Chapitre 6 - « En vérité, si je renais, Osiris renaît »
[16/06/2020]
Bonsoir bonsoir !
Bordel j'ai cru que je n'allais jamais arriver au bout de cette correction XD
Mais voilà, il n'est pas encore minuit alors même s'il est tard, je ne suis pas en retard.
Certain-e-s d'entre vous ont regardé le Bang Bang Con dimanche matin ? J'étais en PLS. Beaucoup d'excitation, d'amour, de frustration, un peu de déception, mais lorsque ça s'est terminé, j'avais le même sentiment qu'à la fin d'un vrai concert et ça m'a vraiment surprise. J'aime tellement ces sept petits moches... c'en est flippant.
D'ailleurs, j'ai reçu mon ticket hier dans l'après-midi. J'ai eu Yoongi. Le destin je vous dis, le destin ToT
Bon sur ce je file, j'ai une journée de taf abominable demain.
J'espère que ce chapitre vous plaira.
Bonne Léocture ! ♥
~~+~~
Ça faisait plusieurs heures que les fouilleurs vidaient le tombeau. La deuxième chambre allait bientôt être totalement vide, et il ne resterait plus que la dernière où se trouvait le sarcophage. Les journalistes faisant partie de l'équipe avaient rédigé des comptes-rendus de ce qui avait été dit le matin lors de la réunion express, et lorsqu'ils avaient été validés par l'ensemble des chercheurs, ils avaient été mis en ligne, informant le monde entier que le tombeau découvert datait de la XVIIIe dynastie et que son occupant avait un lien avec le pharaon Akhenaton. Cette dernière information avait déjà fuité la veille, mais elle était désormais officielle et accompagnée de photos pour preuve afin d'étayer les articles de presse.
Tous les amoureux d'Égypte, d'Histoire, avaient leur intérêt de plus en plus piqué par ces nouvelles et n'attendaient qu'une chose, que le grand secret enfermé dans cette tombe éclate au grand jour. Mais pour le moment, seule la jeune Rise pouvait être susceptible de donner la réponse. Plongée sur les photos prises par Hoseok quelques jours plus tôt et sur celles prises en plus par le photographe depuis que les pièces avaient été vidées, elle griffonnait encore et encore sur un carnet. Elle avait réussi à identifier un passage du Livre des morts sur un mur, un extrait venant du chapitre XLVI.
« Voici que l'aube de chaque jour
Ce dieu s'empare de son Diadème ;
C'est pour les générations à naître qu'il le fait...
En vérité, si je renais, Osiris renaît. »
Hoseok relisait encore et encore ce passage, assis non loin de la jeune femme, lui jetant de temps en temps de longs regards dans l'espoir de voir son visage s'illuminer sous la traduction d'un nouveau passage. Elle avait en quelques heures réussi à faire bien plus que lui en plusieurs jours et il était vexé, frustré et déçu de ne pas avoir réussi à faire son travail correctement.
Finalement, le jeune homme se leva et s'approcha de l'inventoriste en lui souhaitant bon courage, puis il quitta la tente pour la laisser travailler. Ils avaient de la chance de l'avoir. Et comme il lui avait cédé son travail, il fallait désormais qu'il trouve autre chose à faire. Il alla boire de grosses gorgées d'eau tiède avec une grimace, puis se faufila dans le tombeau qui était toujours en train d'être vidé. Slalomant entre les ouvriers portant des éléments parfois encombrants, il finit par entrer dans la dernière chambre et retrouver Namjoon et Menes.
« Alors ? demanda-t-il. Des nouvelles ?
– Malheureusement non, soupira Namjoon. Il nous sera impossible de le sortir d'ici, et après avoir calculé, il nous sera très difficile de le bouger à l'intérieur de la chambre également. On va donc devoir s'en occuper en le laissant collé au mur, ce qui complique grandement les choses parce qu'on aura moins de prise.
– Il est clair qu'on aura besoin de beaucoup plus d'hommes pour réussir à soulever la pierre, déclara Menes. Ça va être compliqué, mais on devrait y arriver. Pour l'instant, il faut vider la pièce entièrement, on s'en occupera demain même si ça m'énerve d'encore devoir repousser.
– Ça me gonfle aussi, râla Namjoon, mais on n'a clairement pas le choix.
– On réfléchira ce soir, la nuit porte conseil, rigola Hoseok. Quant à moi, j'étais avec l'inventoriste. Elle a reconnu un passage du Livre des morts sur une des photos. Je me sens pitoyable à ne même pas l'avoir remarqué.
– Ne t'en fais pas, je pense que n'importe qui à ta place n'aurait pas fait attention à ce passage-là. Moi-même je n'ai cherché des yeux que la présence de cartouches, alors que je savais très bien que ce n'était pas nécessairement le tombeau d'un pharaon. Ne te prends pas la tête.
– Tu nous aideras sur le terrain, tu es plus doué pour ça de toute façon. »
Hoseok et Namjoon échangèrent alors un regard et un sourire complice tandis que l'égyptien s'étira en grognant.
« Je vais aller aider les ouvriers à vider tout ça, autant que mes muscles servent à quelque chose, déclara-t-il.
– Fais donc, ils sont plus utiles que ton cerveau.
– Fais attention à ce que tu dis, akhi, Allah t'écoute. »
Namjoon ricana tandis que Menes lui donna une tape sur l'épaule avant de quitter la chambre.
« Du coup on l'ouvrira dès que possible, et on retirera les couches petit à petit jusqu'à ce qu'une sous-couche soit transportable, dit alors Namjoon. Je ne sais pas ce qu'il y a à l'intérieur, mais si jamais on a plusieurs sarcophages en bois ou autre en dessous, on pourra peut-être en sortir certains pour ouvrir tout ça dans un labo avec air confiné pour ne pas détruire la momie et tout ce qu'il pourrait y avoir dedans.
– D'accord. Vivement alors. Je veux savoir ce qu'il y a dedans. Et surtout qui c'est.
– Pour le moment malheureusement, on n'en sait rien. Enfin, on a des pistes grâce à toi », sourit-il.
Hoseok sourit en retour, mais un petit malaise l'avait envahi. Il n'était pas le seul à avoir fait cette découverte. Certes, c'était lui qui avait repéré le nom sur les photos, mais il n'était pas seul lorsqu'il l'avait découvert. Et il ne l'aurait peut-être jamais découvert sans la personne à l'autre bout de fil. Mais il ne dit rien. Il était inutile de ramener le sujet sur le tapis.
[...]
Il était un peu plus de vingt-et-une heures lorsque Hoseok et Namjoon quittèrent le restaurant de l'hôtel pour remonter à leur chambre. Situé dans la ville de Louxor à environ une heure en taxi de la vallée des Rois, l'ambiance et le confort changeaient du tout au tout par rapport à leur petit campement au milieu des morts. La première chose qu'ils eurent faite en rentrant fut de foncer dans la salle de bain prendre une bonne douche. Ils avaient bien été tentés par la piscine ou le SPA, mais vu leur état physique, ils avaient eu la décence de ne pas incommoder les autres clients. Ensuite, Namjoon avait appelé ses parents, profitant du wifi de l'hôtel, et Hoseok avait fait de même avant d'appeler son petit frère qui lui manquait davantage. Traînant encore et encore, même s'ils se retenaient de raconter tout ce qu'ils savaient parce qu'ils n'en avaient pas le droit, ils avaient fini par raccrocher et abandonner leurs téléphones portables sur le lit. Ils étaient ensuite allés manger, emplissant leurs estomacs à les faire exploser et ils avaient longuement discuté, rigolé. Ils s'étaient retrouvés et ça leur avait manqué. Faire semblant devant tous les autres archéologues était épuisant. Et une fois de retour dans leur chambre, l'ambiance propice, Rê-Atoum disparaissant au loin derrière les montagnes, ils étaient tombés l'un dans les bras de l'autre.
Lorsqu'ils se réveillèrent le lendemain matin, bien trop tôt à leur goût, ils étaient encore couchés l'un contre l'autre. Namjoon était allongé sur le ventre, les bras sous son oreiller et le visage tourné vers la porte de leur chambre tandis que Hoseok était sur son côté gauche, son bras autour de la taille nue du plus jeune.
« J'ai pas envie de me lever... grogna Namjoon.
– Moi non plus, souffla Hoseok. Mais on ne va pas avoir le choix, on a une momie à identifier. »
Namjoon ricana doucement, fatigué, et Hoseok bougea un peu pour déposer un baiser sur l'épaule de son compagnon.
« J'ai fait un drôle de rêve cette nuit.
– Mmh ?
– J'étais avec Jungkook. C'était encore un bébé, il devait avoir sept ans, c'était une miniature, rigola Hoseok en levant sa main au-dessus du dos du blond. On avait des chendjit autour des hanches et on courait en rigolant dans le sable. »
Namjoon expira par le nez, amusé, et le plus âgé déposa le bout de ses doigts dans le creux de ses reins avant de les laisser caresser sa peau le long de sa colonne vertébrale.
« Je pense que ce sont les fouilles qui me montent à la tête, rigola-t-il de nouveau. Mais c'était agréable. Ça m'a rendu nostalgique, même si ce n'est pas un souvenir, on n'a jamais fait ça.
– J'imagine bien, il ne devait pas beaucoup courir étant petit.
– Non, répondit Hoseok en fixant ses doigts longer la peau de Namjoon. Ça me rendait triste quand j'étais gamin, et lui aussi, même s'il ne voulait pas nous le montrer. Mais bon, c'est du passé.
– Au moins, tu as pu évacuer cette frustration grâce à ton rêve d'une certaine façon.
– Oui, on va dire ça. C'était vraiment agréable, j'aurais bien voulu continuer de rêver encore quelques heures.
– Mmh. En parlant d'agréable, j'aime bien ce que tu fais. »
Hoseok pouffa avant de se relever un peu et de déposer un nouveau baiser sur l'épaule du plus jeune.
« Tu aimes bien ?
– Mmh, grogna Namjoon.
– Tu trouves ça agréable ? susurra-t-il contre sa peau.
– J't'ai dit que oui. »
Hoseok embrassa une fois de plus son épiderme avant de se redresser plus franchement et de longer son omoplate de ses lèvres jusqu'à sa nuque, puis de carrément enjamber son corps pour se coucher dessus.
« Je vais te faire une autre chose agréable que tu aimes bien », chuchota-t-il contre son oreille.
Namjoon pouffa à son tour, un large sourire étirant ses lèvres, et il lâcha un doux soupir de satisfaction quand la bouche de son compagnon se retrouva dans le creux de son cou et qu'il pressa davantage son corps contre le sien. Après tout, le taxi pourrait bien les attendre quelques minutes de plus si besoin.
[...]
Allumant l'écran de son téléphone pour regarder l'heure, Hoseok soupira en voyant qu'il était déjà neuf heures. Il espérait qu'ils n'aient rien raté d'important. Le véhicule arriva aux abords de la vallée des Rois et il s'arrêta pour laisser descendre les deux hommes. Leurs mains posées l'une sur l'autre, ils serrèrent doucement leurs paumes ensemble avant de chacun sortir d'un côté du taxi. Il fallait refaire comme si de rien n'était désormais.
Ils pressèrent le pas, passèrent l'entrée puis la sécurité en se faufilant dans la foule de curieux ou de journalistes assoiffés de scoops. Enfin au cœur de la vallée, ils retrouvèrent le fourmillement des ouvriers et des archéologues qui allaient et venaient entre le tombeau et les petits bureaux de toile.
« Je descends, Menes doit être en bas, dit alors Namjoon.
– Ok. Donne-moi ton sac, je vais le poser dans ta tente.
– Ah, oui, merci. »
Ils échangèrent un regard et un sourire complice, et Hoseok récupéra l'objet avant de s'enfoncer dans le campement. Il déposa leurs affaires dans leurs petits quartiers avant de partir à la recherche de Rise. Il la retrouva rapidement, attablée sur le bureau qui était à l'origine le sien, ses cheveux bruns remontés en un chignon désordonné dont s'échappaient de longues mèches, les sourcils froncés et son index et majeur gauche frottant son front nerveusement.
« Bonjour, Rise.
– Oh, bonjour ! Bien dormi ?
– Oui, un bon lit et une bonne douche font horriblement de bien, rigola-t-il. Et toi ? Tu as l'air fatiguée.
– Je le suis, j'ai passé une bonne partie de la nuit sur ça.
– Tu n'aurais pas dû, dit-il en s'approchant d'elle, on a le temps.
– Je voulais quand même avancer au maximum, parce que je suis curieuse, sourit-elle. J'ai trouvé d'autres extraits du Livre des morts, ici par exemple, et ici, dit-elle en poussant des photos vers lui en lui montrant les passages. C'est ceux-là. »
Elle prit ensuite un livre aux pages cornées et à l'aide de plusieurs post-il de couleur, elle put trouver en un clignement d'œil le passage qu'elle recherchait.
« Chapitre LXIV, "La Sortie de l'Âme vers la Lumière du Jour".
– C'est... wow, mais c'est super long, s'étonna Hoseok en tournant les pages.
– Oui. C'est tout ce morceau-là sur le mur. Cette prière-là. En fait, si le défunt la connaissait, alors il était assuré d'être victorieux, quoi qu'il se passe, sur Terre comme dans l'Au-delà.
– Je vois...
– Et ici c'est le chapitre III, "Pour sortir vers la Lumière du Jour et pour vivre après la Mort". »
Elle tourna encore les pages pour lui montrer l'extrait, bien plus court. Il le lut en quelques secondes, hochant la tête avec approbation.
« C'est du super boulot, bravo.
– Ce n'est rien, lui sourit-elle. Je suis contente aussi d'avoir trouvé ça, mais je suis également frustrée de ne pas en avoir fait plus. J'aimerais traduire le reste mais je préfère me focaliser sur ce qu'on peut déjà éliminer...
– Je comprends parfaitement, mais ne t'en fais pas, avance à ton rythme, ne te rends pas malade. Si tu veux souffler, va prendre une pause, tu le mérites bien. Et si tu as besoin d'aide, n'hésite pas à demander, que ça soit à moi ou à quelqu'un d'autre, même si, malheureusement, tu as l'air d'être la plus calée sur le sujet. »
Elle lui fit un sourire timide, gênée par le compliment, et il plissa ses yeux sous l'amusement.
« Je vais essayer de retrouver le reste de l'équipe. Bon courage !
– À toi aussi ! »
Après un dernier sourire, Hoseok s'éloigna. Il n'avait pas envie de tourner en rond, et surtout, par-dessus tout, il voulait découvrir les secrets de ce tombeau. Par conséquent, vider la dernière pièce entièrement afin d'avoir accès au sarcophage était primordial. Il prit donc le chemin de l'entrée de la tombe et descendit doucement, faisant attention à ne gêner personne. Il finit par retrouver Namjoon, Asar et Menes qui fixaient le morceau de pierre en discutant, l'air contrariés.
« Il y a un problème ? demanda alors Hoseok.
– Non, pas vraiment, grogna Menes. Disons que ça m'a l'air plus compliqué que prévu, j'ai étudié tous les outils en notre possession et aucun ne va réussir à soulever le couvercle, c'est du grand art, on n'a rien d'assez fin. Je n'ai pas envie qu'on abime quoi que ce soit.
– Et si on essayait de faire levier avec quelque chose, même sur quelques millimètres, pour ensuite insérer... je sais pas, à défaut de branches ou de rondins de bois, des crayons ?
– Comment ça ? demanda Namjoon en fronçant les sourcils.
– On pourrait pousser la pierre en la faisant rouler ? Comme les égyptiens faisaient à l'époque pour transporter les pierres, vous voyez ?
– Ce n'est pas idiot, dit Menes. Mais le problème reste le même, je ne vois pas avec quoi on pourrait soulever le couvercle ne serait-ce que de quelques millimètres. »
Les quatre hommes restèrent immobiles à continuer de réfléchir en silence à la question tandis que les ouvriers allaient et venaient, emportant les pièces précédemment photographiées et numérotées afin de les porter à la surface pour qu'elles y soient étudiées. Soudain, Hoseok fronça les sourcils en découvrant une tache sur le sol. Il s'en approcha, s'accroupit et laissa ses doigts glisser sur la pierre teintée.
« À votre avis, c'est quoi ? demanda-t-il alors.
– Mmh ? fit Asar en se tournant vers lui.
– Cette tache. De la peinture ? Du sang ?
– Probablement de la peinture. Une tache de sang aussi grosse ça serait étrange. Et je ne pense pas que ça aurait traversé les siècles.
– Ce n'est pas faux. »
Hoseok continua de l'observer avant de se redresser.
« Je vais chercher la scientifique ou au moins un truc afin de prélever un échantillon. On ne sait jamais.
– Mmh, fais-donc, dit Namjoon, les yeux toujours perdus sur le cercueil de pierre. On continue d'essayer de trouver une solution. »
Hoseok repartit donc à la surface et chercha Mariam à travers le campement, en vain. Lorsqu'il aperçut alors Noor, il l'interpella et se dirigea vers elle rapidement.
« Excuse-moi, tu sais où est Mariam ?
– Elle est retournée au Caire avec son équipe. Pourquoi ?
– Merde...
– Tu as besoin d'elle ?
– Oui et non... Je voulais faire un prélèvement : il y a une tache au sol et je voulais savoir ce que c'était.
– Oh, si ce n'est que ça, il doit y avoir du matériel dans sa tente.
– C'est vrai ? Je vais aller voir alors.
– D'accord. Mais si tu ne trouves pas, dans le fond, un simple coton-tige ou un couteau avec une pochette hermétique devrait faire l'affaire.
– Tu as raison. Merci !
– Je t'en prie ! »
Elle rigola tandis qu'Hoseok partit d'un pas rapide vers l'ancien QG de l'anthropologue. Il poussa la porte de tissu et se tendit en apercevant Erwan qui tapotait sur l'écran de son téléphone, son bloc-notes coincé sous le bras et son crayon dans la bouche, assis sur l'ancienne table d'autopsie, les jambes croisées.
« Qu'est-ce que tu fais là ? demanda alors Hoseok.
– Je t'attendais, mon ami, dit-il en retirant son crayon de sa bouche.
– Comment ça ?
– J'attendais que tu viennes me donner des informations croustillantes.
– Je n'ai rien pour toi pour l'instant malheureusement, je viens d'arriver, sourit Hoseok en s'approchant de lui à la recherche d'une sacoche pouvant contenir du matériel.
– Ah oui ? Alors que fais-tu dans cette tente désormais ? » demanda-t-il en posant son téléphone.
Hoseok se figea puis pinça ses lèvres. Touché.
« Mariam m'a appelé, elle pense avoir oublié quelque chose d'important, je viens vérifier si c'est ici.
– Menteur. Tu n'as jamais ton téléphone sur toi », dit le journaliste en observant la pointe de son crayon.
Touché.
« C'était sur le retour de l'hôtel.
– Si c'est important alors pourquoi venir le chercher seulement maintenant ?
– Je suis venu directement.
– Menteur. Je sais que tu as discuté avec Rise en arrivant, et qu'ensuite tu es descendu dans le tombeau. »
Coulé.
« Alors, sourit Erwan en rouvrant son carnet d'un geste du poignet. Je t'écoute.
– Je t'assure que je n'ai rien à te dire pour le moment.
– Ah oui ? Pour quelle raison viens-tu farfouiller dans une tente désormais abandonnée afin de te servir dans le matériel restant ? »
Hoseok se figea et fronça les sourcils.
« Comment tu sais ça ?
– Je ne le savais pas, mais merci de me le confirmer, dit-il en écrivant. Quelle matière organique as-tu trouvée ? »
Hoseok s'était fait avoir comme un débutant. Décidément, le français était très doué pour la manipulation, il fallait qu'il l'évite au maximum désormais.
« Je ne sais justement pas ce que c'est, c'est bien pour ça que je viens chercher du matériel, finit-il par avouer. Il y a une tache au sol dans la chambre funéraire et je veux savoir ce que c'est. C'est peut-être juste de la peinture, je n'en sais rien, mais je veux avoir la réponse.
– Je vois, dit le journaliste en écrivant toujours. Donc tu vas faire un prélèvement ?
– Oui. Et je me débrouillerai pour faire partir ça au Caire rapidement afin que Mariam me l'analyse.
– Bien, bien. Je te remercie.
– De rien, dit Hoseok entre ses dents. Mais ne publie pas tout de suite, ce n'est pas une info.
– Je verrai ce que j'en ferai. Si j'ai envie d'en faire une info digne d'intérêt, elle le sera, ne t'en fais pas.
– Mmh. »
Hoseok continua alors de chercher le matériel de prélèvement en silence, se demandant où est-ce que ça aurait bien pu être rangé.
« Tu m'as menti ! »
Il fit alors un bond en arrière et se retourna d'un coup. Min Yoongi venait de faire irruption dans la tente, la mâchoire et les poings serrés.
« De quoi tu parles ? demanda le journaliste français en continuant de taper sur son téléphone d'un air désintéressé.
– La broche !
– Ah, ça... On ne t'a jamais appris à vérifier tes informations ? Tu es un vrai débutant... »
Yoongi fulmina, hésita à lui en coller une, puis il tourna finalement les talons et disparut aussi vite qu'il était apparu. Hoseok entendit alors l'autre pouffer. Il fronça donc les sourcils et mit en pause sa recherche de matériel.
« C'est quoi cette histoire de broche ? demanda-t-il.
– Mmh ? Oh, rien de bien important.
– Vu la scène qu'il vient de faire...
– J'ai fait semblant de téléphoner à quelqu'un en disant qu'on avait trouvé une sorte de broche très ancienne sertie de pierres dans un petit coffret. Il a voulu me devancer et a balancé ça sur Twitter. Sauf que c'est une intox et il vient de le découvrir, mais un peu tard.
– Vous êtes de vrais gamins...
– Écoute chéri, dans notre boulot comme partout, c'est la concurrence. On est peu à pouvoir suivre les fouilles, mais chacun veut tout de même être le premier à sortir l'info. Parce qu'info inédite dit plus de lecteurs et potentiellement d'acheteurs.
– Ça pourrait avoir de graves conséquences.
– Non, il n'y a pas mort d'homme. Et puis il a eu l'intelligence de donner l'info au conditionnel. Tout va bien. »
Hoseok avait du mal à comprendre sa logique, mais peu importe. Il reprit ses recherches quand le journaliste soupira fortement.
« Le matériel qui est resté ici se trouve dans la malle à l'entrée. »
Hoseok tourna la tête vers lui, qui était toujours sur son téléphone, puis il avança jusqu'à l'entrée de la tente. Il souleva le couvercle de la grosse malle et il y trouva effectivement beaucoup de choses, des gants, des pinces, des pipettes... et des cotons-tiges stériles. Parfait. Il en prit donc un et referma la boîte.
« Merci.
– Pas de quoi. »
Hoseok quitta donc la tente et reprit la direction du tombeau.
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Note : Les extraits utilisés, comme cité dans ma bibliographie, viennent tous de l'ouvrage Livre des morts des anciens égyptiens de Grégoire Kolpaktchy (2009).
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