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#10.5 After - Pandore

Bonsoir bonsoir !

Êtes-vous prêts pour le comeback des moches ? BIEN SÛR QUE NON  ! :)

Êtes-vous prêts pour ce chapitre ? BIEN SÛR QUE NON ! :D

Plus que deux jours de boulot... J'ai tellement hâte, vous n'avez pas idée, cette saison a été la pire que je n'aie jamais faite. Plus jamais je me refais toutes les fermetures, c'est épuisant. Et à cause de ça je suis dans la merde pour la fac. J'ai pu faire une demande de devis pour Shelter de Bobichan cet aprèm, vu que j'ai le nombre de page total maintenant, mais il faut espérer que le prix qu'ils me fassent ne soit pas exorbitant et que je puisse boucler les dernières corrections rapidement après ça. Ah, et surtout qu'ils puissent me les imprimer pour dans une semaine. Sinon je suis légèrement dans la merde :')

BREF.

Je poste encore en retard mais j'ai une très bonne excuse : l'émission de Secrets d'Histoire sur Néfertiti a vilainement détourné mon attention pendant que je voulais corriger. Et ça m'a donné une idée de FF Hopemin. Puis après que j'aie eu l'idée, j'ai plein de détails et d'images qui sont venus me polluer l'esprit ozfpuhz j'avais plus la tête à LSELD m'voyez.

Je vous laisse ici. Faut que je dorme, autant pour la journée de demain que je ne vais pas assumer, que pour le lever à 11h pour le comeback.

Je vous souhaite bon courage pour le MV et pour l'album, car je pense que pas mal d'entre vous vont se jeter dessus dès qu'il sera disponible. Moi, j'attendrai de l'avoir reçu, comme d'habitude... x')

Et je vous souhaite aussi bon courage pour ce chapitre. En espérant qu'il vous plaise. Mwahaha #connasse.

Bonne Léocture ! ♥




~~+~~




Lorsque mon réveil sonna, je grognai et ramenai la couette au dessus de mon visage. J'avais pas envie de me lever. En plus, Yoongi ne bossait pas... Je me redressai alors d'un coup et jetai un regard sur ma gauche avant de poser ma main sur le drap froid. Il n'était pas là. J'avais fantasmé ce qu'il s'était passé cette nuit ? J'entendis alors du bruit venant de la cuisine, donc je me levai, éteignant mon réveil sur mon téléphone qui sonnait encore, et je m'y dirigeai sans attendre. Il était là, et buvait un café noir comme d'habitude, son téléphone dans sa main gauche, et son pouce faisant sûrement défiler ses mails ou les infos sur je-ne-sais quel site d'information. Il avait visiblement récupéré son ancien portable en remplacement de l'actuel. Au moins, il n'aurait plus d'excuse concernant ses non-réponses.

« Tu es déjà levé ? »

Il se contenta d'hocher la tête tout en avalant une gorgée fumante, et j'allai me préparer une tasse à mon tour.

« Tu as bien dormi ? demandai-je en faisant tomber deux sucres au fond de ma tasse.

Oui.

Sur le canapé ? »

Ses yeux croisèrent les miens une seconde avant de revenir sur son téléphone.

« Oui. »

C'était volontaire. Il n'avait pas dormi là accidentellement ou par fatigue. Mais passons. Ce n'était pas important. Ce qu'il fallait retenir, c'était ce qu'il s'était passé après, non ?

« Cette nuit... pourquoi tu t'es levé ? »

Il releva les yeux sur moi et fronça les sourcils.

« Je ne me suis pas levé. Pourquoi ?

Tu n'es pas venu dans la chambre ?

Non. »

J'avais rêvé alors ? Ou il me mentait ? Il mentait rarement. Pour ne pas dire jamais. Mais dernièrement, c'était comme s'il était devenu quelqu'un d'autre. Et ça me faisait de plus en plus peur. J'ouvris le frigo pour prendre le lait et en verser trois centimètres dans ma tasse avant de refermer la porte et de demander, la voix peu assurée :

« Tu es sûr ? »

Il retourna à son téléphone et je partis remplir le reste de ma tasse de café. Je le regardai en silence tout en préparant ma boisson, puis je vins m'asseoir en face de lui. J'attrapai une cuillère et je touillai mon mélange couleur chocolat avant d'y plonger mes yeux. Il me mentait. C'était obligé. Je n'avais pas pu rêver tout ça...

Il vida alors sa tasse avant de se lever et d'aller la laver rapidement. Il revint prendre son téléphone laissé sur la table et sortit de la pièce pour disparaître à la salle de bain. Il me mentait. C'était sûr. Mais pourquoi ? Pourquoi tout n'était pas comme d'habitude ? Et pourquoi est-ce qu'il était déjà levé alors qu'il ne travaillait même pas aujourd'hui ? J'engloutis ma tasse rapidement pour le rejoindre à la salle de bain. Il était en train de s'appliquer de l'après-rasage et je dus faire un effort surhumain pour ne pas venir l'enlacer par derrière et plonger mon visage dans le creux de son cou pour humer son odeur.

« Yoon'...

Oui ? »

Son regard croisa le mien à travers le miroir, et quand il aperçut la tête que je devais tirer, il se retourna vers moi.

« Qu'est-ce qu'il y a ?

Pourquoi tu es déjà levé ?

Je dois voir des étudiants à propos de leurs échanges avec des universités en Corée.

Oh... »

Il me sourit doucement et s'approcha de moi. Il passa sa main dans mes cheveux et déposa un doux baiser sur mon front.

« Ne m'attends pas ce soir. Je rentrerai tard.

D'accord...

Bon courage pour ta journée. »

Il me laissa là, alla s'habiller dans la chambre, et après une bonne dizaine de minutes où je ne fis absolument rien à part écouter ses déplacements dans l'appartement, j'entendis la porte d'entrée se refermer derrière lui. C'était quoi, ça ? À nouveau ? Il était bipolaire ou quoi ? Pourquoi il m'embrassait et me souhaitait une bonne journée alors qu'il me répondait à peine dix minutes avant ? Et puis il allait rentrer tard ? En quel honneur ? Qu'est-ce qu'il allait faire ? Encore traîner avec son « amie » de l'autre soir ? Il n'oserait pas. Et si je n'allais pas bosser et que j'allais le chercher à l'université ? Quitte à l'attendre devant la sortie du campus pendant des heures ? Non, c'était totalement idiot. Et puis, il ne pouvait pas rentrer tard. Il ne pouvait pas ne pas rentrer non plus. Il ne pouvait pas, et il ne le ferait pas. Ce n'était pas la peine de me prendre la tête.

Je me préparai rapidement, mes réflexions m'ayant fait perdre un temps fou, et je partis rapidement pour Paris.

[...]

Arrivé à la librairie, j'avais fait l'ouverture avec Éléonore et Camille, et nos autres collègues étaient venus nous rejoindre les uns après les autres. La matinée était passée rapidement, et c'était désormais l'heure de ma pause repas. Mais je n'avais pas faim. J'abandonnai mes collègues pour aller m'enfermer dans la réserve. Je m'assis à mon bureau et posai mes coudes sur le bois, mon menton sur le dos de mes mains jointes. Je me perdis dans mes pensées, qui partirent d'elles-mêmes en direction de Yoongi. Ce n'est que lorsque je sentis une main glisser dans ma nuque que je sursautai et repris contact avec la réalité.

« Tu m'as fait peur, soufflai-je.

Je vois ça, me répondit calmement Taehyung. Ça va ?

Non.

Qu'est-ce qu'il s'est passé ?

Je crois que c'est encore pire qu'avant... j'aurais rien dû dire... j'aurais rien dû faire. J'aurais dû continuer de faire l'aveugle.

Ça n'aurait pas été mieux, non.

Si. Crois-moi. »

Je me relevai et posai mes fesses contre le bord de mon bureau, avant de croiser mes bras contre ma poitrine.

« Il n'est même pas venu se coucher avec moi. Et il me ment, alors qu'il ne le fait jamais. Et il m'a dit que ce soir il rentrerait tard. La blague.

Qu'est-ce qu'il s'est passé pour que vous en veniez à là ?

Je lui ai juste demandé pourquoi. Pourquoi il n'était pas rentré la nuit d'avant... Je devais ramener à manger à l'origine, mais j'étais tellement pressé de le retrouver pour que tout s'arrange... j'ai oublié, et il s'est bien amusé à me reprocher ça. Il m'a dit qu'il n'était pas rentré parce qu'il n'avait pas son portefeuille sur lui. Qu'il a dormi chez une amie qui n'habitait pas loin. Quelle blague. Puis on s'est engueulés, il est parti en claquant la porte et j'ai craqué. Il est revenu s'excuser et... et... »

Taehyung posa ses mains sur mes épaules et je laissai chuter mon visage en avant. Je fermai les yeux fortement pour empêcher de nouvelles larmes de m'échapper.

« Et il m'a pris dans ses bras parce que je lui ai demandé, il s'est excusé... on s'est embrassés... Et il m'a repoussé en me demandant ce que je faisais, il était totalement à côté de la plaque et il a été presque insultant... Je... Taehyung... »

Ses bras passèrent alors autour de mes épaules et il me serra contre lui, sa main gauche enserrant ma nuque fortement.

« Je sais plus quoi dire... Je sais plus quoi faire non plus... »

Les sanglots commencèrent à m'étreindre et il me serra encore plus fortement contre lui.

« Ça va aller, Léo.

J'en suis plus du tout convaincu... Je suis épuisé Tae'... Je mange plus, je dors quasiment plus non plus...

Il faut te reprendre, tu-

C'est trop dur.

Léo...

Je sais vraiment plus quoi faire pour sauver notre couple... Quand j'essaie de parler, son regard et ses non-réactions me font encore plus mal que la situation en elle-même. J'ai l'impression d'être seul dans la pièce, de parler à un mur. Je sais pas ce que je peux encore tenter pour nous sauver... Je sais même pas si c'est encore faisable.

Je suis certain que tu dramatises...

J'aimerais bien. Mais je crois que je n'ai même plus ce luxe... »

Il soupira près de mon oreille et relâcha doucement son étreinte. Je tournai le visage vers le sien un peu trop rapidement et nos lèvres s'effleurèrent. Mon cœur loupa un battement avant de commencer à battre plus fort qu'avant, et Taehyung se recula enfin.

« Tu piques, mon cœur. »

Un sourire réussit à éclairer mon visage une seconde avant qu'il ne passe ses mains dans mon cou pour relever mon menton dans sa direction.

« Tu sais... je sais que mon avis compte beaucoup pour toi, mais ce n'est pas parce que j'ai dit que ça te rendait sexy que tu devais arrêter de te raser. »

Un nouveau sourire m'échappa alors que je retirai doucement ses mains de mon corps.

« Ne prends pas trop la grosse tête mon ami, je n'ai juste pas eu le temps ce matin.

Ne me mens pas, je sais que tu voulais seulement me plaire.

Je n'ai pas besoin de ça pour te plaire, je sais que tu m'aimes depuis le jour où j'ai passé le pas de la porte pour mon premier jour. Je n'ai pas besoin d'en faire plus pour attirer ton regard. »

Il rigola doucement et passa sa main dans mes cheveux. Mon cœur rata un battement, puis un second lorsqu'il embrassa doucement mon front.

« N'y pense plus pour l'instant, je sais qu'il t'aime à un point inimaginable. Il a juste du mal à s'exprimer. Laisse parler ton cœur. Il finira par comprendre que s'il ne veut pas te perdre, il devra faire quelque chose.

Et s'il décide qu'il préfère me perdre ?

Il devra me passer sur le corps avant d'oser décider quelque chose comme ça, rigola-t-il en caressant doucement l'arrière de mon crâne. Il est buté et coincé, mais c'est quelqu'un de juste. Et le plus important, c'est qu'il t'aime. Tu verras. »

J'hochai la tête, absolument pas convaincu par son raisonnement, et il s'éloigna en me lançant un dernier sourire. Mon cœur commença à accélérer doucement, alors je frappai ma poitrine de mon poing avant de retourner prendre mon poste. Ce n'était pas le moment. Vraiment pas le moment.

[...]

J'enfilai mon manteau et suivis Taehyung. Nous n'étions plus que tous les deux pour fermer la librairie. Il verrouilla la porte arrière et nous remontâmes doucement la petite ruelle avant de rejoindre la rue principale.

« Tu veux venir chez nous ce soir ?

Pourquoi ? m'étonnai-je.

Tu m'as dit que Yoongi hyung rentrerait tard. »

Je descendis mes yeux sur le bitume et enfonçai mes mains dans mes poches.

« Il a dit ça pour m'énerver. Avec qui veux-tu qu'il passe une soirée ? Les seules personnes avec qui il s'entend un minimum bien, ce sont ses collègues, et je ne suis pas sûr qu'ils soient du genre à faire de grosses soirées un samedi soir.

Et l'amie avec qui il était l'autre jour ? »

Je serrai les dents. Il n'oserait pas.

« Je ne sais même pas de qui il parle. Il ne m'a pas donné de nom.

Il pourrait aller boire un verre avec elle.

Il ne boit pas.

Un café ?

J'en sais rien. Je veux pas. Et puis, j'ai envie de croire qu'il va rentrer pour qu'on puisse arranger les choses. »

Il ne prononça pas un mot, et lorsque le feu piéton passa au vert, nous traversâmes. Nous rejoignîmes rapidement la bouche de métro, défîmes les fermetures de nos manteaux pour ne pas choper la crève avec les écarts de température, et nous passâmes nos cartes.

« Bon. Tiens-moi au courant, me dit-il alors. Et si jamais, tu sais que tu peux venir chez moi.

Pas certain que ton Palmito apprécie.

Tu sais, dans le fond, il s'inquiète pour toi.

Vraiment ? J'aurai de quoi le faire chier la prochaine fois qu'il me cherchera des noises alors. »

Ses yeux se plissèrent alors que son sourire chaleureux réchauffa doucement ma poitrine meurtrie, et il posa sa main sur mon épaule.

« Vraiment, appelle-moi s'il y a quoi que ce soit.

D'accord. »

Je lui souris doucement et il me lâcha.

« Rentre bien.

Toi aussi, répondis-je.

Salut.

Salut. Bon weekend ! »

Il me fit un signe de la main et partit rejoindre son quai de métro tandis que je pris la direction opposée, comme toujours. J'avais hâte de rentrer. J'avais hâte de retrouver Yoongi. J'étais prêt à faire l'autruche contrairement à ce que m'avait conseillé Taehyung. Parce que j'avais trop peur. Il allait être là, il allait forcément être là. Il avait dû dire ça pour me faire peur ou se débarrasser de moi, c'était tout.

Je sautai dans le premier métro qui passa, m'empressai de faire ma correspondance à Bercy, et je pris la 14 en direction de chez nous. Je ne passais pas cinq minutes sans jeter un œil à mon téléphone. Ma jambe droite bougeait toute seule, trahissant le stress qui était à son comble, et lorsque le métro arriva à mon arrêt, j'en sortis rapidement pour remonter à la surface. Le pas rapide, j'avalai les mètres jusqu'à mon immeuble et écrasai le bouton de l'ascenseur. Je m'y engouffrai, attendis que la machine gravisse les étages, et je glissai rapidement ma clé dans la serrure. Je poussai cependant la porte doucement, l'appréhension commençant à grandir, et je rentrai. Je commençai à me déshabiller en avançant dans l'appartement. Mais il était vide. Yoongi n'était pas là. Je ricanai doucement et sortis mon téléphone de ma poche. Il n'était que vingt-heures. Il n'allait pas tarder. Je posai mon manteau sur un dossier de chaise, mon écharpe avec, et j'allai me laisser tomber dans le canapé, les chaussures encore aux pieds. Elles étaient propres, pas besoin de les enlever. Et je n'avais personne pour me gueuler dessus dans l'immédiat. Je m'allongeai sur le cuir, posant mes jambes sur l'accoudoir, et je portai mon téléphone au dessus de mon visage.

Je me baladai rapidement sur les réseaux sociaux, voir ce que mes potes faisaient de leur weekend, ce que des gens que j'avais totalement oubliés devenaient. Puis j'allai sur Kakao. Ça faisait deux bonnes semaines que Jimin ne m'avait pas envoyé de message. C'était étrange. J'en rédigeai donc un rapidement, lui demandant au passage la date de publication de Sobibor de Jean Molla, même si je savais parfaitement qu'il ne trouverait jamais sans tricher, et je soupirai longuement en laissant l'écran retomber sur ma poitrine. J'étais fatigué, et je sentais que mon corps était tout autant à bout que mon cœur. Je ne comprenais pas comment j'avais pu ne pas faire de malaise depuis deux jours où je n'avais pas mangé, et où j'avais peu dormi. Je repris mon téléphone et regardai l'heure. Vingt heures dix-sept. Ça ne faisait qu'un quart d'heure que j'étais ici, mais je sentais bien qu'il était inutile d'attendre plus longtemps. Il n'allait pas rentrer. J'allais dans mes messages et ravalai le peu de fierté qu'il me restait pour lui envoyer un SMS.


« Tu rentres bientôt ? »


Je fixai mon écran pendant deux bonnes minutes. Mais rien. Il fallait s'y attendre. Je me levai donc péniblement et me dirigeai vers la cuisine. Je n'avais pas envie de manger même si mon ventre criait famine et que j'en avais besoin, mais il fallait que je me force. Je sortis donc mon repas de la veille que je n'avais pas mangé, et en entendant la porte du frigo, le sac à puce rappliqua immédiatement.

« C'est pas pour toi, dégage. »

Elle continua pourtant de me tourner entre les jambes alors que je plaçai mon repas au micro-ondes en délaissant mon téléphone sur la table. Ça n'allait pas être terrible, mais bon. J'attendis deux minutes avant de ressortir la boîte et de verser mon curry de poulet-noix de coco dans une assiette creuse. Je pris des couverts avant de m'asseoir et je plantai ma fourchette dans un morceau de viande. Je testai la température doucement avant de le manger. Bon, la sauce n'avait pas tourné et la viande était encore mangeable, même si ce n'était vraiment pas terrible réchauffé, et surtout de cette manière-là. Le riz, ça allait par contre. J'avalai deux petits cubes de viande avec une cuillère à soupe de riz. Je me forçais, mais je n'avais pas le choix. Il fallait que je mange. Et alors qu'une nouvelle cuillère de riz s'approchait de ma bouche, je vis l'écran de mon téléphone s'allumer sur la table. Je lâchai ma cuillère qui retomba dans un grand bruit dans l'assiette, envoyant quelques grains voltiger, et je déverrouillai l'écran qui s'était éteint.


« Non, je te l'ai dit ce matin. »


Bon. La réponse était claire. Je sortis de la conversation et aperçus le nom de Morvan, à qui j'avais fichu un gros vent quelques jours auparavant.


« Salut mec. Tu fais quelque chose ce soir ? »


Je me servis un verre d'eau et l'avalai d'une traite. Et la réponse de mon ami ne se fit pas attendre.


« Salut ! J'allais t'appeler justement. On va au Chupitos avec Morgane, Michkate, Clémentine, Simon et Sophie. Tu veux venir avec nous ? »


Une soirée dans un bar à shots ? Ce soir ? Comment refuser ?


« Évidemment. Quelle heure ? »

« Super ! On décolle de l'Antic, donc tu peux partir maintenant si t'es chez toi. Ah, y aura Sarah et Benjamin aussi. »

« Raison de plus, ça fait un moment que je ne les ai pas vus. Je pars immédiatement. »

« Nickel ! On se retrouve au métro. »

« Ça marche. À tout à l'heure. »


Je me levai immédiatement, traversai la cuisine, puis allai récupérer mon manteau et mon écharpe. Je jetai un dernier œil à l'appartement vide, et je me couvris avant de le quitter sans une once d'hésitation.

[...]

L'happy hour était déjà terminée. J'avais chaud mais je me sentais bien. Mes amis étaient tous de bonne humeur et s'amusaient pleinement, et le fait que certains d'entre eux ne soient pas spécialement proches de moi me faisait du bien. Ils ne me questionnaient pas sur ma vie privée, et je n'avais donc pas à parler de mes problèmes de couple pour ensuite me noyer dans l'alcool. Ou encore plus. J'étais juste un type qui s'amusait dans un bar à shots avec ses amis. La moitié d'entre eux étaient allés fumer à l'extérieur, et ayant perdu le fil de la discussion des filles à cause de la musique beaucoup trop forte, je décidai finalement de sortir aussi. Je posai doucement ma main sur l'épaule de la plus jeune du groupe qui sirotait doucement son jus d'orange pour lui dire que je sortais prendre l'air, et je lui renvoyai son sourire avant de m'éloigner vers la sortie. Mine de rien, c'était étouffant. La chaleur, la musique, les autres clients...

Je m'assis sur la marche à l'entrée du bar, légèrement sur le côté pour ne pas gêner les gens qui voudraient entrer ou sortir, tout en regardant mes amis fumer tranquillement avec un sourire aux lèvres. J'allais avoir un putain de mal de crâne demain. Ma tête tournait parce que je n'avais rien mangé depuis des jours, mais je me sentais bien et c'était le principal. Je m'en fichais littéralement de vomir mes tripes. Passer un bon moment était le plus important. Je rejetai ma tête en arrière et pris une grande inspiration, la fumée de cigarette de mes voisins emplissant mes poumons. Puis, je décidai d'y retourner lorsque mes pensées repartirent vers la personne qu'il ne fallait pas. Je m'accoudai à nouveau au bar, observant le barman mettre le feu à deux shooters à un groupe un peu plus loin de nous. J'observai les deux hommes se saisir ensuite de pailles pour aspirer l'alcool sous les acclamations de leurs amis. Une personne se posa alors à ma gauche et je me décalai doucement. Et alors que mes amis allaient se recommander quelque chose, se tournant vers moi pour me demander si je voulais prendre un nouveau shot avec eux, j'hochai la tête. Un shot, deux shots, trois... ils s'enchaînèrent aussi rapidement que les minutes. J'étais complètement fait. Plusieurs de mes amis étaient déjà partis, il ne restait plus que Sarah, Morvan et Benjamin.

« On va fumer, m'informa mon ami d'enfance.

Je vous attends là, lui souris-je un peu bêtement. Je bouge pas.

Ça marche. »

Je ne l'entendis pas rire, mais l'expression de son visage me suffit à l'imaginer. Je me retournai vers le bar et plongeai mon visage dans mes bras. J'étais cuit. Je n'avais aucune idée de l'heure qu'il était. Est-ce que j'allais pouvoir rentrer ? Je relevai la tête et observai le barman préparer de nouveaux shooters. Un dernier. J'allais en prendre un dernier et rentrer. Si je le pouvais. Lorsqu'il eut terminé et qu'il tourna la tête vers moi, je levai doucement la main pour lui faire signe que je voulais commander à nouveau.

« Ça sera quoi ? me demanda-t-il.

Quelque chose de fort.

Acidulé ?

Pourquoi pas.

Je te fais ça.

Faites-en deux. »

Le barman hocha la tête et je tournai la mienne sur ma gauche. Le mec assis à côté de moi depuis maintenant une bonne demi-heure avait son menton posé dans sa main gauche, et en sentant que je l'observais, il tourna à son tour son visage vers moi.

« Oui ? me demanda-t-il.

Rien. »

Je reposai mes yeux sur l'homme qui préparait nos shooters, quand je sentis mon voisin bouger.

« Dis... on se connaît, non ?

Je crois pas. »

Il saisit alors mon menton et tourna mon visage vers lui. Je voulais lui hurler de me lâcher, mais je n'avais même pas la force de le faire, ni de le repousser.

« Mais si ! s'exclama-t-il alors. T'es le type qui bosse à la libraire ! »

Je fronçai les sourcils. En dehors du fait qu'il semblait penser qu'il n'y avait qu'une seule librairie dans tout Paris, ce type semblait effectivement me connaître. Mais son visage ne me disait rien. Bon, pour ma défense, j'étais défoncé et il faisait super sombre. Mais les lumières à moitié tamisées se reflétaient dans le piercing qu'il arborait sur son labret gauche. Il passa alors sa langue sur sa lèvre, faisant ainsi bouger son anneau, et il me sourit largement.

« Si, on s'est vus il y a quelques jours. J'étais venu chercher une amie.

Vous croyez que je me souviens de toutes les personnes qui viennent sur mon lieu de travail ? soupirai-je.

C'est certain. Mais moi, on peut difficilement m'oublier. »

Son sourire parfait me fit doucement sourire à mon tour.

« Et puis pas besoin de me vouvoyer. On a sûrement le même âge.

Si tu le dis.

Je le dis. Et je cherchais le rayon pratique. Je suis un ami d'Élodie.

Le rayon pratique... »

Je repartis dans mes pensées quand un événement me revint en mémoire.

« Ah. Oui. Le type qui me matait.

Je ne matais pas.

À d'autres.

J'y peux rien si la première chose qu'on voyait en ouvrant la porte, c'était une belle paire de fesses, hein.

C'est bien ce que je dis.

Ose me dire que tu ne l'avais pas fait exprès.

Absolument pas. Je me serais passé de quelconque forme de drague.

Je suis blessé. »

Le barman avança alors les verres vers nous et nous le remerciâmes.

« Je m'appelle Ethan. »

Je pris mon shooter, et sous son regard insistant, je trinquai finalement doucement dans le sien.

« Léo. »

J'avalai l'alcool rapidement et reposai le shot sur le comptoir.

« Il y a un shot à ton nom. Tu l'as déjà goûté ? me demanda-t-il alors.

Oui. Il est sympa.

Je vais en prendre un alors. Histoire de te goûter. »

Mon cerveau planta pendant quelques secondes. J'avais bien compris, là ? Je tournai la tête vers lui et l'observai. Il commanda son shot avant de discuter avec une fille à sa gauche, ne faisant visiblement plus attention à moi. Il était bizarre ce mec. Qu'est-ce qu'il me voulait ? Oh, peu importe. J'avais dit que c'était mon dernier. Alors j'allais y aller. Je glissai ma main dans ma poche et sortis un billet, histoire de payer mes dernières consommations, quand un verre se posa devant moi. Je fronçai les sourcils et m'apprêtais à dire que je n'avais rien commandé, quand mon voisin repris la parole.

« Cadeau.

C'est gentil, mais je n'en veux pas. Je vais partir.

Oh allez ! S'il te plait ! me supplia-t-il en glissant sa main dans mon dos.

T'es chiant. Je te connais pas, je suis pas obligé d'accepter.

Ça me fait de la peine de te voir boire tout seul.

Je fais ce que je veux. Et puis je ne suis pas tout seul. Mes amis sont... »

Plus là. Ou dehors. Mais pas là.

« Ils fument à l'extérieur, pour ceux qu'il reste. Bref.

Allez. Un cadeau ne se refuse pas ! »

La pression de sa main dans mon dos se fit un peu plus forte et j'expirai bruyamment avant de saisir le verre.

« T'es vraiment casse-burnes.

Dis pas ça. Un jour, tu m'aimeras à la folie. »

J'eus un petit rictus et je levai le verre à mon visage avant de l'avaler sous son regard. Je reposai le shot vide sur le comptoir avec mon billet que je fis glisser vers le barman, et je reposai mes yeux sur ma nouvelle connaissance.

« Je te souhaite une bonne fin de soirée. Moi, je me barre. Salut. »

Il me sourit largement avant d'avaler son propre verre, et je me dirigeai vers la sortie. Je tombai rapidement sur mes amis, et j'allai passer mes bras autour des épaules de Morvan.

« Bordel, t'es dans un de ces états, rigola-t-il.

Ouai, je suis cuit. Il est quelle heure ?

Bientôt deux heures.

Fait chier. »

J'allais être obligé de prendre un Noctilien pour rentrer.

« Je vais y aller, je suis mort, les informai-je.

Uber ?

Noctilien. Pas envie de payer.

Quel radin. Tu sais où tu en as un ?

Faut que je chope le mien à Gare de Lyon. Je crois. Donc faut que je trouve un moyen d'aller jusque là après. »

Je relâchai mon ami et manquai de perdre l'équilibre.

« Je vais payer et je t'accompagne, me dit-il alors.

Mais non !

Mais si, t'es éclaté, rigola-t-il.

Certes. Bon. Je vais pisser un coup parce qu'il caille, et que je ne sais pas quand est-ce que je vais pouvoir rentrer.

Bonne idée. On se retrouve là.

À tout de suite. »

Je retournai dans le bar, slalomai entre les clients qui étaient encore assez nombreux vu l'heure tardive, avant d'enfin atteindre les toilettes. Je m'y engouffrai, soulageai ma vessie qui était au bord de l'explosion, et je me lavai les mains avant de sortir. Mais je n'eus pas le temps de faire un pas hors de la pièce qu'on me poussa avant de me plaquer contre le mur.

« Je croyais que tu t'en allais.

C'est le cas, bredouillai-je.

Pourtant, tu es encore là.

Parce que tu m'empêches de partir. T'es pète-couilles, dégage. »

Il fit doucement claquer sa langue contre son palais avant de tourner la tête de droite à gauche.

« T'es vraiment pas mal.

Je sais », répondis-je.

Il rigola fortement, ses lèvres s'étirant à l'excès et son piercing brillant sous l'éclairage. Je l'observai alors plus attentivement, remarquant qu'il en avait plusieurs autres aux oreilles, et qu'il était également tatoué, un motif étrange montant jusqu'à l'arrière de son oreille gauche.

« Tu aimes les tatouages ? me demanda-t-il alors, ayant sûrement remarqué que j'observais les siens.

Ça dépend lesquels, répondis-je en haussant les épaules.

Tu veux voir les miens ? »

Je commençai à ricaner.

« Cette technique de drague est dépassé depuis 2001.

Tu exagères, je n'étais même pas encore né.

Pas encore né ? Mais t'as quel âge ? lui demandai-je avec de gros yeux.

Et toi ? rigola-t-il. Tu ne me feras pas croire que tu as plus de trente ans.

Bah... si ? »

Je sentis ses doigts passer sous mon menton pour le relever vers le sien alors qu'un petit rire lui échappa à nouveau. Il était encore plus grand que Taehyung, c'était inhumain. Et bordel, il était beau, lui aussi. Sa peau légèrement mate, ses cheveux brun foncé, ses yeux marron clair, son nez droit et ses lèvres pulpeuses... On aurait dit l'un de ces acteurs de série américaine pour adolescentes.

« Tes yeux sont à tomber putain... »

Mon ventre me chatouilla soudainement. Je ne savais pas exactement ce qu'il était en train de se passer dans mon corps, mais ce type était en train de me draguer. Je le repoussai alors et rouvris la porte qu'il avait fait coulisser derrière lui.

« Désolé, j'suis pas intéressé. »

Je fis quelques pas, titubai maladroitement après que le bout de ma chaussure ait tapé dans un pied de chaise, et je sentis bien vite une main attraper mon poignet pour que je me retourne.

« Quoi ? grognai-je.

Tu es un menteur, Léo.

Je te demande pardon ?

Tu as très bien compris ce que je voulais dire.

Absolument pas.

Tes yeux parlent pour toi, tu ne sais pas mentir. De plus, je n'avais pas terminé.

Et quoi donc ? »

Sa main droite glissa immédiatement dans ma nuque et je n'eus rien le temps de faire que ses lèvres se posèrent contre les miennes. Je tentai de le repousser mais mes bras étaient bien trop faibles pour réussir à faire quoi que ce soit, mes muscles étaient lourds à cause de l'alcool, et la chaleur qui émanait de son corps désormais contre moi me faisait un étrange bien. Mais ce n'était pas Yoongi. Je ne pouvais pas. Je n'avais pas le droit. Et même si j'avais eu ce droit, je ne devrais pas le prendre. Je mis donc fin à son baiser, auquel j'avais finalement inconsciemment répondu, et je posai mes mains sur ses bras.

« Arrête, faut que je rentre chez moi... »

Sa bouche plongea dans mon cou et lorsqu'il commença à mordiller ma peau, je resserrai mes doigts sur ses bras.

« S'il te plait. Mon compagnon m'attend.

Quoi ? »

Il releva lentement le visage vers moi et me lâcha.

« T'es en couple ?

Ou-oui, bredouillai-je.

Pourquoi tu ne me l'as pas dit tout de suite ?

Tu m'en as laissé le temps peut-être ? »

Il détourna le regard, se sentant visiblement coupable, et il mordit sa lèvre inférieure nerveusement.

« Je suis désolé. Je pensais pas, j'aurais jamais fait ça autrement.

C'est bon. Salut. »

Je me frayai à nouveau un chemin vers la sortie en essayant de ne pas tomber.

« Attends, Léo !

Quoi ? »

Je me retournai et l'observai, quelques mètres derrière moi.

« Non, rien. Rentre bien.

Merci. Toi aussi. »

J'atteignis enfin la sortie où je retrouvai mes amis.

« C'est pas trop tôt, me fit Morvan, j'ai cru que tu t'étais endormi là-bas.

Désolé. »

Je m'avançai vers lui quand il brandit quelque chose devant mon visage. Je plissai les yeux et regardai longuement ces objets étranges avant de me rendre compte qu'il s'agissait de mon manteau et de mon écharpe.

« Oh ! Merci ! m'écriai-je.

J'étais certain que tu allais partir sans. Tu es une calamité, mon ami. »

Il me redonna mes vêtements et je me dépêchai de les enfiler. Il ricana fortement avant d'attraper le bas de mon manteau pour remonter la fermeture.

« Bas les pattes ! grognai-je en repoussant ses mains. Je peux le faire tout seul.

Très bien, fais-le alors ! »

Nos amis se moquèrent doucement de nous et Morvan soupira avant de taper le dessus de mon crâne pour me faire rager.

« On y va. Rentrez bien ! fit-il alors à Sarah et Benjamin.

Vous aussi ! Salut ! »

Je les saluai d'un simple geste de la main, et, épaulé par Morvan parce que je ne marchais absolument pas droit, nous partîmes... sans doute à la recherche d'un bus pour que je puisse rentrer chez moi.

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