Chapitre 27 - 202004
[16/06/2021]
Bonsoir bonsoir !
Aaaaaaaaaaah, plus que deux jours de travail et je suis enfin en "vacances"... Bordel, vivement, j'en peux plus ToT
Ce chapitre est l'un de mes préférés, probablement parce qu'il y a un personnage que j'aime beaucoup, même si on ne le verra pas énormément. Il me fait sourire, je ne saurais pas dire pourquoi. Peut-être sa joie de vivre qui m'est communicative, je ne sais pas x)
Bref. Du coup j'avais l'espoir de réussir à boucler cette correction rapidement grâce à ça, surtout que je suis déjà repassée dessus hier, et malgré les 3h de sommeil de la nuit dernière, mais j'ai quand même mis presque 4 heures à terminer ça...
Partiellement la faute à un tweet que le Binôme de ma vie m'a envoyé ce matin, tweet qui m'a fait penser un truc, qui m'a ensuite fait réfléchir à un sujet et réfléchir à un truc, qui m'a donné une idée, idée et que je n'ai pas pu m'empêcher d'écrire avant de l'oublier dans l'histoire concernée. Et c'était pas jojo 8D
Bref. Sur ce, je vous laisse avec ce chapitre. Pour rappel, je ferai une pause d'ici deux semaines le temps de la saison ; le dernier chapitre publié le sera donc la dernière semaine de juin. J'essaierai de revenir au plus vite en septembre.
J'espère que ce chapitre vous plaira.
Bonne Léocture ! ♥
~~+~~
Ça faisait six mois que j'étais en Europe. J'étais resté deux mois au Royaume-Uni et j'avais vraiment aimé le temps que j'avais passé là-bas. Je m'étais ensuite envolé pour Paris afin d'y passer Noël et le Nouvel An. J'avais brûlé une bonne partie de mes économies dans cette ville où j'avais plus profité de la vie que je ne l'aurais imaginé. En passant sur le pont des Arts, je m'étais rappelé de la promesse que nous nous étions faite avec Haejoon. Une promesse que je ne pourrais pas tenir non plus. Même si, en posant la question à des passants, on m'avait dit que ça faisait cinq ans que les milliers de cadenas avaient été retirés, il y en avait encore quelques-uns qui avaient réussi à être accrochés sur les panneaux de verre. Nous aurions pu tenter d'en accrocher un quand même.
En mettant le pied sur ce pont, je m'étais replongé bêtement dans mon passé alors que j'avais réussi à ne pas y penser depuis quelques temps. Je n'avais pas fait de cauchemars depuis un moment. Est-ce que ça allait recommencer maintenant ? J'étais idiot. Alors mi-janvier, j'avais de nouveau jeté des dés, et je m'étais envolé pour le Danemark. J'y avais passé deux semaines, et j'avais difficilement pu dessiner tranquillement la statue de la Petite Sirène se trouvant dans le port de Copenhague tellement la foule s'agglutinait devant. J'avais ensuite continué mon voyage vers le nord, et en descendant du bateau, j'avais mis les pieds en Suède dans la ville de Halmstad où je m'étais empressé d'aller voir la statue haute de quinze mètres de Picasso appelée « Tête de femme ». J'avais continué mon chemin jusque Stockholm avant de partir vers l'ouest pour rejoindre Oslo en Norvège. Puis, repassant par la Suède, j'avais fini par rejoindre la Finlande. Arrivé à Helsinki, j'avais hésité à tenter de passer en Russie, au moins pour voir Saint-Pétersbourg, et puis j'étais finalement reparti vers le sud de l'Europe, mes dés jetant leur dévolu sur le Portugal. J'y avais passé deux semaines, puis j'étais entré en Espagne.
Et aujourd'hui, nous étions au mois d'avril. Il faisait beau, il faisait chaud, et je venais de débarquer à Barcelone. J'étais bientôt arrivé au bout de mes économies alors mon tour du monde n'allait pas tarder à s'achever. Mes sentiments pour Haejoon étaient toujours là, mais je n'en souffrais plus autant qu'avant. Comme avec Jaeheon. Ces quelques mois à vivre à cent à l'heure et à profiter de l'instant m'avaient fait du bien. Je sentais que j'allais pouvoir rentrer. Même si je craignais qu'ils ne refassent surface à l'instant où mes yeux se poseraient sur lui, comme avec mon premier amant quelques mois plus tôt, j'avais tout de même cet espoir de pouvoir passer à autre chose.
J'avais dit à mon meilleur ami que je ne reviendrais pas, mais ils me manquaient. Ma famille me manquait. J'avais aussi un peu le mal du pays, et mine de rien, je n'allais pas pouvoir continuer d'errer de cette manière. Même sans prendre en compte ma situation financière, il allait bien falloir que je trouve un jour un travail. Ce n'était pas en voyageant de cette manière que j'allais pouvoir commencer une carrière quelque part. Il fallait que je me fixe à un endroit, que je me trouve un point d'attache. Alors après l'Espagne, je ferais un dernier pays, et je rentrerais en Corée. C'était décidé.
Après avoir visité les musées consacrés à Joan Miró et Pablo Picasso, puis dessiné la Sagrada Família, la Plaça Reial, la plage et le port Vell, le Musée National d'Art de la Catalogne et le parc de la Ciutadella, j'avais jeté mon dévolu sur le palais de la Música Catalana. Je n'allais pas pouvoir rester des heures à dessiner ici, je le savais, et surtout, je n'allais pas pouvoir reproduire le plus important, à savoir : les couleurs des vitraux. C'était horriblement frustrant, mais je n'avais jamais été doué avec les couleurs, de toute manière. Mon art, comme ma vie, n'existaient qu'en monochrome.
« Wow ! È bellissimo ! »
Je me redressai alors et me retournai. Une jeune femme avec de longs cheveux ondulés bruns et méchés de blond regardait mon dessin. Elle continua de marmonner des choses que je ne comprenais pas tout en se rapprochant. Je reculai alors pour la laisser observer et fronçai les sourcils. Sans gêne... Je la détaillai alors du regard et remarquai qu'elle avait d'énormes boucles d'oreilles pendantes et un pinceau plongé dans ses cheveux pour retenir quelques mèches. J'arquai mon sourcil gauche. Original.
« Ben fatto, è tutto molto bello ! » se redressa-t-elle.
Pardon ?
« Sorry, I don't speak Spanish... » baragouinai-je en me sentant étrangement stupide.
Elle plongea ses yeux bleus dans les miens et me sourit largement avant de me répondre dans la même langue.
« Pardon, excuse-moi, c'est sorti tout seul, je n'ai pas pensé que tu pouvais ne pas me comprendre ! C'est magnifique !
– Ah, merci, souris-je alors.
– Tu dessines depuis combien de temps ? Deux heures ?
– Oui, quasiment, je crois, dis-je en jetant un coup d'œil à mon téléphone. Oui, c'est ça.
– C'est dommage que tu n'aies utilisé que du gris. Tu n'as pas de couleurs ?
– Je ne suis pas doué avec ça. Je préfère le crayon gris.
– Je comprends. Moi c'est l'inverse, je suis plus douée avec les couleurs, j'arrive moins bien à varier les teintes avec un crayon de bois. Tu dessines tout le temps avec un crayon gras ? » me demanda-t-elle en reposant ses yeux sur mon dessin.
Elle avait parlé tellement vite que je n'avais compris que la moitié de ce qu'elle m'avait dit.
« Oui, je préfère les crayons gras.
– Ça doit être plus facile pour dégrader les teintes, remarque.
– Hum, oui... »
Elle continua de regarder mon dessin, puis releva les yeux sur moi.
« Je m'appelle Alessia. Je ne me suis même pas présentée, pardon.
– Euh, Jungkook.
– Jungkook ? C'est original, me sourit-elle. Ça vient d'où ?
– De Corée du Sud.
– Ooooh ! Tu es ici depuis longtemps ?
– Je visite l'Europe depuis quelques mois, oui.
– Tu visites ? Tu es en vacances ?
– On peut dire ça comme ça.
– Et tu fais quoi dans la vie ? Tu es encore étudiant ?
– Non, j'ai terminé mes études l'été dernier. J'ai été diplômé de l'Université nationale des arts de Tokyo.
– La classe ! Et du coup tu voyages pour gagner ta vie ?
– Disons que j'ai eu une vie assez mouvementée l'année passée, et j'ai besoin de me reposer. Je ne sais pas ce que je ferai en rentrant. Je chercherai peut-être du travail, je ne vais bientôt plus avoir d'argent.
– Si ça fait plusieurs mois que tu voyages alors ça ne m'étonne pas, rigola-t-elle doucement. Tu vas chercher du travail dans le dessin j'espère !
– Je... je n'en sais rien. On verra...
– Tu rigoles ? Tu as un talent monstre ! Tu as vu ce que tu as réussi à reproduire avec juste un crayon gris ?
– C'est pas grand-chose. Et puis j'ai l'habitude de travailler de cette manière.
– Pas grand-chose !? s'étouffa-t-elle. Tu rigoles !?
– Ales', che cosa stai facendo ?
– Matt' ! Vieni qui !
– Perché ?
– Andiamo ! »
Un homme s'approcha alors et je fus surpris de voir à quel point il lui ressemblait.
« Jungkook, je te présente mon frère Matteo.
– Bonjour. Enchanté, hochai-je la tête.
– De même. Oh, c'est toi qui as fait ça !? s'exclama-t-il alors en voyant mon dessin.
– Oui, souris-je.
– Jungkook, vraiment, il faut que tu travailles dans le dessin ! Tu es plus talentueux que la moitié des élèves de ma promo !
– De ta promo ?
– Oui, je suis à l'école des Beaux-Arts de Paris ! Je suis en deuxième année, et je t'assure que la moitié des étudiants de deuxième année ne seraient pas capables de faire quelque chose d'aussi beau !
– Penso che tu stia esagerando un po'.
– Du tout. Même toi tu n'arriverais pas à faire ça ! répondit-elle à son frère.
– Le dessin c'est pas mon truc, dit-il en anglais comme s'il voulait se justifier à moi.
– Et quel est ton truc ? lui demandai-je alors.
– La modélisation 3D.
– Oh, c'est quelque chose de passionnant !
– N'est-ce pas ! me sourit-il.
– Dis, tu veux venir avec nous, Jungkook ? On allait faire un tour dans la Rambla avant d'aller au marché de La Boqueria.
– Ça aurait été avec plaisir, mais je veux finir ça d'abord...
– Alors je te donne mon numéro, me dit-elle en fouinant dans son sac à main. Envoie-moi un message dès que tu es libre si tu veux te balader ou sortir boire un verre ! Ça me ferait super plaisir de discuter avec toi.
– C'est réciproque. J'aimerais beaucoup discuter de tes études pour comparer ton école avec la mienne.
– On fera ça ! »
Elle griffonna son numéro sur un petit carnet, puis déchira la page avant de me la tendre.
« Tiens.
– Merci, dis-je en la saisissant. Je t'envoie un message dès que je sors.
– Super ! Je l'attendrai alors ! Bon courage pour finir !
– Merci, à plus tard !
– À plus tard ! »
Elle me fit un grand sourire, puis tourna les talons. Son frère me salua d'un sourire et d'un signe de la tête alors je fis de même, puis je les regardai s'éloigner. Ils finirent par disparaître de ma vue, et je reposai mes yeux sur le petit papier. Cette fille avait l'air très sympathique, et très intéressante. Je l'avais trouvée envahissante au premier abord, mais j'avais révisé mon jugement.
Je pris donc mon téléphone et enregistrai son numéro pour ne pas le perdre au cas où j'égarerai le papier par accident, puis je repris mon dessin en essayant de me concentrer.
[...]
Assis autour d'une table avec mes nouveaux amis dans un restaurant bondé, la jeune femme répondant au nom d'Alessia essayait de se faire entendre.
« Et du coup on s'est dit qu'on pourrait partir plutôt que de rester en France. On a qu'une semaine, mais ce n'est pas grave. On verra si jamais on revient ici cet été au lieu de rentrer directement chez nos parents. Eux aussi ils voyagent beaucoup, alors ils comprendraient très bien et nous encourageraient. Il ne nous reste plus que quatre jours ici du coup, après on doit rentrer en France. Pour ma part, j'ai cours, Matteo a des examens.
– Quand je vois le temps qu'il y a ici en plein mois d'avril, je me dis qu'en été, ça doit être chouette.
– Je pense aussi ! Le climat est quasiment le même qu'en Italie. Tu y es allé pendant ton périple au fait ?
– Non, pas encore. On verra si mon dernier voyage tombe sur ce pays ou non. J'ai laissé le hasard décider pour moi tout du long, sauf lorsque je suis allé en Suède, en Norvège puis en Finlande. J'étais au Danemark juste avant alors ça aurait été bête de faire des allers et retours inutilement, j'ai économisé en visitant toute cette partie du monde en une seule fois.
– Oui, tu as bien fait !
– Pour être honnête, la Corée me manque, et ma famille aussi. Je ne prévoyais pas de rentrer aussi rapidement, mais ce que j'avais à faire ici est presque terminé.
– Pourtant, tu m'as dit que tu étais venu ici pour oublier ton passé et commencer une nouvelle vie... Comment tu peux réussir à faire ça si tu repars ?
– C'est... Oui, tu as raison, ce n'est pas faisable. Mais je ne prévoyais pas d'avoir le mal du pays en partant. Je voulais juste fuir ce qui me faisait souffrir, je n'avais pas plus réfléchi que ça...
– Et tu penses qu'y retourner aussi vite réglera les choses ?
– Je l'espère... Je n'en sais rien. Je verrai bien.
– Tu es parti pour quoi, si ce n'est pas indiscret ?
– Un amour à sens unique.
– Oh...
– Et impossible de surcroit.
– Je suis désolée...
– Merci. Je n'ai jamais eu de chance dans ce domaine de toute manière.
– Je compatis, moi non plus.
– C'est vrai ? arquai-je les sourcils.
– Oui. À chaque fois, je suis tombée sur des stronzi qui se servaient de moi, me mentaient, ou me trompaient. Et me trompaient. J'ai eu des combos gagnants des fois.
– C'était pas faute de t'avoir prévenue, soupira son frère.
– Excuse-moi d'avoir trop confiance en l'être humain !
– Mouais, répondit-il en levant les yeux au ciel.
– Arrête de faire ça, tu m'énerves, grogna-t-elle en lui donnant un coup de poing dans l'épaule.
– Je me suis aussi fait avoir parce que j'étais trop crédule étant jeune.
– Ça arrive à beaucoup de personnes malheureusement, me répondit-elle avec un sourire triste.
– Oui... mais moi, j'étais conscient depuis le début que je me faisais avoir. Mais je voulais tout de même y croire. J'ai été stupide.
– Tu étais amoureux, j'imagine ? Tout le monde se fait avoir...
– J'étais amoureux. Et ça m'a détruit. Je l'ai été deux fois, et à chaque fois, ma vie a été digne d'un film hollywoodien tellement ce qu'il m'est arrivé est invraisemblable. J'ai carrément la trouille maintenant.
– De retomber amoureux ?
– Oui. Je ne veux plus jamais tomber amoureux.
– Faut pas dire ça ! Tu tomberas peut-être sur la femme parfaite, un jour !
– Sans doute, ricanai-je en faisant tourner ma fourchette dans ma main. Je n'ai pas envie de me relancer dans une histoire de toute manière. Je me contente d'aventures sans lendemain et ça me va parfaitement comme ça.
– Je vois. »
Je continuai de faire tourner ma fourchette entre mes doigts. Je ne voulais plus jamais tomber amoureux. Jamais. Dès que je rencontrais un mec qui semblait partant pour s'amuser avec moi quelques heures, je le prévenais directement que ce ne serait qu'un coup d'un soir et qu'il n'y aurait jamais rien derrière. Je ne voulais pas prendre le risque de donner de faux espoirs à quelqu'un et de passer pour un connard. Je ne voulais faire souffrir personne, je savais comme l'amour pouvait faire mal quand il n'était pas retourné. Il ne fallait pas s'attacher, moi, comme mes amants.
Je continuai de tourner ma fourchette entre mes olives, mes tomates et mon poisson. J'avais toujours préféré les olives vertes. Mais celles-ci étaient noires. Si Haejoon était là, j'aurais pu lui donner. Il adorait ça...
Une étrange vague me submergea d'un coup. Je voulais l'appeler. Entendre le son de sa voix. Je voulais le voir...
« Jungkook ?
– Quoi ? relevai-je la tête sur Alessia.
– Ça va ? Tu as l'air étrange...
– J'ai repensé à mon passé quelques secondes, souris-je faussement en décrispant mes doigts. Pardon, je ne voulais pas t'inquiéter.
– Ne t'en fais pas, je comprends. »
Et merde. J'embrochai alors trois olives à la fois et les enfonçai dans ma bouche. Il me manquait. Il me manquait trop. Et ça me faisait encore mal. Je ne pouvais pas rentrer maintenant. Ce n'était pas possible. Pour moi, comme pour lui, et comme pour ma famille. J'allais faire souffrir tout le monde si je rentrais et que je n'étais pas en paix avec mon cœur. Si je partais une fois de plus, je savais que je leur briserais le cœur. Je me l'interdisais. Cependant, je n'allais bientôt plus avoir d'argent... Comment est-ce que j'allais faire ?
Je continuai de manger en silence tandis que le frère et la sœur discutaient entre eux, l'italien ayant repris le contrôle de la discussion animant la table, puis Matteo posa ses yeux sur moi.
« Du coup, tu comptes visiter un dernier pays avant de rentrer en Corée ?
– J'aimerais, lui répondis-je. Mais il faut que je regarde mon budget.
– Il reste quoi comme pays dans ta liste ?
– Irlande, Allemagne, Autriche et Italie.
– Si tu comptes aller en Italie, dis-nous ! Enfin, on reste en France jusque début juillet, mais ça serait cool que tu y partes quand on y retournera ! s'exclama la jeune femme. Et puis tu pourrais venir à la maison !
– Où ça ? s'étonna son frère. On a pas la place !
– On trouvera de la place, t'inquiète pas, répondit-elle en faisant un signe de la main comme pour balayer le sujet. Et puis on pourrait te faire visiter ! On habite à l'est de Rome, en vingt bonnes minutes à pied, tu es dans le centre. Franchement, c'est le rêve ! Et puis pas de loyer à payer, tu ferais des économies !
– Je note, souris-je doucement.
– Je te conseille l'Autriche, intervint alors son frère. Particulièrement Vienne. C'est une superbe ville.
– Je suis d'accord sur ce point, Salzbourg aussi vaut le détour, acquiesça l'étudiante, mais Rome c'est mieux !
– Si jamais tu tombes sur l'Allemagne, on a un ami qui vient d'Hambourg.
– On a des amis partout, mais on ne va pas l'envoyer chez eux alors qu'il ne les connait pas, tu es bête ou quoi ? rigola Alessia.
– C'était juste une information comme ça, il en fait ce qu'il veut !
– Ceci dit, Markus est un mec super sympa. Je suis certaine qu'il adorerait faire découvrir sa ville à quelqu'un. Mais bref, pour en revenir à toi, et juste toi ! dit-elle en croisant ses bras sur la table et en se penchant légèrement en avant. Il faut que tu cherches du travail dans le monde de l'art. Vraiment ! Tu dessines tellement bien ! Tu pourrais devenir peintre, faire du graphisme, bosser dans la pub, la bande dessinée ou le manga !
– Je ne pense pas, souris-je.
– Moi si ! Tu as un vrai talent !
– Il y a des centaines de personnes qui dessinent aussi bien que moi voire mieux et qui mériteraient davantage.
– Ce n'est pas une question de mérite ! Tu sais ce que tu veux faire de ta vie ? »
Je rebaissai mes yeux sur mon assiette et piquai un morceau de thon avant de le porter à ma bouche.
« Non. Aucune idée.
– Alors voilà ! Je suis certaine que tu pourrais gagner ta vie en dessinant.
– Ales', tu forces un peu...
– Pas du tout ! J'essaie de l'encourager à continuer et à exploiter son talent !
– C'est bien ce que je dis, tu forces, soupira son frère. Laisse-le un peu et finis ton assiette, ça va être froid.
– Mais on discute ! Et on a tout le temps !
– Qui te dit qu'il veut discuter avec toi ? »
Ils commencèrent à se prendre le chou et je réprimai un large sourire. J'aimais beaucoup ces deux-là, ils avaient l'air d'être de bons numéros. Totalement opposés au niveau du caractère, mais très proches ; aussi proches que pouvaient l'être deux jumeaux visiblement.
« Dis, pourquoi tu ne reviendrais pas à Paris avec nous ?
– À Paris ? Pourquoi donc ? fronçai-je les sourcils.
– Pour t'inscrire dans mon école ! Ou dans une autre école ? Peu importe le pays remarque, pourquoi ne pas continuer tes études dans le domaine de l'art, en fait ? C'est dommage de ne pas avoir continué après ton diplôme à Tokyo.
– Je n'ai pas les moyens pour m'inscrire dans une école...
– Tu pourrais avoir des bourses ! Tu as quel âge ?
– Je vais en avoir vingt-trois en septembre.
– Oh, vraiment !? Je pensais qu'on avait le même âge, mais en fait tu es plus vieux que nous, rigola-t-elle doucement. Ça ne se voit pas ! On a vingt ans tous les deux.
– C'était pas le sujet, Ales'.
– Oh mais ferme-la ! grogna-t-elle en donnant un coup de coude à son frère. Tu pourrais sûrement bénéficier d'aides ! Et puis je connais des étudiants qui sont en doctorat, des professeurs, je pourrais leur demander des conseils ! Enfin en tout cas si tu veux tenter d'entrer aux Beaux-Arts.
– Pourquoi pas, qui sait, souris-je.
– Ça serait génial !
– Calme ton enthousiasme, sœurette.
– Mais de quoi je me mêle !? »
Ils recommencèrent à se disputer et je les regardai faire avec un sourire, tout en piquant mes olives noires de ma fourchette. Toute cette ambiance me rendait nostalgique, et un peu mélancolique. Mais étrangement, je me sentais bien.
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