𝟎𝟔:𝟏𝟖𝟔 - Bad Omens, 𝐽𝑢𝑠𝑡 𝑃𝑟𝑒𝑡𝑒𝑛𝑑
[26/04/2024]
Bonjour bonjour !
J'ai échappé au chat ronronnant sur mes genoux pendant ma correction. Elle est juste montée au moment où j'appuyais sur le bouton pour créer un nouveau chapitre. Heureusement qu'elle n'a pas décidé de stationner devant mon clavier, sinon j'aurais eu du mal à vous taper cette intro et à vous poster mon chapitre XD
Du coup ça y est, on est en décembre... Jimin va bientôt partir... Vous sentez les cœurs se serrer ? Les larmes couler ? 😭
Je vais aller reregarder le nouveau MV de Black Veil Brides ambiance Sweeney Todd pour me remonter le moral. Et lire le tome 33 de Black Butler que je viens de recevoir. Et ensuite probablement précommander le nouvel album de Namjoon même si j'ai plus d'argent, because je suis un pigeon.
Bref, plus sérieusement, il y a un truc que j'ai écrit dans ce chapitre, un soir, tard, et j'en avais franchement honte ptdr, mais je l'ai quand même gardé. Je l'ai juste un peu retouché, mais je tenais à ce que ça apparaisse quand même dans l'histoire. Ne vous moquez pas quand vous arriverez dessus (vous ne pourrez pas ignorer ce que c'est, je pense 🤣)
La chanson d'aujourd'hui est ma préférée du dernier album de Bad Omens. Du coup, je tenais à ce qu'elle soit sur l'un de ces derniers chapitres. Bon, le problème du redécoupage a fait qu'elle s'est trouvée ici, sinon on l'aurait vue un peu plus tard, mais ça ne me dérange pas tant que ça, au final. Il y a une petite scène que j'ai déplacée ici pour que ça colle avec les paroles XD
J'espère que ce chapitre vous plaira.
Bonne Léocture ! ♥
~~+~~
4 décembre.
Jimin m'avait sorti du sommeil un quart d'heure plus tôt, ses lèvres et ses doigts se baladant sur mon corps. L'envie de l'envoyer balader parce qu'il n'était que huit heures du matin m'avait plus que frôlé, mais j'avais fini par capituler, le désir montant en flèche. Je pouvais comprendre qu'il soit réveillé à heure fixe à cause de l'habitude, mais après la courte nuit qu'on venait de faire...
J'étouffai un nouveau gémissement et resserrai mes doigts sur ses cheveux.
« Doucement... »
Il obtempéra et ralentit petit à petit le rythme. Je relâchai un peu ma prise et laissai mes doigts glisser entre ses mèches blondes. Elles étaient si douces malgré ce qu'il leur faisait subir avec toutes ces décolorations... Et elles étaient tellement longues actuellement qu'il pouvait les attacher.
Il se retira soudain et passa sa paume sur ses lèvres. Je ramenai mes yeux dans les siens et avalai ma salive.
« Quoi ? soufflai-je.
– Profite, ils ne seront bientôt plus là.
– Tu ne vas pas tout couper d'un coup, si ?
– Non, mais je vais les raccourcir pas mal. Alors profite.
– C'est ce que je fais. »
Il se rapprocha de mon visage avec un sourire et m'embrassa. Mes mains replongèrent dans ses cheveux et je les rassemblai du mieux que possible à l'arrière de son crâne.
« Qu'est-ce que tu fais ? rit-il en mettant fin au baiser.
– Je suis certain que tu peux faire une couette voire une petite queue de cheval, vu leur longueur.
– Je le peux. »
Il glissa ses mains dans ses cheveux et prit le relais.
« Regarde.
– C'est chou.
– D'ici quelques jours, ça sera finit, dit-il en laissant ses cheveux retomber.
– Plus de queue de cheval. Snif.
– Il y aura toujours la tienne pour remplacer.
– La mienne ? T'as vu la longueur de mes cheveux, Jimin ? Je peux tout juste faire un palmier sur le dessus de mon crâne. »
Il se mit à rire et je fronçai les sourcils.
« Quoi ? Qu'est-ce que j'ai dit ? »
Il se pinça les lèvres et recula sur mon bassin avant de m'enserrer de nouveau, mais pas dans l'optique de continuer sa fellation.
« Tu n'as toujours pas compris ? »
Je roulai des yeux, mais furtivement, car mes paupières se fermèrent à l'instant où il commença à s'asseoir sur moi.
« Regarde, j'en ai une deuxième, maintenant.
– T'as vraiment... l'esprit dérangé, soufflai-je en saisissant ses hanches, mon pouce s'enfonçant dans le « I » tatoué près de son aine, là où, il y a quelques années, se trouvait notre tatouage en commun.
– Tu l'aimes, mon esprit dérangé. »
Je me redressai alors qu'il se penchait sur moi et nous nous embrassâmes avec passion. Oui, je l'aimais, et il allait me manquer, bordel.
Nous nous séparâmes et il se redressa pour faciliter ses mouvements. Je le laissai faire, caressant ses cuisses, ses hanches, sa taille, et parcourant tout son torse de haut en bas, sans relâche.
« Arrête... de... de me regarder comme ça..., souffla-t-il au bout d'un moment.
– Pourquoi ? Tu es magnifique. Je serais fou de ne pas te regarder.
– Putain, Hayden...
– Quoi ? »
Il arrêta de bouger, et ses pouces se mirent à tracer des cercles sur mon ventre.
« J'aime tellement... quand tu m'observes comme ça, je... Ça me rend fou... Je me sens... Je me sens si bien quand je vois la façon dont tu me regardes... Je ne sais pas comment je vais... comment je vais faire pour m'en passer, pendant tout ce temps... »
Je lui souris et caressai ses cuisses avec tendresse.
« Tu n'auras pas le temps de penser à moi une fois là-bas, Kitty.
– Je penserai à toi chaque jour. Chaque matin, chaque nuit. Je penserai à toi sans cesse. Je suis incapable de ne pas le faire. »
Il se pencha sur moi pour m'embrasser. Mes mains retrouvèrent leur place sur sa taille, puis remontèrent petit à petit à son visage avant de glisser dans ses cheveux.
« Tu veux changer ? murmura-t-il.
– Quoi donc ?
– De position.
– Peu importe. Si tu as mal aux jambes, on peut.
– Ce n'est pas le cas... Mais vu que bientôt, tu ne pourras plus me tirer les cheveux, j'ai bien envie d'une petite levrette bien violente, où-
– Jimin...
– ... -me pilonne comme si ta vie en dépendait et-
– Bordel, ferme-la. »
Il rit et glissa sa bouche près de mon oreille, tandis que son bassin quittait le mien.
« Tu sais, il y a mieux que me tenir par les hanches : il y a me tenir par les épaules, ou par les cheveux.
– Jimin...
– Tu aimes quand je suis cambré à l'excès, ne me mens pas... »
Putain de bordel de merde. Il n'allait jamais la fermer. Je l'embrassai donc pour le faire taire, et je nous retournai du même coup. Il savait qu'il avait encore gagné, mais j'allais bientôt lui rendre la monnaie de sa pièce. Ce n'était qu'une question de temps.
[...]
5 décembre.
Mon premier jour ici était passé à une vitesse folle. Nous avions un peu voyagé autour de Séoul, mais les températures hivernales nous avaient encouragé à rentrer rapidement, et à rester au chaud chez lui, surtout à partir d'une certaine heure.
C'était pour ça qu'aujourd'hui, nous avions décidé de rester à la maison. Nous étions dans son salon, et il était assis au sol devant sa table basse. Son nouveau passe-temps favori, c'était les petites constructions décoratives, comme des petites fleurs en mini briques Lego ou des petits paysages en assemblage de carton et papier. Celui d'aujourd'hui était un cerisier japonais, et il était concentré comme jamais.
Si au début, j'avais pensé que faire chacun un truc de notre côté, alors que nous étions ensemble, serait dommage et nous ferait presque passer pour un vieux couple, avoir chacun un moment de liberté, dans notre coin, nous faisait aussi du bien. Et puis, j'étais assis juste à côté alors nous étions quand même près l'un de l'autre. Je le voyais chercher les bonnes pièces une par une, je l'entendais s'énerver lorsque celle qu'il voulait refusait de sortir de son support, et de temps en temps, quand il laissait son dos retomber contre le dossier du canapé, il effleurait ma jambe.
Moi, j'étais sur mon ordinateur. J'avais essayé de commencer à monter l'une de nos dernières vidéos live avec le groupe, mais ça m'avait rapidement gonflé. Et puis surtout, la guitare de Jimin, posée près de la fenêtre, m'appelait. Je ne lui avais toujours pas joué la chanson que j'avais écrite pour lui, et plus les jours passaient, plus le temps qu'il nous restait rétrécissait. Il fallait que je réussisse à trouver le courage de le faire.
Je refermai mon ordinateur, mais il ne le remarqua pas. Je me levai, mais il n'y fit pas attention non plus. Pareil lorsque je pris sa guitare et que je revins m'asseoir sur le canapé avec. Ce ne fut que lorsque je laissai mon pouce effleurer les six cordes pour vérifier si elle était accordée, qu'il s'arrêta dans sa construction et se tourna vers moi.
« Oh, tu veux jouer ? me demanda-t-il avec un sourire.
– Oui. Mais si je te dérange, je peux aller dans ton studio.
– Non, au contraire. Ça va me faire un fond sonore ultra chouette.
– D'accord. »
Je répondis à son sourire, puis il reporta son attention sur son cerisier.
Allais-je me dégonfler ou pas ?
J'inspirai profondément puis plaçai mes doigts sur le manche. Allez, Hayden. Fais-le.
Je commençai à pincer les cordes, puis mes lèvres s'entrouvrirent.
« A, B, C, D, E, F, G... H, L, J, I, K, M, N, O, P. »
Ses mouvements s'arrêtèrent.
« A. Tu te rappelles de cette chanson ? B. Tu te rappelles de ce message ? C. Tu te rappelles de ces émotions, tu te rappelles de ces nuages ? D. Tu te rappelles du jour où on s'est rencontrés ? E. Tu te rappelles du jour où tu as commencé à m'aimer ? F. Tu te rappelles de mes erreurs ? G. Tu te rappelles de mes détours ? H. Tu te rappelles de mon cœur lorsque j'ai enfin quitté ma tour ? Moi, je n'ai rien oublié, et c'est pour ça qu'aujourd'hui, j'ai envie de le partager. »
Jimin s'était retourné vers moi, et ses yeux brillaient.
« Je n'ai rien oublié. Tes sourires, ton odeur, ta voix. Tout est ancré et encré en moi. Je n'ai pas oublié tes mots, je n'ai pas oublié tes larmes. Assassins ou cruellement beaux, ils se sont emparés de mon âme. Le L suit le H, le J suit le L, et si tu m'aimes aussi, alors le K suit le I. C'est notre alphabet, à toi et moi, et à jamais. »
Les larmes coulaient sur son visage. Il me fixait de ses pupilles brillantes et ne bougeait pas. J'ouvris la bouche pour continuer, mais ma voix se coinça dans ma gorge. Aussitôt, il passa le dos de sa main sur ses joues et posa ses doigts sur ma cuisse.
« Continue... »
J'avalai ma salive et pris une grande inspiration avant de refaire vibrer la précédente mesure.
« L. Tu te rappelles de ce jour où nous avons souhaité rester amis ? J. Tu te rappelles de toutes ces sorties, et de ce jour, sous la pluie ? »
Les larmes recommencèrent à couler sur son visage.
« I. Tu te rappelles de ce premier vrai baiser ? K. Tu te rappelles de cette minuscule pièce ? M. Tu te rappelles combien j'ai hésité, et de cette épée de Damoclès ? N. Tu te rappelles de ma lâcheté ? O. Tu te rappelles de notre séparation ? P. Tu te rappelles de ton cœur brisé lorsque j'ai sauté dans un avion ? Moi, je n'ai rien oublié, et c'est pour ça qu'aujourd'hui, j'ai envie de me confesser. »
J'enchaînai avec le refrain. Je ne savais pas si Jimin réussissait à me voir à travers toutes ses larmes, mais il ne me quittait pas des yeux.
« Pourtant aujourd'hui, je ne suis plus le même. Tu m'as fait grandir, et je n'ai plus peur de dire "je t'aime". Je voudrais le hurler au monde entier, mais il n'est pas prêt. T'aimer est un crime, alors je vais garder le secret. Mais si je ne peux pas le hurler, je vais le chanter. Je te dédis ces quelques rimes sans aucun regret. »
Le pont se termina. J'inspirai et répétai une troisième fois le refrain.
« Q. Je me rappelle de tes "Je t'aime". R. Je me rappelle de tes "Tu me manques trop". S. Je me rappelle avoir dit ces choses moi-même et avoir eu le cœur gros. T. Je me rappelle de tout ce que tu m'as apporté. U. Je me rappelle de tout ce que je t'ai apporté. V. Sécurité, bonheur, foi, contre insécurité, douleur, et moi. W. Mais à nous deux, on se complète. X. Tu m'as accepté avec mon passé et mes erreurs. Y. Je passerai chaque jour de ma vie à me faire pardonner, même si tu l'as déjà fait et que c'est un peu bête. Z. Parce que tu le mérites, et que pour toi, je veux devenir meilleur. A, B, C, D, E, F, G... H, L, J, I, K, M, N, O, P, Q, R, S, T, U, V, W, X, Y, Z. Le L suit le H, le J suit le L, et si tu m'aimes aussi, alors le K suit le I. C'est notre alphabet, à toi et moi, et à jamais. »
Le dernier arpège retentit, et ma bouche se ferma. Jimin resta immobile avant de renifler d'un coup. Ses larmes continuèrent de couler sur son visage et je ne sus pas comment réagir. Je saisis le manche de la guitare pour la poser par terre, et il me sauta au cou à ce moment-là. L'instrument tomba contre le tapis dans un gros bruit, mais je ne m'en préoccupai pas. Tout ce qui m'importait, c'était Jimin qui pleurait à chaudes larmes dans mes bras.
« Elle est... Elle... Elle est... Elle est magnifique...
– Merci. »
Il m'écrasa encore plus fort contre lui et je laissai mes doigts caresser son pull.
« Elle sera sur notre EP.
– Vraiment ?
– Oui. Ça ne sera pas la chanson titre, mais elle sera là.
– J'ai tellement hâte d'entendre la version définitive.
– On l'a, à priori. Kate chante avec moi, dessus. Ça ne te dérange pas ?
– Non. Du moment que tu la chantes pour moi et pas pour elle.
– Évidemment que je la chante pour toi. Je l'ai écrite pour toi. Elle parle de toi, et de moi. Elle parle de notre histoire et de toutes les conneries que j'ai faites avec toi, et de ton amour tellement inconditionnel que tu m'as tout pardonné. »
Il relâcha son étreinte pour me regarder, tout en essuyant son visage. Il me répondit après avoir reniflé.
« Ne dis pas ça.
– C'est pourtant la vérité.
– Tu vois seulement le mauvais côté. Si tu savais tout ce que tu as fait pour moi sans t'en rendre compte, tout ce que tu m'as apporté... Ce que tu appelles tes "erreurs", elles m'ont aussi parfois fait du bien, tu sais. Ça m'a fait réfléchir, me remettre en question, me-
– Pourquoi te remettre en question alors que c'était moi qui avais déconné ?
– Parce que sans m'en rendre compte, je devenais égoïste.
– Tu dis n'importe quoi.
– Je t'assure que si.
– Ah bon ? Alors cite-moi un exemple ?
– Il y en a plein.
– N'importe quoi.
– Quand je t'ai embrassé pour la première fois et que je t'ai ghosté par la suite avant de revenir comme une fleur. Quand je t'ai imposé mes sentiments et que, même si j'espérais qu'avec du temps on pourrait redevenir amis et que je t'ai fait espérer, je savais que je n'y arriverais pas. Quand j'ai-
– C'était rien, ça. C'était le début de notre relation. Sans ça, on n'en serait pas où on en est aujourd'hui.
– Alors passons à la suite, j'ai des tas d'exemples. Quand je t'ai obligé à venir chez mes parents alors que tu n'en avais pas envie. Je ne voulais pas être séparé de toi alors je t'ai fait venir chez eux, et ça s'est mal terminé suite à ta discussion avec mon père. Mes caprices pour que tu rallonges tes séjours pour moi, pour que tu viennes dormir à la coloc' alors que je partageais ma chambre, et que tu n'étais toujours pas à l'aise avec le fait d'être avec moi. Et le pire dans tout ça, ma libido que je n'arrivais pas à maîtriser face à toi, et qui t'a forcé la main plus d'une fois.
– C'est pas comparable avec moi.
– Non, tu as raison, c'est pire.
– Mais pas du tout !
– Si. »
Il caressa mes joues de ses pouces et rapprocha son visage du mien.
« Tu as tes fardeaux, j'ai les miens. Tu n'arriveras jamais à faire diminuer leur poids, tout comme je n'arriverai jamais non plus à te convaincre que ce n'était rien. Alors laissons tout derrière nous, d'accord ? Le passé, les regrets, la culpabilité...
– Cette chanson aussi, alors ?
– Non. Tout sauf cette chanson, si ça te va.
– Contradictoire, mais venant de toi, je ne suis pas étonné.
– Mon côté balance, c'est ça ? »
Je lâchai un petit rire et effleurai sa bouche de la mienne.
« C'est ça. Mais si tu veux qu'on jette tout sauf cette chanson, alors je vais le faire.
– Merci. »
Il m'embrassa et je remontai mon bras gauche dans le milieu de son dos.
« Tu as la version définitive, avec toi ? souffla-t-il.
– Oui.
– Tu pourras me la faire écouter, avant... ?
– Oui. Je te donnerai le fichier, si tu le souhaites. Tu pourras l'écouter quand tu le voudras.
– Merci. »
Il m'embrassa encore.
Deux bonnes minutes passèrent avant qu'il ne se détache de moi et descende de mes cuisses. Il essuya son visage en se plaignant qu'il devait être bouffi à cause de moi, et il se rassit par terre pour continuer son puzzle 3D. Je le regardai faire avec un sourire, puis me levai. Je ramassai la guitare pour la remettre sur son trépied, puis je me glissai derrière lui pour m'asseoir dans son dos. Il me laissa faire sans un mot, avançant un peu contre la table basse pour me laisser de la place. Je posai mon menton sur son épaule et passai mes bras autour de son ventre.
Je le regardai s'amuser, mais les mouvements de sa tête près de moi me chatouillaient le visage.
« Tes cheveux me chatouillent, murmurai-je.
– Profite. Demain, ils auront raccourci de moitié.
– C'est vrai. »
Il continua son bricolage, et j'inclinai le visage pour déposer un baiser dans son cou.
« En fait, vivement que tu les coupes. Là, ils me dérangent. »
Un petit rire lui échappa, et l'après-midi continua comme il avait commencé.
[...]
6 décembre.
Aujourd'hui, Jimin avait rendez-vous chez son coiffeur. L'homme lui coupa environ dix centimètres, et même un peu plus, autour du visage. C'était un peu déstabilisant, après tout ce temps. Je m'étais vraiment habitué sans peine à ce semblant de carré, et à cette frange qui tombait devant ses lèvres par moments.
Une fois de retour à l'appartement, je glissai mes mains dans ses cheveux et fis remarquer qu'effectivement, je ne pouvais plus lui faire de queue de cheval. Il rit. Il rit et fit comme si de rien n'était, mais je n'étais pas idiot. J'avais remarqué qu'il n'aimait pas. Mais je ne dis rien. Je continuai d'agir comme d'habitude, et de lui dire qu'il était beau et que je l'aimais à chaque occasion.
Le soir, il rejoignit Taehyung, Namjoon et Jungkook à leur agence pour faire un live. C'était la dernière fois qu'ils se montreraient ensemble tous les quatre à leurs fans, et aussi la dernière fois qu'il arborerait du blond avant un moment.
Les jours s'écoulèrent comme les précédents. Nous nous baladâmes dans le froid de Séoul, prîmes des chocolats chauds sous le soleil d'hiver, et marchâmes le long du fleuve Han, sous les lumières de nombreux parcs et de nombreuses rues.
Nous regardâmes des films, au chaud dans son salon, ou dans son lit. Nous tournâmes des vidéos, et fîmes aussi une cover de la chanson « Lost along the way » d'All Time Low sur un coup de tête, un soir. Nous commençâmes même à écrire une chanson, une nuit. Notre nuit. Le 8, le jour de nos trois ans. Vin, soju... Nous avions un peu abusé, surtout moi, qui devais faire attention. Mais peu importait, tant que ça rendait Jimin heureux.
[...]
11 décembre.
Le temps passa, si bien que le jour de son enrôlement était à la porte. Aujourd'hui, Taehyung et Namjoon s'en allaient. Et lui, il partait demain, avec Jungkook. J'en avais le cœur serré, mais je ne laissais rien paraître. Et c'était pour ça qu'aujourd'hui, aussitôt après avoir dit au revoir à ses amis, nous étions repassés à l'appartement pour qu'il se change avant de repartir. D'ici trente minutes, il retournait chez son coiffeur, mais pour cette fois, raser son crâne en totalité, afin d'avoir la coupe militaire réglementaire.
Assis devant son miroir, le visage sans aucune expression, il se fixait en silence depuis une dizaine de minutes déjà, et j'en avais le cœur brisé.
Nous savions que ce jour allait arriver. Qu'il allait devoir honorer son service militaire, que nous allions devoir nous quitter, et évidemment, qu'il allait devoir dire adieu à ses cheveux. Je me doutais que ça serait dur pour lui, mais pas à ce point. Il les avait déjà raccourcis afin de s'y habituer, mais j'avais remarqué que ce n'était pas le cas. À de nombreuses reprises, il avait tenté de passer sa main dedans, en vain. Et là, il fallait qu'il rase tout.
Je pris une grande inspiration et je me rapprochai de lui. Je posai les mains sur ses épaules, et c'est seulement à ce moment-là qu'il remarqua que j'étais de retour dans la pièce.
« Je ne t'ai pas entendu revenir, murmura-t-il.
– J'ai vu ça. »
Je massai ses épaules avec douceur, puis me penchai pour rapprocher mon visage du sien. Je posai un baiser sur son crâne avant de ramener mes yeux sur son reflet dans le miroir.
« À quoi tu penses, encore ?
– À des tas de choses. Mais surtout, je ne supporte pas mon apparence actuellement, alors je n'ose même pas imaginer ce que ça sera dans une heure...
– Tu es magnifique, sweetheart, je n'arrête pas de te le dire. Avec ou sans cheveux.
– Je sais que tu ne le penses pas.
– Bien sûr que si.
– Non.
– Et pourquoi ça ?
– Parce que tu ne me regardes plus comme avant. »
Je fronçai les sourcils et m'avançai pour essayer de capter ses yeux.
« De quoi tu parles ?
– Quand on fait l'amour. Tu ne me regardes plus comme avant.
– C'est dans ta tête, soufflai-je en embrassant sa pommette. Tu es magnifique quelle que soit la longueur de tes cheveux, quelle que soit ta coupe, ou leur couleur. J'aime ton visage, et je t'aime toi. Je me fiche de tes cheveux. Et tu finiras par t'y faire. Pense à tes potes qui y sont déjà. Je suis certain qu'ils ne déprimaient pas comme toi. »
Il avala sa salive et baissa la tête. Je m'empressai donc de m'agenouiller et de faire tourner son fauteuil pour me retrouver face à lui.
« Ça va aller, Kitty. Je te le promets.
– Vraiment ?
– Oui. Alors viens, tu vas être en retard. »
Un petit sourire finit par se dessiner sur son visage. Pourtant, il ne bougea pas.
« Hayden...
– Oui ?
– Je n'ai pas envie...
– Ce ne sont que des cheveux.
– De partir. De te quitter. Ça me fait mal. »
Je saisis ses mains et les serrai.
« Ça me fait mal aussi. Mais on va y arriver.
– Tu es sûr ? »
Les extrémités de mes lèvres s'affaissèrent.
« Il y a quelque chose que je ne sais pas ?
– Non, c'est juste que... j'ai peur... d'après... »
Je resserrai mes doigts sur les siens.
« Je t'aimerai toujours et je t'attendrai. Je serai là à ton retour. Mais si tu préfères qu'on arrête tout... Je suivrai ta décision. Je l'accepterai.
– Non... Je ne veux pas revenir sur notre promesse... Et puis, tu as promis de m'épouser. Je serais fou de te donner une occasion de t'enfuir. »
Un sourire m'échappa et il continua :
« Mais si les choses ne sont plus les mêmes, après ça ?
– Alors on apprendra à se réapprivoiser. Ça te dit ? »
Il m'observa en silence, puis finit par hocher la tête.
« D'accord. »
Je me levai en tirant sur ses mains et il m'imita. Il fallait que je fasse mon maximum afin que cette journée soit la plus belle qu'il n'ait jamais passée.
[...]
Arrivés au salon, toute l'équipe salua Jimin, puis s'inclina face à moi en voyant que je l'accompagnais encore. Personne ne fit de commentaire, et son coiffeur le conduisit vers la pièce du fond. Je les suivis et on m'indiqua un siège où je pouvais m'asseoir.
Jimin prenait de grandes inspirations et sa mâchoire était serrée. Je priais pour qu'il ne fonde pas en larmes, parce que je savais que je ne pourrais pas me retenir de pleurer en le voyant faire.
Le coiffeur revint et l'installa confortablement avec une blouse et le tour de cou en silicone afin que ses cheveux ne tombent pas dans le col de son sweat. Ils échangèrent quelques mots, et le regard de Jimin croisa le mien dans le miroir. Je lui souris en hochant la tête, et il inspira encore. L'homme se saisit d'un chariot à roulettes posé un peu plus loin, où tous les instruments dont il avait besoin étaient placés, et il l'attira vers Jimin qui n'en menait vraiment pas large.
Ils parlèrent encore, et quand je le vis saisir la tondeuse, mes yeux partirent vérifier le reflet de Jimin, qui était blanc.
« Excusez-moi », fit soudain une voix féminine près de moi.
Je manquai d'avoir une attaque et je me retournai.
« Vous voulez quelque chose à boire en attendant ?
– Euh, un café, pourquoi pas. Et je pense que Jimin va en avoir besoin aussi. »
Elle lâcha un petit rire et se redressa.
« Je vous apporte ça tout de suite. »
Elle tourna les talons, et la tondeuse s'alluma. Je reposai aussitôt mes yeux sur Jimin. Je n'existais plus, plus rien autour de lui n'existait en dehors de son crâne et de cette tondeuse de l'enfer. Le voir dans cet état pour seulement des cheveux me rendait malade. Ses lèvres s'entrouvrirent soudain, et sa voix tremblante coupa le moteur du rasoir électrique.
« On peut attendre une minute encore ? Je ne suis pas prêt... »
Le coiffeur accepta en riant et reposa l'objet avant de saisir le dossier du fauteuil. Il commença à lui parler et je continuai d'espionner en silence, jusqu'à ce que la femme de tout à l'heure revienne avec ma boisson. Elle me la donna et je la remerciai, puis elle alla en déposer une devant Jimin. Surpris, il bégaya un remerciement et elle fit demi-tour.
Je vidai ma boisson tandis que Jimin n'avait pas touché à la sienne et continuait d'essayer de repousser le moment. Ça allait m'achever. Je me levai donc et il ne le remarqua même pas. Je quittai la pièce, et j'explorai le reste du salon, saluant les personnes que je n'avais pas vues en arrivant, jusqu'à tomber sur la coiffeuse qui nous avait apporté à boire, et que je fis sursauter à mon tour sans le vouloir. Je m'excusai aussitôt, et quand elle me demanda si j'en voulais un deuxième, je pris une grande inspiration.
« Non, c'est bon, merci... Mais j'aimerais vous demander un service.
– Un service ?
– Oui. C'est bizarre mais...
– Pas de souci, je vous écoute. »
Je vérifiai autour de nous qu'il n'y ait pas d'oreille indiscrète.
« Jimin est vraiment angoissé pour ne pas dire paniqué à l'idée de perdre tous ses cheveux. Ça me rend malade de le voir comme ça. Du coup je me demandais si vous pourriez l'aider...
– Comment ça ?
– Eh bien... »
Je lui expliquai mon plan, et elle finit par me sourire en hochant la tête.
« Aucun problème. J'arrive tout de suite.
– Merci ! »
Je m'inclinai avec reconnaissance, puis je repartis vers le fond du salon où Jimin discutait toujours avec son coiffeur. Ce dernier remarqua d'ailleurs mon retour, et c'est à ce moment-là que Jimin vit que j'avais quitté la pièce.
« Tu étais où ? me demanda-t-il aussitôt.
– J'avais fini mon café, je suis allé reposer ma tasse pour ne pas encombrer la pièce.
– D'accord...
– Bon, intervint le coiffeur. On y va cette fois, Jimin ? »
Tout son visage, tout son corps hurlait un « non » catégorique, mais il n'avait pas le choix.
« Allons-y. »
Il me jeta un coup d'œil et je lui envoyai un sourire rassurant. Il tenta de faire de même, en vain, et refit face à son reflet. Ses doigts s'enfoncèrent dans le tissu de la blouse, et je tirai le fauteuil du poste de coiffure à côté. La tondeuse se ralluma, et je vis sa pomme d'Adam bouger sous sa déglutition.
« Ce n'est qu'un mauvais moment à passer, tenta de le rassurer le coiffeur. Plus vite on aura commencé, plus vite ça sera terminé. »
Jimin hocha la tête, et la tondeuse se rapprocha de sa nuque. Elle s'y posa et longea son crâne sur quelques centimètres. Ses mains se levèrent en même temps et cachèrent son visage. Mon ventre se tordit et je priai pour qu'il ne soit pas en train de pleurer.
La coiffeuse revint dans la pièce à cet instant-là, et elle s'approcha de moi.
« Tenez.
– Merci. »
J'enfilai à mon tour la blouse, puis me rassis, et la couronne de silicona passa sur mes épaules.
« Pleure pas, Jimin, dis-je d'un ton doux.
– Je ne pleure pas.
– Alors pourquoi tu te caches ?
– Parce que je ne veux pas me voir. »
Je lâchai un ricanement en même temps que son coiffeur, et la jeune femme revint vers moi avec un deuxième chariot et le matériel nécessaire. L'homme tourna la tête vers nous pour voir ce que nous faisions, abandonnant momentanément Jimin.
« Pense à Jungkook qui s'est rasé le crâne lui-même.
– Il n'y attache pas autant d'importance que moi. Il n'est pas un exemple.
– Alors à Namjoon qui s'est rasé le crâne y a bien un an, déjà.
– Pareil. Et ce n'est pas une réussite.
– Tu exagères.
– Du tout. »
Je roulai des yeux et fis un signe à la coiffeuse dans mon dos. Quand elle alluma son matériel, Jimin sursauta et fit un bond en avant, avant de se retourner.
« Qu'est-ce que... »
Puis, il vit qu'il n'y avait pas deux tondeuses derrière lui, et ses yeux se posèrent sur moi. Ils s'écarquillèrent progressivement quand il termina d'analyser la situation, et sa bouche s'ouvrit.
« Qu'est-ce que tu fais... ?
– Je te soutiens.
– Non ! Tu...
– Ce ne sont que des cheveux, Jimin. Ça repousse.
– Ne fais pas ça !
– Pourquoi ? Tu penses que je serai moche, sans mes cheveux ? Que tu me regarderas différemment ?
– Non, bien sûr que non...
– Alors y a aucun problème. »
Je penchai légèrement ma tête en arrière et sur le côté pour croiser le regard de la coiffeuse.
« Vous pouvez y aller.
– Hayden...
– Ça va aller, Jimin. »
Je lui souris une dernière fois, puis je laissai la femme tourner mon fauteuil pour que je sois face au miroir.
« On y va. »
J'acquiesçai, et je sentis la tondeuse se poser dans ma nuque. Ayant un undercut depuis des années, cette sensation ne m'était pas étrangère. Cependant, jamais le sabot n'avait été aussi court. Et surtout, jamais le dessus de mon crâne n'avait été aussi court. Je faisais le mec fort pour Jimin, mais en réalité, j'allais avoir du mal à me faire à ma nouvelle tête aussi. Et j'en connaissais qui allaient se foutre de ma gueule à mon retour. Mais je m'en fichais.
Je vis mes mèches tomber les unes après les autres, et mon apparence changer. Après quelques minutes, la tondeuse s'arrêta, et la coiffeuse épousseta le tour de mon cou, avant de retirer la protection qui empêchaient mes cheveux de tomber dans mon vêtement. Je souris, même si c'était plus que bizarre, et j'échangeai un regard avec elle au travers du miroir, avant de pivoter vers Jimin.
Il me fixait toujours avec de gros yeux, et une larme avait coulé sur sa joue.
« Tu vois, c'était rien.
– Hayden...
– Tu peux le faire aussi. »
Il me regarda longuement, puis renifla et me sourit.
« Oui. Je peux le faire. »
Mes lèvres s'étirèrent.
« Prêt ? redemanda son coiffeur.
– Je suis prêt. »
Il inspira, et la tondeuse se ralluma.
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