[12/04/2024]

Bonjour bonjour !

J'ai été prise d'une envie subite de déplacer une partie de mes albums de K-pop/K-rock en début d'aprèm, pour faire tout un étage de manga au fond afin de cacher le mur (c'est une bibliothèque d'angle avec une seule traverse au niveau de l'angle) et remettre mes albums dédicacés devant et bien rangés, parce qu'ils n'étaient pas mis en valeur comme ça, et que je perdais plein de place avec les autres rangés au fond.

Pour ça, j'ai déblayé une case de l'un de mes meubles pour y déplacer les albums qui n'étaient pas exposés. Vous auriez vu ce que j'ai trouvé dans ce bordel... Entre des trucs que j'ai ramenés de Corée en 2016 et des posters, j'ai trouvé les bannières de la KCON de Paris en 2016, dont une pour Jonghyun (mon cœur s'est brisé), et j'ai aussi trouvé la toute première version de LPELD et le début de ma première fanfic (celle qui m'a remise à l'écriture), que j'avais imprimées un jour à la fac, comme on avait des crédits d'impression que je n'utilisais jamais 😅

Je suis aussi tombée sur ma pochette cartonnée Winnie L'ourson, où je rangeais mes histoires quand elles étaient en cours... à l'époque, j'écrivais tout à la main. Bordel, ce coup de vieux quand je l'ai ouverte. J'ose même pas relire 😭

Bref, j'arrête de parler. On va dire que je n'ai rien d'autre à dire, aujourd'hui, et je vous laisse avec mon chapitre de plus de 5k mots. Quand je disais que j'allais moins m'amuser, maintenant.

J'espère qu'il vous plaira.

Bonne Léocture ! ♥

~~+~~

Jimin, Ally et moi étions en train de regarder un film dans le petit salon quand Kate nous rejoignit. Tout en ricanant, elle se rassit à côté de moi et je lui lançai une œillade interrogative.

« Tu vas rire, me répondit-elle aussitôt.

– Ah oui ?

– Oui.

– Je t'écoute.

– Je crois que ton frère vient d'essayer de me brancher. »

J'attendis que l'information me monte au cerveau, et je ris à mon tour, amenant ainsi Jimin à tourner la tête vers moi.

« Tu plaisantes ?

– Je crois bien que non.

– Qu'est-ce qu'il se passe ? » murmura Jimin.

Elle lui expliqua et il eut un petit sourire amusé.

« Même s'il a un beau visage, ne cède pas, c'est un gros con.

– J'te demande pardon !? m'emportai-je aussitôt.

– Arrête de faire le mec outré à chaque fois. Vous vous ressemblez, donc je ne peux pas le trouver moche.

– Ça serait regrettable en effet, rit Kate.

– Après, le physique ne fait pas tout.

– Me parle plus. »

Jimin se rapprocha de moi pour me glisser un baiser, mais se stoppa en se souvenant que ma sœur était assise à côté de lui. Ce n'était pas le moment.

« Oh, mais qui vois-je !? Tu es de retour, noona ? »

Je me tendis aussitôt, et je sentis Jimin se raidir à côté de moi.

« Ça faisait un bout de temps, reprit-il en coréen.

– En effet, lui répondit Jimin de façon glaciale.

– J'ai presque cru pendant un moment que mon cher frère s'était lassé et qu'il t'avait remplacé. J'étais triste pour toi.

– Tu n'as pas quelqu'un d'autre à emmerder ? intervins-je.

– Je salue ma belle-sœur, je n'en ai pas le droit ?

– Quoi !? s'exclama Ally. Mais oppa, tu m'as dit que c'était pas ton amoureuse, l'autre jour ! »

Oh putain de bordel de merde.

« Et je ne t'ai pas menti, ma puce. Troy raconte juste n'importe quoi, comme toujours.

– Il y a pourtant bien une personne que tu baises, dans cette pièce, continua mon frère en revenant à l'anglais pour que Kate comprenne.

– Je ne vais même pas me fatiguer à démentir.

– Parce que tu le pourrais ?

– Je ne-

– Dis, Jimin m'a dit tout à l'heure que tu étais con, mais je ne pensais pas que c'était à ce point. C'est parce que je t'ai envoyé bouler que tu viens raconter des conneries ?

– Bien sûr que-

– Parce que je les connais depuis des mois, tu sais. Ne gaspille pas ta salive à essayer de me foutre un seum qui n'arrivera jamais. »

Mon frère resta muet, puis il pouffa avant de la regarder de haut en bas.

« Intéressant.

– Quoi donc ?

– Tu lui ressembles beaucoup.

– À qui donc ?

– À sa première meuf.

– La première meuf à qui ?

– Hayden. »

Je n'aurais jamais imaginé que la conversation prendrait cette direction. Et en plus, avec Ally à côté qui écoutait tout, désormais, c'était délicat. Kate me jeta un rapide regard et retourna à Troy.

« Et alors ?

– Alors je serais toi, je ferais attention à moi dès que sa copine aura de nouveau levé les voiles.

– De qui tu parles ? demanda Ally.

– De personne, m'empressai-je de répondre. Maintenant, si tu pouvais nous foutre la paix, on regardait un film avant que tu te ramènes. »

Il me lança un regard narquois et je détestai son sourire au moment où il commença à s'esquisser.

« Je vous laisse. Bon film.

– Merci. »

Il commença à s'éloigner, mais je continuai de le fixer.

« Évitez juste les orgies quand je suis là, hein. »

Je devins livide avant de rougir sous la colère. J'avais envie de lui casser la gueule.

« C'est quoi des orgies ? »

Oh putain.

« C'est quand on mange trop, répondit aussitôt Jimin. C'est une expression.

– Oui, c'est ça, compléta mon frère. Quand on mange trop. »

Si le regard pouvait tuer, il se serait pris plusieurs balles d'un coup.

« Ah d'accord.

– Bon, sur ce, Troy, à plus tard », le congédia Kate.

Il se contenta de sourire et s'éloigna enfin. Je savais que le calme ne durerait qu'un temps, mais c'était déjà un soulagement de ne plus l'avoir dans les pattes.

Le film continua, puis l'heure du dîner arriva. Mon père ne fut pas des plus ravi de voir Jimin, mais il ne le montra pas. Ou en tout cas, il resta cordial et Jimin et Kate ne le remarquèrent pas. Nous mangeâmes tous les sept ensemble, et la question du départ de Jimin ne tarda pas à flotter au-dessus de la table. Heureusement, Kate le sentit immédiatement et elle désamorça le problème en disant qu'ils avaient trop de choses à se dire. Ma mère enchaîna aussitôt en lui disant de rester, et je les remerciai par la pensée. Et comme la chambre d'ami était occupée par Kate... pas de bol, il allait devoir dormir avec moi. Vraiment dommage.

Nous montâmes coucher Ally en lui lisant son éternelle histoire du soir, puis nous redescendîmes discuter un peu avec mes parents. Ils finirent par se poser au salon devant la télévision, mon frère nous quitta aussi pour notre plus grand bonheur, et Kate finit par prendre congé en prétextant aller se doucher pour qu'ensuite, elle puisse parler avec Jimin toute la nuit.

Je me retrouvai donc seul avec lui sur la terrasse, alors que je fumais ma cigarette d'après repas.

« L'excuse de Kate a marché ce soir, mais elle ne marchera pas demain. Ni les trente prochains jours. Et comme elle vit ici pour le moment, tu ne peux plus découcher comme avant, ça semblerait bizarre.

– Je trouverai une solution. Il est hors de question qu'on doive trouver des combines pour se voir et devoir se donner des rendez-vous. Je veux être avec toi tout le temps, jusqu'au jour de ton départ. Sinon je vais crever. »

Il me sourit et saisit ma main gauche discrètement.

« C'est pareil pour moi. Si tu savais à quel point mon corps tout entier brûle depuis que je t'ai retrouvé...

– Espérons qu'il tienne jusqu'à ta cuisine et ton plan de travail, alors. »

Il mordit sa lèvre et je tirai une dernière taffe.

« Allez, Kate t'attend. »

Il lâcha un rire et nous rentrâmes. Nous saluâmes mes parents et rejoignîmes l'étage. Je lui prêtai des vêtements et il alla se laver, et en attendant, je changeai mes draps. Nous échangeâmes nos places lorsqu'il eut terminé, et je pris soin d'observer les alentours avant de rejoindre ma chambre. Je refermai derrière moi et mes yeux se posèrent aussitôt sur Jimin qui était assis dans le lit, les yeux rivés sur son téléphone, et torse-nu.

« Il est passé où, le t-shirt que je t'ai filé ? »

Il pouffa et releva les yeux sur moi.

« Je vais avoir trop chaud.

– Mouais. Disons ça. »

J'éteignis la lumière et m'empressai de le rejoindre. Il reposa aussitôt son téléphone et se tourna vers moi en glissant sous la couette. Je fis de même, les yeux rivés dans les siens, et nous nous observâmes pendant un moment en silence.

« Tu lui as déjà parlé de Chelsea ? », murmura-t-il.

Il me fallut quelques secondes pour comprendre de quoi il parlait exactement.

« Pas vraiment. Juste le soir où on s'est rencontrés. Je ne sais pas si tu te souviens.

– Non, je me souviens juste que ça m'avait démangé désagréablement. »

Je lâchai un petit rire et lui racontai par phrases plutôt confuses ce que j'avais raconté à Kate ce soir-là.

« Il faudrait peut-être que tu lui racontes un jour ? Pour éviter tout quiproquo inutile ?

– Tu as sans doute raison.

– Comme toujours. »

Je lui souris et levai ma main droite pour caresser son visage en douceur.

« J'ai du mal à réaliser que tu es vraiment là, après tout ce temps.

– Moi aussi. Surtout ici. Ça doit bien faire un an que je ne suis pas revenu dormir ici, non ?

– Quelque chose comme ça, oui.

– C'est amusant, mais ça me rend un peu nostalgique... »

Mon pouce commença à tracer les lignes de son visage, et s'attarda un peu sur ses lèvres pulpeuses. Lorsqu'elles s'entrouvrirent, mon doigt continua son chemin et glissa sur sa gorge, son épaule, son bras, avant de venir enserrer sa taille avec ma paume. Nous nous regardâmes encore quelques secondes avant que nos yeux ne chutent. J'avançai un peu mon visage près du sien, il fit de même, et nous finîmes par nous embrasser. Mon corps s'embrasa et j'imaginai que le sien aussi. Son bras libre passa autour de mes épaules pour me serrer contre lui. Il tenta de me faire basculer sur le dos mais je le retournai et m'allongeai de tout mon long sur son corps.

« Je pourrais t'embrasser pendant des heures, murmurai-je.

– Moi aussi...

– J'aime tellement ta bouche...

– Je sais. »

Un sourire étira ses lèvres et je finis par y replonger pour cacher le mien.

Après quelques minutes, ma bouche dévia sur sa gorge, son torse, et s'attarda sur sa poitrine, accélérant ainsi sa respiration, et plaquant son bassin contre mon sternum par vagues. Mon prénom quittait ses lèvres dans des soupirs coupables et désespérés, et ça me rendait fou.

Je continuai ma descente vers le bas de son corps.

« Pourquoi tu as retiré ton piercing ? murmurai-je.

– J'avais trop peur que tu me l'arraches sous la passion. »

Je lâchai un petit rire et embrassai son nombril.

« Je préfère que ça se rebouche avant que je parte faire mon service.

– Je comprends. »

Je déposai un nouveau baiser et continuai ma route.

Je m'arrêtai sur sa cuisse, où je plantai les dents dans l'encre présente sous sa peau, après l'avoir aspirée quelques secondes entre mes lèvres. Ses doigts tiraient sur mes cheveux et il tremblait d'impatience. Alors je cédai à ses plaintes en faisant glisser son boxer le long de ses jambes.

Je remontai embrasser la petite cicatrice au milieu de son ventre, et sa peau se couvrit une fois encore de chair de poule. Et, ne pouvant plus tenir, mon souffle descendit jusqu'à son pubis. Jimin glissa de nouveau ses doigts entre mes mèches et déblatéra des tas de choses qui me parvenaient à peine aux oreilles, avant qu'il me dise de cesser car la frustration accumulée jusqu'ici allait le faire jouir trop vite.

« Tu t'améliores de plus en plus, si tu savais... J'en perds la tête... »

Son compliment me donna une bouffée de chaleur. Je remontai vers son visage et glissai mes lèvres vers son oreille.

« J'ai eu le meilleur des professeurs. »

Il gloussa, puis saisit mon visage et plaqua sa bouche contre la mienne. Je retombai sur lui et l'écrasai de tout mon poids. Des gémissements s'étouffèrent contre moi alors je lui donnai un coup de hanche et il repoussa mon visage en happant l'air.

« Retourne-toi. »

J'ouvris la bouche mais aucun mot n'en sortit. Quoi ?

« Je veux te faire du bien aussi.

– Jimin, je... »

Il comprit aussitôt quel quiproquo il y avait, alors il pouffa et m'embrassa chastement.

« Retourne-toi verticalement.

– "Verticalement" ?

– Oui. Je rêve d'essayer un truc avec toi depuis un moment. »

Je manquai d'avaler ma salive de travers. Il était en train de me proposer ce que je pensais, là ? Il allait avoir ma peau.

[...]

Ça faisait déjà une semaine que Jimin était ici. Il n'avait pas pu rester toutes les nuits à la maison, et moi je n'avais pas pu découcher pour dormir chez lui tous les soirs non plus. Même si mon père n'était plus dupe depuis longtemps, je ne voulais pas créer une scène maintenant. Jimin et moi avions discuté du fait de le mettre au courant, pour nous comme pour nos « fiançailles ». S'il me reniait et me foutait dehors, j'avais une solution toute trouvée : l'appartement de Jimin. Mais malgré moi, j'avais peur de ça. Ce rejet définitif. Et ça briserait ma famille, je le savais. Troy jubilerait, parce qu'il serait forcément mis au courant. Il pourrait tout foutre en l'air, aussi.

J'avais expliqué à Kate l'allusion qu'avait fait mon frère à propos d'elle et de ma « première petite amie », comme me l'avait conseillé Jimin. Bien qu'un peu gênée au début de mes explications, l'affaire était restée derrière nous. C'était du passé, après tout, et jamais je n'avais vu en elle autre chose que ce qu'elle était, c'était le plus important. Mon frère avait encore une fois tenté de semer la zizanie dans mes relations, mais ça avait échoué.

Et autrement, toute ma bande savait que Jimin était de retour. Je ne pouvais pas le cacher, et Steven m'avait aussitôt sauté dessus. Il m'avait dit qu'il avait un concept de vidéo en tête depuis un moment et que, puisque Jimin était ici, c'était le destin, le signe que nous devions la tourner bientôt. J'avais été sceptique, mais Jimin et Kate avaient accepté pour moi.

Nous étions le samedi 15, et avec Jimin, Kate, Dean, Maria, Adrian, Dylan, Chuck et Samia, nous nous étions rendus dans un studio que Steven avait loué pour le tournage de cette vidéo. Il avait acheté des tas de choses pour décorer l'intérieur et lui donner un peu de personnalité. Tout le monde trouvait ça joli et était enjoué, mais moi, j'étais très dubitatif. Il ne nous avait toujours rien révélé sur le concept de sa vidéo. Et qui disait vidéo, disait publication mondiale. Est-ce que les autres étaient au courant du projet ? Notamment Dylan, Chuck et Samia ? Et Jimin, avait-il le droit d'encore se montrer avec moi dans ce genre de chose ?

« Bien ! s'exclama Steven en fermant la porte à clé. Maintenant que plus personne ne peut sortir, les choses sérieuses vont commencer. »

Nos amis commencèrent à rire, mais moi je ne ris pas du tout. Je croisai les bras sur ma poitrine et fronçai les sourcils.

« Allez, crache le morceau.

– Doucement, Hyde, détends-toi.

– Me détendre ?

– Oui. Tu vois pas que t'es le seul ronchon coincé, ici ?

– Je vais t'en coller une, mec. »

Il rit et les autres l'imitèrent.

« Pourquoi vous rigolez ? Vous avez pas peur de ce qu'il a prévu pour vous humilier ? Vous êtes au courant que vous allez retrouver vos têtes partout sur Internet, avec ça ?

– Ça m'est égal, répondit Dylan.

– Pareil, fit Samia.

– Vous devriez pas. Ce type est pas fiable. »

Tout le monde rit encore, et Steven s'approcha de moi pour passer son bras autour de mes épaules. Je penchai la tête sur le côté pour m'éloigner de la sienne et le fixai avec un regard soupçonneux.

« Tu peux partir, si tu préfères. Mais je garde Jimin. »

Il en était hors de question. Je le repoussai et rejoignis mon compagnon avant de le prendre par la main.

« Viens, on s'en va. »

Jimin rit et fit semblant de me suivre avant de se stopper. Je tirai sur son bras, mais comme il ne bougea pas, je lui fis face :

« Viens.

– Tu ne veux vraiment pas le faire ? Je suis certain que ça va être amusant.

– Écoute ton intelligent et radieux petit copain, Hayden. »

Je me figeai et jetai un coup d'œil furtif à Adrian et Maria. Heureusement, ils étaient occupés à essayer de voir ce qui se cachait sous l'espèce de tente que Steven avait montée au milieu de la pièce, et qui cachait probablement ce qui nous attendait.

Jimin tira sur ma main avec un petit sourire suppliant, et je capitulai. Canard.

Tout le monde tourna les talons en se retenant de faire un commentaire, mais sans en penser moins, et Steven nous fit asseoir pour patienter. Il vérifia les éclairages, les micros, ses différentes caméras, puis nous expliqua rapidement le concept. Il allait s'agir d'un jeu de hasard, avec des cadeaux et des pièges. Si tout le monde fut emballé, moi je restai soupçonneux. Je le connaissais trop bien.

Nous nous installâmes ensuite tous en cercle autour de la petite pyramide de tissu, et il alluma ses caméras avant de se placer devant la principale et de commencer son intro. Il nous présenta tous ensuite chacun notre tour, et je fis un effort pour paraître aimable. Une fois le tour de table terminé, il refit face à la caméra.

« Je vais maintenant révéler mon petit bricolage et vous expliquer le principe. »

Il se retourna vers la petite tente et souleva les bords jusqu'à retirer entièrement le drap. Plusieurs murmures s'élevèrent. Il s'agissait de plusieurs assiettes en carton colorées, sur lesquelles un gobelet de plastique rouge était posé à l'envers. Toutes étaient reliées à un autre gobelet posé au centre, et d'où s'échappaient les ficelles. Je compris instantanément où il voulait en venir. C'était une roulette russe. Et en effet, lorsque j'aperçus en face de moi une assiette avec un œuf, j'en eus la confirmation.

Steven refit face à la caméra et révéla ce que je venais de deviner sans mal. Des rires s'élevèrent, des plaintes également.

« Je n'avais pas prévu de jouer avec vous au départ, mais comme on est dix, je vais participer. Ça fera trois chances par personne.

– Et tant mieux. »

Il m'ignora et continua.

« Je pensais ne laisser que l'œuf en "balle", mais avec notre nombre, si jamais il est trouvé dès le début, ça ne sera pas drôle. Par conséquent, il y a d'autres "punitions" sur les autres assiettes, mais ça sera la surprise. »

Super.

« Allez, c'est parti. Jimin, à toi l'honneur !

– Volontiers ! »

Je posai un regard inquiet sur lui. Il avait l'air de s'éclater.

Son choix se porta sur l'une des petite ficelles et il tira dessus. L'une des assiettes-gobelet se rapprocha du centre, alors il retira le couvercle pour voir ce qu'elle renfermait. Plusieurs Kinders s'en échappèrent et un immense sourire éclaira son visage.

« Trop bien ! »

Des petits rires s'élevèrent dans la pièce.

« Tout est pour moi ?

– Oui, tout !

– Merci ! »

Il récupéra tous les chocolats avant de se rasseoir à sa place, et Steven retira l'assiette du jeu avant de réorganiser les autres.

« Hyde, à ton tour. »

Je soupirai et observai les ficelles. Il était impossible de savoir laquelle appartenait à quelle assiette. Et puis dans tous les cas, si jamais il y avait un autre œuf caché sous un verre, personne ne pouvait le savoir. Je portai mon choix sur l'un des brins, et je tirai dessus. Une assiette se rapprocha du milieu, et j'en soulevai le gobelet. Un petit papier se trouvait là. Je l'attrapai et me rassis à ma place en le dépliant.

« "Chance ! Si jamais l'assiette tirée ne te convient pas, tu peux la remettre à sa place et en choisir une autre." »

Steven s'esclaffa pendant que les autres se mirent à râler.

« C'est injuste que ça soit toi qui tires cette carte chance, fit mon ami. Tu es le plus chiant du groupe.

– Je t'emmerde. »

Il rit encore, et Kate tira une ficelle à son tour. Un petit papier se trouvait aussi sous son gobelet.

« "Embrasse la personne que tu préfères dans cette pièce", lut-elle.

– T'as quel âge, mec ? demandai-je.

– J'espérais tomber sur ça et embrasser Jimin. Je suis dégoûté. »

Jimin ne put s'empêcher de rire tandis que je regardais Steven avec un regard noir.

« Tout le monde peut me comprendre, arrête de tirer cette gueule ! Toi le premier ! »

J'ignorai la pique et reposai mes yeux sur Kate.

« Alors ? Qui vas-tu choisir ? lui demanda Samia.

– J'hésite. J'ai envie d'embrasser beaucoup trop de monde, dans cette pièce. »

Des rires s'élevèrent encore, et elle fit le tour du cercle des yeux. Steven, je me taperais la barre du siècle. Jimin, ça me ferait chier, même si je savais que je n'aurais vraiment rien à craindre, mais elle, elle se ferait défoncer sur Internet. Moi, dans le fond ça ne me dérangerait pas, sur Internet ça ferait encore jaser, mais ça pourrait démanger Jimin malgré tout, je le savais. Dean, je serais mort de rire. Dylan, j'étais certain qu'il n'attendait que ça. Chuck, je ne savais pas trop. Samia, ça serait intéressant. Maria, je n'osais même pas imaginer. Adrian, pareil que Dylan, même si, vu sa situation actuelle, s'approcher d'encore une femme serait une très mauvaise idée.

« Alors ? demanda Steven.

– Je ne sais pas. Y a-t-il des volontaires ? »

Plusieurs voix s'élevèrent, dont celle de Jimin.

« Trop de volontaires, ça ne me facilite pas la tâche.

– C'est dur d'être canon, ricanai-je.

– Tellement. Tu as dû connaître ça, toi aussi, à une époque. »

Je continuai de ricaner et évitai autant que possible les regards de mes amis, et celui de Jimin.

« Allez. Le hasard va décider pour moi. Alors. Am, Stram, Gram », commença-t-elle à compter à partir de Dean à côté d'elle.

Elle fit le tour du cercle, et son doigt s'arrêta sur Samia.

« Gram. C'est toi, ma chérie. »

Samia pouffa et jeta un regard à Steven.

« Devant la caméra ?

– Bien sûr ! s'exclama-t-il.

– Bon. Très bien. »

Je voulus faire mon daron protecteur et rabat-joie, mais quand elle se redressa sur les genoux et s'approcha de Kate avec un sourire, je restai à ma place. Après tout, ce n'était qu'un baiser, ce n'était rien.

Elles s'embrassèrent donc devant les caméras, et devant nous, et quelques hurlements satisfaits s'élevèrent de la part des invités restants. Je restai silencieux et tentai de chasser cette image de ma tête. C'était plus satisfaisant que je ne l'aurais cru.

Quelque chose se posa soudain contre ma bouche et je sursautai. Je m'éloignai et tournai la tête vers Jimin. Il haussa un sourcil en me fixant. Il me tendait un petit œuf Kinder. Il le rapprocha de nouveau de moi en me soufflant un : « Tiens », et je le mangeai sans discuter. Je le remerciai dans un murmure et reposai mes yeux sur Dean qui tirait à son tour une assiette. Quand il souleva le gobelet, une liasse de billets s'en échappa.

« Wow, s'exclama-t-il en commençant à les compter. Six, sept, huit, wow, dix dollars ? Merci, mec.

– Avec plaisir ! »

C'était au tour de Dylan. Une assiette se rapprocha du centre et il en souleva le gobelet. Un petit verre à shot se trouvait là. Il fit la grimace et remonta les yeux sur Steven.

« C'est quoi ?

– Vodka.

– Fait chier. »

Quelques ricanements s'élevèrent, et il s'envoya le verre sans discuter. Nous l'applaudîmes et il se rassit en faisant les gros bras, fier de lui.

Le premier tour se termina rapidement, le deuxième s'écoula aussi. L'œuf était toujours là quand le dernier tour commença.

« Une chance sur dix, fit Steven. Enfin, en réalité, il y a un autre œuf, caché là-dessous.

– Quoi !?

– Oui, seul celui-là, ça n'aurait pas été drôle ! »

Des rires et des grognements se firent entendre. Moi, je serrais les fesses pour Jimin. J'étais persuadé qu'après deux chances, il allait forcément tomber sur un truc pourri.

« Allez. Quand il faut y aller... »

Il se redressa sur les genoux et choisit l'un des fils. Il tira dessus, et malheureusement, l'assiette avec l'œuf se déplaça.

« Oh non, souffla-t-il.

– Stop ! »

Il s'interrompit et tous les regards se tournèrent sur moi.

« Quoi ?

– J'utilise ma carte chance du début.

– Non, Hayden.

– Si.

– Ce n'était pas dans les règles.

– Il est écrit "si l'assiette tirée ne te convient pas", il n'est pas précisé que c'était une assiette que moi je devais tirer. »

Je remontai mes yeux dans ceux de Steven.

« Pas vrai ?

– Il semblerait que tu aies trouvé une faille à mon petit jeu », me répondit-il dans un sourire.

Il l'avait fait exprès, au cas où. Et il se délectait de voir que j'allais me manger un œuf cru sur la gueule pour sauver Jimin. J'allais le massacrer.

« Je refuse, fit Jimin.

– Et moi je te dis que tu n'as pas le choix.

– Et si j'en tire une autre et que c'est le deuxième œuf ? On aura un œuf sur la tronche tous les deux.

– Alors on sera assortis.

– Je ne veux pas.

– Hyde a utilisé sa carte chance, on doit faire avec, malheureusement, déclara Steven. Alors tu peux choisir un autre fil. »

Jimin me lança un regard qui ne me plut pas, et il s'exécuta. Il allait vraiment me faire la gueule parce que je lui avais sauvé la mise ?

« Oh, vodka aussi ?

– Oui, répondit Steven.

– Alors c'est parfait. »

Jimin s'empara de son shot et le descendit la seconde suivante sans me lancer un regard. Il boudait vraiment, c'était hallucinant.

« Du coup, Hyde, à toi l'honneur.

– Parce qu'il faut que je me le claque sur la tronche moi-même, en plus ? Tu rêves.

– Alors on attendra la fin de la vidéo. La personne qui aura le deuxième œuf te le claquera, et inversement.

– Ok. »

Kate tira à son tour un fil, et ça s'enchaîna jusqu'à ce qu'il ne reste plus que deux assiettes. Une pour Adrian, une pour Steven, et l'une des deux contenait le deuxième œuf.

« T'as l'air de suer, Steven, plaisanta Adrian. Tu sais ce qu'il y a sous le deuxième verre ?

– Oui, je le sais.

– Et c'est un truc bien ?

– Tu verras par toi-même d'ici quelques secondes.

– Bien. Allez. »

Il se concentra, hésita longtemps, puis saisit l'un des fils. Il s'approcha de l'assiette qui était au bout, prit une grande inspiration, et souleva le gobelet. Quand il découvrit un billet de cinquante dollars, il lâcha un hurlement de soulagement avant de s'en saisir et de sauter partout. Moi, je me retins de partir dans un fou rire. Non seulement il venait de perdre cinquante dollars, mais en plus j'allais lui claquer un œuf sur la gueule. C'était parfait.

« Allez, Steven. Viens. »

Il me lança un sourire forcé et souleva son verre où un deuxième œuf se trouvait. Dylan fit un gros plan depuis la caméra mobile, avant de remonter à son visage dégoûté.

« On va faire ça au fond de la pièce, j'ai protégé avec des bâches.

– Super. »

Il se releva en grognant et refit face à sa caméra pour se plaindre. Je saisis mon œuf et me plantai aussi face à l'une de ses caméras avant de chuchoter.

« Le karma. Le karma, les mecs. Je vais tellement me faire plaisir en lui éclatant son œuf, vous n'avez même pas idée. »

Je ne réussis pas à retenir un sourire quand Kate me donna un coup de coude dans la taille. Je lui lançai un regard amusé, puis cherchai Jimin du regard, mais il était avec Dean. Il comptait vraiment me faire la gueule pour ça ?

« Allez, Hyde. À nous deux. »

Je le rejoignis au fond de la pièce tandis que Dylan nous suivait avec la caméra à la main.

« Tu commences ?

– Vas-y.

– Bien. »

Je pris une grande inspiration et fermai les yeux. Deux secondes plus tard, je sentis la coquille de l'œuf se briser sur mon crâne, et le liquide gluant et collant s'écouler dans mes cheveux. Je rouvris les yeux, et je lui lançai un regard machiavélique.

« À ton tour.

– Fait chier. »

Je lâchai un petit rire sadique volontairement et il serra les dents.

« T'as cherché la merde, mec, dis-je en haussant les épaules pour simple justification.

– Tu me le paieras.

– On verra ça. »

Je continuai de sourire, et il inspira à son tour. Je regardai à quel endroit je pourrais le claquer pour ruiner au mieux ses cheveux, et je lui éclatai également en plein milieu du crâne, dans un mouvement, afin d'en étaler un maximum.

« Nous sommes quittes, déclarai-je. Maintenant, tu peux faire ton outro ! »

Il ricana, puis fit face à la caméra, où il commença à parler pour conclure la vidéo. Je ne pensais pas qu'il l'aurait vraiment fait, mais il joua le jeu jusqu'à ce qu'il prononce son dernier mot. Dylan passa la caméra sur moi et je saluai les futurs spectateurs, et il fit le tour du groupe avant de faire un signe devant l'objectif pour lui-même.

« Et, coupé ! »

Il éteignit la caméra et Steven soupira.

« Allez, maintenant on va se laver !

– Avec plaisir. »

Je le suivis jusqu'à des toilettes après avoir jeté un coup d'œil à Jimin. Il m'ignorait toujours.

La porte se referma derrière nous, et Steven n'attendit pas une seconde avant de plonger ses cheveux sous l'eau.

« Il semblerait que ton sexy et plaisant petit copain n'ait pas aimé ton comportement de chevalier servant.

– Il semblerait. Et c'est de ta faute.

– Bah voyons. »

Il coupa l'eau, et quand il fut certain qu'il n'y avait plus le moindre morceau de coquille, il les récupéra au fond du lavabo et se redressa.

« Bon courage pour rattraper le coup.

– Ouais, merci. »

Il ricana et poussa la porte pour quitter la pièce. Je plongeai à mon tour la tête sous le robinet pour me rincer. Je savais que c'était une mauvaise idée depuis le début. Et même lui avoir collé un œuf sur la tronche ne m'apaisait pas.

J'insultai le monde entier et coupai l'eau. Je posai mes mains sur le bord du lavabo et gardai la tête penchée, les yeux clos. Comment j'allais rattraper ça, moi, si Jimin tirait la gueule toute la journée ?

« C'est bon ? »

Je sursautai et fis un bond sur le côté.

« Qu'est-ce que tu fais là ?

– Je suis venu t'apporter une serviette pour te sécher un peu les cheveux. »

Je ne bougeai pas et regardai Jimin la déplier et s'approcher de moi pour la poser sur mon crâne.

« Tu ne fais plus la gueule ?

– Faire la gueule ?

– Tu ne vas pas me dire que tu ne m'as plus décroché un regard depuis que j'ai pris ton œuf, sans le faire exprès ?

– Mmh, c'est vrai que ça ne m'a pas trop plu, sur le moment, avoua-t-il en frictionnant mes cheveux avec douceur.

– Pourquoi ?

– Parce que je ne veux pas passer pour une demoiselle en détresse. Ce n'était qu'un œuf, Hayden.

– Tu imagines les réactions de tes fans ? De ton agence, si je t'avais laissé te prendre un œuf sur la tête ?

– C'était une punition comme une autre, comme on peut avoir dans notre mini-série avec les mecs. Et puis l'œuf, c'est bon pour les cheveux.

– Je suis sérieux.

– Mais moi aussi. Tu sais, tu n'as pas à me sauver de tout, surtout quand c'est quelque chose d'aussi futile. C'est en agissant de cette manière qu'on se fera démasquer.

– Tu penses ?

– Oui.

– Je suis désolé.

– Ce n'est pas grave, c'est fait. Dans un sens, ça me fait plaisir que tu n'aies pas voulu que je me fasse "humilier" de cette manière et que tu aies tenu à prendre ma place. Mais ne m'émascule pas pour autant, quelle qu'en soit la raison. Tu comprends ?

– D'accord. Excuse-moi.

– C'est oublié. »

Ses doigts descendirent sur le bord de la serviette, et il tira dessus pour m'attirer à lui. Il m'embrassa et je lui répondis aussitôt. Tout s'était arrangé, mais Steven me le paierait quand même. C'était décidé.