#15.2 After - Son
Bonsoir bonsoir !
Quoi de neuf depuis samedi soir... rien je crois... En dehors de la préface du Calendar collaboratif dont je vous ai parlé l'autre jour, qui a enfin été postée, je ne crois pas qu'il y ait grand chose de neuf. D'ailleurs, je posterai un message sur mon mur dans la journée ou demain avec le lien du book, si jamais ça pouvait en intéresser certain-e-s d'entre vous ^^
Je suis tellement déphasée bordel, j'ai percuté tout à l'heure que c'était cette semaine que je voyais B.A.P... Ça va plus.
Ce chapitre est écrit depuis des mois, comme je l'ai dit dans ma dernière update, il date de quand j'étais sur Paris, donc ça fait une éternitéééééééééééééé. Ça me fait tellement, mais tellement bizarre d'enfin le poster... Surtout que du coup, ça fait une éternité que je sais ce qu'il s'y passe, et pas vous. C'était putain de frustrant de pas en parler pendant tout ce temps x'D
Avouez, vous avez hâte de savoir ce que j'ai pu trouver de nouveau pour vous torturer, hein ? 🙃
J'espère que cette deuxième partie vous plaira.
Bonne Léocture ! ♥
~~+~~
La matinée était passée rapidement, et comme prévu, j'étais avec mon amie Sarah. Nous nous baladions dans le quartier asiatique depuis un petit moment, et nous nous apprêtions à aller y boire un bubble tea. Ça allait me changer de mon habituel, mais un bubble tea était un bubble tea.
« Ah, je t'ai pas raconté ! fis-je alors que nous continuions de grimper les marches. Je ne sais pas si tu la connais, mais hier, l'auteure charliegyr est venue en dédicace à la librairie. Le monde qu'il y avait, c'était impressionnant. »
Je souris doucement en repensant à la veille.
« Je la connais de nom, oui. Ça s'est bien passé ?
– Super bien. Bien mieux que ce qu'on pensait. Les dédicaces n'attirent plus beaucoup de monde aujourd'hui. Mais bref, là n'est pas la question. Tu aurais vu mes collègues... Ils la regardaient tous avec des yeux en cœur, même mon boss qui est pourtant gay comme un phoque était sous son charme. C'était énorme.
– Et tu veux essayer de me faire croire que tu es le seul à avoir échappé à son aura ? Menteur.
– Oui, c'est elle qui est tombée sous mon charme, pas l'inverse. »
Elle ricana en tapant sur mon épaule avant de glisser ses mains dans les poches de son trench.
« Et donc ? reprit-elle.
– Et donc ils étaient tous là à lui proposer du café, de l'eau ou des chocolats toutes les cinq minutes au lieu de s'occuper de leurs rayons, souris-je en regardant si nous pouvions traverser les lignes de tram sans nous faire écraser. Elle n'en pouvait plus.
– J'imagine... surtout avec la chaleur en plus, les chocolats n'étaient peut-être pas le meilleur plan.
– C'est certain. Et- »
Je ne terminai pas ma phrase, retenu par mon amie qui m'empêcha de me prendre un vélo qui m'était passé sous le nez, sans même faire retentir sa sonnette pour m'avertir.
« Mais il est con celui-là ! m'exclamai-je.
– Non mais c'est toi, là, arrête de toujours rejeter la faute sur les autres ! rigola-t-elle.
– Mouis. Bon, viens, je veux mon bubble tea.
– Très bien. »
Je continuai de lui raconter notre séance de dédicaces, et nous ressortîmes bien vite du petit centre commercial près de la station Olympiades qui était en effervescence. Ça piaillait affreusement et il était presque impossible de traverser le couloir tellement l'afflux y était énorme.
« Enfin de l'air, soupirai-je en descendant les marches.
– Tu l'as dit. Je ne sais pas ce qu'il y a dans ces magasins pour qu'il y ait autant de monde, mais je n'aimerais pas bosser là.
– Je crois que c'est des boutiques musicales. Bon, du coup, tu me disais ?
– Ah oui, du coup on part dans le Sud avec Benjamin, Chloé, Maxence et toute la clique, c'est confirmé. On a trouvé une super baraque à dix kilomètres de Nice, ça va être le pied.
– C'est vraiment cool... soupirai-je en laissant mes yeux se perdre dans le ciel bleu.
– Oui, on est contents. Mais t'es vraiment sûr de ne pas vouloir venir avec nous ? Tu peux encore poser des congés j'en suis sûre. »
Je tournai doucement la tête de droite à gauche.
« Je pourrais, mais pas fin août. Il y aurait fallu que je m'y prenne plus tôt. J'ai déjà deux collègues qui ne seront pas là, je ne peux pas m'absenter en plus.
– C'est dommage...
– Oui. Mais bon.
– Une prochaine fois ?
– Oui, souris-je. J'ai peut-être des amis qui passeront quelques jours en France à la fin de l'été, et ça fait un moment que je ne les ai pas vus donc ça me fera du bien. Et puis j'ai plein de potes avec qui passer du temps en dehors de vous, Morvan reste là comme sa compagne le rejoint enfin sur Paris. Ne t'inquiète pas, je ne vais pas m'ennuyer.
– Je te connais, je n'en doute pas un seul instant de toute façon ! »
Elle ricana à côté de moi et je souris sans prononcer un mot. Je savais à quoi elle faisait allusion. Je glissai la paille entre mes lèvres et aspirai le thé frais au parfum de pêche blanche, ainsi que ses perles aux goûts de fruits rouges.
« On passe chez toi du coup ? me demanda-t-elle.
– Comme tu veux. Il est encore tôt donc je peux y repasser tout seul avant de vous rejoindre pour vingt heures. On va pas se trimballer les bouteilles pendant trois heures, ça sera pas terrible. À part si tu veux qu'on se pose chez moi quelques heures.
– Ça m'est égal.
– Mmh. »
Je réfléchis quelques secondes, écrasant quelques petites perles entre mes dents pour que le sirop se répande doucement dans ma bouche.
« Bah écoute, on a... »
La fin de ma phrase resta en suspend et mes pas ralentirent doucement.
« On a ? »
J'observai les deux silhouettes se rapprocher doucement. La plus petite venait de traverser la ligne du tram pour rejoindre la seconde qui l'attendait au niveau de l'arrêt.
« Léo ? »
Elles se saluèrent, et je sentis mon cœur se serrer en voyant ce sourire qui ne m'était pas destiné, et en voyant ce léger baiser qui n'était pas de moi, voler le coin de ces lèvres qui ne m'appartenaient plus. Sarah secoua sa main devant mon visage pour me faire réagir, mais je n'y fis même pas attention.
« Oh, Léo ? Qu'est-ce que tu as ? »
Qu'est-ce qu'il faisait ici ? Je croyais qu'il était reparti en Corée... Et qui était cette femme ? Qu'est-ce qu'elle foutait avec lui ?
« Léo ? » m'appela une nouvelle fois mon amie.
Je me repris mais son regard croisa soudain le mien et je me figeai. Sentant mon bras être secoué, je tournai enfin la tête vers Sarah.
« Pardon, m'excusai-je alors.
– Qu'est-ce qu'il se passe ?
– J'ai aperçu une vieille connaissance.
– Ah oui ? Qui ? »
Je tournai la tête et le regardai avancer vers moi, discutant avec cette femme qui était apparemment sa nouvelle compagne, et qui visiblement ne faisait pas plus attention à moi que ça. Elle était grande, mince, de longs cheveux bruns attachés en queue de cheval, des ongles vernis d'un rouge vif et des vêtements à la mode qui mettaient sa silhouette en valeur. Elle était jolie. Trop jolie.
Mais alors que je croyais qu'il allait passer à côté de moi sans m'adresser la parole, je le vis ralentir le pas et tourner la tête vers moi. Et remarquant que je le fixais, il s'arrêta alors.
« Bonjour, me lança-t-il, ne sachant visiblement pas s'il devait enchaîner ou non.
– Salut, répondis-je.
– Tu vas bien ? »
Mon cœur accéléra.
« Oui. Et toi ?
– Oui. Je te présente Alicia.
– Enchanté, la saluai-je. Je suis Léo. Un... vieil ami de Yoongi. Et je vous présente Sarah.
– Ravie de vous rencontrer.
– De même », répondit Yoongi.
Il lui sourit doucement mais son regard ne tarda pas à retomber sur moi.
« Tu vas bien ? »
Non. Bien sûr que non. Plus maintenant.
« Tu m'as déjà posé la question, ricanai-je. Oui.
– Je veux m'en assurer, me sourit-il, faisant ainsi rater un battement à mon cœur.
– Et vous ?
– Nous ? haussa-t-il un sourcil.
– J'ai vu vos romantiques petites retrouvailles. »
Il tourna le regard une seconde pour regarder la femme se trouvant à ses côtés, ne s'attendant visiblement pas à ça, puis il reposa ses yeux sur moi en me souriant doucement.
« Oui. Tout va bien, je te remercie. »
Mon cœur se brisa. Il avait tourné la page. Il avait vraiment tourné la page. Mais comment il avait pu ? Ça faisait quatre mois. Quatre mois qu'on ne s'était pas vus, pas parlé. Quatre mois qu'il m'avait quitté pour mon bien, puisqu'il pensait ne pas pouvoir me rendre heureux. Quatre mois que j'avais pitoyablement tenté de reprendre ma vie en main. Et quatre mois que lui avait visiblement tourné la page. Mais... mais moi aussi j'avais tourné la page depuis le temps. Pourquoi je réagissais comme ça ? Pourquoi... pourquoi j'avais ce sentiment que cette fois, c'était vraiment terminé ? Pourquoi j'avais le sentiment que notre rupture avait vraiment lieu maintenant, alors que ça faisait quatre mois que nous étions séparés ? Est-ce qu'en réalité, je l'avais tout de même attendu tout ce temps ? Est-ce que depuis quatre mois, je me voilais totalement la face ? Est-ce que j'avais espéré qu'il revienne ? Pourquoi il était désormais avec quelqu'un d'autre ? Elle était comme lui ? Est-ce que elle, elle le rendait heureux ? Est-ce que c'était plus simple et moins douloureux pour lui de vivre avec elle plutôt qu'avec moi ? Je sentis alors la main de Sarah saisir doucement mon poignet et le serrer entre ses doigts pour que je revienne à moi.
« C'est super, je suis content pour toi. Enfin, pour vous ! m'exclamai-je en levant ma main gauche pour taper son épaule. Vous êtes mignons.
– Merci », rigola sa copine.
Yoongi me lança un regard étrange que j'aperçus du coin de l'œil, mais je fis comme si de rien n'était.
« De rien. »
Je secouai mon poignet pour que Sarah me lâche, puis je changeai mon thé de main avant de passer mon bras autour de sa taille, ce qui eut pour effet de la faire se tendre sous la surprise.
« Nous aussi. Ça va très bien, dis-je en sortant mon plus beau sourire.
– Vraiment ? s'étonna Yoongi.
– Oui. Puis, peut-être un jour le bébé, qui-
– Je te demande pardon !? s'écria Sarah.
– Oh allez ! lui souris-je avec un regard qui voulait dire "joue le jeu".
– Sûrement pas pour tout de suite, répondit-elle alors en fronçant les sourcils.
– C'est super, répondit Yoongi. Je suis heureux de voir que tout va bien pour toi. Ça me rassure. »
Je perdis bien vite mon sourire. J'avalai ma salive en serrant les dents avant d'étirer mes lèvres une nouvelle fois.
« De même. Bon, on ne va pas vous retenir. On a une soirée avec des amis ce soir.
– Amusez-vous bien alors ! nous lança la femme à côté de Yoongi.
– De même ! Bonne soirée ! lançai-je.
– À un de ces jours ! » fit Sarah.
J'avançai d'un pas, puis d'un second, Sarah toujours contre moi.
« Fais attention à toi. »
Je me figeai, puis me retournai. Mais Yoongi avait soufflé ça comme ça. Je sentis ma vision se troubler et je les regardai disparaître dans la bouche de métro. Sarah me repoussa alors et me tapa sur le haut du crâne.
« Bon, tu m'expliques ?
– Y a rien à expliquer, reniflai-je en passant ma main dans mes cheveux pour masser ma tête.
– Tu as raconté à ton pote que j'étais ta nana et qu'on pourrait avoir un gamin, alors je pense que j'ai le droit à une explication, si. »
Je commençai à ricaner doucement, puis de plus en plus fortement en silence. Je portai ma main gauche à mon visage, cachant mes yeux, et je ramenai mon bras droit contre mon ventre, mon gobelet encore à moitié plein toujours dans ma main. Des larmes commencèrent à m'échapper et je les cachai autant que je le pus, mais mes ricanements devinrent saccadés et elle comprit bien vite que quelque chose n'allait pas.
« Léo, qu'est-ce qu'il se passe ? »
J'étais pitoyable. Je venais d'agir comme un gamin en faisant passer Sarah pour ma compagne, et Yoongi avait sans aucun doute compris que toute cette histoire était fausse.
Mais le pire, c'était qu'après tout ce temps, je n'avais visiblement pas réussi à tourner la page. Et avec ce qu'il venait de se passer, je savais que c'était désormais foutu. Je l'aimais toujours, non ? Ou alors c'était la surprise, le choc de le recroiser ? Je ne savais pas. Je ne savais vraiment pas. Quoi qu'il en soit, lui avait l'air d'avoir très bien vécu tout ça. Et ça me faisait encore plus mal. Que je le veuille encore ou non, je l'avais définitivement perdu.
« C'est... mon ex...
– Ton ex ? me demanda-t-elle en posant ses mains sur mes bras. Mais...
– Pas elle. Lui. Yoongi... c'est... c'est lui... »
Je sentis ses bras enserrer doucement mes épaules et je me laissai faire avant de craquer lamentablement.
« C'était lui, il y a quelques mois ? me demanda-t-elle.
– Oui... je pensais que ça allait... Je pensais que ça irait... Mais c'est pas le cas... »
Mes doigts tremblants laissèrent tomber mon gobelet au sol et je n'eus même pas la force de le retenir.
« Pourquoi... pourquoi je réagis comme ça ? Je l'avais oublié... j'étais passé à autre chose... Alors pourquoi mon cœur se serre comme... comme si j'allais crever ? Comme si je... comme si je l'aimais toujours ? Alors que lui... une nana putain... il... J'ai tellement... mal...
– Je comprends... chuchota-t-elle en caressant mon dos. Respire. Ça va aller. On va t'aider à penser à autre chose, ok ? On va te changer les idées ce soir. »
Je secouai la tête de droite à gauche. Je n'avais même plus envie de sortir me mettre une grosse murge. Je voulais le prendre dans mes bras et sentir son odeur, qu'il se couche contre moi et se colle contre mon dos comme chaque soir... Putain.
[...]
La tête penchée en avant et mes mains dans mes cheveux, j'étais assis dans mon canapé avec Sarah à côté de moi qui ne savait plus trop quoi dire pour essayer de me faire bouger.
« Allez, viens, ça va te changer les idées Léo.
– J'en ai plus envie.
– Faut pas rester à te morfondre, tu sais.
– Je sais. Mais je vais rester à le faire. Je t'enverrai un message si je change d'avis. »
Elle soupira, puis se leva.
« Très bien. Mais tu es sûr que tu ne veux pas que je reste ?
– Non, vas-y. Tu vas te faire chier comme un rat mort. File. Tu peux prendre les bouteilles que j'avais achetées. Je vais te les donner », dis-je en me levant à mon tour.
Je n'avais plus envie de sortir. Mon cœur était affreusement serré, et j'avais besoin d'une étreinte, j'avais besoin d'amour. J'avais besoin de Taehyung. Je m'arrêtai alors et pris mon téléphone pour l'appeler immédiatement, peu importe que mon amie soit là dans mon dos à attendre que je lui ramène les bouteilles. Mais mes yeux tombant sur mon écran, mon cœur accéléra en voyant que j'avais un message. Seulement, ce n'était qu'Ethan. J'avais eu, semble-t-il, l'espoir qu'il puisse venir de quelqu'un d'autre... J'étais faible. Tellement faible. Je le fis disparaître et allai dans mon journal d'appel. Je fis rapidement glisser mon pouce vers la droite lorsque j'aperçus le nom de mon ami, et je portai mon cellulaire à mon oreille. Cependant, je tombai immédiatement sur le répondeur. Merde. Je raccrochai et allai dans mes messages pour lui en envoyer un, et mes yeux s'arrêtèrent sur celui d'Ethan, toujours non lu, qui était tout en haut. Alors j'appuyai finalement dessus pour l'ouvrir.
« Salut ! Tu vas bien ? Tu fais quelque chose ce soir ? »
Je m'apprêtais à retourner en arrière pour écrire à Taehyung et ensuite remettre mon téléphone dans ma poche quand mon regard se troubla. Je reposai mes yeux sur mon écran et lui répondis.
« Non. »
Sa réponse ne se fit pas attendre. C'était quelque chose que j'aimais beaucoup avec lui.
« Tu veux qu'on se voie avec Margaux ? Ça fait un petit bout de temps qu'on n'a pas passé une soirée tous les trois... »
Je mordis mes joues et mes doigts tapèrent sur mon clavier rapidement, alors que Sarah me fixait toujours en silence depuis que je m'étais levé.
« Ça marche. On fait ça chez moi. J'habite sur la ligne 14, station Chevilly. Tu descends la rue pendant environ 5 minutes et c'est l'immeuble après la pizzeria. Mon nom est sur l'interphone. Je m'occupe de tout. »
Je glissai mon téléphone dans ma poche et me dirigeai vers la cuisine.
« Désolé, m'excusai-je. Je te donne ça.
– Non mais c'est bon Léo, on aura assez à boire. Garde-les pour la prochaine fois ou si tu nous rejoins. »
Je restai pensif quelques secondes, puis me retournai vers elle.
« Ok ça marche. Je les garde. Passez une bonne soirée du coup.
– Tu es sûr que tu ne veux pas venir ? me demanda-t-elle une nouvelle fois avec un air inquiet sur le visage.
– Oui. J'ai besoin de passer un peu de temps... seul.
– D'accord, je comprends. Fais attention à toi. Mais si jamais tu as besoin de quelque chose, tu m'appelles, ok ?
– Oui, ne t'en fais pas, lui souris-je. À plus tard.
– À plus tard ! »
Elle daigna enfin quitter mon appartement et je refermai la porte derrière elle. Je m'y adossai quelques secondes, puis je fermai les yeux et tentai de me détendre. Je ne savais pas ce que j'étais en train de faire. Peut-être que c'était la plus grosse connerie de ma vie. Mais il fallait que je me vide la tête. Il fallait que j'oublie ce qu'il s'était passé cet après-midi. Il fallait que je l'oublie.
[...]
Environ cinquante minutes plus tard, j'entendis sonner à l'interphone.
« C'est moi, me fit la voix d'Ethan.
– Sixième étage », répondis-je en déverrouillant la porte d'en bas.
J'ouvris celle de l'appartement que je laissai entrebâillée, le temps de pousser le bordel qu'il y avait sur la table de salle au bout de celle-ci, de sorte à ce qu'il puisse poser ses affaires dessus s'il avait des trucs à poser quelque part. Je ne tardai pas à entendre le bruit familier de l'ascenseur résonner dans la cage, puis ses pas sur le carrelage du palier.
« C'est ouvert », fis-je.
La porte s'effaça alors que je regardais si j'avais préparé tout ce qu'il fallait sur la table basse, et sa voix joyeuse ne tarda pas à charmer mes oreilles.
« Salut ! Wow, il a l'air cool ton appart' !
– Il l'est, souris-je avant de me retourner vers lui.
– Tu cherches pas un coloc' par hasard ? me demanda-t-il avec un sourire en s'approchant de moi.
– Peut-être, je te tiendrai au courant, lui souris-je. Ça a été pour venir ?
– Oui, nickel. »
Nous nous fîmes une rapide étreinte, et je lui dis de se mettre à l'aise avant d'aller refermer la porte d'entrée qu'il avait laissée ouverte.
« Margaux n'est pas encore là ? s'étonna-t-il.
– Non.
– Étrange, c'est toujours la première sur les lieux, ricana-t-il.
– Parce que la plupart du temps, on fait ça chez elle, ricanai-je à mon tour.
– Je sais ! »
Il rigola plus franchement et s'avança vers le salon après avoir retiré sa veste en jean.
« T'as déjà tout préparé ma parole. T'es l'homme parfait !
– Tu ne le savais pas déjà ?
– J'avais des doutes, j'avoue.
– J'avais envie de commencer à boire rapidement, soufflai-je.
– Ah oui ?
– Oui.
– Bon bah allons-y alors, elle ne nous en voudra pas de commencer sans elle j'imagine.
– Non, tu sais qu'elle n'est pas rancunière !
– C'est de l'ironie, rassure-moi. »
Sa dernière phrase accompagnée d'un petit sourire en coin me fit rire plus fortement, et je passai légèrement ma main dans son dos pour le faire avancer. Il fit donc quelques pas, puis se laissa tomber sur le canapé.
« Tu veux commencer directement aux shooters, t'es un grand malade, soupira-t-il.
– J'ai de la mauvaise bière au frigo, rigolai-je.
– J'en veux bien une alors s'il te plait ! J'attaquerai les shooters juste après !
– Ça marche, je vais chercher ça ! »
Je partis donc vers la cuisine et je l'entendis se relever.
« Je peux fumer ?
– Oui vas-y, mais dehors s'il te plait.
– Pas de soucis, c'était bien mon intention. Merci ! »
Je l'entendis ouvrir la fenêtre et je le laissai faire, me dirigeant sans me presser vers mon frigo. J'ouvris ce dernier et en sortis deux bières avant de refermer la porte. Je retournai vers le salon et les déposais sur la table basse avant de le rejoindre. Je sortis mon paquet de tabac de la poche arrière de mon pantalon et je me roulai une cigarette en silence. Il me regarda faire sans prononcer un mot pendant quelques secondes, avant d'enfin ouvrir la bouche lorsque je glissai ma clope roulée entre mes lèvres.
« T'as l'air ailleurs. Il s'est passé quelque chose ? »
Je relevai le visage, plongeant mes yeux dans les siens, tandis que je rangeai mon paquet à sa place.
« Non. Pourquoi tu me demandes ça ?
– Une impression, me répondit-il en me tendant son briquet qu'il alluma. Tu as toujours refusé qu'on passe nos soirées chez toi.
– Tu me connais à force, tu sais que le rangement, le ménage et moi, ça fait trois, répondis-je en allumant ma cigarette grâce à lui. Merci. T'imagines pas ce que ça me demanderait comme boulot de vous inviter tous les deux plus souvent.
– Bof, niveau rangement c'est pas trop ça, hein.
– Je faisais surtout allusion à mes draps. »
Il ricana tout en rangeant son briquet dans sa poche et j'inspirai une longue bouffée de tabac.
« J'ai passé toute la journée dehors et j'avais surtout la flemme de ressortir, avouai-je.
– Je peux comprendre ça. »
Je l'observai en silence et il fit de même. Mes yeux quittèrent les siens et j'observai sa peau mate, ses cheveux sombres, ses oreilles percées de toutes parts, son tatouage montant jusque sous son lobe gauche.
« Arrête de me dévorer des yeux comme ça, sinon je ne vais pas me retenir bien longtemps, rigola-t-il en écrasant son mégot dans le cendrier posé sur la fenêtre.
– Ah oui ? » souris-je en inspirant ma fumée.
Il me sourit, les yeux rieurs, et je rapprochai mon visage doucement de lui avant de souffler ma fumée sur ses lèvres. Ces dernières s'étirèrent, découvrant ses dents blanches. Il passa sa langue sur sa pulpe inférieure et s'amusa quelques secondes avec l'anneau qui décorait son labret gauche. Je finis par remonter mes yeux dans les siens et mes pupilles croisèrent immédiatement les siennes. Mon cœur loupa un battement sous la surprise et il glissa sa main droite dans ma nuque pour m'attirer à lui. Je le laissai m'embrasser et lui répondis bientôt, ma cigarette se consumant au bout de mes doigts, le poignet posé sur le rebord de la fenêtre. Notre baiser cessa et il me lâcha avant de retourner s'asseoir dans le canapé.
« Allez. Commençons !
– Oui. »
Mon cœur ralentit lentement et je terminai ma cigarette en perdant mon regard dans le paysage qui s'étendait sous ma fenêtre. Qu'on commence. Rapidement.
[...]
Nous avions vidé nos bières depuis un moment, et les dix shooters que j'avais préparés avaient été descendus. J'avais chaud, et même si l'alcool ne m'était pas encore totalement monté à la tête grâce aux divers trucs que j'avais préparés pour qu'on puisse grignoter et ainsi éponger un minimum, je me sentais joyeux, bien, et libre. Il n'y avait qu'Ethan dans mon esprit, lui et la façon dont allait bientôt pouvoir évoluer notre soirée.
Alors qu'il me racontait le dernier plan à plusieurs qu'il s'était fait, sa main posée sur ma cuisse totalement innocemment contrairement à d'habitude, ce qui d'ailleurs contrastait étrangement avec le contenu de ses paroles, il s'arrêta d'un coup et sortit son téléphone de sa poche.
« Vingt-deux heures, déjà ? s'étonna-t-il. Elle fout quoi Margaux ?
– Peu importe. Continue ce que tu me racontais.
– Mais... bon, bah du coup, pendant que je prenais la première, la seconde me prenait grâce à un gode-ceinture. Et c'est un truc de barge comme c'est kiffant d'être au milieu dans un plan à plusieurs, t'as pas idée.
– On pourra tester, lui souris-je.
– Tu rigoles !? s'exclama-t-il en claquant ma cuisse avant de la caresser doucement. Depuis le temps que je te le réclame ! T'as pas intérêt à te dérober cette fois-ci, hein ! Attends, faut que je filme ça pour avoir une preuve. Tu peux répéter ? me demanda-t-il en reprenant son téléphone.
– Ça fait quoi ?
– De quoi ? Quand tu te défiles ? Ça me frustre !
– Non, de se faire prendre par derrière. »
Il fronça les sourcils et me regarda gravement.
« Bah... moi j'aime bien. C'est pas du tout le même plaisir qu'habituellement, je finis même par totalement oublier où est foutue ma queue quand quelqu'un joue avec ma prostate. Mais je te cache pas que même si le fait que ça soit une femme qui s'en charge est super excitant et moins douloureux, le vrai c'est quand même mieux.
– Je vois.
– Pourtant j'suis pas gay... mais j'aime bien. C'est bizarre ?
– Je ne pense pas. C'est que du cul. Si on est faits de façon à ce qu'on ressente du plaisir par là, c'est qu'il doit y avoir une raison.
– Mmh. Possible. Mais pourquoi tu me demandes ça ? »
Je me tournai vers lui et l'embrassai sans prévenir. Il se tendit sous la surprise, puis me répondit, sa main remontant vers le haut de ma cuisse et s'enfonçant doucement dans le tissu de mon pantalon. Je finis par le faire s'allonger sur le canapé en dessous de mon corps, alors que nous nous enflammions doucement.
« Léo... tu veux essayer ? »
Je plongeai mes dents dans sa gorge. Il fallait que je me vide la tête. Ses mains qui étaient sur ma taille glissèrent sur mes fesses et il les agrippa fortement. Il commença à les malaxer et je gémis doucement contre sa peau. Je remontai mon bassin contre le sien, et ce fut à lui de gémir. Je bougeai et m'assis sur ses hanches avant d'envoyer balader ma chemise. Il se redressa et fit de même avant que nous nous embrassions à nouveau sauvagement, ses mains caressant mon torse avec envie. Je finis par me relever et il me suivit. Dans la chambre, je me laissai tomber avec lui sur le lit, continuant de nous embrasser et de nous caresser. Nous nous déshabillâmes rapidement et j'envoyai valser son boxer avant de chercher des préservatifs à l'aveugle dans le tiroir de ma table de nuit. Les laissant tomber sur le drap, je me redressai enfin, à genoux sur le lit, et je lui appliquai quelques va-et-vient vigoureux, le faisant grogner tout en laissant tomber sa tête en arrière. Je lui enfilai l'une des protections et remontai vers son visage. Je l'embrassai à nouveau, puis glissai mes lèvres dans son cou. Ma main droite glissa entre ses cuisses pour caresser ses bourses, tandis que ma langue suivit les lignes de son tatouage avec amusement, ses doigts s'enfonçant dans ma peau.
« Attends, Léo... » soupira-t-il.
Mais je ne l'écoutai pas. Je n'avais pas envie d'écouter quoi que ce soit, ou d'entendre quoi que ce soit. Je voulais me vider la tête, ne plus penser à rien, me perdre une fois de plus dans la luxure la plus totale. Arrivant au niveau de son nombril, je relevai les yeux sur son visage rougi, et je passai ma langue sur les deux piercings de surface qui se trouvaient juste au-dessus de ce dernier. Il mordit ses lèvres, puis les ouvrit, happant l'air lorsque je glissai ma langue dans son nombril. Ses doigts s'enfonçaient toujours dans ma peau et c'était excitant. Je reculai encore un peu et sa prise se resserra sur moi. Je relevai une fois de plus mes yeux vers lui, et vis que son regard était interrogateur.
« Léo... souffla-t-il.
– Quoi ?
– Tu... veux faire quoi, là ?
– Une fellation. Tu ne veux pas ? »
Il déglutit difficilement et ses joues rougirent encore plus.
« T'as jamais voulu... Pourquoi là...
– Parce que j'en ai envie. J'ai envie d'énormément de choses ce soir. »
Je repenchai mon visage sur son corps et embrassai sa hanche, descendant mes lèvres sur son aine petit à petit, avant de saisir la base de son sexe.
« Léo... attends, on devrait peut-être aah... attendre Margaux, soupira-t-il.
– Elle ne viendra pas.
– Quoi ? Pour... pourquoi ?
– Il n'y a que nous deux ce soir. Que toi, et moi. »
Bạn đang đọc truyện trên: Truyen247.Pro