[02/03/2024]
Bonsoir bonsoir !
Je suis désolée pour la publication tardive. J'ai passé une semaine très compliquée alors pour décompresser, j'enchaîne les épisodes de Vincenzo avec mes sœurs (on l'avait pas revu depuis sa sortie, et ça faisait un moment qu'on voulait le revoir alors c'était l'occasion mdr)
Par contre, j'ai mis genre... 50 minutes à corriger ce chapitre ? En plus j'ai dû retoucher des passages et j'ai même trouvé des fautes ? Waaaa, j'avais pas été aussi efficace depuis une éternité.
Bon, le début est légèrement imbuvable parce qu'il y a des tas d'infos, et que le plus-que-parfait c'est lourd, mais je n'ai pas eu le courage de tout réécrire maintenant mdr
Désolée 😭
Il y a quelques mois, j'ai vraiment hésité à couper cette histoire en sept parties. Si je ne l'ai pas fait, c'est pour la même raison qui m'a poussée à ne pas dépasser les 190 chapitres : la limitation des updates dans les livres sur Wattpad mdr
À cause de ça, la fin est très condensée, j'espère vraiment que quand nous y arriverons, vous prendrez quand même du plaisir à la lire. Mais bref, tout ça pour dire que si j'avais pu faire une septième et dernière partie, elle aurait commencé ici. C'est celle-ci qui aurait à priori eu le titre de "Life goes on".
Bref. Revenons-en au chapitre 169. ALOOOOOOOOOOOOORS, JE VOUS AVAIS PROMIS DES ASCENSEURS ÉMOTIONNELS DANS L'INTRODUCTION DE CETTE HISTOIRE, QUI N'EST PAS SATISFAIT ? 🙃😇😈
C'est enfin arrivé. Vraiment. Mes bébés. Je suis tellement fière d'eux 🤧
J'ai modifié la fin avant d'enregistrer mon chapitre sur Wattpad, samedi dernier. Comme Hayden avait prévu de mettre le genou à terre et qu'il ne l'a finalement pas fait parce que rien ne s'est passé comme prévu, je me disais que ça pourrait être fun qu'au final, Jimin le fasse. Toute cette partie a été rajoutée au dernier moment, j'espère qu'elle vous a plu huhu
En tout cas, même si Hayden ne l'avouera jamais, ça a fait battre son petit cœur très trèèèèèès fort 🥺🥰
J'espère que ce chapitre (et du coup, le commencement de cette officieuse septième et dernière partie) vous plaira.
Bonne Léocture ! ♥
~~+~~
Notre voyage avait malheureusement pris fin. Jimin avait disparu dans un avion direction Abou Dabi afin d'avoir sa correspondance pour Séoul deux heures plus tard. Moi, c'était à destination de New York. Les au revoir s'étaient étonnamment bien passés. J'étais persuadé que ça aurait encore été un enfer, des larmes partout et des maux de tête, mais non. Nous nous étions serrés l'un contre l'autre ; nous nous étions embrassés longuement, avant de nous faire de nouvelles promesses de nous revoir très vite ; puis nous nous étions soufflés un dernier « Je t'aime. »
J'avais passé mes onze premières heures de vol, mes cinq heures de correspondance, et mes six dernières heures de vol les yeux rivés sur mon ordinateur, un casque sur les oreilles, à écrire et composer, jusqu'à être satisfait de moi.
Steven était venu me chercher à l'aéroport vers vingt-trois heures. Il m'avait posé des tas de questions, et j'avais évité de répondre à beaucoup d'entre elles, autant pour le faire chier, que parce qu'il y avait certaines choses que je ne pouvais pas lui dire sans en parler à Dean en même temps. Comme par exemple, pourquoi est-ce que je tenais sans arrêt ma main gauche dans l'autre, et que mes doigts frottaient nerveusement mon annulaire.
Je n'avais pas reporté la bague que Jimin m'avait offerte depuis ce soir-là, par peur de la perdre. Mais désormais, il n'y avait plus grand risque. Et je voulais la porter. Cependant, je n'arborais plus de bijoux depuis des années, en dehors de la chaîne avec le cadenas que Jimin m'avait offerte. Porter une bague à l'annulaire après un voyage avec lui, ça aurait été beaucoup trop évident. Pour mes potes, comme pour ma mère. Et possiblement le reste de ma famille. Tout le monde se serait questionné, et se serait douté de quelque chose. Alors petit à petit, j'avais recommencé à porter mes vieux bracelets en cuir. J'avais recommencé à mettre des colliers, des bagues. Et ma bague. Prononcer le mot « bague de fiançailles » me donnait des boutons, mais c'était pourtant la promesse que cet anneau représentait. Je n'en revenais toujours pas.
J'avais bien évidemment fini par cracher le morceau à mes deux meilleurs amis, qui m'avaient félicité. Steven avait hurlé et m'avait maudit avant de fondre en larmes puis de m'insulter parce que je me « payais sa tête ». Je l'avais aussi dit à Kate, qui s'était jetée dans mes bras en me lançant de bruyantes félicitations. Je l'avais également dit à Dylan, et à Samia. Ils avaient été surpris, mais m'avaient souhaité des vœux de bonheur. Et puis pour terminer, j'avais annoncé la nouvelle à Sooyeon, qui m'avait fait exploser les tympans avant de pleurer comme une fontaine à l'autre bout du fil.
Puis j'avais montré et fait écouter à Dean ce que j'avais composé dans l'avion, et depuis mon retour. Il y avait certaines choses qu'il n'avait pas du tout aimées, d'autres qu'il avait trouvées intéressantes. Il m'avait aidé à retravailler dessus, et après un mois, nous avions de nombreux brouillons et quelques démos. Seulement avant de vraiment se lancer dans quelque chose, il nous fallait un ou une bassiste, et une chanteuse.
Au fond de moi, je voulais reprendre la basse, je voulais retrouver ma place de bassiste, mais je savais que pour le moment, ça me serait difficile, même si je pensais à Jimin en jouant. Le mieux était de trouver un ou une musicienne qui soit capable d'alterner avec la guitare. Alors fin août, j'avais tourné une vidéo avec Dean. C'était la première fois qu'il apparaissait vraiment sur ma chaîne, et il avait été un peu mal à l'aise, au départ. Les minutes passant, il s'était accoutumé à la caméra, et avait réussi à se comporter naturellement.
Nous étions revenus sur notre premier groupe. Nous avions parlé de STIX, et bien évidemment de Scott, et de Chelsea. Et pour clore le tournage, nous avions annoncé ce que nous avions en tête : remonter un groupe dans les mois qui venaient.
Nous avions expliqué notre vision des choses, tout en ajoutant l'information la plus importante de cette vidéo : nous étions à la recherche de quelqu'un pouvant jouer de la basse et de la guitare, ainsi que d'une chanteuse, et si possible vivant aux alentours de Los Angeles.
Nous avions donné les « modalités d'audition » et avions terminé comme ça, avec une deadline. Puis, juste avant de boucler le tournage, nous avions révélé que la musique qui passait en fond depuis le début était une de nos dernières compositions avec Dean, et que le son sortirait à la suite de cette vidéo.
Dès la fin du tournage, je m'étais occupé du montage. J'avais ajouté de vieilles photos et vidéos de STIX pour illustrer nos propos, puis je l'avais publiée. Il ne nous restait plus qu'à attendre des réponses.
Malheureusement, nous nous étions bêtement dit que nous recevrions à tout casser une trentaine de mails avec des vidéos de postulants pour la place de bassiste/guitariste, et une cinquantaine pour la place de chanteuse. Nous pensions que ça serait rapide de tout lire, tout regarder, faire une présélection, puis un choix. Nous ne nous étions pas attendus à avoir déjà plus de deux-cents mails dès le lendemain, plus de cinq-cents au bout de deux jours.
J'avais donc rapidement dû annoncer que nous avions déjà eu bien trop de propositions, et que nous ne pouvions par conséquent pas continuer de prendre en compte les mails futurs. On avait bloqué l'adresse, et même si l'envie de fuir en voyant le nombre de messages m'avait fait très envie, j'avais dû le faire. Pour Jimin. Et pour moi aussi, bien sûr. Pour nous. Et pour Dean.
Alors j'avais mis tout mon courage et toute mon énergie à lire les mails, les trier, mettre de côté ceux que je jugeais intéressants. Dean m'avait aidé dès qu'il avait eu un moment de libre, tout en passant sur ma présélection pour affiner le tri.
Lorsque nous avions fini par nous mettre d'accord sur une cinquantaine de bassistes/guitaristes et la même chose en chanteuses, nous avions pu souffler un peu. Nous avions répondu à toutes et tous que leur profil semblait correspondre à ce que nous voulions, que ça soit au niveau des goûts, de leur univers ou de leur créativité.
Nous avions proposé à tous de nous rencontrer pour performer quelque chose avec nous, afin de tester leur manière de jouer en groupe, et surtout, voir si le contact passait bien entre nous.
Aujourd'hui, nous étions le 8 septembre. Dean ne travaillait pas, et il avait posé son vendredi afin que nous ayons deux jours de suite pour organiser nos « auditions ». Ça allait être intense, mais on avait bon espoir de trouver la personne qu'il nous fallait.
De plus, son école de musique lui avait laissé l'auditorium pour les deux jours afin que nous puissions rencontrer tous nos postulants pour la place de guitariste/bassiste. Nous étions là depuis huit heures ce matin, et j'étais éclaté. On avait prévu de passer une vingtaine de minutes avec chaque personne, et on allait croiser les doigts pour que ça le fasse.
« Tu as l'air tendu, m'interpella soudain Dean, son café dans la main.
– Je le suis.
– Pourquoi ?
– Parce que je ne me sens pas trop légitime à faire ce qu'on fait, si tu veux la vérité.
– Légitime ?
– Oui. Dans le sens où on est personne. Dans le fond, on se prend pour qui, pour faire défiler des dizaines de personnes devant nous, leur foutre la pression, et les laisser s'entretuer jusqu'à en choisir une seule à la fin ? »
Il me sourit et secoua la tête avant de poser son gobelet de carton sur une des tables.
« Je comprends ce que tu veux dire, mais nous n'avons pas vraiment le choix. Nous n'avons plus dans notre entourage des amis de longue date, ou même des connaissances, qui seraient prêtes à se lancer dans ce genre d'aventure, surtout à notre âge. Si on veut rencontrer des personnes prêtes à partager notre rêve, il faut bien les faire venir jusqu'à nous. Et on ne pourra pas "engager" tout le monde, malheureusement, il faudra bien faire un choix.
– Quand même.
– Dis-toi que c'est un mauvais moment à passer. Que lorsque ça sera fait, notre groupe sera peut-être au complet, et qu'on pourra se lancer. Et dis-toi aussi que peut-être, ces personnes qui vont se rencontrer en attendant de passer devant nous, vont se lier d'amitié, et fonder leur propre groupe par la suite. Même si elles ne sont pas choisies par nous, rien ne dit que ça ne va pas leur profiter. Et puis même sans ça, je sais que les personnes qui vont venir sont majoritairement des abonnées. Même si ce n'est que pour te voir pendant vingt minutes, et après te dire adieu, je suis certain que beaucoup seront plus que satisfaites.
– Si tu le dis...
– Je le dis. Alors avale-moi ton café et recoiffe-toi un peu, si tu veux avoir l'air un minimum pro. Je vais aller voir si-
– Salut ! »
Nous nous retournâmes et écarquillâmes les yeux en voyant Steven débarquer.
« Qu'est-ce que tu fous là ?
– Je ne savais pas quoi faire de ma journée, et puis je me suis dit que ça pourrait être cool d'assister à vos entretiens d'embauche.
– Il n'y a pas à dire, c'est beau, la vie de youtubeur », ricana Dean.
Je souris mais ne dis rien. Même si c'était une plaisanterie, ça piquait.
« À qui le dis-tu, enchaîna Steven. Y en a qui ont trouvé l'amour de leur vie, comme ça, qui leur ont même passé la bague au doigt, et qui offriront des belles villas luxueuses à leurs meilleurs potes, tellement leur fiancé est connu, talentueux, sexy, et plein aux as. »
Les deux se mirent à ricaner et je ne relevai pas. Je me contentai de vider mon café pour aller jeter le gobelet dans une poubelle.
« Puisque t'es là, dis-je en revenant vers eux, tu ne veux pas nous servir d'agent ?
– D'agent ?
– Ouais, ou d'assistant, comme tu veux ?
– Ce qui consisterait à ?
– Saluer les gens pendant qu'ils attendent derrière, quand ils entrent, les mettre en confiance, tout ça tout ça.
– Carrément. Ça me dit trop.
– Parfait. »
Nous le briefâmes rapidement, puis il quitta l'auditorium. Dean et moi allâmes installer nos instruments sur la scène, et vérifiâmes ensuite les branchements de son ordinateur portable aux enceintes de la salle.
Steven revint après vingt bonnes minutes pour nous informer que certaines personnes venaient déjà d'arriver. Nous le remerciâmes, soufflâmes un bon coup, et nous nous assîmes en regardant la liste des personnes venant nous rencontrer pour savoir à qui nous allions avoir affaire. Douglas Davis, vingt-quatre ans, étudiant, fan inconditionnel de Linkin Park, et jouant de la basse depuis plus de dix ans. Je ne me rappelais plus de lui, alors que j'avais vu sa vidéo quelques jours plus tôt.
« Ça va aller, Hyde. Respire. »
J'inspirai et hochai la tête en réponse. Oui, ça allait aller.
[...]
Les personnes défilèrent devant nous pendant plusieurs heures. Nous discutâmes beaucoup, et au final, ce fut bien plus amusant que je l'avais imaginé. Je m'étais pris la tête pour rien.
Comme avait tenté de me rassurer Dean, tous étaient ici parce qu'ils me suivaient depuis un moment, et rien que le fait de me rencontrer en vrai, de jouer devant moi, de me parler, voire de jouer avec moi si nous jugions qu'un essai pouvait s'avérer concluant, semblait leur suffire. Ça m'enlevait une sacrée épine du pied. L'expérience s'avérait être plus humaine que je ne l'avais imaginé.
Nous fîmes une pause vers midi le temps de grignoter quelque chose et de nous concerter. L'assistant Deng se joignit à nous, curieux d'entendre nos retours, étant donné qu'il était resté dans la « salle d'attente » avec les participants, et qu'il n'avait donc pas pu entendre ce qu'il se passait de notre côté.
Plusieurs profils s'étaient démarqués, et c'était positif autant que négatif. Positif dans le sens où notre prochain ou prochaine bassiste était à un coup de téléphone de nous, et négatif dans le sens où ça allait nous amener à encore devoir faire des sélections, et des déçus. C'était une vraie prise de tête.
À la fin de la journée, nous avions retenu sept personnes sur vingt-quatre. Et encore, sélectionner ces sept avait été très compliqué. Chacun avait un petit quelque chose bien à lui qui le démarquait des autres.
Nous nous souhaitâmes une bonne soirée en fermant les locaux, et rentrâmes chez nous pour une bonne nuit de sommeil.
En arrivant à la maison, je montai directement dans ma chambre et me laissai tomber sur mon lit. Je lus les messages que Jimin m'avait envoyés dans la journée, je lui répondis tout en lui racontant la mienne, et je sombrai avant même de recevoir une réponse.
[...]
« Merci encore d'être venu jusqu'ici, lança Dean.
– Avec plaisir. Merci à vous de m'avoir donné une chance. Et c'était trop chouette de vous rencontrer.
– On te tiendra au courant dès qu'on aura fait notre choix définitif, ou si on doit encore refaire une sélection. Vous êtes tellement, et tous si talentueux, que c'est un enfer pour nous de faire un choix en aussi peu de temps.
– Aucun souci, je comprends !
– En tout cas, merci beaucoup pour ton soutien. Ça nous fait chaud au cœur. Et à Hayden aussi, même s'il ne le montre pas. »
La mention de mon nom me fit revenir à moi. Dean rit, et l'homme en face de nous aussi. Je me redressai aussitôt pour m'excuser.
« Désolé, je dois t'avouer que c'est épuisant, et très stressant de tous vous voir défiler, nous montrer vos talents et nous couvrir de compliments, d'amour, alors qu'en échange, on n'a rien à vous offrir. Je me sens très mal à l'aise de vous imposer ça.
– T'en fais pas ! On est tous super flattés d'avoir réussi à passer la première étape, et puis d'avoir la possibilité de jouer avec vous ! Ça serait vraiment trop génial.
– Merci, répondis-je avec un sourire gêné.
– De rien ! Je vous laisse, y a d'autres personnes qui attendent. Mais c'était vraiment trop cool. Merci !
– De rien, vraiment, rit Dean.
– J'attends votre réponse en tout cas ! À bientôt ! Et bon courage !
– Merci, à bientôt !
– Salut », lâchai-je.
Il se dirigea vers la porte, qui se referma dans son dos, et aussitôt, je laissai tomber ma tête dans mes bras.
« Mec, je suis au bout de ma vie.
– Je l'avais remarqué... Tu as dormi, cette nuit ?
– Carrément. Je me suis même endormi avant que Jimin me réponde ; j'ai vu ses messages ce matin quand mon réveil a sonné. Mais je suis explosé.
– Je te comprends, c'est fatiguant. Je me suis aussi couché dès que je suis rentré, mais c'est exténuant. Je sens que le réveil va être dur, demain.
– Je te plains. Bien content de pas bosser comme toi.
– À qui le dis-tu. »
Je ne répondis pas et l'écoutai taper sur son clavier d'ordinateur avant de bouger les documents qui se trouvaient sur la table devant nous.
« Bon, allez. Prochaine personne, Rick Perez. Vingt-trois ans, étudiant en musique à Seattle.
– Encore un gosse, soupirai-je.
– D'après mes notes, j'avais beaucoup aimé ce qu'il nous avait envoyé, mais toi, tu n'étais pas très chaud.
– M'en rappelle plus. Mais Seattle, tu dis ?
– Oui.
– Ça pue grave. Ça doit être pour ça que j'étais pas super emballé. Et puis c'est un gosse.
– Arrête de faire une fixette sur les âges, Hyde. C'est réducteur et idiot.
– Ça me fait me sentir vieux, ok ? Vingt-trois ans... Ça veut dire cinq de moins que moi. »
Il rit et je grognai en gardant mon visage caché dans mes bras. Ça me dépitait, tout ça. J'avais perdu tant d'années... Si tout ça n'était pas arrivé, à l'époque, alors à son âge, j'aurais peut-être déjà eu trois ans de carrière. Peut-être qu'aujourd'hui, on en serait à notre huitième année, si jamais on avait réussi à nous faire une place dans le milieu...
« Salut !
– Bonjour », répondit Dean.
Je m'empressai de me redresser et de saluer à mon tour notre nouveau participant. Je frottai mon visage en m'excusant de mon accueil, et je posai mes yeux sur lui. Aussitôt, mes sourcils se froncèrent.
« Bienvenue, Rick, enchaîna Dean. Parle-nous un peu de toi. »
Le gosse continuait de me jeter des coups d'œil avec un grand sourire qu'il peinait à retenir. Je le connaissais.
« Eh bien, comme je l'avais dit dans mon mail, je suis un grand fan de votre groupe depuis quasiment vos débuts. Je suis de Seattle, mais j'ai de la famille à Los Angeles, et quand je venais chez elle pendant les vacances, mes cousins m'emmenaient souvent dans un bar qu'ils aimaient bien parce qu'il y avait des tas de jeux.
– Le Playful Goblin ?
– C'est ça !
– Tu nous as connus là-bas ? C'est amusant. C'est le bar de mon oncle, si tu veux tout savoir.
– C'est vrai !? C'est trop marrant ! Mais oui, je vous ai connus là-bas. J'avais même pas quinze ans à l'époque, mais j'ai adoré ce que vous faisiez. C'était beaucoup de covers, mais j'avais trop aimé. C'est vous qui m'avez donné envie de faire de la musique, vous savez !
– C'est très flatteur ! »
Il me jeta un coup d'œil mais je restai muet. Je connaissais ce mec.
« Je vous ai suivis sur tous les réseaux sociaux de l'époque, et puis, voilà, vous avez tout arrêté, mais j'ai continué de suivre Hayden sur YouTube. Bref, désolé, bro, c'était sans doute pas ce que tu attendais comme réponse. Je passe pour un fanboy. Je suis vraiment désolé. »
Dean lâcha un petit rire, puis me donna un coup de coude.
« Quoi ?
– Tu vas dire quelque chose, oui ?
– Je suis en train de réfléchir.
– De réfléchir ? »
Je revins au jeune homme en face de nous. Puis soudain, ça me revint.
« Putain, t'es le mec que j'ai croisé à Paris cet été !? »
Il écarquilla les yeux, et je vis Dean faire de même, dans ma vision périphérique.
« Oui, c'était moi. Je ne pensais pas que tu me reconnaîtrais. Désolé si je te mets mal à l'aise. J'aurais peut-être pas dû venir...
– Non, non, pas du tout, au contraire ! Il m'a fallu un moment pour te remettre, mais oui ! T'avais pas les cheveux attachés la dernière fois. Et je ne me souvenais pas de ton nom. Désolé. Il s'est passé des tas de choses, depuis.
– Aucun souci, je ne pensais même pas que tu te souviendrais de moi, rit-il. Ah, et mon prénom c'est Ulrich, en réalité, mais tout le monde ne l'aime pas, alors j'utilise Rick, la plupart du temps.
– Pourquoi ?
– Parce que ça sonne allemand. Et même si je ne fais pas du tout allemand physiquement, on m'a souvent regardé de travers quand j'étais gosse.
– Je vois. »
Je continuai de l'observer, et hochai la tête en replongeant dans mes souvenirs. Je m'étais fait la réflexion à l'époque qu'il avait un air de Booboo Stewart, et je ne m'étais visiblement pas planté.
« Je n'ai vraiment pas envie de gâcher vos retrouvailles, mais il faut qu'on avance, malheureusement, reprit Dean.
– Oh, oui, pardon ! »
Je soufflai une excuse à mon tour et mon meilleur ami continua. Nous échangeâmes encore quelques mots, puis Ulrich passa sa basse autour de son cou. Dean lança une chanson dans les enceintes, et après avoir entendu quelques notes, le gosse se mit à jouer. C'était vraiment pas mal. Dean mit ensuite un morceau de l'une de nos compositions, et il commença à improviser dessus après avoir compris en quelle gamme elle avait été écrite. Il se débrouillait vraiment bien. Ceci-dit, je me retrouvais coincé : je ne pourrais jamais donner mon avis sur lui en toute objectivité.
Il connaissait mon secret, et même s'il avait visiblement tenu sa langue et ses promesses depuis le mois de juillet, rien ne garantissait qu'il ne balancerait pas l'info si je le recalais. Mais le prendre pour cette raison serait clairement injuste. Les autres concurrents pourraient penser que je faisais du favoritisme et qu'ils n'avaient eu aucune chance étant donné que lui et moi nous nous connaissions déjà avant ça.
Dean quitta sa chaise et monta à son tour sur la scène. Je les regardai à peine faire, perdu dans mes pensées, jusqu'à ce qu'il vienne se rasseoir à côté de moi.
« C'était vraiment super.
– Merci !
– Tu restes dans le coin quelques jours, ou tu repars à Seattle aussitôt ?
– Je reste pour le weekend, mes cours à la fac commencent la semaine prochaine.
– C'est super. On te recontactera d'ici quelques jours quand on aura pris une décision. Surveille bien ta boîte mail au cas où.
– Ça marche !
– Profite bien de ton weekend !
– Merci, vous aussi, et bon courage pour la fin des auditions !
– Merci ! À bientôt !
– À bientôt, salut ! »
Je lui lâchai une piteuse salutation, et dès qu'il eut quitté la pièce, la main de Dean frôla méchamment l'arrière de mon crâne.
« Mais t'es pas bien !? m'écriai-je.
– Je peux savoir ce que tu as foutu, pendant vingt minutes ? Tu m'as laissé me débrouiller tout seul.
– Désolé. Je suis un peu paumé.
– Pourquoi donc ?
– Parce qu'il sait. Pour Jimin. Je l'ai rencontré cet été à la fin du concert. Il m'a vu sur scène avec Green Day et il m'a reconnu. Quand je suis sorti, j'ai retrouvé Jimin, et j'étais tellement euphorique que je lui ai sauté dessus et que je l'ai embrassé sans m'occuper du monde autour. Et il nous a vus. Il a reconnu Jimin.
– Et ?
– Et du coup, je ne peux pas être objectif le concernant.
– Je ne vois pas pourquoi.
– Imagine qu'on ne le prenne pas et qu'il soit tellement dégoûté qu'il nous balance ?
– Très peu probable, mais même s'il le faisait, ça serait ta parole contre la sienne.
– Il a une photo de nous trois, il pourrait au moins prouver que j'étais là avec Jimin. Et si au contraire on le prenait, en apprenant que je le connaissais déjà, certains pourraient penser que c'était joué d'avance.
– Tu te prends la tête pour rien, Hyde.
– J'en sais rien.
– Je t'assure. Tu te prends la tête pour rien. »
Il s'empara de son téléphone et envoya un message à Steven.
« Bref, passons, soupira-t-il en tournant la page noircie au nom d'Ulrich. Tatiana Bronx, vingt-sept ans, assistante en communication digitale. »
Je l'écoutai d'une oreille, et quand je vis une femme entrer à son tour dans la salle, je pris une grande inspiration. Il fallait que je me concentre.
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