
Chapitre 𝟲𝟬 - Le 70ᵉ jour
[20/11/2020]
Bonjour bonjour !
Aaaaaaaaaah, comment allez-vous en ce jour de comeback ? (Attention, merci de ne pas me spoil sur le contenu de l'album, chansons comprises, je ne veux rien savoir avant de le recevoir et de l'avoir entre les mains x'D)
J'ai vu le MV à mon réveil, même si clairement j'aurais pu attendre sa sortie étant donné qu'à 5h15 je ne dormais toujours pas, mais flemme XD
Tellement doux. J'ai adoré. Les paroles sont belles, la mélodie réchauffe le cœur, et le MV est un combo des deux. C'est dans ces moments-là que j'ai des vagues d'amour qui montent et que je réalise à quel point je les aime ToT
J'ai hâte de recevoir mon album, mais vu comme les services postaux sont en galère depuis quelques mois à cause de la pandémie, je sens que je vais devoir attendre deux semaines environ. Souhaitez-moi bon courage svp ToT
Sinon, Kook lors de la conférence de presse... En premier lieu j'aimais pas du tout, puis j'ai vu des screens de bonne qualité et j'ai réalisé l'undercut qu'il avait. Si jamais il rase 5 cm de plus, il devient le Kook d'une de mes histoires. Je fangirle à fond depuis que j'ai réalisé ça, vous avez pas idée.
Bref, sur ce, je vous laisse avec le chapitre 60. Plus que 4 après celui-là, j'suis en pls.
J'espère qu'il vous plaira.
Bonne Léocture ! ♥
~~+~~
Aapep ouvrit doucement les yeux, et après quelques secondes, il se redressa. Le drap dans lequel il était enroulé depuis soixante-dix jours et qui ne le quittait plus, glissa doucement sur sa taille. Il savait qu'il n'arriverait plus à dormir sans ça, et qu'il mourrait probablement de froid dans la nuit. Il s'assit en tailleur, remonta l'étoffe autour de ses épaules et ferma les yeux. Il prit une grande inspiration, l'air parfumé du printemps réveillant ses sens, et il se mit à sourire. C'était aujourd'hui.
Son cœur se gonfla, puis il s'étira et se leva. Il replia le drap de lin proprement, et alla se purifier avant de passer sa tunique d'un blanc immaculé pour aller effectuer le service du matin auprès de son dieu.
Le jeune homme se sentait pitoyable en réalité. Il se sentait toujours responsable de la mort du prince. Quoi que ce dernier ait fait avant de mourir, il l'avait fait pour lui. Ce qui était arrivé était de sa faute. Peut-être aurait-il dû prier Anubis pour qu'il s'empare du pharaon plutôt qu'Amon pour qu'il protège son aimé. Après tout, Amon était puissant, mais ce n'était pas son rôle.
En quittant le palais royal d'Akhetaton au lever du soleil, après avoir fait un pacte avec le nouveau prince héritier, Aapep était reparti pour Ouaset au rythme des hurlements des pleureuses, tandis que les prêtres embaumeurs étaient venus emporter le corps de l'homme qu'il aimait. Il avait passé plus de temps sur la route au retour qu'à l'aller, épuisé et le cœur en miette.
De retour dans son temple, il s'était écroulé. Il avait pleuré, hurlé, maudit, et le lendemain, il s'était repris. Il avait été au bord du Nil et s'était laissé couler entièrement dans l'eau scintillante. Il avait tellement de regrets qu'il aurait pu rester au fond du lit du fleuve, leur poids étant si lourd à porter. Et en sortant de l'eau, il avait fermé les yeux et avait laissé sa peau sécher à la lumière et à la chaleur d'Aton. Lui qui détestait ce dieu si lumineux, si chaud, il l'adorait, désormais. Il avait l'impression d'être dans les bras de son fils. Alors il avait repris son service auprès d'Amon, priant encore et encore pour se faire pardonner et se privant même de nourriture pour expier ses fautes.
Un peu plus de deux mois était passé, et il était désormais en paix. Le jour était venu.
Aapep s'inclina une dernière fois devant la statue d'Amon en priant le dieu pour qu'il lui pardonne ce qu'il s'apprêtait à faire, puis il se redressa et quitta le naos. Il ferma la porte pour le protéger, et remonta ensuite le temple. Il retourna dans sa maison, se changea, puis se saisit de sa précieuse boîte de bois où étaient rangés ses calames et les poudres servant à fabriquer son encre. Il regarda le morceau de roseau avec émotion, puis s'empara de son petit encrier où il dilua du noir de fumée dans un peu d'eau.
Lorsque le mélange fut prêt, il prit un petit morceau de papyrus qu'il déposa devant lui. Il trempa alors son instrument dans l'encrier et commença à écrire. Un sourire mutin aux lèvres, il traça le dernier mot, puis eut soudain une autre idée. Il prit un autre papyrus et leva son calame. Il hésita quelques secondes, et posant ses yeux sur les précieux rouleaux posés dans le coin de sa demeure, il écrivit de nouveau. Son cœur lui fit mal, mais il savait que c'était nécessaire.
Une fois qu'il eut terminé, il laissa les documents sécher un peu et s'empara d'une poche de lin où il mit un peu d'or et quelques fruits. Ensuite, il y glissa l'une de ses lettres, puis il déposa l'autre en évidence sur son lit. Ses yeux tombèrent sur le drap soyeux dont l'odeur apaisante éloignait ses cauchemars, puis il finit par le prendre et le mettre également dans son sac de fortune. Il récupéra son poignard qui était caché sous la paille de son lit et le glissa dans le sac également. Pour terminer, il remplit une sorte de gourde d'un peu d'eau, et récupéra deux des rouleaux de papyrus déposés dans le coin de sa chambre. Il ne savait pas si le petit Toutânkhaton avait eu connaissance de ce qui était écrit là-dedans avant de lui en faire présent. Quelques-uns renfermaient des prières, d'autres des leçons, et il y avait eu ces deux-là, où des symboles inconnus étaient dessinés, et qui racontaient son histoire. Leur histoire.
Aapep avait fondu en larmes en découvrant cela. Et comme le prince n'avait pas pu terminer d'écrire l'histoire, alors il s'en était chargé. Ainsi, lorsque Hotepaton renaîtrait, il les trouverait et il pourrait savoir ce qu'il avait fait depuis sa disparition ; combien il avait pensé à lui ; combien il avait pleuré ; et combien il l'avait aimé. Cependant, le fils d'Amon n'avait pu se résoudre à ne pas s'adresser directement à son aimé, et c'était pour cela qu'il venait d'écrire une petite lettre qui lui était destinée.
Le jeune homme prit donc précieusement ces deux rouleaux, jeta son sac sur son épaule, puis regarda une dernière fois l'intérieur de cette pièce qui avait été son chez-lui pendant une quinzaine d'années. Il posa ses pupilles malgré tout émues sur les jardins, les allées, les bâtiments abandonnés depuis de nombreuses années, puis il pénétra de nouveau dans le temple. Il observa chaque mur, chaque fresque, et s'étonna de n'avoir jamais remarqué à quel point elles étaient belles. Puis, arrivé près du naos, il s'agenouilla devant la porte.
« Puisses-tu pardonner ton serviteur, ô créateur de ce qui existe, maître de tout. Merci d'avoir veillé sur moi toutes ces années, mais il est temps pour moi de m'en aller. »
Il se releva, fixant les portes closes, puis il fit demi-tour. Il remonta le temple et finit par quitter son enceinte. Un agréable parfum de liberté flottait dans l'air, l'emplissait de joie et chassait sa peur. Il remonta vers le nord, et lorsqu'il arriva près du temple d'Ipet-sout, il vérifia qu'il n'y avait personne, puis sauta dans une barque entreposée dans l'embarcadère. Il posa son sac et ses précieux papyrus, puis poussa sur le rebord pour s'éloigner de la terre ferme. N'ayant pas de rame, il plongea ses mains dans l'eau fraîche et avança aussi vite qu'il le put en direction de l'autre rive. Le courant l'y aida, tout en le déportant un peu plus au nord.
Lorsqu'il put toucher l'autre berge du bout des doigts, il mit tous ses efforts pour se stabiliser afin de descendre. Une fois les pieds à terre, il abandonna la barque ici et prit la route de la nécropole où reposaient tous les anciens rois. Il était d'ailleurs étrange que le prince soit inhumé ici au lieu d'Akhetaton. Le pharaon n'avait rien eu le temps de prévoir sur place ? Ou alors avait-il décidé de l'exiler ? Après tout, en faisant de la Vallée sa dernière demeure, il reconnaissait son statut royal, mais en ne le gardant pas près de la nouvelle capitale, il voulait clairement l'avoir loin des yeux. Mais Aapep s'en fichait. Bien au contraire, cela l'arrangeait grandement.
Plus il s'approchait du lieu, plus il devait faire attention. Personne ne devait le voir, et si Pharaon, sa famille, les prêtres et la foule de pleureuses étaient encore là, il en serait fini de lui. Il ne savait pas exactement où il devait aller, ces montagnes et ces vallées étaient toutes les mêmes ; comment allait-il trouver l'entrée du sanctuaire géant pour commencer ? Il erra pendant une bonne heure, sur ses gardes, serrant ses rouleaux et son sac contre lui. Et s'il s'était perdu ? Si le petit prince n'avait pas tenu sa promesse, volontairement ou non ? Si Pharaon avait tout découvert et avait envoyé des personnes pour le tuer ? Un mauvais pressentiment l'envahissant, il prit sa lame dans son sac et la replia contre son avant-bras. Il ne pouvait pas mourir. Pas maintenant, pas sans l'avoir retrouvé. Alors il continua d'avancer prudemment, s'enfonçant entre les vallées sablonneuses où le soleil ne pardonnerait pas en cas de sieste prolongée.
La soif se fit de plus en plus sentir mais il devait économiser son eau encore un peu. Son cœur battait de plus en plus rapidement et reprendre son souffle était difficile. Pourquoi ne le trouvait-il pas ? Pourquoi n'y avait-il aucun bruit dans cet endroit ? S'était-il trompé ? Allait-il finir par mourir de soif, de faim et d'épuisement entre ces montagnes immaculées, totalement seul, avant de se faire dépouiller par des voleurs tombant sur son corps, puis dévorer par des bêtes du désert ? Non, ce n'était pas du tout ce qui était prévu.
« Qui es-tu ? »
Aapep sursauta alors et se retourna, pointant sa lame devant lui. Un homme borgne, barbu, sale et à l'allure peu recommandable le regardait de haut en bas.
« Et vous, qui êtes-vous ?
– C'est toi le pauvre fou dont l'envoyé du prince nous a parlé ? »
Aapep baissa doucement sa lame, restant pourtant sur ses gardes. Il regarda autour de lui, mais ils semblaient être seuls.
« Peut-être ? Que vous a-t-il dit exactement ?
– Que tu avais de quoi nous payer pour qu'on t'emmène trouver le roi des morts. »
Aapep fronça les sourcils sous le ton amusé employé. Il comptait le tuer et récupérer ce qu'il avait sur lui ?
« Suis-moi, ça fait un moment que je te cherche, je dois refermer ça rapidement avant que des pilleurs ne viennent s'en prendre au tombeau.
– Vous allez me faire croire que vous ne faîtes pas partie de ces personnes-là ? »
L'homme éclata d'un rire gras tandis qu'Aapep le suivit d'un pas lent, toujours peu convaincu de la sincérité de cet homme. Pourtant, personne ne pouvait être au courant de cela à part si Toutânkhaton en avait parlé à plus de personnes qu'il l'aurait dû. Aurait-il confié ça à quelqu'un d'aussi louche ?
« Reste là. »
Aapep se figea et resta où il était tandis que l'homme s'éloigna, le laissant seul. Il entendit des voix et du bruit de l'autre côté du flan de la montagne. Le prêtre leva les yeux pour regarder où il était. Si jamais des hommes surgissaient de partout pour l'attaquer, il n'avait aucune chance de s'en sortir. Tremblant de tout son corps, il attendit pourtant, sa lame repliée contre son avant-bras et les sens en alerte. L'homme crasseux finit par revenir vers lui après plusieurs minutes et lui fit signe de le suivre.
Ils descendirent le chemin rocailleux jusqu'à arriver au fond de la vallée dessinée par la nature et le temps. Aapep finit par apercevoir l'entrée du tombeau creusée dans la roche, au bas de la montagne. Son ventre et son cœur se serrèrent. Voulait-il faire demi-tour ? Très certainement. Mais il savait qu'il n'y avait plus rien pour lui à l'extérieur. Que pourrait-il faire ? Continuer de prier Amon seul dans son temple ? Prier pour que le petit Toutânkhaton ait un long règne ? Mourir seul dans une vingtaine d'années, fatigué physiquement et moralement ? Il était d'ailleurs étrange que le pharaon Akhenaton n'ait envoyé personne pour l'assassiner depuis qu'il l'avait surpris dans le palais. Se disait-il qu'il souffrirait davantage en restant en vie ? Qu'il méritait plus ça, que la mort ne serait qu'un soulagement pour lui ? C'était un fait, ça serait un soulagement.
« Tu te dégonfles ?
– Quoi ? Non.
– T'es sûr ?
– Non. Je veux... y aller.
– Tu peux m'expliquer pourquoi le prince envoie un prêtre plusieurs heures après la cérémonie alors qu'il y en avait des tas avec Pharaon qui auraient pu rester ici ?
– C'était... C'était mon ami.
– Ton ami ? Et donc tu as choisi de te faire dévorer par les scarabées par amitié ?
– C'est ça. »
L'homme rigola encore plus fortement et Aapep serra les dents en resserrant les doigts sur sa lame. Il l'aurait bien égorgé également si ce n'était pas celui qui devait l'enterrer vivant.
« Assez ri. Donne-moi ce que tu me dois. »
Le regard noir de l'homme donna froid dans le dos et Aapep s'exécuta. Il ramena son sac devant lui d'un coup de hanche, mit son poignard dans sa main gauche, et plongea la droite ainsi libérée dans le tissu. Il s'empara de quelques bijoux qu'il sortit avant de les tendre vers l'homme. Il recommença et trouva la statuette d'Amon en or qu'il avait dérobée au temple. Ça lui faisait mal au cœur, mais il n'avait plus que ça sur lui.
« C'est tout ? demanda l'homme.
– Oui.
– Je ne pense pas que ça soit suffisant.
– C'est bien assez ! Je n'ai rien d'autre, et je pense que le prince a déjà dû être assez généreux avec vous comme cela.
– Qu'as-tu encore dans ton sac ? Je ne pense pas que tu en auras besoin là-dedans.
– Il n'y a rien d'autre qu'un peu de nourriture.
– Ça te sera inutile, tu sais, dit l'homme en s'emparant du sac.
– Lâchez ça ! »
L'homme tira plus fortement et Aapep dû se résoudre à lâcher prise, ne pouvant se servir de son arme dans cette position. Il la reprit alors aussitôt dans sa main droite, tenant toujours fermement ses papyrus dans son bras gauche, et il tendit sa lame en direction de l'homme.
« Rendez-moi ça. »
Le borgne ne répondit cependant pas et se contenta de retourner la poche. Les fruits et la gourde tombèrent immédiatement, et il dût secouer le tissu avant que la petite lettre et le drap ne se décident à tomber à leur tour. Le cœur d'Aapep loupa un battement et il se rua vers ce dernier, mais l'homme s'en empara avant lui.
« Ce tissu a l'air de coûter très cher.
– Je... Rendez-le-moi.
– Pourquoi ? Tu comptes border ta paillasse tous les soirs ?
– Je... J'en ai besoin...
– Je te laisse ta nourriture. Si tu veux tenir quelques jours de plus, libre à toi. Je te laisse ton arme aussi, elle te sera probablement très utile. Quant à tes papiers, ça ne me servira à rien, tu pourras les brûler si tu le souhaites. Il y a une torche à l'intérieur.
– Une... D'accord. »
Le cœur battant horriblement fort, Aapep regarda le drap de lin s'enfoncer dans le sac de cet homme crasseux. Pouvait-il le planter rapidement pour récupérer le drap avant de s'enfuir vers l'intérieur du tombeau ? Il finit par baisser la tête et fermer les paupières, les yeux brillants. Il n'avait plus besoin de ce drap après-tout, c'était un fait. Hotepaton serait près de lui...
« Très bien. »
Aapep se baissa pour ramasser les fruits et sa gourde qu'il tint difficilement entre ses bras, puis il se redressa.
« Allons-y, maintenant.
– Attends une minute.
– Quoi encore ?
– C'est quoi, ça ? »
Aapep descendit ses yeux sur son biceps gauche où le bracelet du prince brillait insolemment au soleil.
« C'est un bijou royal ? »
Devait-il mentir ? Est-ce que ça allait servir à quelque chose, de toute manière ?
« Oui. C'était celui du prince, son frère me l'a offert. Il m'a dit que j'en aurais besoin pour trouver le chemin jusqu'à Osiris.
– Tu as trouvé ton chemin, ton dernier voyage est dans cette direction. Donne-moi ça.
– Non ! refusa Aapep en reculant d'un pas. Vous m'avez déjà tout pris, je pense que cela suffit.
– Voler un mort ne se fait pas, mais voler un vivant se fait. Je pourrais par contre faire une exception pour ça, alors dépêche-toi de me le donner avant que je ne l'arrache à ton cadavre.
– Vous n'oseriez pas, dit Aapep, tremblant tout de même, incapable de se défendre actuellement.
– Écoute, pauvre fou. Je ne sais pas pourquoi tu veux mourir là-dedans et pourquoi le prince héritier a demandé à ce qu'on t'y aide, mais personne d'autre n'est au courant, et à priori, personne d'autre ne devrait entrer un jour là-dedans à l'avenir. Si tes restes n'y sont pas, ça ne sera pas un problème. »
Le prêtre serra les dents ; il était hors de question qu'il meure avant de l'avoir retrouvé. Il baissa les yeux sur le bracelet que lui avait confié Toutânkhaton. Il aurait dû s'en douter, il aurait dû le laisser à son frère pour qu'il l'ait avec lui dans l'autre monde. Aapep rapprocha son bras gauche de son torse, écrasant ainsi tout ce qu'il tenait contre sa poitrine, afin de porter sa main droite au bracelet. Il caressa l'or doucement de son pouce, puis se résolut à faire glisser l'objet jusqu'à l'angle de son coude. Il transvasa ensuite ce qu'il tenait dans son bras droit afin de retirer le bijou entièrement. Il le rapprocha de ses yeux et le regarda longuement sous le regard avide de l'autre qui n'attendait que de pouvoir mettre les mains dessus.
« Pardon, mon prince. Je ne pourrai pas le montrer à Aton, ni à Osiris. »
Il caressa de nouveau le métal doucement de son pouce avec un sourire triste et les yeux brillants, puis il le tendit vers l'homme.
« Finissons-en.
– Parfait. »
L'homme récupéra le bijou et l'observa avec un large sourire satisfait sous la moue triste et dégoutée du prêtre. Il fourra le bracelet dans son sac et releva les yeux sur Aapep.
« Je pense que tu vas trouver le chemin tout seul. Je vais chercher mes hommes pour qu'on termine le travail. Si jamais tu veux changer d'avis alors fais vite.
– Si jamais je devais changer d'avis, tu pourrais être sûr que je récupérerais ce que tu m'as dérobé à ton cadavre. »
L'homme fut dans un premier temps surpris par le changement de ton du prêtre et sa soudaine familiarité, puis il rigola de nouveau fortement comme s'il ne le croyait pas le moins du monde.
« Adieu, pauvre fou. »
Il tourna les talons et s'éloigna. Oh oui, il était fou, mais s'il faisait ça, c'était pour ne pas le devenir davantage. Alors Aapep prit une grande inspiration et partit, les bras chargés, vers l'entrée du tombeau. Ses jambes se mirent à trembler et il se figea en fixant le long couloir de plus en plus sombre. Il descendit une marche, puis une deuxième avant de se retourner vers l'extérieur. Il pencha la tête en arrière et regarda le ciel bleu et le soleil qui l'éblouissait. C'était la dernière fois qu'il voyait ça. Mais d'un coup, il n'eut plus peur.
Aton était là, mais son fils était sous terre et il allait le retrouver. Alors il inspira une dernière fois l'air extérieur puis se retourna et continua de descendre. Il longea difficilement le couloir et traversa tout aussi difficilement les pièces encombrées. Il perdit l'un de ses fruits et se pencha pour le rattraper avant d'en faire tomber un deuxième. Il jura et récupéra le deuxième avant de continuer son chemin. Plus il avançait et plus il faisait sombre, mais un scintillement le guidait vers la dernière pièce. Il finit par l'atteindre et eut du mal à passer entre le bloc censé refermer la chambre et le mur. Une fois dans la dernière pièce, ses yeux tombèrent immédiatement sur le sarcophage de pierre, éclairé par une torche. Son cœur loupa alors un battement et il laissa tomber tout ce qu'il tenait pour se précipiter vers le bloc et se coller tout contre avant de craquer.
« Je suis là ! Je suis là, mon prince... »
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