
𝟎𝟔:𝟏𝟔𝟐 - Caskets, 𝑂𝑛𝑒 𝑀𝑜𝑟𝑒 𝑇𝑖𝑚𝑒
[02/02/2024]
Bonjour bonjour !
Encore une fois, je pensais qu'on était samedi et j'ai failli ne pas poster mdr
J'ai eu tellement de trucs à faire cette semaine, dont des trucs bien prise de tête, que je suis paumée ToT
D'ailleurs, il serait peut-être temps que je fasse mon sac pour lundi, sinon ça va être embêtant pour prendre le train 🤡
(Edit : faut que je corrige celui de lundi prochain pour le programmer maintenant, j'avais oublié ça aussi 🤡)
Je ne sais pas si vous me suivez toustes sur Insta, mais ça faisait un mois que je voulais vraiment réécrire le résumé de cette histoire, et celui de deux autres de mes histoires, parce que je ne les aimais pas et que je les trouvais très mauvais.
Je les ai changés hier soir, et j'en suis plutôt satisfaite. Après, allez savoir, peut-être que dans six mois, je me rendrai compte que non, ils ne collent toujours pas XD
Bref, j'espère que ce chapitre vous plaira.
Bonne Léocture ! ♥
~~+~~
J'étais en train d'arriver près du lieu de rendez-vous quand mon portable vibra. C'était encore Jimin. Je décrochai et mis le haut-parleur.
« Salut Kitty. Déjà levé ?
– Oui, on a un planning chargé aujourd'hui. Comment tu vas ?
– Bien, depuis tout à l'heure. Et toi ? Tu as bien dormi ?
– Oui.
– Super. »
Je me reconcentrai sur la route en attendant qu'il enchaîne ; chose qu'il fit de longues secondes plus tard.
« Je te dérange ?
– Non, mais je suis sur la route. Je vais retrouver Kate.
– Ah, c'est vrai. Désolé.
– T'inquiète.
– Il y aura qui ?
– J'en sais rien. Enfin, si, y a Dean qui va passer, mais autrement je sais pas.
– J'ai l'impression que tu vas la voir jouer toutes les semaines, depuis que tu es rentré.
– Serait-ce de la jalousie que j'entends là ?
– Peut-être. »
Je lâchai un petit rire, et en apercevant une place de stationnement, je m'empressai de mettre mon clignotant.
« Attends, je me gare.
– Ok. »
Je fis ma manœuvre en quelques coups de volant, puis je serrai le frein à main et coupai le contact. Je récupérai mon téléphone.
« C'est bon. Tu voulais me dire quelque chose ?
– Pas particulièrement. Juste entendre ta voix.
– Il est quelle heure chez toi ?
– Presque huit heures.
– Dur.
– Un peu. »
Je défis ma ceinture et tournai mon rétroviseur pour vérifier mon reflet.
« Tu me rappelles ce midi ou ce soir quand tu es rentré ?
– Ok, on fait ça. À tout à l'heure.
– Bon courage pour ta journée, honey.
– Merci, bonne soirée à toi et bon concert ! »
J'attendis quelques secondes et il raccrocha. J'expirai longuement avant de verrouiller l'écran, puis de quitter ma voiture. Je passai ma veste, mis mes lunettes de soleil, et je verrouillai le véhicule avant de partir vers le bar où Kate jouait, ce soir.
On était le 4 mai. Ça faisait onze jours depuis que Jimin était reparti. Nous avions pu fêter nos cinq-cents jours grâce à l'aide de son manager, mais je n'avais pas trouvé le courage de lui faire ma demande. Et le lendemain, il m'avait abandonné une fois de plus.
Il avait un comeback d'ici un mois alors il était occupé, et j'avais eu des tas de choses à faire en rentrant, alors je l'étais aussi. Et ce soir, je devais encore retrouver Kate.
Elle donnait un concert dans un bar, mais surtout, elle tenait absolument à me voir et à me parler avant ça, car elle avait « un truc dément » à me raconter, depuis plusieurs semaines. Elle avait voulu m'en parler lors de l'anniversaire de Dylan, mais nous n'avions pas réussi à trouver une minute. Mais d'après ses dires, « ça ne pouvait plus attendre », et il fallait absolument « qu'elle me dise ça en face » parce qu'il y avait « trop de trucs à raconter ». J'étais sceptique mais je n'allais pas discuter. Et puis je voulais la revoir, aussi.
« Hyde ! »
Je me retournai aussitôt et tombai sur Dean.
« Salut. Je pensais que tu viendrais plus tard avec tes cours.
– Le gamin que j'ai à quatre heures est malade, et je n'ai plus personne après, donc je suis venu directement en sortant.
– Nickel.
– Steven t'a dit s'il venait ?
– Non, on n'en a pas reparlé depuis avant-hier dans la conversation de groupe. »
Je repris la route, lui à mes côtés.
« À ton avis, c'est quoi ce "super et énormissime truc" dont elle te rabâche les oreilles depuis trois semaines ?
– Un mois, maintenant. Et aucune idée. Je l'ai pourtant vue plusieurs fois depuis la soirée de Dylan, mais à chaque fois, "c'était pas le bon moment".
– Si elle te fait subitement une demande en mariage, je me tape la barre de ma vie.
– T'en as de ces idées, soupirai-je en roulant des yeux. Non, je pense que c'est plutôt son groupe. Peut-être qu'elle a trouvé un moyen de se débarrasser de son guitariste/pseudo mec jaloux et violent.
– Il est très antipathique, déjà, alors maintenant que je sais ce que ça cache, j'espère bien.
– Ouais, je peux pas me le voir non plus. Enfin bref. C'est là, on aura la réponse bientôt. »
Nous passâmes la porte du bar et saluâmes les barmans qui nettoyaient des verres pour les poser bien droits derrière eux.
« Tu prends un truc ?
– Si tu veux. Sans alcool par contre.
– J'ai toujours autant de mal à croire que toi tu puisses me dire un truc pareil, mais ça marche. J'arrive. »
Je le remerciai et avançai vers le fond du bar. Le batteur du groupe releva les yeux en me voyant arriver, et il me fit un signe de la main. Je lui répondis, tandis que les autres se tournèrent vers moi en le voyant faire. Kate bondit aussitôt sur ses deux jambes en prononçant mon prénom, et je me contentai de sourire tout en continuant d'approcher.
« Salut tout le monde, lâchai-je en faisant un tour du groupe des yeux. Pas trop stressés pour ce soir ?
– Carrément, si, ricana son bassiste.
– Il faut que je te raconte tout ! s'exclama Kate en saisissant mon bras et en tirant dessus pour que je vienne m'asseoir à côté d'elle. Tout !
– Je suis là pour ça, ça tombe bien. Dean est là d'ailleurs, il est en train de nous prendre un truc à boire.
– Oh, super, on va l'attendre alors ! Assis-toi ! »
Je m'exécutai et elle reprit place à son tour. Nous échangeâmes quelques mots, et Dean revint avec nos deux verres. Tout le monde le salua, et il s'assit en face de moi en me tendant ma boisson.
« Bon allez, repris-je. Maintenant qu'il est là, balance. C'est quoi ce truc trop important que tu ne pouvais pas me dire au téléphone ? »
Kate pinça les lèvres, puis jeta un coup d'œil à ses collègues. J'échangeai un regard sceptique avec mon meilleur ami, puis revins à elle.
« Alors ? Crache le morceau.
– On a été approchés par un producteur il y a un mois.
– Quoi !?
– Je te jure ! On avait envoyé des démos à plusieurs maisons de disques, et il y a un de leurs producteurs qui est venu nous voir il y a quelques semaines en concert. Il est venu nous parler à la fin pour nous proposer un truc.
– Tu déconnes !?
– Pas du tout ! »
Ses yeux brillaient, et ses amis semblaient sauter sur place à l'intérieur de leur corps. Enfin, tous sauf son guitariste, qui me regardait de travers, je le sentais. Pourtant, il savait bien que je sortais avec Jimin, avec un mec, il l'avait vu à la soirée de Dylan. Je ne comprenais donc pas pourquoi est-ce qu'il semblait ressentir autant d'animosité envers moi.
Je sentis mon téléphone vibrer dans ma poche alors j'y jetai un rapide coup d'œil. C'était Jimin, mais cette fois, il allait attendre.
Je continuai d'écouter Kate nous raconter cette rencontre et les détails du possible contrat avec fougue. Nous déviâmes petit à petit, elle essaya de me recruter dans son groupe, puis de m'encourager à en remonter un avec Dean afin qu'on parte en tournée ensemble. L'idée semblait folle, mais aujourd'hui, elle me semblait très attrayante.
Les heures passèrent, le bar se remplit, Steven et Dylan nous rejoignirent, et le groupe nous abandonna tous les quatre pour monter sur scène. Je sentis encore une fois mon portable vibrer, et vis que c'était Jimin qui m'appelait. Je déclinai l'appel et envoyai un message d'excuse en lui disant que je ne pouvais pas répondre pour le moment, et quarante-cinq minutes plus tard, lorsque le concert prit fin, je m'extirpai du bar pour essayer de le rappeler. Ça n'aboutit malheureusement pas, alors je renvoyai un message et retournai à l'intérieur du bar.
Je retrouvai mes amis et mon verre, et quelques minutes plus tard, Kate et ses musiciens reprirent place à notre table. Nous continuâmes de discuter jusqu'à minuit, puis nous nous séparâmes. Je tentai une fois encore de contacter Jimin, en vain. Il devait toujours être au travail.
Je rentrai donc à la maison, filai sous la douche, et je me mis au lit. Seulement une fois couché, ma discussion avec Kate se mit à tourner en boucle dans ma tête. Ils allaient peut-être signer pour un EP dans une maison de disque. Maison de disque qui les promouvrait au niveau national, et probablement mondial si leur communication était bonne.
Ça me rappelait de vieux souvenirs. On nous avait promis la même chose, à l'époque. Mais Scott et Chelsea avaient préféré le faire poireauter. Tout avait disparu avec eux. Et si à l'époque je ne leur en avais pas voulu, aujourd'hui, quand je faisais le bilan de ma vie et de celle de Dean, je leur en voulais. Peut-être qu'on aurait pu faire quelque chose tous les quatre, s'il n'y avait pas eu ce soir-là. Si on avait signé, et produit un EP ou un full album, peut-être que même avec leur disparition, on aurait pu rebondir, musicalement parlant.
Ça me donnait envie. L'entendre en parler, venir la voir sur scène presque toutes les semaines, ça me donnait envie. Je l'enviais, réellement. Et sa proposition de rejoindre son groupe avait été alléchante. Je savais que ça aurait été impossible à cause de son guitariste/mec relou, on ne se serait jamais entendus et l'ambiance aurait fait éclater le groupe, mais surtout, jamais je ne referais de la musique sans Dean à mes côtés. Et deux batteurs, ça serait bien de trop. Mais remonter un groupe ? Je m'en sentais presque capable, quand j'écoutais mon amie me parler des perspectives qui s'ouvraient à eux.
Je soupirai lourdement et cachai mon visage dans mon oreiller. Il fallait que j'en parle à Dean, mais ça attendrait. J'étais épuisé.
[...]
J'avais réfléchi toute la journée de la veille. On était vendredi, j'étais dans le quartier de Wellington Heights en train de fumer une cigarette, et adossé au mur du supermarché où travaillait mon meilleur ami. Il avait bientôt fini sa journée, et il savait que je l'attendais. Il n'avait qu'une heure à m'accorder, le temps de sa pause déjeuner, avant qu'il file à son école de musique pour donner des cours de batterie, mais ça serait suffisant.
En sentant mon portable vibrer, je le pris, mais je vis qu'il s'agissait de Jimin.
« Salut, sweetie. Désolé pour hier. Et avant-hier.
– Aucun souci, me répondit-il. Tout va bien ?
– Oui, j'ai juste eu plein de trucs à penser.
– D'accord. Et le concert alors ? C'était bien ?
– Oui, super. Et toi, tes journées ?
– Super aussi. Difficiles, mais ça a été.
– Comment ça se fait que tu sois levé ? Il est tôt chez toi, non ?
– Il est un peu plus de cinq heures du matin, oui. Mais on doit se déplacer loin pour un tournage.
– Je vois.
– Tu fais quoi ?
– J'attends Dean pour manger avec lui. Faut que je lui parle d'un truc.
– Ah oui ?
– Oui. Par rapport à mercredi soir. Faudra que je t'en parle aussi, d'ailleurs.
– Comment ça ?
– Tu verras.
– Non, je n'aime pas ça. Tu me fais peur.
– T'as pas à avoir peur. C'est juste que ce que Kate m'a dit avant-hier m'a fait cogiter.
– Oui, d'ailleurs, c'était quoi ce super secret ?
– Un producteur leur a proposé un truc.
– Quoi !? Vraiment !?
– Oui, et-
– Mais c'est génial ! Je suis trop content pour elle !
– Ouais, moi aussi.
– Mais du-
– Ah, tu es déjà là ! »
Je tournai aussitôt la tête sur ma gauche et le visage de Dean changea.
« Désolé, je n'avais pas vu que tu étais au téléphone.
– Hayden ?
– Pardon, Dean est arrivé. Je te rappelle tout à l'heure ?
– Finis ce que tu étais en train de me dire ! Tu ne peux pas me laisser frustré comme ça !
– Elle m'a fait une proposition. Et-
– Quoi !? s'étouffa-t-il.
– ... j'y ai réfléchi toute la nuit et toute la journée d'hier.
– C'est quoi ?
– Je te raconte tout à l'heure.
– Hayden !
– Bisous, sweetheart. Bon courage !
– Hayden ! Si tu raccroches, je te quitte !
– Je t'aime.
– Comment tu oses ? »
J'éloignai mon téléphone de mon oreille alors qu'il continuait de s'époumoner à l'autre bout du fil, et je raccrochai. Je glissai l'objet dans ma poche et montai mes yeux dans ceux de mon meilleur ami.
« On va manger ?
– Oui, je meurs de faim.
– Où ça ?
– Où tu veux, du moment que ça ne me met pas en retard après.
– On a qu'à manger aux alentours de l'école, alors. Genre le fastfood où on avait commandé pendant qu'on enregistrait la cover.
– Ça me va. »
Nous prîmes la direction du restaurant en discutant de sa matinée, et après avoir commandé, assis autour de la table, il lâcha un grand soupir.
« Bien, maintenant qu'on est posés, crache le morceau. C'est quoi le problème, cette fois ?
– Le problème ? »
Je fronçai les sourcils.
« Y en a aucun, pourquoi tu me dis ça ?
– Parce que tu as l'air pensif depuis tout à l'heure. Et puis, pour vouloir absolument me parler de quelque chose en face au lieu de le faire par téléphone...
– Non, tout va bien. C'est juste que je n'arrête pas de penser à un truc depuis mercredi soir.
– Depuis mercredi soir ?
– Oui. À propos de ce que Kate m'a dit.
– Sur leur potentiel contrat ?
– Ouais.
– À quoi tu penses exactement ? Tu veux accepter sa proposition et entrer dans son groupe ?
– Non.
– Quoi alors ?
– Si je voulais remonter un groupe... Tu me suivrais ? »
Ses sourcils s'arquèrent et il resta muet.
« Laisse tomber, c'était-
– Tu sais parfaitement que la réponse est oui. Mais pourquoi maintenant ?
– Je sais pas. L'entendre parler de contrat, d'album, de tournée... Je crois que ça a réveillé mon ancien moi. Ça fait des mois que Jimin me pousse, aussi, mais j'en avais pas l'envie ; j'avais peur, je crois. Mais j'ai envie d'essayer. Et je voulais savoir si tu serais d'accord pour le faire avec moi.
– Bien sûr que oui. Quand tu veux.
– Euh... Bah déjà, faudra trouver quelqu'un au chant et à la basse. Je ne me sens pas capable de composer encore, donc faudra qu'on ait des personnes qui ne soient pas que des interprètes.
– Tu ne veux pas te remettre à la basse ?
– Si, j'en ai envie... Mais je n'y arrive toujours pas.
– D'accord. Après, on a plus de chance de trouver un bassiste qui sache jouer de la guitare que l'inverse. Si jamais un jour tu veux changer de place.
– Disons ça... »
Nous continuâmes de lancer des idées, de rêver, quand il remarqua qu'il était en retard et qu'il me planta. Je restai ici un instant, perdu dans mes pensées, mon coca dans les mains, avant de me lever et de quitter le fastfood. Je retournai prendre ma voiture et rentrai à la maison.
Je rejoignis ma chambre en montant les marches deux à deux, et j'allumai immédiatement mon ordinateur. Je commençai à fouiner dans mes vieux dossiers, et mon cœur se serra lorsque je ne trouvai pas ce que je cherchais. Puis, je vidai mes tiroirs à la recherche d'un disque dur, que je ne trouvai pas.
Je réfléchis un instant, essayant de savoir où est-ce que j'aurais pu le mettre, quand une idée germa dans mon esprit : le grenier.
Je quittai donc ma chambre d'un pas vif et allai chercher la canne dans le petit salon pour déverrouiller la trappe. De retour dans le couloir, je la positionnai au bon endroit, et la trappe s'ouvrit, l'escalier se dépliant devant moi. Je grimpai les marches en vitesse et clignai des yeux une fois arrivé en haut. Il faisait une chaleur à crever, et pas mal de poussière volait dans les airs.
J'inspirai malgré tout un bon coup, et je commençai à partir à la recherche de cartons m'appartenant.
Après une dizaine de minutes, je finis par trouver ce que je cherchais. De vieux claviers, mon ancien écran, des disques durs. Je ne savais plus lequel servait à quoi, ni s'ils allaient encore fonctionner après tout ce temps. J'allais tester et je verrais bien.
Je me redressai, et avant de faire demi-tour, je jetai un dernier coup d'œil à l'intérieur du carton. Quelque chose attira mon regard. En comprenant ce que c'était, j'eus du mal à respirer. Je voulais oublier ce carton et redescendre, mais je n'y parvins pas. Alors je pris mon courage à deux mains et je m'en approchai une fois encore.
Je me penchai au-dessus et saisis l'un des petits albums cartonnés. Ma gorge se serra. C'était notre album. Notre premier EP, enregistré nous-même. Le nom du groupe brillait fièrement dans sa matière argentée et réfléchissante, et renvoyait la lumière du soleil comme les vagues de la rivière mythologique portant le même nom, à une lettre près. Je bougeai mon pouce, et le « -10 », qui était le nom de l'album, apparut à son tour. Chelsea, Dean, Scott, et moi. C, D, S, H, moins dix lettres. STIX. J'avais aussi proposé TIED à l'époque, mais ça avait moins plu.
J'ouvris le petit boitier et fis pivoter le disque de mes doigts libres, avant de regarder la jaquette arrière. Il ne contenait que sept chansons, mais on en avait été tellement fiers que ça nous avait semblé suffisant. Y ajouter des chansons pas au point ou sur lesquelles certains avaient encore des interrogations aurait été bête.
Je l'observai un long moment, perdu dans mes souvenirs, et je soupirai. Je voulus le remettre dans le carton, quand je pensai à une chose. J'étais persuadé que Jimin serait heureux d'en avoir un exemplaire.
Je posai les disques durs et attrapai toute la pile, puis je l'observai à la lumière, pour voir lequel était en meilleur état. Mon choix arrêté, je reposai les autres, récupérai les disques durs, et je redescendis du grenier en faisant attention à ne pas louper une marche.
En refermant la trappe, je reposai mes yeux sur le CD, et mon ventre se tordit. Jimin. Je ne l'avais pas rappelé. J'abandonnai la canne pour la trappe contre le mur du couloir et je fonçai dans ma chambre pour poser ce que j'avais dans les bras et récupérer mon téléphone. Je lançai immédiatement un appel, mais il ne décrocha pas. Et merde.
Je me laissai retomber dans mon fauteuil et frottai mon visage de mes paumes. Il m'avait dit qu'il avait un tournage loin de Séoul, aujourd'hui. Il était occupé. Il me rappellerait plus tard. Tant pis.
Je lui envoyai un message pour m'excuser, et je posai mon téléphone plus loin avant de saisir l'un des disques dur et de le brancher à mon ordinateur.
[...]
Ça faisait une bonne heure que j'écumais les différents dossiers et fichiers dans le disque dur le plus petit. Tellement de choses que j'avais oubliées, ou que j'aurais voulu oublier. Des chansons jamais terminées ; des parties entières de basse ou de guitare dont j'étais ultra fier à l'époque, mais dont on n'avait jamais pu rien faire ; des paroles rédigées pour quelqu'un... et que personne n'avait jamais pu lire, parce que je n'en avais pas le droit... Il y avait tellement de fichiers que ça me donnait le tournis.
Je soupirai en me calant contre le dossier de mon fauteuil, quand mon téléphone vibra contre mon bureau. Je m'en emparai et décrochai immédiatement.
« Coucou, Kitty. Désolé pour tout à l'heure. Tu veux bien me donner une deuxième chance ? »
Je l'entendis lâcher un petit rire à l'autre bout du fil.
« Je peux, uniquement si tu me lâches le morceau.
– Tu as du temps devant toi ?
– Oui, je suis en pause. Mais c'est si long que ça, ce que tu as à me raconter ?
– Pas vraiment, mais bon, on ne sait jamais.
– Tu m'inquiètes.
– T'as pas à l'être.
– Allez, raconte-moi. Qu'est-ce que Kate t'a proposé ?
– Elle m'a proposé de rejoindre son groupe. »
Silence.
« Jimin ?
– Je suis là, pardon. Je... Je crois que je suis sous le choc.
– Vraiment ?
– Oui. »
Je ris, et il reprit la parole.
« Tu vas accepter ?
– Non.
– Vraiment ? Mais pourquoi ?
– Parce que si je dois refaire de la musique, ça sera avec Dean. Et elle a déjà un batteur et un guitariste. Qui ne peut pas me sentir, en plus de ça.
– C'est du gâchis... Je suis trop triste. Je suis sûr que tu es dix fois meilleur que ce mec.
– Possible.
– Et dix fois plus canon.
– Je ne démentirai pas.
– Elle ne peut pas les virer pour vous deux ?
– Ça ne serait pas cool du tout, répondis-je en riant.
– Je suis quand même super frustré...
– Pas moi.
– Vraiment ?
– Oui. Je ne veux pas me lancer dans un truc comme ça avec des personnes que je ne connais pas et en qui je n'ai pas confiance, surtout si d'ici quelques semaines, ils ont la possibilité de signer quelque chose. Je ne suis pas prêt pour ça.
– C'est quand même dommage.
– Je verrai d'ici deux ans.
– Quoi !? Deux ans !? Mais pourquoi si longtemps ?
– Parce qu'on a deux ans devant nous. C'est ce que tu m'as dit, non ?
– Oui, mais quel est le rapport ?
– Je n'ai pas envie de me lancer dans quelque chose d'aussi compliqué et imprévisible maintenant. Imagine que j'accepte finalement la proposition de Kate. Ça veut dire bosser sur des chansons, passer des journées entières en studio, de la promo, des concerts, et suivant leur maison de disque, d'ici quelques mois, des premières parties, une tournée ? Je ne veux pas gâcher les deux ans qu'il nous reste.
– Tu dis ça, mais on n'est pas ensemble actuellement, alors si tu étais en plein enregistrement ou en pleine tournée, ça ne changerait pas grand-chose.
– Bien sûr que si. Je ne pourrais plus venir te voir à l'improviste.
– Je suis censé comprendre quelque chose ?
– Malheureusement non, répondis-je avec un sourire triste. Pas pour le moment.
– Dommage...
– Oui... »
Mes ongles griffèrent le bois de mon bureau, et mes yeux tombèrent sur l'album que j'avais descendu du grenier une heure plus tôt.
« Je suis monté au grenier tout à l'heure, repris-je. Je cherchais mon vieux disque dur où j'avais enregistré tout ce qui concernait le groupe... Et je suis tombé sur un truc...
– Ah oui ? Quoi donc ? »
Je saisis l'album et l'observai. J'ouvris la bouche, mais je ne dis rien et le reposai. Je lui offrirais plus tard, en lui faisant la surprise. Il apprécierait davantage.
« Une vieille chanson que j'avais écrite, répondis-je finalement. Enfin, les paroles. Personne ne les a jamais lues parce que je parlais de Chelsea.
– C'est dommage...
– C'est comme ça.
– Je l'envie... Moi aussi j'aimerais que tu m'écrives une chanson.
– Je le ferai. Promis.
– Sûr ?
– Oui. Mais celle-là, tout le monde l'entendra.
– J'ai hâte... »
Je souris avec tendresse en imaginant ses yeux pétillants et ses lèvres pincées, quand j'entendis du bruit derrière lui.
« Kook a besoin de moi pour un truc. Il faut que je te laisse.
– Aucun souci. À plus tard.
– Oui ! Bon courage pour ma chanson ! »
Il m'arracha un rire et je baissai la tête.
« Merci. Bon courage à toi aussi pour finir ton tournage.
– Merci. À plus tard !
– À plus tard. Je t'aime.
– Je t'aime aussi. »
Il raccrocha et je ramenai mon téléphone face à moi. Je reposai ce dernier plus loin, et je repris mon album. Mes doigts caressèrent le carton brillant, puis je me levai et le posai sur mon étagère.
Je ne savais pas encore si j'allais pouvoir refaire de la musique comme avant, monter un groupe, avoir du succès, réenregistrer un album, mais une chose était sûre : Jimin aurait sa chanson, et ça serait la plus belle que je n'aurais jamais écrite.
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