#13.2 After - Renouveau
Bonsoir bonsoir !
Voici la dernière partie de cet After "Renouveau". Je ne vais pas trop parler du contenu et vous laisser vous faire votre avis en le lisant. Mais c'est un chapitre que j'aime bien personnellement.
Mes personnages se sont beaucoup tournés et retournés, alors pardonnez-moi s'il y a des incohérences dans leurs positions à des moments, j'en peux plus (aucun sous-entendu ici, bande de dépravés). J'ai rajouté plus de 1200 mots pendant ma correction donc j'ai pas eu la foi de rechecker tout ça x')
Je retourne sur Paris pour une semaine comme j'ai pu le dire dans ma dernière update, mais même si j'aurai mon netbook avec moi, je ne peux pas promettre de poster quoi que ce soit avant mon retour. D'autant plus que je ne serai pas chez moi donc le soir, je ne vais pas faire chier, et la journée je ne pense pas rester au lit, même si ce n'est pas l'envie qui m'en manquera haha
J'avais des tas de trucs à dire, mais j'ai oublié, comme d'hab.
Autrement, je profite de cette update pour vous parler d'un projet auquel je participe avec plusieurs autres auteurs sur Wattpad. J'en parlerai plus précisément sur mon mur dans quelques temps, ou dans un chap sur mon rantbook, mais il s'agit d'un calendrier de l'avent, écrit donc en collaboration avec 14 autres auteurs, sous la "direction" de charliegyr. Comprenant un OS par jour, écrit sur la base d'un fanart, ce calendrier sera hébergé sur le compte de Lyuushi. Vous pouvez déjà trouver de plus amples informations sur son compte ^^
Je vous laisse ici, vu que je n'ai plus rien qui me vient en mémoire... Alzheimer, ça craint, je vous le dis.
Bonne Léocture ! ♥
~~+~~
La journée était passée rapidement. Taehyung n'avait rien dit en voyant mon air fatigué lorsque j'étais arrivé le matin, et il était parti il y a deux heures. C'était la fin de la journée, la fin de la semaine, j'avais hâte de partir. Et de m'amuser un peu, juste avant. Juste quelques heures. Et je n'avais pas oublié que l'ex de Jungkook devait venir me chercher. Après réflexion, je me demandais pourquoi je l'avais à moitié branché la veille, même pour avoir une excuse ou une façon de faire chier mon pire rival.
Verrouillant la porte arrière, je me séparai rapidement de mes collègues, et en repassant devant l'entrée de la librairie, j'aperçus rapidement la silhouette d'Alexis qui m'attendait. Je m'approchai de lui en silence et il releva finalement les yeux sur moi en me sentant approcher.
« Salut. Je n'étais pas vraiment sûr que tu viennes.
– Bonsoir, me répondit-il. Je dois te payer un verre et je ne manque jamais à ma parole.
– Quand même... Et désolé, j'ai un peu de retard.
– Je viens d'arriver, me sourit-il, ne t'en fais pas.
– Tu choisis le bar ?
– Faisons-ça. »
Il partit alors sur la droite et je le suivis en silence jusqu'au métro. Le trajet ne fut heureusement pas très long, car quelques minutes de plus et je me serais enfui. Je ne le connaissais pas, je n'avais rien à lui dire, et même si en général les sujets de conversation me venaient plutôt facilement, je restais perplexe devant son invitation. Lorsqu'il se leva, je l'imitai et descendis du métro. Je regardai alors autour de moi, et quand je remarquai où nous étions, un petit rire m'échappa.
« Le marais, t'es sérieux ?
– Ce n'est plus ce que c'était, tu sais. Mais il y a un bar que j'aime beaucoup.
– Mmh. Ça reste le quartier gay de Paris.
– Dans les mentalités, c'est tout. Tu verrais tout ce qu'il y a maintenant, ça n'a plus rien d'un quartier gay à des endroits.
– Ah oui ?
– Oui. Les boutiques de luxes ont envahi les rues. C'est triste. »
Je le suivis, surpris, et en sortant de la station de métro, j'observai autour de moi tout en continuant de lui emboîter le pas. Il n'avait pas tort, ça ressemblait presque à n'importe quel quartier de Paris...
« Pourquoi c'est comme ça maintenant ?
– Le prix de l'immobilier continu d'augmenter, donc c'est dur de garder son fond de commerce, haussa-t-il les épaules. Tiens, tu connais la librairie Les Mots à la Bouche ?
– Non. C'est amusant comme nom, souris-je.
– C'est juste là, regarde. Le proprio est super sympa, il la tient depuis des années. Mais il commence à se faire vieux et c'est difficile de trouver un repreneur. Elle va sans doute finir par fermer.
– C'est vrai ?
– Malheureusement.
– Oh non... c'est dommage... »
Mes yeux sur la façade, j'accélérai le pas et me posai devant la vitrine. Il y avait des livres qu'on ne trouvait pas dans ma librairie, et de nombreux calendriers aux couvertures assez suggestives.
« Ça te plait ? me demanda-t-il avec une pointe d'amusement dans la voix.
– Mmh. C'est original. C'est spécialisé LGBT ?
– Oui. »
Je continuai d'observer, puis me retournai vers lui qui m'observait en silence.
« J'ai compris.
– Quoi donc ?
– En fait cette histoire de verre, c'était juste pour m'amener ici et me pousser à racheter cette librairie, avoue.
– Absolument pas, rigola-t-il, c'est un pur hasard, j'y ai pensé en arrivant devant !
– Mais bien sûr, dis-je en plissant les yeux.
– Promis !
– Mouais. Ça a l'air petit en tout cas.
– Il est certain que ça change de la tienne.
– Mmh. Bon, partons d'ici, j'ai soif.
– Allons-y. »
Il repartit alors et je le suivis en glissant mes mains dans mes poches. Nous repartîmes ensuite sur notre droite avant de nous enfoncer dans une petite rue où pas mal de monde était agglutiné dehors.
« Suis-moi de près si tu ne veux pas me perdre.
– Tu veux que je te prenne par la main pendant que j'y suis ?
– Je n'en demandais pas tant. »
Son rire se perdit dans l'effervescence qui nous entourait au fur et à mesure que nous nous enfoncions dans la petite foule. Je continuai de le suivre et nous finîmes par arriver dans un petit bar où la clientèle était visiblement plus présente dehors qu'à l'intérieur malgré les températures, mais je n'allais pas m'en plaindre.
« Salut Alex !
– Salut Adrien, répondit ce dernier.
– Tu nous amènes un petit nouveau ? rigola le barman en me regardant de la tête aux pieds.
– C'est un ami.
– Je m'appelle Léo, me présentai-je, même si je me doutais qu'il aurait oublié mon nom dans deux minutes.
– Enchanté. Je te sers quoi ?
– Peu importe, c'est lui qui paie, souris-je en me hissant sur l'un des tabourets.
– Tu aimes la bière ?
– Évidemment. Mais tu ne te foules pas trop dis-moi.
– Monsieur souhaiterait-il quelque chose d'un peu plus à la hauteur de son rang ? ricana-t-il.
– Vous faites des cocktails ? demandai-je au barman.
– Bien sûr.
– Alors un punch s'il vous plait, commandai-je en me déshabillant.
– Je te fais ça tout de suite. Et toi ?
– Fais-moi la même chose.
– Parfait. »
Je posai alors mes coudes sur le bar, puis mon menton sur mes mains et j'observai mon voisin attentivement qui se débarrassait également de son manteau. Il le remarqua et s'accouda au bar tout en se tournant vers moi.
« Oui ?
– En vrai, cette histoire que tu me dois un bubble tea ou un verre, c'est pour me parler de Jungkook, non ?
– Pas du tout, où tu vas chercher ça ? haussa-t-il un sourcil.
– On ne se connait pas, un type normal aurait oublié une phrase aussi bateau que ça s'il n'y avait pas d'arrière-pensée.
– Si arrière-pensée il y avait, pourquoi serait-elle à propos de lui ?
– Parce que c'est l'élément qui se trouve entre nous deux ?
– Je n'ai pas le droit d'éprouver de l'intérêt pour toi ?
– Tu... »
Je fronçai soudain les sourcils en comprenant ce qu'il venait vraiment de dire.
« De l'intérêt pour moi ?
– Oui. »
Pardon ? Le barman posa enfin les verres devant nous mais je ne quittai pas Alexis des yeux. Il voulait me brancher, là, vous croyez ? Ses lèvres s'étirèrent alors et il tendit son verre vers le mien pour trinquer doucement.
« Je te fais marcher. Tu es vraiment pas mal, mais j'ai des vues sur quelqu'un d'autre. Et puis, je ne me permettrais pas de draguer un mec en couple. À la tienne. »
Je descendis alors mes yeux sur mon verre et je le saisis avant de le lever légèrement et de le porter à mes lèvres. Je le reposai après avoir avalé une gorgée, et je me tournai vers le barman qui pianotait sur son téléphone en attendant les prochaines commandes.
« Il est excellent !
– C'est vrai !? releva-t-il la tête vers moi.
– Oui. Parfait ! dis-je en lui tendant mon pouce.
– Merci !
– De rien. »
Je lui souris et reposai mes yeux sur Alexis.
« Alors, raconte-moi, tu fais toujours ton truc super compliqué, là ?
– Non, je suis designer maintenant.
– Oh, tu dessines des tables et des chaises tordues que tu vends à prix d'or aux riches ?
– Ça m'arrive, oui, rigola-t-il.
– C'est cool...
– Oui, je suis plutôt satisfait de ma vie actuellement. »
Ses yeux se perdirent sur le mur devant nous tandis qu'il but une gorgée de son punch.
« Bon, et toi ?
– Toujours pareil. Toujours libraire comme tu as pu le voir.
– Tu ne t'en lasses pas ?
– Non. Ça a été assez compliqué il y a quelques mois, mais tout s'est arrangé.
– Tant mieux alors.
– Oui... »
Je plongeai mes yeux dans mon verre avant de le porter à mes lèvres. L'odeur commençait déjà à me faire tourner la tête alors il n'allait pas falloir que j'abuse trop ce soir, même si demain je pouvais dormir jusqu'à seize heures si nécessaire.
« Et Jungkook ?
– Quoi, "Jungkook" ? me demanda-t-il alors.
– Vous vous voyez toujours en secret ?
– De quoi tu me parles ?
– Quand on s'est croisés l'année dernière, j'ai le souvenir de m'être légèrement fait menacer lorsque je lui ai demandé si Taehyung était au courant que vous étiez toujours en contact.
– Il le sait, il n'est pas très fan de savoir qu'on passe quelques fois plusieurs heures ensemble, mais il lui fait confiance. De toute façon, c'est du passé, et ce n'est pas comme si Kook pouvait le tromper, il tient beaucoup trop à lui.
– Ça ne veut rien dire, vu que c'est quelque chose qu'il a déjà fait. »
Son visage changea et je me rendis aussitôt compte que j'avais fait une connerie.
« Excuse-moi, c'est sorti tout seul, j'aurais pas dû dire ça.
– C'est bon. C'est la vérité après tout.
– Il ne l'aurait jamais fait si ça n'avait pas été Taehyung...
– Je le sais, ne t'en fais pas. La relation qu'il y avait entre ces deux-là était trop étrange et trop forte pour que celle de Jungkook et moi puisse survivre. J'aurais été prêt à tout accepter pour lui, mais là, c'était... spécial je dirais, dans le sens où c'était une ancienne histoire qu'ils n'avaient pas vraiment terminée tous les deux.
– Comment tu fais pour en parler aussi sagement ? m'étonnai-je.
– Je sais qu'il m'aimait réellement et profondément, et qu'il a longtemps lutté pour moi. C'est en pensant de cette façon que j'ai réussi à le laisser partir et à passer à autre chose.
– Je vois... »
Je fis tourner mon verre entre mes doigts lentement et il reprit.
« Pour en revenir au sujet de base, ces deux-là sont vraiment spéciaux. Donc oui, Taehyung le sait, alors je ne vois pas pourquoi Jungkook t'aurait menacé de quoi que ce soit.
– Faudra lui demander alors. Parce qu'il l'avait fait, et il avait été violent dans ses paroles.
– Ça, c'est parce que c'était toi, rigola-t-il.
– C'est fort possible, rigolai-je à mon tour. Enfin bref. »
Je portai à nouveau mon verre à mes lèvres et j'avalai une gorgée doucement.
« Et du coup, ce quelqu'un en vue ?
– Tu es curieux dis-moi.
– C'est toi qui as lâché l'info !
– C'est vrai. Je ne pense pas que ça puisse marcher malheureusement, haussa-t-il les épaules.
– Pourquoi donc ?
– Tu te souviens de Dimitri ?
– Dimitri ?
– Oui, le blond qui était à côté de toi hier.
– Aaaaaaah, lui... et alors ?
– Il n'a pas flirté un peu avec toi ?
– Juste un petit peu. Mais je l'ai cherché aussi.
– Bah voilà. Il flirte avec tout le monde, il est très à l'aise avec sa sexualité, mais à ma connaissance, les hommes ne l'intéressent pas.
– Tu lui as posé la question ?
– Pas encore, je ne le connais que depuis quelques semaines, c'est un ami de Xiaolin. Mais je lui ai envoyé des signaux, s'il pouvait être intéressé, il les aurait captés.
– Je vois.
– Mmh. D'ailleurs, tu dis que tu l'as cherché, mais ton mec s'en fout ? Je veux bien que pas mal d'homos soient très libres mais vu comme tout le monde semble te tourner autour, je suis surpris.
– Attends, attends, attends. De quoi tu parles ? »
Il fronça les sourcils et se retourna pour être face à moi.
« De toi. Je me suis trompé ?
– Mmh, mon dernier couple remonte à décembre. Je me suis fait larguer par le type avec qui j'étais quand on s'est croisés il y a un an. Jungkook ne t'en a pas parlé ?
– Pourquoi il m'en aurait parlé ? Il me parle beaucoup de toi mais il ne se serait jamais permis de me raconter ta vie privée, même si elle empiète sur la sienne. Je suis désolé pour toi du coup.
– C'est bon, j'ai réussi à faire mon deuil même si ça a été éprouvant. Mais après, pourquoi tout le monde me tournerait autour ?
– Je tiens ça de Kook par contre, rigola-t-il. Il me dit que dès que vous allez quelque part ensemble, il n'y en a plus que pour toi.
– C'est de la jalousie, ça. J'y peux rien si je suis plus beau. »
Il sourit davantage en expirant par le nez et liquida son verre d'une traite.
« Ceci dit, je m'excuserai auprès de lui pour avoir pensé qu'il caftait tout. C'est un homme bien, des fois.
– Oui... »
J'observai son regard nostalgique pendant quelques secondes, puis soupirai avant de noyer mes yeux dans mon verre une fois de plus.
« C'était la première fois que je sortais avec un homme, tu sais. Mais notre relation était compliquée. On a été ensemble deux ans, mais on n'a pas couché une seule fois ensemble. »
Son regard revint sur moi et je sentis sa surprise sans même le regarder.
« Je te jure. C'est à cause de ça qu'on s'est séparés. Je n'en pouvais plus physiquement, et ses refus constants, sans explications, commençaient à m'épuiser psychologiquement aussi. Je crois que si on avait été ensemble une semaine de plus, que j'aurais fini par vraiment faire une dépression.
– Tu as bien fait de t'en séparer alors... enfin, si la décision de vous séparer venait de lui comme tu l'as dit tout à l'heure, c'était une bonne chose pour toi. Quand tu sens que psychologiquement tu commences à être épuisé par ton partenaire, c'est jamais bon signe. »
J'hochai la tête doucement puis vidai mon verre à mon tour.
« Avant lui, je passais mes weekends dans les bars à boire avec mes potes, et à coucher à droite et à gauche. T'as même pas idée comme je revis maintenant.
– Tu es sûr que c'est vraiment un mode de vie plus sain ? rigola-t-il.
– Financièrement non, c'est certain, mais pour mon moral si. Ça me fait du bien, j'en avais besoin, que ça soit psychologiquement ou physiquement.
– Je te comprends. »
Il glissa ses mains dans ses poches et sortit son paquet de tabac.
« Je vais aller fumer. Tu viens avec moi ?
– Oui. Je vais m'en rouler une.
– Nickel. »
Nous roulâmes nos cigarettes respectives puis nous nous levâmes de nos chaises. Il prévint le barman qu'on revenait, et nous sortîmes après nous être rhabillés. Nous nous éloignâmes un peu de l'entrée où une dizaine de personnes étaient encore agglutinées, et nous sortîmes nos briquets pour allumer nos clopes tranquillement.
« Mais du coup, si ce n'est ni Jungkook, ni mon cul, pourquoi tu as tenu à m'offrir ce verre ? souris-je à nouveau.
– Tu ne lâches pas l'affaire, toi.
– Non, jamais.
– J'avoue qu'il y a un peu de tout, que ce soit de la curiosité pour Jungkook ou pour toi.
– Je le savais.
– Mais pas d'arrière-pensée, je te le promets !
– Et du coup-
– Oh ! Salut ma poule ! »
J'ouvris alors de gros yeux en tournant la tête vers la personne qui venait de s'approcher d'Alexis.
« Sam ! Tu vas bien ?
– Oui mon chéri, et toi ? Ça fait longtemps qu'on ne s'est pas vus !
– Désolé, beaucoup de boulot dernièrement.
– Je comprends, ne te surmène pas trop, hein ! »
Je sentis les yeux de ce ou cette Sam se poser sur moi et je manquai d'avaler ma fumée de travers, si tant est que cela puisse être possible.
« Tu es mignon comme un cœur, mon poussin. Tu t'appelles comment ?
– Léo, réussis-je à prononcer tout en me retenant difficilement de tousser.
– Tu ne devrais pas fumer mon ange, c'est mauvais pour la santé. Alex, tu devrais prendre plus soin de tes compagnons.
– Mais je suis pas... »
Ses yeux se reposèrent sur moi et je déglutis difficilement. Il ou elle me foutait la frousse. Alexis rigola alors fortement et tapa sur mon épaule.
« Ce n'est pas mon mec mais je te remercie du conseil. Et puis, j'imagine qu'il est bien assez grand pour décider quoi faire de sa santé !
– Tu sais, reprit-il ou reprit-elle en me regardant à nouveau, ce n'est pas parce que tout le monde fume sur le campus pour se donner un style que tu dois faire pareil.
– J'ai quitté la fac il y a de nombreuses années mais je vous remercie de vous inquiéter pour moi, ricanai-je pour cacher mon malaise.
– Ah oui ?
– Oui, je travaille en librairie depuis bientôt dix ans.
– Oh, j'adore les livres ! Tu travailles où ?
– Euh... librairie le Baillaire.
– J'irai te dire bonjour dans les jours qui viennent alors ! Je vous laisse, je dois aller retrouver un dieu ce soir haha. Bonne soirée mes amours, protégez-vous bien ! »
Il ou elle s'approcha de moi pour passer son bras autour de mes épaules et m'embrasser sur les deux joues bruyamment, puis il ou elle fit de même avec Alexis avant de s'éloigner. Ce dernier reposa alors ses yeux sur moi et rigola fortement tout en recrachant sa fumée.
« Quoi ?
– Respire, elle ne va pas te manger.
– Elle ?
– Oui. Samantha.
– Je me posais la question mais je n'ai pas osé demander, avouai-je en tirant sur ma cigarette.
– T'as pas à hésiter, tu sais, personne ne s'en outrera ici.
– Même, je suis toujours un peu mal à l'aise quand on me saute dessus, et encore plus quand je me retrouve bête à ne pas savoir comment m'adresser à cette personne.
– C'est la première fois que tu tombes sur un trans ?
– La première fois que j'en ai un qui me saute dessus et m'appelle "mon poussin". En plus de me prendre pour un étudiant. »
Il ricana à nouveau puis tira sur sa cigarette avant de l'écraser contre le mur tout en gardant le mégot entre ses doigts.
« Je te paie un deuxième verre ? me demanda-t-il.
– Avec plaisir. Qui dirait non à un verre gratuit ? »
Il me sourit et je terminai de fumer ma cigarette avant de le suivre. Nous déposâmes nos mégots dans un cendrier à l'entrée avant de retourner nous asseoir. L'intérieur était plus rempli que dix minutes avant, mais nos places étaient toujours libres. Le barman vint vers nous pour nous demander ce que nous voulions. Alexis lui commanda la même chose, haussant un peu la voix à cause de la musique plus forte que quelques minutes auparavant, et je sentis soudain une main se poser sur le mini dossier de ma chaise, puis un corps se pencher dans mon dos.
« Oh, Alexis ! »
Ce dernier tourna la tête dans ma direction et regarda dans mon dos, avant que mon voisin de droite descende de sa chaise pour se jeter sur mon acolyte du soir.
« Putain ça fait un bail ! Je te croyais mort !
– La vie active, Ethan, rigola Alexis. Tu comprendras ça le jour où tu daigneras quitter la fac.
– Oh ça va, un second master ne fera de mal à personne !
– Mais travailler c'est bien aussi ! »
Je les laissai discuter, me sentant soudain de trop, et je tournai la tête sur ma droite. Cependant, je manquai d'avoir une attaque en reconnaissant Élodie, qui bossait avec moi et qui s'occupait du rayon pratique. Je voulus me cacher mais elle tourna le visage vers moi et nos yeux se croisèrent.
« Léo !? s'étonna-t-elle. Qu'est-ce que tu fais là ?
– Un ami devait me payer un verre... répondis-je difficilement. Il semble être accaparé par le tien. »
Je me sentis alors devenir livide. Comment Alexis l'avait-il appelé ?
« Ah, oui. Désolée qu'il te gâche ta soirée. C'est mon meilleur ami, il est un peu sans gêne des fois. Ethan, ramène ton cul, tu ne vois pas que tu déranges ? »
Ce dernier se retourna alors vers elle, tandis que mes yeux se perdirent sur le bois abimé du bar.
« Arrête de faire ta jalouse, Élo, je dis juste bonjour !
– Tu empêches mon ami de discuter avec le sien et je me retrouve à boire toute seule.
– Bois avec ton ami ! s'exclama-t-il en revenant derrière moi. Désolé, j'ai été impoli. Je m'appelle Ethan.
– Léo. »
Je relevai la tête vers lui et son expression changea.
« Wow.
– Je sais, tu me l'as déjà dit.
– Non mais je... qu'est-ce que tu fous là ?
– Vous vous connaissez ? demanda alors ma collègue.
– Oui, on s'était croisés au bar après que je sois venu te chercher à la librairie il y a quelques mois, répondit-il. On avait un peu discuté.
– C'est ça. »
Le barman posa soudain mon verre et celui d'Alexis devant nous, et nous le remerciâmes. Ethan reprit sa place deux minutes plus tard après avoir lâché mon voisin de gauche, et je pris mon verre pour le diriger vers ce dernier.
« Bon, à la tienne !
– À la tienne, répéta-t-il. Désolé, il parle beaucoup.
– Je t'entends tu sais ! fit Ethan à ma droite.
– Occupe toi d'Élodie plutôt que d'écouter les conversations des autres, gamin malpoli !
– Le gamin t'emmerde !
– Arrête ! rigola ma collègue.
– Mais quoi !? »
Je trinquai finalement doucement avec Alexis et nous entamâmes notre second punch. Nous continuâmes de discuter doucement, notamment de ma relation avec Jungkook qu'il trouvait vraiment amusante, de mon rapport aux hommes qu'il trouvait intéressant, et de temps en temps, quand j'arrivais à en placer une, je lui posais des questions sur son travail et également sur sa relation avec Jungkook qui me semblait toujours étrange.
Une bonne heure passa quand l'écran de son téléphone s'alluma. L'objet posé à côté de son verre sur le bar, je ne manquai pas le nom de Jungkook qui s'affichait. Pourquoi il l'appelait à cette heure-là, un samedi soir ?
« Excuse-moi, je dois répondre.
– Je t'en prie. Je recommande la même chose ?
– Vas-y. »
Il se leva, enfila son manteau et se fraya un chemin jusqu'à l'extérieur. Je fis donc signe au barman de nous resservir un punch bien serré comme le précédent, et j'expirai bruyamment avant de cacher mon visage dans mes bras. Quelques minutes passèrent quand je sentis quelque chose de froid effleurer mon bras droit, et une odeur de tabac embaumer mes narines. Ethan venait de revenir de sa pause clope. Il se commanda un nouveau cocktail, puis je sentis son doigt taper doucement sur mon épaule.
« Je vais très bien, ne t'en fais pas, grognai-je.
– Tu me rassures, j'ai cru que tu t'étais endormi. »
Je me redressai et m'étirai avant de reposer mes yeux sur lui. Je regardai alors à sa droite mais Élodie n'était plus là.
« Elle est où ?
– Elle est rentrée avec une amie. J'ai voulu les accompagner mais elles n'ont pas voulu. J'espère que tout ira bien.
– Il n'y a pas de raison.
– Même, je n'aime pas quand elles sont toutes seules.
– Il fallait t'imposer alors.
– Elle m'aurait encastré la tête dans le mur. »
Je pouffai alors en imaginant la scène, et il se retourna vers moi.
« Je te jure. Ne la prends pas pour une nana douce et gentille comme elle peut le montrer au boulot. Elle est brute de décoffrage et c'est une camionneuse en réalité.
– Tu déconnes.
– Je t'assure. »
Le barman posa mon verre et celui d'Alexis devant moi, puis s'attela à préparer le cocktail d'Ethan.
« Je t'ai pas revu après la dernière fois.
– Tu n'es pas repassé par la librairie alors forcément...
– Et tu n'es pas revenu au bar.
– Non. »
Je le sentis m'observer alors je tournai à nouveau mon visage vers lui.
« Oui ?
– Je... »
Il détourna les yeux une seconde avant de les replonger dans les miens.
« En réalité, j'ai longtemps hésité à revenir à la librairie.
– Pourquoi ça ? haussai-je un sourcil.
– Je voulais m'excuser. C'est vrai que j'aurais dû commencer par te poser la question avant de t'embrasser mais j'ai... s'interrompit-il avant de faire bouger son piercing de sa langue. J'aurais compris que tu m'en foutes une. J'espère que ça a été. »
Je serrai les dents en repensant à la réaction qu'avait eue Yoongi à mon retour. Et il s'en aperçut de suite.
« Je suis désolé.
– Non c'est bon t'inquiète. Ça s'est arrangé par la suite.
– Bon, tu me rassures alors. »
Ça s'était arrangé... temporairement, oui. Mais ça n'avait plus d'importance. On s'était séparés, il était reparti en Corée, et moi j'avais essayé de continuer ma vie sans lui. Et je m'en sortais plutôt bien.
« Mais bon. Au moins, je n'ai plus personne qui m'attend maintenant.
– Plus personne ?
– Non. Et je ne suis venu qu'avec Alexis. Enfin, vu qu'il a l'air d'avoir disparu, il semble que je sois seul désormais. Mais je ne m'en plains pas. »
Il resta silencieux et j'aperçus ses doigts taper nerveusement sur le bois.
« Bon, c'est le plus important. Tu le connais comment d'ailleurs ? Le monde est petit.
– C'est l'ex du mec de mon patron.
– D'accord. Je ne le connais que depuis trois ans donc je ne vois pas de qui tu parles, mais d'accord. »
Je lui souris avec amusement quand le barman posa son verre devant lui. Je pris donc mon punch et le tendis vers lui en voyant qu'Alexis ne semblait toujours pas prêt de revenir. Qu'est-ce qu'ils foutaient, tous les deux ?
« Bon. Et bien trinquons.
– Si tu veux, sourit-il. À la tienne.
– À la tienne. »
Nous trinquâmes et avalâmes quelques gorgées en nous regardant. Je reposai doucement mon verre sur le bois du comptoir avant de tourner à nouveau mes yeux vers lui, quand je vis qu'il m'observait toujours.
« Qu'est-ce qu'il y a ? lui demandai-je.
– Tu as croisé Sam, toi. Non ?
– Comment tu le sais ? »
Il rigola et tendit sa main gauche vers moi. Je ne réagis pas et son pouce vint frotter doucement ma joue.
« Tu as du rouge à lèvres. »
J'écarquillai les yeux et me reculai avant de frotter mes deux joues simultanément. S'il avait vu ça avec la pénombre, c'est que n'importe qui avait pu le remarquer avant. L'affiche.
« Ne frotte pas trop, tu vas te faire mal, me dit-il en reprenant son verre pour avaler une gorgée.
– Pas grave. Je préfère ça qu'avoir l'air ridicule. »
Un petit rire se perdit dans la musique bien trop forte alors qu'il reposa son verre sur le bois. Il se tourna vers moi entièrement et saisit mes poignets pour me faire cesser. Il m'observa, les sourcils légèrement froncés, et me lâcha pour saisir mon menton et incliner doucement mon visage.
« T'en as plus que sur la joue droite. Je te l'enlève attends. »
Il me lâcha, se redressa pour passer le haut de son corps par-dessus le bar, et il se rassit avec une serviette en papier dans les mains. Il sembla chercher quelque chose pendant quelques secondes, puis finit par prendre mon verre et verser quelques gouttes de rhum sur le papier. Il me refit alors face et je me tendis quand il voulut poser ça sur mon visage.
« Détends-toi. J'aurais bien léché mon pouce pour enlever ça, comme l'aurait fait ma mère, mais je n'ai pas spécialement envie de me prendre une droite ce soir.
– C'est une sage décision. »
Il me sourit avec amusement et frotta doucement ma joue pour retirer le reste du maquillage.
« Voilà. T'es tout beau maintenant.
– Je suis toujours beau.
– C'est vrai. »
Je déglutis difficilement tandis qu'il s'éloigna de moi. Il posa la serviette à côté de son verre après l'avoir doucement pliée, et il s'étira.
« J'suis mort.
– Dure journée ?
– Ouai, j'ai bossé sur mon mémoire. C'est casse-couilles. Puis je dois trouver un stage mais j'ai la flemme.
– Tu es en quoi ?
– En M2 littérature.
– Tu peux faire un stage en librairie ?
– Oui. Pourquoi ? »
Je ne répondis pas et attendis qu'il comprenne. Après quelques secondes, il ramena ses yeux sur moi avec un sourire en coin.
« Dois-je comprendre que tu pourrais me faire rentrer dans ta librairie si je ne trouve rien ?
– Je pense que ça devrait être faisable. Tu as déjà bossé dans le secteur ?
– Jamais.
– Tu as quel âge ?
– Vingt-cinq ans.
– Tu aimes les livres ?
– Oui.
– Bon. Faudrait que j'en parle à mon patron. Mais il m'adore alors il ne me refuse pas grand-chose.
– J'imagine qu'il n'y a pas grand monde qui peut te refuser grand-chose, souffla-t-il.
– Mmh ?
– Rien. »
Il sourit davantage et fit tourner son verre. Ses glaçons tintèrent sûrement mais je ne l'entendis pas à cause du bruit ambiant.
« Si vraiment je suis dans la merde, je viendrai te voir alors. Je supplierai ton patron de me prendre en stage.
– Ça serait amusant que je sois ton maître de stage.
– Tu pourrais ? Tu as quel poste exactement ?
– Je suis le gérant, pour faire simple.
– Sérieux ? Mais t'as assez d'expérience ?
– Je suis juste très bon.
– Ça ne répond pas à ma question, me sourit-il. T'as quel âge en fait ?
– Tu me donnes quel âge, toi ? »
Il plissa doucement ses yeux et se retourna à nouveau pour être face à moi.
« Je t'aurais bien donné mon âge mais ça doit quand même faire un moment que tu bosses, sinon tu n'aurais pas un poste aussi élevé, même en usant de tes charmes, sourit-il. Vingt-sept ? »
Un sourire en coin se dessina sur mon visage et je croisai mes bras sur le bar en penchant doucement la tête en avant. J'aimerais avoir vingt-sept ans, ouai.
« C'est pas ça ?
– Je ne te le dirai pas.
– Mais allez !
– Non.
– T'en as pas plus de trente en tout cas.
– C'est ça, souris-je en prenant mon verre et en le portant à ma bouche.
– Je finirai par trouver ! »
Même s'il trouvait, je ne lui dirais pas. Je reposai mon verre presque vide devant moi, et tournai la tête sur ma gauche. Mais il foutait quoi, Alexis ?
« Je reviens.
– Ok. »
Je descendis de mon tabouret et partis vers la sortie. Je ramenai mes bras contre ma poitrine et franchis la porte tout en le cherchant des yeux. Je finis par le retrouver, entouré de plusieurs personnes, fumant et rigolant comme si je n'existais pas. Bon. Je fis alors demi-tour, passai aux toilettes pendant que j'étais debout, et je revins prendre ma place. Je terminai mon verre et pris celui d'Alexis que je commençai à vider à son tour. Tant pis pour lui. Je sortis mon téléphone de ma poche et vis qu'il était plus de vingt-trois heures. Je n'allais pas l'attendre éternellement. Sentant alors le regard de mon voisin sur moi, je relevai les yeux de mon portable et les posai sur lui.
« Oui ?
– J'aime vraiment tes yeux », me répondit-il du tac-au-tac.
Je pouffai sous la surprise et la nervosité naissante, puis je sentis mes joues chauffer désagréablement.
« Tu ne peux pas les voir correctement avec l'éclairage, là.
– C'est vrai, mais je m'en souviens, me dit-il tout en continuant d'observer mes iris. Et même avec ces lumières colorées, je suis fasciné par leur clarté. Et par leur pureté.
– Leur pureté ?
– Oui. »
Ses yeux valsaient entre les miens et j'allais finir par avoir le tournis s'il n'arrêtait pas. Il sourit alors et ses lèvres s'étirèrent pour dévoiler ses dents blanches et parfaitement alignées.
« Je vais arrêter les compliments.
– Et pourquoi donc ?
– Parce que ça te fait plaisir visiblement. Mais ça te gêne aussi.
– D'où tu vois ça ?
– Dans tes yeux. Personne ne t'a dit qu'on pouvait lire en toi rien qu'à les observer ? »
Je déglutis difficilement. On m'avait déjà dit que je n'arrivais pas à mentir parce qu'ils me trahissaient. Mais il fallait bien me connaître pour s'en rendre compte en général, ce n'était pas le premier venu qui pouvait s'en apercevoir.
« Tu peux y lire quoi d'autre ?
– Comment ça ?
– Dans mes yeux. »
Il reposa son verre doucement et plissa légèrement ses paupières.
« Qu'est-ce que tu veux dire ? »
Je me tournai totalement pour être face à lui et je l'observai longuement, tout en m'attardant sur ses yeux clairs, l'anneau à sa lèvre, et le haut de son tatouage qui arrivait en dessous de son oreille gauche.
« Je suis curieux, haussai-je les épaules. Tu peux y lire quoi d'autre ? »
Il se tourna vers moi aussi et plongea ses yeux dans les miens.
« Que tu te fous de moi. Tu as envie de rire.
– Mais encore ? souris-je.
– Que tu es troublé.
– Et ? déglutis-je.
– Et que c'est de ma faute ?
– Peut-être. »
Je vis son piercing bouger, signe qu'il devait réfléchir nerveusement.
« Je...
– Oui ? » demandai-je en penchant légèrement ma tête sur mon épaule.
Il continua de m'observer et je sentis mon cœur accélérer sous ses orbes qui semblaient toujours analyser le moindre signal que les miens pourraient lui envoyer.
« Tu m'as bien dit que cette fois, tu étais seul ? » murmura-t-il.
Je redressai ma tête et descendis mes pupilles sur ses lèvres une microseconde. Mais il ne le rata pas.
« Oui. Totalement seul. »
Sa mâchoire bougea nerveusement, mais il n'esquissa pas un geste dans ma direction. Mon cœur battait fortement et ma respiration s'était accélérée. Ce ne fut que lorsque je posai ma main droite sur sa cuisse qu'il bougea enfin, n'attendant pas une seconde de plus pour plonger sa main gauche dans ma nuque et plaquer ses lèvres contre les miennes. Et cette fois-ci, je n'avais aucune intention de le repousser.
Bạn đang đọc truyện trên: Truyen247.Pro