[15/11/2020]

Bonsoir bonsoir !

J'ai eu du mal, mais j'ai réussi à finir cette correction XD

Rien de bien intéressant à dire en dehors de la note ci-dessous alors je ne vais pas parler plus longtemps.

Je viens de me rappeler qu'un Léocteur m'a fait un super fanart d'Aapep et Hotepaton il y a quelques mois. Ça fait genre 20 updates que je veux en parler mais que j'oublie et que je ne m'en rappelle qu'une fois le chapitre posté, alors voilà XD

Si vous voulez y jeter un coup d'œil, il a été fait par __Eido__ et il se trouve dans son livre nommé ArtBook³. Je pourrais chipoter sur de nombreux détails (#chieuse) parce que je connais l'apparence de mes personnages contrairement à vous qui restez un peu dans le flou, mais j'aime beaucoup l'atmosphère ^^

Sur ce, je vous laisse découvrir ce nouveau chapitre.

Bonne Léocture ! ♥

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Note : lors du décès, le corps était emporté le jour même pour ne pas dire immédiatement, car il fallait à tout prix le conserver afin que le défunt puisse renaître dans le monde des morts.

Au départ, Aapep ne devait donc pas pouvoir se retrouver seul avec la dépouille d'Hotepaton parce qu'elle devait déjà avoir été emportée par les prêtres après qu'il ait été "chassé" par Pharaon, mais je tenais à ce qu'il puisse tout de même lui parler et lui dire qu'il l'aimait en "face-à-face".

J'espère que vous me pardonnerez cette incohérence x')

~~+~~

Jimin pinça fortement ses lèvres et releva le visage sur ses voisins de table. Tout le monde resta silencieux et finit par détourner le regard ou se racler la gorge par gêne. Il avait vraiment plombé l'ambiance. Yoongi et Rise resserrèrent leurs mains sur celles de l'historien qui tremblait de tout son corps.

« Eh bien... Tu ne rigolais pas... souffla Menes.

– On n'était pas prêts pour quelque chose comme ça, dit une femme.

– Tu aurais dû mettre des warnings pour prévenir les âmes sensibles, sourit Noor.

– J'aurais dû, tenta de sourire Jimin.

– Ça m'a brisé le cœur, reprit la céramologue. Et tu as l'air totalement affecté, je comprends pourquoi.

– Oui, je me suis un peu trop attaché à eux, comme si c'étaient les personnages de mon propre livre ou des gens que j'avais vraiment connus.

– Je comprends.

– Mais du coup, il n'a pas découvert de quelle façon il était... décédé ?

– Non, répondit Jimin en serrant davantage les mains de ses deux amis. Je ne pense pas qu'il avait le cœur à le découvrir, même s'il aurait probablement voulu le venger... Il n'était pas en position de pouvoir le faire. Alors peut-être que le prince a vraiment tenté de renverser son père et qu'il a été éliminé par les fidèles à Pharaon avant d'y arriver, mais je ne sais pas s'il aurait eu le cran de faire ça.

– Par amour, on peut faire n'importe quoi, intervint alors Mariam.

– Oui... »

Les pupilles de Jimin partirent inconsciemment sur la gauche de la large table et il se reprit rapidement.

« Je me dis également qu'il aurait pu être éliminé parce qu'il n'avait aucune intention de perpétuer la dynastie, et qu'en plus il voulait détruire tout ce que son père avait construit depuis toutes ces années. Ça a pu être une énorme déception. Ils n'avaient pas l'air de très bien s'entendre d'ailleurs, alors apprendre qu'il ne voulait pas faire ce qu'il était censé faire... ça a peut-être été la goutte qui a fait déborder le vase.

– Ce qui pourrait expliquer pourquoi nous n'avons trouvé aucun document, aucun portrait de ce prince. À Amarna, nous avons retrouvé les noms et les portraits de certaines de ses filles, de ses épouses, mais rien sur... Quel est son nom déjà ? Hotepaton ?

– Oui... souffla Jimin. Hotepaton. Et il voulait devenir Hotepamon.

– Nous n'avons absolument rien sur lui, continua l'anthropologue. Ça pourrait aussi expliquer qu'il ait été inhumé dans la vallée des Rois et non à Amarna. Akhenaton reposait là avant d'être déplacé dans la vallée.

– D'ailleurs, tu n'as rien pu trouver dans tes analyses, Mariam ?

– Non, malheureusement. Je ne peux pas dire si c'est un empoisonnement, volontaire ou non, ou une maladie. Aucune fracture ne peut indiquer un accident, et les tissus n'ont pas l'air d'avoir été transpercés donc je ne pense pas qu'il ait été tué par arme blanche par exemple.

– Je vois...

– Après, il aurait pu être poignardé dans le torse à l'endroit où il a été ouvert pour l'éviscération. Dans ce cas, il faudrait que j'étudie davantage le corps.

– Il y a aussi une autre possibilité à laquelle j'ai pensé, dit Jimin. À plusieurs moments, le narrateur fait mention d'un ami du prince. Au début ils sont proches, puis ils se sont éloignés de plus en plus jusqu'à ce que le prince l'évite parce qu'il se méfiait de lui. À un moment, il le retrouve devant son lit en pleine nuit avant de le renvoyer. Je me dis que l'hypothèse d'un crime passionnel pourrait aussi être plausible. »

Namjoon eut un rictus tandis que tout le reste de la table continua d'observer Jimin.

« Étant donné qu'il a avoué ses sentiments à son père... Enfin, ça reste une hypothèse.

– Ça pourrait être possible. Mais s'il était seulement militaire, aurait-il eu les moyens de se procurer du poison ? À moins qu'il l'ait étouffé par exemple ?

– Si ça se trouve, c'était une mort naturelle et nous nous prenons la tête pour rien.

– C'est certain. Mais imaginons... »

La discussion s'anima de nouveau autour de la table et Jimin se recroquevilla. Il relâcha les mains de ses amis et prit son verre d'eau pour le descendre d'un coup. Il avait le cœur lourd et le sentiment d'étouffer un peu. Il passa ses doigts tremblants dans ses cheveux et inspira profondément. Il baissa ensuite les yeux sur son assiette. Il avait presque terminé de manger, mais il avait l'appétit complètement coupé désormais. Il détestait faire du gâchis, mais il savait qu'il ne devait pas se forcer.

Le débat s'intensifia et Jimin commença à se sentir de plus en plus mal. Plus les hypothèses étaient lancées, plus il s'imaginait les différents scénarios. Malheureusement, il n'y en avait aucun où la fin était heureuse. S'imaginer le corps du prince inerte et celui du prêtre à ses côtés qui pleurait car il venait de tout perdre le tuait. Il fallait qu'il arrête de penser à ça, ça le rendait malade.

« Je... faut que je sorte, murmura-t-il alors en se penchant à l'oreille de Yoongi.

– Quoi ? Ça ne va pas ?

– Non. J'ai besoin d'air.

– Tu veux que je vienne avec toi ?

– Non, c'est bon. Si je ne reviens pas, ramène mes affaires s'il te plait.

– Jimin... »

L'historien quitta alors sa chaise et passa derrière les journalistes. Gardant les yeux rivés sur le sol, il ne vit pas tous les regards se lever sur lui. Hoseok se retourna sur son passage, surpris, puis tourna la tête vers Rise et Yoongi. Son regard croisa les leurs et il fronça les sourcils. La jeune femme haussa les épaules, ne comprenant pas ce qu'il se passait, et Yoongi leva les yeux au ciel avant de reprendre sa conversation avec ses collègues. Tant pis, ça ne le regardait pas après tout.

[...]

Un bon quart d'heure s'écoula. Le sujet de discussion principal avait changé, mais Jimin n'était toujours pas revenu. Plusieurs personnes commencèrent à s'inquiéter de son absence ; il n'était pas parti aux toilettes mais avait quitté le restaurant ? Aurait-il appris une mauvaise nouvelle ? Personne n'en savait rien, mais ce n'était pas leurs affaires.

Jimin avait marché pendant de longues minutes, longeant la route du restaurant jusqu'à arriver au bord du Nil. Il s'était accoudé au rebord de pierre et s'était penché en avant, posant sa tête sur ses poings serrés. Pourquoi est-ce que ça l'atteignait autant ? C'était une histoire qui s'était passée il y a quatre millénaires de cela, pourquoi est-ce que ça le touchait à ce point ? Pourquoi est-ce qu'il souffrait comme si ces deux hommes avaient été ses amis ?

Il inspira fortement. Il avait envie de pleurer, mais pourquoi ? Devait-il se laisser aller ? Ça lui ferait du bien. Il se redressa un peu et fit glisser ses doigts dans ses cheveux. Plus il y réfléchissait, plus il finissait par regretter d'être venu ici. Il comptait bien plus de points négatifs que positifs à cette expérience. Les larmes montèrent au bord de ses yeux et il ferma fortement les paupières pour qu'elles ne coulent pas. Il ne voulait pas pleurer, il ne voulait plus pleurer. Que ça soit pour le pauvre prince Hotepaton, pour le pauvre prêtre Aapep, ou pour le pauvre con Hoseok.

Il en était désormais bien conscient. Il y avait réfléchi pendant un moment la veille, et il s'était rendu à l'évidence. Il n'était plus en train de retomber amoureux d'Hoseok, il était retombé amoureux de lui. Il se l'était juste caché pendant tout ce temps. Namjoon avait eu raison depuis le début en fait, et c'était rageant à reconnaître. Son cœur avait loupé un battement et il s'était senti tellement bien contre Hoseok lors de son arrivée sur le site... Ce n'était pas que la surprise et l'émotion. Qui de parfaitement droit dans ses bottes aurait été si peu de marbre devant les sourires d'un ami, devant ses rires et ses regards affectueux ? Chacun d'eux avait fait du bien à Jimin, lui avait réchauffé la poitrine. La flamme de leur amitié s'était aussitôt rallumée, mais leur amour, ou en tout cas le sien, avait voulu renaître également. Il n'avait pas voulu le voir et peut-être aurait-il préféré continuer de l'ignorer.

Pourquoi y avait-il eu cette maudite nuit, cinq ans plus tôt ? Pourquoi avait-il eu la mauvaise idée de les suivre pour entendre de quelle façon est-ce que Namjoon allait encore pourrir Hoseok quelques jours plus tôt ?

Leur relation avait été un échec très rapidement. Après leur première nuit ensemble, Jimin et Hoseok avaient décidé d'oublier cette affreuse erreur et de faire comme si de rien n'était, ne pouvant pas assumer. Ça avait fini par les peser et ils en avaient discuté. Ce n'était rien du tout et ça ne devait pas se mettre entre eux. Leur amitié avait continué comme auparavant, cette nuit ancrée bien profondément en eux, mais sans trop savoir pourquoi, ils avaient fini par recommencer.

Ils étaient obligés de rester ensemble. Depuis qu'ils étaient gamins, ils étaient toujours fourrés chez l'un ou chez l'autre, alors comment pourraient-ils désormais s'éviter ? C'était impossible. Mais l'attraction entre eux était encore plus puissante qu'auparavant désormais, et chaque nuit passée ensemble, les choses augmentaient d'un cran. Au bout d'un moment, las de cette situation, et sans vraiment y croire, ils avaient tenté de se considérer comme « en couple ». Tout avait été beau, les sept premiers jours. Tout se passait comme habituellement, sauf qu'ils s'embrassaient tendrement dès qu'ils étaient à l'abri des regards.

Mais sept jours plus tard, Hoseok commençait déjà à lui faire voir sa vision du monde et à vouloir lui imposer. Jimin avait essayé de faire avec parce que, le temps passant, ses sentiments envers Hoseok s'étaient plus que développés amoureusement parlant. Mais après une semaine de plus, Jimin s'était énervé. En plus de l'espèce de contrôle qu'il voulait avoir sur leur relation, l'étudiant en archéologie prenait des décisions sur des coups de tête, sans se demander si ça pourrait aller à son cadet. Jimin n'était pas d'accord avec ça non plus, alors il lui avait fait comprendre. Ils s'étaient disputés et s'étaient séparés. Mais comme deux aimants, ils s'étaient retrouvés rapidement, avant que la même boucle sans fin ne se reproduise à chaque fois : chacun reprochant à l'autre les mêmes choses, et l'autre hurlant qu'il était comme ça, que ça ne l'avait jamais dérangé lorsqu'ils n'étaient qu'amis, et qu'il était trop tard pour qu'ils puissent changer.

Et puis il y avait eu ce jour où Jimin avait quitté Hoseok en lui disant que cette fois, c'était terminé pour de bon. Il s'était réfugié chez Taehyung et ne l'avait plus quitté d'une semelle pour ne pas retourner vers Hoseok. Il ne l'avait pas revu pendant quelques jours, une semaine, deux semaines... Il avait horriblement souffert, et ça avait été réciproque. La fin de l'année était arrivée, les sessions d'examens aussi, et lorsque Jimin avait de nouveau aperçu Hoseok après presque deux mois sans se voir, sans s'envoyer un seul message, son cœur avait de nouveau accéléré. Il avait besoin de lui, c'était vital. Mais Namjoon était soudain apparu et avait emporté son meilleur ami loin de lui. Hoseok était passé à autre chose. Il l'avait oublié. Il l'avait remplacé. C'était de sa faute, il le savait, et il devait maintenant en payer le prix. Quoi que, peut-être qu'Hoseok reviendrait vers lui, comme toujours ? Il l'avait espéré pendant de longues semaines avant de se faire à l'idée.

« Jimin ? »

Le jeune homme sursauta, l'esprit encore un peu embrumé, et quand il réalisa à qui était cette voix, il se figea. Que faisait-il là ?

« Je te cherche... depuis... tout à l'heure...

– Et pourquoi ? souffla Jimin.

– Tu... tu as disparu d'un coup... Tout le monde s'inquiète...

– Va leur dire que je vais bien alors. »

Jimin essuya rapidement ses yeux pour retirer les quelques larmes ayant pu sortir et se coincer dans ses cils, puis il se décolla du mur et partit sur sa gauche.

« Tu vas où ? lui demanda Hoseok.

– Je rentre.

– Attends !

– Attendre ? Quoi donc ? Je n'ai aucune envie de te voir alors fous-moi la paix.

– Écoute Jimin, je-

– Non ! le coupa-t-il en se retournant. Je ne veux... plus te voir. C'est clair ? »

Hoseok pinça ses lèvres et observa Jimin en silence, qui tremblait de tout son corps.

« Tu te souviens de ce que tu m'as dit hier ? Non, tu as peut-être oublié ça aussi, remarque. Oh, à moins que j'aie tout inventé ? Il paraît que c'est assez récurrent comme problème en ce moment ! »

Jimin se retourna pour reprendre sa route et Hoseok serra les poings.

« Je suis désolé, mes mots ont dépassé ma pensée !

– Bah voyons.

– Jimin !

– Fous-moi la paix. »

Hoseok partit à sa suite et attrapa son poignet pour qu'il se retourne vers lui.

« Je suis vraiment désolé, ok ? Je... je ne dis pas que tu as menti, juste que...

– Que comme tu ne t'en souviens pas, c'est que je débloque, oui.

– Non !

– Alors si ça s'est vraiment passé, comment est-ce que tu expliques ça ?

– Je... je n'ai pas d'explication justement, c'est pour ça que...

– Que tu ne me crois pas et que tu penses que j'invente ça.

– Arrête, je te dis que je ne pensais pas ce que je disais !

– Oh si, tu le pensais très bien. Je t'ai entendu parler avec Namjoon quelques jours avant. Tu veux me faire disparaître de ta vie, et il est évident qu'en me pourrissant ça sera plus simple de me faire partir. Je t'annonce que tu as gagné, bravo ! »

Jimin secoua son poignet et tourna de nouveau les talons, seulement son aîné n'avait pas terminé. Il se jeta sur lui, ses mains sur ses épaules, et l'obligea à lui faire face une fois de plus.

« Arrête de sauter aux conclusions !

– Pardon ? Alors si tu ne me pourris pas pour me faire partir, c'est pour quoi ? Par pur plaisir ? »

Les larmes durement retenues commencèrent à couler sur les joues de l'historien. Il en avait marre d'avoir le sentiment d'être un punchingball dans toute cette histoire.

« Je ne veux pas de tes fausses excuses, Jung Hoseok. Je ne veux pas de ta pitié non plus.

– Alors qu'est-ce que tu veux ? Qu'est-ce que je peux faire ? »

Jimin le regarda longuement, puis pouffa avant de baisser la tête. Est-ce qu'il le ferait vraiment s'il lui demandait ?

« Tu sais ce que je veux, hyung. Tu me l'as magnifiquement envoyé dans la gueule, hier, sans prendre aucun gant. Ça a fait très mal. »

Hoseok ne répondit pas et laissa ses mains glisser doucement le long des bras de Jimin. Il avait peur de comprendre.

« Je ne veux pas de tes excuses, souffla Jimin. Je devrais aussi m'excuser mais je ne vais pas le faire parce que tu ne le mérites pas non plus. Alors laisse-moi, j'ai besoin d'être au calme.

– Non.

– Je te demande pardon !?

– Je veux que tu me répondes. Je veux savoir ce qu'il se passe.

– Mais ça ne te regarde plus, tu sais, sourit Jimin.

– Comment ça ?

– Ce qui ne tourne pas rond provient de ma tête d'après ce que tu m'as dit. Si c'est moi qui suis concerné, alors ça ne te regarde en rien. On est quoi, tous les deux ? On n'est plus rien. Des collègues à la rigueur, mais c'est tout. Tu ne veux pas me garder près de toi alors je ne vois pas en quoi mes problèmes personnels te concernent.

– Écoute Jimin, tu-

– Non, je t'ai assez écouté. Tu as été assez clair avec ton prince charmant l'autre jour, et avec moi hier. Je n'ai rien demandé de tout ça, tu sais. J'étais bien à Séoul, avec mon petit boulot minable qui ne me permettait même pas de payer la moitié de la nourriture étant donné que tout quasiment partait dans le loyer. J'étais bien avec Seokjin hyung, avec Aejin, avec Taehyung, je-

– À ce propos, il paraît que tu m'as menti. »

Jimin ne termina pas ce qu'il disait, surpris. Il fronça simplement les sourcils en reculant d'un pas.

« Comment ça ?

– Il paraît que tu ne sors pas du tout avec ce fameux Seokjin.

– Qu'est-ce que ça peut te faire ?

– Tu m'as menti ! On a trinqué à ta fille, tu te souviens ?

– C'est toi qui as dit que cette colocation faisait de cette fillette ma fille en quelque sorte, je n'ai jamais dit que c'était le cas. Je t'ai dit que j'avais rencontré Seokjin et que je vivais avec lui, mais je ne t'ai jamais dit clairement que nous avions été en couple ou que nous l'étions ; c'est toi qui es arrivé à ces conclusions tout seul, je ne t'ai pas menti, et même si ça avait été le cas, quel aurait été le problème ? En quoi ma vie sentimentale te concerne ? »

Hoseok resta silencieux et ils se jaugèrent du regard pendant de longues secondes. Aspect sentimental ou non, la vie de Jimin ne concernait plus son aîné depuis de nombreuses années.

« Ma vie ne te concerne plus, hyung. Alors... je ne sais pas ce que tu veux prouver, ce que tu cherches, mais n'essaie pas de faire l'homme blessé, à qui j'aurais menti horriblement, n'essaie pas de me faire des scènes que toi-même tu détestes. J'en ai assez de me disputer avec toi, j'en ai assez souffert par le passé, et c'était la dernière chose que je voulais revivre en venant ici. Enfin... non, là je mens... »

Jimin baissa la tête en souriant, puis il renifla en contractant les coins de sa bouche.

« Jimin...

– Je t'aime. »

Le cœur d'Hoseok loupa un battement, et ses doigts qui s'étaient refermés sur le poignet droit de Jimin se mirent à trembler.

« Quoi ?

– Tu ne l'avais toujours pas compris ? Tu m'as dit ça sans vraiment le penser hier ? Ça m'a fait affreusement mal, tu sais.

– Mais... pourquoi ?

– Je n'en sais rien. Je suis retombé amoureux de toi alors que c'était la dernière chose à faire. Même sans prendre ton mec en compte et en imaginant que tu éprouves de nouveau la même chose pour moi, ce n'était pas une chose souhaitable. On n'est pas compatibles...

– Jimin...

– Je... je t'ai vraiment aimé, tu sais, il y a cinq ans. Je ne te l'ai jamais vraiment dit, je crois. Cette relation m'a fait beaucoup de mal, autant qu'elle m'a fait du bien. On n'était pas faits pour être ensemble, pour être en couple. Si seulement il n'y avait pas eu ce soir étrange... rien de tout ça ne serait arrivé... »

Hoseok continuait de regarder Jimin avec les yeux écarquillés et les lèvres entrouvertes, complètement sous le choc.

« Je ne t'ai pas embrassé pour ça hier, tu sais. Quand je te dis que je n'ai aucun souvenir de l'avoir fait, je suis sincère. Quand je dis que tu étais contre moi l'autre soir et que tu m'embrassais dans le cou, je ne disais pas ça pour que tu te sentes mal et me pardonnes cet acte... illogique ? Déraisonné ? Je ne sais même pas comment le qualifier. Mais tu l'as fait, et pendant quelques secondes... »

Jimin releva la tête et plongea ses yeux brillants dans ceux de son ancien compagnon, ses lèvres tremblant sous ses sanglots qui menaçaient de le submerger.

« Tu as raison en disant que je deviens fou. Retomber dans tes bras était la chose la plus irraisonnable que j'aurais pu faire, mais ce n'est malheureusement pas quelque chose qui se contrôle. Quant au reste, je n'ai aucune explication. Il y a trop de choses étranges que je n'arrive pas à comprendre et à gérer. Et cette histoire, elle me tient tellement à cœur qu'elle me détruit également. Heureusement, je suis bientôt arrivé à la fin. Si j'y passe la nuit, j'arriverai peut-être à la terminer avant le lever du soleil.

– Jimin...

– Il y a trop de choses étranges ici... ce n'est pas pour moi. Et comme tu me l'as bien fait comprendre hier... Je ne dois rien attendre de toi. Alors... je préfère m'en aller. Tant qu'il est encore temps.

– T'en aller ? Comment ça ?

– Je vais terminer ce que j'ai à faire, et je vais partir. Je vais m'en aller et disparaître. Tu ne me verras plus, je ne te gênerai plus.

– Mais qu'est-ce que tu racontes ?

– J'en ai marre de souffrir, tu sais. Il est temps que je refasse ma vie, hyung. Comme toi. Tu aurais pu trouver réellement mieux, mais si tu es heureux avec lui alors... alors c'est le principal. Il faut que je fasse de même.

– Je... attends...

– Attendre ? Attendre quoi ? sourit tristement l'historien. Toi ? Tu veux que je t'attende ? »

Hoseok était perdu. Non, bien sûr que non, il ne voulait rien de Jimin... Mais alors pourquoi est-ce que son cœur lui faisait aussi mal ?

« Non, je...

– Alors je ne t'attendrai pas.

– J'ai... j'ai besoin d'un peu de temps pour avaler ça, je ne vais pas te mentir... Mais ne pars pas à cause de moi...

– Ce n'est pas à cause de toi mais à cause de moi-même que je préfère partir. Quelle que soit la raison, si tu as besoin de temps, je n'en ai pas à te donner. »

Un désagréable frisson remonta la colonne d'Hoseok tandis qu'il plongea de nouveau ses yeux dans ceux de son cadet.

« Comment ça ?

– Comme lui, sourit-il tristement. Il pensait en avoir et il n'en a pas eu. Je suis désolé que les choses aient tourné ainsi. Je suis sincèrement désolé.

– Jimin...

– Je continuerai mon travail jusqu'au bout même si ça finit par me tuer. Je t'enverrai mes traductions jusqu'à ce que je termine, et je laisserai tout à Yoongi avant de partir. Tu ne l'aimes pas mais on peut lui faire confiance. Mais je ne peux plus... c'est trop dur pour moi, désormais. Pardonne-moi. »

Jimin retira son poignet de la prise d'Hoseok et leva sa main à son visage. Il frôla ce dernier du bout des doigts, un sourire triste aux lèvres, et les yeux brillants et étonnamment vides.

« Au revoir, mon prince. »

Il sourit avant d'étouffer un sanglot de justesse, puis il tourna les talons. Hoseok resta figé, tétanisé par les derniers mots de son cadet et cette légère caresse glacée, semblable à un coup de vent dans la légèreté et l'immatérialité, et qui semblait presque être un adieu.