Chapitre 4 - 201403
[18/11/2020]
Bonsoir bonsoir !
Il s'est déjà écoulé deux mois depuis la publication du prologue. Et on est qu'au chapitre 4, je suis vraiment pas habituée à avoir des updates aussi éloignées, ça me perturbe, j'ai l'impression que l'histoire n'avance pas du tout et ça me frustre ToT
Mais bon, d'ici un mois, ça devrait pouvoir s'améliorer avec un peu de chance. Si je pouvais passer à un chapitre par semaine ça serait super :')
Dans tous les cas, j'espère que ça continue de vous intriguer, mais je comprendrais que vous lâchiez totalement l'histoire pour le moment et ne reveniez que dans 6 mois XD
J'espère que ce chapitre vous plaira.
Bonne Léocture ! ♥
~~+~~
Il s'était écoulé deux semaines depuis que j'avais revu Jaeheon. Et bien que je lui aie dit que mon club était tous les mercredis après-midi, sous entendant que je l'y attendais, il n'était pas venu. J'avais néanmoins continué ma vie comme avant. Même si à chaque fois que je sortais de l'enceinte du lycée ; que je traînais dans les rues le soir en allant travailler ; que j'entendais un client pousser la porte du restaurant ; ou que je rentrais, épuisé, et essayais d'escalader la grille, je ne pouvais m'empêcher de penser à lui et au fait qu'il pourrait peut-être refaire une apparition. J'avais continué de travailler et de suer afin de gagner ma vie, mais cette fois, il hantait de nouveau mes pensées.
Il m'avait sans doute encore oublié. Après tout, qui j'étais ? Juste un pote d'une de ses amies qu'il avait croisé deux fois dans sa vie. Il avait quatre ans de plus que moi. Il devait avoir beaucoup de travail avec ses études, peut-être un petit boulot à côté, pourquoi aurait-il du temps à m'accorder ? Alors je continuai de me concentrer sur mes cours, sur mes petits boulots, enchaînant les livraisons de lait, de fleurs ou de journaux le matin avant d'aller en salle de classe, puis aidant des vieilles femmes à fermer leurs boutiques le soir avant de filer au restaurant faire le ménage, préparer les tables pour ensuite m'enfermer en cuisine.
Les filles de ma classe m'évitaient toujours sauf quand il s'agissait de faire un travail de groupe et les garçons de ma classe m'évitaient toujours sauf quand il s'agissait des cours de sport. Mais je m'en fichais. Je n'étais pas ici pour me faire des amis. Je n'avais pas besoin d'amis, de toute manière. Aux pauses, je mangeais seul. Je révisais, et quand j'avais envie de souffler, je dessinais. Parfois, Haejoon venait me rendre visite pendant un intercours, me proposait de venir manger avec lui et ses amis. Parfois j'acceptais par faiblesse, mais la plupart du temps, je refusais. L'année prochaine, lui et ses amis quitteraient le lycée. L'année prochaine, je me retrouverais seul. Je ne devais pas m'habituer à ça.
Et un vendredi soir, alors que j'allais quitter le restaurant, la propriétaire me rappela pour que je fasse demi-tour. La peur au ventre, je rentrai à nouveau dans l'établissement en refermant la porte derrière moi.
« Oui ? J'ai fait quelque chose ?
– Non, ne t'en fais pas. Un client a laissé ça pour toi.
– Oh. C'est gentil. »
Je pris l'enveloppe à la forme étrange et la ramenai vers moi. Les pourboires n'étaient pas courants, et il était encore moins courant qu'ils me soient destinés.
« Merci.
– De rien. Rentre vite. Demain, dix-huit heures.
– Oui. À demain ! »
Je m'inclinai et quittai le restaurant. Je glissai l'enveloppe dans la poche arrière de mon pantalon et pris le chemin du retour. J'escaladai la grille en montant sur les poubelles, comme tous les jours, puis je remontai le campus rapidement pour ne pas me faire attraper. Je poussai la porte du dortoir qui n'avait pas été fermée à clé, puis je remontai jusqu'à ma chambre. Je me laissai tomber sur mon lit après avoir refermé ma porte derrière-moi, et j'inspirai calmement pour calmer les battements de mon cœur. J'avais tracé en entendant du bruit dans le hall de l'internat. Si je me faisais chopper par un surveillant, j'étais définitivement fini.
Après quelques minutes, je passai ma main difficilement dans mon dos pour récupérer mon pourboire. Combien j'avais gagné ? ₩5.000 ? ₩10.000 ? Ça pourrait au moins me payer un petit repas ou deux. L'épaisseur du papier osait me donner de gros espoirs en plus. Mais lorsque je dépliai difficilement l'enveloppe et que rien ne tomba sur ma poitrine, je ne pus retenir ma déception. Quelle blague était-ce ? Je serrai les dents et mes doigts se replièrent contre la feuille qui avait en fait été vicieusement pliée. Je les enfonçai dedans et la froissai avant de la jeter à l'autre bout de la pièce. Si je trouvais le ou la misérable qui s'était permis de faire ça...
Je me levai alors, énervé, et m'empressai d'aller prendre une douche afin de me coucher. J'étais épuisé. Et demain matin, j'avais un atelier. Je ne pouvais pas me permettre de le sécher. Je m'endormis donc rapidement, et lorsque mon réveil sonna le lendemain, ce fut comme s'il ne s'était écoulé que cinq minutes. J'étais épuisé. Je me préparai rapidement avant de filer vers ma salle de classe avec mes affaires de cours dans mon sac. J'avais grignoté une boulette de riz le midi avant d'aller livrer quelques bouquets de fleurs, puis j'avais été chercher mon carton à dessin et mes dessins au début de l'après-midi avant de partir vers le parc le plus proche du lycée.
Quel arbre je devais faire ? Je les avais déjà tous dessinés plusieurs fois, sous plusieurs angles, sous plusieurs saisons. Les fontaines aussi. Les gens promenant leurs chiens, ceux qui se reposaient dans l'herbe malgré l'air frais de fin mars, ceux qui jouaient ensemble en se balançant une balle ou un frisbee. Au final, je me posai au pied d'un arbre et je commençai à dessiner deux vieilles femmes assises sur un banc qui discutaient en retenant leurs chiens par leur laisse.
Lorsque dix-sept heures arriva, je rangeai mes affaires, soupirant car je n'avais pas pu terminer comme je l'aurais voulu, et je rentrai à ma chambre. Je posai tout ça et me changeai, puis je partis pour le restaurant. Le samedi soir, il y avait toujours du monde. Je n'allais pas pouvoir rentrer avant au moins une heure du matin, je le savais. Je me motivai et franchis la porte du dortoir pour rejoindre la ville. Arrivé devant le restaurant, je claquai mes joues fortement en prenant une grande inspiration, puis je rentrai. Sept heures à trimer. Ça allait passer vite. Après, j'allais pouvoir me reposer.
La soirée passée, je rentrai, exténué. Après une bonne douche, je me réfugiai sous ma couette, traînant quelques minutes sur mon téléphone vide de tout message pour faire quelques parties de l'un de mes jeux mobiles, puis je m'endormis comme une masse.
[...]
Une semaine et demi passa. On était mercredi. J'étais à mon club, comme toutes les semaines. Aujourd'hui, nous devions reproduire une sculpture qu'un étudiant de dernière année avait réalisée. Elle n'était pas trop à mon goût, moi qui pourtant aimais l'art moderne, mais je ne dis rien et reproduisis en silence l'œuvre de terre glaise. Lorsque le cours se termina, je restai tout de même là. Sous la mine de mon crayon se redessina cette sculpture étrange, puis elle évolua. Un paysage apparut tout autour, un autre monde où cette œuvre avait sa place. Puis mon téléphone sonna, m'indiquant qu'il fallait que je rentre déposer mes affaires dans ma chambre avant d'aller travailler, alors je partis.
La soirée passa rapidement, comme toujours, et je quittai le restaurant vers vingt-trois heures trente. J'avais des devoirs à faire en plus, il fallait que je me dépêche.
« Jungkook ? »
Je sursautai et me retournai d'un coup. Qui c'était ? Une silhouette s'approcha alors de moi et mon ventre se serra. Qui c'était ? Comment me connaissait-il ? Que me voulait-il ? Je reculai de quelques pas par instinct, jusqu'à ce que le visage de cet homme ne soit éclairé par un lampadaire.
« Jaeheon-ssi... murmurai-je.
– Désolé, je ne voulais pas te faire peur.
– C'est bon, bredouillai-je.
– Tu viens de sortir du travail ?
– Oui, murmurai-je. Il faut que je me dépêche de rentrer, j'ai des devoirs à faire.
– Des devoirs ? Mais tu as vu l'heure qu'il est ?
– Je n'ai pas pu les faire avant. J'ai passé trop de temps au club, j'aurais pas dû. Excuse-moi, je file. »
Je lui tournai le dos et accélérai le pas en cachant mes mains dans la poche ventrale de mon sweat. Qu'est-ce qu'il faisait là ? J'entendis alors ses pas accélérer et il s'arrêta à ma hauteur.
« Je vais te raccompagner, si ça ne te dérange pas.
– Pas de soucis. »
Comment j'aurais pu lui dire de s'en aller, de toute façon. Nous marchâmes en silence pendant quelques minutes et lorsque je vis le profil de l'établissement scolaire se dessiner, je ralentis inconsciemment le pas. Même si cette fois nous ne parlions pas, sa présence était rassurante. Et lorsque j'arrivai près des poubelles à escalader, je me tournai vers lui.
« Bon. J'y vais.
– Fais attention.
– Oui. Et toi rentre vite chez toi aussi. Tu n'as pas cours demain ?
– Si, mais je ne sais pas si je vais y aller. J'ai la flemme. »
Je ne fis aucun commentaire. Il n'y avait que les personnes qui n'étaient pas dans le besoin qui pouvaient se permettre de sécher les cours.
« Au fait... »
Je relevai le visage vers lui en fronçant les sourcils.
« Oui ?
– Ta patronne ne t'a pas laissé quelque chose il y a quelques semaines ?
– Quelque chose... »
Je partis dans mes pensées, et la seule chose à laquelle je pensai, fut cette feuille pliée et vide.
« Si. Mais c'était vide. C'était de toi ?
– Vide ? s'étonna-t-il. Comment ça ?
– Il n'y avait rien dedans. Pourquoi tu tenais à me donner quelque chose ?
– Je crois qu'on ne parle pas de la même chose. Je t'avais écrit un mot pour m'excuser de ne toujours pas être venu te voir. Et je t'avais laissé mon numéro. Mais tu ne m'as jamais appelé, donc je me demandais si tu l'avais eu ou non. »
Je continuai de le regarder sans bouger, les sourcils froncés, quand je compris. Quel idiot. J'avais fait une boulette de cette feuille vide et je l'avais jetée à travers ma chambre. Où était-elle passée d'ailleurs ? Je ne l'avais pas retrouvée.
« Ton... ton numéro ? finis-je par lui demander.
– Oui. Comme j'oublie toujours quand est-ce que tu es disponible, je me suis dit que tu pourrais m'envoyer un message pour me le dire. Que ça soit à ton club ou lorsque tu as un jour de libre et que tu vas dessiner. J'ai vraiment envie de te voir en pleine action. »
Je sentis mon visage rougir désagréablement et je détournai les yeux par gêne. Jeon Jungkook, espèce d'idiot, tu as quel âge ? Quinze ans ? Non, seize, mais c'est presque pareil.
« Tu... tu peux me donner ton numéro maintenant, si tu veux, dis-je d'une toute petite voix.
– Si tu veux. »
Je pris mon téléphone dans la poche de mon pantalon et j'allai dans mes contacts pour qu'il enregistre son nom et son numéro. Il tapota sur le clavier quelques secondes avant de refermer l'écran et de me le tendre. Je le repris alors en le remerciant dans un souffle.
« Envoie-moi un message dès que tu dessines. Si je suis dispo, je te rejoindrai.
– D'accord.
– Allez, file. Et fais vite tes devoirs, il faut que tu dormes. Tes cernes descendent jusqu'au milieu de tes joues.
– N'importe quoi ! » m'exclamai-je en relevant la tête vers lui.
Il rigola alors fortement et je fis la moue en tournant la tête sur le côté. Il se fichait de moi. Je savais que j'étais fatigué, mais je n'avais pas le choix.
« J'y vais.
– Vas-y. fais attention.
– Oui.
– N'oublie pas de m'envoyer un message, rigola-t-il.
– Oui. Bonne nuit.
– Bonne nuit, Jungkook. »
Comme la dernière fois, mon cœur loupa un battement lorsque mon prénom roula sur sa langue. C'était étrange. Mais c'était agréable.
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