
#15.1 After - Son
Bonsoir bonsoir !
J'espère que vous dormez tous à l'heure où je poste ça, bande de petits microbes en couches-culottes. Cherchez pas, j'avais envie d'être méprisante sur ce début d'intro. Ça fait toujours plaisir.
Décembre approche à grands pas... Je vais devoir me faire tout un dossier avec toutes les photos Hopemin qui sont sorties cette année afin de choisir quelle sera ma nouvelle photo de profil pour 2019... Pourquoi je m'impose une telle corvée, vous pouvez m'expliquer ? N'empêche, ça va me faire ultra bizarre d'en changer. Comme chaque année en fait xD
Cet After est écrit depuis des mois, j'en avais écrit la fin quand j'étais encore sur Paris donc il y a plus de 6 mois, il n'y a que cette première partie qui est récente (parce que je n'écris toujours pas dans l'ordre, non non, on ne change pas une équipe qui gagne). Du coup ça me fait bizarre d'enfin le poster. Surtout quand on sait que l'After suivant, je l'ai écrit et terminé il y a moins d'une semaine XD
Je profite d'ailleurs de cette update pour vous dire que si tout va bien, il y aura 22 After, 23 maximum. Je vous reconfirmerai tout ça quand ça sera officiel évidemment, mais c'est pour que vous ayez une idée du truc et que vous puissiez vous préparer à la fin qui, malheureusement, arrive 8D (puis du même coup, vu le nombre de chapitres à venir encore, ça vous laisse le temps de faire des théories tout ça tout ça. Je sais que vous adorez ça, ne dîtes pas le contraire, et remerciez-moi.)
Sur ce, je vous laisse pour la première partie de cet After (il y en aura 3 en tout). J'espère qu'elle vous plaira.
Bonne Léocture ! ♥
~~+~~
« Léo, tu peux prendre le paquet là-haut s'il te plait ?
– Oui, bien sûr. »
Je tendis le bras pour attraper le paquet de riz que je laissai ensuite tomber dans le caddie.
« Tu as besoin de quoi encore ?
– Je ne sais pas, réfléchit-elle. Vous voulez manger quoi ce soir ?
– Personnellement, ça m'est égal.
– Pareil. Ethan ? »
Je me retournai, mais il n'était plus là.
« C'est pas possible, ça, soupira-t-elle.
– Je vais le chercher.
– D'accord. Ah, il me faut du café.
– On te retrouve là-bas alors.
– Ça marche. »
Je la laissai partir chercher son café tandis que moi, je partis à la recherche de notre amant. Je fis plusieurs rayons et je finis par perdre patience, alors je sortis mon téléphone et composai son numéro. Ça sonna, et je l'entendis décrocher lorsqu'il arriva dans ma direction. Je raccrochai alors et lui fis signe de ramener son cul. Je tournai les talons et repartis à la recherche de Margaux lorsqu'il sauta sur mon dos.
« Lâche-moi, grognai-je.
– Vous m'avez abandonné.
– Abandonné ? C'est toi qui te perds tout seul !
– Tu veux jouer à Star Wars ?
– Star Wars ? demandai-je en tournant la tête vers lui. De quoi tu me parles ?
– J'étais en train de regarder ce qu'ils avaient en préservatif et ils en ont des phosphorescents. »
Je levai les yeux au ciel en retenant difficilement un petit sourire en coin, mais il le remarqua.
« Je retiens l'idée pour la prochaine fois.
– Si ça te fait plaisir.
– Il y en avait que je n'ai jamais essayé d'ailleurs.
– C'est possible ? ricanai-je alors qu'il me lâcha enfin.
– Il faut croire !
– Du genre ?
– Les chauffants. C'est comment ?
– C'est pas mal.
– Et les perlés et nervurés ?
– T'as jamais utilisé ça ? m'étonnai-je.
– Non. C'est bien ?
– Honnêtement, c'est pas ouf. »
Je continuai d'avancer pour aller retrouver Margaux quand je remarquai qu'il ne me suivait plus.
« Qu'est-ce que tu fous ? lui demandai-je en me retournant.
– Je réfléchissais ! sautilla-t-il jusqu'à moi en souriant.
– Et à quoi donc ? fronçai-je les sourcils.
– C'est pas de ton âge.
– Comment ça ? grognai-je en le regardant méchamment.
– Bah... »
Il se retourna vers moi, marchant à reculons, et son sourire me fit soudain regretter d'avoir posé la question.
« Si jamais un jour tu acceptes que je sois au milieu, on pourrait les tester, ces capotes.
– Tu peux très bien les tester tout seul. Et puis je t'ai dit que c'était pas terrible.
– Pour toi peut-être, j'imagine que le plaisir est accentué surtout à l'extérieur, non ? »
J'haussai les épaules. Comment il voulait que je le sache ?
« Je pense, me dit-il en se remettant enfin dans le sens de la marche. Sinon faudrait que je propose à Marc. Ça pourrait être une idée. Il serait ok, lui. Où est Margaux ?
– Elle voulait du café tout à l'heure.
– Je vais lui demander. »
Il accéléra alors le pas en me plantant au milieu de l'allée centrale. Il était épuisant. Qu'est-ce qu'il m'avait pris de tomber sous son charme, sérieux ? J'accélérai le pas à mon tour et je les retrouvai tous les deux. Elle était en train de chercher des boîtes d'infusion, pendant qu'Ethan était accoudé sur le chariot, et ne se gênait absolument pas pour la reluquer. Je lui donnai une tape sur l'arrière du crâne et il gémit avant d'attraper ma veste au niveau de mon épaule.
« C'est quoi ton problème ?
– Arrête de mater comme ça, tu es indécent.
– Indécent ? Tu vas voir si je vais être indécent quand je vais te plaquer contre le rayon, me menaça-t-il entre ses dents.
– Tu ne me fais pas peur.
– Je croyais que tu n'aimais pas te donner en spectacle, souffla-t-il en approchant son visage du mien.
– C'est le cas. Mais tu penses que ça serait un spectacle, ça ?
– Bon, ce n'est pas bientôt fini tous les deux ? soupira Margaux.
– Mais il me cherche ! s'exclama Ethan.
– Je te cherche !? Mais c'est l'hôpital qui se fout de la charité !
– Allez plutôt chercher des bières et de quoi manger ce soir !
– Et après on aura terminé ? soupira Ethan.
– Hey, je ne serais pas obligée de faire autant de courses chaque semaine si ton estomac était un peu moins gourmand !
– Qu'est-ce qu'il a mon estomac ?
– Je sais que tu piques dans mes placards dès que tu le peux, tu es un ventre sur pattes. Je te connais depuis deux ans, tu ne peux pas t'empêcher de grignoter !
– Faux.
– C'est vrai. Alors va chercher de quoi boire, Léo, tu t'occupes du repas. Ce que tu veux.
– Pizzas ? haussai-je les épaules.
– Ça me va, répondit-elle.
– Et toi ? »
Ethan se contenta d'hausser les épaules et tourna les talons, vexé de s'être fait remettre en place.
« Je vais chercher ça.
– D'accord. Je vais prendre du gel douche aussi, on se retrouve en caisse.
– Ça marche. »
Je l'abandonnai donc là et allai chercher notre repas du soir. J'avais une préférence pour les pizzas surgelées plutôt que les fraiches sous vide, alors j'allai me servir dans les réfrigérateurs. Nous étions au début du mois d'avril et ça faisait désormais deux mois qu'on couchait ensemble régulièrement. Je ne me privais pas de passer des nuits avec d'autres femmes, et il en était de même pour eux. Ils faisaient parfois même des plans à plusieurs avec un autre homme que moi ou une autre femme. Nous n'avions aucun compte à nous rendre et c'était agréable.
Pendant un temps, je m'étais senti étrangement sale de reprendre ma vieille routine de célibataire endurci, dans le seul but de noyer mon chagrin et d'oublier pendant quelques heures que j'étais à nouveau seul. Et puis j'avais longuement réfléchi. Ma relation avec Yoongi n'aurait en effet pas pu aller plus loin. Nous avions été ensemble pendant deux ans, mais en réalité, avec presque un an de séparation géographique, nous n'avions vécu qu'à peine quinze mois ensemble, dans le même appartement. Il avait emménagé en août après avoir réglé toutes les formalités pour son travail, et dès le mois d'avril suivant, j'avais commencé à avoir besoin de plus. Nous n'avions vécu en réalité que huit mois paisibles. Donc à peine la moitié. Nous avions mal fait les choses et dans ces conditions, ça n'aurait pas duré. Ça me faisait encore mal des fois quand je pensais à la façon dont tout s'était terminé, d'autant plus que j'étais toujours dans l'appartement que je n'avais pas réussi à quitter depuis décembre. Au début, je me servais du fait qu'il restait quelques unes de ses affaires dans l'appartement comme excuse pour ne pas emménager ailleurs. Et puis après, le boulot me prenait trop de temps avec la période post Noël. Et puis au final, j'aimais cet appartement. Il était grand mais je ne m'y sentais plus horriblement seul. J'avais de l'espace pour toutes mes affaires, tout mon bordel, et c'était appréciable.
Après presque quatre mois, je ne me sentais plus sale de profiter de la vie et de prendre du plaisir autant que je le pouvais. Il n'avait pas voulu que je l'attende, alors je ne l'avais pas fait, et même si je ne voulais pas le reconnaître, Ethan m'avait grandement aidé en ça. Il me foutait bien souvent à bout de nerf avec son caractère impulsif et espiègle, mais sa tendresse était quelque chose qui me faisait du bien. Et nier le fait qu'il était absolument canon serait idiot, Taehyung l'avait remarqué également. Des fois, j'avais l'impression de me voir en lui, quelques années plus tôt, et c'était déstabilisant.
Je finis par rejoindre Margaux à la caisse et je l'aidai à décharger le chariot. Ethan nous rejoignit quelques minutes plus tard, et nous payâmes tous les trois avant de repartir avec chacun des choses à porter. Une fois chez notre partenaire féminine, nous l'aidâmes à ranger ses courses, nous croisâmes sa colocataire qui s'en allait passer la soirée dehors avec des amis, et nous trois, nous commençâmes notre petite soirée, mangeant, buvant et rigolant comme des amis de longue date.
Notre soirée se termina comme toujours sous les draps, et alors que j'étais en train de me remettre de mon orgasme, mes yeux tombèrent sur Ethan qui fumait tranquillement à la fenêtre de la chambre. Margaux se leva et lui sauta dessus, et j'entendis ce dernier grogner, sans doute parce qu'elle avait entreprit de mordiller sa gorge. Elle sortit ensuite de la pièce, nous indiquant qu'elle allait se laver et que nous pouvions partir si nous le voulions. Je n'avais pas l'intention de passer la nuit ici, alors je n'allais pas tarder à me lever et à me rhabiller directement. Mais je restai allongé sur le lit, la tête penchée en arrière, à fixer la silhouette de mon partenaire qui était toujours silencieux.
« Tu restes dormir ? lui demandai-je alors.
– Je pense. Il est quelle heure ? »
Je tournai les yeux vers le réveil aux chiffres rouges avant de les reposer sur sa silhouette.
« Minuit et demi.
– Je pense que c'est mort pour le dernier métro et j'ai pas envie de me taper un noctilien.
– Je croyais que tu pouvais te taper n'importe quoi... »
Il rigola sous cette plaisanterie plus que nulle et je repris.
« Je vais rentrer, moi.
– Ah bon ? T'es sûr ? se retourna-t-il vers moi.
– Oui. »
Je ne voyais pas l'expression de son visage mais je l'imaginais parfaitement.
« Ok. »
Il tira une dernière fois sur sa cigarette et écrasa le mégot, puis se retourna vers moi. Je ne le lâchai pas des yeux et il s'approcha de moi lentement.
« Pourquoi tu me regardes comme ça ? plaisanta-t-il doucement. Je croyais que tu voulais partir.
– Je m'étonnais de voir à quel point tu es canon.
– Je te demande pardon !? s'étonna-t-il.
– Ouai, de loin, de dos et dans le noir, c'est top. »
Il expira avec amusement et s'arrêta juste en face de mon visage. Bien trop près de moi. Je posai donc mes mains sur ses cuisses et poussai dessus pour les éloigner de ma figure.
« Tu ne veux pas t'amuser encore un peu ? me demanda-t-il d'un ton taquin en posant ses mains sur les miennes.
– Non. Dégage.
– Dommage. »
Il s'éloigna et grimpa sur le lit avant de s'y laisser tomber.
« Je suis mort.
– Dors alors.
– Mmh.
– Moi je vais y aller.
– Alors vas-y. »
Je me redressai difficilement, retirai mon préservatif que j'avais étrangement oublié à cause de mon observation nocturne, et je le jetai avant de me rhabiller.
« J'y vais. À la prochaine.
– Salut.
– Salut.
– Ah, t'as oublié un truc !
– Quoi donc ? me retournai-je.
– Viens-là.
– Si c'est pour m'embrasser, c'est mort, rigolai-je.
– Non, approche ! »
Je levai les yeux au plafond et m'approchai de lui. Il s'assit dans le lit, et lorsque je fus à portée de main, il me claqua violemment les fesses.
« Ah ! m'écriai-je. Mais t'es malade ?
– C'est pour celle que tu m'as foutue tout à l'heure. À la différence que moi, je n'avais aucun vêtement. »
Je sifflai entre mes dents et m'éloignai en passant ma main dans mon dos pour frotter la zone qu'il venait de claquer fortement. J'aurais dû m'en douter.
« Fais pas genre ! s'écria-t-il.
– Va te faire foutre !
– Rentre bien !
– Et toi, fais-toi bien engloutir par l'araignée demain matin !
– Quoi !? s'écria-t-il. Non !
– Bonne nuit !
– Léo ! Attends-moi ! »
Je quittai l'appartement en ricanant et refermai la porte derrière moi. Peut-être qu'il allait vraiment s'enfuir ou pas, mais ça m'était égal. Je voulais juste rentrer chez moi, me laver, et dormir.
[...]
Je déposai de nouveaux exemplaires sur le présentoir et retournai observer la séance de dédicace de loin. Ça se passait bien et il y avait du monde contrairement à d'habitude, nous ne nous attendions pas à voir autant de personnes se déplacer, et Taehyung, l'auteure et son éditeur non plus apparemment. Tous les trois étaient ravis et souriaient, les deux hommes placés derrière la table où charliegyr était assise. De temps en temps, mes collègues venaient lui apporter un verre d'eau, un café ou de quoi grignoter, tandis que de nombreuses adolescentes entraient et sortaient, avides de rencontrer cette jeune femme à la plume si agréable. L'après midi passa rapidement, et le soir, nous allâmes tous dîner au restaurant. Nous discutâmes énormément, l'auteur nous donna de nombreuses anecdotes ainsi que quelques petits détails sur ses livres futurs, pendant que Taehyung discutait avec l'éditeur de questions administratives inintéressantes et de la possibilité de refaire ce genre d'événement à la librairie lors de la sortie des prochains romans de leur maison d'édition. Lorsque nous nous séparâmes enfin, je pris Taehyung par le bras et l'entraînai sans vraiment savoir où j'allais. Il ne dit rien pendant de longues minutes, jusqu'à ce que nous arrivions sur les bords de Seine.
« Tu m'emmènes où, comme ça ? me demanda-t-il alors.
– Je sais pas. J'avais juste envie de me balader. Ça faisait longtemps.
– C'est vrai.
– Ça me manque.
– Tu ne peux t'en prendre qu'à toi-même.
– Pourquoi ça ? tournai-je la tête vers lui.
– C'est toi qui es toujours pris quand je te propose de sortir.
– Ah, ça.
– Oui, ça.
– Pas de ma faute si tu me proposes toujours des rendez-vous amoureux quand j'ai quelque chose de prévu.
– Pas de ma faute si tu as des trucs de prévus quasiment tous les soirs.
– Tu exagères un peu.
– Il n'empêche qu'il faut prendre rendez-vous un mois à l'avance pour pouvoir passer une soirée avec toi maintenant, c'est pire que pour aller chez le médecin.
– Tu exagères.
– Ah oui ? La dernière soirée qu'on a passée ensemble, c'était quand ? Tu t'en souviens ? »
Je plongeai dans mes pensées et remontai le temps. C'est à ce moment-là que je réalisai qu'il avait raison.
« Tu vois.
– Désolé.
– Ce n'est pas pour que tu t'excuses que je te dis ça. Je comprends que tu préfères t'amuser plutôt que passer une soirée à la maison ou-
– Non, c'est pas ça, le coupai-je. C'est juste que... enfin, tu sais comment j'étais avant, j'étais un fêtard. J'ai juste repris mes mauvaises habitudes. Je ne m'en suis pas trop rendu compte.
– Tu es sûr que ce mode de vie te convient mieux ? »
Je retirai doucement mon bras du sien et glissai mes mains dans mes poches. Il s'arrêta tandis que je fis quelques pas et noyai mes yeux dans les eaux sombres.
« Léo ?
– Mmh ? »
Il resta où il était et je soupirai bruyamment. Je passai ma main gauche dans mon dos pour saisir mon paquet de tabac et je me roulai une cigarette en silence. Puis, je la pinçai entre mes lèvres et l'allumai avant de recracher ma fumée.
« J'en sais rien, Taehyung. Oui ? Non ? Je n'en sais rien. Honnêtement, je suis fatigué de ce train de vie. Sortir tous les soirs, picoler et baiser, ça m'épuise. Mais j'en ai besoin. »
Il se rapprocha doucement de moi et passa ses bras autour de mon ventre.
« Pour oublier ? souffla-t-il, son menton désormais sur mon épaule.
– Non, je suis passé à autre chose depuis longtemps, inspirai-je. Mais je ne sais plus comment c'est, de vivre seul, de s'occuper pendant une soirée, de simplement traîner devant la télé ou un ordinateur, puis d'aller se coucher.
– Ce n'est pourtant pas compliqué, me dit-il, son sourire s'entendant dans sa voix. Tu rentres chez toi, tu te prépares des pâtes comme d'habitude, et une fois que c'est prêt, tu t'assois dans ton canapé et tu allumes la télé.
– Je t'assure que c'est pas si facile que ça. »
Il resserra sa prise sur moi et me berça doucement.
« Mais bon. Après, je râle, mais c'est quand même moi qui ai en quelque sorte choisi de reprendre mon ancienne vie. Ça m'avait manqué et j'en avais besoin. Et puis, comme tout le monde aime le dire, "on n'a qu'une vie", alors il faut que j'en profite. Ce n'est pas quand j'aurai passé la quarantaine comme toi que je pourrai boire comme un trou et coucher à droite et à gauche.
– Tu as de la chance que tu me tiennes chaud et que je n'aie pas envie de te lâcher, sinon je t'aurais frappé pour avoir osé me vieillir autant.
– T'en es pas si loin, tu sais.
– Tu vas avoir quel âge le mois prochain, rappelle-moi ? Trente-quatre ?
– Ta gueule, grognai-je en tirant sur ma cigarette.
– Alors voilà. »
Je serrai les dents puis recrachai ma fumée. Trente-quatre. C'était l'âge qu'avait Yoongi lorsque nous nous sommes rencontrés. Ça allait bientôt faire quatre ans...
« Tu viens chez moi ? demandai-je alors.
– Pour ?
– Comme ça.
– Kook doit m'attendre.
– Tu peux le prévenir que tu passes la nuit chez moi.
– Il est très compréhensif mais je ne sais pas si ça, il l'accepterait, rigola-t-il.
– Dis-lui que je serai doux pour qu'il puisse aussi te passer dessus demain s'il le souhaite.
– Je ne sais pas comment je fais pour me retenir de te pousser, soupira-t-il.
– Tu m'aimes trop pour ça.
– Mmh. Après presque neuf ans, je me demande toujours pourquoi.
– Neuf ans... c'est super long quand on y pense.
– C'est clair. »
Je recrachai ma dernière taffe et laissai tomber mon mégot au sol avant de l'écraser.
« Taetae ?
– Mmh ? murmura-t-il.
– Je t'aime. »
Il se figea avant de pouffer nerveusement.
« C'est le vin blanc qui t'est monté à la tête ? rigola-t-il.
– Non. J'avais juste envie de te le dire. »
Il raffermit sa prise doucement sur moi et soupira près de mon oreille.
« Merci.
– De rien. »
Son rire chatouilla une nouvelle fois mon tympan, puis il me lâcha et passa sa main dans mes cheveux, ce qui troubla mon cœur. Comme avant.
« Je t'aime aussi.
– Je le sais. Dommage que je n'aie toujours pas réussi à atteindre la première place. J'aimerais tellement lui faire ravaler sa fierté, souris-je en me tournant pour être face à lui.
– J'adorerais voir ça.
– C'est vrai ? Attends un peu alors, je vais m'y mettre sérieusement. »
Ses yeux se plissèrent par amusement et je posai mes mains sur le col de sa veste noire. Même si j'avais voulu faire tomber Taehyung amoureux de moi, je savais que je n'aurais pas réussi. L'amour qu'il me portait, tout comme celui que je lui portais, n'était pas d'ordre amoureux, ce n'était pas l'amour qui incitait un homme à demander une femme en mariage, celui qui poussait à vouloir fonder une famille, celui sans lequel on ne pouvait pas vivre. C'était un amour platonique, une amitié plus que fusionnelle dont j'avais besoin, et où j'essayais de me persuader que lui aussi.
« Tu sors demain soir ? me demanda-t-il.
– Oui. Je vais sortir avec Sarah dans l'après midi, et on retrouve Morvan et toute la bande le soir. Grosse soirée, à priori.
– D'accord.
– Pourquoi ?
– Pour savoir.
– Tu voulais m'inviter pour un diner romantique à bord d'un bateau-mouche ?
– Sans le bateau, rigola-t-il.
– Il faut que je regarde mon agenda, mais je devrais pouvoir te trouver un créneau de libre.
– Trop d'honneur.
– Non en vrai, mes petites soirées se programment souvent à la dernière minute. Si tu veux qu'on en passe une ensemble, tu me dis, y a pas de soucis.
– Mouais.
– Promis ! m'exclamai-je. C'est juste que ces derniers mois, j'ai pas pensé au fait que tu pouvais te sentir abandonné... je suis désolé.
– Abandonné... non mais toi... »
Il rigola à nouveau doucement et je tirai sur le col de sa veste pour coller mes lèvres contre les siennes.
« Arrête de faire ça, grogna-t-il après quelques secondes de silence.
– Je te ferai remarquer que tu es le premier à m'avoir embrassé, m'éloignai-je en joignant mes mains dans mon dos.
– C'était différent, bougonna-t-il.
– M'en fous. Et puis, avec un peu de chance, tu finiras par te rendre compte que tu m'aimes plus que ton Granola.
– L'espoir fait vivre.
– T'es vraiment un connard, j'hallucine. »
Je glissai ma main dans mon pantalon et en ressortis mon téléphone. Il n'était pas loin de vingt-trois heures.
« Bon, je vais y aller, moi, je commence à huit heures.
– Je vais rentrer aussi, Kook m'attend.
– Je dormirai seul alors. Tant pis pour toi.
– On n'aura qu'à se faire ta soirée pyjama la semaine prochaine, rigola-t-il. Allez viens, rentrons.
– Oui. »
Une soirée pyjama avec Taehyung. Se mettre en mode off, bouffer de la merde devant un film débile, rigoler à en perdre la voix et s'endormir l'un contre l'autre. Quel merveilleux concept.
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