#16.4 After - Résolutions
Bonsoir bonsoir !
C'est après un weekend de 21h de boulot, une nuit de 13h30, et avant une journée de veille de Noël de 11h de taf à nouveau que je vous poste cette avant-dernière partie.
Ça a été super étrange de se remettre dans l'histoire, mais aussi dans Word après 4 jours sans avoir allumé mon ordinateur... Le sevrage a été un peu violent, mais je crois que c'est surtout la fatigue qui a joué. J'avais encore plus la flemme que d'habitude de corriger mon chapitre hahahaha... oups.
Quoi qu'il en soit, le voilà, et j'essaierai de poster la dernière partie en milieu de semaine prochaine comme prévu. Je voulais publier un "petit" chapitre surprise quelque part pour Noël, mais je pense que je vais devoir annuler... J'aurai jamais le temps de le boucler et de le corriger dans la même journée. 'puis le 25, j'aurai sûrement autre chose à faire. Frustration.
Bref.
Je suis désolée de n'avoir répondu à quasiment personne sur le dernier chapitre, je n'ai tout simplement pas eu le temps de le faire. Mais j'ai vu des choses très intéressantes dans les commentaires. C'était d'ailleurs pour ce passage-là que j'ai dit lors du 16.1 que j'étais peut-être un peu suicidaire en postant cet After. Il fallait que ça arrive entre eux, c'était impossible que les choses ne basculent pas à un moment. Sorry, sorryyyyyyyyyyy *SuJu vibes*
Bonnes vacances à toutes et à tous, passez de bonnes fêtes de Noël demain et/ou après-demain, on se revoit pour sûr lors du 16.5 !
Bonne Léocture ! ♥
~~+~~
La lumière traversant mes paupières, je plissai davantage mes yeux avant de porter ma main à mon visage. Puis, une atroce migraine naissant dans mon crâne et me donnant presque des nausées, je me résolus à devoir cesser ma nuit. Je grognai en m'insultant intérieurement et je me redressai sur mes coudes, le front effleurant encore mon oreiller. Mais sentant quelque chose dans le bas de mon dos, je me retournai difficilement, et lorsque je remarquai qu'il s'agissait d'un bras, je sursautai et me redressai avant de me recroqueviller contre la tête de lit. Les cuisses serrées contre mon torse, mes yeux remontèrent lentement cette peau mate jusqu'à arriver au reste du corps de son propriétaire. Taehyung dormait paisiblement, allongé sur le ventre comme moi, et visiblement presque nu, à la vision que j'avais de ses omoplates dénudées. Je portai ma main droite serrée en poing à mon visage lentement et commençai à mordiller l'ongle de mon pouce nerveusement, le temps de me rappeler de ce qu'il s'était passé.
J'étais sorti et j'avais bu comme un trou, et tout seul. Puis j'étais retombé sur Alexis, qui avait fini par envoyer un message à Taehyung pour qu'il vienne me chercher. Il m'avait ramené, et ça avait failli déraper. Enfin non, ça avait dérapé. Jamais ses mains n'auraient dû se retrouver sur mon corps, sur ma peau, et à cet endroit-là. J'avais eu envie de lui... j'avais tellement eu envie de lui... mais je ne pouvais pas. Je n'en avais pas le droit, et je ne le voulais pas de toute façon. Je ne voulais pas d'une relation de ce genre avec lui, et j'en étais maintenant pleinement conscient. Avant je le pensais sans en avoir de preuve, maintenant je le savais. Même si mon corps pouvait réagir au contact du sien, et que je l'aimais bien plus qu'il ne le fallait, je ne voulais pas que notre amitié dépasse ce cap, que ça soit à cause de Jungkook ou pas. C'était pour moi, ça allait me détruire. Et ça allait le détruire lui aussi. On avait franchi un point qu'on n'aurait jamais dû franchir hier soir. S'embrasser, même si c'était toujours sans réelle arrière-pensée, ne voulait rien dire désormais, puisque ses sentiments et le temps avaient comblé mes blessures. Mais si maintenant s'embrasser pouvait conduire à une situation de ce genre, alors il ne fallait plus que nous le fassions, plus jamais.
Je glissai alors mes mains dans mes cheveux et tirai sur mes mèches sombres. Si je ne l'avais pas arrêté dans le couloir ; si en allant dans ma chambre nous nous étions déshabillés bien plus que ça ; si une fois dans mon lit, l'un contre l'autre, nous avions continué de nous toucher plus que nécessaire ; ça m'aurait détruit, mais ça l'aurait aussi détruit lui. Il m'avait dit qu'il faisait ça par égoïsme parce qu'il ne voulait pas que je repasse une nuit avec Ethan ? Pourquoi ? Et pourquoi il n'avait pas pensé un seul instant à Jungkook ? Il aurait pu tout foutre en l'air. Ça l'aurait détruit également, et ça aurait détruit son couple. Mes yeux commencèrent à me piquer alors je les fermai encore plus fortement, tandis que mon mal de crâne devenant insupportable me souleva le cœur. Taehyung grogna à côté de moi et se retourna sur le dos. Je l'observai en silence, puis passai ma main dans ses cheveux en bataille. Je les caressai doucement, puis me penchai sur son visage où je déposai un léger baiser sur ses lèvres. Un dernier.
« Mmh... Koooook, laisse-moi dormir encore un peu... » grogna-t-il en coréen tout ense retournant sur son côté gauche.
Sans que je ne m'y attende, je sentis mon cœur se briser tandis que son dos se présenta à moi.
« Je te laisse dormir.
– Mmh. »
Je levai les yeux au plafond et essuyai mes larmes avant de me lever. Je pris des vêtements au hasard dans ma penderie et je fonçai à la salle de bain où j'avalai un médicament avant de me doucher rapidement, de me rhabiller et de m'enfuir avec uniquement mon manteau et mes clés. Arrivé dehors, le vent froid me frigorifia. Je remontai ma fermeture et fermai également les boutons de mon manteau avant de commencer à marcher. Je n'avais pas mon téléphone mais peu importe, je n'en avais pas besoin. Et je ne voulais pas parler à Taehyung de toute manière. Je savais qu'il allait tenter de me contacter en voyant que j'avais disparu, mais il allait devoir faire sans. J'avais mes clés, ce qui était le plus important ; il pouvait partir de chez moi sans avoir à s'en faire. D'ailleurs, je n'avais aucune idée de l'heure qu'il était, mais il allait devoir aller travailler à un moment, donc je n'avais qu'à attendre et il finirait par partir de chez moi.
Je descendis vers le sud, arrivant bientôt à Vitry-sur-Seine, et je continuai de marcher sans m'arrêter. Mon ventre finit par grogner horriblement fort, ce qui m'aida à me rendre compte que je mourrais littéralement de faim. Je glissai mes mains dans mes poches et partis à la recherche d'un billet ou de quelques pièces, mais à part quatorze centimes, je ne trouvai rien. Et ce n'était pas avec ça que j'allais pouvoir calmer mon estomac. Merde. Alors je continuai de marcher encore et encore, avant de finir par m'arrêter, à bout de force. Mon crâne me lançait toujours atrocement et allait me rendre fou. Je mourrais de faim, j'avais maintenant soif, et j'étais à plusieurs kilomètres de chez moi. Bien joué, Léo. Je commençai donc à faire demi-tour et en apercevant une pharmacie, je levai les yeux pour regarder l'heure qu'il était. Bientôt onze heures. Taehyung allait forcément devoir partir bientôt, si ce n'était pas déjà fait. Je devais donc pouvoir rentrer. Le bus 183 passa à côté de moi et je le regardai s'arrêter à l'arrêt quelques mètres plus loin. J'avais ma carte de transport avec moi. Est-ce que je pouvais prendre un bus ou le métro pour rentrer ? Ou est-ce que marcher serait mieux ? Je mettrais plus de temps et j'étais certain de ne pas recroiser Taehyung. Mais... et s'il avait prévenu qu'il ne partirait pas pour la librairie en voyant que je n'étais plus là et que je n'avais peut-être aucun moyen de rentrer, dans le cas où j'aurais oublié mes clés ? Il n'aurait jamais laissé la porte ouverte, même au cas où. Je décidai finalement de rentrer à pied, alors je remontai jusqu'à Ivry lentement, une boule au ventre.
Arrivé devant mon immeuble, je tapai faiblement le code de la porte d'entrée et pénétrai dans le hall. J'hésitai à prendre les escaliers, mais finalement fatigué par mes bonnes heures de marche, j'appuyai sur le bouton de l'ascenseur. Je montai jusqu'au sixième étage et arrivé devant la porte de mon appartement, je glissai ma clé dans la serrure. Je tournai la poignée et poussai le lourd montant de bois avec crainte, espérant que Taehyung n'y soit plus.
« Taehyung ? »
Aucune réponse. Il n'était plus là. Je refermai la porte derrière moi en soupirant, puis je me ruai vers la cuisine. Je mourrais de faim et j'avais toujours beaucoup trop mal au crâne, il fallait vraiment que je mange quelque chose, et pour ma tête, que je pose de la glace sur mon front. Je ne voyais plus quoi faire d'autre.
[...]
Les heures passèrent, et même si ma gueule de bois était bien moins violente que les fois précédentes, j'étais barbouillé. Je n'arrêtais pas de penser à Taehyung, à Jungkook, à Ethan, mais aussi à Yoongi. Je n'arrêtais pas de penser à ce qu'il s'était passé hier soir, à ce qui aurait pu se passer, et aussi à ce qu'il s'était passé la semaine dernière. J'avais besoin de prendre l'air. Il fallait que je m'en aille d'ici. Ce n'était pas sain pour moi. Pas du tout. Mais pourquoi il avait fait ça ? Qu'est-ce qu'il s'était passé ? J'en avais marre de réfléchir. Alors je sortis mon téléphone de ma poche.
« Salut. Tu fais quelque chose ce soir ? »
J'envoyai le message et attendis. Mais pas de réponse. Je laissai tomber ma tête en arrière et fermai les yeux. Est-ce que j'aurais vraiment pu coucher avec Taehyung hier soir ? Est-ce que j'aurais dû ? Mon portable vibra dans ma main alors je ramenai mes pupilles dessus.
« Salut ! Je sors avec des potes normalement. Pourquoi ? Je te manque tant que ça ? »
Un petit sourire se dessina sur mon visage.
« Du tout. »
« Menteur. Pourquoi cette question autrement ? On se voit demain. Ne me dis pas que tu as oublié... ? »
« Bien sûr que non. »
« Alors pourquoi ce message ? »
« Parce que j'ai envie de m'envoyer en l'air. »
Sa réponse n'arriva pas automatiquement et je fronçai les sourcils. Je n'aimais pas quand il ne me répondait pas immédiatement.
« Et tu veux le faire avec moi ? Je suis tellement flatté. Moi qui croyais que la ville entière te courait après, et c'est moi que tu viens voir... *-* »
« Détends-toi. T'étais juste dans le haut de mon répertoire. »
« Mais ouiiiiiiiii... »
« Crois ce que tu veux. »
« Et donc ? Tu veux que j'annule ma soirée pour la passer avec toi ? »
« Du tout, c'était pour savoir. Je peux très bien me trouver quelqu'un au bar. »
« Je n'en doute pas un seul instant. »
« Ce serait idiot d'en douter. »
« Certes. »
« Salut du coup. »
« Mmm, bonne soirée alors ! »
Je ne répondis pas, attendant qu'il me renvoie un message. Mais il ne le fit pas. Pourquoi n'avait-il pas sauté sur l'occasion ? Hier, c'était lui qui m'avait proposé qu'on se voie demain soir chez Margaux. Je commençai à gratter mes cuticules nerveusement. Il ne voulait pas risquer de se retrouver à nouveau seul avec moi ? Ou alors il me testait ? Ce petit con. Ça serait bien son genre. Il était hors de question que je me laisse avoir, cette fois.
Je balançai mon téléphone à l'autre bout du canapé et je fermai à nouveau les yeux. Je me faisais chier putain. Je faisais quoi en temps normal, pendant mes jours de congé ? Je réfléchis quelques secondes. Avant je dormais, et je passais le reste du temps avec Yoongi : son boulot était génial de ce côté-là, il était souvent à la maison, et même si nous ne parlions pas, j'avais juste à être à côté de lui et le temps passait vite, quoi que je fasse. Le temps passait même trop vite. Mais depuis quelques mois... Ah oui. D'habitude, je comatais après ma cuite de la veille. Je ricanai nerveusement, puis tournai le visage vers mon téléphone qui vibra à nouveau. C'était Ethan.
« Viens chez moi vers 19h, Margaux nous rejoint. »
Un sourire décora mon visage. Il avait craqué en premier. Et j'avais grandement besoin de cette soirée.
[...]
J'étais en train de mâchouiller un Carambar au caramel quand Ethan revint au salon avec deux bouteilles de bières.
« L'autre jour, j'essayais de bosser sur mon mémoire, et en traînant de site en site, j'ai découvert que mon prénom est apparu pour la première fois dans la Bible.
– Ah ouai ? demandai-je, sans vraiment m'intéresser à ce qu'il me racontait.
– Ouai. C'était un descendant de Judas. Promis, je n'ai aucun trait de caractère en commun avec cet homme, ricana-t-il en se rasseyant.
– Si, au moins un.
– Lequel ?
– Embrasser des hommes ne te dérange pas, souris-je.
– Il faisait ça ? On parle bien du même mec ?
– Il me semble que la Bible raconte qu'il a embrassé Jésus au moment de le trahir, et que c'est ainsi que les gardes ont su qui ils devaient arrêter.
– Embrasser ou embrasser ?
– Aucune idée, mes cours de catéchisme remontent un peu, souris-je.
– Je veux bien te croire. Mais ça m'étonnerait qu'il l'embrasse vraiment, vu le point de vue de la religion sur certaines choses...
– Si c'était un baiser, c'était sûrement sur la joue, je ne te dis pas qu'il lui a roulé la pelle du siècle non plus.
– Y a sûrement des tableaux sur cet épisode, non ?
– Oui, mais après ça dépend des représentations artistiques, haussai-je les épaules. Et du parti pris des peintres, comme pour tout. Mais dans les deux tableaux qui me viennent à l'esprit, il l'embrassait vraiment, ce n'était pas une étreinte. Après, bouche ou joue... voilà.
– Je n'ai pas une immense culture en peinture, j'ai jamais trop traîné dans les musées, à ma grande honte, m'avoua-t-il. Je préfère me poser dans un coin et lire un vieux bouquin déniché dans un marché aux puces que personne ne connaît, plutôt que de passer des heures à regarder des tableaux avec des tas de gens autour de moi qui me gâchent la vue, parlent pour ne rien dire et photographient les œuvres. »
Je relevai les yeux vers lui, surpris. Remarquant que je ne lui répondais pas, il me regarda à son tour et fronça les sourcils.
« Quoi ? C'est honteux ?
– Du tout, souris-je en descendant mes pupilles sur la table basse. C'est la première fois que j'entends quelqu'un me dire qu'il aime et surtout préfère lire des vieux livres inconnus à n'importe quoi d'autre.
– C'est bizarre ?
– Non, du tout. »
Je sentais son regard interrogateur sur moi, mais je n'ajoutai rien de plus. Moi aussi, quand j'étais gamin, j'allais souvent me terrer dans ma petite cabane dans le jardin avec des livres que j'avais trouvés dans les bibliothèques de mes grands-parents, ou même au grenier quelques fois. Parfois, les pages étaient mangées par le temps, parfois, la couverture avait perdu toutes ses couleurs et tombait en poussière, parfois, les cahiers se décollaient à cause du temps. Mais je passais toujours des heures à essayer de lire quand même ces vieux livres, que nombre de fois ma grand-mère avait essayé de jeter pour m'en acheter des plus récents et qui surtout auraient plus été de mon âge. Mais elle avait fini par se résoudre qu'elle n'y arriverait jamais. Alors les étés, quand il y avait des brocantes ou des vieux marchés, elle m'y emmenait pour que je trouve de nouveaux passe-temps. Toute ma vieille collection était en Bretagne d'ailleurs. Un jour, il faudrait que j'aie le temps de me replonger dedans.
« Ça va ? »
Je relevai le visage et le regardai.
« Oui, je pensais à quelque chose. Désolé. Et du coup, ton prénom ?
– Ah oui, reprit-il comme si rien ne s'était passé, mon nom vient de l'hébreu. Et c'est idiot mais j'ai toujours pensé qu'il était américain à cause de sa consonance.
– Ce n'est pas faux.
– Je me sens idiot à découvrir ça au bout de vingt-cinq ans.
– Tu l'es.
– Va crever.
– Et donc ?
– Mmh. Ça veut dire "fort", "robuste" et "impétueux".
– C'est vrai que ça te ressemble, rigolai-je doucement.
– Et toi ?
– Quoi, moi ?
– Ton prénom. C'est le lion ?
– Oui, en latin. Ça représente la force et le courage.
– Là par contre...
– Ferme-la, râlai-je en me redressant pour saisir l'une des bières. Elle arrive bientôt Margaux ?
– Dans un quart d'heure normalement.
– Ok. »
Il sortit son téléphone et commença à pianoter dessus. J'ouvris ma bière et commençai à la boire sans culpabilité. Il pouffa alors et je lui jetai un regard intrigué.
« Quoi ?
– "Léo", c'est la version anglaise de "Léon".
– Non.
– Si.
– Non.
– Je te dis que si, regarde ! »
Il tendit son bras face à moi, son téléphone entre ses doigts où s'affichait une page internet où l'étymologie de mon prénom était écrite.
« Je refuse d'y croire.
– Pourtant c'est écrit, mon petit Léon ricana-t-il en ramenant l'écran face à lui.
– Ferme-la ou je me barre.
– Tu n'oserais pas.
– Tu sais bien que si.
– Tu m'aimes trop pour ça. Alors, regardons ce que ça dit de ta personnalité... »
Il continua de rire tandis que je le fixai en serrant les dents, guettant la moindre de ses réactions.
« Ton prénom te correspond bien.
– Ah oui ?
– Oui. »
Il se redressa un peu et ramena ses pieds sous ses cuisses.
« J'suis sur le site prenoms.com, tu pourras aller vérifier, je ne raconte pas de craques.
– Comme si j'avais que ça à faire, soupirai-je.
– Alors... "Dynamique et indépendant, Léo est constamment en action, laissant parfois ses amis loin derrière lui." Ça te correspond ?
– Je ne laisse pas mes amis loin de moi.
– Tu es sûr ? »
Ça dépendait lesquels et pour quelles raisons.
« Oui.
– Bon. Ensuite : "Courageux et dévoué, il est toujours volontaire pour rendre service à ses proches." Alors ?
– Oui.
– "Direct et déterminé, Léo ne tourne jamais autour du pot et n'éprouve aucune difficulté à faire des choix, même dans les situations stressantes." »
Mes pensées partirent bien involontairement, mais logiquement vers Yoongi. Ça, ce n'était pas du tout mon cas.
« Alors ?
– Non, pas là.
– C'est vrai ? T'as pourtant pas tourné autour du pot, il y a deux mois.
– C'était différent, souris-je en remontant mon regard sur lui. Je savais que je n'allais pas me prendre de vent.
– Tssss, siffla-t-il tout en souriant. Alors... "Malgré une excellente capacité d'adaptation, Léo dissimule souvent une nervosité excessive derrière une hyperactivité. Débordant de vitalité et passionné, Léo est avide de découvertes et d'aventures. Extraverti et fuyant la routine, il aime prendre des risques et faire de nouvelles connaissances." Tu ne vas pas me dire que c'est faux.
– Pas en totalité, non, acquiesçai-je.
– Je le savais. »
Il était vrai que je fuyais la routine. Pourtant, lorsque j'avais été avec... Je soupirai. C'était des idioties pouvant aller à n'importe qui, qui étaient notées sur ce site. Inutile de se prendre la tête.
« "Léo se caractérise par son sens profond de l'amitié. Sympathique et doué en communication, Léo se démarque aussi par sa sociabilité, son charisme et sa créativité. Il sera parfaitement à l'aise dans la peau d'un avocat, d'un enseignant ou d'un artiste. Léo est particulièrement apprécié pour sa sensibilité et sa forte capacité d'écoute. Méticuleux, ordonné et doué en affaires, Léo se distingue par de multiples qualités qui l'épaulent dans sa vie professionnelle." Bon, là, je suis d'accord sur tout le début, par contre, "ordonné et méticuleux", commença-t-il à rire.
– Oh, ferme-la veux-tu, serrai-je les dents.
– T'as vu ton appart ? rigola-t-il plus ouvertement.
– Mon appart est très bien. Je m'y retrouve. C'est quand les choses sont rangées que je ne trouve plus rien.
– Mouais, mouais.
– Pense ce que tu veux, roulai-je des yeux.
– Je n'ai pas attendu ton autorisation pour ça, rigola-t-il. Mais ça fait partie de ton charme. »
Je tournai la tête dans sa direction et le regardai reposer ses yeux sur son écran.
« C'est intéressant, ça.
– Mmh ?
– "En amour, Léo attire les femmes par son dynamisme et son esprit cultivé." Bon, je rajouterais "les hommes" aussi, sourit-il. Du coup je vais remplacer "les femmes" par "quelqu'un", sinon je vais me sentir rejeté.
– N'importe quoi. »
Je souris et portai ma bouteille à mon visage pour me cacher, mais il remarqua bien mon air amusé. Il se retint cependant de faire des commentaires et reposa ses iris sur son écran.
« Ah, là ça colle pas par contre, rigola-t-il. Alors je vais remplacer par "les prétendants".
– Fais comme bon te semble, soupirai-je en laissant tomber ma tête en arrière.
– Du coup. "Cependant, les prétendants l'apprécient également pour sa grande sensibilité. Pour s'épanouir, Léo recherche quelqu'un de rassurant et bienveillant capable de lui apporter une certaine stabilité. Il n'envisagera de relation durable qu'avec quelqu'un en qui..." »
La sonnerie de sa porte d'entrée le fit se stopper.
« C'est ouvert ! » cria-t-il.
La porte s'ouvrit alors et Margaux fit son entrée dans la pièce. Ethan laissa tomber son téléphone sur le canapé et se leva pour aller la saluer. Cependant, mon regard fut attiré par l'écran du portable de mon ami qui était toujours allumé, juste à côté de moi. Je me levai pourtant pour saluer notre partenaire, et alors qu'ils partirent tous les deux vers la cuisine, je me saisis de l'objet pour lire la suite. « Il n'envisagera de relation durable qu'avec quelqu'un en qui il fait entièrement confiance. Léo ne souhaite pas vivre une relation monotone et routinière. Sa moitié devra le surprendre pour entretenir la flamme dans leur vie de couple. Elle devra faire tout son possible pour l'étonner et pour pimenter leur relation. » Et en lisant cela, mes pensées partirent en direction de Taehyung. Je me souvins de ce qu'il s'était passé la veille, de la façon dont ça avait dérapé, et mon cœur se serra. Je ne voulais pas de ce genre de relation avec lui, et je savais que lui non plus, qu'il y ait Jungkook ou pas. Mais moi, comment et pourquoi j'avais pu me laisser aller à ce point ? Est-ce que j'étais malgré tout, et contre moi-même, en train de tomber amoureux de lui ? Il en était hors de question. Je reposai le téléphone de mon cadet sur le canapé et me levai pour les rejoindre. Il fallait que j'oublie Taehyung, que je m'en éloigne. C'était bien pour ça que je les avais contactés et que j'étais ici avec eux ce soir.
[...]
Il était onze heures. Taehyung n'était pas encore arrivé alors je n'avais rien pu lui dire. Mais peu importe. Au moins, j'allais pouvoir travailler tranquillement sans l'avoir dans les pattes pendant quelques heures, et c'était bien mieux comme ça. On était samedi, je faisais la journée entière et j'avais hâte de terminer. Mes collègues étaient arrivés les uns après les autres, sauf Nicolas et Coline qui avaient été là pour faire du remplissage, puis l'ouverture avec moi. Ce ne fut que lorsque l'après-midi commença que l'étrange calme de la matinée disparut sous l'affluence des clients. Lorsque Taehyung arriva, il salua tout le monde, vient m'enlacer comme habituellement en me demandant comment s'étaient passées ma journée de la veille ainsi que la matinée, et je lui répondis comme toujours, mes souvenirs du jeudi soir enfouis bien au fond de mon esprit. Ce n'était ni le moment, ni l'endroit pour en parler, il fallait que je fasse la part des choses, et il en était de même pour lui, il l'avait très bien compris. Nous discutâmes donc tranquillement près des caisses avant qu'il ne monte dans son bureau, et je repris mon travail, conseillant les clients, répondant à leurs questions, encaissants et répondant au téléphone quand je n'étais pas dans les rayons à vérifier ce qui nécessitait un remplissage.
La journée passa rapidement en raison de la foule qui nous assaillit jusqu'à l'heure de la fermeture. Je m'occupai des caisses et montai le tout en comptabilité avant de m'arrêter devant le bureau de Taehyung. J'y frappai doucement et ouvris la porte avant d'y passer la tête.
« On a fermé, on va bientôt commencer à partir. Tu fais quoi ?
– Je partirai plus tard.
– D'accord. »
Je reculai pour partir quand il prononça mon nom.
« Oui ? demandai-je en repassant ma tête dans l'entrebâillement.
– Tu as cinq minutes ?
– Oui, je reviens tout de suite. J'ai aussi à te parler.
– D'accord.
– Je vais dire aux autres de partir sans nous. Je reviens. »
Je refermai la porte et redescendis au rez-de-chaussée.
« Il ne part pas ? me demanda Xavier.
– Non, il doit bosser encore un peu, mais il a à me parler donc je vais fermer derrière vous.
– "À te parler", hein, ricana Nicolas.
– Oui. »
Je lui souris avec amusement, mais intérieurement, j'avais mal. Ce sous-entendu n'avait jamais été aussi vrai qu'aujourd'hui.
« Je file, nous annonça ce dernier en coinçant sa cigarette entre ses lèvres. Bon weekend, on se revoit lundi.
– Ça marche, bon weekend, lui dis-je.
– Salut Nico, à lundi, fit Éléonore.
– Salut ! »
Il sortit de la salle de pause et nous ne tardâmes pas à entendre la porte arrière de la librairie s'ouvrir et se refermer bruyamment. Mes autres collègues continuèrent de s'habiller et de récupérer leurs affaires en discutant avant de partir les uns après les autres. Je refermai la porte derrière eux, puis soupirai profondément. Je partis à nouveau vers la salle de pause, fouillai mes poches, puis tournai en rond dans la pièce avant d'enfin saisir mon courage à deux mains et repartir en direction du bureau de Taehyung. Une fois en haut de l'escalier et enfin devant la porte, mon cœur se mit à battre horriblement vite, et ma respiration à être saccadée, comme si gravir la petite trentaine de marches m'avait demandé un effort considérable. Je ne me sentais pas bien. Mais je devais le faire. Alors je frappai une fois de plus à la porte et je rentrai sans attendre son autorisation. J'avançai lentement à travers la pièce, ne m'arrêtant qu'une fois face à son bureau, et il leva les yeux sur moi jusqu'à ce que je dépose sur son plan de travail ce que j'avais été prendre dans ma veste quelques minutes plus tôt. Son regard descendu sur l'enveloppe que je venais de déposer devant lui, il la fixa longuement en silence avant d'enfin ouvrir la bouche.
« C'est quoi ?
– Ma démission. »
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