[10/07/2020]

Bonjour bonjour !

J'essaie de ne pas penser au fait que j'aurais pu être à Berlin ce weekend sans cette connerie de virus, afin de supporter cette semaine de merde de boulot. Je vais éclater tous les vacanciers :D

Ce chapitre est beaucoup plus court que ce que je poste habituellement (il fait environ la moitié), mais il est important. Je ne voulais pas écrire davantage juste histoire de faire des mots en plus et de vous accrocher une ou deux minutes supplémentaires sur cette update, d'où la taille. L'important est que le message que je veux faire passer soit compris et bien enregistré dans vos petites têtes :3

Sur ce je vous laisse, je bosse à 5h demain donc il faut que je me couche genre... dans trois ou quatre heures max ? XD

J'ai pas du tout sommeil donc je vous cache pas que ça va être très dur et que je vais pas assumer le réveil, ni la journée de taf derrière, mais bon...

J'espère que ce chapitre vous plaira.

Bonne Léocture ! ♥

~~+~~

Il faisait extrêmement chaud ce matin-là. Et alors que Pharaon était monté pour Ipet-sout avec sa suite, deux enfants avaient échappé à Hem-su, une femme d'une cinquantaine d'années qui ne pouvait plus courir depuis bien longtemps. Elle avait longtemps hurlé pour leur faire entendre raison, mais rien à faire. Ces deux petits monstres étaient déjà bien trop loin, et bien trop heureux sans elle qui passait son temps à les réprimander et à leur donner des ordres. Dans le fond, elle ne faisait que son métier, mais ça ne leur importait peu. Pour une fois qu'ils quittaient le palais et venaient sur la rive orientale du Nil, ils voulaient en profiter.

C'était donc pour ça que les deux jeunes garçons s'étaient enfuis vers le sud, longeant le chemin bordé de statues en courant et en rigolant à en perdre haleine. Ils savaient qu'elle serait capable de le rapporter à leurs parents, même si elle risquait de se faire renvoyer si elle n'était plus capable de tenir tête à des enfants qui avaient un cinquième de son âge. Cependant, le plus grand des deux se fichait bien de se faire passer un savon et probablement punir un peu. Il était comme ça. Il voulait s'amuser avec son cadet, alors il allait s'amuser ; peu importe les conséquences, il les assumerait.

Les deux rires sur pattes continuèrent de descendre l'allée, et en arrivant au niveau du mur d'enceinte du temple d'Amon, ils se mirent à courir autour, leurs pieds foulant le sable.

« Tout', je vais te rattraper ! »

Le plus jeune rigola de plus belle, puis rebroussa chemin et pénétra l'intérieur du sanctuaire en secouant ses bras dans tous les sens et en sautillant.

« Tout' ! s'écria son aîné. Non, rentre pas ! »

Il partit donc à la poursuite de son petit frère plus sérieusement. Cependant, ses sandales le ralentissaient dans ses mouvements alors il les retira et les abandonna à l'entrée du temple avant de passer à son tour entre les immenses colonnes de grès. Tout semblait étrangement calme. C'était probablement l'heure du rituel du dieu Amon, alors avec un peu de chance, ils ne tomberaient sur personne, et personne ne saurait jamais qu'ils étaient entrés dans le temple. Il fallait qu'ils soient silencieux et qu'ils ne dérangent pas les prêtres sinon ces derniers iraient se plaindre à leurs parents, et les deux enfants seraient encore réprimandés. En conclusion, il fallait qu'il retrouve son petit frère immédiatement et qu'il lui dise d'arrêter de rire et de hurler afin qu'ils sortent rapidement, comme s'ils n'avaient jamais été là.

« Tout' ! souffla le garçon. Tu es où ? »

Un petit rire lui répondit alors il tendit l'oreille et se dirigea sur la gauche. Il commença à longer le grand mur gravé, sur ses gardes, et chercha son cadet des yeux. Mais lorsqu'il l'aperçut, ce dernier voyant qu'il avait été repéré, ils reprirent leur course, le plus jeune rigolant de plus belle. L'aîné serra les dents et accéléra, espérant attraper son petit frère avant qu'il ne fasse une bêtise ou qu'il ne tombe et se fasse mal, mais lorsque celui-ci eut la mauvaise idée de rentrer dans le cœur du temple, l'aîné eut un mauvais pressentiment.

« Tout' ! Reviens ici ! On n'a pas le droit d'entrer ! »

Réticent, il pénétra à son tour dans la salle suivante qui sentait les huiles, et où il perçut des chants qui s'élevaient au loin. Il entendit soudain un gros bruit métallique, puis des gémissements et enfin des pleurs. Son cœur se serra alors il s'élança sans réfléchir au secours de son petit frère. S'était-il cogné et fait mal ? Avait-il fait tomber quelque chose ? Il accéléra alors le pas, mais quelle ne fut pas sa surprise de réaliser que c'était un enfant qui se trouvait là, tenant l'autre petit garçon fermement par le poignet.

« Lâche-le ! s'exclama le frère aîné.

– Qui es-tu ? demanda l'inconnu.

– Je suis Hotepaton, fils de Pharaon, et c'est mon frère. Alors lâche-le ou la colère d'Horus s'abattra sur toi ! »

Le jeune garçon relâcha alors le petit Toutânkhaton qui courut en direction de son frère et se jeta dans ses bras en pleurant. Hotepaton continua de fixer cet enfant d'un regard noir qui lui était parfaitement retourné. Une mèche tressée retombant sur son oreille droite, une tunique simple couvrant son corps, il ressemblait à n'importe qui. Il avait l'air assez faible, mais sa façon de le regarder le mettait mal à l'aise et lui faisait presque peur. Qui était-il ?

« Il m'a fait mal ! » s'écria alors le petit prince.

Son frère serra les dents et son poing droit fit de même tandis qu'il se retint de bondir sur celui qui avait blessé son cadet.

« Tu paieras pour ça ! dit-il sèchement.

– Si je dois payer pour avoir empêché un intrus de déranger la cérémonie de mon dieu, alors soit. Mais Amon ne vous pardonnera pas d'avoir puni l'un de ses serviteurs pour cela. Vous paierez aussi. »

Il tourna ensuite les talons et le jeune Hotepaton fronça les sourcils. Cet enfant vivait ici ? C'était un prêtre ? Si c'était le cas, alors comment pouvait-il se permettre de faire du mal à quelqu'un, et encore plus au fils de Pharaon ?

« Tu es un prêtre ?

– Pas encore.

– Alors tu es le fils d'un prêtre ?

– Non.

– Alors pourquoi es-tu ici ? »

L'enfant maigre soupira bruyamment. Cet interrogatoire l'énervait.

« Je deviendrai prêtre d'Amon quand je serai grand. La raison pour laquelle je suis ici ne te regarde pas, fils d'Horus. Que j'aie été ordonné ou pas encore, mon rôle est de protéger ce temple et de servir mon dieu. Quiconque vient déranger son calme mérite d'être chassé d'ici, qu'il soit fils de paysan ou fils de Pharaon et d'Aton. »

Il se pencha pour ramasser son plateau qui avait été renversé par le jeune Toutânkhaton, y replaça les fruits qui s'y trouvaient auparavant, puis il se redressa et s'éloigna.

« Comment tu t'appelles ? demanda alors Hotepaton.

– Je n'ai pas de nom.

– Ah bon ? Mais pourquoi ?

– Je n'en ai pas l'utilité.

– Qu'est-ce que tu racontes ? Tout le monde a besoin d'un nom, que ça soit pour être appelé ou loué.

– Personne ne m'appelle et personne ne me loue. Ça répond peut-être à ta question ?

– Non, chaque personne a un nom en venant au monde. »

L'enfant au regard sombre se retourna vers les deux princes et soupira.

« On ne m'en a jamais donné. Lorsque je serai ordonné, j'en aurai un. Si jamais tu as toujours envie de le connaître, alors je te le donnerai le jour où je renaîtrai dans la lumière d'Amon. Mais pour le moment, pars d'ici, tu n'as rien à faire dans cette partie du temple, fils d'Horus. »

Maintenant toujours son petit frère sanglotant contre lui, le jeune prince regarda cet étrange enfant s'éloigner encore un peu, jusqu'à disparaître totalement derrière un large mur. Cependant, un sentiment inattendu de curiosité se mêla à son incompréhension et à sa peur.

« Il ne faudra rien raconter à papa, Tout'. D'accord ?

– D'accord... Mais... Mais je veux rentrer... chouina le petit garçon.

– Oui, on rentre tout de suite. On va juste voir un truc.

– Quoi ? Il me fait peur. J'ai peur ici...

– On fait vite. Promis. D'accord ?

– Mmh. D'accord... »

Il prit la main de son petit frère dans la sienne et avança sur les dalles beiges. Les voix étaient de plus en plus fortes, comme les odeurs de parfums et d'huiles. Ils franchirent plusieurs portes et finirent par apercevoir ce qu'il se tramait. Des danseuses exerçaient leur art devant la statue du dieu, leur peau brillant sous la lumière des torches, tandis que des prêtres chantaient leurs prières en déposant des offrandes. Le prince Hotepaton resta immobile et subjugué par la scène, son petit frère recroquevillé contre lui. Mais lorsqu'une silhouette vint interrompre son observation et que des yeux noirs se plongèrent dans les siens, il prit peur et recula avant de commencer à courir aussi vite qu'il le pouvait, entraînant son petit frère trébuchant derrière lui. Ce n'était pas un futur prêtre qu'il venait de rencontrer, c'était un démon. Il en était convaincu.