Chapitre 37 - 68256, 2E, A27
Il était vingt-deux heures. Les vacances étaient terminées. Demain, à huit heures, j'allais reprendre le boulot. J'en avais pas envie.
Jungkook était déjà couché depuis plus d'une heure parce que son réveil allait sonner à trois heures du matin. Il avait d'ailleurs traîné les pieds, mais il avait été chez Jimin pour récupérer mes clés. Il était revenu avec, et j'avais été surpris. Que Jimin abandonne si facilement était louche. Et puis je m'étais dit qu'il avait dû faire un double de la clé de l'appartement et de celle de ma chambre. En conclusion, même si habituellement je ne fermais jamais ma chambre à clé quand je sortais, maintenant j'allais le faire. Surtout, j'allais changer ma serrure.
J'avais mangé avec Yoongi devant la télé. Nous avions parlé de Jungkook. Je lui avais demandé ce qu'avait signifié son sous-entendu la veille, et il m'avait dit qu'il avait entendu des bruits suspects, pendant la nuit. Je lui avais confié que j'avais surpris Gahyeon sortir de sa tente le matin, et il avait souri. Il n'avait rien ajouté de plus, et nous avions reporté notre attention sur l'épisode de la série policière qui passait.
Et là, il fallait que je finisse de préparer mes affaires et que je me couche. J'étais épuisé alors je n'allais pas faire un pli.
Je posai mes vêtements pour demain sur le bord de la commode, puis quittai ma chambre. Je vérifiai que tout était prêt pour le petit déjeuner, et pour mon repas du midi. Dans l'entrée, je sortis mes chaussures du placard et les mis au sol. Je vérifiai le contenu de mon sac, puis mes clés. Elles étaient bien accrochées à côté de la porte. Mes clés du taf y étaient auss... Hein ?
Je reposai mes yeux dessus, puis arrachai le porte-clé du mur. Mes clés. L'anneau avec le badge de l'entrée du personnel et ma clé de casier n'était plus là.
Je fonçai dans ma chambre en me disant que j'avais juste dû les retirer avant de partir pour ne pas les perdre au camping, mais non. Le seul endroit logique où j'aurais pu les mettre, c'était dans la panière sur mon bureau. Et elles n'y étaient pas.
Je savais où elles étaient. Elles étaient chez Park Jimin. Et j'allais le tuer.
Ni une ni deux, je sautai sur mon téléphone et lançai un appel. Mais il ne répondit pas. Je lui envoyai un message incendiaire et tentai un nouvel appel. Rien. J'allais le défoncer.
Je quittai ma chambre, et alors que j'allais faire irruption dans celle de Jungkook, même s'il était en plein milieu de sa nuit et que son réveil sonnait dans cinq heures, Yoongi sortit de la salle de bains.
« Qu'est-ce que tu fais depuis cinq minutes ?
– Jimin m'a tiré mes clés. Je vais le buter.
– Qu'est-ce que tu racontes ? Jun-
– Mes clés du boulot. Je ne sais pas comment il a su, ou si c'est Jungkook qui a vendu la mèche, mais j'en ai besoin pour demain matin, moi !
– Je vois. Malin, ce type. »
Je le fusillai du regard.
« Tu sais où il habite ?
– Jimin ?
– Ouais.
– Pourquoi ? Tu veux aller lui rendre une petite visite ?
– Pour lui casser la gueule, ouais. Donne. »
Il me ricana au visage.
« Il habite près de la mairie. Vas-y, je vais te trouver l'adresse, je te l'envoie.
– Merci. »
Je filai dans ma chambre, enfilai des vêtements, et quand je regardai de nouveau mon téléphone, je vis que Jimin m'avait répondu.
―――――――――
« Tiens, je te manquais, Hoseok ? »
―――
« Je vais te buter, Jimin. Tu vas regretter de t'être encore foutu de ma gueule. »
―――
« J'ai peur... »
―――――――――
Il se moquait de moi.
Je récupérai mes clés et enfilai des chaussures avant de quitter l'appartement en claquant la porte. J'allais lui casser la gueule. Bien comme il le fallait.
[...]
Jimin avait continué de me narguer par message. Il ne me croyait pas quand je lui disais que je savais où il habitait, et que j'allais lui faire regretter. Yoongi m'avait envoyé une adresse, alors j'y fonçais. Si lui aussi m'avait roulé, j'allais faire de sa vie un enfer.
Il ne me restait plus qu'un arrêt avant de descendre à la mairie, et après, trois minutes de marche, apparemment. J'allais bientôt arriver.
Une fois hors du tram, j'accélérai le pas.
Je trouvai l'immeuble rapidement, mais face à la porte, elle refusa de se pousser. Putain de bordel de merde. J'étais coincé. Je ne connaissais pas son numéro d'appartement, alors si je devais descendre toute la liste jusqu'à trouver son nom, j'allais péter un câble.
Je repris mon téléphone pour l'appeler directement et lui hurler dans l'oreille, quand je vis qu'il m'avait envoyé un message : « 68256 ». Je ne compris pas sur l'instant, et quand je levai les yeux sur le pavé lumineux, mon sang bouillonna. Si c'était vraiment le digicode de l'entrée...
Je tapai les cinq chiffres. La porte s'ouvrit. Il savait que j'étais là. Peut-être même m'avait-il guetté depuis sa fenêtre. J'allais le tuer.
Cependant, une fois entré, je réalisai que je ne savais pas quel était son appartement. Je posai les yeux sur les boîtes aux lettres et cherchai son nom ou celui de Jumi. Quand je les vis, à côté d'un autocollant indiquant 27, je compris qu'il était au deuxième. Je pris aussitôt les escaliers en montant les marches trois par trois. Il me gonflait.
Arrivé sur le pallier, je regardai autour de moi. Je vis une porte entrouverte, au fond d'un couloir, et je serrai les dents. Il se payait ma tête. Il m'attendait. « Ma porte te sera toujours ouverte. » J'allais lui faire payer.
Je me ruai vers l'appartement en question et vis qu'il s'agissait bien du 27. Je poussai la porte et la claquai dans mon dos.
« Tu fous quoi encore ? »
Jumi surgit à ce moment-là et elle hurla en faisant un bond en arrière. C'eut pour effet de me calmer un peu.
« Mais... qu'est-ce que tu fais là ?
– Je viens récupérer mes clés. Il est où ? »
Elle souffla. Elle n'avait pas l'air si surprise que ça, au final.
« Juste en face.
– Merci.
– Je dois aller faire un tour ou me boucher les oreilles ?
– Ça serait préférable, je pense. Je prévois de lui casser la gueule.
– Ça marche. Amuse-toi bien ! »
Je parcourus les trois mètres qui me séparaient de la porte et je l'ouvris sans même frapper. Jimin était là, assis sur son lit, torse-nu, un livre dans les mains. Il ne sursauta même pas. J'ouvris la bouche mais il me coupa l'herbe sous le pied.
« Je ne pensais pas que tu mettrais autant de temps à venir. »
Il glissa un marque-page dans le roman et le referma. Puis, il se leva et ses yeux plongèrent dans les miens. Il s'amusait. Il jouait, encore une fois.
« File-moi mes clés tout de suite ou je te préviens que demain, tu devras aller voir le médecin pour avoir un arrêt maladie. »
Il s'esclaffa et leva une main au niveau de son visage. J'y portai les yeux, et il la déplia. Mes clés pendaient à son index. Je fis un pas vers lui et lui tendis ma paume, mais il recula.
« Tu les veux, Hoseok ?
– Putain, j'ai pas le temps de jouer, là, tu piges ? Je bosse, file-moi-
– Viens les chercher.
– Tu as entendu ce que je viens de te dire ou quoi ?
– Oui. Parfaitement. »
Il ramena sa main devant lui et la baissa. J'aurais dû m'en saisir aussitôt. Je n'aurais pas dû me demander ce qu'il allait en faire. Parce que quand son autre pouce tira sur l'élastique de son jogging et que mon trousseau disparut en dessous, une étrange boule se forma encore dans ma poitrine et prit le pas sur ma haine.
« Et toi, tu as entendu ce que je viens de te dire ? »
~~+~~
[21/08/2024]
Bonjour bonjour !
Je poste à une heure décente, yay ! 🤣
J'espère que vous allez bien et que ce chapitre vous a plu !
Jimin est tellement insupportable orehzilghuizg sérieux je l'aurais tellement cogné depuis le temps 😭
Pauvre Hoseok qui tourne encore en bourrique.
Arrivera-t-il à se faire entendre, cette fois ? Ou va-t-il encore céder ? 🤧
J'arrive pas à me faire à l'idée que dans dix jours, ce tome sera terminé. Pourtant la fin arrive, c'est une évidence, mais ça fait bizarre.
Bon courage pour la fin de semaine, on se retrouve vendredi pour le chapitre 38 💙
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