[19/02/2024]

Bonjour bonjour !

Rhaaaa, je suis frustrée, à un jour près je postais pour l'anniversaire de Hobi snif snif. Mais je poste du coup un an après mes deux premiers concerts de Bad Omens. C'est si loin omg

Bon, je les ai revus y a deux semaines, mais ça aussi, ça me paraît ultra loin, maintenant XD

Rien de bien exceptionnel à raconter en dehors de mes déboires avec le CPH donc bon, on va vite abréger cette intro XD

J'ai récupéré mes albums de JK ainsi que le jap de Jack In The Box, hier. Non seulement, maintenant que j'ai toute la brochette de moches, je vais pouvoir tout écouter, mais en plus, pour Hobi, c'était le CD bleu. Et dans mon exemplaire kr (oui, pigeon un jour, pigeon toujours), j'avais eu le rose. Ce cul omg

Pas besoin de chercher quelqu'un avec qui échanger x'D (bon, j'ai toujours des tas d'albums et de photobooks en double à revendre depuis des années, mais ça fait ça de moins à faire XD)

J'aime beaucoup ce chapitre, alors j'espère qu'il vous plaira aussi.

Bonne Léocture ! ♥

~~+~~

Je sortis enfin de la salle, épuisé mais paradoxalement plus vivant que jamais. La guitare que le chanteur de Green Day venait de m'offrir sur le dos, le remontai la bandoulière d'un petit saut et m'emparai de mon téléphone pour appeler Jimin. Il fallait que je le retrouve. Que je le remercie, que je l'embrasse, que je lui fasse l'amour, et que je lui parle. Rien d'autre. Ça m'obsédait depuis que j'avais quitté la scène.

Ça sonna pendant de longues secondes. Il y avait du monde autour de la salle, car beaucoup faisaient la queue pour les stands de merch. Autrement, de longues files indiennes se dirigeaient vers la station de métro sur la droite. Mais aucun signe de Jimin.

Heureusement, après presque une minute, il décrocha.

« Oui ! Mon dieu, tu es où ? Je suis totalement perdu.

– Perdu ? demandai-je en m'arrêtant. Comment ça ?

– J'ai suivi les gens, et maintenant je ne sais plus trop où je suis. Je suis resté aux alentours de la salle pour t'attendre, mais à part te dire qu'elle est sur ma droite, je ne sais pas quoi te dire d'autre. J'ai l'impression d'être un enfant qui a perdu ses parents, j'ai envie de me mettre des claques pour être incapable de me débrouiller par moi-même dans ce genre de situation.

– La salle est sur ta droite, tu dis ?

– Oui. Dos à moi, sur la droite. L'opposé d'où on est arrivés, je crois, mais tout le monde partait dans l'autre sens alors je n'ai pas osé les suivre. J'avais trop peur de me retrouver pris dans un mouvement de foule. »

Je me tournai de l'autre côté. Il y avait du monde à perte de vue, et aucune trace de Jimin.

« Tu vois les stands de merchandising où les gens font la queue ?

– Oui, c'est en face de moi, sur la droite.

– Donc tu es après ça ?

– Oui.

– Ok bouge pas, j'arrive.

– Je ne bouge pas.

– Quitte pas.

– Non. »

J'abaissai mon téléphone et fis demi-tour. Je slalomai entre les personnes qui discutaient, sautillaient sur place, l'euphorie du concert encore dans le corps, et j'aperçus Jimin à une vingtaine de mètres.

« Je te vois. Bouge pas.

– Ok ! »

Je raccrochai et pressai le pas. En voyant quelqu'un se diriger vers lui d'un pas ferme, il eut un sursaut de recul, puis il me reconnut et j'aperçus ses yeux me sourire grâce aux éclairages publics.

« Tu es là. »

Je fonçai sur lui, lui arrachai son masque, puis je pris son visage dans mes mains et je plaquai ma bouche contre la sienne. Il se tendit et recula d'un pas sous la surprise, mais je ne quittai pas ses lèvres et je l'embrassai encore, avec un peu plus de passion à chaque fois.

Il finit par me répondre, ses mains hésitantes se posant sur mon corps. Je le fis reculer d'un pas, encore d'un autre, sans vraiment le vouloir. Je brûlais de l'intérieur.

« Hayden, souffla-t-il entre deux baisers. Qu'est-ce... Qu'est-ce qu'il... t'arrive ? »

Je l'embrassai encore une fois, et il me repoussa avant de passer sa langue sur ses lèvres et de les pincer.

« Qu'est-ce qui se passe ?

– Rien. Je t'aime. Et j'ai envie de toi. »

Sa bouche s'ouvrit, mais aucun son n'en sortit. Il regarda rapidement autour de nous avant de revenir à mes pupilles.

« Tu es sérieux ?

– Oui.

– Tu n'as pas l'intention de faire quoi que ce soit ici, hein, rassure-moi ? »

Je lâchai un petit rire, puis je vins l'embrasser de nouveau. Il se laissa faire, et après de nombreux baisers, ma température interne ayant un peu redescendu, je posai mon front contre le sien.

« Je vais le faire.

– Quoi !? s'étrangla-t-il. Tu plaisantes ? Tu as vu le monde ? »

Je pouffai et il me repoussa.

« C'est mort, Hayden.

– Non, je ne parle pas de ça.

– Alors de quoi tu parles ?

– De la musique. Du groupe. Je vais le faire. Je vais remonter un groupe avec Dean. Je vais tout faire pour réussir. »

Ses yeux s'écarquillèrent à un tel point qu'ils manquèrent de quitter ses orbites.

« Vraiment !?

– Vraiment. Et c'est grâce à toi. Tu m'as poussé sur scène et je t'ai détesté. Mais j'ai joué avec Billie Joe. J'ai joué avec Green Day. J'ai joué avec un des groupes qui m'a donné envie de faire de la musique quand j'étais ado, et j'ai joué devant quarante-mille personnes. »

Je portai ma main droite à ma poitrine.

« Tout est remonté là. Ma passion, ces années de frustration, mon envie. Je veux oublier ce qu'il s'est passé il y a bientôt huit ans. Je veux oublier, et je veux recommencer. Je veux réessayer. Je suis prêt. Et c'est grâce à toi.

– Je n'ai rien fait, je...

– Si. Depuis qu'on se connaît, tu me pousses à ça. Et même si j'ai eu envie de te tuer sur le moment, tu as fait ce qu'il fallait. C'était ce qu'il me fallait. Un gros coup de pied au cul et des étoiles dans les yeux. Alors merci. Merci, Kitty. Merci, Jimin. Je t'aime. Merci. Merci.

– De rien, vraiment, je...

– Merci. »

Je l'embrassai encore, et cette fois, il passa ses bras autour de ma nuque. Il tapa contre le coffre de la guitare sans le faire exprès, mais ça ne l'empêcha pas de m'enlacer. Je fis de même, mes bras se croisant dans son dos, et je le collai contre moi. Je voulais encore le faire reculer, jusqu'à ce qu'il cogne contre un mur et doive s'arrêter. Je voulais qu'il cogne contre un mur pour que je l'écrase entre ce dernier et mon corps. Je voulais l'écraser, le soulever, le porter, le posséder.

Il finit cependant par me repousser, ses doigts emmêlés dans mes cheveux, et le souffle court.

« Arrête...

– J'ai pas envie, grognai-je.

– Moi non plus, mais ce n'est pas le bon endroit... Tu es trop excité, je le sens contre moi, et contrairement à toi, mon t-shirt ne peut pas me cacher à cet endroit-là... »

Un large sourire étendit mes lèvres, et je baissai le visage une seconde avant de reculer d'un pas.

« Pardon. J'ai la tête dans les nuages. J'ai l'impression d'avoir fumé un gros pétard ou de m'être pris une cuite tellement je suis euphorique.

– Alors rentrons vite... »

Il pinça les lèvres, et je me retins de l'embrasser encore.

« Ok, rentrons. Mais faut que je boive. Et de l'eau, cette fois. Y en a sans doute dans les distributeurs dans le métro.

– J'ai soif aussi alors je suis d'accord.

– Viens. »

Je reculai d'un pas et tendis ma main vers lui. Alors qu'il allait la saisir, il réalisa soudain que son visage était à découvert, et il chercha son masque autour de lui.

« Fait chier, faut que je le change.

– Désolé, c'est moi qui l'ai fait tomber par terre. T'en as d'autres sur toi ?

– Oui.

– Laisse, je vais le jeter. »

Je me baissai pour ramasser le masque par terre, et je regardai autour de moi pour trouver une poubelle. J'en vis une à quelques mètres alors je m'en approchai.

« Hayden ? »

Je me tendis de tout mon corps. Je ne connaissais pas cette voix. Je jetai le masque et tournai la tête sur ma droite. Un homme s'approchait de moi, deux autres personnes derrière lui, en retrait. Jeune, les cheveux longs, il avait un air de Booboo Stewart, qui jouait dans American Satan et Paradise City avec Andy.

« Oh, mec, c'est vraiment toi ! J'étais pas sûr et je voulais pas te déranger, tu étais assez occupé depuis cinq minutes, dit-il en riant. Bordel, je suis content de te croiser !

– Euh, également, répondis-je.

– Ah, désolé. Je m'appelle Ulrich. Je te suis depuis dix ans, quand tu jouais encore avec STIX !

– Vraiment !?

– Oui ! Je suis de Seattle, mais j'ai de la famille sur Los Angeles, et un été je suis passé chez mes cousins, et on est allés dans un bar pour jouer au baby-foot et à d'autres trucs. Et je suis tombé sur toi et ton groupe. J'ai adoré. Depuis, je suis tout ce que tu fais. Je regarde toutes tes vidéos. Dès que j'ai un coup de mou ou une pause, je fais un tour sur ta chaîne.

– Merci...

– Je pensais que j'avais trop bu tout à l'heure, quand je t'ai vu sur les écrans quand Billie Joe t'a fait monter sur scène, mais y avait plus aucun doute quand t'as eu la guitare dans les mains ! T'as géré, c'était trop génial ! Et puis il te l'a vraiment donnée !?

– Ah, oui, répondis-je en jetant un rapide coup d'œil dans mon dos, où elle se trouvait. Elle est là. Et je dois t'avouer que j'ai du mal à réaliser ce qu'il s'est passé.

– Tu m'étonnes ! »

Son attention fut attirée derrière moi, et je vis que Jimin s'était approché discrètement.

« Désolé, sis', je me le suis un peu accaparé. »

Jimin se racla la gorge et hocha légèrement la tête.

« Aucun problème. »

Le regard de mon fan s'écarquilla un peu, et il réalisa son erreur.

« Oh, désolé, bro'. Désolé deux fois. »

Les yeux de Jimin se plissèrent et il secoua la tête de droite à gauche.

« C'est bon. Pas de problème pour ça non plus. »

Ils croisèrent ensuite les miens, et je compris sa question muette. Il voulait qu'on s'en aille.

« Bon, dés-

– Attends, mais... »

Je revins à mon abonné qui nous regardait, Jimin et moi, tour à tour.

« T'es... T'es le chanteur de BTS ? Jimin ? »

J'échangeai un regard avec lui. On était finis.

« Eh bah ça alors, je m'y attendais pas...

– On ne s'y attendait pas non plus, avouai-je en ricanant avec malaise. Est-ce que...

– Oui ?

– Est-ce que tu pourrais garder ça pour toi ? Personne ne le sait et personne ne doit l'apprendre.

– Bien sûr ! Aucun problème ! C'est pas mes affaires ! Je suis juste surpris. Mais dans le bon sens ! J'aurais dû m'en douter en fait, y a eu plein d'indices, vous m'avez bien eu ! »

Je passai une main dans mes cheveux pour gratter mon crâne. Ses deux accompagnateurs étaient restés en retrait, et j'étais certain qu'ils n'avaient pas suivi la conversation. C'était parfait, ça ne faisait qu'un seul problème à gérer au lieu de trois.

« Wow, je vais mettre un moment à m'en remettre. De ça, et du concert ! Et de t'avoir rencontré en vrai ! »

Bordel, on n'allait jamais pouvoir rentrer. Et une chose était sûre, mon excitation était redescendue depuis longtemps.

« Je vais pas vous embêter plus longtemps, vous devez être fatigués ! Mais j'étais trop content de vous rencontrer ! Toi aussi, Jimin ! J'ai vu plusieurs vidéos de tes concerts, t'es balèze. Vraiment trop.

– Merci...

– Quand tu danses, ça a l'air si simple que c'est frustrant pour nous, pauvres hommes maladroits. »

Je ricanai mais peu, car ses yeux revinrent sur moi.

« Et j'espère qu'un jour tu pourras refaire de la musique, mec. Tu es fait pour ça. Et tout le monde te le dira encore plus, après ce soir.

– Après ce soir ?

– Oui, je suis certain que tu es partout sur les réseaux sociaux. Le monde entier doit savoir que tu étais ici pour ce concert. Oh merde. »

Je blêmis.

« C'était censé être un secret, que tu étais là ? T'en as pas parlé.

– Oui, avouai-je. Personne ne sait qu'on est ici, tous les deux, et encore moins ensemble.

– Je dirai rien, vous avez ma parole. Pour toi je sais pas, dit-il à Jimin, je ne pense pas qu'il y ait quelqu'un qui ait filmé les écrans avant que Billie Joe vous regarde, mais toi, t'es cramé. »

Putain, j'avais pas pensé à ça. Jimin non plus.

« Je me débrouillerai. Qu'on sache que moi je suis ici n'est pas dramatique. Le problème, c'est lui.

– Je comprends. »

Il hocha la tête longuement, les yeux rivés sur Jimin.

« Bon, je veux pas être désagréable, mais il faut qu'on y aille, déclarai-je.

– Oui ! Pardon, pas de souci ! Désolé de vous avoir retenus. C'est l'excitation, je crois. Désolé. Rentrez bien ! Et si jamais tu décides de reprendre la musique, je serai le premier à acheter tes albums et tes places de concert ! »

J'expirai par le nez et baissai la tête en souriant.

« C'est sympa. Merci.

– C'est une question de temps, intervint Jimin.

– Vraiment !?

– Il veut reprendre. Il avait un blocage, mais ça se débloque petit à petit. Le fait de monter sur scène lui a fait du bien, ce soir. N'est-ce pas ? »

Je le fusillai du regard une seconde, puis revins à l'homme en face de nous.

« Ouais. Ça m'a donné un coup de fouet. Je verrai en rentrant.

– C'est trop cool ! J'ai hâte ! Vraiment trop ! Je vais surveiller toutes tes publications pour trouver le moindre indice !

– Pas besoin, ris-je, je l'annoncerai si jamais quelque chose se fait.

– J'ai hâte ! Trop, trop hâte !

– Merci de ton soutien, en tout cas. Ça me booste.

– De rien ! C'est normal, j'aime ce que tu fais !

– Tu veux une photo ? proposa Jimin.

– Quoi !? m'étouffai-je.

– Oh, je ne veux pas vous déranger plus longtemps. Je vous retiens encore, en plus.

– La première selfie qu'Hayden Jung aura pris de sa vie avec un de ses fans, moi mis à part, rit Jimin, c'est inestimable ! »

Je roulai des yeux, puis les reposai sur mon fan.

« Si t'en veux une, je suis d'accord.

– Vraiment !?

– Oui.

– Alors je veux bien ! Et je ne la posterai pas, promis !

– Tu pourras la publier. Si comme tu le dis, des gens m'ont filmé sur scène, alors je n'ai plus rien à cacher. En revanche, si tu pouvais garder pour toi que je suis venu avec Jimin... et ce que tu as vu...

– Ça va de soi ! Promis ! »

Je lui souris, et il sortit son téléphone de sa poche.

« Tu veux que je la prenne ? fit Jimin.

– Euh... Si tu veux, merci ! »

Il lui tendit son smartphone et Jimin joua les photographes.

« J'en ai pris plusieurs.

– Super, merci beaucoup !

– De rien !

– Tu... Tu voudrais bien qu'on en prenne une tous les trois ? Promis, je la garde pour moi. »

Jimin me jeta un coup d'œil, et je ricanai une seconde. Karma.

« D'accord.

– Tu peux garder ton masque si tu veux.

– Merci.

– De rien ! Je comprends que tu puisses ne pas être très serein, on ne se connaît pas. »

Jimin s'approcha de lui et se posa à sa droite. Le garçon tendit son téléphone en face de lui et prit à son tour plusieurs photos, avant d'abaisser son bras.

« Vous êtes vraiment trop cools. J'espère qu'on pourra se recroiser à un autre concert, que ça soit d'un autre artiste, ou à un de vos concerts à vous.

– Si jamais tu reviens sur L.A., envoie-moi un MP, dis-je en souriant. Si je le vois et que j'ai un moment de libre, on pourra aller se boire un verre.

– Vraiment !?

– Contrairement à lui, personne ne me court après quand je me balade en ville. Donc oui.

– Pour le moment, chantonna Jimin.

– C'est clair ! Pour le moment, renchérit l'autre.

– Bref, ricanai-je, mal à l'aise. On va y aller. En plus je ne sais pas à quelle heure ferme le métro, ici.

– Comme chez nous, je crois. Entre minuit et une heure du matin. »

Je jetai un coup d'œil à mon téléphone. Minuit et demi.

« Alors il faut qu'on bouge.

– Vous êtes loin ?

– Je ne crois pas, mais quand même, je n'ai pas envie de marcher, ni de prendre un taxi.

– Je comprends. Nous on a un hôtel dans le quartier. On est venus juste pour le concert.

– Je vois. C'est cool. Allez, soufflai-je. Bonne soirée !

– Merci, à vous aussi ! Rentrez bien ! »

Nous échangeâmes encore quelques mots, puis nous tournâmes les talons. D'un regard entendu, Jimin et moi accélérâmes le pas pour partir d'ici.

Il y avait encore du monde qui faisait la queue pour le merch, et j'étais bien content qu'on y ait fait un tour en début de journée. Ce que je voulais était sans doute sold out.

J'entendis des murmures à des moments, et même si je ne compris pas ce que c'était, je me doutais qu'on parlait de moi. Un type qui quittait la salle de concert avec une guitare sur le dos, c'était soit l'un des musiciens qui avait joué sur scène, soit le type qui s'était vu s'en faire offrir une devant tout le monde. Et il se trouvait que ce type, c'était moi, et que mon visage était un peu connu, sur Internet.

Je cherchai dans mes poches pour trouver un masque, puis j'en quémandai un à Jimin. Ça ne changerait pas grand-chose, mais dans le doute...

Arrivés à la station, une queue monumentale bouchait tous les portiques. Nous dûmes prendre sur nous, et lorsque nous les passâmes, nous vîmes que notre RER arrivait. Ne sachant pas s'il y en avait encore un après, je jetai un regard à Jimin, puis nous nous mîmes à courir dans les escalators afin de rejoindre le quai. Nous montâmes dans le train juste avant que les portes ne se referment, et nous nous laissâmes tomber avec soulagement sur des sièges.

« Oh putain, ça fait du bien de s'asseoir, lâchai-je.

– À qui le dis-tu... Mais du coup, on n'a pas acheté de bouteille d'eau... Et je meurs de soif.

– Moi aussi... Fait chier...

– On aurait pu prendre un taxi...

– Flemme, on est à côté. Combien d'arrêts, déjà ?

– Je ne sais plus. C'est écrit sur le plafond, mais je n'ai pas le courage de lever les yeux. »

J'expirai, puis je regardai le plan de la ligne.

« Deux arrêts, murmurai-je.

– Vraiment ? J'avais l'impression qu'il y en avait plus que ça, ce matin.

– Moi aussi. C'est bizarre.

– Peut-être parce qu'il y a une fourche sur le plan, après.

– Possible. »

Je fermai les yeux et me laissai tomber contre le dossier, la guitare entre les jambes.

« Je suis mort.

– Moi aussi.

– Il m'a coupé toute envie, ce mec.

– De quoi donc ? De jouer ?

– Non. De toi.

– Ah. Ça fait mal, dit comme ça.

– Pas toi ?

– Si. Et la fatigue me retombe dessus. Je ne suis même pas certain de réussir à t'embrasser, une fois rentré, murmura-t-il en laissant tomber sa tête sur mon épaule.

– À ce point-là ?

– Oui...

– Super. En conclusion, la prochaine fois que je croise un fan, je pars en courant. »

Il lâcha un petit rire.

« Ça t'a fait du bien d'entendre ce qu'il t'a dit. Ne mens pas.

– Parce que tu as compris ?

– Pas tout, mais les grandes lignes. Il te connaît depuis longtemps. Depuis ton premier groupe, non ?

– Si, c'est ce qu'il m'a dit.

– Alors dis-toi qu'il y a sans doute des centaines de personnes comme lui qui rêveraient de te voir remonter sur scène. Imagine ces personnes dans une salle, comme ce soir. Ça te donnera la force de ne pas partir en courant. Galipettes ou pas galipettes.

– Oh si, les galipettes sont importantes, Kitty.

– Mais tes rêves le sont davantage. Et je me battrai pour ça. »