
#10.4 After - Pandore
Bonsoir bonsoir !
De base ce chapitre devait arriver tôt (genre 17h), mais j'ai été quelque peu perturbée cet aprèm entre la tracklist, les théories toutes plus intéressantes les unes que les autres sur Twitter, puis après ma sœur qui a ressorti toutes ses vieilles Barbies et m'a fait un quiz dessus, puis encore après à 21h, le retour d'une de mes séries télé préférées... alala, j'suis une calamité.
Mais je poste quand même avant minuit, ce qui est un sacré progrès XD
J'aime les anagrammes. Et vous ?
Bon, ma dernière relecture a été du coup assez décousue et j'ai juste la flemme de me relire, en plus de ne plus pouvoir voir ce chapitre en peinture à force de repasser dessus, alors je m'excuse si jamais il reste des fautes (orthographe ou des oublis de suppression de mots) ou des petites incohérences. Et j'ai rajouté que 370 mots, c'est aussi un sacré progrès.
Bref, je vous laisse là, je dois retourner à mon boulot pour la fac. J'en ai bientôt fini un tiers. À deux semaines de la date de rendu limite, c'est plutôt pas mal, vous ne trouvez pas ? x'D
À jeudi pour la partie 5.
Bonne Léocture ! ♥
~~+~~
Arrivé à la librairie, le ventre vide une fois de plus, j'avais tenté de me concentrer et de bosser correctement. Taehyung m'avait remplacé pendant les deux heures où j'avais été absent, et voyant que mes sourires et mes rires étaient faux, il avait profité que j'aille me noyer dans une tasse de café pour me prendre dans ses bras. Ça m'avait fait horriblement de bien, mais également horriblement de mal. Parce que j'avais besoin d'étreintes, de chaleur. Mais pas de sa part. Mais tout allait être réglé le soir même, non ? Si. Bien sûr que si. Nous allions discuter. Nous allions mettre les choses au clair tous les deux, et tout ça serait terminé. Nous pourrions à nouveau vivre ensemble, vivre pleinement notre amour et notre relation aussi étrange soit-elle. Comme au tout début.
Je comptais les heures, les minutes me rapprochant de la fin de ma journée, et lorsque dix-huit heures sonna, je m'enfuis dans la salle de pause récupérer mes affaires. Je saluai mes collègues, Taehyung qui traînait encore dans les rayons, et je m'apprêtais à quitter la librairie quand je fus attrapé par une main saisissant mon bras. Je me retournai rapidement, emporté dans mon élan, et reconnus mon ami.
« Hop hop hop, alors, on se sauve ?
– Morvan ? Mais qu'est-ce que tu fais là ? m'étonnai-je.
– Je venais acheter des livres. Et te voir, accessoirement.
– Oh...
– Tu as fini ta journée ?
– Oui.
– Ça tombe nickel ! Tu veux aller boire un verre ? Ça fait bien deux semaines qu'on ne s'est pas vus.
– Je... »
J'avais envie de passer du temps avec lui, parce que ça faisait un moment, mais aussi parce que ça me changerait les idées. Mais ce n'était justement pas le bon moment.
« Désolé. J'ai des trucs de prévus. Tu m'appelles ? On se programmera ça dans les jours à venir.
– Pas de soucis ! Je te laisse alors. Bonne soirée !
– Désolé.
– Ne t'en fais pas !
– Bonne soirée. Appelle-moi ! »
Il me sourit et je passai la porte. Il faisait froid alors je resserrai mon manteau sur moi et rejoignis rapidement la bouche de métro. Yoongi m'attendait, il fallait vite que je rentre. Qu'on discute. Qu'on arrange tout.
Le métro me semblait horriblement lent, et une fois remonté à la surface, je me ruai vers mon immeuble, le pas extrêmement rapide. Voyant qu'une enveloppe dépassait de notre boîte aux lettres, je me résolus à ouvrir cette dernière et à retirer le colis et le tas de courrier et de pubs qui s'était entassés. Il était temps que nous mettions un « Stop pub » sur la porte. Je ne pris pas le temps de faire le tri et j'écrasai le bouton de l'ascenseur. Les portes s'ouvrirent immédiatement et je m'y engouffrai avant d'appuyer sur le bouton du sixième étage. Je descendis ensuite rapidement de la cage de métal et rejoignis la porte de notre appartement en quelques enjambées. Je glissai ma clé dans la serrure et poussai la porte. Je rentrai et la refermai d'un coup de pied.
« Yoongi ? »
Je balançai le colis et le reste sur la table, et l'une des enveloppes glissa et tomba par terre.
« Fait chier. »
Je retirai mon manteau que je posai sur le dossier d'une des chaises, puis fis le tour de la table quand j'entendis du bruit venant de la cuisine. Je m'y dirigeai donc et vis qu'il était en train de faire la vaisselle.
« Coucou.
– Salut », me répondit-il.
Mon cœur battait à toute allure. Qu'est-ce que je pouvais faire, et qu'est-ce que je ne pouvais pas faire ? Oh et puis merde. Je m'approchai de lui et passai mes bras autour de son ventre pour le serrer contre moi. Il ne réagit pas, et je respirai son odeur avant d'embrasser sa nuque.
« Ça a été ta matinée ? lui demandai-je.
– Oui.
– Et cet aprèm ?
– Ça aurait été bien mieux si je n'avais pas eu deux jours de vaisselle à faire. T'abuses des fois.
– Désolé...
– Mouais. »
Il fallait qu'on parle. Mais est-ce que c'était le bon moment ? Mon courage s'était déjà fait la malle. Faire l'autruche n'était pas si mal que ça en fin de compte... Je soupirai. J'étais lâche. Tellement lâche. Je déposai un nouveau baiser dans sa nuque et le lâchai doucement.
« Je vais prendre ma douche.
– Fais-donc. »
Je tournai les talons et traversai la pièce avant de m'arrêter sur le pas de la porte.
« On mange quoi ce soir ?
– Tu ne devais pas ramener du thaï ?
– Oh... si, excuse-moi...
– J'te jure... soupira-t-il.
– J'ai oublié... Pardon, j'étais tellement pressé de rentrer...
– C'est à se demander si tu as une tête, mon ami.
– Désolé. J'y vais.
– Laisse tomber.
– Non, je-
– Je vais y aller. Va te laver. »
– Non, ne t'embête pas. On fera ça demain. On a ton repas d'hier à manger. »
Il soupira bruyamment tout en déposant une assiette sur l'égouttoir.
« C'est à la poubelle. Je vais aller-
– À la poubelle !? m'écriai-je. Mais pourquoi ?
– Je n'avais plus envie de manger ça. Et puis même Perli n'en a pas voulu.
– Mais je l'aurais mangé, moi ! avançai-je d'un pas vers lui. Pourquoi tu ne m'as pas demandé avant de jeter ?
– Parce que c'est meilleur frais et que je savais que tu préférerais t'empoisonner plutôt que de me dire de le jeter.
– C'était pas une raison, murmurai-je.
– Tu n'auras qu'à rentrer à l'heure la prochaine fois dans ce cas.
– On va pas revenir là-dessus s'il te plait, on-
– Alors va te laver et laisse-moi aller chercher de la bouffe putain. »
Le bruit du verre au fond de l'évier me fit sursauter.
« Fait chier... »
J'esquissai un mouvement dans sa direction, mais je savais que j'allais me faire envoyer balader. Alors je me résolus à revenir à ma position de départ.
« Ça va ? soufflai-je.
– Oui. Va te laver. »
J'observai son dos et finis par obtempérer.
« D'accord. »
Il fallait mieux que je le laisse tranquille. La discussion que nous devions avoir n'allait pas être pour tout de suite... Mais est-ce que repousser serait une bonne chose ? Bien sûr que non. Je le regardai attraper délicatement les morceaux de verre et traverser la pièce pour les mettre dans la poubelle réservée à cet effet. Mon cœur me faisait mal, et le rouge qui tachait sa peau claire me faisait encore plus mal. Qu'est-ce que je devais faire pour que la situation puisse s'arranger ? Fallait-il battre le fer pendant qu'il était encore chaud ? Quitte à me prendre plein de phrases cinglantes dans le visage, autant le faire maintenant pour dire ce que j'avais sur le cœur, non ?
« Yoon'...
– Mmh ?
– Je...
– Quoi ? soupira-t-il.
– Pourquoi t'es pas rentré cette nuit ? »
Je vis ses mouvements se stopper, puis après quelques secondes, il continua ce qu'il faisait.
« Il n'y avait plus de métro, et j'avais oublié mon portefeuille.
– Tu as dormi où ?
– Chez une amie.
– Une amie ? »
Ma voix était partie dans les aigus plus que je ne l'aurais cru.
« Je ne pouvais pas dormir dans mon bureau, l'université était fermée. Et je ne pouvais pas me prendre une chambre d'hôtel non plus.
– Tu étais où pour finir par dormir chez une amie ?
– Dans un café pas loin de chez elle.
– Et tu ne pouvais pas rentrer ?
– Je n'avais pas mon portefeuille je te dis. Et même si ça avait été le cas, je n'aurais pas voulu te réveiller.
– Et les Noctiliens ? ricanai-je. Vous y étiez ensemble, au café, non ?
– Qu'est-ce que ça-
– Pourquoi tu étais là-bas ?
– Je te demande pardon ? se retourna-t-il vers moi.
– Pourquoi tu étais dans un café alors que moi je me rongeais les sangs en tournant ici ?
– Tu veux qu'on parle de toi ? Je t'avais dit que je ferais à manger. Je t'ai attendu pendant deux heures, Léo.
– Mais ce n'était pas de ma faute !
– Ce n'était pas de la mienne non plus.
– Je ne t'ai pas obligé à sortir prendre un café jusque deux heures du matin avec je-ne-sais-laquelle de tes amies !
– Si tu avais pensé à moi, tu m'aurais peut-être envoyé un message plus tôt pour me prévenir de ne pas attendre comme un imbécile devant deux assiettes vides.
– Excuse-moi d'avoir été dans la merde et de ne pas avoir pensé à te prévenir en découvrant qu'on allait avoir énormément de pertes !
– Si seulement tes excuses étaient sincères, siffla-t-il.
– Mais tu veux que je te dise quoi putain ? m'écriai-je. Tu me connais, tu sais à quel point j'ai pu me sentir mal, et à quel point je me sens encore mal maintenant, que ça soit à cause de ça ou à cause du reste, alors pourquoi tu en refous une couche ? »
Il se contenta de me regarder froidement, et je sentis mes lèvres commencer à trembler.
« On dirait que ça t'amuse de me voir aussi pitoyable.
– Et toi que ça t'amuse de me rendre pitoyable. »
Je sentis une larme s'échapper de mon œil et rouler sur ma joue.
« Alors c'est vraiment ça que tu penses ? Que je te rends pitoyable ? »
Il détourna le regard, et après quelques secondes de silence, il passa ses mains sous l'eau, les essuya dans du Sopalin, et commença à avancer. Il passa à côté de moi sans un mot et se dirigea vers la porte d'entrée.
« Tu vas où ? »
Il ne s'arrêta pas et enfila ses chaussures.
« Tu vas où ? demandai-je à nouveau en haussant la voix.
– Chercher à manger. Puisque tu as oublié de le faire. »
C'était à cause de toi que j'avais oublié... parce que je n'avais qu'une envie, te retrouver au plus vite et tout arranger... Comment tu pouvais me reprocher quelque chose comme ça ?
Je le regardai enfiler son manteau et quitter l'appartement en claquant la porte. Je reniflai en levant les yeux au ciel et je commençai à tourner en rond dans l'appartement. Le chat dormait sur le canapé et n'avait même pas été dérangé par notre dispute. Je déambulai de longues minutes avant d'échouer dans la salle de bain. Je me regardai longuement dans le miroir et je resserrai mes doigts sur le bord du lavabo. J'avais l'impression d'avoir pris dix ans en deux jours. Je quittai mon reflet des yeux et commençai à me déshabiller, puis je rentrai dans la cabine de douche avant d'allumer l'eau. Elle était froide et je sentis une désagréable chair de poule m'envahir. Mais je ne fis rien, je ne bougeai pas, et j'attendis que l'eau devienne progressivement plus chaude. Je serrai les dents à m'en faire mal pour ne pas pleurer, mais c'était plus fort que moi. Mes larmes coulaient sans que je ne puisse les en empêcher. J'étais vraiment un type faible.
Je restai ainsi sous le jet d'eau, totalement immobile, mon corps bougeant seulement au rythme de mes sanglots pendant de longues minutes, puisque ce n'est que lorsque j'entendis frapper doucement à la porte que je me rendis compte que je n'avais pas bougé. Le battant s'ouvrit et je tournai la tête de façon saccadée. Yoongi se tenait là, la mâchoire serrée, et il me fixait.
« Qu'est-ce qu'il y a ? demandai-je un peu sèchement.
– Je... »
Son regard fuit soudain le mien et je ramenai ma tête face au mur, avant de passer mes mains sur mon visage.
« Je te demande pardon... »
Un rictus déforma mes lèvres et je secouai faiblement ma tête de droite à gauche.
« Ça suffit plus, Yoongi... »
Je pris une grande inspiration pour calmer mon corps qui voulait encore s'emballer, quand j'entendis la porte de la douche s'ouvrir. Je voulus me retourner vers lui quand je sentis ses bras passer autour de ma taille.
« Qu'est-ce que tu fais ? tentai-je de me débattre.
– Je suis vraiment désolé... Je... je ne sais pas pourquoi je te dis toutes ces choses blessantes... Ce n'est pas dans ma nature d'être comme ça... »
J'aurais bien lâché une réplique cinglante mais je n'avais plus le courage de rejeter de l'huile sur le feu. Et puis ça suffisait pour ce soir.
« Parle-moi. Je t'écoute.
– Qu'est-ce que tu veux que je te dise ? demandai-je, la voix tremblante.
– Ce que tu m'as dit ce matin.
– Que j'en pouvais plus ?
– Oui...
– Que veux-tu que je te dise de plus ? C'était assez clair, non ?
– Explique-moi.
– Je suis épuisé, Yoongi. Je n'arrive plus à faire semblant.
– Semblant ?
– Oui.
– Semblant de quoi ?
– Que tout va bien. Que je vais bien. Que je suis heureux. De tout.
– De m'aimer aussi ? souffla-t-il.
– Non... »
Je me retournai difficilement et plongeai mes yeux dans les siens.
« Non, pas ça. C'est bien pour ça que c'est si dur. Si je ne t'aimais pas autant, tout serait beaucoup plus simple... »
Sa main droite glissa dans mon cou et mes yeux se perdirent sur ses lèvres.
« Je suis désolé... je ne sais pas ce que je dois faire... m'avoua-t-il alors. Je suis totalement perdu. Te blesser n'est pas ce que je souhaite, te rendre malheureux encore moins. Je suis tiraillé entre plein de choses... et j'essaie de faire ce qui est juste. Mais je le fais mal visiblement. »
Ma bouche recommença à trembler alors je le pris dans mes bras pour ne pas qu'il puisse voir mon visage. Surpris, il ne bougea pas tout de suite, avant de récupérer sa main droite qui était coincée entre nos deux corps, et de me prendre dans ses bras à son tour. Je fermai les yeux et me laissai aller à cette étreinte.
« Si tu m'expliquais, ça pourrait nous aider aussi...
– Je ne peux pas.
– Pourquoi ? soufflai-je. Ça me terrifie que tu gardes des choses sur ce sujet pour toi.
– Il n'y a rien à en dire. »
Je soupirai et raffermis ma prise sur lui.
« Mais moi j'ai besoin de savoir... j'ai besoin de savoir pourquoi je ne peux pas faire certaines choses de peur de te faire fuir. J'ai besoin de savoir et de comprendre. »
Il se sépara doucement de moi et plongea ses yeux dans les miens. Sa main gauche glissa sous ma mâchoire et son pouce vint essuyer ma joue.
« Est-ce que c'est vraiment nécessaire ? »
J'hochai la tête fébrilement et il détourna les yeux. Il n'avait pas envie d'en parler. Ça lui faisait mal rien qu'à y penser, je le voyais dans ses pupilles. Est-ce que je devais quand même le forcer à tout me révéler ? Ça pourrait l'aider. Mais ça pourrait aussi faire remonter de trop mauvaises choses... Sun Hae m'avait dit qu'il fallait que j'attende qu'il m'en parle de lui-même... Mais qu'est-ce que je devais faire ? Lui forcer la main ou laisser tomber ? Je vis ses lèvres s'entrouvrir, et alors qu'il s'apprêtait à prononcer un mot, je posai mes doigts sur sa bouche. Je sentis ses yeux remonter sur moi, mais je ne quittai pas le bas de son visage des miens. Je regrettais déjà ce que je venais de faire. Mais lui se sentirait mieux. Je me sacrifiais une fois de plus. Mais c'était le mieux à faire pour nous, non ?
Il retira ma main de son visage et me força à relever les yeux sur lui.
« Je ne te comprends plus. Qu'est-ce que tu veux à la fin ? »
J'avalai ma salive difficilement et je l'enlaçai une nouvelle fois. L'eau qui coulait toujours était tiède mais ça m'était égal.
« Toi. C'est toi que je veux, soufflai-je.
– Léo...
– Ne dis rien... Ne dis plus rien. »
Il posa ses mains sur mes hanches et me repoussa. Je me résolus à desserrer ma prise autour de ses épaules, mais lorsque mon visage se trouva en face du sien, à quelques millimètres du sien, je ne réfléchis pas une seconde de plus et dérobai ses lèvres. À défaut de réponse ou d'autre chose, j'avais besoin d'un baiser. J'avais besoin d'une étreinte, encore plus forte que la précédente. Je laissai mes mains glisser sur ses vêtements désormais trempés, puis calai ma main gauche dans son dos, sous son omoplate, tandis que la droite descendit jusqu'à son bassin, avant de se poser sur l'une de ses fesses.
« Léo...
– Serre-moi dans tes bras... s'il te plait... »
Je m'emparai de ses lèvres à nouveau, et après quelques secondes d'hésitation, il me répondit, et ses bras enserrèrent mon corps. Il embrassa ensuite doucement ma joue et ses baisers descendirent le long de ma gorge. Je resserrai mes doigts sur ses vêtements alors que sa bouche remonta jusqu'à ma joue où je m'en emparai une nouvelle fois. Mon cœur me faisait affreusement mal, et ses baisers, ses mains sur ma peau, ne me faisaient pas trembler d'envie comme auparavant. Je tremblais de peur à cause de ce qui pourrait se passer. À cause de ce corps que je ne pouvais que difficilement contrôler. Mais lorsque notre baiser s'enflamma et que sa prise se resserra sur moi, la peur, puis l'incompréhension firent vite place à une envie et à une impatience durement retenues. Je savais que je ne devais pas chercher à aller plus loin, que ça n'irait de toute façon pas plus loin, mais je voulais sentir sa peau contre moi, sa chaleur, sans ces vêtements humides qui me dérangeaient. Alors je glissai mes mains sous son polo et griffai sa peau avant de le pousser et de le plaquer contre le carrelage du mur. Je l'entendis gémir et expirer bruyamment alors je plantai mes dents dans sa gorge sans attendre plus longtemps. Il ne fallait pas que j'aille trop loin. Juste le minimum, comme d'habitude. Des baisers, de légers suçons et de légères morsures, des caresses, une forte étreinte...
« Léo... souffla-t-il. Qu'est-ce que... »
Sa main gauche quitta mon dos et se posa sur ma hanche qu'il repoussa difficilement.
« Qu'est-ce que tu fais ?
– Qu'est-ce que je fais ? »
Je m'éloignai de lui et le regardai sans comprendre.
« Comment ça ?
– "Comment ça ?" ? Tu étais en train de faire quoi, là ? »
J'avalai ma salive difficilement. Qu'est-ce que je faisais ?
« Je t'embrassais juste...
– À d'autres. »
Je serrai la mâchoire. Bon ok, il m'avait laissé une petite ouverture alors j'avais profité inconsciemment de l'occasion, mais il n'allait pas oser me le reprocher quand même ? Et puis je n'avais rien fait, et je n'aurais rien fait d'autre.
« Je n'ai rien fait. Quoi que tu aies à me reprocher, tu t'es laissé faire.
– Parce que tu m'as demandé de te prendre dans mes bras. Je n'ai jamais dit que j'étais d'accord pour quoi que ce soit d'autre.
– Mais je n'ai rien fait !
– Mon dos peut te prouver le contraire.
– Fallait me prévenir alors que je ne-
– Comme si tu n'étais pas au courant !
– Tu vas pas recommencer putain ! reculai-je.
– Recommencer ? Je t'ai dit non, d'où je recommence ? C'est-
– Alors qu'est-ce que tu viens foutre dans ma douche alors ? m'emportai-je.
– Je venais te réconforter, tu-
– Pourquoi tu me touches si c'est toujours non ?
– Te toucher ? D'où je t'ai touché ?
– Tu crois que tes mains dans mon dos et sur mes fesses passent inaperçues ?
– Alors maintenant ça va jusque-là ? Je ne peux plus t'effleurer sans que tu me sautes dessus ? Je ne peux plus t'embrasser ou t'enlacer sans que tu aies envie de me tringler dans la seconde ?
– C'est pas ce que-
– Très bien, je m'abstiendrai de tout contact physique à partir de maintenant alors. »
Il me repoussa plus sèchement et quitta la cabine de douche. Il claqua la porte de la salle de bain et me laissa seul sous l'eau désormais froide. Le tringler ? Ce n'était même pas ce que j'avais eu en tête, j'avais juste eu besoin d'une forte étreinte... d'affection... Certes, je pouvais comprendre qu'il puisse mal l'interpréter par rapport à d'habitude, mais là... comme si à ce moment-là, j'aurais pu vouloir tenter quoi que ce soit... J'étais des fois suicidaire par rapport à notre couple mais il ne fallait pas abuser... Pourquoi il était comme ça ?
Je tendis la main gauche vers le robinet et coupai l'eau. Ça ne servait plus à rien. Je sortis en tremblant et m'enroulai dans ma serviette de douche. Je rouvris la porte doucement pour rentrer dans la chambre où je me rhabillai, puis je passai la tête par l'encadrement de la porte de la chambre. Il fumait, accoudé à la fenêtre du salon. Qu'est-ce que j'avais le droit de dire ? Qu'est-ce que j'avais le droit de faire ? Cette soirée était censée nous aider à régler notre problème... Alors pourquoi c'était encore pire qu'avant ?
« Quoi ? »
Je me pris son ton sec en plein visage. Je serrai les dents et pris une grande inspiration.
« Tu viens manger ?
– Je mangerai plus tard. »
J'allais donc manger seul. Une fois de plus. Pourquoi ça me rendait triste ? Je devrais y être habitué à force.
« D'accord... »
Je me dirigeai vers la cuisine d'un pas lent et observai tristement le sac contenant les plats que Yoongi avait été chercher au restaurant thaï à quelques minutes d'ici. Ça devait être froid. Et dans le fond, je n'avais même plus faim. Je plaçai donc les deux boîtes au frigo et repartis vers le salon. Il n'avait pas bougé. J'avançai silencieusement vers lui, les jambes tremblantes, et je m'arrêtai à deux mètres de lui.
« Yoon' ? »
Il ne me répondit pas, se contentant de recracher bruyamment sa fumée. Puis, mes os et mes muscles devenant soudainement aussi solides que du coton, je le rejoignis en deux enjambées et le serrai dans mes bras.
« Qu'est-ce que tu... »
Il ne termina pas sa phrase et je fermai les yeux fortement, priant pour qu'il ne me repousse pas. Sa main gauche se posa sur mon poignet mais il ne retira finalement pas mes bras. Peut-être fallait-il mieux continuer de faire l'autruche en fin de compte ? Faire comme si cette nouvelle dispute ne s'était jamais passée, que nous n'avions jamais abordé ces points sensibles et que tout allait s'arranger dès le lendemain matin ?
« Tu ne manges pas ? me demanda-t-il alors.
– J'ai pas faim. »
Je respirai son odeur, mêlée au parfum de la lessive encore ancrée dans les vêtements qu'il avait passés après avoir quitté la salle de bain.
« Ça va, ta main ?
– Oui. Ce n'est rien, me répondit-il.
– D'accord. Mais fais plus attention.
– Oui. »
Je resserrai encore un peu ma prise, humant ces fragrances que je n'aimais que trop, et j'embrassai imperceptiblement l'arrière de son crâne après avoir relevé mon visage de son épaule.
« Je t'aime. »
Sa main toujours sur mon poignet, je sentis ses doigts se resserrer un peu sur ma peau et son pouce caresser le dos de ma main. Il ne me répondrait pas, je le savais. Alors je me détachai doucement de lui et repartis en direction de la chambre. Je me glissai sous les draps froids et essayai de m'endormir. Seul, une nouvelle fois.
[...]
Lorsque j'ouvris les yeux, il faisait nuit noir dans la chambre. Je tournai la tête sur ma gauche même si je savais très bien ce que j'allais y trouver. Un grand vide. Je refermai les yeux et expirai longuement. Je me recroquevillai sous la couette et me retournai. Il dormait où ? Sur le canapé ? Il avait pris une couverture au moins ? J'entendis alors du bruit au salon. Je me redressai et jetai un coup d'œil à mon réveil. Il était un peu plus de quatre heures du matin. Je n'aurais pas dû me coucher aussi tôt. Mon estomac se réveillait aussi et commençait à crier famine. Qu'est-ce que je devais faire ? Me lever et aller manger ? Me recoucher ? Ou partir pour la librairie en attendant qu'on ouvre ? En plus on était samedi, Yoongi ne travaillait pas... Je soupirai bruyamment et me levai finalement, posant mes pieds nus sur le parquet glacé. Je traversai la pièce silencieusement, suivant le mur de ma main droite pour ne pas rentrer dedans et hurler à la mort, même si Yoongi était également réveillé. Mais alors que je voulus poser ma main sur l'encadrement de la porte, je retirai aussitôt mes doigts sous la surprise. Une main était posée là. Yoongi était là, juste en face de moi. Qu'est-ce que je devais faire ? Est-ce que je devais lui parler ? L'ignorer ? Je restai figé, attendant un signe de sa part, mais il ne bougea pas et ne prononça pas un mot.
Alors, la main tremblante, je la relevai à nouveau pour la poser sur la sienne, et je la laissai glisser le long de son bras, remontant vers son épaule, et je glissai mes bras autour de son cou avant de le serrer contre moi. Il resta immobile de longues secondes avant de me prendre dans ses bras et de cacher son visage dans le creux de mon cou. Devions-nous tout simplement oublier ce qu'il s'était passé quelques heures plus tôt ? Et jouer aux autruches comme nous en avions pris l'habitude depuis quelques mois ? Je redressai doucement la tête et tournai mon visage vers le sien. Je sentis bien vite sa respiration contre la mienne, et ses lèvres n'attendirent pas une seconde de plus après avoir frôlé les miennes pour s'en emparer. Je sentis ses doigts se replier contre ses paumes, griffant ainsi ma peau à travers mon t-shirt, et je me cambrai doucement contre lui, ne cessant en aucun cas notre baiser. Je reculai progressivement jusqu'au lit où je m'assis avant de m'allonger, Yoongi ayant suivi le moindre de mes gestes sans rechigner. Il m'embrassa à nouveau, son corps surplombant le mien désormais entièrement, avant de descendre sa bouche sur ma gorge. Je me laissai totalement faire, mes mains caressant son corps imperceptiblement, jusqu'à ce qu'il se couche sur moi et m'embrasse doucement. Je le serrai alors dans mes bras, tandis que sa tête se reposa près de ma clavicule.
« Je t'aime », soufflai-je.
Un petit rire me répondit alors que son bras gauche passa sous mes reins.
« Je sais. »
Je fermai les yeux, ma main gauche glissant dans ses mèches que je caressai doucement, et je sentis le sommeil me gagner petit à petit. Et alors que je commençais à sombrer, un léger murmure effleura ma poitrine.
« Malheureusement... »
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