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Chapitre 54 - 2024060703H

[23/02/2022]

Bonjour bonjour !

Je suis ultra frustrée de poster aujourd'hui parce qu'à un jour près, la date aurait été parfaite, mais bon, aujourd'hui ça fait un an que LPELD a atteint le million de lectures, donc c'est bien aussi x')

Avant-dernier chapitre de ce premier arc avant la "pause" de l'histoire. Je dois avouer que l'ai longtemps hésité sur l'endroit de la coupure. Au tout départ, j'avais prévu de couper au moment où Kook tombe sur Tae dans la librairie, puis j'avais repoussé ça à plus tard... Au final, j'en suis venue à la conclusion que la meilleure coupure, c'était ce jour du 7 juin. Est-ce que j'ai eu raison ou tort, tant pis, c'est comme ça XD

J'espère que ce chapitre vous plaira.

Bonne Léocture ! ♥




~~+~~




« Jungkook !

Jungkook !

Allez-vous-en ! criai-je.

Jungkook !

Je t'aime !

Jungkook !

Reste là !

Foutez-moi la paix ! commençai-je à pleurer.

Jungkook !

Jungkook !

Jungkook !

Arrêtez ! commençai-je à courir tout en bouchant mes oreilles et en fermant les yeux. Arrêtez !

Jungkook !

Reviens !

Jungkook !

Je t'aime !

Alex' ! gémis-je. Aide-moi !

Jungkook !

Jungkook ! »

Je fus de nouveau assailli. Une vingtaine de silhouettes noires m'entouraient, sans visage, et prononçaient mon nom, me déclaraient leur amour ou voulaient que je les rejoigne. Sans cesse, quoi que je puisse dire, quoi que je puisse faire. Elles restaient là, elles me suivaient et me collaient. Je tremblais de peur, je voulais juste qu'elles s'en aillent. De temps en temps, des visages clignotaient et je reconnaissais quelqu'un, ou alors, même sans reconnaître cette personne, je savais qui c'était. J'avais vu plusieurs Jaeheon, cachés dans cette foule. J'avais vu plusieurs Haejoon aussi, dont l'un m'avait dit qu'il m'aimait. J'avais vu plusieurs fois ce type du train, aussi. Enfin, c'était surtout Sun Hae qui était apparue. Parce que lui, je ne me rappelais pas assez bien de son visage. La seule chose dont je me rappelais distinctement, c'était son sourire. Celui que je voyais sur Haejoon, car ils avaient le même. J'avais aperçu Satoru aussi, au loin. Puis ce malade au Japon, avec un couteau. Heureusement, il n'était plus là. J'avais aperçu d'autres personnes sur lesquelles je n'arrivais pas à remettre un nom.

Mais il y avait Jaeheon, Haejoon, et cet homme, représenté par Sun Hae, qui me suivaient sans cesse et qui ne voulaient pas disparaître. Mais je ne voulais pas les voir. Je n'en pouvais plus. Je voulais qu'ils s'en aillent, que je puisse aller travailler tranquillement. Je voulais retrouver Alexis. Pourquoi ne voulaient-ils pas me laisser tranquille ? Foutez-moi la paix !

« Jungkook !

Jungkook ! recommencèrent-ils.

Fermez-la ! hurlai-je. Tous !

Jungkook !

Je t'aime !

Jungkook !

Reste là !

Taisez-vous !

Ne pars pas !

Taisez-vous... me recroquevillai-je.

Jungkook !

Kook, fit alors une voix grave tandis qu'on me poussa.

Jungkook !

Kookie, tu vas bien ?

Alex' ? murmurai-je.

Bébé ?

Alexis ? » me redressai-je.

J'ouvris les yeux, puis les refermai aussitôt.

« Jungkook, ça va ? »

Je pris une grande inspiration et me redressai sur mon coude en me rapprochant du bord du lit, de façon à lui tourner le dos. Je sentis sa main gauche se poser sur mon épaule et il caressa ma peau doucement sans rajouter un mot. Putain. Un cauchemar. C'était un cauchemar.

Je restai ainsi une bonne minute le temps de reprendre mes esprits, puis je me laissai retomber sur le dos, les yeux fermés. Putain.

« Ça va mieux ? me demanda-t-il doucement.

J'ai soif... »

Je le sentis se lever et je n'esquissai pas un geste pour le retenir. J'étais encore ailleurs. Il finit par revenir, et lorsque le parquet près de moi craqua doucement sous son poids, je rouvris les yeux et me redressai. Je m'assis en tailleur contre mon oreiller et il se posa à côté de moi en me tendant un verre d'eau.

« Merci, soufflai-je.

Je t'en prie. »

Je commençai à boire doucement, puis je le vidai finalement d'une traite.

« Tu as encore soif ? me demanda-t-il.

Non, c'est bon, merci.

Donne, je vais le ranger.

Je le rangerai demain matin. Viens te recoucher, déjà que je t'ai réveillé...

Justement, je ne suis plus à ça près, sourit-il.

Même. Ça peut attendre demain matin. Viens.

Si tu insistes. »

Il grimpa sur le lit entièrement tandis que je posai le verre désormais vide sur ma table de nuit, et il revint s'allonger à ma gauche.

« Ça faisait longtemps que tu n'avais pas fait de cauchemar, murmura-t-il.

Mmh... Ça ne m'avait pas manqué...

Je ne sais pas comment je dois prendre le fait d'avoir entendu mon nom, par contre.

Quoi ? me retournai-je vers lui.

Mmh. Tu as prononcé mon nom à plusieurs reprises.

Je... »

Je baissai les yeux et tentai de me souvenir.

« Je crois que je te cherchais.

Eh bien tu m'as trouvé, sourit-il en venant caresser mon visage doucement.

Mmh. Et tu m'as sauvé. »

Son sourire s'agrandit un peu, puis je me redressai légèrement pour regarder l'heure.

« Bordel, il est trois heures. Je suis désolé...

Ce n'est pas grave. C'est mon dernier jour, c'est pour toi que ça va être plus dur. Tu étais déjà fatigué hier soir. Il faut vite que tu te rendormes.

Mmh. »

Il s'approcha de mon visage pour déposer un léger baiser sur mon front, puis il s'éloigna pour éteindre sa lampe de chevet. J'en profitai pour me retourner sur mon côté droit, et je le sentis hésiter.

« Tu peux me prendre dans tes bras ? » demandai-je timidement.

Il ne me répondit pas, mais deux secondes plus tard, son corps vint se coller contre mon dos, et son bras gauche passa délicatement devant moi pour se poser contre mon ventre.

« Bonne nuit, mon cœur, chuchota-t-il en déposant un baiser sur mon épaule nue.

Bonne nuit. »

Je glissai ma main gauche sur la sienne et liai nos doigts ensemble avant de les monter près de mon palpitant. Il raffermit légèrement sa prise sur moi en se rapprochant encore un peu de mon dos, et bientôt, son souffle fut de nouveau régulier contre ma nuque.

J'étais épuisé, mais pourtant, je ne parvins pas à sombrer comme lui. Ça faisait très longtemps que je n'avais pas fait de cauchemar et il l'avait bien noté. Le fait que ça revienne me hanter cette nuit n'était pas un hasard. Il ne fallait pas que ça se reproduise. Je devais tout faire pour l'éviter.

[...]

Lorsque j'arrivai à la galerie, je tentai d'avoir l'air en forme et d'être aimable. Je me dirigeai vers les bureaux de nos tuteurs et je saluai Bastien qui buvait un café avec Virginie. Nous échangeâmes quelques mots, puis je frappai doucement à la porte du bureau à côté où je découvris Sun Hae qui avait les yeux posés sur son ordinateur. Elle releva immédiatement le visage sur moi et me sourit.

« Bonjour, sunbae.

Bonjour, Jungkook. Ça a été, ta soirée ?

Oui, très bien, merci. Et la tienne ?

Comme d'habitude.

Je continue ce que je faisais hier ou il y a quelque chose que tu veux me faire faire en priorité ?

Mmh, non, tu peux continuer le schéma de la prochaine expo. Ça arrivera plus vite qu'on ne le croit, croisa-t-elle ses bras sur sa poitrine. Et on va accueillir tellement d'œuvres que ça va demander un boulot monstre, alors si tes yeux le supportent, tu peux continuer de travailler dessus.

Oui, ne t'en fais pas pour mes yeux, ris-je doucement.

Mouais. Tu n'as pas l'air de porter tes lunettes très souvent. »

Touché.

« Ça m'énerve d'avoir un truc sur les oreilles.

Je peux comprendre, mais n'abîme pas tes yeux non plus.

Je ferai attention, lui souris-je en hochant la tête.

Bien. Parce que tu as l'air fatigué.

Ah ? Je... Oui, j'ai mal dormi cette nuit. C'est rien.

Toi aussi ? Décidemment... souffla-t-elle. Enfin bref, tu peux continuer ça, oui. Mais ne force pas trop non plus.

Ne t'en fais pas.

Bien ! »

Après un dernier sourire, je tournai les talons et quittai son bureau. Elle avait mal dormi aussi, cette nuit ? Pourquoi ? À cause de son mari ? Dans tous les cas, elle ne semblait pas savoir que j'étais mêlé à tout ça. Ou alors je devenais parano.

« Oh, bonjour Jungkook !

Bonjour, Mathilde, lui souris-je en la croisant.

Sun Hae est dans son bureau ?

Oui, ils sont tous là-bas.

Super, je file les saluer ! »

Elle m'envoya un nouveau grand sourire, puis continua sa route. Quant à moi, je tournai sur la droite pour rejoindre notre bureau. Guillaume était déjà là alors je le saluai rapidement, puis m'installai à ma place en allumant l'ordinateur. Je sortis mes affaires tandis qu'il démarra, puis je tapai le mot de passe avait de sortir mon téléphone de ma poche et de le poser sur mon bureau avec mes lunettes et ma bouteille d'eau. J'ouvris ensuite le logiciel, et le temps qu'il charge, j'allai mettre mon repas dans le petit frigo qui nous était réservé. J'avais hâte d'être demain et de manger avec Alexis...

Je revins ensuite à mon bureau, et quand le plan de la galerie sur lequel je travaillais la veille s'afficha, je me souvins de ce que j'avais voulu dire à Sun Hae avant qu'elle ne s'en aille. Je repris donc mon téléphone, ignorai mes notifications et m'empressai d'ouvrir la page de l'artiste argentin dont je voulais lui parler, mais avant de quitter mon bureau, j'optai finalement pour ma tablette. Je la sortis de mon sac rapidement et cherchai le site de l'artiste, puis je me levai et sortis de la pièce au moment où Mathilde y entra. Je fonçai directement dans le bureau de ma tutrice et eus à peine le temps de frapper à la porte restée ouverte qu'elle releva les yeux sur moi avec surprise.

« Oui ?

Je voulais te montrer ça, hier, avant que tu t'en ailles. Je viens de m'en rappeler. »

Je lui tendis ma tablette qu'elle attrapa soigneusement.

« Guillermo Perez, c'est un artiste argentin que j'adore. Je me suis dit que tu aimerais sans doute. Il n'est pas encore très connu donc sa cote n'est pas très élevée, mais je suis certain qu'elle va vite monter. Il expose actuellement en Europe, et hier il a annoncé qu'il serait à Bruxelles dans six mois. C'est à côté. »

Elle continua de faire défiler les photos en silence, le rythme régulier de son ongle verni me mettant quelque peu mal à l'aise.

« Comment tu l'as découvert ? me demanda-t-elle soudain.

Ce sont des amis qui étaient à l'école avec moi qui m'en ont parlé. Ils ont énormément voyagé, et ils l'ont connu comme ça.

Je vois. »

Elle continua de farfouiller dans le portefolio de l'artiste, puis elle posa ma tablette sur son bureau et croisa ses bras. La tête basse, elle resta silencieuse en fixant l'écran qui ne tarda pas à redevenir noir. Je ne l'avais encore jamais vue comme ça, et je ne savais vraiment pas si c'était bon signe ou non. Allait-elle me dire que je faisais des choses qui ne me concernaient pas ? Que je perdais du temps ?

Soudain, elle releva le visage sur moi et j'eus un mini sursaut.

« J'adore.

Quoi ? écarquillai-je les yeux.

Je le veux.

Euh...

Tu as bientôt fini le plan de l'expo ?

Oui, je pense que d'ici deux heures, c'est bon ; il ne me reste plus que quelques pièces à placer virtuellement dessus.

Parfait. Dans ce cas, tu peux terminer ça. Et dès que tu as fini, même si ça serait plus du domaine de Guillaume que du tien, je veux bien que tu me fasses un dossier complet sur cet homme. Je l'aurais bien fait moi-même, mais dans une demi-heure j'ai un rendez-vous à l'extérieur. Et s'il est effectivement en tournée actuellement, il faut qu'on le chope avant une autre galerie parisienne, et avant qu'il s'en aille, surtout. Donc tout, CV, coupures de presse, photos, vidéos d'expositions, tout. Enfin, le maximum, n'écume pas Internet pendant dix ans non plus, rigola-t-elle doucement. Il faut que j'en parle à Bastien et qu'on puisse voir à quel moment on pourrait l'accueillir l'année prochaine, on a des périodes qui sont déjà bookées. Pardon, je parle trop. »

Elle monta sa main à son visage pour cacher son sourire, puis soupira en glissant ses doigts dans ses cheveux pour les ramener en arrière.

« Tu veux que je te la refasse en version plus claire ?

Non, c'est bon, ris-je à mon tour, j'ai tout retenu. Je suis désolé si j'ai fait une tête bizarre, je n'étais pas habitué à te voir débiter des choses à cette vitesse, ça m'a surpris.

C'est l'excitation, rit-elle. J'aime vraiment beaucoup. Au premier coup d'œil, c'est visuellement très parlant. Les couleurs sont chouettes. Je suis certaine qu'il ferait un carton.

Je pense aussi, j'ai tout de suite adoré.

On était vraiment faits pour se rencontrer, Jungkook. On ferait un malheur, tous les deux ! » dit-elle en levant son pouce et en le tendant vers moi.

Je pouffai sans pouvoir me retenir, puis je pinçai mes lèvres. Elle finit par rire aussi, puis prit ma tablette qu'elle me rendit.

« Tiens. Si jamais tu peux me faire ça pour ce soir, ça serait super, je lirais chez moi.

Je vais faire au mieux.

Ça marche ! Merci !

De rien. Bon courage pour ton rendez-vous !

Merci ! »

Je lui souris, puis je fis demi-tour. Je retournai dans notre bureau où Guillaume continuait de travailler, et je répondis au sourire de Mathilde avant de me rasseoir derrière mon ordinateur.

« Tu manges ici ce midi, Jungkook ? me demanda-t-elle alors.

Oui, pourquoi ?

Oh, pour savoir. Sinon on aurait pu aller manger en ville.

J'ai ramené mon repas. Mais on peut manger ensemble ici, si tu veux.

D'accord ! Et demain midi ?

Demain midi je mange en ville avec... avec un ami, me repris-je de justesse en attrapant mes lunettes pour les glisser sur mon nez.

D'accord ! Et toi, Guillaume ?

J'en sais rien, je verrai bien en temps et en heure. »

Je retins un petit sourire. Il n'aimait pas être dérangé quand il travaillait, et j'avais bien vu que les bavardages de notre collègue l'ennuyaient. Bref. Maintenant que la parenthèse « repas » était terminée, j'allais pouvoir me remettre au travail.

[...]

Mon ventre grognait depuis un moment déjà, mais je voulais absolument terminer ce sur quoi je travaillais avant de prendre ma pause. J'avais accumulé du retard à cause des nombreux visiteurs qui étaient venus ce matin : j'avais dû les accueillir et les renseigner tandis que Sun Hae et Bastien étaient à l'extérieur, que le directeur était terré dans son bureau, et que Virginie passait son temps au téléphone pour régler des centaines de choses.

Soudain, des bruits de talons retentirent très fortement sur le parquet, et Sun Hae fit irruption dans le bureau, une expression sur le visage que je ne lui avais encore jamais vue. Ses yeux tombèrent immédiatement dans les miens et mon cœur s'arrêta.

« L'artiste que tu m'as montré tout à l'heure, tu penses que tu pourrais nous l'avoir pour le mois prochain ?

Pour le... Quoi !?

Celui qui devait exposer au mois d'août vient de nous lâcher. »

Ses yeux quittèrent les miens pour regarder Guillaume et Mathilde tour à tour.

« Autant que vous le sachiez aussi. L'artiste qu'on expose en ce moment ne pourra pas rester plus longtemps, et si on ne trouve personne pour remplacer celui qui nous a lâchés, on aura un gros problème. Continuez quand même de travailler sur ce que vous étiez en train de faire, mais quand on aura trouvé un remplaçant, il faudra se mettre à fond sur ce vernissage-là.

Ça marche, répondit Guillaume.

Du coup, Jungkook, tu penses pouvoir nous l'avoir ?

Euh, je ne sais pas, je crois qu'il est en Allemagne en ce moment, mais je ne sais pas jusque quand...

Trouve-moi tout ce que tu peux sur lui tout de suite ; si jamais tu trouves un numéro de téléphone plutôt qu'un e-mail, ça serait encore mieux. Laisse tomber le dossier que je t'avais demandé. Là c'est urgent, il faut qu'on trouve quelqu'un qui puisse exposer ici dans deux mois. Enfin, un mois et demi.

Je fais au mieux.

Parfait, je te remercie ! »

Elle repartit aussi vite qu'elle était arrivée, et nous nous regardâmes en silence, tous les trois. Nos stages commençaient bien...

J'expirai donc bruyamment et enregistrai ce que je faisais avant de fermer le logiciel. Mon estomac allait attendre, il y avait plus urgent. Je partis donc à la recherche des informations de l'artiste argentin dont je lui avais parlé quelques heures plus tôt, mais trouver un moyen de le contacter en dehors des formulaires préremplis ou des messages privés qui resteront probablement non lus, je ne trouvai pas grand-chose.

Après une bonne vingtaine de minutes, je finis par trouver une adresse mail, mais toujours pas de numéro de téléphone. Je continuai de chercher, écumai tous ses réseaux sociaux, son site personnel, ses réseaux pros, puis j'eus une illumination. Je cherchai un moyen de contacter la galerie où il exposait actuellement, et une fois que je trouvai le numéro, j'appelai en quittant la pièce pour ne pas déranger mes collègues. Je me retrouvai malheureusement face à une femme parlant allemand et j'eus du mal à me faire comprendre. Je réussis à lui expliquer en anglais que je travaillais pour une galerie en France et que nous aurions voulu avoir les coordonnées de l'artiste qui était chez eux afin de l'exposer chez nous. Fait étonnant, elle accepta tout de suite et dit qu'elle me transmettrait tout ça par mail dans l'heure qui suivait. Je la remerciai chaleureusement, puis raccrochai.

Je retournai ensuite à mon bureau en silence et attendis patiemment de recevoir le message tant attendu. Malheureusement, il n'arriva pas, et mon ventre continua de grogner horriblement. J'avais faim. Virginie vint chercher une ramette de papier dans le bureau et repartit sans un mot. Je l'entendis cependant parler à quelqu'un dans la pièce à côté mais je ne m'attardai pas sur la discussion. J'avais faim, et le mail n'arrivait pas. J'entendis ensuite la voix de Sun Hae, et je priai pour qu'elle ne vienne pas me demander si j'avais quelque chose ; je n'avais pas envie de répondre par la négative.

Mathilde se leva alors avec un dossier et je la suivis du regard tandis que la voix de Sun Hae continuait de se faire entendre depuis notre bureau. Elle semblait énervée, et je pouvais comprendre, vu ce qu'il venait de se passer. Mon ventre grogna encore. Putain, j'en avais marre. J'allais craquer.

Mais soudain, une notification apparut en bas de l'écran, m'indiquant qu'un nouveau mail venait d'arriver. Je m'empressai de l'ouvrir, et en voyant que c'était bien ce que j'attendais, je l'ouvris sur ma tablette et me levai immédiatement pour partir avec. Je manquai de rentrer dans Mathilde en voulant sortir du bureau, et je m'excusai rapidement avant de courir derrière ma tutrice qui semblait sur le point de quitter l'entrée de la galerie pour retourner vers son bureau.

« Sunbae ! Je l'ai trouvé !

Vraiment !? » me répondit-elle en coréen tout en se retournant sur moi.

Je lui tendis immédiatement ma tablette pour lui montrer le mail que je venais de recevoir de la galerie allemande et contenant les coordonnées de l'agent de l'artiste et de ce dernier.

« Tu l'as vraiment trouvé ! Je t'adore ! Appelle-le tout de suite ! Je le veux absolument !

Tout de suite ! souris-je.

Aish, râla-t-elle en regardant son téléphone qui sonnait. Je vous laisse je dois décrocher. Oui Sun Hae Park, Galerie Monet, repassa-t-elle au français. Oui, bonjour, j'attendais votre appel justement ! »

« Vous » ? « Vous » qui ? Je remontai alors mes lunettes en haut de mon nez, puis tournai la tête. Et merde. C'était vraiment lui, aucun doute. Maintenant que je l'avais en face de moi, en plein jour, je reconnaissais parfaitement son visage. Je descendis mes yeux le long de son corps avant de remonter à sa tête. Ouais, c'était lui. Mais pourquoi est-ce qu'il me regardait comme ça sans bouger ? Pourquoi ne faisait-il pas demi-tour ? Il voulait me demander de ne rien dire à sa femme mais n'osait pas ? Est-ce que je devais faire le premier pas et lui dire de ne pas s'en faire ? Ou est-ce que je devais tout simplement tourner les talons, continuer mon travail, et faire comme si ce qu'il s'était passé dans ce train n'avait jamais eu lieu ? Mais ça n'avait jamais eu lieu enfin, Jungkook. De quoi parles-tu ?

« Jungkook ? »

Je sursautai alors légèrement, n'ayant pas entendu Virginie arriver, et je posai mes yeux sur elle. Elle me regardait étrangement. Elle devait se demander ce que je fichais ici à compter les mouches.

« Pardon. Je m'y remets.

Tu ne connaissais pas Taehyung, enfin, monsieur Kim, je suppose. C'est le mari de Sun Hae. »

Comme si j'avais besoin, et surtout envie de présentations. Je retournai alors la tête vers lui et plongeai mes yeux dans les siens. Taehyung. Kim Taehyung. C'est vrai que ça me disait quelque chose.

« En effet, je ne vous connaissais pas. Enchanté de faire votre connaissance. »

Je m'inclinai légèrement avant de me redresser, mais il me regardait toujours de la même façon, toujours aussi immobile qu'avant. J'étais mal à l'aise. Il ne pouvait pas paraître plus naturel ?

« Je m'appelle... commençai-je.

Jeon Jungkook. »

Mon cœur loupa un battement et je me figeai. Pourquoi cette voix me faisait toujours autant d'effet, et surtout lorsqu'elle prononçait mon prénom ? Et puis, comment pouvait-il se souvenir de mon nom ?

« Quelle mémoire ! s'exclama Virginie après quelques secondes.

Comment ça ?

Sun Hae m'a dit que tu l'avais aidée à faire du tri dans les CV ! »

Je ne répondis pas et refermai la bouche. Avait-il vraiment aidé Sun Hae à faire du tri ? Vu sa surprise, ça m'étonnerait qu'il m'ait vu et m'ait sélectionné. Il aurait probablement préféré ne jamais me revoir, et encore moins ici. Alors comment pouvait-il encore connaître mon nom, après tout ce temps ? J'étais sceptique.

« Dis à Sun Hae que je l'attends dehors s'il te plait, dit-il alors.

D'accord. »

Virginie nous regarda tous les deux à tour de rôle, puis elle repartit dans la grande salle d'exposition d'où elle venait à l'origine. Qu'était-elle venue faire ici, si c'était pour repartir comme ça ? Enfin, c'était sans importance. Par contre, ce mec continuait de me fixer dans les yeux et ça allait me gonfler. Je regardai une seconde sur ma gauche pour voir si Virginie était retournée dans son bureau ou non, puis je revins au mari de ma tutrice.

« Heureux d'avoir fait votre connaissance, M. Kim, m'inclinai-je une dernière fois pour le saluer. Je retourne tra...

Arrête ça. »

Et merde. Je me redressai alors et replongeai mes yeux dans les siens.

« Arrêter quoi, "monsieur" ? »

Que voulait-il ? De façon si peu privée, d'ailleurs ? Guillaume était à cinq mètres de moi, assis à son bureau ; il pouvait tout entendre et il pouvait même me voir s'il se penchait suffisamment sur la gauche. Sun Hae était quelques dizaines de mètres dans mon dos, tout comme son assistante, et probablement Bastien. Mais lorsque soudain il se mit à marcher en ma direction d'un pas décidé, je me mis à avoir peur. Que me voulait-il ? Il s'arrêta à une vingtaine de centimètres de moi et je déglutis difficilement. Il foutait quoi ?

« Ne fais pas comme si tu ne te souvenais pas de moi, Jeon Jungkook. »

Pardon ? Nan mais il se foutait de moi ? Je tentai d'ignorer le frisson qui remonta ma colonne à son ton ferme et à mon prénom, et je gardai un visage aussi neutre que possible. Et puis merde, c'était la meilleure, ça. Pourquoi est-ce que je devrais lui montrer que je me souvenais de lui ? Son égo avait été blessé ? Pauvre chou.

« Et tu voudrais que je fasse quoi ? Que je balance des "hyung" à tout-va en te sautant dans les bras ? »

Des bruits de talon se firent entendre de nouveau sur le sol, indiquant que soit Sun Hae, soit Virginie serait bientôt de retour dans cette pièce. Je voulus le repousser et m'en aller, mais il rapprocha son visage de moi. Je me figeai une seconde, tétanisé, puis j'eus un sursaut de panique et je reculai d'un coup tout en le repoussant de mes deux mains, et me retrouvant presque contre le grand tableau qui était exposé.

« Mais qu'est-ce que tu fous ? T'es pas bien ?

Il faut qu'on parle.

Et de quoi ?

Tu sais très bien de quoi.

Je ne vois pas quelle en serait l'utilité.

Peut-être pas pour toi. Mais moi j'en ai besoin. Tu finis à quelle heure ?

Quand ?

Ce soir. »

Je restai silencieux et le regardai longuement. Il avait besoin de me parler ? Ce soir ? Je n'avais aucune envie de lui parler. Mais... il était une des causes de mes cauchemars, un de mes traumatismes. Je savais que pour m'en débarrasser, il faudrait que je les affronte tous. Il était celui qui aurait été le plus dur à retrouver. Est-ce que c'était un signe ? Est-ce que ça voulait dire que j'allais pouvoir commencer à guérir définitivement ? Que j'allais pouvoir être libre ?

« Dix-neuf heures, finis-je par répondre en espérant que l'heure tardive le dissuade. Mais j'ai quelque chose de prévu, ce soir.

Ça attendra. Ça ne prendra que quelques minutes.

Tu ne te fais pas chier.

J'ai des questions à te poser depuis deux ans. La personne que tu dois voir pourra bien attendre dix minutes. »

Ce n'était pas faux. Et puis, si ça me permettait d'aller mieux et de ne plus inquiéter Alexis autant qu'avant, alors j'allais faire un effort. Mais je ne devais pas lui montrer que ça me rendait service aussi. Je croisai donc mes bras sur ma poitrine, ma tablette coincée contre mon torse, et je fronçai les sourcils.

« Certes. Dix minutes, pas une de plus.

Merci. »

Il recula alors d'un pas, puis se retourna et quitta la pièce pour retrouver l'extérieur. L'entrée de la galerie me sembla d'un coup beaucoup plus lumineuse. Je soupirai puis baissai la tête en glissant mes mains sur mes avant-bras et en enfonçant doucement mes ongles dedans. Il m'avait fait peur, ce con. Il n'aurait pas pu être clair dès le début ? J'espérais que ça ne soit pas un piège.

« Jungkook ? »

Je relevai immédiatement la tête et tombai sur Sun Hae.

« Ah, oui, je voulais te demander si tu étais sûre que tu voulais que je l'appelle moi-même... Je ne suis qu'un stagiaire, tu sais, et...

Je comprends, pardon, je ne voulais pas te mettre une telle pression. Je m'en chargerai en revenant après manger.

D'accord. Bon appétit alors !

Merci, à toi aussi ! »

J'inclinai légèrement la tête puis repartis rapidement dans mon bureau où les deux autres stagiaires avaient commencé leur pause repas. Je me laissai tomber devant mon ordinateur, la tête dans mes bras, soudainement épuisé. Quelques secondes plus tard, j'entendis le frigo s'ouvrir et se refermer, puis quelque chose être posé près de moi.

« Mange, Jungkook », me dit doucement Mathilde.

Je me redressai alors et vis qu'elle avait déposé mon repas devant moi.

« Merci, lui souris-je.

De rien ! »

Mon estomac ne grognait plus, mais j'allais quand même le remplir. Tant pis pour lui.

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