[26/01/2024]

Bonjour bonjour !

Bordel, j'étais persuadée qu'on était samedi, me demandez pas pourquoi. Du coup j'ai fait ma petite vie tranquille cet aprèm, me demandant sur quoi est-ce que j'allais bien pouvoir écrire, quand j'ai capté 🤡

Mais ça va, ça vaaaaaaaa, j'ai mis qu'une heure trente à m'occuper de ce chapitre. J'ai fait bien piiiiiiiire par le passé 🤡

La petite virée en amoureux à Los Angeles se termine dans ce chapitre (c'est pas vraiment du spoil, vous vous doutez bien qu'avec les Grammys le lendemain, ils n'allaient pas rester ici XD). Ce n'est pas un chapitre très palpitant en soi, mais il a quelque chose de fort.

J'espère qu'il vous plaira.

Bonne Léocture ! ♥

~~+~~

Je ne saurais dire combien de temps j'eus parlé de Jimin à Samia, mais quand je ne pus plus supporter le froid après une bonne minute de silence, et que je vis l'air apaisé qu'elle avait sur le visage, je lui proposai de rentrer. Elle accepta d'un sourire, et nous retournâmes à l'intérieur. Elle me rendit la veste en me remerciant, puis s'éloigna en me disant qu'elle allait se reprendre un verre. Je hochai simplement la tête avant de partir à la recherche de Jimin. Quand je l'aperçus, face à une femme avec de longs cheveux blonds, j'accélérai le pas pour les rejoindre.

« Kate !? m'écriai-je alors que ma main droite passait dans les reins de Jimin.

– Oh, Hayden ! Je suis trop contente de te voir ! »

Elle se jeta sur moi et me serra dans ses bras.

« Oui, moi aussi... »

Je restai figé, puis jetai un regard paniqué à Jimin. Seulement au lieu de me fusiller du regard, il se mit à rire. Kate me relâcha et s'éloigna.

« J'ai trop de trucs à te dire, mais ça attendra ! Tu as enfin ramené ton copain ! Je l'adore, il est trop mignon, et quels goûts il a, mon dieu. D'ailleurs, je vois qu'il t'a fait un relooking ! Tu sais que ça te va foutrement bien ?

– Tu trouves ? J'ai plutôt l'impression d'être un clown.

– Pas du tout ! Après, moi, j'adore les costumes et les uniformes.

– Dis, tu te sens bien ? demandai-je en fronçant les sourcils. Tu es très... énergique...

– C'est parce que j'ai plein de choses à te dire ! Mais ça attendra.

– Pourquoi ?

– Parce que ça peut attendre ! Mais je suis trop contente de vous voir. Oh, ton amie est là aussi ! »

Elle partit comme une flèche afin de retrouver Samia et je restai sur le cul. Soit elle était bourrée, soit elle avait pris un truc. Ce genre de comportement ne lui ressemblait absolument pas. On ne pouvait pas dire que je la connaissais depuis très longtemps, mais le peu de temps que j'avais pu passer en sa compagnie était suffisant pour dire qu'elle n'était pas dans son état normal.

« Hayden ?

– Quoi ? »

Je reposai mes yeux sur Jimin, qui me regardait d'un air inquiet.

« Tu vas bien ?

– Oui, mais... Je sais pas, elle- »

On me bouscula soudain et je manquai de marcher sur les pieds de Jimin. Je m'excusai auprès de lui aussitôt et fis volte-face. C'était le guitariste de Kate. Le mec jaloux et dont je me méfiais.

La main de Jimin se posa sur mon visage et il m'amena à le regarder de nouveau.

« "Elle" ?

– C'est pas son genre d'être comme ça. Elle n'est pas dans son état normal.

– Elle a sans doute appris une bonne nouvelle.

– Tu penses ?

– Si tu apprenais une super bonne nouvelle, tu ne serais pas aussi un peu euphorique, même si d'ordinaire, tu ne montres pas ta joie ?

– Possible, si... Mais je me demande ce que c'est. Et je me demande aussi pourquoi il est là, lui.

– L'homme qui t'a bousculé ?

– Oui. C'est son guitariste, c'est de lui dont je me méfie.

– Oublie-le un peu. »

Je soupirai et posai ma veste sur le dossier d'une chaise.

« Bref. Ça a été, pendant que j'étais dehors ?

– Oui. J'ai discuté avec quelques personnes, et j'ai pris des photos avec des filles aussi, mais je ne me rappelle pas de leurs prénoms. Je leur ai aussi signé des autographes sur ce qu'elles avaient sous la main. Et elles m'ont demandé si c'était pour rire que tu as dit que tu m'aimais.

– Et qu'as-tu répondu ? demandai-je avec un sourire en coin.

– Que c'était la vérité, que tu m'aimais à la folie, et que tu ne pouvais plus te passer de moi. »

Mon sourire s'élargit, et je me rapprochai de lui. Mes mains se posèrent sur sa taille, et même s'il recula un peu son buste, mon visage s'arrêta près du sien.

« Et c'est un euphémisme. »

Je me penchai encore sur lui mais il s'éloigna un peu.

« Tu es vraiment en train de faire ce que j'ai l'impression que tu es en train de faire, là ?

– C'est ce que tu voulais, non ?

– Je n'ai pas envie que tu m'embrasses devant tout le monde juste parce que j'en ai envie.

– Et si moi j'en ai envie ?

– Vraiment ?

– Oui.

– Alors c'est différent. »

Il me sourit et ne recula pas lorsque mes lèvres s'élancèrent vers les siennes. Ses mains glissèrent le long de mes bras, ses ongles s'enfonçant dans le tissu de ma chemise, puis il croisa ses poignets derrière ma nuque en collant son corps contre le mien. J'entendis des voix, des murmures, quelques sifflements, mais je n'y fis pas attention. J'embrassais mon copain, et je me foutais des réactions que ça pouvait provoquer. Ce soir, il était juste Jimin. Ce soir, il était quelqu'un de normal.

[...]

Je mis le clignotant et sortis de la route. Il fallait que je refasse le plein d'essence. Je m'approchai de la station et coupai le moteur. Jimin dormait à côté de moi. Il avait sombré peu de temps après que nous soyons partis. On roulait depuis déjà presque deux heures.

Je sortis de ma voiture, glissai ma carte dans l'appareil, puis je remplis mon réservoir. Une fois de nouveau assis derrière le volant, je fus pris d'un immense coup de barre. Je jurai et tournai la clé dans le contact. Il fallait que je fasse une pause, je ne pourrais pas continuer de conduire dans mon état. Je quittai la station et me garai un peu plus loin, près de la supérette.

Je fermai les yeux et lâchai un râle avant de laisser mon crâne cogner contre l'appuie-tête. J'étais épuisé, mais je ne pouvais pas dormir maintenant, sinon on ne rentrerait jamais à temps. Il fallait que je tienne bon.

Je rouvris les paupières, mais je n'eus pas à cœur de réveiller Jimin. Je glissai ma main sous sa parka à la recherche de son téléphone, et je le trouvai, coincé entre ses cuisses. Je m'en emparai, posai mon doigt sur l'écran, et l'objet se déverrouilla. Enregistrer mes empreintes dedans avait été la meilleure idée de la soirée.

La conversation KakaoTalk qu'il avait avec Yoongi se présenta. J'y tapai un message pour le tenir au courant de notre périple, comme nous lui avions promis de le faire, et j'éteignis ensuite l'écran. Seulement lorsque je voulus remettre l'objet à sa place, Jimin eut un sursaut et il se redressa avant d'aussitôt saisir mon poignet.

« Désolé, je voulais pas te réveiller. J'ai envoyé un message à Yoongi avec ton téléphone.

– D'accord. »

Je le lui rendis. Sa veste tomba sur ses genoux et il frotta son visage de sa main droite.

« On est où ?

– À mi-chemin, je dirais. Je viens de refaire le plein.

– Tu aurais dû me réveiller, je t'aurais donné ma carte.

– C'est bon. T'auras qu'à me faire un virement.

– Ça marche. »

Son rire, bien que faible, retentit dans la voiture, et se communiqua à mon propre corps.

« Tu fais une pause ?

– Oui. Je ne suis pas en état de reprendre la route tout de suite.

– Tu veux que je conduise ?

– Non, toujours pas.

– Pourquoi tu ne me fais pas confiance ?

– Je te fais confiance. Mais tu ne connais pas la route, y a des fous furieux ici, et je préfère que tu te reposes.

– Permets-moi de te dire que ça sonne très faux, comme raisons.

– Pense ce que tu veux. Je fais une pause, rendors-toi. On repart dans vingt minutes. »

Je fermai les yeux en soupirant. Quelques secondes plus tard, j'entendis la ceinture de Jimin sauter. Je ne m'en préoccupai pas, me disant qu'il allait aller faire un tour aux toilettes ou acheter des trucs, ou bien qu'il se mettait tout simplement plus à l'aise, mais quand je sentis qu'il se rapprochait de moi, je me tendis.

« Qu'est-ce que tu fais ?

– Rien. »

Sa bouche effleura ma joue, puis mes lèvres avant de se poser dessus. Je retins un nouveau soupir et je répondis à son baiser. Sa main droite glissa ensuite sur ma cuisse, et quand je compris ce qu'il avait derrière la tête, je le repoussai.

« Même pas en rêve, Jimin.

– S'il te plaît !

– N'importe qui pourrait nous voir !

– Je m'en fiche.

– Et te reconnaître !

– Tu crois qu'on va chercher à voir nos visages ?

– Discute pas. J'ai pas envie de baiser, là.

– Ça pourrait te maintenir éveillé.

– Ou me flinguer toute force et me faire sombrer d'un coup. C'est mort.

– Tu exagères.

– Pas du tout.

– Même une pipe ?

– Non.

– Dommage. »

Il m'embrassa, puis retourna à sa place. Je soupirai, rouvris les yeux et me tournai vers lui.

« Jimin...

– Oui ?

– T'en as si envie que ça ?

– Tu sais que j'ai toujours envie de toi.

– C'est pas la question.

– Oui, mais je peux m'en passer. Ne t'en fais pas. J'ai attendu presque un an pour qu'on couche ensemble, alors je peux bien attendre encore une semaine. »

Il ricana, et j'expirai par le nez avec une grimace. Je m'avançai vers lui, mon bras droit passant dans le dos de son siège, et je posai ma bouche contre sa mâchoire. Sa peau frissonna. Mes baisers glissèrent jusqu'à ses lèvres, puis descendirent sur sa gorge. J'y passai ma langue et y laissai quelques suçons, avant de revenir à sa bouche pour bloquer sa respiration bruyante.

« Pas aujourd'hui, mais si s'envoyer en l'air dans une voiture est l'un de tes fantasmes, je te promets qu'on le réalisera un jour. J'ai toujours eu envie d'essayer aussi. »

Ses doigts tirèrent sur mes cheveux et je l'embrassai de nouveau, mes ongles s'enfonçant dans sa cuisse à travers son pantalon.

« J'ai hâte... »

Un petit rire m'échappa. Je posai un baiser claquant sur ses lèvres et je m'éloignai.

« La pause est terminée. Préviens Yoongi qu'on repart.

– Tu es sûr que tu peux conduire maintenant ?

– Oui. Je suis reboosté à fond. »

Je perçus un doux sourire sur son visage lorsque je tournai mes yeux vers lui une seconde, et je saisis ensuite ma ceinture pour la boucler. Il fit de même, j'allumai le contact, et nous repartîmes.

[...]

Il était quatre heures et demie lorsque j'arrivai au pied de son hôtel. La nuit allait être courte pour lui, et je m'en voulais. Lui n'avait de cesse de me dire de me taire parce qu'il ne regrettait pas une minute cette soirée. Alors soit.

Je m'arrêtai dans un endroit à l'abri des regards indiscrets, et je me tournai aussitôt vers Jimin.

« Ça va aller, tu es sûr ?

– Oui. Et toi ? Ton hôtel est loin ?

– Non, t'en fais pas. Dans dix minutes, j'y suis.

– D'accord. Tiens-moi au courant.

– Promis. Et toi, bonne chance pour demain.

– Merci.

– N'oublie pas ta récompense si vous gagnez.

– Comment tu peux oser dire qu'on fera l'amour uniquement si je gagne ? Ça veut dire que si je perds, alors je dois me serrer la ceinture ? Alors que je serai déjà triste ? Pourquoi me punir deux fois ? C'est injuste !

– Alors disons que si tu perds, je te ferai deux fois l'amour.

– Quoi !?

– Promis.

– Mais je n'ai plus envie de gagner, maintenant ! »

Je lâchai un éclat de rire et levai ma main pour donner une pichenette dans son front.

« Dans tous les cas, il faudra que tu sois patient. Et ça dépendra de nos conditions physiques pour le deuxième round.

– Tu sais que je suis toujours en forme pour un deuxième round.

– Allez, dis-je en riant, file.

– J'y vais. »

Il regarda autour de nous, puis se pencha vers moi et m'embrassa.

« Envoie-moi un message quand tu es rentré.

– Promis.

– On se tient au courant pour la semaine prochaine.

– Oui. T'es vraiment sûr que t'as pas besoin de ce costume d'ici là, d'ailleurs ?

– Oui, ne t'en fais pas. »

Il ouvrit la porte et quitta la voiture.

« Fais attention sur la route.

– Promis aussi. Bonne chance pour demain, Kitty. »

Il me sourit, me murmura un « Je t'aime », puis il ferma la porte et s'éloigna. Je l'observai dans mes rétroviseurs jusqu'à ce qu'il disparaisse totalement de ma vue, et je pris la route pour mon hôtel à l'extérieur de la ville. J'étais épuisé.

[...]

J'éteignis la télévision. Mon bras retomba lourdement contre le matelas avec la télécommande, et je lâchai un râle. J'étais épuisé.

J'avais pourtant dormi jusque treize heure, et si je m'étais réveillé, c'était uniquement parce qu'il y avait eu un accident en dessous de ma fenêtre. Autrement, j'aurais probablement fait le tour du cadran.

Je soupirai encore et cherchai mon téléphone de ma main gauche. Je finis par le sentir sous mes doigts alors je le saisis et le ramenai vers moi. Je n'avais pas encore de nouveau message de Jimin, mais il devait être avec son groupe.

Ils avaient perdu. Je me doutais que Jimin devait être déçu. Je ne dirais pas que lui et son groupe devaient être abattus, parce que bien malgré eux, ils s'en doutaient, mais je savais qu'ils avaient quand même nourri l'espoir de réussir à remporter ce trophée.

Cependant, j'étais certain qu'ils n'avaient pas tout perdu. Leur performance avait été géniale. Ils avaient sans aucun doute réussi à séduire de nouvelles personnes. Et je devais bien avouer que moi-même, sur ce coup, j'avais été séduit. Je ne m'étais pas attendu à ce break en plein milieu de la chanson et de la chorégraphie, et encore plus à sa sonorité rock. Ce n'était toujours pas la piste rock qu'il m'avait promise, mais on s'en approchait petit à petit.

Et puis, que dire de leur apparence. Ils avaient été à couper le souffle, Jimin encore plus. Je n'avais pu retenir un sourire quand il m'avait dit que par ma faute, il allait devoir porter un col roulé. Heureusement que mon petit caprice ne lui avait pas posé de problème. Je n'avais pas pu me retenir, et il n'avait pas esquissé un mot ou un geste pour m'en empêcher. Et je voulais recommencer. Je voulais le couvrir de baisers, je voulais le couvrir de suçons.

Je soupirai encore. Est-ce que je pourrais me faufiler dans sa chambre d'hôtel si je me faisais discret ? Et si je me faisais griller, me laisserait-on le retrouver quand même ? Je n'avais pas le droit d'être là, mais en dehors de lui, de Yoongi et des quelques abonnés que j'avais croisés la veille, personne ne savait que j'étais ici. Alors pourquoi me foutre dehors ? Jimin aurait besoin de soutien...

Je ricanai et ramenai mon téléphone à moi. Toujours pas de nouvelle de Jimin. En revanche, j'avais des messages de Steven. Je les ouvris et les lus attentivement. D'autres apparurent encore, et j'expirai sous son message me demandant si j'allais le revoir ce soir. Je répondis, et nous échangeâmes pendant une vingtaine de minutes, avant qu'il me dise que le groupe était en direct sur leur application. Je lui demandai ce qu'ils faisaient, et il me répondit qu'ils mangeaient et buvaient tous ensemble.

Je hochai la tête pour moi-même et laissai tomber mon téléphone sur mon matelas. Je me levai, retirant mes vêtements sur ma route, et quand mon ventre grogna, je fis demi-tour. J'avais faim, je n'avais pas encore mangé. J'hésitai quelques secondes. Commander en livraison ou sortir mon cul pour acheter quelque chose ? Je pris mon téléphone, le reposai, puis je le repris. Une pizza serait parfaite.

Je m'en commandai donc une, puis remis mon t-shirt avant de saisir mon paquet de cigarettes. Je quittai la chambre et m'accoudai sur la balustrade métallique qui longeait le couloir extérieur du petit motel. C'était assez calme. En dehors de l'accident ce matin de l'autre côté du bâtiment, je n'avais pas entendu mes voisins, et le double vitrage était pas mal. La voie rapide était à une centaine de mètres d'ici, je la voyais, et les véhicules roulaient par dizaine. C'était une adresse que je retiendrai à l'avenir.

J'écrasai ma cigarette, me retins de justesse de balancer le mégot trois mètres plus bas, et je le laissai sur le rebord de la fenêtre de la chambre à côté. Je le jetterai demain en partant. Je n'avais pas envie d'embaumer la chambre avec du tabac froid.

Je m'empressai de retourner à l'intérieur, vérifiai l'heure, puis je me déshabillai une fois de plus. Je repris ma route vers la salle de bain et je me glissai sous la douche. J'avais encore une bonne demi-heure à attendre alors autant m'occuper.

[...]

J'étais en train de frotter mon crâne avec une serviette pour essorer mes cheveux au maximum quand j'entendis taper à ma porte. Je me crispai, regardai autour de moi, puis j'entendis frapper encore. Merde, le livreur était déjà là ?

J'enroulai le coton autour de ma taille et je quittai la salle de bain.

« J'arrive ! »

Je voulus aller chercher des vêtements, mais ça frappa encore. Oh et puis merde. Je revins sur mes pas et ouvris la porte.

« Bonsoir. Désolé, j'étais sous la douche.

– Pas de mal. Hayden ?

– C'est ça.

– Tenez. »

Je saisis le carton en le remerciant et hésitai à refermer la porte.

« Ne bougez pas, je vais vous chercher un pourboire.

– Merci. »

J'hésitai encore, mais je fermai finalement la porte. Je parcourus les trois mètres jusqu'à la chambre, posai la pizza sur la petit table, et je fouillai ensuite dans mes poches pour trouver mon portefeuille. Plus rien. Bordel de merde.

Je fis ensuite les poches de ma veste à la recherche de pièces, et je finis par rassembler quasiment six dollars. Ça serait mieux que rien...

J'allais faire demi-tour quand ça frappa une fois encore. Impatient, bordel. Je retournai à la porte, appuyai sur la poignée et l'abaissai.

« Désolé, je n'ai plus que... »

Mes yeux s'écarquillèrent.

« Mais...

– Coucou. »

Les yeux de Jimin descendirent progressivement le long de mon corps, mais tout ce qui m'interrogeait, c'était où était passé mon livreur.

« Tu me laisses entrer ?

– Quoi !? »

Je ramenai mes pupilles sur lui.

« Euh, oui, mais il est passé où, mon livreur ?

– Je lui ai donné un billet.

– Ah. Ok. Bah viens. »

Je reculai pour le laisser entrer, mais dès que la porte se ferma, mon cerveau se remit en marche.

« Mais attends, qu'est-ce que tu fais là ?

– J'avais envie de te voir.

– Mais ton agence ?

– Je m'en fous.

– Jimin, tu vas faire quoi, demain ?

– Mon manager me couvre.

– Quoi !?

– Mmh. Je lui ai dit. »

Il se retourna vers moi après avoir fait le tour de la chambre des yeux.

« Je lui ai dit que j'avais besoin de te voir. Et il m'a amené ici.

– Vraiment ?

– Oui. J'ai besoin d'un câlin. Et tu m'as promis que tu m'en ferais deux si on perdait. Et on a perdu. »

Ses yeux brillèrent, mais il n'y avait pas que de la tristesse, dedans.

« Tu es bourré, c'est ça ? »

Il commença à rire et leva ses bras pour croiser ses mains derrière ma nuque.

« On avait prévu le champagne et le gâteau au cas où on gagnait. On a perdu, mais on a quand même tout bu et tout mangé. »

Il s'approcha et m'embrassa. Je lui répondis et le pris dans mes bras.

« Moi je n'ai pas encore mangé, alors va te laver si ce n'est pas fait, en attendant.

– Tu n'as qu'à me manger moi. »

Je pouffai.

« Tu as encore besoin de ta bouche pour chanter. De tes fesses pour t'asseoir. Et de tes cuisses pour danser.

– Oh oui, mes cuisses...

– Oui, tes cuisses. »

Sa main gauche glissa sous ma mâchoire et il m'embrassa avec fougue. Surpris, je ne répondis pas tout de suite, et une chair de poule parcourut mon corps tout entier lorsque ses vêtements frais se posèrent contre moi. Je le repoussai donc en douceur.

« Va te laver et rejoins-moi.

– Tu m'attends, hein ?

– Je mange alors oui, je ne m'endormirai pas avant que tu sortes de la douche, promis-je en riant. Et tu auras même un troisième câlin si tu tiens le coup.

– Quoi !? Pourquoi !?

– Tu ne veux pas ?

– Bien sûr que si ! Mais pourquoi autant de générosité ?

– C'est simplement une récompense.

– Je ne te suis pas.

– J'ai regardé l'émission. Et c'était vraiment chouette.

– Vraiment !? Tu as aimé ?

– Oui. Votre break était cool.

– Je t'avais promis du rock !

– Mais c'est encore insuffisant, Kitty, ris-je. Allez. File sous la douche.

– Attends-moi !

– Oui ! Je vais manger. »

Il m'embrassa, puis me contourna. Il passa la porte de la salle de bain qui était restée ouverte, et je filai me changer. Ma pizza dans les mains, je me laissai ensuite tomber sur le lit. Je mourrais de faim.

Dix minutes plus tard, Jimin couina parce qu'il n'avait pas de serviette pour se sécher. Je me levai pour lui passer la mienne, même si elle était humide, et il fit soudain référence à ce jour-là, où je l'avais embrassé sous la pluie, au cœur de Hongdae, presque deux ans plus tôt. Ça me paraissait si loin...

« Qu'est-ce que tu t'es fait, à la cuisse ? lui demandai-je en apercevant un pansement couleur chair d'au moins dix centimètres.

– Mmh ? Oh, ça ? Je me suis fait mal en m'entraînant, l'autre jour.

– Comment tu as fait ça ?

– J'ai glissé et je me suis éraflé sur des poids. Ce n'est pas beau. »

Je lui fis un sourire soucieux et passai mon pouce sur sa joue. Il releva les yeux sur moi, me sourit, puis baissa le visage pour poser un baiser dans ma paume.

« Du coup, interdiction d'y toucher.

– Quoi !?

– Je suis le plus frustré de nous deux, Hayden. »

Je grimaçai mais ne répondis pas. Je lui passai quelques vêtements, et une fois sous les draps, il se blottit contre moi.

Je continuai de manger tandis qu'il me racontait tout ce qu'il s'était passé pendant la cérémonie. Les répétitions avec Jungkook qui descendait du plafond sur un crochet ; Taehyung et sa petite séance de drague avec je-ne-sais-plus quelle chanteuse ; Seokjin, blessé, qui n'avait pas pu danser, ce qui avait donc provoqué un aménagement de la chorégraphie ; le tapis rouge ; les photographes ; les interviews ; les stars les abordant, les snobant ; les fans à l'extérieur...

Je finis par me lever pour jeter le carton de la pizza. J'allai me fumer une dernière cigarette à l'extérieur, puis je me brossai les dents avant de revenir près du lit. Jimin était couché sous la couette et je m'approchai de lui en silence. Il semblait dormir.

J'éteignis donc la lumière, fermai les rideaux, et je le rejoignis aussi discrètement que possible. Lorsque je m'allongeai à ses côtés, il bougea, puis gémit.

« Je t'ai réveillé ?

– Tu voulais m'arnaquer, hein ? Je le savais.

– De quoi tu parles ?

– De mes câlins.

– Tu es épuisé, Jimin.

– Oui. »

Je sentis son bras passer autour de mon ventre, et il se rapprocha de moi.

« Ça sera pour la semaine prochaine. Je n'oublierai pas. Si tu essaies de me la faire à l'envers, tu me le paieras. »

Je lâchai un petit rire, puis le pris dans mes bras.

« Je t'en ferai même quatre.

– Ne promets pas des choses que tu ne peux pas assumer.

– Tu doutes de moi ?

– Mmh.

– Qui serait assez fou pour te refuser quatre câlins, hein ?

– Toi. Tu es celui qui m'en as le plus refusé de toute ma vie. »

Je ris une fois encore et raffermis mon étreinte.

« J'étais jeune. Il ne faut pas m'en tenir rigueur.

– Disons cela.

– Bonne nuit, Kitty.

– Bonne nuit. »

Il expira bruyamment et me serra plus fort contre lui aussi. Je redressai un peu mon visage et posai mes lèvres sur son front.

« Ne te prends pas trop la tête pour le prix. Tu n'as pas besoin d'eux. C'est eux qui ont besoin de vous, comme toujours. Et puis tu as réussi à décrocher le plus rare du pays, c'est bien suffisant.

– Le plus rare ?

– Oui.

– Si tu parles de toi, je te tape. »

Je ricanai et il expira contre mon vêtement.

« Mon cœur est l'organe le plus rare.

– Donc le plus cher ? Si j'ai besoin d'argent, je saurai quoi en faire. »

Je ris encore. Ses doigts s'enfoncèrent dans mon t-shirt.

« Merci.

– Pour ?

– Être toi. »

Surpris, je ne trouvai rien à répondre.

« Et de m'aimer, aussi.

– Tu n'as pas à me remercier pour ça.

– Mais je le fais quand même. Je ne sais pas comment j'aurais fait pour tenir ces deux dernières années, sans toi. »

Je déglutis sous cette déclaration. Combien de verres avait-il bu ?

« C'est réciproque. Merci à toi aussi de m'aimer et d'être toi. »