Chapitre 29 - 202108
[30/06/2021]
Bonjour bonjour !
J'espère que vous allez bien !
J'ai repris le boulot depuis dimanche et j'ai déjà envie de me pendre... vivement la fin de mon contrat ;^;
Je sens que la saison va être abominable. Sauvez-moi svp ToT
Il y a un petit clin d'œil à une autre de mes histoires dans ce chapitre. Si vous me suivez sur Twitter depuis quelques années, vous allez peut-être le repérer héhéhé
D'ailleurs. Vous savez que je suis hyper frustrée que personne n'ait relevé la semaine dernière que le chapitre avait en titre la date précise du jour ? XD
Bref, j'espère que ce chapitre vous plaira.
Bonne Léocture ! ♥
~~+~~
Je me levai en silence, récupérai mes vêtements, et quittai la chambre où mon ami dormait encore. Je m'enfermai dans sa salle de bain pour me laver et m'habiller, puis je partis dans sa cuisine où je tombai nez à nez avec l'un de ses colocataires. Je le saluai, échangeai quelques mots en anglais avec lui, tentai de ne pas sourire lorsque je le vis me reluquer quelle qu'en soit la raison, puis je me préparai de quoi déjeuner.
Un mois plus tôt, j'avais validé ma première année. Avec mon diplôme de l'université nationale des arts de Tokyo, j'aurais peut-être pu rentrer directement en master, ou au moins gagner un ou deux ans, mais j'avais tenu à reprendre de zéro. Je m'étais donc retrouvé avec d'autres étudiants qui étaient beaucoup plus jeunes que moi pour la plupart, mais ça m'était égal. Je ne me mélangeais pas trop, autant parce que ma difficulté à communiquer dans leur langue me gênait, que parce qu'être seul ne me dérangeait pas. Quand j'étais en cours, je me concentrais et je faisais tout ce que je pouvais pour apprendre. Quand j'étais dehors, j'avais Alessia, Matteo, et leur bande d'amis. Quand j'étais dans ma minuscule chambre de bonne, je révisais, je dessinais, ou je dormais. Le climat dans ce pays était différent de celui que j'avais toujours connu à Busan et c'était déroutant ; néanmoins, je n'avais pas chopé de gros rhume en hiver malgré les quelques flocons qui étaient tombés, et donc je n'avais pas eu un seul jour d'absence. Pas de jour d'absence à l'école voulait dire que je n'avais pas besoin de compter sur quelqu'un pour me prendre mes cours. Donc en conclusion, je me fichais de ne pas être spécialement intégré dans ma promotion.
Après avoir passé tous mes examens, j'avais travaillé dans un supermarché afin de financer mon petit voyage en Allemagne avec Markus. Je n'avais pas lésiné sur les heures supplémentaires, et même si elles ne m'avaient pas toutes été payées, j'avais pris mon chèque et j'étais parti. Alessia m'avait maudit et avait pleurniché longtemps sur le fait que je refuse une fois de plus de partir avec elle et son frère en Italie, d'autant plus qu'ils venaient de valider leur licence, et qu'ils quittaient la France. Matteo allait chercher du travail dans sa branche, et sa sœur, elle, avait été acceptée en master dans la Sacred Art School de Florence. Je leur avais promis que j'y réfléchirais et que je viendrais les voir dès que possible, laissant sous-entendre que passer un Nouvel An en Italie pourrait être un bon dépaysement.
J'avais passé de nombreuses soirées dans ce bar uniquement dans le but de gagner mon pari contre Corentin, en vain. Je n'étais jamais retombé sur ce mec affreusement canon et donc je n'avais pas pu le séduire et encore moins coucher avec. Malgré tout, j'avais fini par réussir à faire craquer mon ami, et j'avais donc gagné notre pari d'origine. Ensuite, il était reparti dans le sud de la France, et quelques semaines plus tard, je m'étais envolé pour la ville d'Hambourg.
Après avoir observé une carte, je m'étais rendu compte que je n'en avais pas été si loin lorsque j'avais été au Danemark, et je regrettais presque de ne pas y être descendu. C'était une ville magnifique, avec des gens bienveillants, visiblement toujours de bonne humeur, et avec une ambiance que j'aimais beaucoup. Il y avait quelque chose avec cette ville que je ne saurais pas expliquer. C'était un véritable coup de cœur. Que ça soit lors de mes balades le long de la mer jusqu'au port ; dans le centre-ville ; dans le quartier de Sankt Pauli avec la Reeperbahn où nous passions une bonne heure tous les soirs au milieu de motards et de musique ultra forte sous la lumière des néons des clubs de strip-tease ; ou dans le calme des parcs comme le Stadtpark ou le Schanzen Park qui était près de chez Markus ; c'était une ville où il faisait bon vivre, et je m'y sentais bien.
Pour la première fois depuis un an et demi, j'avais rallumé ce vieux téléphone qui ne me quittait jamais, même s'il restait toujours au fond de ma valise, et j'avais vu tous les appels manqués et les messages que j'avais pu recevoir de Haejoon ou de mes parents adoptifs. Je les avais lus avec émotion, mais ça ne m'avait pas bouleversé. Peut-être que j'avais enfin pu tourner la page. Je n'avais pas répondu. J'avais éteint ce téléphone et je l'avais remis à sa place. Cependant, j'avais acheté une carte postale avec une belle photo de la ville, et j'avais écrit. Je leur avais dit que j'allais bien, que je m'étais inscrit dans une grande école d'art, que ça me plaisait, et que je passais deux semaines chez un ami à Hambourg. Que je les aimais, qu'ils me manquaient, et que j'espérais qu'eux, ils allaient bien.
Et j'avais posté la carte. Sans donner plus d'information sur l'endroit où je vivais désormais à l'année, sur ce que je faisais vraiment, sur comment ils pourraient me contacter de nouveau. J'avais supprimé mes comptes sur les réseaux sociaux lorsque j'avais quitté la Corée, et je ne les avais jamais réactivés. C'était lâche. Mais peut-être viendrait un jour où je réussirais à être en paix avec moi-même. Je voulais y croire. Et quand j'étais dans cette ville, étonnamment, j'avais le sentiment que ce jour était proche.
[...]
Ça faisait déjà plusieurs heures que je dessinais, assis sur le parvis de l'hôtel de ville. Ce bâtiment était immense mais majestueux. J'adorais la couleur claire de la pierre et le vert de la toiture.
Lorsque j'estimai que mon dessin était terminé, je l'observai avec satisfaction pendant plusieurs secondes, puis je le rangeai dans ma pochette. Je regardai autour de moi et mes yeux se posèrent sur l'Alsterarkaden. Ces arcades d'un blanc immaculé d'inspiration italienne où grouillaient des gens à la recherche d'une boutique, d'un café ou d'un restaurant où se poser en terrasse pour observer l'Alster et ses cygnes qui nageaient tranquillement. J'avais aussi envie de dessiner ça. Est-ce que je devais prendre une feuille de grand format ou me contenter de mon carnet de croquis ? Non, ça serait dommage. Ça méritait une belle reproduction.
Je pris mon téléphone pour regarder l'heure, et vis que mon ami m'avait envoyé un message. Je lui envoyai donc une photo de l'endroit où j'étais pour qu'il sache où je me trouvais, puis, estimant que j'avais le temps de dessiner encore quelques heures avant que mon estomac ne crie famine, je partis à la recherche d'un bon endroit d'où je pourrais reproduire ce nouveau bâtiment.
Une heure s'écoula avant que je ne sente une main se poser sur mon épaule, puis quelqu'un s'asseoir près de moi.
« J'ai cru que j'allais jamais te trouver, soupira Markus. T'es là depuis longtemps ?
– Mmh, trois ou quatre heures. Je dessinais la Rathaus avant.
– Fais voir ?
– Prends ma pochette, c'est dedans, répondis-je sans arrêter de hachurer ma feuille.
– Ok. »
Il se pencha alors dans mon dos pour l'attraper car elle était posée à ma droite, et il la plaça sur ses genoux.
« Et fais attention à ne pas faire de tache ou à ce que ça ne s'envole pas.
– Je vais faire attention, Jungkook, détends-toi.
– Je préfère le redire. Tu m'as flingué mon dessin de l'opéra l'autre jour.
– Je me suis déjà excusé pour ça, soupira-t-il. Je vais faire attention. »
Je lui jetai tout de même un coup d'œil, puis continuai mon dessin. Tout disparut autour de moi de nouveau, jusqu'à ce que je sente sa main se poser sur mon épaule droite. Je ne fis aucun commentaire et continuai de dessiner, mais petit à petit, sa main glissa le long de mon dos et je soupirai.
« Qu'est-ce qu'il y a ?
– Rien. »
Je roulai des yeux, puis tentai de l'oublier de nouveau. Il était beaucoup trop tactile et ça me dérangeait. Même s'il était canon à souhait avec ses yeux bleus et ses cheveux blonds, et que je trouvais la langue allemande particulièrement sexy, je savais qu'on n'irait pas plus loin que ses draps. Il le savait aussi, j'avais mis les choses au clair à l'instant même où il avait commencé à me draguer. Mais je sentais qu'il avait fini par espérer autre chose de moi, surtout après que j'aie accepté de venir le rejoindre ici deux semaines. Peut-être que je n'aurais pas dû, au final. Je m'étais promis de ne faire tomber personne amoureux de moi. S'il continuait ainsi à ne pas pouvoir se contrôler, j'allais devoir mettre fin à tout ça.
« Jungkook ?
– Oui, quoi ? »
Il ne me répondit pas, et sa main remonta mon dos avant de revenir se poser sur mon épaule.
« Qu'est-ce que tu fais ? soupirai-je.
– Je me disais...
– Quoi donc ? »
Sa main descendit doucement sur mon bras alors j'arrêtai de dessiner, et elle continua de longer ma peau pendant quelques secondes. Je bougeai alors mon bras pour chasser sa main, en vain, et je posai mes yeux sur lui.
« Quoi ?
– Je me disais...
– Accouche, Markus.
– Je pensais qu'on pourrait peut-être... tu sais, toi et moi... »
Et merde. Ça y est, il avouait. Il replongea ses yeux bleus dans les miens et j'observai ses pupilles pendant plusieurs secondes avant de rejeter sa main en la retirant moi-même de mon bras.
« Tu pensais mal.
– Jungkook...
– Je t'ai dit dès le début que je ne voulais pas d'histoire sérieuse. Que toi et moi, ça ne serait que du sexe.
– Mais pourquoi ? On est bien, tous les deux !
– On est bien. Mais je t'ai dit que ça n'irait pas plus loin.
– Mais pourquoi ? Tu pourrais rester vivre ici avec moi en plus !
– Rester vivre avec toi ? Je t'aime beaucoup, mais ça s'arrête là. J'ai toujours été honnête à cent pourcents avec toi sur ce point. Et même si j'aime énormément cette ville et les gens que je croise, je ne parle pas allemand. Je me suis inscrit dans une école en France et je suis en plein milieu de mon cursus, alors je ne vais pas tout envoyer balader, quelle qu'en soit la raison.
– Tu pourrais entrer dans une école ici ! Il y en a des tas !
– Ne m'oblige pas à le dire, s'il te plait, soufflai-je. Je suis parti avec toi pour voyager, pour m'amuser, pour m'envoyer en l'air, mais pas pour me retrouver au pied du mur. Tu te fais du mal en plus. »
Il soupira, puis se rassit correctement à côté de moi.
« So ein sturer Bock, grogna-t-il.
– Hier j'étais "ein geiler Bock", faudrait savoir ce que tu veux », souris-je en rangeant mes affaires.
Je l'entendis pouffer doucement, mais son visage n'était pas du tout amusé. Il m'en voulait, et je pouvais comprendre pourquoi. Cependant, je ne pouvais pas pleinement m'en vouloir. Je l'avais prévenu depuis le début. Il aurait dû me repousser au lieu de continuer à jouer avec moi s'il ne pouvait pas maîtriser ses sentiments.
Je voulais mettre fin à cette discussion rapidement. Je fermai mon sac, puis me levai. Il garda ses yeux posés sur l'Alter, et après quelques secondes, je repris la parole.
« Je vais faire les magasins. Tu m'accompagnes ?
– Non, flemme.
– Ok. On se retrouve plus tard ?
– Oui.
– Chez toi ? Ou au bar ?
– Comme tu veux.
– Au bar alors. Au 29, comme d'habitude.
– On fait ça. À plus tard ! »
Je me penchai vers lui, saisis son menton et tournai son visage vers moi avant de lui dérober néanmoins un baiser.
« À plus tard. »
Son air ronchon s'évapora aussitôt, et j'en profitai pour m'enfuir sans attendre une seconde de plus. Il fallait que je me vide la tête.
[...]
Je claquai la porte de mon appartement minable et poussai ma valise sur deux mètres jusqu'à arriver à la fenêtre. J'étais épuisé. Je laissai mon sac à main tomber au sol, puis je fis trois pas jusqu'à arriver à mon lit sur lequel je me laissai tomber. J'avais eu plus de temps de transport entre l'aéroport et chez moi qu'entre l'aéroport d'Hambourg et celui de Paris, c'était risible.
Enfin.
Je soufflai longuement, et lorsque je sentis que je commençais à somnoler, je me redressai. Il ne fallait pas que je dorme maintenant, on était en plein milieu d'après-midi, et j'avais des tas de choses à faire, à commencer par vider ma valise. Mollement, je finis par réussir à descendre de mon lit et à ouvrir mes bagages pour récupérer mon linge sale que je fourrai dans un sac de courses. Je rangeai ensuite mes affaires de dessin dans ma minuscule bibliothèque, rebranchai mon frigo, puis je pris mon sac à main, mon sac avec mon linge sale et un autre sac de courses et je quittai ma petite maison sous les combles pour passer à la laverie et faire quelques achats.
Ça me prit finalement moins de temps que je ne l'aurais cru, et en rentrant, j'ouvris la fenêtre pour aérer la pièce. Je rangeai mon linge et mes courses, retournai sur le palier pour passer aux toilettes, puis je revins m'enfermer dans mon appartement. Les cours allaient reprendre d'ici une semaine et j'avais hâte. Maintenant qu'Alessia et Matteo n'étaient plus là, les jours et les weekends allaient me sembler bien longs...
Sur toute la bande, il n'y avait plus qu'Anita et Anthony qui étaient toujours sur Paris, et plus que la jeune femme qui était toujours aux Beaux-Arts et qui allait entamer sa première année de master. Je m'étais toujours moqué de ne pas avoir d'amis dans mes classes, parce qu'après tout, j'étais là pour étudier. Mais j'avais toujours eu quelqu'un à côté de l'école. Quelqu'un qui pouvait me servir de repère. Toute ma vie, ça avait été Haejoon. Il y avait ensuite eu Jaeheon pendant quelques années, avant qu'Haejoon ne reprenne cette place. Lorsque j'étais ensuite parti au Japon après mes dix-huit ans, contre toute attente, ça avait été Satoru, malgré les trois amis que je m'étais faits dans ma classe. En arrivant en Europe, j'avais été seul, mais j'avais bougé sans cesse. Quand j'avais fini par me poser, ce point de repère avait été Alessia. Et maintenant qu'elle n'était plus là, je me sentais perdu.
Je n'avais même pas repris les cours que je me sentais déjà perdu. Je venais de rentrer d'Allemagne où j'avais passé deux semaines avec Markus, que je ne reverrais probablement plus, et les deux seules autres personnes que je connaissais, avec qui j'avais de petits liens et qui étaient sur place, n'allaient probablement plus pouvoir sortir autant qu'avant pour me voir. J'allais être seul. Tout seul.
Je me claquai alors violemment le visage, puis je me changeai et pris mon portefeuille que je glissai dans la poche de ma veste pour ne pas m'encombrer d'un sac. Il était hors de question que je déprime. J'allais me trouver un nouveau repère et cette fois, j'allais tenter de le garder. C'était tout.
[...]
Je me réveillai soudain en sursaut, le cœur battant à toute allure et la peau moite. Je mis quelques secondes à revenir à la réalité, et lorsque je reconnus mon minuscule chez-moi, la lumière extérieure éclairant les murs au papier peint passé par le temps et les meubles abîmés, je ramenai mes cuisses contre mon torse et je me recroquevillai. Je passai mes mains dans mes cheveux et tirai dessus, puis pris une grande inspiration tremblante. C'était quoi, ce cauchemar ? Je n'en avais plus fait depuis si longtemps... alors pourquoi maintenant ? Et pourquoi... ça ?
Sans attendre une seconde de plus, la peur parcourant mes veines comme un puissant mauvais pressentiment, je me jetai sur ma valise et je m'emparai de mon vieux téléphone. Je l'allumai, et lorsque je vis que la batterie était quasiment vide, je commençai à paniquer et cherchai un chargeur qui puisse s'adapter. Je finis par en trouver un et je m'empressai de brancher le portable. Des tas d'appels manqués et de messages s'affichèrent, comme toujours, et je les ignorai pour presser la deuxième touche longuement, ce qui lança un appel. Je n'eus pas à attendre longtemps avant que les bips ne cessent.
« Jungkook !? Jungkook, c'est toi !? »
Mon cœur repartit de plus belle.
« Jungkook !? Tu es là ? Tu vas bien ?
– 'ni hyung...
– Jungkook ! Putain, je... »
Sa voix s'étouffa et mes yeux commencèrent à s'embuer.
« Putain, ça fait un an et demi... »
Les sanglots commencèrent à gêner ma respiration.
« Tu es où ? Comment tu vas ?
– Tu vas bien ?
– Quoi ? Je... oui, maintenant oui...
– Et tes parents ?
– Ils vont bien. Ils sont inquiets pour toi, ils me demandent si j'ai des nouvelles de toi toutes les semaines...
– Vous avez reçu ma carte ?
– Ta carte ? Quoi ?
– J'ai... J'étais en Allemagne. Je vous ai envoyé une carte postale...
– Non, non, on ne l'a pas encore reçue...
– Et ta sœur ?
– Elle va bien.
– Ok...
– Jungkook, tu es où ? »
Je fermai les yeux fortement et une larme m'échappa.
« Kook, réponds-moi ! Où est-ce que tu es ? Tu vas bien ? Tu vas revenir ?
– Tu me manques... »
Un long silence s'étendit alors entre nous.
« Tu me manques aussi... Où est-ce que tu es ?
– Tu vas bien ?
– Je... oui, je vais bien. Je suis au boulot, là.
– Excuse-moi...
– Y a aucun problème ! C'est bon ! Kook, est-ce que ça va ? Tu m'inquiètes...
– Dis à tes parents qu'ils me manquent aussi.
– Je le ferai, mais-
– Tu me manques...
– Kook... »
Je sentis que j'allais craquer, alors je retirai mon téléphone de mon oreille et je rabattis le clapet, coupant ainsi l'appel. Je tentai de tenir, mais je finis par éclater en sanglots. Ça faisait un an et demi que j'avais quitté mon pays. Ça faisait un an et demi que je n'avais plus eu le moindre contact avec lui, ni avec sa famille. Avec ma famille. Mais il ne m'avait fallu qu'un cauchemar et une mini crise d'angoisse pour que j'envoie tout valser. Et il ne m'avait fallu qu'un mot pour que le son de sa voix fasse de nouveau battre mon cœur à la folie. Je laissai mon vieux téléphone tomber contre le parquet craquant et je me recroquevillai une fois de plus sur moi-même tandis que l'objet ne cessait de sonner comme s'il n'allait plus jamais pouvoir s'arrêter. Ces vingt-deux mois n'avaient servi à rien. Je m'étais bercé d'illusions pendant tout ce temps. Je l'aimais toujours, et j'en souffrais encore. Comment est-ce que j'allais pouvoir effacer mes sentiments, aller de l'avant et rentrer chez moi si même le temps et la distance ne m'aidaient pas ?
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