[16/01/2024]

Bonjour bonjour !

Qui c'est qui arrive avec une update surprise ? C'est moiiiiiiiiiii ! Je suis géniale 😎🤣

Maintenant que je n'ai plus à m'occuper de LADA avant un bon moment (d'ailleurs, j'ai appris en fouinant dans les coms Insta du concours que poster sur Neovel amène à une disqualification parce que la plateforme rémunère les auteurs, donc je m'attends à recevoir un mail bientôt, même si je n'ai pas gagné un centime MDR), et que j'ai bouclé cette nuit ma "nouvelle" fanfic (en plus ça fait pile un mois depuis que je l'ai officiellement commencée, c'est beau XD), j'ai tout le temps que je veux pour reprendre mes publications bi-hebdomadaires !

Du coup, le 158 arrivera vendredi, et à partir de la semaine prochaine, je recommencerai mes publications comme avant, lundi et vendredi, jusqu'à ce que nous arrivions à la fin de cette histoire.

J'avais probablement d'autres choses à dire, mais comme d'habitude, j'ai oublié. Tant pis mdr

J'avais hâte de vous poster ce chapitre. Je n'en dirai pas plus mdr

Par contre, quand j'ai ouvert le fichier et que j'ai vu qu'il faisait plus de 5k mots, j'ai eu envie de pleurer. Heureusement, après les sept premières pages, les dix dernières sont passées plutôt vite xD

J'espère qu'il vous plaira.

Bonne Léocture ! ♥

~~+~~

On était le vendredi 18 mars. Ça faisait deux semaines que j'étais rentré. Jimin me manquait, mais il fallait croire que ce mois entier passé avec lui, cachés dans son appartement, avait gonflé mes batteries à fond. Ces quinze jours s'étaient plutôt bien passés, et il me restait désormais exactement quatorze jours et quelques heures jusqu'à ce que nous nous retrouvions. On allait tenir. Ça allait le faire.

À mon retour, j'avais tourné pas mal de vidéos afin de pallier mon inactivité en février. J'avais rattrapé le temps perdu avec ma sœur, avec mes potes. J'avais tenu ma mère au courant de la situation. J'étais passé de nombreuses fois à l'appartement, que ça soit pour y être au calme ou pour faire un coup de ménage. Et ce soir, j'étais dans un bar-concert de Los Angeles avec Dean, Steven, Dylan et Samia.

Ça faisait plusieurs semaines que je discutais de plus en plus par message avec Kate, le sosie de Chelsea en blond, et elle m'avait invité à venir la voir avec son groupe, ce soir. J'y avais donc convié mes amis. J'étais arrivé avant eux, et je l'avais retrouvée autour du bar. On avait bu une bière, et je l'avais abandonnée à ses potes plus loin lorsque les miens étaient arrivés. On s'était installés à une table pas trop loin de la scène et pas trop loin du bar non plus, et on avait écouté le premier groupe.

Puis, Kate était montée sur la scène avec ses musiciens, une superbe guitare rouge en bandoulière. C'était la première fois que j'allais la voir jouer, et cette vision me rappelait bien plus Taylor Momsen ou Lzzy Hale que Chelsea. Chelsea n'aurait jamais joué de guitare, elle. Elle tenait bien trop à ses ongles pour ne serait-ce qu'apprendre. Et elle n'aurait jamais eu la patience d'apprendre.

Dean n'avait pas cessé tout du long de leur prestation de me glisser des petits commentaires sur sa voix, sa façon de jouer, ou les chansons en général, qui étaient toutes des compositions originales. Quant aux trois autres, ils n'avaient pas arrêté de la louer, que ça soit sur son physique ou son talent. Dylan m'avait même vanné en me demandant si c'était elle, ma copine, et j'avais démenti en riant. Peut-être qu'à une époque, j'aurais pu essayer de lui mettre le grappin dessus, oui. Mais aujourd'hui, les choses étaient différentes.

Lorsqu'ils terminèrent leur set, ils commencèrent à remballer leurs instruments sous les cris et les applaudissements du public. Nous les regardâmes faire tout en continuant de discuter, et au bout d'une dizaine de minutes, je vis Dean tapoter l'écran de son téléphone pour regarder l'heure. Il bossait le lendemain matin et je savais qu'il ne voulait pas rentrer tard. Cependant, il était déjà plus de vingt-deux heures.

« Tu veux y aller ?

– Ça serait dommage que je parte maintenant. Depuis le temps que je veux la rencontrer, c'est l'occasion.

– Elle est casée, hein. Enfin, partiel-

– Je m'en moque, Hyde. Ce n'est pas moi le queutard sur pattes, ici.

– Je préfère prévenir.

– Et puis ce n'est pas mon genre.

– Mouais.

– Je t'assure.

– N'insiste pas, Dean, il va finir par se vexer, ricana Dylan.

– C'est ça. C'est la même chose pour vous deux, d'ailleurs.

– Qu'est-ce que tu crains, Hayden ? me demanda soudain Samia.

– Ouais, Hyde, qu'est-ce que tu crains ? répéta Steven en portant sa bière à son visage.

– Rien du tout. Faites ce que vous voulez, je m'en contre-fous. »

Toute la table rit, se payant ma tête, et je plongeai mon nez dans ma boisson à mon tour. Qu'ils fassent bien ce qu'ils voulaient. Ils se prendraient des râteaux et ne pourraient plus lui faire face, ça ne serait pas mon problème.

« Salut ! »

Je reposai aussitôt mon verre et tournai la tête sur ma gauche.

« Bonsoir ! la salua Dean.

– Re ! lâchai-je pendant que les autres la saluaient à leur tour. On t'a gardé une place ici.

– Super ! Je vais me commander un verre, je reviens.

– Ça marche ! »

Nous la regardâmes s'éloigner et je tirai un peu sur la chaise posée en bout de table sur ma gauche. Samia était en face de moi, Dylan assis à côté d'elle sur la banquette en faux cuir. Steven sur une chaise de l'autre côté de la table, puis Dean et moi. Le cercle allait enfin être complet.

« Elle est franchement canon, remarqua Steven. Encore plus de près.

– Et t'as vraiment pas essayé de la mettre dans ton lit ?

– Non, mec, je suis quelqu'un de fidèle. »

Ils commencèrent à rire, et Dean prit la parole.

« On peut rire, mais sur ce coup, il a raison. Notre Hayden est un homme bien.

– Merci de le reconnaître de temps en temps », dis-je en hochant la tête.

La discussion continua, et Kate nous rejoignit.

« C'est bon ! Désolée pour l'attente !

– Y a pas de mal », lui répondis-je en souriant.

Elle posa son cocktail sans alcool sur la table, tira sa chaise, puis fit le tour du groupe des yeux.

« Hayden a dû vous parler de moi, j'imagine ?

– Un peu, répondis-je, tandis que mes amis hochaient la tête.

– On connaît juste ton prénom, en dehors du fait que tu es dans ce groupe, lui dit Samia avec un sourire.

– C'est déjà pas mal ! Donc, enchantée, moi c'est Kate. J'ai vingt-sept ans et je suis de Barstow. Et vous ? »

Tous se présentèrent, et à l'ambiance, je remarquai qu'elle avait tout de suite été adoptée. Pour une raison qui m'échappait, ça me faisait vachement plaisir.

Dylan lui demanda comment est-ce que nous nous étions rencontrés et quand exactement, puisque j'étais incapable de donner une date précise, et elle se retourna vers moi après lui avoir répondu.

« D'ailleurs, je suis déçue que ton petit-copain ultra possessif ne soit pas là, ce soir. Il revient quand ? »

Je manquai de m'étouffer et me mis à tousser alors que je n'étais même pas en train de boire. Je regardai autour de moi, et elle comprit à ma réaction que tout le monde n'était pas au courant.

« Quand je dis "petit-copain", je ne parle pas de copain genre petit-copain, vous pouvez respirer ! Vous voyez sans doute de qui je parle, zut, quel est son-

– C'est bon, te fatigue pas, l'interrompis-je. Il est temps que je leur dise. »

Samia et Dylan me regardaient toujours avec de gros yeux. Lui me connaissait depuis des années alors jamais il n'aurait pu imaginer une chose pareille, et elle... Le soir où je l'avais rencontrée, j'avais essayé de la brancher, alors... D'ailleurs, malgré sa peau mate, je voyais bien qu'elle avait perdu des couleurs.

Je jetai un bref coup d'œil à Steven et Dean qui me regardaient avec inquiétude.

« Je suis désolé de vous l'avoir caché. Mais oui, je suis en couple avec un mec. Il m'a fallu du temps pour me faire à l'idée, mais surtout, je ne pouvais pas vraiment en parler. Ce n'est pas n'importe qui. »

Je relevai mes pupilles vers eux. Samia continuait de m'observer avec de grands yeux, et Dylan regarda tour à tour Dean et Steven.

« Me dis pas que c'est un des deux-là sinon je-

– Ça va pas la tête !? hurla Steven.

– Jamais de la vie, ricana Dean.

– On est d'accord, renchéris-je. Non. C'est... Jimin.

– Jimin !? Le mec avec qui tu as fait ta cover ? Le mec de BTS ?

– Lui-même. »

Je jetai un œil à Samia. Elle était au bord du malaise.

« Je m'étais fait la réflexion qu'il y avait autre chose à chanter en duo pour deux mecs, mais je comprends mieux, maintenant... souffla-t-il.

– Je suis désolé de ne pas vous l'avoir dit plus tôt mais... personne ne devait le savoir. Si ça finit par s'ébruiter, sa carrière prendra un énorme coup, pour ne pas dire qu'elle se terminera direct. L'homosexualité est très mal tolérée, en Corée du Sud.

– Mais c'est avec lui que tu galères depuis deux ans ? »

Je hochai la tête.

« Je voulais te le dire, comme pour Steven, mais je n'ai pas osé. Il a fini par l'apprendre par hasard, un jour où Jimin s'est pointé sans me prévenir et qu'on était ensemble. Et je voulais aussi te le dire, Samia, mais c'était difficile. »

Elle ne répondit pas. Son visage était désormais fermé. Je baissai les yeux, gêné, quand je l'entendis rassembler ses affaires.

« C'est bon. Par contre il se fait tard, je n'avais pas remarqué. Je travaille demain matin alors je vous laisse. Bonne soirée ! »

Je relevai immédiatement la tête. Je n'étais pas stupide. Si elle s'en allait, ce n'était pas à cause de son boulot mais à cause de ce qu'elle venait d'apprendre.

« Attends... murmurai-je.

– À bientôt ! Amusez-vous bien ! »

Mes amis la saluèrent d'une faible voix, et elle se faxa entre Dylan et la table afin de s'éloigner. Je la regardai partir, démuni, quand Dean me donna un léger coup de coude.

« Rattrape-la. »

Je n'attendis pas une seconde et je me levai pour partir à sa suite. En voyant qu'elle était déjà en train de franchir la porte, j'accélérai le pas. Elle marchait très vite. Elle me fuyait.

« Samia ! Attends ! »

Elle fit comme si elle ne m'entendait pas et elle continua de descendre la rue. Je courus, et arrivé derrière elle, je saisis son poignet et la stoppai.

« Attends !

– Attendre ? me demanda-t-elle sèchement en se tournant vers moi. Quoi donc ?

– Moi. Attends-moi. Je vais t'expliquer.

– M'expliquer ? Mais quoi donc ? Que tu te fous de moi depuis le jour où on s'est rencontrés ?

– Non ! Pas du tout ! Laisse-moi t'expliquer, justement.

– Je t'écoute. »

Je ne savais pas par où commencer.

« Je... Je ne sais pas comment c'est arrivé pour Jimin et moi, ce n'était pas prévu. J'ai jamais été intéressé par les mecs. Si je ne t'en ai pas parlé plus tôt, c'était pour les raisons que je vous ai dites tout à l'heure. Ça a été très compliqué, je n'arrivais pas à l'assumer, et puis il n'est pas n'importe qui. On ne pouvait pas le dire comme ça nous chantait. Il n'y a même pas une dizaine de personnes qui sont au courant de mon côté.

– Ce n'est pas pour ça que je t'en veux, Hayden. »

J'ouvris grand les yeux. Quoi ?

« C'est pour quoi alors ? »

Elle lâcha un éclat de rire.

« Tu es sérieux ?

– Oui ?

– Je t'en veux parce que ça fait quasiment deux ans et demi qu'on se connaît. Que pendant un long moment, j'ai cru que j'avais une chance, avec toi. Puis tu as commencé à aller mal, et les gars m'ont dit que c'était parce que tu venais de rompre. Je me suis sentie conne pendant tout ce temps parce que je n'étais pas au courant que tu avais quelqu'un. Quand tu as annoncé à toute la bande que tu étais de nouveau en couple il y a quelques mois, je me suis fait une raison. Si je t'avais intéressé, alors il y aurait eu longtemps qu'il se serait passé quelque chose entre nous. Mais ce que je ne savais pas, c'est que la personne avec qui tu sortais pendant tout ce temps, c'était le mec qui était avec toi quand on s'est rencontrés ! J'aurais dû m'en douter, c'était sous mes yeux depuis le premier soir, mais tu me plaisais tellement que je me disais que c'était juste l'alcool qui vous rendait comme ça !

– "Comme ça" ?

– Oui ! Avec le recul, qui se frotte contre ses potes de cette manière ? Vous pensiez que je ne vous avais pas vus, depuis la table où tu m'avais plantée ? Et puis en revenant, la tension est montée, mais je ne pensais pas que celle qu'il y avait entre nous existait aussi entre vous et de la même manière !

– De quoi tu parles ? demandai-je en fronçant les sourcils. On n'était pas ensemble à ce moment-là. Et tu me plaisais vraiment.

– Ravie de l'apprendre ! Tu vas me dire que ce n'est pas cette nuit-là que vous vous êtes mis ensemble ? Vous étiez tellement arrachés que vous n'arriviez pas à faire la différence entre une femme et un poteau électrique ! C'est moi qui ai dû vous appeler un taxi et vous faire rentrer dedans ! J'aurais dû m'en douter, ça m'aurait évité d'espérer pendant un an !

– Tu... Tu exagères. On était déchirés, mais pas à ce point-là.

– Tu n'as pas vu la vidéo que tu as postée sur Twitter, par la suite ? Moi je l'ai vue. Pas très malin pour une relation qui ne doit pas s'ébruiter. »

Je ne dis rien et tentai de me calmer. Je commençais à en avoir marre de m'en prendre plein la gueule alors que je n'y étais pour rien. Il fallait que je trouve une façon de tourner mes mots. Je ne voulais pas la blesser davantage.

« Bref, je n'ai plus envie d'en parler. Laissons tomber. Je vais rentrer chez moi et faire une bonne nuit, ça ira mieux.

– Tu me plaisais vraiment, ce soir-là, dans le bar. Sinon je te l'aurais dit immédiatement. Je ne suis pas du genre à laisser un faux espoir à une femme, dis-je calmement en espérant qu'elle m'écoute. Je ne sais pas ce que tu as cru voir entre lui et moi, mais il n'y avait rien, à cette époque. Puis toi et moi on a commencé à discuter, on s'est rapprochés, et tu es devenue une personne que j'apprécie beaucoup, qui s'est retrouvée dans la catégorie "potes et amis". Et je ne couche pas avec mes potes, ni mes amies. »

À part si j'étais complètement déchiré, mais elle n'était pas obligée de le savoir.

« C'est toujours comme ça. Ça a toujours été comme ça. Je n'ai jamais cherché à construire une relation, alors coucher avec quelqu'un de proche, c'était impensable. Je ne connaissais que les coups d'un soir ou les plans culs, et si j'étais reparti avec toi ce soir-là, c'est malheureusement ce qui se serait passé. Je ne t'aurais jamais revue, après ça. »

Elle avait l'air contrariée.

« Pour être totalement honnête, je pensais qu'on était devenus amis et que les choses étaient claires, entre nous. C'est Steven qui m'a dit l'année dernière que toi, tu me voyais différemment, malgré le fait que tu saches que j'étais en couple. Je suis désolé, profondément désolé de ne pas avoir eu le courage de te dire dès le début qu'il ne pourrait rien y avoir entre nous après qu'on soit devenus amis. »

J'inspirai profondément.

« Tu es une personne en or, Samia. J'ai appris à te connaître, et pour rien au monde je ne voudrais revenir en arrière. Et je suis désolé si ce n'est pas ce que tu voulais entendre. Mais Jimin... C'est arrivé comme ça, je ne peux pas l'expliquer. Je ne pensais pas un jour retomber amoureux, et encore moins d'un homme. Je ne comprends pas ce qui m'est arrivé, mais c'est arrivé. »

Elle détourna les yeux et je déglutis.

« Je ne sais plus quoi ajouter d'autre, soufflai-je. Si tu ne veux plus me parler, c'est d'accord, j'accuserai le coup. Si tu veux couper les ponts avec tout le monde pour... je sais pas, m'oublier, je l'accepterai aussi. Mais je te promets sur ce que j'ai de plus cher, que jamais je ne me suis moqué de toi. Jamais je n'ai eu l'intention de jouer avec toi. J'ai seulement pensé, à tort, que les choses étaient claires entre nous, et ensuite je n'ai pas eu le courage d'être honnête avec toi parce que je ne voulais pas prendre le risque de te briser le cœur et de te perdre. Je t'apprécie vraiment beaucoup, tu sais. »

Je l'entendis renifler alors je relevai les yeux. Elle s'empressa de retirer ses mains de son visage et elle se tourna d'un quart de cercle vers moi.

« Moi aussi, je m'excuse.

– Quoi !? Pourquoi ?

– Peut-être qu'en réalité, j'espérais encore quelque chose sans me l'avouer, et qu'apprendre ça, en plus du fait que moi et ton copain on ne jouait pas du tout dans la même cours, ça m'a fait disjoncter. Je crois que c'est surtout la surprise, le choc, qui m'a fait réagir comme ça. J'ai dû inquiéter tout le monde.

– Je suis certain qu'ils comprennent... »

Un rire lui échappa et elle inspira fortement avant de me faire face.

« Je suis désolée pour ça. Et si tu veux qu'on reste amis, alors ça me va, me sourit-elle. Je suis heureuse que ton couple se porte bien. Maintenant que je sais qui c'est, je comprends beaucoup de choses sur ton état ces derniers mois. Et j'espère que ça continuera comme ça. Parce que Dean et Steven ont raison : tu as changé, et tu rayonnes. »

J'expirai par le nez en faisant la grimace.

« Retourne vite dans le bar, ils t'attendent. »

Je relevai la tête.

« Tu ne reviens pas ?

– Non, je suis fatiguée. Et puis j'ai besoin d'avaler la nouvelle, au calme.

– D'accord...

– Embrasse les garçons pour moi. Dis à Kate que j'ai hâte de la revoir.

– Ça marche.

– À bientôt, Hayden.

– Oui... Rentre bien. Fais attention.

– Ne t'en fais pas ! »

Après un dernier sourire, elle tourna les talons et s'éloigna. Je l'observai jusqu'à ce qu'elle disparaisse de mon champ de vision, et je retournai dans le bar.

Mes amis discutaient toujours, et quand Dylan me vit arriver, tout redevint plus calme. Les trois autres visages se tournèrent vers moi.

« Ça a été ? me demanda Steven.

– Je dirais que oui.

– Je suis désolée, s'excusa immédiatement Kate. Je ne savais pas... qu'elle ne savait pas, déjà, et puis qu'elle avait des vues sur toi.

– C'est bon. C'est moi qui aurais dû être franc avec elle depuis le départ. Bref, passons.

– Elle est où ?

– Elle est rentrée chez elle, répondis-je vaguement. Vous parliez de quoi ? »

Une discussion reprit.

Au bout d'une bonne demi-heure, Dean vida son verre en nous disant qu'il allait y aller, et c'est à ce moment-là qu'un homme surgit derrière Kate et l'attrapa par le bras. Elle se retourna, et choqués, moi et mes potes restâmes figés.

« On y va.

– Je finis mon verre.

– Non, tout de suite. »

Il tira sur son bras et Dean se leva immédiatement, me faisant sortir de cette stupéfaction.

« Lâche-la.

– T'es qui ?

– Un ami.

– Moi c'est ma meuf. Tu t'occupes de tes affaires et moi des miennes.

– Les tiennes ne sont pas forcément les siennes.

– Je te demande pardon ?

– C'est bon ! s'interposa Kate. Calmez-vous. On y va, Peter.

– Bien. »

Il tourna les talons et elle reposa ses yeux sur nous.

« Désolée pour ça. Il supporte mal l'alcool, et il est un peu jaloux sur les bords.

– C'est lui, ton mec ? demanda Dylan.

– Pas franchement. On couche ensemble, c'est tout.

– Fais attention, intervint Dean. Il ne m'inspire pas confiance.

– Je suis obligée de faire avec. Je n'ai pas trouvé de meilleur guitariste, pour le moment.

– Tu en as un là. »

Mon meilleur ami abattit sa main sur mon épaule et je me forçai à rire. Kate rit plus franchement, et elle porta son verre à ses lèvres pour le vider d'une traite.

« T'es mignon, mais ne me tente pas. Allez. On se revoit bientôt ?

– Avec plaisir ! lança Steven.

– Je t'envoie un message, Hayden.

– Ça marche. Rentre bien. Fais attention à toi.

– T'inquiète. Salut !

– Salut ! »

Elle s'éloigna et je ne la quittai des yeux que lorsque Dean me lâcha pour récupérer son téléphone sur la table.

« Bon, je vais y aller.

– Ça marche. Tu veux reprendre un verre ? me demanda Dylan.

– Non. Je suis censé m'abstenir niveau alcool et je me suis envoyé deux bières, c'est bien suffisant.

– D'accord. On y va aussi alors ?

– On y va. »

Nous quittâmes le bar ensemble. Dylan prit un bus, Steven sa voiture, et Dean me proposa de me ramener chez moi. Je refusai, puis finis par accepter qu'il me ramène, s'il me déposait à l'appartement de Jimin. Il le fit sans discuter, m'abandonna devant l'immeuble, puis il disparut.

Je montai les six étages et m'empressai de foncer à la salle de bain. Seulement une fois sous la douche, je n'arrêtai pas de penser à cette soirée. Est-ce que Samia était bien rentrée ? Et Kate ? Est-ce que son mec lui faisait du mal, quand il buvait ? J'étais inquiet et ça ne quittait pas mon esprit.

Une fois sec et en pyjama, je me glissai dans les draps propres. Je n'étais pas venu dormir ici depuis deux mois. Je m'y sentais de plus en plus chez moi, mais sans Jimin, ce n'était pas pareil. Il manquait toujours quelque chose, et c'était ce qui me poussait à retourner chez mes parents à chaque fois, outre le fait que tout mon matériel pour travailler était chez eux.

J'expirai profondément et fermai les yeux, mais mon cerveau ne voulait pas arrêter. Je me tournai pour m'emparer de mon téléphone et le déverrouillai. Je fonçai dans ma messagerie pour envoyer un message à Samia, mais lorsque je voulus le faire pour Kate, j'hésitai. Si son mec était jaloux et brutal, que dirait-il s'il voyait que je lui envoyais un message en pleine nuit ?

Samia me répondit soudain qu'elle était bien rentrée et qu'elle allait bien, et je fus surpris par sa réactivité. Pourquoi ne dormait-elle pas, depuis le temps ?

Nous échangeâmes quelques messages, puis elle me souhaita une bonne nuit. Je fis de même, et mes pensées repartirent vers Kate. J'étais inquiet.

Je retournai donc sur sa conversation et tapai un message, mais j'hésitai à l'envoyer. Ça ne me regardait pas après tout, leur relation, je n'étais qu'un pote qui voulait savoir si elle était bien rentrée chez elle et si ça allait... Est-ce que c'était bizarre ? Pour un mec jaloux, j'imaginais que oui.

Je soupirai en éteignant mon écran et posai mon téléphone à côté de moi. Bordel, pourquoi est-ce que les choses étaient si compliquées ?

Je tentai de me vider la tête, mais les dernières minutes avec elle tournèrent encore et encore dans mon esprit. Je n'étais vraiment pas serein.

Je rouvris les yeux sur le plafond, et je perçus soudain de la lumière sur ma gauche. Je me tournai et me jetai sur mon téléphone, mais ce n'était que Jimin. "Que" ? C'était Jimin. Imbécile.

J'ouvris le message, puis je lançai directement un appel. Quelques secondes s'écoulèrent avant qu'il ne décroche.

« Coucou ! Tu ne dors pas ?

– Non, je viens de rentrer du bar.

– Du bar ?

– Oui.

– Tu y as fait quoi ? »

Je me sentais mal.

« Te mets pas en colère.

– En colère ? »

Je serrai les dents.

« Pourquoi est-ce que je me mettrais en colère ?

– Parce que j'ai bu.

– Quoi !? Combien de verres ? Pourquoi ?

– Juste deux bières. Et je vais bien. Je n'ai pas eu envie d'en prendre d'autre.

– Vraiment ?

– Oui. Je te le jure.

– D'accord. Je te crois. Mais comment ça se fait ? Dean et Steven n'étaient pas là avec toi ?

– Si, justement. Ils étaient inquiets mais ils ont décidé de me faire confiance.

– D'accord. Bon, si tu vas bien alors je n'ai rien à redire.

– Et on est allés voir un concert.

– Vraiment ? De qui ?

– Kate. »

Il ne me répondit pas. Il ne s'attendait probablement pas à cette réponse.

« Dans le bar ? La chanteuse qu'on avait rencontrée ?

– C'est ça. »

Silence.

« Elle m'a invité à venir la voir. Tu sais, ça fait plusieurs mois qu'on discute.

– Je m'en souviens. Elle voulait que tu viennes il y a quelques semaines.

– C'est ça... Et Dean voulait la rencontrer, Steven aussi. Du coup je me suis dit que c'était l'occasion. Y avait Samia et Dylan, aussi.

– C'est chouette.

– Oui... mais...

– Oui ?

– Elle a fait une gaffe. Elle a dit qu'elle était déçue que tu ne sois pas là et elle m'a demandé quand est-ce que tu revenais.

– "Déçue" ? Quelle blague, ricana-t-il.

– Elle a utilisé le mot "boyfriend".

– Pour ?

– Pour parler de toi.

– Et ?

– Samia et Dylan étaient pas au courant. »

Silence.

« Oh. »

Il avait compris.

« Et ? Ça s'est passé comment ? Tu as démenti ?

– Non. Je leur ai tout avoué.

– Vraiment ?

– Oui. Ils ne diront rien, on peut leur faire confiance.

– Ils ne l'ont pas mal pris ?

– Non. Enfin, Samia l'a mal pris, si. Elle a quitté le bar et j'ai dû lui courir après.

– Lui courir après !?

– Pour m'excuser. Tu sais, Steven m'avait dit l'année dernière qu'elle avait probablement toujours des vues sur moi, même si j'étais en couple...

– Je m'en rappelle.

– Et je n'ai pas osé mettre les choses au clair, j'avais trop peur de la blesser. Bref, je me suis excusé pour ne pas avoir été franc tout de suite avec elle. Elle va avoir besoin d'un peu de temps apparemment pour se faire à l'idée, mais on peut lui faire confiance.

– D'accord.

– D'ailleurs, elle a parlé de cette fameuse soirée...

– Laquelle ?

– Celle où on l'a rencontrée. Le black-out, tu te rappelles ?

– Ah, cette soirée-là... Je me rappelle du black-out le lendemain, mais pas de la fin de la soirée, oui, du coup. »

Un léger rire cogna contre mon oreille et m'arracha un sourire.

« Et alors ? me demanda-t-il pour m'encourager à continuer.

– Maintenant qu'elle sait qu'on est ensemble toi et moi, elle m'a dit que... qu'elle comprenait mieux certaines choses. Elle a cru qu'on était déjà ensemble à l'époque et que je m'étais payé sa tête.

– Je ne sais pas pourquoi elle a pensé ça, mais je me sens désolé pour elle...

– Elle a dit qu'on était tellement torchés qu'on était incapables de faire la différence entre... Zut... Je sais plus, une porte et une fenêtre ? Non, c'était pas ça. »

Jimin rit et je soupirai.

« Bref. Voilà. Elle s'est demandé si c'était cette nuit-là qu'on s'était mis ensemble.

– Tu as répondu quoi ?

– Que non. Mais maintenant que j'y repense, elle a dit qu'on était rentrés ensemble.

– Évidemment, tu n'avais qu'une clé, et on ne peut pas entrer chez toi sans avoir une clé, comme la poignée ne s'abaisse pas.

– Oui. Mais s'il ne s'est rien passé entre nous et elle, qu'on était tous les trois à partir du moment où le black-out a commencé, et qu'on est rentrés directement à la maison, et tous les deux... Ils venaient d'où, tes suçons ? »

Il resta muet. Je m'en étais moqué comme de l'an quarante à l'époque, puis j'avais oublié, et quand elle m'en avait parlé, je n'y avais pas fait attention, mais maintenant que je remettais les pièces du puzzle en place...

« Et tu étais persuadé que tu t'étais envoyé en l'air, soufflai-je.

– Tu veux me faire croire que toi et moi, on était tellement bourrés ce soir-là qu'on aurait couché ensemble ? Alors que tu étais le mec le plus coincé et fermé d'esprit que je connaissais ?

– Tu as une autre explication ?

– Oui. Je me suis tapé quelqu'un dans ce bar, probablement dans les chiottes, ou dans une ruelle dehors, je n'en sais rien, ou alors je me suis soulagé sous la douche en rentrant, mais toi et moi, non. C'est impossible.

– Tu étais à poil dans mon lit, Jimin. »

Un silence s'étendit de nouveau.

« Une coïncidence. C'est impossible.

– Tu as sans doute raison... »

Un blanc, une fois encore, mais il se racla la gorge.

« Bref, du coup, le concert ?

– C'était chouette. »

Je commençai à lui raconter le concert, la soirée, les discussions que nous avions eues, jusqu'au moment où nous nous étions séparés.

« Et je suis inquiet, ça n'arrête pas de me tourner dans la tête.

– Elle n'a pas eu besoin de toi jusqu'ici, mais si ça te rassure, alors envoie-lui un message.

– Tu es sûr ?

– Oui. Et tu verras bien. Je suis certain que tu t'inquiètes trop.

– D'accord. »

Je retins un bâillement mais il m'entendit tout de même.

« Je vais te laisser.

– Non, c'est bon, grognai-je.

– Si, je t'entends, répondit-il dans un rire. Je suis content que tu aies passé une bonne soirée. Et aussi que tes amis les plus proches soient tous au courant, désormais. Et puis que tu aies bu mais sans que ça foute en l'air tout le travail que tu as fait pour résister depuis tous ces mois...

– Je vais bien.

– Tant mieux. Tiens-moi au courant si tu as des nouvelles de Kate à ton réveil.

– Promis.

– Mais c'est chouette. Je suis content que vous vous entendiez bien. Qui sait, elle aura peut-être une place dans son groupe qui se libérera, un jour.

– Je fais rien sans Dean.

– Alors deux place ?

– Ça serait trop beau.

– Alors qu'elle, elle vienne dans le vôtre ? »

Il m'arracha un rire et je l'entendis faire de même à l'autre bout du fil.

« Je sais où tu veux en venir, Kitty. Et c'est toujours pas d'actualité.

– Dommage. Mais je ne perds pas espoir.

– Je vois ça. D'ailleurs, ta journée ?

– Comme d'habitude, rien de bien intéressant.

– Vraiment ?

– Oui. Dors, il est plus que l'heure. À plus tard.

– Ok, je capitule.

– Bonne nuit. Je t'aime.

– Je t'aime aussi. Passe une bonne soirée.

– Merci ! »

J'attendis un instant, et il raccrocha. Je ramenai mon téléphone à moi, et après quelques secondes d'hésitation, j'ouvris la conversation de Kate. Je repris le message que j'avais commencé à rédiger, et je l'envoyai. Je me sentais mieux.