𝟎𝟔:𝟏𝟓𝟓 - All Time Low, 𝑀𝑜𝑑𝑒𝑟𝑛 𝐿𝑜𝑣𝑒
[04/01/2024]
Bonjour bonjour !
Bonne année à toustes !
Je n'en reviens pas qu'on soit déjà en 2024... Le temps passe beaucoup trop vite.
J'espère que vous avez passé de bonnes fêtes de fin d'année, et que, si vous avez pris de nouvelles résolutions, vous arriverez à les tenir !
Pour ma part, j'ai fait le bilan de 2023 (niveau écriture), et je suis déçue de ne pas être parvenue à faire tout ce que je prévoyais de faire. Cependant, j'ai réussi à être honnête avec moi-même et à prendre une lourde décision pour l'une de mes histoires. J'en suis fière, même si ça ne plaira à personne.
Je me suis aussi fixé des objectifs pour 2024, moins que 2023, mais j'espère ainsi réussir à finir l'année sur une note positive.
Bref, je détaillerai tout ça dans mon rantbook dans les jours qui viennent, si jamais ça vous intéresse.
Autrement, je suis contente de commencer l'année avec cette chanson. Je l'adore XD
J'espère que ce chapitre vous plaira.
Bonne Léocture ! ♥
~~+~~
Nous étions le trois février. Et aujourd'hui, Jimin pouvait quitter l'hôpital.
À minuit, il avait publié un message sur leur nouvelle application pour prévenir ses fans qu'il se remettait de son opération et qu'il allait bien. Ces derniers s'étaient empressés de laisser exploser leur joie, et ils n'avaient pas été les seuls. Steven et Sooyeon m'avaient immédiatement sauté dessus, et c'était pour ça qu'en arrivant à l'hôpital pour récupérer Jimin, j'avais pris une photo de nous deux que je leur avais envoyé.
Sans surprise, ils s'étaient tous les deux aussitôt mis à me hurler dessus et à me harceler pour avoir des infos, et Sooyeon avait exigé de nous voir tous les deux. Jimin avait accepté avec plaisir.
Et là, le médecin venait d'entrer dans la pièce. Il y avait trois autres personnes avec lui, un autre homme bien plus jeune et deux femmes, et tous se tenaient en ligne face à Jimin. Son manager était derrière lui. Moi, j'attendais près de la fenêtre patiemment.
« Je sais que vous êtes pressé de retrouver les planches, mais ne faites rien d'inconsidéré. Vous avez besoin de repos. Pas de sport, de danse, de marche intensive, bref, aucun effort physique d'ici deux semaines. Après ça, vous pourrez reprendre les activités physiques progressivement, mais uniquement si vous vous ménagez. Par-là, j'entends pas plus d'une ou deux heures par jour, et pas tous les jours.
– Mais faire des étirements, échauffer mes muscles, je peux le faire d'ici là ?
– Oui, mais pas de musculation.
– D'accord.
– Même si vous avez une excellente santé physique, il faudra être patient et attendre un à deux mois avant de vous entraîner comme vous le faisiez avant. Donc sûrement pas de concert d'ici là.
– D'accord...
– Nous nous reverrons dans un mois pour refaire un bilan. Si jamais vous êtes totalement rétabli, alors vous pourrez reprendre votre vie comme avant. Je sais que ça peut être frustrant, mais les efforts que vous ferez dans les jours qui viennent porteront leurs fruits, car plus attention vous ferez, plus tôt vous serez remis.
– Je comprends. Je ferai attention. »
Ils continuèrent d'échanger pendant une dizaine de minutes, puis tout le monde s'inclina et l'équipe médicale quitta la chambre. Je reposai mes yeux sur Jimin qui me tournait désormais le dos et parlait à son manager.
Nous récupérâmes nos affaires, et une fois la chambre vide, nous l'abandonnâmes. Les gardes du corps postés dans le couloir nous accompagnèrent jusqu'au parking sous-terrain, et bien que Jimin demanda à ce qu'on passe par son ancien logement afin que je récupère mes affaires, je dis à son manager d'aller directement chez lui pour qu'il se repose. J'aurais tout le temps nécessaire de retourner prendre mes affaires plus tard.
La route se passa donc en silence, et une vingtaine de minutes plus tard, le véhicule s'enfonça dans un nouveau parking sous-terrain. Une fois qu'il fut arrêté, Jimin détacha sa ceinture et je l'imitai. Nous descendîmes, et toute l'équipe nous suivit jusqu'à la porte de son appartement, treize étages plus haut.
Ils échangèrent quelques mots, puis Jimin les congédia. Je fus un peu surpris de sa facilité à leur demander de nous foutre la paix, et il se retourna vers sa porte. Je n'allais pas discuter. Il fit coulisser un boîtier, tapa un code sur un clavier tactile, et la porte se déverrouilla. Il la poussa, et je le suivis.
Je me retrouvai face à une immense pièce, décorée de meubles et d'objets modernes, ainsi que de quelques bouquets de fleurs séchées. Il attrapa ma main alors je m'empressai de retirer mes chaussures, mon manteau et mon écharpe. Je glissai mes doigts entre les siens et je le suivis. Il ne parla pas énormément en me faisant faire la visite de son appartement. Je mis ça sur le compte de la fatigue et ne posai pas de questions.
Tout était beau, tout était neuf, tout était probablement très cher.
Arrivés dans sa chambre, je fus surpris de la trouver bien plus neutre que je ne l'aurais crue. Outre les draps rouge vif, tout était assez sobre. Et en voyant le petit mouton entre les deux oreillers, je ne pus m'empêcher de sourire. Il l'avait encore.
Il me lâcha et se dirigea vers la coiffeuse qui se trouvait dans le coin de la pièce, entre un immense miroir allant du sol au plafond, face au lit, et les grandes fenêtres sur la gauche. Il ouvrit un tiroir et je l'observai sans un mot. Il récupéra des anneaux qu'il passa à ses oreilles, puis rangea le reste et me refit face.
« Ça me perturbe trop de ne rien avoir. Et je n'ai pas envie que ça se rebouche.
– Ce n'est pas avec une semaine sans boucles d'oreilles que ça va se reboucher, j'en sais quelque chose.
– Ça faisait au moins deux semaines que je n'avais rien porté.
– D'accord. Je ne vais pas discuter, souris-je.
– Sinon, tu as entendu ce qu'a dit le médecin ?
– À quel propos ? »
Il me rejoignit et passa ses bras autour de ma nuque.
« De mes deux semaines sans exercice physique.
– Ah, oui. Et alors ?
– Je ne pense pas que tu sois concerné par ça... »
Je levai les yeux au plafond.
« Crois bien que je rêve de te faire l'amour, mon cœur, mais on va écouter le médecin, d'accord ? »
Je vis une chair de poule traverser tout son corps à cette phrase, et ça me retourna l'estomac.
« Tu ne vas pas sérieusement me faire patienter deux semaines ?
– Le sexe est physique, Kitty. Donc si.
– Ça dépend...
– Ah oui ?
– Oui. Si tu me prends en cuillère... ou en éléphant... ou en-
– Tu es épuisant.
– Ou tu peux aussi me faire le même cadeau que la dernière fois... mais sans chocolat... »
Un frisson remonta ma colonne. Je savais parfaitement à quoi il faisait allusion.
Il chercha mon regard, et quand il l'obtint, il se rapprocha de moi, puis me prit dans ses bras. Je lui rendis évidemment son étreinte, et je me sentis tout de suite bien mieux.
« Tu veux rester ? J'ai une chambre d'amis...
– J'aimerais, mais il faut que tu te reposes.
– Mmh... Et je dois attendre encore deux jours avant de t'embrasser. Je vais perdre la tête. »
Je ris et le repoussai.
« Je pense honnêtement que si tu étais encore contagieux, je serais déjà malade. Ça fait quatre jours que je suis collé à toi.
– Et ça ne me déplaît pas le moins du monde... Mais tu pourrais être asymptomatique. Et même si moi je n'ai pas attrapé la forme la plus grave, on ne sait jamais ce que ça pourrait donner sur toi. S'il fallait te faire hospitaliser...
– Oh, tu aurais les moyens de me payer une chambre, non ? »
Il rit en secouant la tête.
« Si seulement ce n'était qu'une question d'argent, murmura-t-il. Enfin bref. Même si ça me fait chier, je pense que je préfère que tu rentres aussi, au moins pour dormir.
– C'est vrai que je n'ai pas fait de grosses nuits, dernièrement... »
Il tourna les yeux sur son réveil.
« Il n'est même pas midi... Tu ne veux pas rester ici cet après-midi ? Même si tu repars ce soir ? »
Je lui souris, puis hochai la tête.
« Bien sûr que si.
– Super. »
J'avais envie de l'embrasser, moi aussi. Mais même si j'en crevais d'envie, j'allais suivre l'avis des médecins. Dans deux jours.
[...]
Il était presque vingt-deux heures.
Nous avions mangé chacun d'un côté de la longue table du salon pour limiter le risque de possiblement s'envoyer des postillons et se contaminer, nous avions longuement parlé, joué à des jeux vidéo, et nous nous étions évidemment câlinés un long moment. Mais maintenant, il était tard et il fallait qu'il dorme.
« Je t'appelle quand je suis au lit, si tu veux, chuchotai-je sur le pas de la porte.
– Tu es sûr que tu ne veux pas rester dormir ?
– Oui. C'est idiot d'occuper ta deuxième chambre pour quelques nuits, et je veux te laisser du temps pour toi, pour que tu te reposes.
– Très bien, je capitule. Mais demain, tu reviens, hein ? Ou tu veux que moi je vienne ? Ou qu'on sorte en ville ?
– Je viendrai. Hors de question qu'on sorte en ville. Si on se fait encore courser comme il y a deux ans, ça va faire péter toutes tes coutures. »
Il éclata de rire et ses yeux disparurent, puis il couina et posa ses mains sur son ventre.
« D'accord. Rester ici au chaud avec toi me convient aussi.
– Alors c'est parfait. Oh, d'ailleurs. »
Je cherchai dans mon sac, puis saisis le porte-clés que je devais lui rendre.
« Tiens.
– J'avais oublié. Merci.
– Pas de quoi. »
Il le récupéra et l'accrocha immédiatement au tableau présent sur le mur, où d'autres trousseaux étaient suspendus.
« En échange, je te donne ça. »
J'arquai un sourcil et le regardai détacher un badge d'un autre porte-clé.
« Tiens.
– Qu'est-ce que c'est ?
– Le badge d'en bas.
– D'accord.
– Et pour la porte... »
Il s'arrêta soudainement dans sa phrase et détourna les yeux.
« Oui ? demandai-je pour l'encourager à continuer.
– Tu pourras sonner et je viendrai t'ouvrir.
– Tu ne veux pas me donner ton code ? Pourquoi donc ? fis-je en plissant les yeux et en croisant mes bras sur mon torse. Tu veux avoir le temps de cacher tes cinquante amants dans le placard avant que j'arrive ? »
Il éclata de rire, couina car son ventre lui fit mal, puis y posa sa main droite.
« Non. Mais ne juge pas.
– Je ne juge pas. »
Je sortis mon téléphone de ma poche.
« Je note. Dis-moi.
– Neuf-cent-quarante, deux cent-dix-huit.
– Neuf-cent-quarante, deux-cent-dix-huit. Ok. Pourquoi tu voulais que je te juge ? »
Il ne répondit pas alors je fronçai les sourcils.
« Pourquoi ?
– Pour rien. »
Soupçonneux, je fronçai encore les sourcils et reposai mes yeux sur mon téléphone pour vérifier que j'avais bien enregistré le nombre. Mais quand je le lus différemment, je buguai, puis soufflai bruyamment par le nez.
« Attends, t'es sérieux ? T'as mis ma date de naissance ? »
Il se contenta de me regarder en tournant légèrement de droite à gauche. J'imaginais parfaitement ses lèvres pincées derrière son masque.
« T'es au courant que n'importe qui peut la deviner et entrer chez toi ?
– Uniquement les personnes qui savent pour nous.
– Ça fait déjà beaucoup de monde.
– Très bien, alors je vais le changer.
– Et tu vas mettre quoi ?
– Secret.
– Dis-moi.
– Non, tu devras deviner.
– Mouais. Fais ce que tu veux, mais tu auras intérêt à me donner ça avant que j'arrive.
– Si tu es sage. »
Je soufflai une fois encore par le nez, puis je baissai les yeux une seconde avant de les replonger dans les siens.
« J'y vais. File au lit.
– Je me douche et j'y fonce direct. J'attendrai ton appel.
– D'accord. »
J'ouvris la porte, provoquant un petit bip électronique, et je la franchis. Je la tirai vers moi et m'apprêtais à la lâcher quand il prononça mon nom pour me retenir.
Je me retournai donc en fronçant les sourcils.
« Oui ?
– Tu peux me montrer ton visage ? »
Étonné, je ne répondis pas tout de suite.
« S'il te plaît. Ça fait trop longtemps que je ne l'ai pas vu.
– Tu l'as vu tout à l'heure pendant qu'on mangeait.
– Pas assez, comme on a fait ça vite et que tu étais loin.
– Ok, capitulai-je, mais fais-le aussi. Que je sois sûr de ne pas avoir ramené n'importe qui de l'hôpital. »
Il rit et descendit son masque. Je souris, puis fis de même pendant deux secondes. J'étais dans le couloir, et il y avait des caméras de sécurité. Je ne voulais pas que n'importe qui apprenne que j'étais ici. En voyant mon visage, il mordilla sa lèvre inférieure à plusieurs reprises. Il avait voulu ça discret, mais je l'avais remarqué.
« Tu es beau. »
Mon cœur s'arrêta.
« Un point pour moi. »
Je serrai les dents.
« Je n'avais pas réalisé à quel point ça m'avait manqué de te voir...
– Tu m'as vu tout à l'heure, je te dis.
– Et moi je te dis que ce n'était pas du tout la même chose.
– Très bien, si tu le dis. »
Je roulai des yeux, puis les reposai sur lui.
« J'y vais.
– Je t'aime. »
Mon cœur loupa un battement une fois encore.
« Moi aussi, Kitty.
– Rentre vite.
– Je vais faire au mieux. À tout à l'heure.
– À tout à l'heure. »
Il m'envoya un dernier sourire, puis referma la porte. Je me sentais mieux, étonnamment.
[...]
On était le 14. Aujourd'hui, c'était la St Valentin, et j'étais en train de m'insulter et de retourner une fois de plus toute ma valise. Je l'avais oubliée. J'avais oublié la bague, et j'avais envie de m'éclater la tête dans l'encadrement de la porte. Quel con.
Devais-je foncer dans une bijouterie acheter une nouvelle bague ? Non seulement ça serait hors de prix, mais en plus je serais certain de ne pas trouver ce que je voulais. Rien ne pourrait arriver à la hauteur de celle que je lui avais achetée quelques mois plus tôt. Alors devais-je lui faire ma demande mais sans bague ? Ou laisser tomber ? Après tout, faire sa demande le jour de la St Valentin, c'était plus que surfait.
Aaaaah, putain de bordel de merde.
Je commençai à ranger le bordel que j'avais mis dans la chambre en pliant approximativement chacun de mes vêtements. Tant pis. J'allais me contenter d'un bouquet de fleurs, des résultats de mes tests, et de mon talent pour l'improvisation. Ça serait déjà pas mal.
Pas de dîner au restaurant, pas de balade le long de la rivière, nous ne voulions pas prendre le risque d'être vus ensemble ce soir. Même si c'était un soir comme les autres, dans le fond, il était évident que ça ferait parler. Personne ne pouvait ignorer ce que signifiait cette journée pour la majorité des gens. Si Jimin était vu au restaurant avec moi, les conclusions seraient faites. Il faudrait être idiot pour s'afficher de la sorte. Par conséquent, nous allions passer la journée au calme, dans son appartement. Comme les dix précédentes journées.
Au début, j'avais eu peur que nous tournions en rond et qu'on se lasse. Mais avec la fin de sa quarantaine et les masques en moins, les choses avaient été différentes. Nous avions continué de regarder des films ou des séries, de discuter, de jouer à des jeux de société, mais cette fois, nous étions l'un contre l'autre. J'étais resté dormir quelques nuits, mais j'avais réussi à m'enfuir à d'autres, parce que bien qu'en convalescence, il refusait de voir le mot « sexe » dans la liste des activités à proscrire car étant trop physiques pour le moment. De plus, les visites de ses managers et médecins m'avaient encouragé à ne pas rester ici. Me planquer dans la penderie pendant une heure m'avait suffi, je ne l'aurais pas fait une deuxième fois.
Cependant les visites s'espaçaient de plus en plus. Il allait bientôt pouvoir reprendre les activités physiques. En douceur, mais il allait pouvoir s'y remettre. Et mine de rien, le temps passait, et j'allais devoir repartir dans deux semaines, déjà. Je ne voulais plus perdre une minute de plus, et je savais que lui non plus. Alors si ce soir il me demandait de venir vivre avec lui jusqu'à mon départ, j'allais accepter. Ça me faisait juste grandement chier d'avoir oublié LA chose que je ne devais pas oublier. Quand on n'a pas de tête, on a des jambes, mais cette fois, mes jambes me seraient tout autant inutiles. Quel imbécile.
Je me fis donc une raison et me concentrai sur ce que j'avais : ma belle gueule, ma tenue, le gâteau que j'avais commandé dans une pâtisserie française, et mon portefeuille pour aller lui acheter des fleurs, et pourquoi pas des chocolats. Classique et cliché, mais je savais qu'il aimerait.
Je partis donc me préparer à la salle de bain, et en voyant l'heure avancer, je rangeai mes affaires dans ma valise, pliai au mieux les draps que je venais de laver, et je quittai la maison. Je partis pour Itaewon, récupérai le gâteau, et trouvai rapidement ce que je cherchais. Puis, je pris directement la direction de chez lui. À quoi bon patienter.
Une fois en bas de l'immeuble, je pus ouvrir la porte du hall grâce au badge qu'il m'avait donné, et je montai ensuite dans l'ascenseur. Lorsqu'il s'arrêta au treizième étage, je descendis, et je me dirigeai vers l'appartement de Jimin. Je fis coulisser le petit boîtier près de la porte et j'y tapai le code, mais l'écran redevint noir et la porte ne s'ouvrit pas. Je fronçai donc les sourcils et recommençai, mais toujours rien.
Je reculai pour vérifier que j'étais bien au bon étage, devant la bonne porte, mais oui. Et je ne pouvais pas oublier ma date de naissance. Je recommençai donc une troisième fois, mais quand l'écran s'éteignit encore, je me retins d'y donner un coup de poing et j'enfonçai ma main dans ma poche pour attraper mon téléphone. J'appelai immédiatement Jimin, et il daigna décrocher après une trentaine de secondes.
« Oui ?
– Ouais, c'est moi. Tu peux venir m'ouvrir ? Ta foutue porte refuse de s'ouvrir.
– Ah, oui, pardon, j'ai changé le code hier soir, j'ai oublié de te prévenir. »
Je l'entendis rire et ça m'irrita.
« Ça te fait rire ?
– Un peu.
– Donne-le-moi.
– C'est notre date d'anniversaire.
– Me fais pas rire, toi-même t'as été incapable de te décider sur une date, l'autre jour.
– Si, j'ai décidé que c'était le jour où tu as promis d'arrêter les conneries et où je t'ai promis de ne plus être impatient.
– Ah oui ? Tu ne romps pas ta promesse depuis deux semaines, là ?
– Ce n'est pas comme si on en était toujours au même stade ! Maintenant j'ai le droit de me plaindre étant donné que c'est un facteur externe qui nous ralentit !
– C'est comme ça t'arrange, ricanai-je.
– Du tout. Allez, bon courage.
– "Bon courage" ? »
Je commençai à rire.
« Je fais demi-tour si tu ne veux pas m'ouvrir, Kitty.
– Tu as juste à taper le code !
– Tu crois que je me rappelle de la date ? J'étais défoncé toutes les semaines à cette époque-là, tu crois vraiment que je savais quel jour on était ?
– J'avoue que j'ai aussi triché, j'ai regardé à quelle date je suis revenu...
– Voilà. Alors donne. Après je le saurai et je n'oublierai pas.
– Tu as gagné. Je ne peux pas attendre plus longtemps pour t'embrasser et mettre mes fleurs dans l'eau.
– Tes fleurs ? Quelles fleurs ?
– J'ai une caméra, tu l'avais oublié ? rit-il.
– Parce que t'es de l'autre côté de la porte depuis tout à l'heure et que tu me fais tourner en bourrique au lieu de m'ouvrir !? »
Il rit de plus belle et je serrai les dents. Il allait me le payer.
« D'ailleurs, pourquoi m'appeler ? J'ai une sonnette, tu sais.
– Aucune idée, mais je m'en souviendrai pour la prochaine fois, tu ne te paieras pas ma tête pendant cinq minutes. »
Il rit encore.
« Deux-cent-un, deux-cent-huit. »
Je hochai la tête et appuyai sur l'écran pour le rallumer, avant de taper les six chiffres. La porte bipa et je la poussai avant de baisser la protection du boîtier. J'entrai donc dans l'appartement, et je tombai nez à nez avec Jimin.
« C'était le 8. Le 8 décembre 2020. Il y a quatorze mois.
– Je vois. »
Il réussit à m'arracher un sourire, et il avança vers moi. Ses bras passèrent autour de ma nuque, et je baissai mon masque juste à temps pour qu'il vienne m'embrasser.
« Je suis triste qu'on n'ait pas pu fêter nos cent jours ensemble.
– Les cent ? Pourquoi ça ?
– Parce que les couples en Corée adorent fêter les anniversaires. Ils fêtent les cent jours, les deux-cents, les trois-cents, les cinq-cents, et les mille.
– Je vois...
– J'ai calculé l'autre jour, dit-il en détournant le regard. Et aujourd'hui, on est à notre quatre-cent-trente-troisième jour.
– Déjà ?
– Mmh. Donc on a loupé déjà trois anniversaires. Et je sais qu'on ne pourra pas fêter les cinq-cents non plus.
– Ça tombe quand ?
– 22 avril. »
Je ne pus m'empêcher de pouffer et il m'adressa aussitôt une moue désapprobatrice.
« Tu n'as pas le droit de rire.
– Et les mille ?
– Septembre 2023. Le 4.
– Ah oui. Loin.
– Très loin.
– Alors essayons de fêter les cinq-cents jours, ok ? Et les deux ans en décembre, si ça te va.
– Ça me va. »
Il revint m'embrasser, et je lui répondis avant de le repousser.
« Tiens. Va les mettre dans l'eau. »
Il me relâcha et pinça les lèvres en voyant le bouquet de roses rouges que je lui tendais.
« Elles sont magnifiques.
– Comme toi. »
Il remonta ses yeux dans les miens et planta ses dents dans sa lèvre inférieure. Je me contentai de sourire, et je m'occupai ensuite de mes chaussures et de mon manteau afin de me débarrasser alors qu'il partit avec ses fleurs.
Je le rejoignis à la cuisine avec le gâteau que j'avais acheté et les chocolats, et je posai tout ça sur le plan de travail. Quand il s'en aperçut, sa bouche s'ouvrit en grand.
« Tu n'aurais pas dû !
– Même si on fait une petite journée tranquille, je voulais quand même marquer le coup. Ne mens pas, je sais que ça te fait plaisir. »
Il pinça encore ses lèvres en baissant les yeux, puis il hocha la tête en s'approchant de moi. Son bras droit passa par-dessus mon épaule et il posa son torse contre le mien tout en me volant un baiser.
« Tu peux le mettre au frigo et me rejoindre au salon.
– Ça marche. »
Je lui volai un rapide baiser et il quitta la pièce avec le vase et ses roses. J'ouvris son immense frigo et y posai le gâteau afin qu'il reste au frais, mais en voyant qu'il y avait déjà une boîte cartonnée venant d'une pâtisserie, je fronçai les sourcils.
« Tu avais déjà acheté quelque chose ? »
Je l'entendis rire.
« Oui. Au départ j'avais prévu de te faire un gâteau au chocolat moi-même, mais...
– Mais ?
– C'est un fiasco. Je suis plutôt content que tu n'aies pas remarqué l'odeur de brûlé dans l'appartement, je ne sens que ça depuis tout à l'heure.
– C'est pour ça que tu m'as laissé à la porte aussi longtemps ? »
Il rit encore et je compris que la réponse était oui. Je refermai le frigo et le rejoignis au salon avec la boîte de chocolats que je posai sur la table basse. Je me redressai ensuite et le regardai arranger les fleurs au milieu de la grande table à manger. Je me rapprochai de lui et le pris dans mes bras par derrière. Il me laissa faire, et lorsque je déposai quelques baisers sur son épaule, et que je remontai le long de sa gorge, il laissa échapper un petit rire et se retourna vers moi.
« Ça te va si on mange au salon ?
– Parce que l'odeur de gâteau brûlé n'est pas allée jusque-là ? »
Ses yeux disparurent sous son sourire amusé.
« C'est ça.
– Tout ce que tu veux.
– Parfait. »
Il me déroba un baiser, puis me repoussa.
« Va t'asseoir, je vais chercher de quoi grignoter. »
J'obéis bien sagement et allai m'asseoir en tailleur sur la moquette, le dos contre le canapé. J'avais hâte de voir ce qu'il avait prévu.
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