Chapitre 9 - Conflit d'intérêts
[25/06/2020]
Bonjour bonjour !
Apparemment il va y avoir des orages ce soir. Je vais croiser les doigts, je déteste la chaleur =_=
Hier c'était un enfer au boulot, je suis certaine qu'il faisait plus de 30 degrés dans la cabine... je vais pas tenir tout l'été comme ça, ils ont intérêt à faire réparer la clim. Et puis les clients bordel, ils étaient cons comme des balais, tous plus stupides les uns que les autres, du jamais vu. J'ai pas compris ce qu'il s'était passé. L'été va être dur, mes amis.
Bref. Le précédent chapitre a amené à plusieurs théories et je suis ravie de voir que cette histoire fait chauffer vos petits cerveaux ! Ce chapitre-ci va encore vous faire théoriser, j'en suis sûre. En tout cas, j'ai hâte de voir ça.
J'espère qu'il vous plaira.
Bonne Léocture ! ♥
~~+~~
Lorsqu'il se réveilla, Hoseok se pressa de se rafraîchir et de s'habiller. Est-ce qu'aujourd'hui serait le jour où ils pourraient enfin sortir le sarcophage d'ici et savoir qui était caché à l'intérieur ? Il alla grignoter rapidement et retrouva les autres directement dans le tombeau. Il posa sa main sur l'épaule de Namjoon et celui-ci lui sourit tendrement en croisant son regard, puis ils se reconcentrèrent sur la large pierre.
« Alors ? C'est le jour J ? demanda Hoseok.
– Il semblerait, rigola Menes. Je n'ai jamais vu une pierre aussi imposante pour refermer un cercueil donc on va devoir faire des sacrifices. Je vais entailler le côté ici qui n'est pas visible de l'extérieur, et une fois que j'aurai réussi à traverser la couche, en espérant ne rien percer de précieux à l'intérieur, on essaiera de faire levier pour soulever la pierre. Et après on fera ta technique des rondins, pour essayer de la faire rouler afin de ne pas la briser en la retirant et en la posant au sol.
– D'accord. Tu as besoin d'aide pour percer ?
– Non, ça ira. Par contre, pour faire levier, je ne pourrai pas faire ça tout seul. Déjà parce que l'espace est trop exigu pour que je me serve de toute ma force, mais également parce que vu le poids, ça sera impossible.
– Ça marche. Je vais remonter voir si ça avance en haut et passer quelques coups de fil. Appelle-moi dès que tu as besoin d'aide.
– Sans vouloir te vexer, ce ne sont pas tes muscles de mollusques qui vont pouvoir m'aider sur ce coup-là, ricana l'égyptien.
– Très bien, alors débrouille-toi, rigola Hoseok. Je vais essayer de me replonger sur la traduction même si ça me prend déjà la tête. Je m'en veux de laisser la pauvre Rise se débrouiller toute seule, même si elle s'est portée volontaire, ce n'était pas son travail à l'origine.
– Ce n'était pas le tien non plus donc ne culpabilise pas pour ça.
– Mmh. Enfin bon, à plus tard !
– À plus tard », lui répondit Namjoon.
Leurs yeux se croisèrent une nouvelle fois et ils se sourirent tendrement. Hoseok eut du mal à le quitter du regard et à s'en aller sans l'embrasser. Il se contenta seulement de resserrer un peu plus fortement ses doigts sur son épaule avant de la relâcher et de s'éloigner. Enfin de retour à l'air libre, il retourna dans sa tente et composa le numéro de la céramologue. La jeune femme finit par décrocher et elle soupira.
« Oui Hoseok ? demanda-t-elle.
– Bonjour, Noor. C'était pour avoir des nouvelles des amphores. Tu les as localisées ?
– Oui, j'ai demandé à ce qu'elles me soient apportées dans mon labo. Je te tiens au courant dès que j'ai trouvé quelque chose dessus.
– D'accord, je te remercie. Et autrement, les vases canope, tu as pu y jeter un coup d'œil ?
– Pas encore, on réfléchit à comment ouvrir le coffret sans le briser, il a l'air fragile et on ne veut pas faire de bêtises.
– Ok. Des nouvelles de Mariam ?
– Non, soupira-t-elle, pourquoi ?
– Comme ça, pour savoir. Désolé de te déranger, je te laisse travailler.
– Merci. Je t'appelle dès que j'ai pu récupérer les amphores et que j'ai pu les étudier.
– Je te remercie. À plus tard.
– À plus tard. »
Il finit par raccrocher et s'apprêtait à reposer son téléphone quand il se ravisa finalement. Si la jeune femme le rappelait, il valait mieux qu'il l'ait avec lui. Il prit alors le chemin de la tente de travail et y retrouva sans surprise Rise qui était encore plongée dans ces signes ayant traversé des millénaires.
« Bonjour, Rise. Alors, tu avances ?
– Bonjour ! releva-t-elle la tête. Oui, j'ai encore identifié une prière sur un mur. Mais je me suis plus attardée sur celui-là, où il y a le nom de Toutânkhamon. Enfin, Toutânkhaton. Je pense que c'est plus une intuition qu'autre chose, mais je suis sûre qu'il y a un lien fort entre eux. Tu ne trouves pas que la fresque a quelque chose de puissant, d'émouvant ? Et presque d'enfantin ?
– Émouvant, oui. Enfantin... je ne sais pas, je n'ai jamais trop réfléchi à cet aspect-là. Pourquoi ? Tu penses qu'il aurait pu la dessiner ? Ça m'étonnerait, on ne l'aurait jamais laissé entrer là-dedans.
– Ça m'étonnerait aussi, mais il aurait pu faire une esquisse et demander à ce que ça soit reproduit.
– C'est possible, murmura Hoseok. Mais bon, ce ne sont encore que des spéculations. J'en ai énormément en tête depuis hier aussi et ça me rend dingue de ne rien pouvoir prouver.
– Ah ? Quelles sont les tiennes ? »
Hoseok mordit ses lèvres et alla chercher une chaise à un autre bureau pour la rapprocher de la jeune femme et s'asseoir à ses côtés, ses bras posés sur le dossier.
« Tu me promets que tu n'en parleras à personne ?
– Pourquoi ? C'est si tiré par les cheveux que ça ? rigola-t-elle.
– Non. Mais... tu sais, l'histoire du tatouage que je vous ai racontée hier ?
– Oui. Et alors ? Tu as inventé tout ça ? fronça-t-elle les sourcils.
– Non ! Bien sûr que non ! démentit-il. Jamais je ne me serais permis une telle chose !
– Tu m'as fait peur, rigola-t-elle. Alors, qu'est-ce qu'il y a ?
– Je connais la personne qui l'a dessiné, c'est même elle qui m'a appelé hier pour me signaler cette étrange ressemblance.
– Sérieux !? Tu lui as demandé des infos alors ?
– Oui, évidemment, mais le problème est qu'il a dessiné ça comme ça sans réfléchir. C'est un ami de longue date, et il a toujours été plongé comme nous dans l'égyptologie. Il a dessiné ça en pensant à... à des mots clés que lui avait donné mon frère, et il s'avère que certains symboles sont identiques. Il m'a dit que c'était uniquement son imagination et je le crois.
– On dirait une mauvaise blague...
– N'est-ce pas. Et crois-moi, il est aussi frustré que nous...
– Il a réussi à traduire quelque chose alors ?
– Oui. Il m'a même envoyé une nouvelle phrase hier soir.
– Sérieux !? s'écria-t-elle.
– Oui mais... Enfin, je prends ça avec des pincettes. Aucune source sur Terre n'est capable d'identifier ses symboles visiblement, il pourrait bien les interpréter comme il le veut.
– Et donc nous donner de fausses informations ?
– Oui.
– Donc il n'est pas fiable ?
– Rien de ce qui viendra de ce papyrus ne sera fiable, parce que nous n'avons aucun document existant pouvant nous servir de base et de preuve. Mais je lui fais confiance, il ne me donnerait pas des informations si lui-même n'était pas convaincu de ce qu'il me disait, même si ce n'étaient que des spéculations ou une intuition. Il a toujours eu un bon instinct et je lui fais confiance. Mais nous devons quand même prendre tout ça avec des pincettes, on ne peut pas se permettre de raconter n'importe quoi.
– Mmh, je vois. Et du coup, il t'a dit quoi ?
– Il pense que c'est une lettre d'amour.
– Une lettre d'amour ? fronça-t-elle les sourcils. Comment ça ?
– Hier soir, il m'a envoyé ça. »
Hoseok prit son téléphone dans sa poche et s'empressa de montrer le message à la jeune femme.
« "J'ai prié Osiris, Amon, Aton, Horus, tous les dieux pour qu'ils te rendent la vie, en vain", commença-t-elle à lire à voix basse. "Pourquoi t'ont-ils pris ? Toi qui étais fait d'amour, de paix, d'harmonie, qui promettais à ce pays un radieux avenir"... Quoi ? »
Elle commença à rire avant de passer une de ses mèches de cheveux derrière son oreille et de relire une fois de plus.
« Il écrit des bouquins en plus de dessiner, ton pote ? sourit-elle. C'est... étrange. »
Hoseok expira par le nez fortement, amusé. Il avait souvent taquiné Jimin sur sa manière d'écrire et de raconter des histoires, des années auparavant.
« Hier, il m'a dit que la fin de la lettre était, selon son interprétation à l'origine de ces symboles : "Pardonne-moi, mon ami. Pardonne-moi, mon amour. Pardonne-moi, mon roi."
– D'accord...
– Et... il pense que la personne qui a écrit cette lettre, c'est celle dont le corps était à même le sol.
– Que... le nôtre ? Dans la troisième chambre ? Mais pourquoi ça ?
– Son intuition, répondit-il en haussant les épaules. S'il s'avère qu'il a raison, il faudra donc en conclure qu'on avait affaire à un homme en aimant un autre. À moins que la personne dans le sarcophage ne soit une femme, ce qui serait possible, mais étrange étant donné ce que tu as pu traduire, les fresques, et ça. Tout semble indiquer qu'il s'agit d'un homme. Et concernant l'auteur de cette lettre... nous ne savons absolument rien pour le moment. On ne peut pas connaître le ton du texte non plus actuellement, et ce que mon ami pense n'est que son avis personnel. Ça n'a peut-être rien d'une lettre d'amour au final...
– Oui, ne nous avançons pas, mais ce sont des pistes à ne pas mettre de côté, tout est possible pour le moment.
– C'est ça. Mais je doute honnêtement que nous ayons un jour la réponse. Le propriétaire des ossements que nous avons trouvés en entrant restera sans doute à jamais non identifié.
– Très probablement. Mais si jamais c'était lui qui avait en effet écrit cette lettre, alors il y aurait peut-être la réponse dedans. On pourrait aussi savoir pourquoi il était là.
– Peut-être.
– Ça serait intéressant. Étonnant, mais intéressant, dit-elle en hochant la tête.
– Il a traduit quoi d'autre, ton pote ? »
Hoseok et Rise sursautèrent alors en découvrant en face d'eux Min Yoongi, son carnet à la main, qui griffonnait visiblement depuis de longues secondes déjà. L'archéologue déglutit tandis que le regard noir du journaliste se posa sur lui, les sourcils arqués, attendant une réponse.
« Rien, rien du tout, et y a rien de fiable là-dedans.
– Je m'en fiche, rien ne m'empêche de poster quelques théories. Le public en raffole.
– Tu ne peux pas nous laisser bosser et attendre qu'on vienne te communiquer des informations vérifiées ?
– Non, vous êtes trop lents. J'ai déjà écrit trois articles sur les objets trouvés en deux jours et j'en suis las. C'est toujours le bouffeur de grenouilles à qui tu donnes tes scoops alors je me suis juré que cette fois, ça serait moi qui en aurais un de ta part. Et ce que je viens d'entendre me plait assez. »
Le sang d'Hoseok commença à bouillonner, et lorsque l'écran de son téléphone se ralluma, signe qu'il avait un appel entrant, il se leva d'un coup.
« Je reviens, dit-il à Rise. Ne lui dis absolument rien.
– Motus et bouche cousue ! » sourit-elle.
Il sortit alors de la tente et s'éloigna avant de répondre.
« Oui, Noor ? Tu as déjà trouvé quelque chose ?
– Oui. Je n'ai pas pu encore récupérer les amphores mais les personnes s'occupant du transport ont failli en casser une.
– Quoi !? Mais quelle bande d'incapables !
– On est d'accord, mais pour le moment, on devrait les remercier. En tombant, l'une des deux a perdu son bouchon. Devine ce qu'ils ont trouvé à l'intérieur.
– Des bijoux ?
– Non.
– Des... des serpents ?
– Non plus.
– Des scarabées ?
– Non.
– Des... de l'or ?
– Non.
– Quoi alors ?
– Des papyrus.
– Quoi ?
– Deux rouleaux de papyrus.
– En quel état ?
– Apparemment très bon état. Je prie pour qu'ils ne les aient pas touchés sans protection. Et apparemment, ils ne sont pas vierges. On saura peut-être qui est-ce qu'on a trouvé grâce à ça.
– Bordel... Je prie pour que tu aies raison...
– Tout ça devrait arriver à moi dans l'après-midi. Je m'occuperai des amphores mais je pense que ce que tu cherchais, c'était en réalité ces papyrus. Je vais essayer de trouver quelqu'un dans le coin pour s'en occuper.
– C'est parfait. Merci ! Merci Noor !
– Pas de quoi. Bon courage à vous, je te tiens au courant.
– Merci ! »
Il raccrocha et s'enfuit alors vers le tombeau.
« Les mecs ! hurla-t-il. Les mecs !
– Quoi ? »
Il déboula dans la troisième chambre, rentrant dans Asar de plein fouet.
« Désolé ! s'excusa-t-il en reculant de quelques pas. Vous savez, la tâche, qui était du vin venant sûrement d'une amphore. Y a eu un accident mais bref, dedans, ils ont trouvé des papyrus !
– Des papyrus !? s'étonna Namjoon en écarquillant les yeux.
– Oui ! Deux rouleaux ! Apparemment il y a des choses écrites dessus ! Noor va récupérer tout ça et me faire un compte rendu avant de trouver quelqu'un sur la capitale qui puisse s'en occuper !
– Bordel !
– Décidément, on ne va jamais s'en sortir de ces papyrus, ricana Menes. Espérons qu'ils soient écrits sans langage codé cette fois !
– Espérons ! sourit Hoseok. Bordel j'ai trop hâte ! »
Les trois hommes rigolèrent en voyant l'archéologue sautiller sur place avec un large sourire sur le visage.
« Je vais le dire à Rise. À plus !
– À plus ! »
Hoseok s'enfuit donc à nouveau pour retourner à la surface, et cette fois il manqua de rentrer dans le journaliste coréen.
« Donc deux rouleaux de papyrus, c'est ça ? »
Son sang ne fit une nouvelle fois qu'un tour. Il en avait marre.
« Bordel mais tu ne peux pas aller emmerder le reste de l'équipe, comme les autres ? Pourquoi vous êtes toujours dans nos pattes ? Vous ne pouvez pas bosser sans nous harceler ?
– Détends-toi chéri, tu fais ton taf et je fais le mien.
– Tu seras gentil de garder tes surnoms pour toi, dit Hoseok entre ses dents en saisissant le col de sa chemise. On n'a pas élevé les cochons ensemble.
– Et toi tu seras gentil d'essayer de me montrer un peu plus de respect, lui répondit Yoongi en posant sa main sur le poignet de l'archéologue. Je ne suis peut-être pas le grand Jung Hoseok qui a découvert un nouveau tombeau, mais je suis Min Yoongi, l'envoyé spécial du Chosun Ilbo affecté à l'équipe de fouilles. En bon coréen que tu es, tu ne peux pas ignorer que mon journal est le plus prestigieux du pays. Je peux t'élever au rang de dieu comme te faire tomber au rang de raclure pilleuse de tombe.
– Je te demande pardon !? s'étrangla Hoseok.
– Vous êtes censés collaborer avec nous mais vous ne nous lâchez que des petites miettes tous les deux jours. Tu sais qu'on est payés à l'article ? Moi aussi, j'ai besoin de me nourrir. Moi aussi, j'ai un loyer à payer. Je ne te dis rien pour ton manque de respect quotidien, mais si tu oses encore une fois me parler sur ce ton, je te-
– Tu me quoi ? cria Hoseok. Comment tu veux qu'on te donne des informations qu'on n'a pas ? Tu crois qu'on s'amuse à respirer la poussière pendant des heures à trouver comment ouvrir un cercueil de pierre pesant une centaine de kilos ou à s'user les yeux sur des signes encore inconnus ? Je te signale que moi non plus je ne suis pas payé. L'expédition est financée mais on n'est pas payés non plus. Nous espionner ou essayer de nous tirer les vers du nez ne t'avancera à rien, tout ce que tu réussiras à faire, c'est de te mettre toute l'équipe à dos. Et le jour où ça arrivera, tu peux être sûr que tu n'auras plus que tes yeux pour pleurer lorsque ton prestigieux quotidien ne te versera aucun salaire à la fin du mois.
– Alors tu veux jouer à ça ? ricana Yoongi.
– Jouer à ça ? Mais je ne joue à rien du tout, c'est toi qui me casses les couilles ! Laisse-moi bosser et arrête de tout écouter, tout voler et tout diffuser putain !
– Qu'est-ce qu'il se passe ici ? fit alors la voix du journaliste français.
– Ah bah tiens, tu tombes bien ! dit Hoseok. Prends-le et vire-le d'ici, je ne veux plus le voir.
– Qu'est-ce que t'as fait encore ?
– Qu'est-ce que j'ai fait encore ? Tu te fous de ma gueule ? hurla presque Yoongi. Il ose me reprocher d'écouter aux portes pour avoir de quoi écrire et me menace de me blacklister.
– Quoi !?
– Parfaitement ! reprit Hoseok. Dégage-le d'ici.
– Faut vous détendre, dit alors Erwan. C'est la chaleur qui vous monte à la tête ? Vous êtes idiots ou quoi ?
– C'est ça, on est idiot, dit Hoseok. Moi je vais aller me détendre en allant m'user les yeux sur des papyrus, et toi, va lui tailler une pipe pour qu'il me lâche la grappe au moins cinq minutes.
– Je te demande pardon !? s'indigna le français. Je n'ai rien à faire dans vos embrouilles alors merci de me laisser en dehors de ça ! C'est ton job de nous donner des infos et c'est le nôtre de les recueillir à défaut et de les publier.
– C'est ça, barrez-vous.
– Putain j'vais me le faire, dit Yoongi entre ses dents.
– Laisse ! s'interposa Erwan en l'attrapant par le bras. Il a pas baisé depuis plusieurs jours, il doit être frustré. Faudra aller en parler à Namjoon. »
Hoseok ouvrit de grands yeux et fit immédiatement demi-tour.
« Qu'est-ce que tu as dit ?
– Que tu me cassais les couilles. T'as gagné, on se barre, on ira récolter des infos ailleurs. Ne compte plus sur nous pour parler de toi et de ton super talent. »
Les deux journalistes quittèrent donc le cœur du campement, laissant Hoseok sur les nerfs, le cœur battant horriblement vite. Alors il savait ? Non pas qu'il en avait honte, mais dans un pays musulman, même si ses collègues égyptiens avaient tous l'air très ouverts d'esprit, il préférait ne pas évoquer le sujet de son homosexualité, et encore moins le fait qu'il était en couple avec Namjoon. Il était hors de lui. Pour qui se prenaient ces deux merdeux, sous prétexte qu'ils avaient fait de grandes écoles de journalisme et qu'ils avaient intégré de grands journaux nationaux ? Quelle bande de cons.
Il fit alors demi-tour, reprenant le chemin de la tente où Rise avait entendu toute la conversation de loin, ne pouvant l'ignorer même si elle l'avait voulu. Il se laissa tomber sur sa chaise en soupirant et ferma les yeux, sa tête partant vers l'arrière. Il ne dit rien pendant plusieurs minutes, essayant de se calmer, quand enfin il prit la parole.
« J'imagine que tu as tout entendu ?
– Pas tout, avoua-t-elle. Mais j'imagine qu'ils ne viendront pas nous espionner pendant un moment, maintenant.
– Mmh. Espérons-le. Je ne peux plus les voir en peinture.
– Tu sais, il a raison sur le fait qu'il est payé à l'article, ça se passe comme ça en édition. Tu es payé à l'article, à la page, au nombre de caractère. S'il n'écrit rien, alors il n'est pas payé. Donc je comprends son envie et son besoin de grappiller des informations.
– Mais ce ne sont même pas des informations vérifiées ! Tout ce qu'il apprend au détour d'un couloir, c'est pour le poster sur Twitter. Le Chosun Ilbo n'est pas un magazine people ou d'intox, il ne peut pas publier n'importe quoi. Donc il n'a pas vraiment d'excuse.
– Mais le monde entier est avide d'en savoir plus, même si ce ne sont que des suppositions ou des petits éléments. Le peu que tu m'as dit tout à l'heure, par rapport à ce que ton ami t'a révélé, ça a encore plus attisé ma curiosité. J'ai encore plus envie d'en savoir davantage. Qu'il ait fait une bonne interprétation, une bonne traduction ou non, ça a attisé mon intérêt pour ce papyrus, et pour l'affaire. C'est pareil pour tout le monde. Il ne faut pas trop que tu leur en veuilles. Ils ne sont pas méchants, tu sais. »
Hoseok ne répondit pas. Il n'était pas vraiment satisfait d'entendre la jeune femme prendre la défense des journalistes, surtout celle de Yoongi, après les menaces qu'il venait clairement de lui faire.
« Je te laisse, j'ai besoin d'air. »
Sans lui laisser le temps de répondre, Hoseok se leva et quitta la tente, puis le campement. Il voulait être loin de tout ça pour réfléchir un peu, et au calme.
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