaillait ensemble avant.
– Oui, on s'était croisés une fois.
– Et toi, tu fais quoi ici ? grognai-je.
– Je te cherchais », mordit-il sa lèvre doucement.
Je levai les yeux au ciel tandis que Célia rigola avec amusement.
« Je serais bien restée plus longtemps mais il faut que j'y aille, je vais être en retard sinon.
– D'accord, bon courage !
– Salut !
– Salut ! »
Célia s'en alla et je regardai sa silhouette jusqu'à ce qu'elle disparaisse dans la bouche de métro, avant de poser mes yeux sur Ethan, tout en finalisant ma cigarette du bout des doigts.
« Qu'est-ce que tu me veux encore ?
– Rien, tu crois que ma vie tourne autour de toi ? haussa-t-il un sourcil.
– Il semblerait, et c'est ce que tu viens de sous-entendre. Qu'est-ce que tu fous là autrement ?
– Je prends ma pause et j'en profite pour mixer bubble tea et plan cul.
– Tu déconnes !?
– J'en ai l'air ?
– T'as combien de temps de pause ?
– Deux heures. C'est bien trop. Donc il faut que je comble.
– Manger quelque chose de consistant c'est bien aussi.
– Je préfère m'envoyer en l'air, haussa-t-il les épaules. Bon, je te laisse. Salut. »
Il glissa ses mains dans les poches de son pantalon et s'éloigna. Quoi ?
« Attends ! »
Je le rejoignis en quelques enjambées et il tourna la tête vers moi.
« Quoi ? me demanda-t-il.
– Tu prends ton bubble tea avant ou après ? Je vais m'en prendre un, là. »
Il sortit son téléphone de sa poche et regarda l'heure.
« Je peux le prendre avant si tu veux absolument passer du temps avec moi.
– Ne prends pas tes rêves pour la réalité.
– Je constate juste. C'est toi qui me propose un mini rencard, là. »
Je ne démentis pas mais détournai rapidement le regard lorsque j'aperçus son petit sourire satisfait. Il me faisait chier. Je glissai finalement ma clope sur mon oreille et nous traversâmes l'avenue, puis entrâmes dans la boutique avant de faire la queue.
« J'ai pas de liquide, alors je te paye le tien.
– Quoi ? m'étonnai-je.
– Si tu veux pas, j'ai qu'à m'en prendre deux.
– Non, non... merci.
– De rien. »
Je l'observai en silence jusqu'à ce qu'il passe commande.
« Comme d'habitude ?
– Quoi ?
– Tu prends comme d'habitude ?
– Ah, oui. »
Il commanda alors pour moi, puis régla les deux. Il s'adossa ensuite à la table surélevée derrière nous et pianota sur son téléphone. Je posai mon coude sur le bois et l'observai quelques minutes en silence. Il avait l'air un peu fatigué. Il avait changé quelques uns de ses piercings aux cartilages, mais son anneau était toujours le même au coin de sa lèvre. Je mordis la mienne inconsciemment et laissai mes yeux glisser le long de sa peau. Mes pupilles se délectèrent de sa chemise laissée insolemment déboutonnée en haut, dévoilant davantage son tatouage, ainsi que quelques marques brûlantes. Marques qui n'étaient pas de moi.
« Tu vas bien ? demandai-je alors.
– Mmh ? »
Il releva ses yeux marron clair sur moi et fronça les sourcils, surpris que je lui adresse soudain la parole, et pour lui demander ça.
« Oui, pourquoi ?
– Je te trouve bizarre.
– Bizarre ? Pas du tout...
– Tu es silencieux, tu ne me touches pas, et on ne s'est pas vus la semaine dernière.
– Ooooh, je te manquais en fait ? me sourit-il.
– Du tout, détournai-je les pupilles par réflexe. Je me demandais juste si tu allais bien, parce que ce n'est pas habituel.
– Tout va bien. T'es mignon à t'inquiéter. »
L'employé tendit enfin nos boissons alors Ethan s'en empara en le remerciant. Il me donna la mienne, puis prit deux pailles avant de partir vers la sortie. Il m'en tendit une, et en voyant la couleur, je souris doucement en le remerciant. Nous marchâmes pendant de longues minutes, partant en direction du sud, et je lui jetais des coups d'œil de temps en temps, curieux mais aussi légèrement inquiets. Nous ne nous étions pas vus depuis mon anniversaire. La dernière fois que nous avions couché ensemble c'était le lendemain matin. Et quel réveil. Je retins difficilement un petit sourire aux souvenirs qui m'envahirent, puis je me raclai la gorge et tentai de relancer la conversation. Ce n'était vraiment pas normal, ce silence entre nous, et ça me faisait bizarre.
« Ton plan cul habite loin ?
– Quoi ? Oh, euh... À dix minutes peut-être ?
– D'accord. Je t'y accompagne ?
– Mec, je vais vraiment finir par croire que tu m'aimes.
– Faut pas abuser non plus.
– Mais je te manque, ne nie pas.
– Mmh. Peut-être un peu.
– Je le savais ! »
Il aspira une gorgée de sa boisson, puis passa son bras autour de mes épaules et me rapprocha de lui.
« Ne t'en fais pas, bientôt je ne te lâcherai plus d'une semelle.
– J'ai hâte de voir ça.
– Tu veux t'ajouter ?
– M'ajouter ? À quoi donc ?
– À mon plan cul.
– Euh, non merci.
– Alleeeeeeeeez !
– Non merci.
– Bon. Tant pis.
– Tu viens chez moi ce soir ?
– Quoi ? »
Il s'arrêta alors, et se tourna face à moi.
« Chez toi ? »
J'hochai la tête avec un sourire en coin, tout en descendant mon regard sur ses lèvres.
« Elle est où l'arnaque ?
– Y en a aucune.
– J'aurai le droit de rester dormir et de piquer dans tes placards demain matin pour manger avant d'aller bosser ?
– Oui.
– Mmh. Je le sens toujours pas. »
Je me rapprochai doucement de lui et il recula son visage tout en continuant de me fixer d'un air soupçonneux.
« Tu pourras, promis. Et si tu viens ce soir... je pourrais t'offrir une nuit d'amour inoubliable, chuchotai-je.
– Qu... quoi ?
– Oui. Imagine-toi assis sur mon lit, et moi, à genoux, qui me rapproche de toi, toujours un peu plus, jusqu'à m'asseoir contre toi... et sur toi ? »
Je le vis déglutir, ses yeux perdus dans le vide.
« Autrement, on pourrait faire comme lors de mon anniversaire... une bonne douche brûlante, murmurai-je en passant mon index sous son menton, de longs massages tout aussi chauds, et ma langue qui se balade sur ton corps... »
Il était à bout. Je mordis durement ma lèvre inférieure et passai mon pouce sur la sienne.
« Mais si ça ne te dit pas, tu peux dire à Katia de venir. Et à Marc aussi. Pourquoi pas un plan à quatre, ça changerait, et je sais que tu n'es pas du tout contre. »
Il fronça les sourcils et me repoussa.
« Vraiment, non. Je le sens encore moins. »
Je souris davantage et me rapprochai une fois de plus de lui avant de l'embrasser. Il recula presque aussitôt et me regarda en fronçant les sourcils.
« Personne ne va te jeter de pavé dessus tu sais, ricanai-je.
– C'est pas les gens autour qui me font peur, mais toi. T'es louche.
– Embrasse-moi et je serai moins louche.
– Tu rigoles ? Ça sera encore pire. T'as mangé un truc pas frais ?
– C'est toi que je vais manger.
– Tu me fais vraiment flipper.
– Embrasse-moi. »
Ses yeux rivés sur mes lèvres, je le vis déglutir avec difficultés. Il allait craquer, je le sentais, je le voyais, et j'en avais besoin. C'était la première fois que j'avais à ce point envie de faire tomber quelqu'un dans mes filets, et c'était horriblement grisant.
« Non... murmura-t-il difficilement après de longues secondes.
– Fais-le. »
Ses yeux remontèrent dans les miens et valsèrent entre mes pupilles pendant quelques secondes. Je le vis déglutir à nouveau, puis il reposa son regard sur ma bouche avant d'enfin s'en emparer. Je passai mes bras autour de sa nuque et souris contre ses lèvres, satisfait, tandis qu'il posa sa main gauche et l'intérieur de son poignet droit contre ma taille pour me repousser doucement malgré tout après quelques secondes.
« Non, je le sens vraiment pas, t'es ultra louche, mec. Me touche pas.
– Je suis vexé.
– M'en fous. Elle habite pas loin, je te laisse là.
– Tu n'oserais pas.
– C'est pourtant ce que je vais faire. Salut ! »
Il s'éloigna alors rapidement de moi et je le perdis de vue lorsqu'il traversa pour tourner dans la rue sur la droite. Merde. Dommage, j'avais bien besoin de changement, quelle qu'en soit la nature. J'aurais peut-être dû l'accompagner au final, même s'il disait ça sur le ton de la plaisanterie. Tant pis. Je remontai ma main gauche et mon gobelet à mon visage et j'aspirai tranquillement quelques petites perles de sirop que je fis ensuite éclater entre mes dents. Il allait changer d'avis, le connaissant. Et ça l'arrangeait de dormir chez moi quand il bossait le lendemain en plus. J'haussai les épaules puis fis demi-tour. Peu importe. Je regardai rapidement autour de moi pour savoir où j'étais, et réalisant que je n'étais plus si loin que ça de Châtelet, j'entrepris donc de rejoindre la station de métro lorsqu'une odeur familière chatouilla mes narines. Je relevai les yeux et regardai autour de moi à qui pouvait appartenir ce mélange de tabac/eau de toilette que je ne connaissais que si bien, et lorsque mes yeux tombèrent sur une silhouette tout sauf inconnue, mon cœur loupa un battement. Je l'observai pendant quelques secondes pour être certain que c'était bien lui, tout en continuant mon chemin prudemment. C'était bien lui. Merde, qu'est-ce qu'il faisait là ?
J'observai Yoongi descendre la rue lentement, puis emprunter les grands escaliers près du centre commercial pour descendre au métro. Je passai ma carte de transport quelques secondes après lui et suivis le même chemin pour emprunter la ligne 14 en direction d'Orly. Il passa sa main dans ses cheveux avec désinvolture puis glissa son téléphone dans la poche gauche de son pantalon. Je m'arrêtai de justesse lorsqu'il se stoppa face à la vitre et je restai un peu en retrait en espérant qu'il ne me voie pas.
« Tu comptes me suivre longtemps ? »
J'eus un petit sursaut en entendant sa voix grave s'adresser à moi. Je remontai les yeux sur la vitre du métro où il me fixait, et je tournai finalement la tête vers lui.
« Désolé, c'est un parfait hasard.
– Je me doute, me sourit-il doucement. Ça faisait un moment.
– Oui. »
Mon cœur bondit joyeusement dans ma poitrine et je lui souris sincèrement. Je me sentais bien contrairement à la dernière fois. Qu'est-ce qui avait pu changer depuis ?
« Tu vas bien ? me demanda-t-il.
– Oui. Et toi ?
– Ça va. Je vais bientôt avoir les épreuves de rattrapages à faire avec mes collègues. C'est la deuxième année du coup, mais je trouve votre système scolaire toujours aussi étrange.
– Tu n'es pas le seul, ne t'en fais pas. »
Le métro arriva, alors nous détachâmes notre regard de l'autre et entrâmes dans le wagon en face de nous lorsque les portes s'ouvrirent.
« Je ne travaille plus à la librairie, lâchai-je alors.
– Ah bon ? Pourquoi ?
– J'ai démissionné. À cause de Taehyung.
– Qu'est-ce qu'il a fait ?
– Tu sais que les choses ont toujours été étranges entre nous deux.
– Mmh.
– Il y a deux mois, c'est allé trop loin. Alors j'ai préféré m'éloigner de lui.
– Je vois...
– J'ai bossé un peu dans le supermarché en bas de chez nous après ça. Là, je suis au chômage. J'en profite un peu pour sortir et faire tout ce que je ne pouvais pas faire en bossant. Je vais sans doute accompagner mes potes dans le Sud au mois d'août du coup. De base, j'avais dû décliner parce que je ne pouvais pas prendre de congés à cette période-là, mais si je n'ai pas de boulot d'ici là, ce qui m'étonnerait, mais ne sait-on jamais, je pourrais partir avec eux. Le Sud, ça me changerait.
– J'imagine, me sourit-il.
– Et toi ?
– Moi ?
– Oui, tu fais quoi cet été ?
– Je vais rentrer en Corée en juillet.
– Tu emmèneras Perli avec toi ?
– Perli ? Non, je la laisserai chez Sojung.
– Si elle ne peut pas s'en occuper, je la prendrai avec plaisir.
– J'y songerai, me sourit-il.
– Ça va mieux avec tes parents ? »
Son visage s'assombrit une seconde.
« Ce n'est toujours pas l'amour fou mais c'est mieux qu'avant.
– D'accord... »
Nous nous regardâmes en silence quelques secondes, et les portes s'ouvrant à Gare de Lyon nous firent couper ce lien.
« Et toi ?
– Mmh ?
– Il semblerait que tu aies changé de partenaire. Le bébé n'est plus au goût du jour ? »
Je sentis mes joues s'empourprer et je détournai le regard. Il se souvenait de ça ? Bordel. C'était l'un des moments les plus humiliants de ma vie. Pourquoi il ne l'avait pas oublié ?
« Non. »
Je mordis mes joues, mal à l'aise, quand je réalisai quelque chose.
« Comment tu sais ça ?
– Quoi donc ?
– Que je ne suis plus... avec Sarah ? »
Bordel, je me sentais tellement pathétique rien qu'à reformuler ce honteux mensonge. Je voulais disparaître. Sarah, si tu m'entends, j'espère que tu sais à quel point je suis désolé pour ma stupidité.
« Je suis passé près de toi tout à l'heure quand tu roucoulais sur le trottoir. Tu devrais penser à prendre moins de place d'ailleurs », ricana-t-il.
Il m'avait vu avec Ethan ?
« C'est... c'est spécial.
– Spécial ?
– C'est juste un plan cul.
– Tu embrasses tous tes plans cul dans la rue comme ça, toi ? haussa-t-il le sourcil droit.
– Non. C'est pour ça que je te dis qu'il est spécial.
– Je vois. Mais tu n'as pas à te justifier, tu sais, me sourit-il.
– Je sais. »
Je remontai mes yeux vers lui et le regardai en silence. Il ne me regardait plus, fixant le sol, et ses pupilles remontèrent lentement le long de mon corps. Il détourna le regard lorsqu'il remarqua que je le fixais aussi, avant de le reposer sur moi.
« Et ça te convient ? souffla-t-il.
– Je pense. »
Ses yeux noirs valsèrent à nouveau entre les miens avant de tomber sur mes lèvres une seconde avant de remonter. Mon cœur suivait leur rythme et je ne savais plus sur quel pied danser. Pourquoi il me regardait comme ça ? Les portes du métro s'ouvrirent alors à Bercy. Le temps semblait s'écouler horriblement vite et c'était déstabilisant. Je le quittai du regard, faisant semblant de regarder si je ne gênais pas les nouveaux passagers ou les anciens voulant partir, puis les portes se refermèrent et le métro redémarra. Je reposai mes yeux sur Yoongi qui s'était tourné de quatre-vingt-dix degrés et qui se fixait dans la vitre, et une question me brûla alors les lèvres. Est-ce que je devais la poser ou est-ce que je ferais mieux de m'abstenir ?
« Et toi, tu es toujours avec cette fille ? »
Son visage resta impassible pendant de longues secondes, comme s'il ne m'avait pas entendu, puis je vis les sourcils de son reflet se froncer. Ses yeux se fermèrent alors et il pencha doucement la tête vers le sol avant de la tourner de droite à gauche, une longue expiration s'en suivant.
« Non. Ça n'allait nulle part.
– C'est dommage. Elle était jolie.
– Oui. Mais ce n'était pas suffisant.
– Il manquait quoi ? »
Il balaya à nouveau le sol du regard avant de replonger ce dernier dans le mien. Ne m'y attendant pas, mon corps se tendit dans un petit sursaut. J'avalai ma salive difficilement. Il me foutait mal à l'aise.
« Trop de choses », murmura-t-il.
J'avais envie de lui demander quoi, je voulais savoir... Pourtant, je n'en avais plus rien à faire, mais c'était comme si un petit démon dans ma tête voulait jubiler du malheur de cette fille. J'étais horrible. Le métro s'arrêta une nouvelle fois et je détournai le regard. J'étais mal à l'aise en sa présence, c'était étrange. Il y avait quelque chose d'étrange entre nous deux cette fois-ci, ça n'avait aucune ressemblance avec notre dernière rencontre, ou avec avant.
« C'est dommage », soufflai-je une nouvelle fois, sans trop savoir pourquoi.
Il haussa simplement les épaules, puis finit par me répondre après avoir expiré, tout en se fixant toujours à travers la vitre.
« C'est comme ça. Je suis habitué aux échecs.
– Tu devrais pas dire ça.
– C'est un fait, sourit-il doucement.
– Dis pas ça. Un jour tu rencontreras quelqu'un qui... »
Je m'arrêtai dans ma phrase, mon cœur loupant un battement sous ses yeux qui remontèrent dans les miens d'un coup, et les légers frissons qui parcoururent mon corps sous une étrange impression de déjà-vu.
« Qui ? » me demanda-t-il.
Seulement aucun mot ne put sortir de ma bouche sur le moment. Je finis par fermer les yeux en souriant, tout en expirant par amusement, et je baissai la tête.
« Rien. Laisse tomber. »
Je rouvris mes yeux sur lui et remarquai qu'il me regardait toujours, le regard partagé entre l'intrigue et le doute. Il le détourna quelques secondes, le reposant sur son reflet une fois de plus, avant de se retourner entièrement vers moi, me faisant me tendre sous la surprise.
« Léo, je...
– "Bibliothèque François Mitterrand", le coupa alors la voix automatique.
– Quoi ? »
Il tourna la tête vers le quai alors que les portes s'ouvrirent. Il resta bloqué quelques secondes avant de sortir du wagon rapidement, puis de se retourner vers moi, visiblement perdu.
« Désolé, je... je dois y aller.
– Pas de soucis, répondis-je, troublé. À plus.
– À plus.
– Redis-moi pour Perli.
– Pour... oui. D'accord. »
Il leva les yeux en l'air pour regarder la lampe qui clignotait avant que les portes ne se referment. Le métro démarra et il disparut bien vite de mon champ de vision. Mon cœur était horriblement troublé. Je ne comprenais pas ce qu'il venait de se passer. Je portai alors mon gobelet à mon visage et j'aspirai nerveusement du thé à la pêche. C'était totalement différent de la dernière fois. Mais il y avait quelque chose que lequel je n'arrivais pas à mettre le doigt. Je sortis mon téléphone de ma poche et vis que j'avais un message d'Ethan. Pourquoi il m'envoyait un message au lieu de se foutre à poil, lui ?
« Ok pour ce soir. Mais au moindre coup tordu, je te promets que tu vas le regretter. »
Je souris et penchai ma tête en arrière tout en pensant à notre future soirée. Est-ce que je devais lui faire un coup tordu ou pas ? Dans tous les cas, j'avais envie de m'amuser.
[...]
J'entendis la porte d'entrée s'ouvrir plus largement et des pas résonner sur le parquet.
« C'est nous ! me fit alors la voix de Célia.
– On est arrivés en même temps, quel hasard, sembla amusé Ethan.
– Mmh. »
Je ne décrochai pas mes yeux du large cadre qui était toujours pendu sur le mur au fond du salon, et dont les photos n'avaient pas bougé depuis que je les y avais mises.
« C'est comme ça que tu viens nous accueillir ? »
La main aux fesses que me mit Ethan me fit sortir une bonne fois pour toutes de mes souvenirs.
« Désolé. »
Je tournai la tête vers lui et remarquai qu'il observait le cadre à son tour.
« C'est eux qui sont en Corée ? me demanda-t-il en levant le menton en direction des photos.
– Oui. Tous les deux », fis-je en montrant Jimin et Hoseok.
Je me tournai vers la bibliothèque et lui montrai une autre photo.
« Eux vivent en Italie, à Tarente. Tu connais ?
– Non, pas du tout.
– J'adore les chats, fit alors Célia en s'approchant à son tour des photos.
– Elle s'appelle Perli. Enfin, officiellement c'est Perlipopette. Mais on l'appelle Perli, ça va plus vite.
– C'est ridicule, pouffa Ethan.
– Ta gueule.
– Elle est trop mignonne...
– Il est pas prof, lui ? »
Je fronçai alors les sourcils et regardai la photo qu'Ethan pointait du doigt.
« Si. Pourquoi ?
– Je me demande si ce n'est pas lui qu'une des nanas de ma promo a réussi à choper en novembre. Elle n'arrêtait pas de s'en vanter, c'était insupportable.
– En novembre ?
– Oui, l'année dernière. »
En novembre... C'était une blague ? Mon cœur se serra. Le soir où nous nous étions disputés et qu'il avait disparu, c'était en novembre. Notre relation avait vraiment commencé à partir en vrille à partir de ce moment-là. Je m'étais senti tellement coupable et je m'étais tellement détesté pour mes boulettes à répétition qui l'avaient poussé à bout et avaient mené notre couple à sa fin... Alors que lui il s'était tapé l'une de ses étudiantes dans mon dos ? Il ne voulait pas de moi mais il pouvait coucher avec une gamine ? Quel connard. Pendant tout ce temps j'avais pensé que c'était de ma faute, pendant tous ces mois j'avais porté cette culpabilité et il n'avait rien fait pour m'en délester, alors qu'en fait, lui il m'avait trompé ? C'était une blague ?
« Vous avez l'air proches... » souffla alors Ethan.
Je tournai les talons et me dirigeai vers la cuisine où j'ouvris le frigo. Ses regards, ses sourires cet après-midi... Quel connard. Je sortis trois bières et une pizza et je posai tout sur la table avant de préparer le four. J'avais envie de le défoncer. Pendant tout ce temps, j'avais cru que c'était de ma faute... Dans un sens, je me sentais soulagé, mais dans un autre, j'étais encore plus blessé, et surtout en colère.
« Ça va ?
– Oui. »
J'arrachai le carton de la pizza et commençai à m'énerver parce que l'emballage plastique ne voulait pas s'ouvrir alors que je tirais fortement dessus.
« Putain. »
Je laissai tomber notre repas sur la table et cherchai un couteau ou une paire de ciseaux. Je sentis alors les bras d'Ethan passer autour de mon buste et me serrer contre lui.
« Détends-toi, qu'est-ce qu'il se passe ?
– Rien.
– Léo. »
Sa prise était trop forte pour que je puisse m'en défaire, alors j'expirai longuement et laissai ma tête tomber en arrière contre son épaule.
« Le type, sur la photo. C'est mon ex.
– Quel est le rapport ?
– On était encore ensemble en novembre. »
Sa prise se desserra et j'en profitai pour m'échapper. Je pris une paire de ciseaux dans le tiroir et je fis voler l'emballage plastique de la pizza.
« Désolé...
– T'as pas à l'être. D'un côté ça me soulage parce que je me dis que je n'étais pas le seul responsable dans le fond. Mais d'un autre côté je suis hors de moi qu'il m'ait laissé garder toute cette culpabilité pendant tout ce temps. Je pensais être le responsable de tout ce qui n'allait plus entre nous, et ça m'a vraiment détruit pendant un moment.
– Alors je dois être satisfait d'avoir gaffé en disant ça sans réfléchir ? »
Je relevai les yeux sur lui et souris doucement.
« Oui, t'en fais pas. »
Il me sourit en retour et je mis le repas à cuire.
« J'ai faim.
– Moi aussi, me répondit-il.
– J'ai ramené des trucs à grignoter, dit alors Célia en vidant le contenu de son sac sur la table basse.
– T'es parfaite ! s'exclama Ethan en la rejoignant.
– Tu ne dirais pas ça si tu me connaissais bien ! » rigola-t-elle.
Elle continua ce qu'elle faisait tandis qu'il se retourna vers moi une seconde en levant ses deux pouces en l'air. Je roulai des yeux, un léger sourire aux lèvres, et pris les bières précédemment sorties du frigo pour les amener au salon. Oublions ce qu'il s'était passé cet après-midi, ça n'avait plus aucune importance désormais. Je m'arrêtai près d'Ethan, posant les bières sur la table basse, effleurant le creux de son cou de ma main avant de la glisser sur son épaule tout en m'asseyant près de lui. Il me jeta un rapide coup d'œil tandis qu'il discutait avec mon ancienne collègue, et lorsqu'elle prit la parole tout en fouinant dans son téléphone, il tourna la tête vers moi. J'en profitai pour lui voler un baiser claquant qui m'envoya de délicieux frissons au creux de mon ventre. Non. Ce qu'il s'était passé cet après-midi n'avait plus aucune importance.
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