#12.1 After - Orphée
[Réupdate]
Bonsoir bonsoir !
Et oui, me revoilà mwahahaha.
J'ai failli ne pas poster ce soir, mais j'ai finalement pu me débarrasser de mes sœurs. C'est cool.
J'ai TELLEMENT de trucs à raconter sur la semaine qui vient de s'écouler mon dieu... Si je commence, je ne pourrai jamais m'arrêter ToT
Yoongi m'a ignorée une fois de plus, alors la prochaine fois que je le vois, c'est décidé, je lui pète les deux jambes. Autrement j'ai eu plusieurs eyes contacts, surtout grâce au soundcheck, mais celui qui m'a le plus marquée et qui sera irremplaçable est celui que j'ai eu avec Kook... Ce sale mioche m'a regardée en repartant vers la scène principale pendant PLUSIEURS SECONDES tout en continuant d'avancer. J'ai tellement envie de le frapper aiohiuehgithr
Hoseok mon dieu mais cet homme.......... Et Namjoon je *nosebleed*
Enfin tous... ils sont tous tellement talentueux et tellement canons et tellement omg... Comment j'ai trouvé Min Yoongi ? C'est qui celui-là ? Connais pas.
Kim m'a offert une doll pour mon anniversaire et je fangirle tellement elle est trop choue ToT ♥
Yoongi chat et Yoongi chou (et les deux autres qui sont encore secrets ici héhé) vont avoir un nouveau petit frère ♥
Bref on s'en fout. VIVE LES BUBBLE TEA !
Ce chapitre sera en deux parties. J'espère qu'il vous plaira.
Bonne Léocture ! ♥
~~+~~
Observant la mer en silence, le vent froid frappant mon visage, mon esprit était vide de toute pensée, de toute émotion. J'étais revenu en Bretagne hier, et nous étions le 23 décembre. Finissant ma journée de travail à quinze heures, j'étais directement parti sur Montparnasse avec un simple sac à dos, et j'étais redescendu dans ma région natale. Ce matin, j'étais passé au cimetière et j'avais jeté les fleurs qui étaient foutues. J'avais longuement parlé à ma grand-mère, et j'avais longuement pleuré aussi, recroquevillé sur moi-même, les genoux au sol dans les graviers. Yoongi m'avait quitté. Nous nous aimions toujours, nous aurions pu réessayer, mais il l'avait refusé. Son excuse avait été que c'était pour moi, pour mon bien, parce qu'il ne pourrait jamais me rendre heureux. Mais comment avait-il pu ne pas comprendre que c'était sans lui que je ne pouvais pas être heureux ? Comment pouvait-il penser une seule seconde que je pourrais refaire ma vie sans lui ? Après lui ? Que je le voudrais et surtout que j'y arriverais ? J'avais ensuite passé plusieurs heures chez Gwenaëlle, elle m'avait changé les idées avec ses enfants qui courraient partout, excités d'être en vacances et surtout si proches de Noël. Je voulais d'ailleurs passer cette soirée seul mais elle m'avait obligé à venir chez elle, donc j'avais dû me résoudre à accepter.
Je fis glisser mon écharpe sous mon menton, puis passai ma main dans mon dos pour attraper ce qui me maintenait encore debout, rangé comme avant, dans la poche arrière de mon pantalon. Je retirai une feuille de la petite pochette de carton noir, puis saisis des bruns de tabac que je commençai à rouler, les doigts gelés. J'y plaçai ensuite un filtre avant de passer le bout de ma langue le long de ma feuille pour faire tenir le tout. Je rangeai ensuite tout ça à sa place avant de saisir mon briquet et d'allumer ma cigarette.
J'avais repris ma mauvaise habitude bien trop rapidement et bien trop facilement à mon goût, mais ça me calmait et j'en avais besoin. Je savais que ça ne faisait que masquer ma douleur, qu'elle était toujours là, mais j'en avais besoin. De plus, Bidule était sur le point de partir lui aussi. C'était pour cette raison que mon amie m'avait appelé l'autre midi, c'était pour me prévenir qu'elle l'avait emmené chez le vétérinaire en urgence parce qu'il n'allait pas bien. J'étais épuisé de voir tous ceux que j'aimais s'en aller les uns après les autres. Ma grand-mère était partie, Yoongi était parti avec Perli, Bidule allait s'en aller à son tour, Jimin et Hoseok ne me donnaient plus aucun signe de vie... Si Gwen et Morvan s'en allaient à leur tour, que Seokjin ne m'appelait plus tous les deux jours pour savoir si j'étais toujours en vie... si Taehyung m'abandonnait à son tour, je ne le supporterais pas. C'était aussi paradoxalement pour ça que j'avais fui Paris.
J'écrasai ma cigarette une fois terminée, je remontai mon écharpe sur mon visage, glissai mes mains dans les poches de mon manteau, et je repartis en sens inverse. Arrivé devant la maison, je glissai les clés dans la porte et la poussai. Tout était sombre à l'intérieur. Il y a deux ans, j'étais aussi ici. J'y avais traîné Yoongi, et ma grand-mère nous avait donné sa bénédiction de là où elle était. Il avait décoré le salon pendant que je prenais ma douche après cette journée épuisante, et j'avais réalisé à quel point je l'aimais, et à quel point ma vie allait être dure à vivre chaque jour en pensant à lui, qui à cette époque vivait encore à l'autre bout de la planète. À cette époque, ce que je craignais, c'était que notre couple ne résiste pas aux petites piques que nous avions l'habitude de nous faire à cause de nos mauvais caractères respectifs. J'étais à des lieues de penser que ce qui causerait en réalité notre fin, était mon amour pour lui, mon besoin de lui, mon besoin de plaisir charnel, mon envie de lui. Ce n'était même pas quelque chose qui traversait mon esprit à ce moment-là. Il avait raison en me disant qu'au départ, notre « contrat » ne comprenait pas ce paragraphe-là. C'était vrai, j'en étais bien conscient maintenant, après avoir passé des heures à y réfléchir. Au début, j'avais juste besoin de l'avoir près de moi, une étreinte ou un baiser me suffisait pour me sentir entier, et pour être heureux. Mais j'avais fini par devenir trop gourmand, et de façon totalement inattendue.
J'allumai le lustre de l'entrée pour me déshabiller et je levai les yeux sur l'étage. Je finis par monter les escaliers, et je me dirigeai vers la chambre du fond où je m'étais installé. Je me lavai rapidement une fois à la salle de bain, je me changeai, et je redescendis pour me préparer à manger. Des pâtes, comme habituellement, allaient suffire. Je n'avais pas faim de toute manière. Je commençai à faire bouillir l'eau, ajoutai un peu de sel, et j'allai fermer les volets du salon, laissant seulement ceux de la porte-fenêtre ouverts pour que je puisse aller fumer à la fin de mon maigre repas. Je revins ensuite à la cuisine, attendis encore un peu avant d'ajouter les pâtes, quand j'entendis sonner à la porte. Je jetai un coup d'œil à la pendule et je vis qu'il était près de vingt heures trente. Qui venait ici à cette heure-là ? Je baissai le feu pour ne pas que ça déborde si mon visiteur surprise me tenait la jambe trop longtemps. Qui ça pouvait être ? Un voisin surpris de me voir revenu ici ? Je quittai donc la cuisine et retournai dans l'entrée où j'allumai le lustre. Je m'avançai vers la porte et posai ma main sur la poignée avant de l'ouvrir. Le battant s'effaça donc lentement et je relevai les yeux sur la personne se trouvant désormais en face de moi. Ils s'écarquillèrent presque aussi largement que ma bouche en découvrant l'identité de l'homme se trouvant désormais en face de ma personne.
« Je sais que je te manquais, mais pourquoi faire cette tête, mon ami ? »
Il commença à rire et je restai scotché sous la surprise. Il s'approcha alors de moi, me fit une chaleureuse accolade, puis s'invita chez moi.
« Mais... mais qu'est-ce que tu fais ici ? finis-je par réussir à prononcer en me retournant vers lui.
– Je me suis dit qu'un peu de compagnie te ferait du bien. »
Je refermai la porte, le froid entrant un peu trop dans la maison, et je le suivis. Je n'avais pas besoin de compagnie et je préférais rester seul, mais je n'allais pas le renvoyer illico à Tarente comme un malpropre.
« Alors c'est ça, la fameuse maison, murmura-t-il en regardant autour de lui.
– Oui, répondis-je en m'approchant de lui. Comment t'as su où j'étais ?
– J'ai simplement demandé à Taehyung.
– Mais ici, comment t'as trouvé ?
– Même chose. Il n'a pas hésité une seule seconde à me donner ton adresse. »
Seokjin me sourit affectueusement et je restai de longues secondes à le regarder, ne réalisant pas qu'il venait de débarquer chez moi après tout ce temps. Je ne l'avais pas vu depuis près d'un an. Il recommença à rire en me voyant toujours figé, et il lâcha son sac de voyage au sol pour s'approcher de moi et frotter mes bras de ses deux mains.
« Oh allez, je sais que tu es surpris et tout excité de me voir ici, mais cesse de faire cette tête !
– Nan mais... »
Je ne pus rien prononcer de plus. J'étais vraiment sans mots.
« Eh bien, toi qui parle tout le temps d'habitude... Je suis sûr que... »
Il ne termina pas sa phrase et tourna la tête sur la gauche avant de partir d'un pas précipité vers la cuisine.
« On ne t'a jamais dit de ne pas laisser des trucs sur le feu !? » s'écria-t-il.
Je clignai des yeux et finis par le rejoindre en quelques enjambées.
« Je faisais juste cuire des pâtes...
– Si ça avait plus débordé que ça, le feu se serait éteint mais le gaz aurait continué de sortir. Si tu n'avais pas remarqué l'odeur et allumé une cigarette, tout aurait explosé. »
Je baissai la tête comme un gamin venant de se faire réprimander par sa mère, et je l'écoutai farfouiller dans les placards.
« Comment tu sais ? demandai-je d'une petite voix.
– Quoi donc ? me demanda-t-il en versant visiblement les pâtes dans une passoire.
– Que je fume à nouveau.
– Tu empestes.
– Ah... »
Je gardai la tête basse et il finit par rire doucement.
« Arrête de faire cette tête je t'en prie. Je dis ça pour rire. L'odeur de tabac froid n'est vraiment pas le meilleur parfum du monde, mais je suis habitué avec Namjoon. »
Je relevai finalement la tête et je le regardai secouer doucement la passoire avant de regarder autour de lui et de saisir une grosse cuillère de métal. Il la posa sur le plan de travail, puis chercha à nouveau dans les placards.
« Tu cherches quoi ? lui demandai-je.
– Une assiette. Ah, trouvé. »
Il la posa sur le plan de travail et partit dans le frigo.
« Tu manges tes pâtes natures ?
– Ça dépend.
– Tu voulais les manger avec quoi ce soir ?
– J'en sais rien. Un peu de crème pour faire des carbonara sans lardons. Ou je dois avoir un pot de sauce tomate pour faire des bolognaises sans viande. »
Je commençai à ricaner, mais lorsqu'il soupira d'exaspération, je cessai immédiatement.
« Je comprends pourquoi tu as autant maigri si tu ne manges rien.
– Maigri ? m'étonnai-je. D'où j'ai maigri ? »
Il referma le frigo, se retourna vers moi et croisa ses bras sur sa poitrine.
« Tu n'as pas maigri ? me demanda-t-il en haussant un sourcil.
– Non.
– Alors depuis quand tu portes des ceintures à tes pantalons, pour commencer ? »
J'ouvris la bouche pour répondre, mais je la refermai immédiatement en détournant les yeux. Je serrai les dents avant de le regarder à nouveau.
« Y avait pas ma taille, j'ai dû prendre au dessus donc c'est trop grand.
– Faisons comme si je te croyais. Mais tu n'as aucune excuse concernant ton visage.
– Quoi mon visage ?
– Ton ossature n'était pas aussi saillante il y a un an. Et tu peux me dire ce que tu veux, je ne suis pas aveugle, Léo. »
Je tournai les talons et allai me laisser tomber sur le canapé. J'avais pas maigri, c'était dans sa tête. C'est parce qu'il ne m'avait pas vu depuis longtemps. Et puis merde, même si j'avais maigri, ça ne regardait que moi. Et puis même si j'étais loin d'être gros, un ou deux kilos de moins ne faisait de mal à personne.
« Tu n'as pas perdu qu'un ou deux kilos, arrête de faire l'autruche. »
Je sursautai en l'entendant me parler et je me retournai sur le canapé, à genoux sur les coussins.
« D'où tu entends ce que je pense ?
– Tu es prévisible, je te connais comme si je t'avais fait.
– Tsss, n'importe quoi, grognai-je en me rasseyant.
– Je t'entends, tu sais. »
Je croisai mes bras à nouveau sur ma poitrine, bien décidé à bouder devant cet homme qui, non seulement venait se taper l'incruste chez moi sans prévenir, mais qui en plus se permettait de me faire la morale. Après plusieurs minutes à farfouiller dans mes placards et à jouer avec ma gazinière, il finit par me rejoindre et par s'asseoir à côté de moi en déposant une assiette encore fumante devant moi. Ça sentait trop bon putain...
« C'est quoi ?
– C'est du "mange ça".
– Nan mais t'as trouvé où les champignons ?
– Il y avait une boîte de conserve dans un placard.
– T'as regardé si elle était encore bonne ? » grimaçai-je.
Il me tapa sur le dessus du crâne et je rentrai ma tête dans mes épaules.
« Mange. Je ne te le dirai pas une fois de plus. »
Je retins mes répliques salées et je me saisis de l'assiette et de la fourchette qu'il avait posées devant moi. Je reniflai la bonne odeur discrètement et touillai doucement les pâtes et les champignons dans la sauce.
« Arrête de remuer, j'avais disposé ça de façon à ce que ça soit esthétique !
– On n'est pas dans ton resto, calme, souris-je doucement en piquant dans l'une des pâtes. T'as mis quoi pour faire la sauce ?
– De la crème et de l'huile d'olive. En assaisonnement, un peu d'ail, de persil, de sel et de poivre blanc.
– Où t'as trouvé tout ça ? m'étonnai-je en le regardant avec de grands yeux.
– Dans tes placards. J'imagine que Yoo... »
Il s'interrompit et se racla la gorge en se rendant compte de ce qu'il allait dire.
« Tu ne devais pas t'occuper des courses souvent, j'imagine.
– Ça dépend. Mais il cuisinait plus que moi, c'est un fait. »
Je regardai longuement ma pâte, puis soufflai doucement dessus avant d'enfin la porter à ma bouche. C'était super bon. Et voyant qu'il m'observait avec des yeux rieurs, je décidai que j'étais déjà cramé, et j'engloutis plusieurs bouchées rapidement. Ça faisait longtemps que je n'avais pas mangé un plat maison aussi bon... Il me regarda sans rien dire, un léger sourire aux lèvres. Quand j'eus terminé, je posai l'assiette sur ses cuisses, puis mes pieds sur la table basse en joignant mes mains sur mon ventre. Je laissai ma tête partir en arrière et fermai les paupières en soupirant. J'avais bien mangé.
« Tu vas bien ? lui demandai-je après quelques minutes de silence.
– Oui. Et toi ?
– Je crois que oui. J'essaie en tout cas. »
Il resta silencieux et j'expirai bruyamment.
« Pourquoi t'es venu ?
– Je m'inquiétais pour toi.
– Mmh. C'est gentil. Mais pourquoi t'as abandonné Namjoon ? Erina ne va pas tarder à accoucher, non ?
– Dans deux semaines normalement. Mais il est un peu insupportable en ce moment. Il passe de la joie extrême à la crise de nerfs tellement il stresse.
– Je peux le comprendre. Taetae était comme ça aussi. Mais j'étais pas le seul à en faire les frais. »
Il rigola doucement et je l'entendis se lever. J'ouvris donc immédiatement les yeux et attrapai son bras en reposant mes pieds au sol.
« Attends laisse, j'y vais.
– C'est bon, me sourit-il.
– Non, je vais le faire. Tu ne vas pas tout faire ici alors que tu es l'invité. »
Je me levai, lui pris l'assiette des mains avant de partir vers la cuisine. Je m'arrêtai alors et me retournai d'un coup, et il manqua de me rentrer dedans.
« Pardon, s'excusa-t-il.
– Non, c'est moi. »
Il recula légèrement et je détournai le regard, étonnamment gêné.
« Tu as mangé au fait ?
– Oui, dans le train.
– Dans le train ? Tu as pris le train ?
– Oui, comment tu voulais que j'arrive jusqu'ici depuis Paris ? »
Je tournai les talons et déposai mon assiette dans l'évier.
« T'as pas faim ?
– Non, je te remercie. Je mangerai demain midi.
– Tu repars quand ?
– Tu comptes me jeter dehors ? rigola-t-il.
– Non, non, c'est pour savoir.
– Le 26. Sauf si tu veux me mettre dehors demain.
– Nous verrons si tu es supportable ou pas, souris-je.
– Je pars en Corée le 27 autrement, si tu veux tout savoir.
– C'est cool, murmurai-je.
– Mmh ?
– Rien. Viens, je vais te préparer un lit.
– D'accord. »
Il prit sa valise puis me suivit à l'étage. J'ouvris donc la porte de mon ancienne chambre qui était désormais celle de Sun Mi et de ses parents.
« On va aérer un peu. Tu peux t'installer, je vais chercher des draps. »
Je le laissai là et filai dans la buanderie pour prendre de nouveaux draps que je lui amenai. Il m'aida à faire le lit en silence, puis je me redressai en m'étirant.
« Ah, du coup, la salle de bain est là, c'est la porte juste en face, lui dis-je en tendant le bras dans mon dos. Y a les toilettes tout au bout du couloir. Fais comme chez toi, je vais faire la vaisselle.
– D'accord, me sourit-il. À tout de suite.
– À tout de suite. »
Je sortis de la chambre, laissant la porte entrouverte, et je redescendis au rez-de-chaussée. J'allai faire la vaisselle, puis me souvins d'un élément qui allait pouvoir s'avérer légèrement problématique. Je sortis mon téléphone de ma poche, ignorai les messages de Taehyung pour le moment, et allai dans mon journal d'appel pour contacter Gwenaëlle.
« Léo ? finit-elle par me répondre après quelques secondes. Pourquoi tu m'appelles à cette heure ? Tout va bien ?
– Oui, juste un petit changement de dernière minute.
– Changement ?
– Oui, j'ai un ami qui vient de débarquer, donc je ne pourrai pas venir demain soir.
– Tu rigoles ? Vous venez tous les deux.
– Mais-
– Vous venez tous les deux. Les enfants étaient super heureux que tu viennes passer Noël avec nous, et mes parents ont hâte de te revoir. Et puis, je veux m'assurer que tu manges bien. »
Je soupirai bruyamment en laissant ma tête tomber en avant.
« Très bien. Je vais le prévenir alors.
– Super ! On se voit demain comme prévu alors ! Dix-neuf heures !
– Oui, dix-neuf heures.
– Parfait. Bonne soirée !
– À toi aussi. Embrasse tout le monde pour moi. »
Je raccrochai finalement puis fermai les volets de la cuisine avant de partir vers le salon pour me rouler une cigarette. Entendant alors des bruits de pas dans mon dos, je me retournai et vis Seokjin avancer vers moi avec Bidule dans les bras.
« Oh, tu l'as trouvé !? m'étonnai-je.
– Il est venu vers moi et est venu ronronner dans mes jambes. J'adore les chats.
– C'est vrai ?
– Oui. »
Je le regardai avec un sourire, gratouiller le dessous de la tête du chat qui fermait les yeux de plaisir.
« Au fait, tu voulais faire un truc spécial demain ? »
Il releva les yeux sur moi et me regarda de façon interrogative.
« Non. Pourquoi ?
– J'ai une amie qui m'avait invité de force chez elle. J'ai voulu profiter de ton arrivée pour décliner, mais j'ai perdu. Du coup on doit y aller tous les deux.
– Je n'y vois aucun problème personnellement, me sourit-il. J'espère juste qu'on pourra se comprendre.
– Elle parle très bien anglais, son mari je ne sais pas. Les quelques autres personnes qu'il y aura je ne sais pas non plus. Ses parents non, du tout par contre.
– Je ferai avec, rigola-t-il.
– Oh, et tu aimes les enfants ?
– Oui.
– Elle en a deux, un garçon de huit ans et une fille de quatre ans. Infernaux en ce moment.
– Je saurai les calmer.
– Ils ne parlent ni anglais, ni italien, et encore moins coréen.
– Tu sais, il n'y a pas besoin de savoir parler une langue pour comprendre un ordre, et pas non plus pour savoir se faire respecter. »
J'avalai ma salive difficilement sous son sourire de psychopathe et je me retournai vers l'extérieur pour allumer ma cigarette. J'avais quelques souvenirs de notre première rencontre et j'en avais chié. J'inspirai profondément et écoutai le vent dans les arbres nus, les bruits des vagues au loin, et Seokjin continuer de faire des papouilles au chat.
« Le lâche pas maintenant, je ne veux pas qu'il sorte.
– Pourquoi ? Tu n'as pas de chatière ?
– Si, mais je l'ai bloquée. Il est vieux et très malade, alors je préfère qu'il reste là. »
Il continua de le cajoler, le grelot de son collier tintant doucement.
« Tu penses qu'il est heureux de rester enfermé ? Je comprends ce que tu ressens mais...
– Non. Bien sûr que non. Qui serait heureux de rester enfermé ? demandai-je d'une voix tremblante. Mais je veux le garder près de moi. J'ai déjà perdu trop de gens sans avoir pu passer tout le temps que je voulais auprès d'eux. Alors je ne veux pas revivre ça une fois de plus. »
J'inspirai profondément avant de déglutir et de porter ma cigarette à mes lèvres. La main de mon ami se posa alors sur mon épaule et il la serra doucement avant de s'éloigner avec le chat en silence. Il avait compris.
[...]
Nous étions le 25. Le repas de la veille s'était très bien passé, Gwenaëlle et sa famille avaient très bien accueilli mon ami et nous nous étions régalés. Seokjin l'avait complimentée sur sa cuisine et ils avaient échangé quelques recettes et quelques conseils pendant que les enfants hurlaient devant leurs nouveaux jouets. Nous étions rentrés vers vingt-trois heures et j'avais sorti un digestif, histoire de digérer un peu vu tout ce que j'avais mangé, étant donné que je n'avais plus l'habitude de m'empiffrer à ce point ; mais le petit shot s'était transformé en petite cuite. Je n'avais pas bu seul évidemment, mais Seokjin s'était arrêté bien avant moi. On s'était levés tard, on s'était baladés dehors jusque seize heures, et là, ça faisait près d'une heure que j'étais avachi comme une larve sur le canapé, pendant qu'il était assis sur l'un des fauteuils, Bidule sur ses cuisses, qu'il caressait doucement.
« Et du coup t'as fait quoi ? demandai-je.
– Tu veux que je fasse quoi dans ces conditions ? À part m'excuser et refaire le plat, je ne peux rien dire ou faire.
– Mais c'était pas de ta faute, c'est ce client qui était juste con !
– Je sais. Mais c'est comme ça.
– C'est pas normal.
– Si toi tu as un client qui vient te voir en te disant que le livre qu'il t'a acheté était nul, tu fais quoi ?
– Bah c'est son problème, j'y suis pour rien.
– Mauvais exemple... S'il te dit qu'une page était abîmée, tu fais quoi ?
– Même chose, j'ai aucune preuve que ce n'est pas lui qui l'a abimé.
– Mouais...
– En revanche, s'il y a une erreur d'impression ou quelque chose comme ça, là je rembourse ou je fais un avoir. Mais sinon, non, rien.
– Ta situation est plus simple que la mienne aussi, tu n'es qu'un intermédiaire.
– Exactement.
– C'est injuste... »
Je ricanai doucement.
« Mais bon, après tu as choisi ton boulot aussi.
– Certes. Mais dans ces situations-là, je ne suis pas forcément le plus à plaindre. C'est plus les serveurs qui se prennent tout dans la gueule, ça ne remonte jamais comme ça en cuisine.
– J'imagine oui, c'est comme dans les grandes surfaces, quand un prix en caisse n'est pas celui affiché en rayon, c'est la caissière qui se fait engueuler alors qu'elle se contente de passer les articles.
– Oui. Les clients sont vraiment des gros cons des fois.
– Pire. »
Nous restâmes silencieux quand il reprit, pensif.
« C'était Dina qui s'occupait de cette table d'ailleurs. La pauvre. »
Je rouvris les yeux sur le plafond. Dina ?
« Elle devient quoi ? demandai-je alors.
– Elle a mis le grappin sur un américain il n'y a pas longtemps. Cette fille me sidère.
– Tu m'étonnes... murmurai-je.
– Je te jure. Je la connais depuis des années, c'est une fille toute mignonne et toute gentille, mais quand il est question de la gent masculine, elle se transforme en mangeuse d'homme et elle devient presque effrayante. »
Je ricanai nerveusement.
« Ah. Oui, j'oubliais que tu en avais fait les frais. Désolé.
– Pourquoi tu t'excuses ? demandai-je en tournant la tête vers lui. T'y es pour rien, c'est moi qui n'ai pas réussi à garder mon caleçon.
– Même, j'aurais dû prévoir que la balancer dans un appartement plein d'hormones serait une mauvaise idée.
– T'en fais pas. »
Mes souvenirs repartirent sur ces dix jours que nous avions partagés tous les trois. Ces dix jours que j'avais aussi partagés avec Yoongi. Dans le fond, si elle n'avait pas été là, est-ce que les choses se seraient passées ainsi entre lui et moi ? Il n'aurait peut-être pas cherché à comprendre ma relation avec Taehyung, intrigué de me voir courtiser l'italienne malgré notre ambigüe proximité. Il n'aurait peut-être pas calqué Jimin sur moi en m'analysant petit à petit. Nous n'aurions pas autant discuté, je n'aurais pas commencé à avoir des sentiments pour lui, et ils ne se seraient pas renforcés si elle ne m'avait pas cherché, en faisant surgir certaines images dans mon esprit troublé.
« En y réfléchissant, je devrais peut-être lui être reconnaissant... soufflai-je.
– Reconnaissant ? Pourquoi ça ?
– Les choses n'auraient peut-être pas tourné comme ça entre Yoongi et moi sans son intervention pour le moins intrusive.
– Tu penses ?
– Je n'en suis pas certain. Mais c'est possible.
– Mmh.
– Enfin bref, inutile d'y penser, on ne pourra jamais savoir. Mais-
– Léo ! »
Seokjin me regarda avec de grands yeux alors que la sonnerie de la porte d'entrée retentit dans la maison.
« Léo ! »
Des coups de poing frappèrent ensuite la porte de bois tandis que je me levai immédiatement avant de faire le tour du canapé et de me diriger vers l'entrée. Mon prénom résonna encore à l'extérieur avant que la porte ne s'ouvre, alors que j'en étais encore à deux mètres. Je n'avais pas fermé ?
« Léo ! »
J'eus juste le temps d'apercevoir des cheveux noirs et un visage sombre avant qu'il ne se jette sur moi et me serre contre lui à m'écraser.
« Qu'est-ce que... qu'est-ce que tu fais là ? » demandai-je en essayant de le repousser.
Il ne me répondit pas, alors je jetai un coup d'œil derrière lui avant de poser mes mains sur sa taille pour le repousser à nouveau.
« Pourquoi t'es là ? Où- »
Je me tendis de tout mon corps et mon cœur s'arrêta sous son baiser. Mais c'était quoi ce bordel ?
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