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•• Eau ••

Bonsoir bonsoir !

De base je voulais poster cet aprèm, mais aucun endroit calme pour se concentrer pendant la correction, donc j'ai fait 5 pages en 5h, plus ou moins. Un peu ridicule ouai.

Bref. J'ai la crève et le boulot m'a achevée hier, je suis cassée de partout. Il me reste encore deux jours, ça va être drôle...

Sinon mes talents de devin ont encore frappé. Hier soir en me couchant, j'ai encore traîné sur SuperStar BTS et je me disais que ça serait cool qu'ils mettent Seesaw. Et ce matin en me réveillant après la mise à jour, qu'est-ce que je vois ? Héhé.

Je me suis pas mal battue avec ce chapitre, surtout avec les concordances des temps dans la narration, ce qui est l'un de mes plus gros points faibles. J'espère que s'il reste des "erreurs", que ça ne gênera pas à la lecture :')

Comme on vient d'arriver en novembre (Gott déjà...), j'ai tourné les pages de mes calendriers (ouai j'en ai plusieurs), et j'ai le Sope sur l'officiel du Season's Greeting qui me fixe. Je vais les cogner. Re bref.

J'espère que ce second chapitre vous plaira.

Bonne Léocture ! ♥




~~+~~




Une sonnerie me fit ouvrir les yeux sur la commode, éclairée par les rayons du soleil de fin mars passant à travers le volet qui n'était pas fermé entièrement. Je m'étirai puis me retournai dans les bras de Yoongi qui étaient toujours autour de moi. Nous passions de plus en plus souvent nos nuits l'un contre l'autre en ce moment. Est-ce que c'était parce que le printemps arrivait mais qu'il faisait toujours aussi froid ? Ou que nous avions besoin de chaleur ? Peu importe. Je passai mes bras autour de son corps pour le serrer contre moi et les siens me relâchèrent alors qu'il gémit en s'étirant, enfin réveillé par son téléphone qui lui indiquait qu'il était huit heures et qu'il devait se lever. On était jeudi et je ne travaillais pas, mais lui si, et il détestait ce jour où il devait toujours se résoudre à me laisser pioncer tandis que lui devait se lever. Il éteignit son réveil et revint me cajoler tout en déposant un baiser sur mon front. J'ouvris difficilement les yeux et allai cueillir ses lèvres froides.

« Lève-toi, tu vas être en retard.

J'ai pas envie », grogna-t-il en plongeant son visage dans mes cheveux.

Je rigolai doucement et laissai mes mains glisser le long de son dos.

« T'as pas le choix.

Encore un quart d'heure.

Un quart d'heure de dodo ? murmurai-je.

Oui.

Tu ne préfères pas un quart d'heure de câlin ?

C'est ce que j'ai actuellement. Du dodo et un câlin. Alors tais-toi maintenant, Jiminie. »

Je laissai glisser mes mains davantage sur sa peau nue jusque ses fesses que je serrai entre mes doigts.

« Jimin... »

Je remontai mon bassin contre lui, puis je passai ma jambe droite par-dessus ses hanches et je le fis basculer sur le dos.

« Jimin, je t'ai dit que je voulais dormir... grogna-t-il.

Je t'offre un réveil bien meilleur, arrête de te plaindre.

Non mais je préfère dormir, je t'assure, soupira-t-il.

Je suis vexé, hyung... soufflai-je en glissant entre ses cuisses.

Tant mieux, soupira-t-il alors que je caressai son bassin tout sauf accidentellement.

Dis pas ça... »

Je remontai contre lui et embrassai sa gorge tout en effectuant un premier mouvement de hanches contre lui.

« Tu préfères vraiment dormir, hyung ? Alors que je pourrais te faire du bien ? Alors que je pourrais te faire l'amour ? murmurai-je contre sa peau. Tu serais de tellement bonne humeur pour aller travailler après...

C'est hors de question, soupira-t-il en posant ses bras sur son visage. Il me reste dix minutes, bouge.

Tu n'aurais pas dû utiliser ce mot-là, tu sais, souris-je en glissant ma main entre mes jambes pour saisir mon membre et le faire glisser entre ses cuisses.

Jiminie... gémit-il.

Quoi ? murmurai-je tout en effectuant un léger mouvement de hanches contre lui.

T'es vraiment pète-couilles.

Mais hier soir t'as pas voulu, fis-je la moue.

Mais t'es un vrai gamin, gémit-il lorsque mon membre caressa une nouvelle fois son entrée. Vivement qu'Hoseok rentre putain, t'es chiant.

Tu ne me veux plus pour toi tout seul ? demandai-je d'un ton enfantin tout un effectuant un nouveau mouvement de bassin contre lui.

Je... »

Il expira longuement pour me montrer sa lassitude mais je savais que j'avais gagné pour cette fois. Ses doigts resserrés sur mon corps, ses cuisses qui s'étaient progressivement écartées et surtout, son membre dur et dressé contre mon ventre ne trompaient pas. Il cédait à mon caprice, comme toujours, quoi que ce puisse être, mais il ne s'offrait pas à moi uniquement parce que j'en avais envie, il le voulait aussi, mais il était trop gêné, trop fier pour le dire et pour le reconnaître.

« Hyung... gémis-je contre la peau de son cou. J'ai envie de toi... »

Sa main gauche glissa dans mes cheveux et tira légèrement dessus alors que la droite descendit dans mes reins. J'avais son feu vert. Alors doucement, délicatement, je m'activai à le préparer corps et âme avant qu'enfin nous puissions ne faire qu'un. Mais comme toujours, il manquait quelqu'un à nos côtés. Il manquait quelqu'un dans cette pièce, sur ce lit, dans ces draps, contre nos corps.

« Jiminie... mmh... Ji... je...

Moi aussi. »

Je l'embrassai, posant mes avant-bras de chaque côté de sa tête, et mes doigts vinrent se perdre dans ses cheveux sombres tandis que mon bassin rencontrait le sien toujours un peu plus sensuellement. J'avais besoin de lui, de son amour, de son corps, mais ça ne me suffisait pas. Est-ce que j'étais trop gourmand ? Est-ce que j'aurais dû me retenir et ne jamais craquer pour notre amant ? C'était probable, mais comment est-ce que j'aurais pu ? Je l'avais voulu et je n'avais pas réussi. Mais est-ce qu'une vie avec seulement Yoongi aurait pu être possible ?

Je m'éloignai de lui tandis qu'il prit le dessus, me faisant m'allonger sous son corps. Il m'observa longuement sans rien dire, sans rien faire, puis descendit son visage sur le mien.

« Tu vas le regretter, Jiminie. »

L'esprit ailleurs, les sens ailleurs, je ne cherchai pas à comprendre ses mots. Ses doigts caressèrent le long de mon corps de la même façon qu'il caressait les étagères dans une librairie lorsqu'il cherchait un livre. Il m'observait de la même façon que lorsque son regard se perdait sur un tableau qu'il aimait dans un musée. Seul son sourire était différent. C'était un sourire en coin, espiègle, comme lorsqu'il avait préparé un piège et qu'il observait en silence de voir si j'allais tomber dedans. Je laissai ses doigts remonter ma jambe dans son dos comme il saisissait sa basse pour la placer sur sa cuisse lorsque l'envie de faire résonner ses cordes graves dans l'appartement lui prenait. Tandis que son sourire disparut dans ma gorge, son sourire espiègle qu'il avait lorsqu'il avait une idée derrière la tête, je m'abandonnai totalement. Encore, encore un peu, toujours un peu plus. Nous dansâmes tandis que Monet voltigeait dans mon esprit sur la vibration d'une corde de Mi, et que le piège de Yoongi se refermait sur moi. La respiration haletante, le cœur battant à tout rompre, je relâchai sa peau humide pour glisser ma main droite dans mes cheveux en gémissant.

« Hyung... »

Son rire grave cogna contre mon torse où il déposa de doux baisers. Il passa sa langue sur le tatouage présent sur ma clavicule avant de le mordiller, puis remonta jusqu'à ma gorge, avant qu'enfin il ne vole mes lèvres deux secondes.

« Tu es obligé de te lever aussi maintenant, quel dommage. »

Mes lèvres s'étirèrent dans un large sourire tandis que j'expirai par le nez, légèrement vexé de m'être fait avoir. Il quitta alors mon corps et se leva. Un vent frais me fit frissonner entièrement.

« Tu y réfléchiras à deux fois avant de me priver d'un quart d'heure de sommeil. »

Je me retournai sur mon côté gauche et ramenai mes bras sous ma tête.

« Ne tarde pas trop. On se voit ce soir autrement. Bonne journée ! »

La porte de la chambre se referma derrière moi et je commençai à rire nerveusement.

« Quel connard... »

J'étais effectivement obligé de me lever maintenant pour passer à la salle de bain, il s'était lâché sans une once de culpabilité. J'avais au moins eu la décence de mettre un préservatif, moi, même s'il me l'avait retiré lorsque nos places s'étaient échangées. Je me laissai retomber sur le ventre et cachai mon visage dans mes bras. Je m'étais fait avoir. Je voulais dormir, quel connard. Quel gros connard. J'allais lui faire regretter.

J'attendis donc patiemment qu'il quitte l'appartement avant de filer à la salle d'eau pour me nettoyer entièrement. J'allais lui faire payer.

Mais bien vite, je commençai à m'ennuyer. La plupart de mes amis étaient soit en cours, soit au boulot. J'avais déjà fait le tour des réseaux sociaux, traîné presque une heure sur Youtube devant des vidéos inintéressantes, puis perdu tout autant de temps sur mon téléphone à épuiser mes vies sur mes différents jeux mobiles. J'envoyai donc des messages à plusieurs de mes amis, quand mes yeux tombèrent sur le profil kakao d'Hoseok. J'appuyai dessus et ce dernier s'ouvrit. Son sourire éblouissant sur sa photo de profil était toujours là. Le pont Gwangan était toujours éclairé sur sa photo de couverture. Et son petit « message d'état » était toujours le même : « J-4 ». Il ne l'avait pas actualisé depuis octobre, pour mon anniversaire. J'appuyai ensuite sur le raccourci pour les conversations et j'arrivai immédiatement sur la photo de nous deux que j'avais mis en fond, et sur les dizaines de messages non lus qui l'attendaient encore. Ça allait faire cinq mois. Cinq mois qu'il était parti, cinq mois qu'il nous avait abandonnés... Il n'était même pas revenu pour l'anniversaire de Yoongi. J'avais eu tellement d'espoir en voyant cette date se profiler, et je savais que notre aîné également... Mais nous avions dû nous résoudre à passer cette journée tous les deux uniquement, et j'avais vu à quel point ça l'avait blessé, même s'il avait tout fait pour me le cacher. Son meilleur ami lui manquait, il l'avait dans la peau depuis trop longtemps pour pouvoir essayer de cacher quoi que ce soit le concernant.

Je posai mon téléphone à côté de moi, ramenai mes cuisses contre mon torse et je laissai glisser mes mains dans mes cheveux jusqu'à ce qu'elles arrivent dans ma nuque. Hyung... pourquoi tu nous as abandonnés ? Pourquoi tu m'as abandonné ? Ça fait bientôt cinq mois, pourquoi tu ne nous donnes aucunes nouvelles ? Pourquoi tu n'es pas revenu nous voir ? Pourquoi tu n'es pas revenu me voir ? Je me défoule avec et sur Yoongi, mais tu sais à quel point j'ai besoin de toi aussi, tu sais à quel point tu me manques... Tu sais à quel point je t'aime putain, pourquoi tu m'as laissé ? Parce que tu t'es lassé de moi ? Parce que j'attends plus de toi, que toi tu n'attends de moi ? Parce que cette relation ne te convient plus ? Pourquoi tu n'as jamais répondu aux lettres que je t'ai envoyées ? Les as-tu reçues ? Les as-tu lues tout de même, malgré ta demande de ne pas te contacter lorsque tu nous as expliqué pourquoi ta chambre était vide, ce lundi matin ? Ça fait bientôt cinq mois, hyung. Je vais devenir fou. Tu me manques, tu me manques, tu me manques tellement que chaque jour, le sentiment que je vais crever sans toi s'amplifie un peu plus.

J'inspirai fortement et pinçai mes lèvres pour calmer ma respiration tremblante, et je tournai la tête lorsque j'entendis mon portable vibrer à côté de moi. Je reniflai et essuyai le dessous de mes yeux avant de saisir mon portable. Mon ami Sanghyuk venait de me répondre. Il venait de sortir de cours et il était libre pour qu'on puisse se voir. Je lui répondis donc rapidement et je filai vers ma chambre pour me changer.

[...]

Touillant mon chocolat chaud, j'écoutais Sanghyuk me raconter les cours qu'il avait eus pendant sa journée. Il était en master de musicologie et préparait un concours pour devenir professeur de musique. C'était intéressant. Mais aujourd'hui, je n'avais pas trop le cœur à parler examens, et il le remarqua bien vite.

« ... et du coup il faudra que je recherche un poste. Mais ça devrait le faire. Mais toi sinon, comment ça se passe au boulot ?

Au boulot ? Très bien. On fait des bons chiffres actuellement, malgré la collection printemps que je trouve dégueulasse.

Tu l'as dit à tes patrons ? rigola-t-il en portant son café à ses lèvres.

Bien sûr que non, soupirai-je. De toute façon, ils ne sont jamais là, je suis seul avec mes collègues la plupart du temps. Quand l'un des gérants s'amène, c'est soit qu'il y a du VIP dans les parages, soit que les chiffres sont mauvais, soit qu'ils veulent récupérer quelques trucs lors des soldes, mais avant la mise en vente avec les nouveaux prix pour les clients. Ça serait dommage que ce qu'ils veulent leur passe sous le nez, quoi.

C'est dingue comme les plus riches sont les plus radins.

T'as vu ça ? J'te jure.

Bon et sinon, les amours ?

Toujours au même stade qu'avant.

T'es sérieux ? s'étonna-t-il. Jimin, mec, tout le monde te court après, pourquoi tu n'arrives pas à te caser ?

Je suis quelqu'un de difficile, lui répondis-je en souriant avant de passer ma main dans mes cheveux.

Ouai enfin, tu vas avoir vingt-six ans, tu vas te taper le service militaire l'année prochaine et quand tu reviendras, tu auras presque la trentaine. Tu tiens vraiment à ce que tes parents t'organisent des rencontres ?

Il me restera deux ans avant la trentaine en revenant, comme toi. Et tu peux parler, ricanai-je.

Figure-toi que ça se passe plutôt bien avec Siyeon.

Oh sérieux ?

Oui.

Je suis content pour toi !

Merci, me sourit-il. Mais ne change pas de sujet. Vu les jolis suçons que tu as sur la gorge, j'imagine que tu fréquentes quand même quelqu'un.

Un plan cul, comme d'hab'.

Tu me désespères. »

Il ramena sa tasse vers son visage, but quelques gorgées avant de la reposer doucement dans sa coupelle.

« Fille ou mec cette fois ?

Mec. Je préfère.

Mmh. C'est pour ça que tu ne te cases pas ?

Entre autre.

Et tes parents ?

Ils devront faire avec. J'ai pas l'intention de me marier avec qui que ce soit, homme ou femme. Le jour où je me caserai avec quelqu'un, ça sera déjà ça.

Je vois. Et tes colocs' sinon, comment ils vont ?

Toujours pareil. Yoongi hyung bosse toujours au Hottracks, et je dirais que sa vie privée n'est pas à plaindre actuellement, souris-je en plongeant mes yeux dans mon chocolat. Mais c'est pas le rêve non plus, il se retient sur beaucoup de choses.

J'imagine. Ça ne doit pas être facile à vivre tous les jours pour vous, ici.

C'est certain. »

Je pris ma tasse et la vidai avant de la reposer dans ma propre coupelle. Je passai ma langue sur ma lèvre supérieure et me rassis au fond du fauteuil.

« Mais on fait avec. Après, on n'est pas gay, on pourrait sortir avec des femmes. Mais on a quand même une préférence pour les hommes.

Vous n'avez jamais pensé à vous mettre ensemble ?

Pourquoi tu crois que j'ai emménagé avec lui ? rigolai-je. Sérieusement, non, mais on n'est pas malheureux, tu sais.

Quand je te vois touiller ton chocolat pendant dix minutes, tu me fais douter. »

Je déglutis difficilement et il reprit en me souriant.

« Mais bon, je te connais, ce n'est pas ça qui va te miner de toute façon. Et l'autre ?

L'autre ?

Ton autre coloc. Hoseok-ssi ?

Ah, lui...

Oui, pourquoi, tu en as encore un autre de caché dans ton salon ?

Non, souris-je.

Du coup, toujours en plein service ?

C'est ça. »

Mon cœur se serra mais je tentai de ne rien laisser paraître.

« Ça fait presque cinq mois qu'il est parti. On n'a aucune nouvelle. J'ai jamais eu de retour à la lettre que je lui avais envoyée, donc j'imagine qu'il doit être trop fatigué pour répondre. J'espère que ça se passe bien.

Il n'a toujours pas eu de permission ?

Non. Autrement, il serait déjà rentré.

À moins qu'il ait préféré aller voir sa famille.

Possible. »

C'était possible en effet. Mais si ça avait été le cas, il pouvait être certain que je le défoncerais à la minute où il serait enfin libéré de cet enfer.

« Fais pas cette tête, rigola-t-il alors, il serait forcément passé te voir.

Il m'aime trop pour ne pas le faire, en effet. »

Je souris faussement mais il ne le remarqua pas et reprit.

« J'ai tellement pas envie de partir... prit-il sa tête dans ses mains. J'ai repoussé et repoussé, un peu comme vous, mais je ne sais pas si je préfère trouver un poste, travailler un an et partir, ou si je m'engage dès que j'ai mon diplôme pour être débarrassé.

Je partirais après mon diplôme si j'étais toi. Parce qu'être coupé dans son boulot ça doit être casse-couilles. En plus, toi tu commenceras juste.

Mmh... je verrai. Il faudra que j'en parle à Siyeon de toute façon.

T'as plutôt intérêt, oui, rigolai-je.

D'ailleurs je ne vais pas tarder à te laisser, elle sort bientôt de cours et j'ai promis d'aller la chercher.

Pas de soucis. On a terminé de toute façon, non ?

Il me reste une gorgée. »

Il vida son café sous mon sourire et nous nous levâmes. Il recompta rapidement la monnaie que nous avions posée sur la table, et nous quittâmes le café après avoir salué l'une des serveuses qui s'était tournée vers nous en nous entendant partir. Nous nous dirigeâmes lentement vers le métro, les mains glissées dans les poches.

« Bon, c'était sympa, me dit-il en observant le ciel bleu au dessus de nous. Ça faisait un moment mine de rien.

Deux mois il me semble, souris-je.

Envoie-moi un message plus souvent !

J'essaierai d'y penser ! »

Nous arrivâmes devant les escaliers et nous nous arrêtâmes.

« Je te laisse là, je vais me balader un peu avant de rentrer.

Ça marche. À bientôt alors.

À bientôt. Embrasse Siyeon-ssi pour moi, dis-je en le prenant dans mes bras brièvement.

Ça marche. Salut !

Salut ! »

Il descendit rapidement les marches et disparut de mon champ de vision. Je tournai alors les talons, expirai fortement, puis je glissai à nouveau mes mains dans les poches de ma veste. Je repartis d'où nous venions d'arriver, et bientôt, mes pensées s'envolèrent vers le sujet fâcheux que nous avions abordé : ma vie amoureuse. Il savait que les hommes me plaisaient et il n'avait pas été choqué lorsque je lui en avais parlé. En revanche, je ne lui avais pas dit que je couchais avec Yoongi. Je ne lui avais pas dit non plus que je couchais avec Hoseok. Je ne pouvais pas lui dire que nous aimions nous emboîter comme des Legos, et qu'en plus de ça, je ne pourrais jamais me caser avec qui que ce soit, parce que j'aimais ces deux hommes. Personne ne le savait et personne ne devrait jamais le savoir. Notre société n'était déjà pas assez ouverte pour accepter que je puisse aimer un homme. Alors deux... et que dire du reste.

Nombre de nos amis respectifs n'étaient même pas au courant que nous fréquentions des hommes quand l'envie nous en prenait. Dans le fond, nous nous fichions des regards extérieurs, mais personne ne devrait jamais apprendre la nature de la relation qui nous liait tous les trois. Nous voulions aussi garder ça pour nous, et uniquement pour nous. Nous voulions rester dans notre bulle, dans notre monde, dans cet appartement qui était notre propre planète, notre Terre à nous. Dans ce monde, personne n'avait le droit d'y entrer, et personne d'autre ne pourra y entrer. Personne ne devra jamais savoir tout ça. Personne ne devra jamais savoir que je les aime tous les deux comme un fou.

Pas même eux. Jamais je ne pourrai leur dire à quel point je les aime. Ils le savent parfaitement, mais jamais ces mots ne devront traverser mes lèvres.

Comme Yoongi l'avait décidé. Notre relation dérangerait énormément de monde et nous n'avions pas envie d'êtres regardés comme des monstres en cage, certes, mais ce n'était pas le plus important, ce n'était pas la raison pour laquelle nous voulions taire nos sentiments les uns pour les autres. Peut-être qu'un jour l'un de nous pourrait se lasser. Peut-être qu'un jour, tous les deux me diront qu'ils ne peuvent plus faire ça tous les deux avec moi, parce que l'équilibre de leur relation serait trop en péril. Peut-être qu'un jour nous serons amenés à arrêter tout ça et à prendre des chemins différents pour diverses raisons. Et pour ça, Yoongi avait raison. Ne pas prononcer ces dangereux mots rendrait les choses plus simples. Mais paradoxalement, c'était bien souvent lui qui manquait de lâcher ces mots interdits lorsqu'il s'accrochait à ma peau luisante en gémissant près de mon oreille le bien que je lui faisais. Ça gonflait mon cœur et me donnait envie de lui répondre. Mais je laissais juste un « moi aussi » échapper de mes lèvres. Car en dire plus pourrait tout briser.

Quant à Hoseok... il était bien plus maître de lui-même à ces moments-là. Mais je pouvais le lire dans ses yeux, dans ses gestes, dans sa voix lorsque nous étions assis ou couchés l'un à côté de l'autre, l'un contre l'autre, encore vêtus ou non. Je savais à quel point la passion qui l'animait à chacun de nos rapports était guidée par ses sentiments pour moi, et pas uniquement par la tension constante qu'il y avait entre nous deux à chaque regard.

Mais alors, pourquoi était-il parti ? Pourquoi il ne nous avait pas prévenus ? Nous avions juste reçu une lettre deux semaines après sa disparition. Il nous y avait expliqué qu'il s'était engagé plus tôt que prévu, et qu'il s'excusait d'avoir fait ça dans notre dos. Il ne voulait pas qu'on lui écrive ni qu'on essaie de lui rendre visite. J'avais pris ça comme un coup de poignard en plein cœur. Yoongi, lui, n'avait rien dit, mais je savais que ça lui avait fait énormément de mal. J'avais répondu à cette lettre mais je n'avais jamais eu de réponse. J'en avais envoyé d'autres mais ça n'avait rien changé, il était resté muet. Ça faisait bientôt cinq mois. Et je le vivais vraiment de plus en plus mal.

[...]

J'étais en train de cuisiner des courgettes dans une poêle tandis que le riz cuisait tranquillement à côté. J'entendis la porte d'entrée s'ouvrir et des pas s'avancer vers moi.

« Salut.

Salut, répondis-je. Ça a été ta journée ?

Oui. On a bientôt un nouveau fansign alors ça bouge pas mal.

Mmh. »

La porte de sa chambre s'ouvrit et après quelques minutes, il revint vers moi, passant la porte de la cuisine en silence.

« Tu as fait quoi aujourd'hui ?

J'ai un peu traîné sur Hongdae. J'ai vu Sanghyuk, ça faisait un moment.

Vous avez parlé de quoi ?

Tout et n'importe quoi, haussai-je les épaules.

D'accord. Tu fais quoi ?

Du riz et des courgettes.

Avec quoi ?

C'est tout.

Jimin...

J'ai pas faim. Si tu veux autre chose, cuisine, je t'en prie.

Je ne voulais pas te vexer.

Je ne suis pas vexé, fronçai-je les sourcils en tournant la tête vers lui.

Mmh. »

Il n'avait pas l'air convaincu, mais ça m'était égal. Ses doigts glissèrent dans mes cheveux et les ramenèrent doucement en arrière.

« Bon, je vais prendre une douche.

Vas-y. »

Il quitta la pièce avant d'aller dans la salle de bain. Je terminai de préparer notre maigre repas, puis le répartis dans deux assiettes. J'allai les déposer au salon sur la table basse tandis qu'il ressortit de la salle d'eau enroulé dans sa serviette de douche. Il alla se changer dans sa chambre tandis que j'apportai des verres et des bouteilles d'eau. J'allumai la télé et il ne tarda pas à venir s'asseoir en tailleur à côté de moi.

« Mets ce que tu veux, dis-je en laissant la télécommande tomber entre ses cuisses.

Je m'en fiche, me répondit-il.

Moi aussi. Y a rien de spécial qui m'intéresse ce soir.

Tu veux regarder un film ?

Pourquoi pas, haussai-je les épaules.

Ton disque dur est branché ?

Mmh », hochai-je la tête.

Je m'assis en tailleur à mon tour et saisis mon assiette ainsi que ma cuillère. Je m'enfonçai confortablement dans le canapé et regardai les dossiers défiler lentement.

« Ça ? »

J'hochai à nouveau la tête et plongeai ma cuillère dans mon assiette. Je commençai à manger tandis que le film commença, et j'observai Yoongi prendre son assiette du coin de l'œil. Il remua les légumes et les féculents avec une moue dubitative, puis il prit une cuillère et souffla dessus avant de la porter à sa bouche. Il se figea immédiatement, puis tourna la tête vers moi d'un coup. Manque de chance, il remarqua que je l'observais jusque là.

« Tu ne connais pas le sel et le poivre, Park Jimin ? avala-t-il difficilement.

C'est mauvais pour la santé.

Et ça, c'est immangeable si ce n'est pas un minimum assaisonné, tu le sais.

Moi, ça ne me dérange pas. »

Il expira fortement et se leva avec son assiette pour aller assaisonner son repas. Oui, je l'avais fait exprès. Je savais qu'il aimait les épices et les assaisonnements, alors j'avais fait exprès de n'en mettre aucun dans son assiette pour le faire se relever. Parce que je savais qu'il détestait se relever quand il était confortablement assis dans le canapé avec son repas. Je soufflai à mon tour sur mes propres courgettes et portai la cuillère à ma bouche pendant que le film commença vraiment. Mais je sentis soudain quelque chose effleurer mes cheveux, alors j'y passai ma main, puis recommençai, et quand autre chose commença à glisser dans l'encolure de mon t-shirt, je me redressai d'un coup. Yoongi lâcha alors sa vengeance sur moi, des centaines de grains de sel glissant sur moi et dans mes vêtements, puis il revint s'asseoir à sa place et posa le sachet désormais vide en face de moi sur la table basse.

« T'as pas fait ça... soufflai-je, figé.

Si. »

Je baissai la tête et éloignai d'urgence mon assiette de moi puisque des dizaines de grains tombèrent de mes cheveux sur le canapé entre mes cuisses.

« Je te préviens qu'il est hors de question que je nettoie ça.

Tu le feras mon cœur, tu n'avais qu'à ne pas saler que ton assiette. »

Je me retournai d'un coup vers lui et saisis le col de son t-shirt.

« Tu te fous de ma gueule ? Tu vas me nettoyer ça !

Non. »

Je le lâchai, ramassai le sel qui s'était amassé dans le fond du canapé et je me retournai à nouveau vers lui. Cependant, il avait deviné mes intentions et reposé son assiette sur la table basse. Je serrai les dents et voulus lui envoyer en plein visage, mais son bras passa dans mon dos et il me fit basculer avant de me plaquer contre le canapé. Ma respiration se coupa et des grains de sel voltigèrent autour de moi. J'eus heureusement le réflexe de fermer les yeux pour ne pas qu'il m'en tombe dedans, mais lorsque je sentis le souffle de Yoongi contre moi, je les rouvris immédiatement.

« Tu vas me le payer, sifflai-je entre mes dents.

Volontiers. »

Son sourire fit accélérer doucement mon cœur. Connard. Quel connard. Je le laissai cependant m'embrasser et ne tardai pas à l'enlacer chaudement.

« Bon allez, il faut manger, ça va être froid, murmura-t-il.

Oui... »

Je le laissai s'éloigner de moi et me rassis, avant de me lever et de retirer mon t-shirt à cause des grains qui me démangeaient. Yoongi rigola doucement tout en reprenant son repas et je me rassis en silence. Nous mangeâmes sans prononcer un mot, les yeux rivés sur l'écran, et petit à petit, il se rapprocha de moi et laissa sa tête tomber sur mon épaule. Je finis par me rallonger et il se coucha délicatement sur mon corps, sa tête reposant contre ma poitrine et ses yeux se fermant doucement au fur et à mesure que les minutes passaient et que je laissais mes doigts jouer dans ses mèches sombres. Lorsque le film se termina enfin, il grogna et tourna la tête en passant ses bras sous mes reins. Je rigolai doucement, puis expirai longuement.

« Allez, faut aller se coucher. On bosse demain.

J'ai pas envie d'y aller.

Moi non plus mais on n'a pas le choix. »

Il grogna à nouveau et me resserra contre lui, signe qu'il ne voulait vraiment pas bouger, alors je laissai mes doigts remonter sa colonne doucement. Il finit par relever la tête pour me regarder, puis remonta sur mon corps pour soyeusement poser ses lèvres contre les miennes. Je lui répondis et bien vite mon cœur s'emballa.

« Hyung...

Oui ?

Il revient quand ? »

Il plongea ses yeux dans les miens et me regarda longuement. Il se redressa un peu, se maintenant au dessus de moi grâce à son coude, et les doigts de sa main droite vinrent caresser mon front et mes cheveux roux.

« Je ne sais pas, Jiminie. »

Je posai mes yeux sur son avant-bras gauche où ses trois tatouages étaient présents. Je les regardai longuement, puis je relevai mon bras droit et laissai la pulpe de mes doigts les caresser doucement. Je saisis ensuite son poignet et redressai doucement mon visage pour y déposer quelques baisers.

« Je veux qu'il revienne, soufflai-je en laissant ma tête retomber contre le cuir du canapé.

Je sais.

Il me manque, murmurai-je.

Je sais, m'embrassa-t-il, je le sais. À moi aussi. Mais on ne peut rien faire d'autre qu'attendre. »

Il m'embrassa avec une infinie tendresse une nouvelle fois, puis me libéra et se leva.

« Il faut dormir maintenant.

Mmh. Je vais me laver et je me couche.

D'accord. Bonne nuit alors.

Bonne nuit. »

Il me sourit et s'éloigna pour rejoindre sa chambre. La porte se referma dans son dos et je reposai mes yeux sur le salon souillé et nos ustensiles non débarrassés. Je les saisis en soupirant, allai les déposer dans le fond de l'évier à son attention, puis j'allai me laver soigneusement. Je rejoignis ensuite ma chambre où je me couchai et où je m'endormis rapidement.

Mais mon sommeil ne dura malheureusement que deux heures puisque je me réveillai encore en plein milieu de la nuit. Je me tournai et me retournai dans mes draps, puis je finis par me redresser et passer mes mains dans mes cheveux nerveusement. Ça recommençait. Je pris donc un plaid et quittai ma chambre. Puis, comme toujours lorsque mes étranges insomnies me reprenaient, j'allai m'asseoir devant la fenêtre, sur ma chaise de bar. Je ramenai mes cuisses contre ma poitrine et m'enveloppai dans mon plaid. Je tournai doucement ma tête sur la droite et regardai la porte de la chambre de Yoongi quelques secondes en silence. Mais je n'avais pas envie d'encore aller le déranger pour ça. Alors je soupirai et posai mon menton sur mes genoux, tout en plongeant mes yeux dans le ciel couvert de Séoul. Hyung... où es-tu ?

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