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Chapitre 8 - D'étranges symboles

[22/06/2020]

Bonjour bonjour !

J'espère que vous allez bien, comme toujours~

Journée de taf tranquille aujourd'hui, 3h, un peu inutile, on aime se lever et se déplacer pour si peu, surtout quand on sait que les journées qui vont suivre vont être bien costaude afin de faire un temps plein C:

Bref.

Le jeu Superstar BTS va être supprimé dans quelques heures, j'ai le seum d'avoir passé autant de temps dessus depuis tant d'années pour rien mais tant pis, c'est comme ça. Le point positif c'est que je vais pouvoir récupérer au moins 500 Mo de mémoire sur mon tel XD

J'espère que ce chapitre vous plaira.

Bonne Léocture ! ♥




~~+~~




Hoseok resta silencieux quelques secondes, puis pouffa avant de poser ses yeux sur le sol sablonneux.

« Plus sérieusement, Jimin.

Mais je suis sérieux !

Et qu'est-ce qui t'amène à ça ?

Je... je viens de te le dire. Et puis je le sais, c'est une intuition que j'ai.

Une intuition ?

Oui. Mon intuition. »

Hoseok commença à mordiller l'intérieur de ses joues en caressant la pierre sous ses pieds de sa semelle droite. Une lettre d'amour ? Et il aurait dessiné ça pour Jungkook ? Peu importe, c'était du passé.

« Écoute, Jimin. Tu as toujours eu une bonne intuition et jamais, pas une seule fois je n'ai remis ça en cause, dit l'archéologue calmement. Mais cette fois je ne peux pas te suivre. »

Jimin baissa la tête à son tour. Évidemment qu'il ne pouvait pas le croire sur parole.

« Jamais personne ne me croira si je raconte ça et que je n'ai aucune preuve à apporter.

Je sais, souffla Jimin. Laisse tomber, j'ai été idiot. Désolé de t'avoir dérangé. Bon courage. »

Sans qu'Hoseok ait eu le temps d'en placer une, il raccrocha. Le brun se retrouva bête avec pour seul bruit contre son oreille, les bips incessants lui déclarant que son interlocuteur l'avait abandonné. Il n'attendit pas une seconde de plus pour rappeler Jimin. Le jeune homme ne répondit pas tout de suite mais finit par le faire au bout du deuxième coup de fil.

« Oui ?

Tu sais que ce n'est pas contre toi, dit Hoseok. J'ai du mal à croire à cette théorie mais si tu me dis que c'est une lettre d'amour, alors je vais te croire. Mais j'ai besoin de preuves pour partager ça à mes collègues. J'ai besoin d'éléments qui puissent nous aider à traduire le reste. Il y a forcément quelque chose, ce n'est pas qu'une question de dessins quand même. Ça ne tient pas debout.

J'ai aussi du mal à y croire, mais je t'envoie des photos par mail immédiatement si tu veux.

Je n'ai pas toujours accès à Internet ici, je ne pourrai peut-être pas les voir tout de suite.

Par MMS, ça marchera peut-être mieux ? Ou tu as bien des photos de ton frère dans ton téléphone, non ? Cherche. Je vais te montrer.

Mais ça n'est qu'un hasard Jimin, pourquoi ça aurait un sens ici ?

Justement parce que les phrases ont un sens. Je ne t'aurais jamais appelé autrement. »

C'était vrai. C'était bien la première fois que Jimin appelait Hoseok depuis plus de quatre ans.

« Je vais essayer de chercher ça, ne quitte pas.

J'ai un forfait international alors ça va aller, ricana l'historien.

Parfait. »

Un sourire étira les lèvres d'Hoseok et il décolla son téléphone de son oreille pour commencer à fouiller dans sa galerie. Il dut par contre remonter un peu pour retrouver des photos de son frère, mais malheureusement, vêtu comme il l'était bien souvent, il lui était difficile de voir son poignet.

« C'est à quel endroit ? demanda-t-il en continuant de fouiller dans sa galerie.

La partie intérieure, côté auriculaire. En bas du cercle. »

Hoseok continua de chercher quand il tomba sur une photo de son frère où celui-ci était vêtu d'une chemise à jabot dont les manches étaient relevées. Par chance, son bracelet de force médiéval en cuir était à son poignet gauche et une partie de son poignet droit était visible.

« J'ai une photo, dit-il en zoomant. Je dois regarder où ?

En dessous du cercle autour de l'œil oudjat, il y a des symboles.

Oui, ce n'était pas du démotique ?

Non.

Ce n'était pas pour faire joli alors ?

Non plus, sourit Jimin. Il m'avait demandé... »

L'historien déglutit difficilement avant d'inspirer profondément et de reprendre sa phrase.

« Il m'avait demandé de dessiner ça en pensant à toi... »

Le cœur d'Hoseok loupa étrangement un battement et il fronça les sourcils à ce moment-là. Quoi ?

« Comment ça ?

C'était un secret entre lui et moi à l'origine, tu ne devais pas le savoir... mais c'est pour toi qu'il l'a fait. Pour te porter chance, pour te protéger.

Je ne comprends pas...

Ce n'est pas important, oublie, ça ne regarde que lui. Mais... ces symboles, je les ai dessinés en pensant à toi et à ce qu'il voulait.

Et... qu'est-ce qu'ils signifient ?

Tu pourras comparer avec le papyrus si tu crois que je mens, mais plusieurs de ces symboles sont présents.

Ça ne répond pas à ma question, Jimin. »

Jimin déglutit une nouvelle fois difficilement, puis il se décida à lâcher le morceau.

« Il y a une phrase au début qui signifie approximativement : "tu es amour, paix et harmonie", mais c'est du hiératique, n'importe quel spécialiste pourra te le confirmer. Mais ça prouve que c'est une lettre qui s'adresse à quelqu'un.

D'accord. Et ?

À la fin.

Jimin...

"Pardonne-moi, mon ami."

Quoi ?

"Pardonne-moi, mon ami. Pardonne-moi, mon amour. Pardonne-moi, mon roi." Ce sont les dernières phrases.

J'ai... j'ai toujours du mal à comprendre.

Les symboles. "Ami", "amour" et "roi", c'est ce que j'avais pensé en dessinant ça. Ce que j'avais imaginé en... »

Jimin ne termina pas sa phrase. Malgré tout, malgré les années s'étant écoulées depuis, ça lui faisait mal de se replonger là-dedans. Quand tout allait bien, quand ils étaient si proches, si fusionnels, si amoureux, si passionnés. Si tout. Trop tout.

« Et donc tu penses que c'est ce que ça veut dire ? Réellement ?

Je n'en sais rien... Je ne suis plus sûr de rien. »

Hoseok releva la tête et frotta sa nuque qui le faisait soudain souffrir. Qu'est-ce qu'il devait faire de cette information ? Ce n'était sans doute qu'un énorme hasard, comment aurait-il pu réutiliser des symboles inventés quatre mille ans auparavant ?

« Mais même si j'ai tort et que ça n'a aucun rapport... je reste sur ma première impression, reprit Jimin. C'est une lettre d'amour. Ou quelque chose dans le genre, j'en suis certain. Ça exprime de la douleur, de la tristesse, des regrets, rien qu'à voir comme la plume a tremblé à des endroits...

Si tu le dis...

Je te le dis. Je... Fais ce que tu veux de cette information, oublie si ça ne te paraît pas fiable, je m'en fiche dans le fond, c'est vous que ça regarde. Je me plante peut-être, ricana-t-il soudain. Tu as sans doute raison. Je suis idiot. Je n'aurais pas dû t'appeler. Tu dois être occupé en plus, excuse-moi. Je vais te laisser.

Jimin...

Mmh ?

Non, rien. Merci.

De rien.

Je vais en parler aux autres. Je te rappelle si j'ai du nouveau.

D'accord. Moi je vais me coucher.

C'est vrai qu'il est tard. Dors bien.

Oui, merci. Bon courage.

Merci. À plus tard. Bonne nuit.

Merci. »

Jimin finit par raccrocher et Hoseok ramena son téléphone devant ses yeux. L'écran se ralluma donc grâce à la fin de la conversation, et ses pupilles retombèrent sur la photo de son frère. Il ne voyait que de petites lignes se croisant ou non, ça n'avait rien de symboles ou autre. Il resta pensif quelques secondes, puis repartit vers sa tente où une copie du papyrus accompagnait les photos du tombeau que Rise étudiait sans relâche. Il commença à comparer les deux et après quelques minutes, il vit effectivement de quoi parlait Jimin. Mais c'était juste un hasard, c'était évident. Le jeune homme expira fortement et lâcha tout ce qu'il tenait pour plonger sa tête dans ses mains et ébouriffer ses cheveux. Ça le rendait fou.

Après plusieurs minutes passées les yeux clos et avec ses doigts tirant sur ses cheveux bruns, il finit par inspirer fortement et quitta son petit bureau pour rejoindre les autres égyptologues qui avaient terminé de manger depuis un moment.

« Alors ? demanda alors Namjoon en le voyant revenir.

Mmh ?

Tu as trouvé ce que c'était ?

De quoi tu parles ? haussa-t-il un sourcil.

Et toi ? fit-il de même. Tu es parti en furie en disant qu'il fallait que tu trouves les photos de la chambre pour savoir ce qui aurait pu être à l'origine de la tâche. Qu'est-ce que tu fiches depuis trente minutes ? »

Hoseok écarquilla ses yeux et resta muet à le fixer. Il avait complètement oublié ça. Il n'avait même pas dû parler dix minutes avec Jimin de ce maudit papyrus, comment est-ce qu'il avait totalement pu oublier ce qu'il était venu faire de base dans la tente des inventoristes ?

« Oui, pardon, il s'est passé énormément de choses depuis que je suis parti. »

Il reprit alors place, tous les regards désormais braqués sur lui.

« J'ai pu voir les photos et à cet endroit-là, il y avait visiblement des amphores. Il est fort possible qu'elles eussent contenu du vin à l'époque. Peut-être qu'il y en a une qui a fui, d'où la tache. Malheureusement, tout a déjà quitté le site. J'ai donc appelé Noor pour savoir si elle avait moyen d'intercepter les deux objets et de les étudier en priorité. Elle va voir ce qu'elle peut faire.

C'est super, fit Asar. J'espère qu'on aura la réponse à ta question, tu as l'air drôlement tendu pour une simple histoire de tache.

Oui, ricana faussement Hoseok. En fait... il faut que je vous parle d'autre chose.

Quoi donc ? demanda alors Menes.

En fait... c'est très probablement un hasard, mais il s'avère qu'un... que je suis retombé sur une vieille photo de mon frère, se reprit-il en se raclant la gorge. Il a un tatouage sur le poignet droit. Et dans ce tatouage, il y a des éléments qui sont présents sur le papyrus que nous n'arrivons pas à déchiffrer.

Comment ça ? lui demanda l'égyptien.

Le papyrus est écrit dans un mélange de trois écritures : hiéroglyphes et hiératique, plus une qui nous est inconnue. Il y a quelques-uns de ces symboles qui sont présents dans le tatouage de mon frère. C'est sans doute un hasard mais... je ne sais pas, ça pourrait mériter qu'on creuse ?

Il signifie quoi, son tatouage ?

Euh, je ne sais pas trop, dit-il, soudain mal à l'aise. Mais les symboles qui sont aussi sur le papyrus veulent apparemment dire "ami", "amour" et "roi".

Roi !? s'écria Asar. Tu es sûr ?

Ce n'est qu'un tatouage réalisé par un étudiant il y a des années, répondit de suite Hoseok en souriant, il ne vaut mieux pas s'affoler. Mais oui, apparemment, le dernier symbole que nous n'arrivons pas à comprendre, c'est ça.

L'étudiant qui a dessiné ça, il a des sources ? Tu as moyen de remonter jusqu'à lui et de lui demander ? C'est un putain de hasard, tu as raison, il faut creuser ça ! s'exclama Menes. On est peut-être passé à côté de quelque chose, une ancienne langue qui aurait donné le grec ou le latin, une ancienne langue scandinave ou encore autre chose ?

Je n'en sais rien du tout, dit Hoseok en se grattant la tête, mal à l'aise. Il faudrait se renseigner, mais dans tous les cas, ça serait étrange que ça soit quelque chose de quand même un minimum reconnu et que personnes ne nous ait contacté pour nous en parler.

C'est certain, dit alors Namjoon. Et c'est drôlement curieux que ça soit quelque chose autour de nous qui puisse nous mettre sur une piste.

Oui, acquiesça Menes. Mais tu as raison, c'est quelque chose à creuser. Essaie de voir avec ton frère s'il peut nous mettre en contact avec la personne qui a dessiné son tatouage. On pourrait apprendre des choses très intéressantes voire carrément avancer.

Ça pourrait aussi juste être du pur hasard, répondit Namjoon, il ne faudrait pas que nous tombions sur un spéculateur qui veut juste se faire connaître en racontant n'importe quoi.

En effet, ça serait fâcheux », répondit Menes.

Ils continuèrent de discuter et Hoseok resta silencieux en reprenant son repas pour le terminer. Il n'avait plus faim, et il n'avait pas loupé le coup d'œil de Namjoon lorsque celui-ci avait sous-entendu que les informations pourraient être fausses. Avait-il tout compris ? Dans tous les cas, cela avait encore plus coupé son appétit. Il ne voulait pas se forcer, mais il fallait tout de même qu'il mange. Ça allait être dur.

[...]

L'après-midi passa rapidement et lorsque le soleil commença à se coucher, toute l'équipe commença à se disperser. Finalement, les archéologues avaient pris la décision d'ouvrir le sarcophage de pierre coûte que coûte, quitte à briser la roche claire. Ils n'en pouvaient plus d'attendre, et chaque jour de plus passé ici à tourner en rond les rendait fous. Hoseok avait passé une bonne heure auprès de Rise pendant que celle-ci essayait d'avancer sur ses traductions, mais rien n'avait encore révélé l'identité de la momie. Est-ce que Jimin aurait eu raison ? Il avait envie d'y croire, mais cela lui semblait trop fou. Et désormais, allongé sur son petit lit de camp, les mots de son ex-compagnon tournaient en boucle dans sa tête. Il prit son téléphone et jeta un coup d'œil à son écran. Rien, que ce soit de lui ou de son petit frère. Quelques jours auparavant, il s'en moquait comme de l'an quarante de ne pas avoir de nouvelles de Jimin, ça faisait des années qu'ils ne s'étaient pas vus et ne s'étaient pas adressé la parole. Mais les choses avaient changé en quelques jours. Et lorsque son écran s'alluma, il sauta sur le message qui venait d'apparaître.


« J'ai prié Osiris, Amon, Aton, Horus, tous les dieux pour qu'ils te rendent la vie, en vain. Pourquoi t'ont-ils pris ? Toi qui étais fait d'amour, de paix, d'harmonie, qui promettais à ce pays un radieux avenir. »


Qu'était-ce ? Sans attendre une seconde de plus, il appuya sur le nom de Jimin pour lancer un appel. Après de longues secondes où le jeune homme avait longtemps hésité, surpris de voir l'archéologue l'appeler immédiatement, il décrocha.

« Pourquoi tu ne dors pas ? demanda doucement Jimin.

Et toi ? Il est quelle heure chez toi ?

Six heures.

Tu travailles aujourd'hui ?

Oui. »

Pourtant, cela ressemblait à un mensonge.

« Tu as dormi quand même ? »

Jimin ne répondit pas, ses yeux balayant son parquet tandis que les doigts de sa main gauche trituraient le bas de son t-shirt.

« Qu'est-ce que c'est ? demanda alors Hoseok, n'ayant pas à cœur de se battre maintenant.

Le papyrus. C'est une des phrases du début. »

Hoseok se redressa et décolla son téléphone de son oreille pour reposer ses pupilles sur le message que Jimin lui avait envoyé quelques minutes plus tôt.

« Ça s'adresse au défunt ?

Oui.

Pourquoi est-ce que ça a été placé là ?

Il n'y avait pas un corps au sol quand vous êtes entrés ? Ça doit être lui qui a écrit la lettre. Il n'a pas su comment la transmettre.

Mais c'est un homme dans le sarcophage. C'est ce qui semble être dit dans les textes sur les murs, et dans la lettre si tu avais raison tout à l'heure.

Et alors ? Qu'est-ce que ça change ?

Le corps qu'on a trouvé est un homme, notre anthropologue est formelle.

Et ? Je ne te suis pas.

Bah... ça ne peut pas être une lettre d'amour dans le sens où nous on l'entend.

Et pourquoi pas ? Tu n'as pas réfléchi à l'hypothèse d'un meurtre à cause d'une possible homosexualité ? On a des textes qui parlent de ça ou qui y font allusion, ce n'était pas courant, mais ça existait à l'époque. Ça a toujours existé dans toutes les cultures, pourquoi est-ce que là, ça ne pourrait pas être possible ? Il y a peut-être une raison au fait qu'on n'ait jamais parlé de cette personne ailleurs, que son nom ait visiblement été effacé à l'intérieur même du tombeau, et qu'elle ait été enterrée si sobrement.

Sobrement... il y a quand même plus d'une centaine d'objets...

Le tombeau est sommaire, excuse-moi, vu vos photos, même celui de Toutânkhamon avait été mieux préparé et plus décoré. »

Hoseok resta silencieux. Il n'avait pas tort sur ce coup, ce tombeau était vraiment décoré très sommairement, comme s'il avait été préparé à la va-vite. Pourtant, vu le temps qui était nécessaire à la momification, les ouvriers de l'époque avaient dû avoir le temps de le préparer comme il le fallait. C'était étrange. Toute cette affaire était étrange.

« Jimin...

Mmh ?

Tu ne peux pas venir ?

Quoi ? s'étrangla-t-il. Comment ça ?

Tu as sans doute raison. Tu pourrais nous aider, j'en suis sûr. Ça serait plus simple si tu étais ici, je t'assure. Et puis tu mérites d'avoir ton heure de gloire.

Je te remercie, mais je t'ai déjà dit que je ne pouvais pas, trembla sa voix.

Pourquoi ? Qu'est-ce qui te retient là-bas ? »

Jimin expira par le nez fortement, un sourire ironique sur ses lèvres. Il passa sa main dans ses cheveux et se laissa tomber en arrière contre le dossier de sa chaise de bureau.

« Tu sais, il s'est passé énormément de choses en quatre ans. J'ai dû laisser tomber l'Histoire et l'archéologie après mon échec. Je n'ai pas eu mon diplôme à cause de ça et ça m'a tellement mortifié que j'ai tout laissé tomber. J'ai dû chercher du boulot pour avoir de quoi manger et Taehyung m'a trouvé un job dans un café. Ça ne paie pas trop bien, mais c'est tout ce que j'ai.

Tu pourrais avoir bien plus en venant ici...

J'ai... j'ai rencontré quelqu'un, hyung. Il m'a aidé à remonter la pente. Je ne peux pas tout lâcher comme ça.

Oh... Je ne savais pas.

C'est normal. Mais tout ça est derrière moi... Il faut que je lâche prise et que j'essaie de sauver ce qu'il me reste.

Alors arrête de suivre l'affaire. Arrête d'essayer de traduire ça et de m'envoyer des messages si tu veux lâcher prise. Tes actions ne sont pas cohérentes, tu sais.

Mes actions n'ont jamais été cohérentes, tu le sais bien... »

Ils ricanèrent tous les deux silencieusement.

« Tu sais, j'ai raconté à l'équipe ce que tu m'as dit tout à l'heure... Je leur ai dit que j'avais remarqué les signes similaires au tatouage de Jungkook...

Ah ? Et alors ?

Alors ils veulent que je retrouve la personne ayant fait le dessin pour lui demander quelles étaient ses sources et s'il pouvait nous aider. »

Jimin pouffa doucement et ferma les yeux en donnant un mouvement de pied pour faire tourner son siège.

« Est-ce que je devrais leur dire que c'était moi, la source ? demanda Hoseok.

Essaie, rigola Jimin, mais je ne suis pas convaincu qu'ils te croient.

Je ne pense pas non plus. »

Un doux silence s'étendit entre eux lorsque leurs rires cessèrent. Dans le fond, parler du passé les rendait nostalgique, malgré la douleur et les larmes que ces années avaient suscité.

« Tu es certain que c'est ce que tu veux ? lui demanda alors Hoseok.

Mmh ? Quoi donc ?

Tout laisser tomber. Et rester là-bas. »

Jimin arrêta de tourner sur sa chaise et rouvrit les yeux. Ses pupilles tombèrent sur son lit vide et son cœur se serra. Non, au fond de lui, il aimerait être celui qui découvrirait ce secret, montrer qu'il avait eu raison depuis le début, revenir voir ses anciens professeurs et jury qui avaient ruiné son début de carrière et leur rire au visage en leur disant qu'eux n'avaient rien fait d'autre que passer leur vie derrière des bureaux devant des bouquins ou des élèves tandis que lui allait laisser son nom dans l'histoire de sa profession. Dans l'histoire de la profession qu'il aurait voulu exercer. Mais il n'en avait pas la force.

« Oui. C'est trop dur pour moi. Je vous aiderai de là si je le peux. Mais c'est tout...

Tu veux que...

Mmh ?

Que je parle de toi aux autres ? Que je fasse une demande pour que tu sois intégré officiellement à l'équipe pour que tu aies accès à toutes nos infos de là-bas ?

Non, ne te prends pas la tête. Et puis je n'aurai pas le temps nécessaire.

D'accord.

Maintenant, couche-toi, soupira Jimin. Il faut que tu dormes, les journées doivent être éreintantes.

Oui. Bon courage pour ta journée de travail.

Merci, et bonne nuit à toi.

Merci, Jimin.

Je t'en prie. À plus tard. »

Jimin raccrocha et Hoseok mit un instant à ramener son téléphone devant son visage. Heureusement que Jimin avait refusé son offre dans le fond. Il n'osait pas imaginer les scènes que pourrait lui faire Namjoon s'il devait se retrouver à travailler avec lui, même à distance. Et ne parlons même pas de ce que ça pourrait être s'il avait vraiment rejoint l'équipe sur place. Hoseok expira longuement puis finit par se rallonger. Il fallait qu'il dorme.

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