Chapitre 𝟭𝟴 - Le bracelet
[19/07/2020]
Bonjour bonjour !
Journée de merde hier entre le boulot, l'incendie de la cathédrale de Nantes et le décès d'Haruma Miura. Y a heureusement eu des trucs qui ont rattrapé ça en fin de journée mais j'ai réussi à oublier ce que c'était. J'vous jure.
Les moches nous ont balancé y a une heure la preview du MEMORIES 2019 (on l'attendait) ; j'ai eu un sentiment de joie intense quand j'ai vu le SDF (même si ça n'a duré que deux secondes XD). Aaaaah... j'ai hâte de l'avoir, celui-là ;^;
AH SI ! Ce matin, Andy Biersack de Black Veil Brides a RT le tweet d'une BVB ARMY qui avait posté un extrait de leur dernier live où ils parlaient de BTS. Bon, il dit seulement qu'il les respecte énormément et qu'il admire leur fanbase (et que musicalement c'est pas sa tasse de thé, mais s'il avait dit qu'il écoutait ça, je pense que je me serais tapé un fou rire en plein boulot), mais bordel, je ne m'attendais pas à un crossover pareil. J'ai déjà couiné quand on a eu des interactions Jae (DAY6) x Alex Gaskarth (All Time Low) sur Twitter, mais là ça a encore une autre saveur pour moi. Comprendra qui pourra héhéhé 🤭😏
Sur ce, j'espère que ce chapitre vous plaira.
Bonne Léocture ! ♥
~~+~~
La sixième épouse royale cherchait quelque chose depuis de longues minutes dans ses multiples coffrets à bijoux, en vain. Elle commença à demander à ses femmes de compagnie, puis à hausser la voix auprès de ses serviteurs pour qu'ils retrouvent le bijou en question. Elle n'irait pas au temple sans lui, alors il fallait qu'il soit retrouvé, elle en avait décidé ainsi. Le petit Toutânkhaton entendit alors ce que cherchait la jeune femme, et comprenant où était l'objet en question, il prit peur et dévala les marches en boitillant aussi rapidement que possible.
« Mon frère ! Mon frère ! » s'écria-t-il.
Tout le personnel du grand palais se retourna sur son passage, se demandant quelle mouche avait bien pu le piquer, et le petit prince finit par faire irruption dans une pièce où le jeune Hotepaton était en train d'apprendre auprès de son précepteur. L'homme foudroya l'enfant du regard tandis que le prince héritier le regarda avec un sourire, voyant en lui une excuse pour s'échapper de cette ennuyeuse leçon.
« Qu'est-ce qu'il y a, Tout' ?
– Mère, elle... Je vais me faire gronder ! »
Les larmes commençant à emplir ses yeux, Hotepaton se leva sous le mécontentement de son professeur et s'éloigna.
« Nous reprendrons la leçon demain, maître. Bonne journée !
– Mon prince... » tenta-t-il de le retenir.
Cependant, l'adolescent attrapa la main de son petit frère et quitta la pièce rapidement avec lui sans un regard en arrière.
« Tu me sauves la vie, j'en avais marre. La géographie est super ennuyante à apprendre, surtout combinée avec la politique et l'économie ! Et puis c'est trop compliqué à lire.
– Mon frère... pleurnicha le petit en levant ses yeux brillants sur lui.
– Tout', qu'est-ce qu'il se passe ? »
Le plus âgé s'accroupit doucement et posa ses mains sur les bras de son petit frère. Caressant sa peau doucement, il l'encouragea à parler.
« Raconte-moi. C'est la vieille Hem-su qui t'a encore grondé ?
– Non, non, c'est maman, elle...
– Chut, calme-toi et raconte-moi.
– Tu... Tu te souviens, quand père nous avait emmenés il y a quelques lunes au temple et que le monsieur m'avait fait peur ? Tu sais, quand il m'avait fait mal ? »
Hotepaton fronça les sourcils. Il avait du mal à se souvenir de cet épisode, ils n'avaient pas été au temple depuis un moment.
« Plusieurs lunes, dis-tu ?
– Oui, là-bas ! »
En voyant que son petit frère lui indiquait l'Est, une image lui vint en mémoire.
« Quand on avait été à Ouaset, de l'autre côté du Nil ? Au temple d'Amon ?
– Oui !
– Ça fait presque un an maintenant. Pourquoi tu me parles de ça ?
– Maman va me gronder...
– Raconte-moi, Tout'. Je vais te protéger, tu le sais bien. »
L'enfant plongea ses yeux noirs et brillants de larmes dans ceux de son frère, et il renifla avant d'essuyer son nez de son poignet.
« On avait oublié que papa il voulait aller au temple, et, et avec Mérytaton on s'était déguisés avant, et j'avais oublié d'enlever un bracelet de mère avant d'aller au temple... Et quand le vilain garçon il m'a attrapé le bras, il est tombé et j'ai pas vu. Mais du coup je l'ai perdu et mère le cherche, je vais me faire gronder si elle sait que c'est moi !
– Tu es sûr que tu l'as laissé là-bas ?
– Oui... Je vais me faire gronder... Je vais avoir des coups de bâton ! commença-t-il à sangloter de plus belle.
– Non, rien de tout ça n'arrivera, Tout', ne t'en fais pas.
– Je vais me faire couper le nez ! pleura-t-il encore plus en posant ses deux mains sur ce dernier. C'est ce qu'on fait aux voleurs !
– Tu ne l'as pas volé, Tout'. Tu l'as juste emprunté pour jouer avec Mérytaton, et tu l'as perdu. Ce n'est pas de ta faute.
– Mais on avait pas demandé à maman donc c'est du vol...
– Je vais aller le chercher et je vais le ramener. Personne n'en saura jamais rien. D'accord ?
– Mais le vilain garçon... !
– Il ne peut rien me faire, je suis le fils de Pharaon. Je n'ai pas peur de lui.
– Mais s'il te fait mal quand même !
– Alors c'est lui qui aura des coups de bâton. Ne t'en fais pas pour moi, je vais aller chercher le bracelet. En attendant, ne dis rien à personne, cache-toi quelque part. D'accord ?
– D'accord. »
Hotepaton sourit à son petit frère et se releva avant de caresser son crâne.
« Je fais vite.
– Merci. Mais fais attention...
– Promis, Tout'. Je serai revenu avant que Rê ne remplace Khépri. »
Il essuya les larmes de son cadet, et après un dernier sourire, il s'éloigna en direction de la grande porte. Il regarda autour de lui, réfléchissant à comment il allait pouvoir sortir sans que personne ne vienne l'en empêcher, puis il décida de ne rien dire à personne et de se glisser ni vu ni connu au milieu des serviteurs du palais. Après de longues minutes à observer les allées et venues du personnel, il réussit à s'échapper presque miraculeusement. Une fois dehors, il se fit bousculer de nombreuses fois et aurait bien menacé les coupables de se faire fouetter à coup de djenen, si lui-même n'aurait pas reçu une grosse correction pour être sorti sans autorisation et sans protection.
Après une bonne heure de marche sous un soleil de plomb, assoiffé, le jeune prince arriva devant le temple d'Amon. Il avait traversé le Nil à la nage, maudissant son grand-père d'avoir construit son palais sur la rive des morts, et avait bien failli se faire emporter par le courant. Quelle idée. Mais comment aurait-il pu demander à ces pêcheurs de le faire traverser gratuitement juste parce qu'il en avait envie ? Il était jeune, mais il n'était pas idiot. De plus, il ne devait faire aucune vague, parce qu'il n'avait pas le droit d'être ici. Trempé des pieds à la tête, il se hâta alors de rejoindre le temple. L'adolescent passa le large portail, puis l'entrée du temple et se faufila à l'intérieur, rasant les murs par peur de se faire attraper. Mais à bien y réfléchir, comment allait-il réussir à retrouver un objet si petit sans même savoir à quoi il ressemblait, dans un endroit aussi grand, sans aide, et surtout après autant de temps ?
« Que fais-tu là ? »
Hotepaton sursauta et se retourna immédiatement. Il fut soulagé une seconde en reconnaissant l'enfant de la dernière fois. S'il s'était retrouvé face à un prêtre, il pouvait être certain que sa petite escapade serait remontée aux oreilles de Pharaon.
« Et... pourquoi es-tu trempé ?
– Je... C'est pas important. Mon petit frère a perdu quelque chose la dernière fois qu'on est venus, bafouilla le prince. Je suis venu le récupérer. »
Le petit serviteur d'Amon le regarda de haut en bas, ses yeux noirs entourés d'un large trait de khôl.
« Si vous avez abandonné quelque chose dans la maison d'Amon, alors cette chose appartient désormais à Amon. Tu peux rentrer chez toi. »
Il tourna les talons, et Hotepaton resta bouche bée. Il venait de le renvoyer ? Une fois de plus ? Il parcourut alors en quelques enjambées les mètres qui les séparaient et attrapa le bras de l'autre adolescent pour le retourner vers lui.
« Ça s'appelle du vol ! Tu veux que je prévienne mon père et qu'il te fasse couper la main ?
– Essaie donc. Je vais prévenir le grand prêtre qu'un intrus essaie de s'emparer de quelque chose ici. Intrus qui n'a rien à faire dans ce lieu et qui en est pourtant à sa deuxième tentative.
– Mais... Mais non !
– Mais si, sourit le petit prêtre. Rentre chez toi, fils d'Horus. Tout le palais va paniquer en voyant que tu as disparu.
– Non ! s'écria-t-il en tirant de nouveau sur le bras du garçon. Je dois récupérer ce que mon frère a perdu ! Il va se faire gronder autrement !
– Quel dommage.
– Aide-moi !
– Et pourquoi le ferais-je ? »
Hotepaton resta muet et le relâcha. C'est vrai, pourquoi le ferait-il ?
« Je... Quand je serai pharaon, j'offrirai encore plus de présents à Amon qu'aux autres dieux !
– Mais encore ? sourit le serviteur.
– Je... Je te donnerai plein d'or ! Tu pourras te faire construire une grande maison et être riche !
– Ça ne m'intéresse pas. Ma maison est ici.
– Bah... Qu'est-ce que tu veux, alors ? »
Une moue triste se dessina sur le visage du prince, et après quelques secondes, l'autre adolescent éclata de rire.
« Quoi ? demanda aussitôt Hotepaton, ne comprenant pas pourquoi l'autre rigolait subitement.
– Tu es sûr que c'est toi, le fils de Pharaon ?
– Bah oui ! »
Le serviteur d'Amon rigola une fois de plus et tourna les talons.
« Suis-moi. J'ai caché le bracelet quelque part, je me doutais que tu reviendrais. S'il avait été offert à Amon ou que quelqu'un s'en était emparé, tu aurais pu lui dire adieu. »
Un sourire se dessina sur le visage d'Hotepaton qui suivit l'autre enfant rapidement.
« Merci.
– Mmh, de rien.
– Sa mère aurait crié sur lui sinon.
– Sa mère ? Ce n'est pas la tienne ?
– Non ! Je suis le fils de la reine Kiya, la deuxième épouse royale. Tout', sa maman c'est la sixième.
– Je vois. Viens, c'est ici. Ne fais pas de bruit ; si le grand prêtre nous surprend, on va se faire réprimander. »
Ils longèrent un nouveau couloir, et en voyant une porte se dessiner à quelques mètres de là, le prêtre en devenir s'y avança.
« Reste là.
– Quoi ? Pourquoi ?
– Parce que tu n'as pas le droit d'entrer.
– Mais j'ai tous les droits ! Je suis le fils de-
– Ici, c'est la maison d'Amon. Tu n'as pas tous les droits. Deviens pharaon et reviens me voir ensuite.
– Mais je fais quoi si quelqu'un arrive ? commença-t-il à trembler.
– Tu te tiens tranquille et tu seras ressorti aussi vite que tu es entré. »
Hotepaton se renfrogna et resta sur le pas de la porte tandis que l'autre adolescent commença à chercher l'objet qu'il avait caché.
« Tu n'avais pas meilleure cachette que dans le temple ? Comme dehors dans les jardins ?
– Non. Si quelqu'un l'avait découvert, on m'aurait accusé de l'avoir volé. Il était hors de question que votre négligence me retombe dessus. »
Le petit prince fit la moue en roulant des yeux, puis regarda les gravures sur les murs autour de lui pour passer le temps, tandis que du bruit se faisait entendre dans son dos. C'était beau, il fallait être très grand pour réussir à graver jusqu'en haut. Il se demandait bien comment avaient pu faire les hommes qui avaient travaillé ici. Avaient-ils utilisé des échafaudages comme pour les palais ?
« Tiens. »
Le prince sursauta de nouveau et se retourna. Un bracelet en or serti d'une pierre verte était là, posé dans la paume de l'adolescent. Ça devait être ça.
« Merci ! »
Il leva la main pour s'en emparer, mais le serviteur retira rapidement la sienne en haussant son sourcil gauche.
« Quoi ? demanda Hotepaton ? Donne-le-moi !
– Que m'offriras-tu de plus que ce que tu m'as déjà promis ?
– Bah tu veux pas d'or alors qu'est-ce que tu veux que je te donne, bougonna le prince en tournant la tête. T'es pire que mes sœurs. »
L'autre rigola doucement alors Hotepaton lui refit face.
« Arrête de te moquer de moi ! Ça ne se fait pas !
– Ah bon ?
– Bien sûr que non ! Tu ne connais pas les règles de la vie en société ?
– La vie en société ? s'étonna le plus jeune. Non, je vis ici.
– Quoi ? Tu ne sors jamais en ville ?
– Pourquoi le ferai-je ?
– Bah... Pour manger, pour jouer !
– J'ai de quoi manger ici. Et jouer, c'est pour les bébés.
– Bah pour voir des copains ou ta famille alors ! »
Le visage de l'adolescent se ferma soudain.
« Ma famille est ce temple.
– Mais... Non, je veux dire...
– C'est bon, j'accepte que tu fasses des offrandes à Amon plus conséquentes qu'aux autres dieux lorsque tu seras pharaon. Maintenant, prends ça et retourne chez toi avant que quelqu'un ne s'inquiète de ton absence. »
Hotepaton prit doucement le bracelet que l'enfant lui tendait mais il resta là, perplexe. Il n'avait pas de parents ? De frères, de sœurs ? Il ne sortait jamais en ville ? Du bruit retentit soudain un peu plus loin et leurs deux cœurs eurent un sursaut.
« Viens vite, il ne faut pas qu'ils te voient ! »
Le petit prêtre attrapa alors le poignet d'Hotepaton et l'entraîna à travers le temple. Enfin arrivés au niveau de la sortie, il s'arrêta, ne pouvant franchir les limites de l'enceinte.
« Je te laisse ici, fils d'Horus.
– Mmh. »
Il tourna alors les talons pour retourner à l'intérieur du temple, mais le jeune prince ne l'entendait pas de cette oreille.
« Je sais ce que je t'offrirai d'autre ! »
L'enfant de religion se retourna en fronçant les sourcils, puis croisa ses bras sur son torse nu.
« Ah oui ? Et quoi d'autre ?
– La liberté.
– Quoi ?
– Et une famille.
– Mais qu'est-ce que tu racontes ? »
Hotepaton avança vers lui, passant de nouveau les limites du sanctuaire.
« Quand je serai grand et que je serai devenu pharaon, je n'oublierai pas ce que tu as fait pour mon petit frère.
– Je n'ai rien fait.
– Si. Et je tiendrai mes promesses.
– D'accord.
– Et je te ferai sortir d'ici.
– Je ne veux pas sortir d'ici.
– Je te ferai quand même sortir. Et on sera amis.
– Amis ? Je n'ai pas besoin d'amis.
– Tout le monde a besoin d'amis.
– Si tu le dis.
– Du coup je reviendrai, et on sera amis !
– Très bien.
– Comment tu t'appelles ? »
Le petit prêtre haussa aussitôt ses sourcils.
« Je t'ai dit que je n'avais pas de nom.
– Mmh, c'est vrai... Dépêche-toi de devenir prêtre alors ! À bientôt ! »
Le fils de Pharaon s'en alla alors avec un large sourire aux lèvres, le bracelet de sa belle-mère serré dans son poing. Il fallait qu'il se dépêche de rentrer pour rassurer son petit frère.
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