𝟎𝟓:𝟏𝟒𝟓 - Palaye Royale & Kellin Quinn, 𝑀𝑎 𝐶ℎ𝑒́𝑟𝑖𝑒
[19/10/2023]
Bonjour bonjour !
Déjà 17h, jvais aller me cogner la tête dans le mur, j'ai fait que ça, ma correction, de l'après-midi. UN ENFER. Y a rien qui va depuis hier soir, de toute façon.
Hier, j'étais tranquillement en train de finir mon repas quand j'ai reçu un mail de l'organisateur de la tournée de Bad Omens. Ils nous ont annoncé tranquillement qu'ils avaient décidé de retirer le M&G et la photo avec le groupe du package VIP pour toutes les prochaines dates à venir. Comme ça, sans plus d'explication. Et sans non plus proposer une compensation du prix. Non non, le package reste à 86€ mais sans le M&G et la photo, juste pour avoir l'early access au merch et quelques goodies. Mais c'est quel genre de foutage de gueule, ça ? 🤡
En plus, en bon pigeon que je suis, je devais faire deux dates. J'vais me faire rembourser le package de Bruxelles rapidement, celui de Paris j'attends de voir si y a des infos en plus qui tombent, une explication, mais ça nous a tous fait câbler.
Du coup je comptais sur la mise en vente des billets pour les MTV EMA de ce midi pour compenser cette frustration........... 🤡🤡🤡
Update 17h30 : Bon, bah maintenant que les MTV EMA sont annulés, on va aller se jeter du haut d'un pont, hein, ça cloturera bien ces dernières 24 heures 🤡
J'suis vraiment un clown depuis hier soir, j'vous jure. Alors par dessus ça, ce chapitre de quasiment 5k mots, ma concentration inexistante, l'hypothétique tome 2 du Cauchemar qui me tournait dans la tête, j'ai vraiment envie de me cogner la tête contre un mur. Du coup j'ai mis "Seesaw" en lecture. Ça faisait au moins un an que je ne l'avais pas entendue, sans rire. Bah ça m'a fait du bien. Mais je sais que je vais recommencer à rager bientôt mdr
BREF.
Pas de chapitre demain, du coup, je vais rester sur une publication par semaine au lieu de deux, jusqu'à ce que j'aie terminé l'histoire (à priori, encore sept chapitres à écrire. J'ai grave de l'avance, mais j'ai besoin du nombre total et des titres pour faire mon beau (ou pas) visuel de début de partie mdr).
Si je me débrouille bien à jongler entre l'écriture, mes mises en page de la partie 6, et mes corrections sur la version originale de LADA (que je dois me dépêcher de finir étant donné que ça y est, les juges peuvent déjà commencer à être dessus mdr), je devrais reprendre mon rythme habituel d'ici peu, mais ne nous avançons pas 🥲
J'espère que ce chapitre vous plaira.
Bonne Léocture ! ♥
~~+~~
Nous étions de retour dans le van. Épuisé, je me laissai aller contre le dossier et fermai les yeux. La tête de Jimin tomba sur mon épaule.
« Je suis éclaté, râla Jungkook. Mais c'était trop bien, bordel.
– Trop ! s'exclama Jimin.
– T'as aimé, Hayden ?
– C'était sympa. Mais pas ma cam du tout.
– J'en étais sûr. Mais si t'as passé un bon moment, c'est le principal.
– Oui. Par contre, tout le monde sait que vous étiez là, hein...
– On savait qu'on ne passerait pas inaperçus, répondit Taehyung. Et toi aussi, tout le monde sait que tu étais là, maintenant.
– Oh putain. Ma réputation est ruinée », dis-je en tournant la tête vers mon compagnon.
Tout le monde éclata de rire, et Jimin glissa sa main dans la mienne avant de reposer sa tête contre mon épaule.
« Ne t'en fais pas, je vais continuer de t'aimer. »
Les deux chanteurs en face ricanèrent, et je roulai des yeux avec un léger sourire.
« Ravi de l'apprendre, ça me rassure vachement. »
Il rit, puis embrassa mon épaule. J'allais ajouter quelque chose quand on entendit frapper contre la voiture. Jimin me lâcha et s'éloigna. L'un de leurs managers apparut lorsque la porte coulissa, et il posa ses yeux sur moi.
« Où souhaitez-vous qu'on vous dépose ?
– Où c'est le plus simple pour vous, ne vous en faites pas. »
Je sentis les doigts de Jimin attraper la manche de ma veste.
« À l'endroit où nous vous avons pris tout à l'heure ?
– On peut aller jusque chez toi, Hayden, on n'est pas fatigués, proposa Jungkook.
– C'est gentil, mais ça va vous faire faire un sacré détour...
– Tu ne veux pas aller à l'appartement ? murmura Jimin.
– Ça vous fera quand même faire un détour. Et puis quel intérêt si tu ne peux pas y rester », ajoutai-je plus bas.
Je reposai mes yeux sur le manager et ouvris la bouche.
« Allez à leur hôtel, je me débrouillerai.
– Vous êtes sûr ?
– Oui. Je connais la ville.
– Très bien. Nous partons dans quelques minutes.
– Merci. »
La porte se referma, et après un instant, le véhicule bougea, signe qu'on venait de prendre place à l'avant. Jimin passa finalement ses bras autour du mien, sa tête retombant sur mon épaule, et ses deux amis lancèrent une nouvelle discussion, s'extasiant des chansons entendues et de la performance du chanteur. Je les écoutai parler avec un sourire aux lèvres, et au bout d'un moment, Jimin se mit à marmonner.
« Je viens de réaliser que tu as accepté de venir voir Harry Styles en concert, mais que tu refuses toujours de venir me voir moi. Je ne sais pas comment est-ce que je dois le prendre.
– Je suis venu te voir.
– Mmh, ça ne compte pas, ce n'était pas un vrai concert...
– T'en as pas un de prévu, prochainement ? »
Il écarquilla les yeux.
« Tu accepterais de venir ?
– Oui. Si tu veux que je sois là, je viendrai. Mais je pense que j'opterai pour la tribune. Je ne veux vraiment pas mourir. »
Il me sauta au cou et m'embrassa sans aucune gêne, malgré le fait que nous n'étions pas seuls dans la voiture.
« Tu auras une loge pour toi tout seul, si tu veux. Je te trouverai ça.
– Très bien. »
Je ris, et il m'embrassa une nouvelle fois. Ça semblait lui faire tellement plaisir que je regrettais toutes ces fois où j'avais refusé ; peut-être avait-il été vraiment déçu et blessé.
Je ne posai cependant pas la question, ne voulant pas remuer le couteau dans la plaie, si jamais, et peu de temps après, le véhicule démarra.
[...]
Lorsque le van s'immobilisa, mon sourire s'évapora aussi vite que le débriefing enjoué du concert entre les trois chanteurs prit fin. Nous nous détachâmes tous les quatre, et peu après, la porte coulissante sur la droite s'effaça pour laisser apparaître l'un des managers.
« Nous sommes arrivés.
– Super. Merci », répondit Jungkook.
Il bondit hors du véhicule, puis Taehyung suivit. Je descendis à mon tour, Jimin sur les talons, et je remarquai aussitôt que nous étions dans un parking sous-terrain.
« Nous allons vous-
– Tu viens boire un verre !? s'exclama Jimin en coupant la parole à son manager. Le bar de l'hôtel fait des supers cocktails !
– Je... Je ne sais pas, hésitai-je en jetant des coups d'œil aux hommes en costume qui semblaient un peu irrités. Tu dois te lever tôt, tu ferais mieux de te reposer.
– On n'a rien demain, justement ! Je peux dormir tard !
– On n'a jamais bu ensemble, toi et moi. »
Je tournai la tête vers Taehyung, surpris de son intervention, et je plongeai mes yeux dans les siens.
« C'est vrai.
– Il faut réparer ça. Ça te dit aussi, Kook ?
– Évidemment !
– Bon, alors c'est réglé ! s'exclama Jimin. On monte tous ! »
Leurs managers et gardes du corps capitulèrent donc et ils nous accompagnèrent jusqu'au hall de l'hôtel. Les chanteurs durent un peu négocier pour être tranquilles, mais lorsque l'un des hommes les remercia de lui laisser sa fin de soirée, les autres se retirèrent petit à petit. Seul l'un d'entre eux voulut rester, et il nous abandonna lorsqu'ils lui promirent qu'ils l'appelleraient au moindre souci.
Enfin seuls, je suivis donc mes trois cadets jusqu'au bar aux lumières tamisées.
« Je te conseille ce cocktail à base de pamplemousse, s'exclama Jungkook en me tendant une carte. Il est super bon.
– Je te crois sur parole, mais... je vais éviter l'alcool.
– Ah bon ? Pourquoi ? Tu es trop fatigué ?
– Oui, et je n'ai pas mangé avant le concert.
– Je comprends. Tu veux qu'on prenne un truc à grignoter ?
– Non, t'en fais pas.
– Y a des cocktails sans alcool si tu veux. Regarde.
– Merci. »
Je pris la carte tandis qu'il passait commande avec Taehyung. Je sentis la main de Jimin effleurer mes reins avec douceur.
« Je vais prendre comme toi.
– Ne te retiens pas de boire pour moi.
– Il faut se soutenir, dans un couple.
– Je t'assure que ça va. Je sais que tu me soutiens pleinement, ne te prive pas pour autant. »
Il me sourit et capitula. Nous commandâmes, puis nous rejoignîmes Jungkook et Taehyung à une table. Nous commençâmes à discuter tous ensemble, du concert, de leurs concerts, du fait que monter sur scène et voir leurs fans leur manquait trop et qu'ils avaient hâte... Puis, Taehyung nous abandonna. Jungkook reprit un verre, et après un coup de pied de Jimin dans le tibia, il partit retrouver sa chambre à son tour.
Il ne resta plus que nous deux, seuls autour de cette table, quasiment seuls dans ce bar également. Nous continuâmes de discuter, je lui parlai de mes amis, de mon état de santé, de ce que je voulais essayer de faire si j'arrivais à garder la tête hors de l'eau. Il m'écouta, me sourit, et m'encouragea en promettant que si j'avais besoin de lui, il serait là.
Puis, lorsque je vis l'heure qu'il était après avoir reçu un message de Steven, je relevai les yeux sur Jimin et lui dis que j'allais devoir y aller. Cependant, comme il était déjà près de deux heures du matin, il refusa que je reparte. Je tentai d'argumenter, mais je finis par abandonner. Je n'avais pas de réel argument.
Nous finîmes nos verres, et, assurés que personne ne nous suivait, nous montâmes dans l'ascenseur.
Arrivés à son étage, il m'attira jusqu'à la porte de sa chambre, puis m'y poussa. Il alluma ensuite la lumière, et je m'étranglai devant le luxe de l'endroit. Il me demanda ensuite si je voulais me laver alors j'acquiesçai, et il m'emmena jusqu'à la salle de bain.
Il me proposa de prendre notre douche ensemble en riant, mais lorsque j'acceptai, son visage changea de couleur. Ce fut alors à mon tour de rire, et finalement, nous nous déshabillâmes l'un à côté de l'autre pour entrer dans la spacieuse douche.
Je lui lavai les cheveux et il se laissa faire, les yeux clos, en gémissant de plaisir. Il insista ensuite pour laver les miens et je capitulai. Je lui fis une barbe avec la mousse que j'avais dans les mains, il me fit des seins, et nous rîmes comme deux idiots avant de nous rincer.
Nous nous séchâmes ensuite avant de nous enrouler dans les peignoirs affreusement doux et brodés au nom de l'hôtel. Il sortit par magie une deuxième brosse à dents d'un placard, et une fois prêts à aller nous coucher, il m'attira vers la chambre.
Nous nous changeâmes et nous glissâmes dans les draps. Je me fis la réflexion qu'ils étaient soyeux, mais lorsque Jimin se blottit contre moi et que je le pris dans mes bras, je me dis qu'en fait, ce n'était rien, à côté de lui.
Nous rediscutâmes un instant du concert, de son groupe, de ce qui allait se passer dans les jours prochains, et de nous, bien évidemment.
Après quelques minutes, je sentis son visage bouger contre moi, et sa bouche se posa contre ma pomme d'Adam. Je ne réagis pas trop, un peu dans les vapes à cause du sommeil qui avait commencé à me gagner, mais lorsqu'il me quémanda un baiser, je lui offris avec plaisir avant qu'il ne revienne contre moi et que nous débutions notre nuit.
[...]
Je sentis Jimin bouger dans mes bras et ça me réveilla. Je grognai en me laissant tomber sur le dos, et en voulant avaler ma salive, je fronçai les sourcils. J'avais la bouche horriblement sèche.
« Je t'ai réveillé ? souffla-t-il.
– Oui.
– Je suis désolé.
– T'en fais pas. J'ai soif.
– Moi aussi, c'est ça qui m'a réveillé. Je vais chercher de l'eau. »
Je le laissai faire et réfléchis un instant pour comprendre pourquoi est-ce que nous étions dans cet état tous les deux. Lui avait picolé avant de rentrer, et l'alcool n'hydratait pas, au contraire. Quant à moi, je n'avais que peu bu depuis que j'avais quitté la maison. Alors avec la chaleur du concert et de la douche, plus la fatigue, je devais m'estimer heureux de ne pas avoir une migraine de l'enfer, et lui aussi, en plus d'une possible gueule de bois.
En l'entendant revenir, je me redressai pour m'asseoir dans le lit, et j'ouvris les yeux. Il éteignit la lumière de la pièce à côté et s'approcha avec un verre dans la main. Je cherchai l'interrupteur de la lampe d'appoint, mais trop tard. J'entendis Jimin gémir ainsi qu'un bruit sourd, et la seconde d'après, une vague d'eau fraîche m'éclaboussa le torse et le bas du visage.
« Je suis désolé ! s'écria-t-il. Je me suis pris les pieds dans un truc ! Ça va !? »
Sonné, je ne répondis pas, et la seconde d'après, un vacarme phénoménal se passa sur ma droite avant que la barre LED dans mon dos ne s'allume.
« Bordel, tu es trempé, je suis désolé.
– C'est pas grave, Jimin, c'est que de l'eau.
– Mais tu vas attraper froid !
– Attraper froid ? Du tout.
– Je vais chercher une serviette.
– C'est bon, Jimin, je-
– Ah, ton peignoir ! »
Je le regardai se jeter sur le vêtement et revenir vers moi. Il commença à essuyer ma peau et je le fixai sans comprendre.
« C'est que de l'eau, Kitty, pourquoi tu te mets dans cet état ? »
Il s'arrêta et remonta ses yeux dans les miens. Il me regarda pendant plusieurs secondes, puis remonta sa main et le tissu contre ma clavicule avant d'y descendre ses pupilles.
« Je ne sais pas... »
Je m'emparai de son poignet et glissai ma main droite sur sa joue. Il me regarda de nouveau. Je ne prononçai pas un mot, lui non plus, et après quelques secondes, je l'embrassai.
Il me répondit immédiatement, et je ne compris pas ce qu'il se passa ensuite. Les choses s'enchaînèrent comme elles auraient dû le faire de manière naturelle depuis toujours. Nous fîmes l'amour avec passion, et nous aurions voulu que ce moment dure pour l'éternité.
Une fois apaisés, nous restâmes silencieux, caressant la peau humide de l'autre du bout des doigts, avant d'échanger un dernier baiser et de nous rendormir.
Lorsque je me réveillai de longues heures plus tard, Jimin dormait toujours près de moi.
Je me redressai sur un coude et l'observai en souriant. Quand il était revenu deux jours plus tôt, il m'avait été impossible de franchir le pas. Comment est-ce que j'avais pu, cette nuit ? Est-ce que c'était le fait de passer du temps ensemble, de nous amuser sans penser, qui m'avait vidé la tête de mes problèmes ? Est-ce que c'était ce concert qui m'avait fait remonter deux ans en arrière ? Je n'en savais rien, mais dans le fond, je m'en fichais. Tout semblait être redevenu comme avant ; c'était tout ce qui m'importait, pour moi comme pour lui.
Je caressai son visage du bout des doigts, mais en m'apercevant que j'étais en train de le réveiller, je cessai et ramenai ma main à moi.
Je me retournai et cherchai mon téléphone, puis m'en emparai. Je me redressai un peu dans le lit, et en voyant le nombre de notifications présentes, je sus que c'était à propos du concert de la veille. Les gens savaient que Jimin y était, qu'il y avait été avec Taehyung et Jungkook, et surtout avec moi. Les gens savaient que moi, j'avais été voir Harry Styles en concert, mais ils savaient surtout que j'y avais été avec Jimin.
D'un côté, ça me faisait vibrer. Ça gonflait mon égo, et le fait que le monde sache désormais que je me faisais des sorties avec les chanteurs de BTS me rassurait sur le fait que si on me voyait désormais dehors avec eux, ou surtout avec Jimin, ça passerait pour une sortie entre potes. D'un autre côté, je me disais que ça ferait peut-être désormais de ma vie un enfer. Allait-on m'épier, me suivre, afin de savoir où Jimin pourrait être ? Et puis surtout, concernant hier soir, est-ce que nous avions fait des gestes « déplacés » l'un envers l'autre ? À priori non, mais c'était une peur tout à fait rationnelle, désormais.
J'inspirai et commençai par lire les messages de mes amis. S'il y avait eu un problème, je l'apprendrais ici. Heureusement, je ne trouvai rien à part des potes se payant ma tête après avoir appris la nouvelle, dont Dean et Steven, ce dernier se plaignant d'ailleurs de ne pas avoir été invité.
Soulagé, j'ouvris ensuite mes réseaux sociaux, et je balayai du regard les notifications. Sans surprise, j'avais été identifié dans des tas de tweets où je pouvais retrouver ma tête à côté de Jimin, un verre à la main, pendant le concert. Photos, vidéos, on avait été mitraillés. Enfin, pas que lui et moi, surtout lui et ses deux amis, mais lorsque l'on m'avait reconnu, on m'avait également photographié.
J'hésitai à publier quelque chose, mais je fermai finalement les applications et reposai mon téléphone. Si je devais publier quelque chose, ça serait avec l'accord de Jimin.
Je me retournai vers lui et le contemplai encore en silence. Il devait avoir besoin de sommeil, et bientôt, il n'aurait de nouveau plus une minute à lui.
Je me rallongeai, pliai mon bras sous ma tête, et je le regardai pendant un long moment avant de fermer les yeux. J'allais me rendormir un peu.
[...]
Nous avions passé la journée ensemble, traînant au lit jusqu'en milieu d'après-midi, puis nous étions sortis. Nous nous étions baladés, il avait encore acheté des vêtements, et puis je l'avais raccompagné à son hôtel avant de prendre la route de la maison.
Ce soir, je ne pouvais pas rester, et il ne pouvait pas partir. Le lendemain, dimanche 21, ils participaient à la cérémonie des AMAs. Il avait donc besoin d'une bonne nuit de sommeil pour pouvoir se lever aux aurores. J'étais donc rentré sans faire d'histoire.
Heureusement, la journée était vite passée. J'avais regardé la retransmission en serrant les dents, j'avais éteint dès leur passage, et je lui avais envoyé un message pour le féliciter pour sa performance ainsi que pour leurs trois récompenses. Il ne m'avait répondu que deux heures plus tard, et nous avions discuté jusque trois heures du matin avant qu'il ne s'endorme sur son téléphone.
Nous avions prévu de nous retrouver le lendemain, mais en nous réveillant de nouveau vers quinze heures, et lui devant se lever à l'aube encore une fois le lendemain, nous avions dû nous résoudre à décaler au mercredi.
Le mardi midi, avec son groupe, il avait tourné un épisode du Late Late Show en plein milieu d'un carrefour, au milieu des voitures. J'avais hésité à m'y rendre, mais nous retrouver l'un en face de l'autre devant des caméras, et affichés à la télévision nationale, ce n'était pas la meilleure idée du siècle, alors j'étais resté à la maison.
J'avais encore passé une journée et une soirée seul, et lorsque j'avais reçu un message avant de me coucher, me disant que nous devions annuler pour le lendemain parce qu'il avait quelque chose qui venait de tomber, j'avais failli envoyer mon téléphone rencontrer le mur. Mercredi était son dernier jour libre avant qu'il n'enchaîne les journées de répétition pour leurs concerts du weekend. Et j'étais certain qu'ils allaient avoir des tas de trucs à faire la semaine prochaine avant de reprendre les répétitions pour les deux derniers.
Alors c'était pour ça que ce mercredi soir, que j'aurais dû originellement passer avec Jimin, j'étais avec mes potes au Playful Goblin, assis autour d'une table à siroter une bière sans alcool tandis que tout le monde discutait et rigolait autour de moi. Mais moi, rien ne parvenait à me dérider. Je ne pensais qu'à nos deux rendez-vous annulés, au fait que je ne savais pas quand est-ce que j'allais pouvoir le revoir, et ça me rendait dingue. Je ne voulais pas encore broyer du noir en me disant que les choses recommençaient, qu'on allait de nouveau plus pouvoir se voir à part en secret au fond d'un lit, et j'étais heureux de ne pas être seul, sinon j'aurais déjà eu plusieurs verres dans le nez afin d'oublier ça.
De temps en temps, mes potes me posaient des questions, essayaient de m'inclure dans les conversations, de me faire participer pour que je sorte de mon état d'ermite, mais je lâchais deux mots et je revenais au point de départ.
Je voulais voir Jimin. Maintenant, je n'en pouvais plus. Et le réclamer dans nos échanges de messages était plus frustrant qu'autre chose, parce qu'il me répondait que lui aussi voulait me voir, mais que nous ne pouvions pas.
Je pris mon verre et le vidai de quelques centimètres encore. À bien y réfléchir, même si on n'avait pu se voir qu'on fond d'un lit, ce soir, ça m'aurait été. Pouvoir le tenir contre moi, dans mes bras, l'embrasser... oui, faire l'amour, aussi. Comme vendredi soir. Les jours qui avaient précédé me semblait tellement loin, d'un coup. Et c'était tant mieux.
Je trempai une fois de plus mes lèvres dans mon verre et le fis descendre de plusieurs centimètres.
Oh oui, vendredi soir. Ça avait été merveilleux. Si toutes nos prochaines nuits étaient les mêmes, alors nous serions les plus heureux au monde. Mais si jamais j'avais un jour le même problème qu'à son retour... Non seulement ça me foutrait un coup au moral, mais en plus je le frustrerais encore, sans oublier le possible coup que ça pourrait aussi mettre à sa fierté. Il pourrait croire que c'était lui, le problème. Mais comme il l'avait dit, il n'y avait pas que la sodomie, dans la vie. J'avais mes mains. Et...
« Les mecs, comment on fait une pipe ? »
À côté de moi, Dean s'étouffa et recracha sa bière tandis que Steven en face de lui faisait un bond en arrière en hurlant. Le reste de la table devint d'un coup très silencieux, et les regards se tournèrent sur nous trois.
« Qu'est-ce qu'il vous prend ? demanda Dylan.
– Rien, je me suis étouffé, répondit mon meilleur ami en toussant.
– Je vais puer la bière, Dean, putain ! râla Steven en reprenant place.
– Désolé. Je te rachète des vêtements s'ils sont foutus.
– On va pas aller jusque-là, un tour en machine et c'est bon, mais je vais empester. Et puis je suis humide, maintenant, c'est dégueulasse. »
Je les regardai s'essuyer, l'un le visage, l'autre les vêtements, alors que le reste de la table reprit sa discussion.
« Putain, mec, tu m'as craché dessus !
– Oui, tu viens seulement de le comprendre ?
– J'ai possiblement un gros mollard sur les fringues en plus de la bière ?
– N'abuse pas. »
Je continuai de les fixer, puis tirai sur mon verre, mais il m'échappa des mains. Dean le porta à son visage, le renifla, puis avala quelques gorgées.
« Je peux savoir ce que tu fous ?
– Je vérifiais si tu n'avais pas pris une bière normale dans notre dos.
– Pourquoi j'aurais fait ça ?
– Tu as entendu ce que tu viens de nous demander ?
– Oui, et alors ? »
Il me regarda longuement, puis posa ses yeux sur Steven qui semblait ne pas croire ce qu'il entendait non plus.
« Eh bien quoi ?
– Tu nous as demandé quoi ? »
Je roulai des yeux avant de les replonger dans ceux de mon ami youtubeur.
« T'as très bien compris. Alors répondez-moi. Comment on fait ? »
Je sentis d'un coup leurs quatre yeux se poser sur moi et me regarder comme si j'étais l'idiot le plus stupide de la planète.
« Laissez tomber.
– Je peux savoir pourquoi tu nous demandes ça ?
– À ton avis ?
– Dean... »
Ce dernier lâcha un petit ricanement, puis ramena ses pupilles sur moi.
« Comment tu veux qu'on puisse répondre à ça, Hyde ? Aucun de nous deux n'en a jamais fait.
– Vous servez à rien, soupirai-je en croisant mes bras sur la table pour y plonger mon visage.
– Pourquoi tu ne demandes pas à ton audacieux et éblouissant petit copain ? Peut-être que lui, il sait ?
– Trop gênant.
– Gênant ? Pourquoi donc ?
– Parce que.
– Si c'est bien lui le destinataire, crois-moi qu'il sera ravi de t'apprendre s'il sait en faire. »
Il ricana, et Dean fit de même avant d'acquiescer.
« Il n'a pas tort.
– Merci.
– Laissez tomber.
– Je suis incapable de te donner des conseils, reprit Dean, mais avec toutes celles que tu as reçues dans ta vie, tu dois bien savoir ce qui est à faire et ce qui ne l'est pas, non ?
– Ouais, mais c'est pas parce que moi y a certains trucs qui me font kiffer, que ça le fera kiffer aussi. Puis ça me dit pas comment faut faire.
– Demande-lui ce qu'il aime, tout simplement. Et il doit bien savoir que ça sera ta première fois, il te guidera si besoin. Pourquoi tu te prends la tête ? »
Je remontai mes yeux dans ceux de Dean, puis je récupérai mon verre et tentai de me noyer dedans. Jamais je ne pourrais lui demander.
« Dean, tu te rends compte que notre petit Hyde est tellement amouraché de Jimin qu'il est sérieusement en train de nous demander à nous comment le faire kiffer au pieu, et en plus avec sa bouche ? »
Ce fut à mon tour de recracher ma boisson. Des regards se tournèrent de nouveau vers notre bout de table, mais heureusement, ils ne s'attardèrent pas.
« J'me barre, vous servez à rien, râlai-je en essuyant mon visage du dos de la main.
– On ne couche pas avec un mec, Hyde, désolé. Oh. Putain, Dean !
– Quoi encore ? rit-il.
– Hyde ! Tu couches avec Jimin ? Vraiment ?
– Ferme-la ! » m'écriai-je en regardant autour de nous.
Ils firent de même, mais heureusement, personne ne semblait l'avoir entendu.
« Vraiment ?
– Ça te regarde ? ronchonnai-je.
– Oui, puisque tu nous demandes des tutos fellation.
– J'me barre.
– Allez, mec, réponds-moi !
– Steven, laisse-le, rit Dean sans pour autant lui donner un ordre.
– Je sais que tu es au courant, alors non, je ne le laisserai pas. Je veux juste savoir ça. Juste ça. Réponds oui ou non.
– On a déjà partagé le même lit alors oui.
– Ne me prends pas pour un idiot, sourit-il. Vous êtes allés jusqu'où ?
– Nulle part.
– Hyde.
– Pourquoi je devrais te répondre ? T'es pas foutu de me donner des conseils.
– Comment tu veux que je t'en donne ? C'est pas un truc que je pratique, mec. Demande à des femmes ou à des mecs gays. J'ai jamais touché une queue de ma vie, moi. »
Ça tournait en rond. Est-ce que je devrais me taper un peu de porno afin d'avoir une réponse ? Improviser ?
« Alors ?
– Alors ça te regarde pas.
– Dean, crache le morceau.
– Je n'en sais pas plus que toi.
– Tu mens.
– Non. Je me doute qu'ils ne sont plus rendus à l'étape des bisous, mais je n'en sais pas plus. »
Il mentait, effectivement. Je lui avais dit des trucs que je n'aurais jamais dû lui dire, il y a quelques semaines.
« Hyde. Accouche.
– Non.
– Tu l'as déjà vu nu ? »
Je roulai des yeux.
« Je prends ça pour un oui. Je t'envie.
– Tu peux m'envier tout ce que tu veux. Je sors avec.
– Tu sais que je n'arrive toujours pas à y croire ?
– C'est bien dommage.
– Allez, donne-moi une info ! Rien qu'une !
– Non.
– Un indice !
– Non.
– Banane si tu l'as touché ! Fraise si lui t'a touché ! »
Dean commença à rire nerveusement et je le suivis bien malgré moi.
« Pêche si tu l'as touché où je pense. Pastèque si lui t'a fait ce que tu viens de nous demander. Allez, Hyde ! »
Je me levai, attrapai ma veste sur mon dossier et commençai à l'enfiler.
« Ananas si tu l'as laissé te toucher où je pense !
– T'es gênant, mec.
– Arrête, y a cinq ans, on se racontait absolument tout autour d'un Mc Do.
– Y a cinq ans, je me tapais tout ce qui passait, répondis-je en ajustant ma veste contre ma poitrine.
– Et ça change quelque chose ? Non. On est des mecs, on parle de cul, pourquoi depuis que t'es entré au monastère, on en parle plus ?
– Parce que toi tu m'en parles, peut-être ?
– J'ai pas baisé depuis des mois, je suis redevenu puceau, mec.
– Heureux de l'apprendre.
– Allez, Hyde ! Je te demande pas les détails, juste un fruit. Un indice.
– Pour que tu nous imagines et te touches comme un porc ce soir ? C'est mort.
– T'es un grand malade, mec. Jamais de la vie.
– Alors à quoi ça va t'avancer, hein ? »
Il soupira en roulant des yeux tandis que je m'emparai de mon paquet de cigarettes dans ma poche. J'en glissai une dans ma bouche, puis rangeai le carton.
« Bon, je rentre.
– Tu rentres quedal, je veux savoir !
– C'est ma vie privée, Steven. Enfin, notre vie privée.
– C'est nouveau, ça.
– Notre intimité, corrigeai-je avec un sourire en coin.
– Il y a au moins un de ces fruits qui est bon. Je le sais, je le sens. Sinon tu ne nous aurais jamais demandé comment faire une pipe. Ça pue la "redevabilité".
– Pas du tout.
– Mouais. Bon, comme tu veux. Mais si tu veux savoir comment faire ça, c'est que tu as bien l'intention de tenter quelque chose. Je n'ai qu'à attendre un peu. »
Ah. C'était pas faux.
« C'est ça, attends. Allez, j'y vais. »
Je m'emparai de mon verre et le vidai d'un cul sec. Je saluai la table un peu plus fort, tout le monde me souhaita une bonne soirée, et je reposai mes yeux sur Dean et Steven.
« J'imagine qu'on pourra se voir, ce weekend ?
– Oui, mais pas tard pour moi parce que je bosse, comme toujours, répondit Dean.
– Aucun souci pour moi, je n'ai pas pu avoir de places pour les concerts.
– Je suis désolé, si y avait pas eu tout ça...
– Je t'en veux pas, te prends pas la tête, me sourit Steven. Et puis je peux voir Jimin quand je veux en dehors des concerts maintenant, vu que j'ai mon meilleur pote qui couche avec.
– T'es lourd, je me barre, soufflai-je en me redressant.
– Je lâcherai pas l'affaire, Hyde !
– C'est ça. Salut ! »
Je commençai à m'éloigner, et je tombai sur l'une des filles du groupe. J'échangeai quelques mots avec elle, puis lui demandai de transmettre un message à Steven quand elle aurait rejoint la table. Elle accepta avec un sourire puis partit, et moi, je repris mon chemin vers la sortie du bar.
Je reglissai ma cigarette entre mes lèvres et partis à la recherche de mon briquet, et lorsque je l'eus dans la main et que je m'apprêtais à pousser la porte de l'établissement, j'entendis la voix de mon ami au loin qui hurlait :
« COMMENT ÇA, "SALADE DE FRUITS" ? »
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