𝟎𝟔:𝟏𝟖𝟖 - Rammstein, 𝐼𝑐ℎ 𝑊𝑖𝑙𝑙
[03/05/2024]
Bonsoir bonsoir !
Demain, je vais voir Arté et Cha au festival de l'Ouest Hurlant à Rennes. J'ai hâte 🤭
J'ai réussi à tracer ce soir pour ma correction, j'ai dû mettre une heure. Mais le chapitre était plus court que les précédents (quand même pas loin de 4k mots donc pas minuscule non plus mdr)
Mais on m'attend donc je vous laisse, je file. J'avais probablement des trucs à dire sur le chapitre précédent dans cette intro, mais j'ai pas le temps de réfléchir alors tant pis x')
Plus que trois. Je pense qu'avec celui-là, vous comprendrez ce que je voulais dire par "compacter la fin" 😅
J'espère que cet avant-avant dernier chapitre vous plaira.
Bonne Léocture ! ♥
~~+~~
« Merci beaucoup ! »
Kate passa son bras autour de mes épaules, et nous nous inclinâmes. Les hurlements et les sifflements en face de nous étaient dingues. On était le 5 avril, et après trois mois à bosser nuit et jour sur nos chansons, nous avions enfin pu annoncer notre retour sur scène, et la sortie de notre premier EP. Dean avait créé une cagnotte afin de nous aider à le financer, et le nombre de participations avait dépassé tout ce que nous avions pu imaginer. Pour le moment, il n'était sorti qu'en version digitale, mais l'objectif était bien de le sortir au format physique. La chanson que j'avais écrite pour Jimin avait beaucoup fait parler, d'ailleurs, et le fait de l'avoir jouée sur scène ce soir, devant des dizaines de personnes, ça m'avait fait quelque chose.
Mon cœur était tellement gonflé dans ma poitrine que je sentais les larmes me monter aux yeux. C'était notre première scène, depuis notre pause ; la première fois qu'on jouait nos nouvelles chansons, et ça m'avait fait un bien fou. J'aurais tellement voulu que Jimin soit là pour voir ça...
Nous nous redressâmes et saluâmes encore les personnes étant venues nous voir avec de larges sourires et des signes de la main. Puis, nous quittâmes la scène et nous réfugiâmes dans la petite salle située derrière.
Elle n'avait pas changé. Rien n'avait changé, dans ce bar, sur cette scène, dans cette pièce. Rien, en neuf ans et demi. Bientôt dix ans. Fin novembre, ça fera dix ans. Notre chanson titre s'appelait « The Phoenix », comme la chanson de Fall Out Boy que j'adorais, et c'était pour cette raison que nous avions tenu à faire notre retour ici. Le renouveau du groupe ici, là où il était parti en fumée une décennie plus tôt.
Kate me sauta dessus et je la laissai faire avant de la serrer dans mes bras à mon tour. Je n'avais pas encore remis les pieds sur terre, mais j'avais l'impression que ça y est, je me rapprochais de Jimin. Et ça, ça n'avait pas de prix.
« Les mecs ! C'était génial ! »
Steven déboula dans la pièce et sauta sur Kate et moi pour nous serrer contre lui. Dylan suivit, Samia, tous nos amis, et il fut bientôt impossible de circuler dans la petite loge.
Après de nombreuses embrassades, nous les mîmes dehors pour remballer nos affaires. Ulrich alla aider Dean à démonter sa batterie pendant que je rangeais le reste de notre matériel dans nos voitures avec Kate. Nous eûmes du mal à nous frayer un chemin parmi le monde présent dans le bar, qui souhaitait nous arrêter et nous parler à chaque pas.
Lorsque tout fut rangé, nous retrouvâmes nos « fans » et passâmes deux bonnes heures à discuter avec eux, boire des coups et prendre des photos. Nous savions qu'il ne fallait pas abuser, parce que le lendemain, on fêtait l'anniversaire de Dylan, mais comment refuser à toutes ces personnes venues nous voir, qui nous avaient attendus pendant tous ces mois, de passer du temps avec elles ?
Je sentais l'alcool me monter à la tête, j'avais abusé, et je savais que je devais m'arrêter là. Je n'avais plus l'habitude d'autant boire, et j'avais peur de ce qu'il pourrait m'arriver.
On me sauta soudain dessus et je me figeai, mais je reconnus le parfum d'Ulrich et je posai mes mains sur sa taille pour le repousser.
« Mec, t'es éclaté ?
– Ouais, j'suis bourré, bro. Mais c'était trop bien. J'suis trop heureux. Merci. C'est grâce à toi, tout ça. Et grâce à Paris. Grâce à Green Day. Grâce à ton mec. Je vous adore, tous les deux. »
Je commençai à rire et il fit de même en s'accrochant à mon cou.
« J'suis trop heureux de t'avoir rencontré. »
Je continuai de rire, même si la gêne commençait à m'envahir.
« Oh, vous êtes trop mignons ! »
Je me pris un flash dans le visage et je fis aussitôt après la grimace en plissant les yeux. Je ne voyais plus rien.
« Je peux prendre une photo avec vous ?
– Euh, oui, bien sûr...
– Merci ! »
La fille vint se placer à ma droite alors qu'Ulrich dormait toujours sur mon épaule gauche. Je cherchai l'objectif des yeux, puis un nouveau flash m'aveugla.
« Est-ce que vous voulez bien me signer un autographe, aussi ?
– Oui, dès que je vois quelque chose... »
Elle rit et chercha quelque chose dans ses poches. Après avoir fermé les paupières plusieurs fois, et essayé de repousser mon bassiste qui allait vraiment finir par sombrer ici, sur moi, je vis la jeune femme me tendre un crayon. Je le saisis, confus, et cherchai sur quoi est-ce que j'allais bien pouvoir lui signer. Quand elle baissa son décolleté jusqu'à son nombril, mes yeux suivirent bien malgré moi le chemin qu'elle m'offrait, et je déglutis. Wow. Audacieuse.
« Tu veux que je signe où ?
– Où tu veux. »
J'avalai encore ma salive, puis je secouai la tête.
« La clavicule, ça te va ?
– Oui, bien sûr. »
J'étais bourré, mais je perçus quand même sa déception. Hors de question que je touche à sa poitrine. J'étais pas en état. Pas du tout.
« Tu veux un autographe d'Ulrich, aussi, si je le réveille ?
– Bien sûr ! »
Je tournai la tête vers lui et commençai à le repousser.
« Mec, on a besoin de ton autographe, réveille-toi ! »
Il grogna et commença à émerger. Je l'abandonnai avec la femme et ses amis et m'enfuis à la recherche de Dean ou Kate. Si on restait ici encore plusieurs heures, j'allais avoir besoin d'un chaperon.
[...]
Quand j'ouvris les yeux, une migraine abominable et la bouche sèche, je compris aussitôt que je n'étais pas seul, dans ce lit. L'angoisse monta en flèche alors que je tentai de me redresser. Qu'est-ce qu'il s'était passé ? Pourquoi je ne me souvenais de rien ?
J'entendis gémir. Une femme. J'étais dans le lit d'une femme. Puis un grognement. Putain, y avait un homme aussi. Qu'est-ce que j'avais foutu ?
Je m'élançai hors du lit en marchant sur des gens. J'entendis des couinements, des insultes, et une fois sur le sol, qui me sembla être du parquet, je tentai de voir où j'étais.
« Qu'est-ce que tu fous ?
– Dean !?
– Oui, c'est moi. »
Oh putain. Le soulagement.
« On est où ?
– Chez Kate.
– Quoi ? Tous les trois ?
– Quatre. Ulrich aussi.
– Quoi !?
– Tu ne t'en rappelles pas ?
– Non... »
Je l'entendis gémir, puis se lever. Sa silhouette se dessina dans le noir. Sa main se posa sur mon bras et il chercha mon poignet. Je me laissai entraîner à l'extérieur de la pièce, et après quelques mètres, la lumière s'alluma. Je plissai immédiatement les yeux en grognant.
« Black-out ?
– On dirait bien... »
Je l'entendis s'éloigner alors je rouvris les yeux. Il me prépara un verre d'eau qu'il me tendit. Je le remerciai et l'engloutis immédiatement.
« Tu te rappelles de quoi ? »
Je reposai le verre alors qu'il en avalait un à son tour.
« Je me rappelle qu'on a commencé à parler avec les gens après avoir fini de ranger le matériel dans les voitures... Je me rappelle que j'ai picolé et que je t'ai rejoint à un moment parce que j'avais trop bu. On a signé des autographes, fait des photos... Je me rappelle d'une nana qui a voulu qu'on signe sur ses seins, aussi. Et Kate l'a fait. Je crois que c'est tout.
– Tu ne te rappelles pas du gars qui t'a dragué ?
– Quoi !?
– Ouais. Tu t'es fait draguer.
– Et ?
– Et il vaut mieux que tu arrêtes de boire à partir de maintenant. Définitivement.
– Qu'est-ce que j'ai fait ? J'ai pas... Dis-moi que j'ai pas fait de connerie...
– Oublié que tu étais fiancé ? Si. »
Le plafond me tomba sur la tête. Je reculai d'un pas et manquai de m'écrouler.
« Tu me fais marcher ?
– Oui. »
Je lâchai un soupir de soulagement immense et manquai de partir en arrière quand je trébuchai sur un truc traînant par terre.
« Tu l'as repoussé quand il a essayé de t'embrasser, mais tu aurais pu te retenir de répondre à son flirt. Tu n'es vraiment pas sortable quand tu as bu. J'avais oublié à quel point tu étais ingérable.
– Je comprends pas...
– Je pense que tu ne t'es pas rendu compte toi-même de ce que tu faisais. Mais c'est bon, plus de peur que de mal. Après, je suis certain qu'il y a eu des photos, et ça, ça sera autre chose. Je te laisserai te débrouiller pour expliquer ça à Jimin et pour démentir ta bisexualité.
– Jiminsexualité.
– Après hier soir, laisse-moi en douter, me répondit-il avec un sourire en coin.
– Non. Y a que Jimin.
– Si tu le dis.
– Je le dis. J'étais juste bourré, et j'ai... répondu comme je réponds toujours. Que ça soit un mec ou une femme en face, ça change rien.
– Si tu le dis. »
Je roulai des yeux et avançai pour me servir un nouveau verre d'eau.
« Tu vas éviter l'alcool ce soir chez Dylan, hein ?
– Ouais. Pas un verre. Trop dangereux.
– Ça marche. »
Nous trinquâmes et descendîmes notre eau d'un geste.
Plus d'alcool pour moi. C'était trop dangereux.
[...]
La fête battait son plein. Comme toujours, il y avait des tas de gens ; la popularité de Dylan m'étonnait à chaque fois. Et encore, il limitait les invitations à cause de moi, pour ne pas prendre le risque que ce que j'avais vécu quelques années plus tôt ne se reproduise.
Je me fis vanner par rapport à la soirée de la veille, car des photos de moi et de ce fan avaient effectivement tourné. Je m'étais empressé d'expliquer la situation à Jimin, au cas où il tomberait sur ces photos, mais je n'avais pas encore eu de réponse. Il ne pouvait consulter son téléphone que pendant une fenêtre restreinte alors il fallait nous montrer patients. Encore plus qu'avant. Pourtant, ça ne m'empêchait pas de jeter un coup d'œil à mon portable toutes les dix minutes. Et lorsque je vis un mail arriver sur l'adresse que nous avions créée pour le groupe, et que j'en lus l'objet, je m'empressai de chercher Dean du regard.
Je hurlai son nom à travers la pièce, et commençai à slalomer entre les invités, jusqu'à ce qu'il me rejoigne.
« Qu'est-ce qu'il se passe !? s'écria-t-il en saisissant mon biceps.
– On a reçu un mail ! »
Je lui collai l'écran contre le visage, et il s'en empara avant d'ouvrir le message. Ses yeux s'écarquillèrent au fil de sa lecture. Je le vis recommencer plusieurs fois, l'écran défilant à plusieurs reprises.
« Ça dit quoi ? soufflai-je, alors qu'un petit cercle s'était formé autour de nous.
– C'est un homme travaillant à Capitol Records. Il dit que ça fait un moment qu'il a entendu parler de nous, et qu'il a appris qu'on était de retour hier. Il a vu des vidéos de notre concert, et il veut venir nous voir en vrai, et nous rencontrer...
– C'est une blague ? trembla ma voix.
– L'adresse mail a l'air officielle... Je vais chercher son nom sur LinkedIn. »
Il commença à taper sur l'écran de mon téléphone et je le regardai faire, le souffle court.
« Qu'est-ce qu'il se passe ? fit soudain Kate.
– On a reçu un mail.
– Un mail ?
– Oui.
– Attends... Un mail... Un MAIL ?
– Oui.
– Oh putain fais voir !
– Regarde sur ton téléphone, on est en train d'enquêter.
– Hyde ! s'écria Steven plus loin, en accourant avec Ulrich. Regarde tes mails !
– C'est ce qu'on est en train de faire ! »
Tout l'appartement était devenu très calme. Seule la musique en fond continuait de tourner.
« Je l'ai trouvé, souffla Dean.
– Alors !?
– Il bosse bien à Capitol Records, et c'est bien son mail pro...
– Oh putain...
– C'est un vrai mail !? s'écria Kate. Vraiment ?
– Vraiment ? hurlèrent Ulrich et Steven en chœur.
– Vraiment, leur confirma Dean avec un sourire. On lui répondra demain quand on aura les idées claires, si ça vous va.
– Il vaut mieux.
– Il faut fêter ça ! s'exclama Dylan. Tournée générale ! »
Je ne savais pas dans quel état j'allais encore finir, mais je ne pouvais pas refuser. On venait d'être contactés par une maison de disque, alors qu'on venait seulement de revenir sur scène. C'était trop beau pour être vrai, et même si en cas de déception, la chute serait grande, je voulais y croire. Je voulais croire à ce rapprochement avec Jimin. C'était tout ce qui comptait.
[...]
Nous avions discuté par mail avec cet homme, du nom de Kurk Thomson, puis par téléphone, avant de le convier à un vrai rendez-vous en personne, un après-midi, avant l'un de nos concerts. Contrairement au soir où nous avions reçu le mail, j'étais méfiant. J'avais toujours envie d'y croire, mais je préférais prendre mes distances.
Je n'avais rien dit à Jimin, encore. Je n'avais pas envie de lui faire de fausse joie. Il continuait de travailler pour son pays, et ça me rendait fier.
Une fois face-à-face, Kurk Thomson nous avait répété de nombreuses choses qu'il nous avait dites par mail et au téléphone. Capital Records était une filiale d'Universal Music Group, ce qui était loin d'en faire une petite maison de disque. Et Jimin était sous Universal Music, aux États-Unis. Poser la question m'avait démangé, mais je n'avais rien dit.
Il nous avait redit qu'il nous surveillait depuis un moment, avant même qu'on ait notre formation définitive. À l'origine, c'était moi, qu'il surveillait, car il avait un fils qui suivait ce que je faisais, à l'époque. Il avait vu du potentiel en moi, et quand j'avais sorti cette cover de Jimin, fin 2018, soit il y a cinq ans et demi, il m'avait observé. Apprendre ça m'avait mis mal à l'aise, parce que j'avais fait pas mal de conneries, par la suite, mais ça n'avait pas l'air de l'avoir fait reculer. Et heureusement.
Nous avions donc longuement discuté. De nous individuellement, de nous en tant que groupe, de nos espoirs, nos aspirations. Ça avait eu l'air de le satisfaire.
Puis nous l'avions abandonné au fond de la salle pour nous préparer à monter sur scène. Cette fois, Kate et Dean, qui pourtant étaient les forces calmes du groupe, étaient en stress. Adrian nous avait rejoints et nous avait demandé comment est-ce que ça s'était passé. Nous lui avions dit qu'il faudrait qu'il nous accompagne rencontrer l'homme de la maison de disque à la fin du concert, car il faisait aussi partie du groupe.
À vingt heures, notre mini concert avait commencé. Nos fans étaient là, comme d'habitude, et nous avions fait comme si c'était un concert comme un autre, comme si cet homme n'avait pas été présent au fond de la salle, à analyser la moindre chose, prendre note de tout ce qui lui paraissait important.
Lorsque les dernières notes de notre ultime chanson avaient résonné dans la salle, nous avions aussitôt entendu des cris de déception, mais la joie de nos spectateurs les avait surmontés. Nous étions revenus à nous, nous souvenant qu'un homme était en train de nous évaluer au fond de la salle, et que peut-être, notre avenir se jouait maintenant.
Nous avions salué notre public, puis avions quitté la scène. Nous étions allés nous rafraîchir rapidement, avant d'aller retrouver Kurk Thomson. Il nous avait simplement félicités, et nous avait glissé une carte de visite, en nous disant qu'il nous attendait à son bureau une semaine plus tard. Nous l'avions remercié et l'avions salué. Il avait quitté le bar, et nous nous étions sautés dessus. Rien n'était encore certain, mais nous commencions à voir la lumière au bout du tunnel. Je commençais à apercevoir Jimin, qui m'attendait. Ça m'encourageait.
[...]
Nous nous étions retrouvés tous les cinq, avec Adrian, dans le bureau de Kurk Thomson, une semaine plus tard. Et à partir de là, tout avait été très vite. Il nous avait expliqué beaucoup de choses, nous avait fait rencontrer ses collaborateurs, visiter les locaux, nous avait fait miroiter de belles choses. Lancer un nouveau groupe coûtait très cher, et même s'il n'était pas le seul à croire en nous, ses supérieurs étaient plus que frileux. Alors nous avions fait un pari. Nous avions trois mois pour sortir un nouvel EP par nos propres moyens. Si nos ventes dépassaient les trente-mille dollars, alors ils nous signeraient.
Trente-mille dollars, c'était énorme. Même en imaginant vendre l'EP à onze dollars, ça nécessitait plus de deux-mille-sept-cent albums vendus. Avions-nous autant de fans ? J'avais beaucoup plus d'abonnés que ça, sur YouTube, mais tous ne me suivaient pas pour ma musique. Devrais-je mendier auprès d'eux ? Ou devrais-je... sortir cette chanson ?
Nous avions tout de même accepté. Nous lui avions serré la main et avions quitté les bureaux de Capital Records. Après tout, nous n'avions rien à perdre.
Nous avions immédiatement filé pour le studio que nous avions l'habitude de squatter, dans l'école de musique de Dean, et d'un coup, la motivation était retombée. Avachis sur les fauteuils, on pouvait entendre les mouches voler.
« Trente-mille dollars..., murmura Ulrich.
– Ouais...
– Comment on peut arriver à toucher autant de monde ? Vous pensez que c'est possible ?
– C'est possible, répondit Dean. Mais il va falloir mettre les bouchées doubles. Et en trois mois, je vous avoue que j'ai un peu peur. Là, on avait réussi parce que ça faisait plusieurs mois qu'on travaillait sur ces chansons, on n'a eu qu'à finaliser l'album en se retrouvant fin décembre, mais là...
– On n'a aucune piste de terminée ? demanda Kate.
– Non. Aucune n'est prête à sortir. En tout cas, de ce qu'on a fait ensemble. »
Le silence s'étendit, et je sentis les regards se poser sur moi. Je relevai donc la tête et les affrontai.
« J'ai pas grand-chose de mon côté, j'avoue que j'ai un peu procrastiné ces derniers mois et que je me suis reposé sur mes lauriers. Je ne pensais pas qu'une telle chance nous tomberait dessus aussi vite... Mais... J'ai quelque chose.
– Vraiment !? Quoi !? s'écria Kate en se redressant.
– On a... On a écrit une chanson, en décembre, avec Jimin. C'était pour déconner, à l'origine, c'était juste pour nous, mais il l'a terminée dans mon dos, et il m'a laissé les fichiers...
– Il est d'accord pour qu'on l'utilise ?
– Oui, il me l'a laissée pour ça... Mais le problème, c'est son agence.
– Tu peux les contacter ? S'ils acceptaient qu'on la sorte sur notre EP... les trente-mille dollars de vente seraient explosés sans problème...
– Je vais essayer. Mais je ne vous promets rien.
– Je croise les doigts.
– Moi aussi ! »
Ils commencèrent à s'extasier, se disant que si jamais HYBE acceptait, alors l'affaire était pliée. Je les écoutai faire avec un sourire. Est-ce que c'était ce qu'avait Jimin en tête, quand il m'avait laissé cette chanson ? Il n'avait rien voulu me dire, lorsque j'avais pu l'avoir au téléphone pour la première fois depuis son enrôlement.
Je lui envoyai un message avant de commencer à rédiger un mail à l'adresse qu'il m'avait donnée, au cas où j'avais besoin de contacter quelqu'un de son agence. J'expliquai la situation, et envoyai le message en croisant les doigts. Finalement, je choisissais aussi la facilité. J'avais ravalé ma fierté. Mais je me rendais soudain compte que pour réaliser mon rêve, celui de Dean, et retrouver Jimin, j'étais prêt à tout.
[...]
Tout s'était enchaîné extrêmement vite. HYBE avait accepté que nous utilisions cette chanson que j'avais écrite avec Jimin, pour notre deuxième EP, à condition de leur laisser un droit de regard et de modification dessus, et également un droit de regard sur le reste de l'album. Si quelque chose ne leur plaisait pas, ils voulaient pouvoir nous le dire. Nous avions évidemment accepté, même si d'un côté, ça m'énervait d'être passé au peigne fin à ce point, alors que Jungkook, quand il avait sorti son album quelques mois plus tôt, il y avait eu des paroles plus que douteuses, et ils n'avaient rien dit, bien au contraire.
Passons.
J'avais retravaillé la chanson avec mon groupe, surtout au niveau de l'instrumental. Sur celle-ci, Kate avait seulement fait des chœurs et des contrechants. Elle n'avait pas voulu gâcher notre chanson. L'agence de Jimin avait validé le fichier, et nous avait fait parvenir des tas de documents à signer pour que tout soit en règle par rapport aux crédits, et à l'image de Jimin. Pendant que nous avions été occupés avec cette chanson, Ulrich et Adrian avaient travaillé ensemble, à notre plus grande surprise, et ils avaient écrit un titre d'enfer. Nous savions que ça serait notre chanson titre, elle était parfaite.
Nous avions réussi à écrire une dizaine de chansons supplémentaires, mais tout ne serait pas sur ce deuxième EP. Nous n'avions pas le temps de tout finaliser, et nous ne voulions pas prendre nos fans et nos futurs soutiens pour des idiots non plus. Nous voulions leur offrir de la qualité. Les appâter avec un featuring avec Jimin était déjà suffisant.
Lorsque nous avions fait l'annonce de la sortie de notre nouvel album, nous avions étés envahis par les questions et les supplications pour en faire un physique. Alors nous l'avions fait. Nous avions lancé des précommandes afin de nous aider à financer leur production. Lorsque nous avions révélé le nom de l'album et son visuel, les ventes avaient augmenté. Lorsque nous avions révélé la tracklist, ça avait encore augmenté. Et lorsque nous avions révélé que l'une des pistes était un duo avec Jimin de BTS, ça avait explosé. Quand l'agence de Jimin avait à son tour fait la promotion de ce duo, j'avais arrêté de regarder les chiffres.
Kurk Thomson avait bien vu, au bruit que notre EP avait fait sur les réseaux sociaux, qu'il était inutile de vérifier le nombre de préventes que nous avions fait. Le contrat nous attendait sur son bureau.
Nous avions un peu attendu avant de prendre rendez-vous avec lui. Nous voulions profiter de ce succès avec nos fans avant de signer et de poser notre avenir entre les mains d'une entreprise. Nous avions tenu de nombreux concerts, nous avions fait graver nos albums, imprimer et monter les boîtiers, et nous les avions tous signés un par un. Bien évidemment, nous avions donné ceux à nos familles et à nos amis en main propre, avec parfois un petit mot supplémentaire. Ally et Sooyeon en avaient eu de beaux avec des cœurs et des dessins de Kate. Et pour celui de Jimin, nous avions laissé une petite place sur la face avant, afin qu'il puisse ajouter sa propre signature, à son retour.
Et aujourd'hui, 14 juin 2024, on allait signer dans une maison de disque. Aujourd'hui, nos vies allaient radicalement changer.
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