
#11.1 After - Liberté
Bonsoir bonsoir !
Et oui, me revoilà ! Mwahahaha.
Alala, presque un mois depuis le #10.6, je suis vraiment désolée, mais avec mon projet d'année, mon mémoire, mon rapport de stage, le boulot et ensuite ma soutenance j'avais vraiment peu de temps à consacrer à la correction de mes chapitres et à la publication (quand on prend aussi en compte le fait que mon ordinateur est un petit farceur et qu'il adore s'éteindre 2 minutes après que je l'ai sorti du mode avion dans 95 % des cas. S'il ne s'éteint pas pendant que j'écris cette intro, c'est que nous avons vraiment de la chance.)
Sinon, que dire de nouveau depuis la dernière fois... je ne sais pas, je ne sais plus, ça fait trop longtemps ToT
Ah, si, DAY6 va venir à Paris en janvier, c'est officiel. J'attends avec impatience le détail et le prix des packages. Vu que ça tombe un dimanche, même si je bosse, ça devrait être faisable... Mais bon, étant donné que je suis sur la paille encore actuellement... voilà x'D
J'ai posté le planning de publication sur mon Twitter il y a quelques heures, mais comme d'habitude, c'est susceptible de changer si jamais je bosse, si je trouve du boulot ailleurs que dans mon bled où je passe tous mes étés, etc. Dans tous les cas, vous serez prévenus là-bas en premier.
Je m'arrête ici, déjà bien assez de mots à lire qui sont inintéressants. J'espère que ce petit mois s'est bien passé pour vous. À (normalement) vendredi pour la suite. J'espère que ce chapitre vous plaira !
Bonne Léocture ! ♥
~~+~~
« Bon aprèm mon cœur, lançai-je.
– Bon aprèm, Léo. »
Taehyung répondit à mon sourire et je quittai la librairie. Il n'était que quatorze heures alors j'avais tout mon après-midi de libre, et avec mon amie Sarah, nous avions décidé de passer une heure ou deux ensemble autour d'un bubble tea. Ça faisait deux semaines depuis ce qu'il s'était passé dans la salle de bain. Yoongi était rentré vers deux heures du matin, frigorifié, livide comme un cadavre, et sentant l'alcool. Je n'avais pas réussi à fermer l'œil depuis qu'il était parti, attendant que les minutes sans nouvelles de lui passent, assis sur le canapé et les cuisses remontées contre mon torse. Lorsqu'il avait poussé la porte, je m'étais élancé à sa rencontre et l'avais pris dans mes bras. Il s'était excusé encore et encore, et m'avait serré contre lui, toujours glacé et tremblant. Il ne buvait jamais, alors c'est que la situation était vraiment grave. Je l'avais traîné difficilement jusqu'à la chambre où je l'avais déshabillé avant de lui enfiler des vêtements chauds et de le coucher sous la couette. Il n'arrêtait pas de me répéter qu'il m'aimait et qu'il était désolé, et plein d'autres choses que j'étais bien incapable de comprendre malgré mes progrès en coréen depuis quelques années. Je m'étais couché contre lui, par-dessus la couette en serrant son corps contre moi.
Le lendemain matin, quand je m'étais réveillé, il avait disparu. Mais j'avais pu découvrir un SMS sur mon téléphone où il s'excusait pour la veille, et me souhaitait une bonne journée. J'avais donc été travailler, mes pensées perturbées pendant toute la matinée, jusqu'à ce que je fasse un malaise vers quatorze heures. Nicolas m'avait immédiatement transporté en salle de pause avant d'appeler une ambulance. J'avais été transporté à l'hôpital où on m'avait fait une perfusion et toute une batterie d'examens. Taehyung avait débarqué quelques heures plus tard et m'avait engueulé, prenant la suite des médecins qui me reprochaient de ne pas faire attention à ma santé. Je le savais bien, ça, mais je n'y arrivais pas, ce n'était pas de ma faute. Je lui avais fait promettre de ne rien dire à Yoongi. Ce n'était pas le moment de rajouter ça à la liste des problèmes que nous avions.
J'avais fini par quitter l'hôpital quelques heures plus tard, et en retrouvant Yoongi le soir à l'appartement, c'était comme s'il ne s'était rien passé. J'avais tout de même abordé le sujet de ses parents, et il m'avait doucement répondu. Il avait appelé sa mère dans la matinée et ils avaient discuté. J'avais apparemment envoyé un mail dans la nuit, incompréhensible à 80 %, et ça l'avait inquiétée. C'était pour cette raison qu'elle avait envoyé un message à Yoongi. Il m'avait remercié assez timidement, et j'avais vu à quel point ça lui avait fait du bien de parler avec sa mère malgré tout ce qu'il avait pu me raconter sur sa relation avec sa famille. Nous avions ensuite mangé devant un épisode des Experts en silence, même si les trois quarts de mon assiette y étaient restés, et il avait été se laver. J'étais resté loin de la salle de bain, débarrassant les restes de notre repas et faisant un peu de ménage très rapidement, jouant avec le chat et tournant ensuite dans l'appartement en attendant qu'il sorte, puis j'avais été me laver à mon tour. Après, je m'étais séché, j'étais revenu m'habiller dans la chambre – ayant oublié mes vêtements, comme d'habitude – puis j'étais venu me glisser dans le lit à côté de lui. Il était allongé sur le dos, les bras derrière la tête, et il fixait le plafond sans le voir. Je m'étais alors redressé sur mon coude gauche et je m'étais légèrement penché sur son visage. Je l'avais regardé longuement, jusqu'à ce que ses yeux ne viennent se perdre dans les miens. Je lui avais demandé doucement si je pouvais l'embrasser, et il ne m'avait pas répondu. Il s'était contenté de me regarder pendant de longues secondes, avant que son regard ne tombe vers mes lèvres. J'avais donc pris ça pour un oui, et j'avais été effleurer sa bouche de la mienne quelques secondes. Un simple baiser, léger, rempli de douceur et d'affection. Il y avait à peine répondu, mais sa main droite s'était glissée dans mes cheveux, et m'avait implicitement demandé de me coucher contre lui. Je l'avais donc fait, posant ma tête sur sa poitrine, et mon bras droit contre son ventre, mes doigts se refermant sur sa taille. Il n'avait rien dit, je n'avais rien ajouté non plus. Alors j'avais fermé les yeux. Son cœur battait fortement près de mon visage et ça avait serré le mien. Puis, il avait éteint la lumière de sa lampe de chevet de sa main gauche, et avait expiré longuement. Pas un mot de plus. Pas un geste de plus. Il ne fallait pas. C'était bien suffisant.
Et le lendemain, j'étais parti bosser avant lui. Je m'étais retenu de lui voler un baiser avant de quitter l'appartement, et j'avais passé la journée à me demander comment allait se passer notre soirée. Mais elle s'était passée de la même façon. Juste quelques mots avaient été échangés. Nous nous étions évités dans la salle de bain. Nos lèvres s'étaient effleurées une fois avant que Morphée ne vienne nous prendre. Et je m'étais endormi contre lui.
Les jours suivants avaient été pareils. Sauf que nous échangions encore moins, et que le soir, les centimètres entre nous grandissaient de plus en plus. Ça faisait maintenant deux semaines. Il y a deux jours, c'était l'anniversaire de Seokjin, alors je lui avais envoyé un message, et il m'avait demandé comment ça allait. Je lui avais menti en lui disant que tout allait bien. Sauf qu'il semblait parfaitement au courant de tout. Je ne savais pas si c'était la pipelette de Jimin toujours affreusement silencieuse qui lui en avait touché deux mots, ou si c'était Taehyung, mais j'avais fini par cracher le morceau.
Nous étions désormais le six décembre, et c'était vraiment de plus en plus dur. Je ne travaillais pas demain, mon jour de congé étant exceptionnellement vendredi, car j'avais dû pallier à l'absence de Nicolas la veille. J'étais assis à côté de Yoongi dans le canapé, à ma place habituelle, les yeux perdus sur l'écran qui diffusait une série policière à l'intrigue vue et revue, tandis que lui tapait sur les touches de son clavier d'ordinateur rapidement. Je soupirai silencieusement et tournai le visage vers lui. Les sourcils froncés et les lèvres pincées, ses petits yeux sérieux fixaient l'écran à travers ses larges carreaux de verre. Je n'aimais pas quand il mettait ses lunettes, cette aura de supériorité que ça lui donnait me filait des frissons, comme un ado pourrait fantasmer sur sa prof un peu trop sexy dans les films américains bien clichés. Si j'étais un fana des jeux de rôles, il est certain que je lui aurais demandé d'y jouer avec moi avec ce genre de scénario. Mais même si j'avais aimé ça, il n'aurait pas accepté. Il tourna alors la tête vers moi, se sentant probablement observé, mais je ne réagis pas, jusqu'à ce qu'il ouvre la bouche.
« Qu'est-ce qu'il y a ? »
Je clignai des yeux et mon cerveau se remit en marche.
« Rien. »
Il me sourit doucement et retourna à ce qu'il faisait. On ne se parlait presque plus, on ne se touchait plus... on ne s'engueulait même plus. On n'avait plus rien d'un couple. On était juste deux colocataires qui partageaient le même lit. Clairement, on en était arrivé à là. Ma gorge se serra et me fit mal. Je n'arrivais même plus à pleurer dernièrement. Je levai ma main doucement et la portai à son crâne, mais j'eus à peine le temps de l'effleurer qu'il recula d'un coup.
« Excuse-moi, soufflai-je.
– C'est bon... »
Je resserrai mes doigts contre ma paume et continuai de l'observer le cœur serré. Il ne me touchait plus, mais je ne pouvais même plus le toucher non plus. Ma poitrine saignait sous toutes les suppositions que je pouvais me faire sur le pourquoi du comment. Et ne pas savoir me tuait autant que de savoir qu'il pouvait garder des choses abominables pour lui. Ne me parlait-il pas parce que c'était trop dur ? Parce que ça lui faisait mal ? Parce qu'il en avait honte ?
« Je t'aime. »
Ses doigts se stoppèrent et il tourna les yeux vers moi. Il finit par me sourire doucement.
« Je sais. »
Je lui souris à mon tour et vis sa main gauche se crisper nerveusement. Je la regardai fixement et il s'en aperçut, alors il déplia immédiatement ses doigts et tenta de reprendre ce qu'il faisait.
« Yoon' ?
– Mmh ? »
Je posai ma main droite sur la sienne et il se figea. Je fis glisser doucement mes doigts entre les siens et les resserrai sur lui délicatement. Il ne dit rien, fixant nos deux peaux désormais en contact. Je tirai alors dessus, décollant son poignet du bord de son ordinateur, puis petit à petit son bras de son corps. Je relâchai soudain l'emprise de mes doigts sur sa main pour les glisser autour de son maigre poignet, et continuant de porter sa paume à moi, je la soulevai progressivement jusqu'à la poser sur le dessus de mon crâne. Ses lèvres s'entrouvrirent mais il ne prononça pas un mot. Il se contenta de me laisser glisser ses doigts dans mes mèches, ma prise devenant de plus en plus faible.
« Est-ce que tu m'aimes encore ? » soufflai-je.
Ses yeux descendirent immédiatement dans les miens. Il me fixa en silence pendant quelques secondes, et finit par hocher la tête faiblement. Je resserrai ma prise sur son poignet et je sentis ses doigts bouger doucement, caressant presque imperceptiblement mes cheveux.
« Est-ce que je peux te prendre dans mes bras ? » soufflai-je à nouveau.
Je vis sa mâchoire bouger légèrement sur la droite, comme il faisait souvent lorsqu'il était dubitatif sur quelque chose. C'était un non. Il n'avait pas besoin de le dire ni même de bouger pour me le faire comprendre, je m'en doutais.
« Est-ce que je peux t'embrasser ? »
Je sentis son rythme cardiaque augmenter petit à petit grâce à ma prise toujours fermée sur son poignet. Mais il ne prononça pas un mot et ne fit aucun geste. Il se contenta de me regarder dans les yeux, son regard passant de mon œil droit au gauche continuellement, comme s'il cherchait à lire en moi. Comme s'il y avait encore une page de moi qu'il n'avait pas lue depuis le temps, comme s'il y en avait une qu'il n'arrivait pas à déchiffrer. Ses pupilles descendirent alors le long de mon visage donc je fis de même, et je le vis déglutir, puis crisper une seconde les coins de sa bouche.
« Yoon' ? »
Ses yeux remontèrent immédiatement dans les miens.
« Oui ?
– Est-ce que je peux t'embrasser ? »
Son regard tomba à nouveau sur mes lèvres et il entrouvrit les siennes avant de les refermer après une nouvelle seconde de silence. Il les pinça fortement, et je m'apprêtais à tourner la tête quand je le vis hocher faiblement son visage. Je relâchai son poignet et posai ma main sur le dossier du canapé au niveau de sa nuque. Il se pencha légèrement en arrière par surprise, sans pour autant retirer sa main de mes cheveux, et je me rapprochai de lui. Mon cœur battait vite et ma respiration était tout aussi rapide. Je relevai ma main gauche et la portai doucement jusqu'à sa gorge. Je le sentis se crisper à mon geste mais il ne me repoussa pas. Je posai enfin ma paume et mes doigts contre sa peau, et je laissai mon pouce caresser doucement l'os de sa mâchoire. Je rapprochai encore mon visage du sien et son souffle ne tarda pas à échouer contre le mien. Je posai mon nez contre le sien et le caressai doucement. Je remontai mes yeux dans les siens : il fixait ma bouche sans rien dire, sans rien faire, mais sa respiration rapide trahissait tout de même son état.
« Tu as peur de moi ? » murmurai-je.
Ses iris remontèrent dans les miens, mais la confusion que j'y lus me fit froncer les sourcils.
« Pou-
– Oui... »
Je ne terminai pas ma phrase sous la surprise. Oui quoi ? Je lui faisais peur ?
« Mais tu peux m'embrasser... »
Ma vue se brouilla et je me jetai sur ses lèvres. Mon cœur se gonfla tandis que je pressais les miennes contre les siennes, avant de doucement reculer pour emprisonner sa pulpe inférieure entre les miennes. Mais me sentant rapidement seul dans notre baiser, mon cœur se serra à nouveau et j'y mis fin avant de poser mon front contre le sien. Mais sans que je ne m'y attende, sa main droite se posa sur la mienne et il vint cueillir mes lèvres. Et la saveur de son baiser ne me plut absolument pas. Je me détachai donc de lui et m'éloignai.
« Je te laisse travailler. »
Je me levai et quittai le salon précipitamment avant de filer vers la salle de bain. Je refermai la porte derrière moi et m'y adossai en fermant les yeux fortement. L'arrière de mon crâne tapa contre le bois et je pinçai mes lèvres. Je portai ensuite ma main droite à ma poitrine et serrai mon pull noir entre mes doigts, avant de m'asséner un coup de poing. Je serrai les dents et tentai de prendre une grande inspiration pour me calmer. On ne se parlait plus, on ne se touchait plus, on ne s'embrassait plus... et là, il me disait que je lui faisais peur ? Et il me laissait l'embrasser ? Et ensuite il m'embrassait comme si c'était le dernier baiser qu'il pouvait me donner ? C'était quoi ce putain de bordel ? Qu'est-ce que j'avais fait pour mériter ça ?
Je mordis ma lèvre inférieure en tapant à nouveau mon crâne contre la porte. Pourquoi on ne pouvait pas être un couple normal ? Pourquoi je ne pouvais pas mener une vie normale avec la personne que j'aimais ? Ça me tuait. C'était la fin, je le sentais. Peut-être même que notre couple était terminé depuis des semaines mais que nous restions ensemble autant par habitude que par peur de se retrouver seuls. Je ne voulais et ne pouvais de toute façon pas le quitter, et il ne le faisait pas non plus. Rien n'allait changer à ce rythme, mais j'avais tellement peur de le perdre que je ne pouvais rien faire, rien dire, rien tenter de plus.
Je retirai mes vêtements et rentrai dans la cabine de douche avant de jeter un coup d'œil craintif vers la porte. Si c'était possible, j'aimerais tellement remonter le temps, revenir au moment où tout allait bien entre nous, où tout était naturel, où je n'avais encore jamais eu de pulsion envers lui, où rien ne me manquait. Je pourrais vouloir remonter le temps jusqu'au moment où Taehyung me proposait de partir avec lui (et Jungkook) en Italie et refuser pour ne pas le rencontrer dans cette situation. Je ne l'aurais peut-être jamais rencontré, ou alors plus tard, mais les conditions auraient été différentes et je ne serais peut-être jamais tombé amoureux de lui. Mais étrangement, je ne souffrais pas au point de vouloir qu'il n'ait jamais existé dans ma vie. Je ne souffrais pas encore à ce point. Est-ce que j'étais maso de penser que je pouvais encore avoir plus mal qu'actuellement ? Je voulais juste que tout redevienne comme avant. Mais est-ce que ça ne me ferait pas plus de mal en fait ? Si je n'avais pas conscience de ce qui allait suivre, alors ça ne ferait que recommencer comme une boucle sans fin. Si j'étais pleinement conscient de ce qui allait pouvoir se produire, alors il était certain que des problèmes seraient créés bien plus tôt.
Il faudrait remonter à ce jour-là, ce jour-là où je me suis laissé aller lors de son massage, pour me dire de quitter son corps bien plus rapidement ; mais comment pourrais-je le faire sans être déjà conscient de ce que ça allait causer ? Alors il faudrait remonter à ce jour-là, ce jour-là où Jimin a joué avec moi, ce jour-là où j'ai joué avec Yoongi, ce jour-là où il a pour la première fois laissé tomber l'une de ses barrières pour se donner à moi, pour me donner ce dont j'avais envie, pour combler mon corps et mon cœur horriblement terrifiés. Je n'aurais pas dû me frotter à lui comme une chatte en chaleur en le suppliant de me laisser prendre soin de lui. Je n'aurais pas dû lui dire ce que Jimin avait fait. Je n'aurais pas dû tenter le diable en le laissant m'exciter et en tentant de le toucher par la suite. Et je n'aurais pas dû le laisser me toucher pour terminer. Je n'aurais pas dû le laisser m'embrasser avec toute la passion dont il était capable, resserrer ses doigts sur mes mèches et me soulager avec des mouvements tantôt langoureux, tantôt aussi passionnés que ses baisers malgré son hésitation. Je n'aurais pas dû m'agripper à son corps, griffer sa peau, me cambrer contre lui avant de gémir mon plaisir contre ses lèvres puis près de son oreille lorsque je l'avais pris dans mes bras.
Je n'aurais pas dû...
Je n'aurais pas dû laisser ses mains frôler ma peau à ce moment-là... Je n'aurais pas dû le laisser dévorer mes lèvres, ma peau, me rendre faible, me faire trembler sous son corps entier qui pourtant brûlait pour moi. Ça avait été tellement dur de me laisser aller totalement, de lâcher prise et de le laisser avoir le dessus sur moi...
Je posai ma main sur ma clavicule droite et la remontai jusqu'à ma gorge. J'étais vraiment un imbécile fini... Je venais de m'exciter tout seul alors que c'était bien le dernier truc à faire au vu de la situation. Mes couilles allaient vraiment exploser si je ne faisais rien... Je commençai à ricaner avant de sentir une boule remonter le long de ma poitrine. J'ouvris le robinet et laissai l'eau me tomber dessus presque brutalement.
Ça avait été tellement dur de me détendre totalement, de décrisper chacun de mes muscles et de le laisser caresser mon corps. Ça avait été tellement dur de me rendre compte à quel point j'étais faible sous ses doigts, sous ses baisers, sous ses mots d'amour contre mes lèvres et dans le creux de mon oreille. Ça avait été tellement dur d'essayer d'oublier ce mur qu'il y avait pourtant entre nous deux, alors que son cœur battait contre le mien, ce mur qui restait là malgré tout, qui nous séparait, qui nous empêchait d'être pleinement ensemble, d'être pleinement l'un à l'autre, comme je l'aurais voulu et comme j'en avais besoin. Yoongi, qu'est-ce que tu m'avais fait ? Pourquoi tu me rendais aussi faible ? Je n'avais jamais été comme ça avant, c'était facile pour moi de me laisser aller, de donner du plaisir et d'en prendre sans une once de gêne ou de honte. Alors pourquoi maintenant j'étais gêné et honteux d'avoir envie de toi ?
J'entendis frapper doucement à la porte mais je ne réagis vraiment que lorsque je l'entendis s'ouvrir.
« Léo... »
Je me figeai et sentis mon visage chauffer et la honte m'envahir d'un coup. À nouveau. Pourquoi il rentrait là ?
« Léo, faut qu'on... qu'est-ce que tu fais ?
– Sors de là ! m'écriai-je alors.
– Pardon ?
– Dégage !
– Oh c'est bon, tu n'es pas obligé de me parler comme ça !
– Bah t'as qu'à sortir aussi !
– Pourquoi tu fais ça là ?
– Quoi ? »
Je me retournai alors vers lui, une étrange colère prenant le dessus sur ma honte.
« Pourquoi je fais ça là ? Tu oses me poser la question ? »
Il fronça les sourcils sous mon ton qui avait grimpé d'une octave sous la colère.
« Tu veux que je me branle où ? »
Il ferma les yeux et passa sa main dans ses cheveux en soupirant.
« J'en sais rien. Mais tu pourr-
– Nan je peux pas. Tu es partout. Désolé de ne pas pouvoir refreiner mes besoins comme toi. Et puis c'est même pas une question d'envie, c'est un besoin, faut que ça sorte, tu vois ?
– Je vois, je vois.
– Alors maintenant, tu sors !
– Je te demande pardon ?
– Dégage de là ! Comment tu veux que je termine si t'es là à me casser les couilles ?
– Léo, tu-
– Nan y a pas de "Léo" qui tienne. Tu vires bordel. À part si me regarder faire t'intéresse ou que tu veuilles finir le boulot, tu vires.
– Il en est hors de question.
– Alors voilà, tu dégages.
– Ne me parle pas comme ça s'il te plait.
– Et tu voudrais que je te parle comment ? m'emportai-je en ouvrant la porte de la douche et en sortant. Tu voudrais que je te dise quoi, hein ? »
J'attrapai ma serviette que je nouai difficilement autour de ma taille sous mes mains tremblantes. Il me regarda approcher de lui et je saisis le col de son pull. Pourquoi je faisais ça ? Pourquoi je ne m'arrêtais pas ? Pourquoi je continuais afin d'empirer les choses ?
« Tu voudrais que je te dise quoi, Yoongi ? »
Il me regarda dans les yeux et je le plaquai contre le meuble. Pourquoi je n'arrivais pas à m'arrêter ?
« Je suis un homme, et un homme fonctionne comme ça. C'est même pas une question d'envie. Mais on peut en parler aussi, si tu veux. L'homme avec qui je partage ma vie ne veut pas de moi et refuse de m'expliquer. Je peux l'accepter même si c'est dur. Mais tu oses débarquer comme une fleur et me demander ce que je fais, et pourquoi je le fais là ? Tu manques vraiment pas d'air. Si j'étais un connard, il y a bien longtemps que je t'aurais forcé la main. Je t'aurais pris et je t'aurais fait hurler jusqu'à ce que tu finisses par vouloir de mon corps. Mais je ne suis pas un connard. Je suis juste un pauvre type qui a eu le malheur de tomber amoureux d'un allergique au sexe. »
Je m'arrêtai et repris mon souffle difficilement, mes deux mains désormais posées sur ses épaules.
« Tu m'avais promis qu'on essaierait... et en dix mois, tu m'as touché une seule fois, alors que j'ai eu envie de toi des centaines de fois. Ça t'a autant dégouté que ça de me toucher ?
– C'est pas... »
Il s'interrompit et tourna légèrement son visage sur la droite.
« Oui. »
Ce coup de poignard m'acheva. Je ne sais pas s'il le pensait réellement, mais il l'avait dit.
« Je vois. »
Je le relâchai et reculai mon visage.
« Tu savais comment j'étais, tu savais depuis le début qu'un jour je craquerais. Alors pourquoi tu es venu me chercher si tu savais que tu finirais par me rendre fou de cette manière-là ? »
J'avais soufflé cette dernière phrase comme si le moindre mot prononcé était une longue incision le long de mon abdomen. Je relevai mes yeux dans les siens. Il continuait de me fixer, sans aucune émotion dans le regard. Il n'en avait donc vraiment rien à foutre de mon mal-être ?
« Ça te fait ni chaud ni froid à ce que je vois...
– Tu voudrais que je te dise quoi ? Que je suis désolé d'être comme ça ? Qu'est-ce que ça changerait ? »
Je serrai les dents à m'en faire mal et remontai mes mains qui avaient glissé le long de ses bras jusqu'à son col pour enfoncer mes doigts dans la laine de son pull.
« T'es vraiment con... soufflai-je.
– Je ne te retiens pas. »
Une colère plus forte encore s'empara de moi et je plaquai mes lèvres contre les siennes. Mais rien, pas de frisson, pas de papillon, pas de bonheur, pas d'envie. Juste une rage qui me consumait et que je devais faire disparaître. Je relâchai ses lèvres avant de planter mes dents dans sa gorge en plaquant mon corps brûlant contre le sien. Mais rien. Ça ne me faisait pas le moindre effet, et mon début d'érection avait même fini par redescendre. Je n'en avais même plus envie. Mon cœur était abominablement serré. Je relâchai la peau de sa gorge et posai le haut de mon crâne contre le placard où je l'avais plaqué.
« Pourquoi tu ne te défends pas ? soufflai-je.
– J'en sais rien. Ça servirait à quelque chose ? Tu es plus fort que moi physiquement, alors si tu as décidé que tu allais m'enculer, je n'ai qu'à te laisser faire et serrer les dents. »
J'avalai ma salive difficilement et m'éloignai de lui. Pourquoi il était comme ça ? Pourquoi il ne faisait aucun effort pour moi ? J'en avais tellement fait pour lui... J'étais le seul à en faire, à prendre en compte ses sentiments, j'étais le seul dans notre couple, j'étais tout seul. Je ramassai mes vêtements que j'avais laissés tomber au sol et je les enfilai difficilement à cause de ma peau encore humide. Il ne bougea pas d'un poil, et je quittai la salle de bain, laissant ma serviette gésir au sol. Je remontai l'appartement rapidement et j'enfilai mes chaussures. Je pris ma veste et mes clés, et alors que je posai ma main sur la poignée de la porte d'entrée, sa voix daigna me retenir quelques secondes.
« Tu fais quoi ? »
Je serrai les dents et les jointures de mes doigts blanchirent sur la poignée. Puis, j'avalai ma salive difficilement et tentai de lui répondre sèchement sans que ma voix ne se mette à trembler.
« T'as dit que tu ne me retenais pas.
– Très bien. »
J'ouvris la porte et je quittai l'appartement en la claquant dans mon dos. J'étais mal. Tellement mal. Taehyung. Il fallait que je trouve Taehyung.
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