
𝟎𝟓:𝟏𝟑𝟖 - Three Days Grace, 𝐴𝑛𝑖𝑚𝑎𝑙 𝐼 𝐻𝑎𝑣𝑒 𝐵𝑒𝑐𝑜𝑚𝑒
[22/09/2023]
Bonjour bonjour !
À l'heure où je vous écris ces lignes, il est minuit quinze, on est mardi, et dans pile onze heures et quarante-cinq minutes, je prends mon train direction Paris Roissy Charles-de-Gaulle. Et du coup, ça plus neuf heures, et je décollerai mdr
Mais à l'heure où vous, vous lisez ces lignes, je serai quelque part à Daegu (si mon avion ne s'est pas crashé, sinon je serai dispersée un peu partout 🤡)
Je pense que Wattpad publiera à l'heure française, mais bon, nous verrons bien.
Sur ce, je ne vais pas m'attarder, je vous ai déjà "tout" dit dans mon intro précédente il y a quelques heures xD
N'hésitez pas à venir me suivre sur mon Insta perso si vous voulez suivre mon périple et voyager avec moi ! (@/KYKsBubbleTea)
Cette fois-ci, je m'arrête. J'ai un chat à virer de mon canapé pour pouvoir dormir quelques heures avant de boucler définitivement ma valise.
Je rajoute juste une petite anecdote à propos de ce chapitre : à un moment, je parle de "lapsus". C'est moi qui l'ai écrit, qui m'en suis ensuite rendue compte, et qui ai décidé de le garder plutôt que de le corriger. Peut-être que j'étais devenue mon personnage, à ce moment-là 🤭
J'espère que ce chapitre vous plaira (et que je serai encore là pour lire vos commentaires à son sujet 🤡)
Bonne Léocture ! ♥
~~+~~
Nous étions rentrés à l'appartement depuis un moment déjà. Jimin devait sans doute encore faire un bruit monstre dans la chambre, mais je ne l'entendais plus. Le regard dans le vide, assis dans l'un des fauteuils en rotin près de la fenêtre, un café dans la main gauche et une cigarette dans la droite, je ne faisais que ressasser la conversation que j'avais eue avec ma mère une heure plus tôt, et les quelques mots échangés avec mon père avant de partir.
Est-ce qu'il savait ? Est-ce qu'il avait compris tout ce qui s'était passé durant les douze mois qui venaient de s'écouler ? J'en étais désormais quasiment convaincu. Mais allait-il aborder le sujet ? Allait-il faire comme s'il n'avait jamais rien entendu, rien deviné ?
Je savais qu'il ne pourrait pas accepter une chose pareille. Me foutrait-il dehors pour autant ? Non, j'étais plutôt convaincu que ça serait moi qui partirais de mon plein gré, si jamais nous devions en arriver à nous disputer sur ce sujet.
Cependant, est-ce que j'arriverais à me regarder dans un miroir après avoir brisé le cœur de ma mère et celui de ma sœur ? Je n'en savais rien. Et puis Troy serait tellement fier de me voir m'en aller. Hors de question de le laisser gagner. Mais comment faire autrement ? Putain, tout ça me prenait la tête.
« À quoi tu penses encore ? »
Deux mains se posèrent sur mes épaules et glissèrent lentement sur ma poitrine avant de venir se croiser au niveau de mon sternum.
« Hayden ?
– À des envies de meurtre.
– Ah oui ? Pas contre moi j'espère... »
Il réussit à me tirer un petit sourire et je détachai enfin mes yeux de l'immeuble en face, qui avait fini par devenir flou. Je tapai sur ma cigarette pour en faire tomber la cendre.
« Non.
– Encore ton père et ton frère ?
– Exactement.
– Ça ira. Tu verras.
– Je ne sais pas.
– Tu verras, chuchota-t-il en déposant un baiser dans mes cheveux. Je t'assure que ça ira. »
Je penchai la tête sur mon épaule gauche afin de plonger mes yeux dans les siens.
« On t'a déjà dit que tu étais trop confiant ? »
Il me sourit, puis embrassa mon front, ma joue, et mes lèvres lorsque je me tordis le cou à cette fin.
« Viens, me dit-il en s'éloignant.
– Où ça ?
– C'est notre dernière soirée avant un moment. Je n'ai pas envie qu'on la passe à ruminer. »
Je me redressai et écrasai ma cigarette.
« Excuse-moi.
– Tu n'as pas à t'excuser, je comprends que ça te perturbe beaucoup. Demain sera peut-être une journée compliquée pour toi, et je m'en veux parce que c'est de ma faute, et aussi parce que je ne serai pas avec toi pour affronter ça si besoin. Mais je n'ai égoïstement pas envie d'y penser. Je veux profiter de cette dernière soirée avec toi.
– Ce n'est pas égoïste. Tu as raison. C'est moi qui suis idiot.
– Ne dis pas ça. »
Je le rejoignis rapidement dans l'entrée et le regardai de haut en bas.
« Eh bien...
– Oui ?
– Moi qui pensais que tu aurais enfilé un jogging pour être tranquille une fois rentré à la maison, je ne pensais pas te voir vêtu de cette manière.
– "À la maison" ? roucoula-t-il soudain. Serait-ce un lapsus révélateur ?
– Comment ça ?
– Tu viens bien de dire "à la maison" pour parler de cet appartement, non ? »
Je passai de son œil droit au gauche pendant un instant, n'ayant pas trop fait attention.
« Peut-être. »
Il pinça les lèvres, puis s'approcha de moi d'un pas avant de passer ses bras autour de ma nuque.
« Tu sais que mon cœur bat très vite, actuellement ?
– Il bat toujours très vite, sweety, pouffai-je.
– Mais là, c'est encore pire que d'habitude. »
Je mordis mes joues pour m'empêcher de sourire trop largement, mais ce fut peine perdue. Il me vola un baiser et s'éloigna tout aussi rapidement qu'il était venu.
« Habille-toi vite !
– N'évite pas ma question, honey, dis-je en glissant mes pieds dans mes docs. Pourquoi ce pantalon enduit et cette chemise ?
– Tu n'aimes pas ?
– Ce n'est pas la question, et à ton petit sourire en coin, tu le sais très bien, ris-je en attrapant ma veste.
– C'est pour mieux te séduire, mon enfant.
– Me séduire ? Tu l'as déjà fait il y a des mois.
– L'amour est un éternel recommencement, chéri.
– C'est censé être une citation ?
– Non. C'est juste que pour entretenir l'amour, il faut raviver la flamme dès que possible.
– Parce que tu la trouves éteinte, notre flamme ?
– Heureusement que non ! Mais lui donner un petit coup de pouce de temps en temps ne peut pas faire de mal, tu ne penses pas ? »
Un sourire en coin, je le regardai pousser la porte de l'appartement.
« Donc tu comptes vraiment me séduire de nouveau, conclus-je en lui emboîtant le pas avant de claquer la porte dans mon dos.
– Exactement.
– J'imagine qu'il faut que je m'attende au pire ?
– Non. Ne t'en fais pas. »
Il appuya sur le bouton de l'ascenseur, et les portes s'ouvrirent immédiatement. Nous entrâmes dans la cage, et il pressa la touche du rez-de-chaussée.
« Et moi, est-ce que tu penses que je vais réussir à te séduire, avec cette tenue ? Je n'ai fait aucun effort.
– Mmh, murmura-t-il en reposant ses yeux sur moi pour me regarder de haut en bas, c'est vrai que ce n'est pas exceptionnel. Mais bon, c'est ton look habituel. Heureusement que ce n'est pas ça qui me fait craquer en général.
– Je dois comprendre quelque chose, Park Jimin ? »
Il mordit sa lèvre inférieure, le sourire et le rire visiblement compliqués à dissimuler. Les portes de l'ascenseur s'ouvrirent, et il sortit.
« Très bien. Puisque je m'habille comme un plouc, tiens-toi prêt, Kitty.
– Prêt ? À quoi donc ?
– À ce que je sois encore plus dangereux dans ma façon d'agir.
– C'est-à-dire ?
– Si je dois aussi te séduire de nouveau et que ce n'est pas ma tenue qui va aider... Alors je vais devoir sortir l'artillerie lourde. Et tu n'es pas prêt pour ça. »
Il expira bruyamment par le nez, puis glissa sa main dans son sac à main Chanel afin d'en sortir un masque.
« J'ai hâte de voir ça, Hayden.
– Aie hâte. Et aie peur, surtout. »
Il tourna la tête vers moi pour me regarder dans les yeux une seconde, puis nous franchîmes la dernière porte et nous nous retrouvâmes dehors.
« Viens. Je veux absolument faire un vrai tour du quartier avant qu'on reparte. Et on a le temps.
– Alors faisons ça. »
Nous tournâmes sur le trottoir sur notre droite, et je sentis sa main chercher la mienne. Je voulus tout d'abord m'échapper, par réflexe, puis je capitulai. Au diable le monde autour de nous.
[...]
Jimin riait à s'en faire péter les cordes vocales, son collier d'argent quittant sa chemise à chaque saut, des gouttes de son cocktail se faisant la malle à chaque seconde également.
Nous avions fait le tour du quartier en long et en large, puis nous nous étions posés à la pizzeria de la veille avant de partager une pizza à deux, et d'aller ensuite boire un verre dans un bar à la devanture colorée. En partant, nous avions été attirés par un autre bar avec une devanture lumineuse. Nous avions pris un deuxième verre. Et en voulant rentrer, nous étions tombés sur un troisième bar à la devanture colorée et lumineuse, et d'où la musique s'échappait.
Nous avions encore bu un verre, puis un autre, et il dansait, chantait, sautait, son verre à la main, tout en tentant de me faire bouger un peu. Et comme un imbécile amoureux, je le regardais faire avec un grand sourire, et je luttais pour ne pas céder à ses demandes qui ne colleraient pas à mon image.
« Je reviens, je vais fumer, l'informai-je en glissant ma bouche contre son oreille.
– Ok. Ne viens pas te plaindre si je t'ai remplacé quand tu reviens, hein.
– T'inquiète. »
Je m'éloignai tandis qu'il faisait la moue, et une fois dehors, j'inspirai profondément avant de glisser mes mains dans mes poches. J'en sortis mon paquet écrasé et mon briquet, mais en remettant ce dernier dans mon jean, quelque chose glissa sous le bout de mes doigts.
Je cherchai alors plus profondément dans la poche et en ressortis une suite de perles, tenues entre elles par un fil élastique. J'approchai le collier de perles bleues et blanches transparentes de mon visage et le regardai avec un petit sourire.
C'était débile. Complètement débile. Mais en jouant avec Ally cet après-midi, j'étais tombé sur cette boîte de perles. Et en voyant ce foutu collier avec cette foutue bague me narguer à chaque fois que Jimin se penchait un peu trop, ça m'avait gonflé. Je n'avais pas les moyens de rivaliser avec ses parents, que ça soit au niveau affectif ou au niveau financier. Alors pendant qu'il avait attiré l'attention de ma sœur, je m'étais servi et j'avais fait ce collier avec du fil élastique et des perles à trois dollars la boîte. Et je n'avais même pas bu. J'avais honte. Est-ce que je devrais le jeter immédiatement ? Ou est-ce que je devrais quand même lui donner ? C'était débile. Complètement débile.
Je recrachai ma fumée en refermant mon poing sur le petit collier. Un accrochage et il éclaterait, en plus. C'était décidément le truc le plus nul et inutile que j'avais pu faire de toute ma vie.
Je terminai ma cigarette, écrasai mon mégot, puis je retournai vers l'intérieur du bar. J'aperçus aussitôt Jimin qui dansait avec une fille dont la moitié du crâne était rasé, et je le regardai sauter sur place pendant quelques secondes avec un sourire aux lèvres. Décidément, c'était bien un truc sur lequel on n'arriverait jamais à s'accorder.
J'allai m'accouder au bar et l'observai s'amuser tout en me retenant de commander un autre verre afin de m'occuper les mains. Et quand, par pur hasard, ses yeux tombèrent sur moi, il ne perdit pas une minute et vint me chercher.
« Pourquoi tu n'es pas revenu ? s'écria-t-il en reposant son verre vide sur le comptoir. Je t'attendais !
– Tu t'amusais très bien sans moi !
– Mais je m'amuserais mieux avec toi ! Viens ! »
Il attrapa mon bras, et ses mains glissèrent jusqu'à mon poignet. Je refusai de bouger alors il tira encore dessus, puis tenta de saisir ma main, mais mon poing était toujours serré. Merde.
Il me parla, mais je n'entendis pas ce qu'il me dit. Il se rapprocha alors de moi pour me reposer sa question.
« Qu'est-ce que tu tiens ?
– Le string de la barmaid que je me suis tapée en cinq minutes dans les vestiaires. »
Je le vis éclater de rire, et il revint à la charge.
« Je ne pensais pas que tu ferais de nouveau référence à ça.
– Moi non plus, avouai-je.
– Allez, dis-moi ce que tu tiens.
– C'est rien.
– Dis !
– Non. C'est pour la poubelle.
– Montre-moi d'abord !
– Non.
– Hayden !
– Non. »
Son visage changea, et il tourna les talons. Je savais qu'il faisait semblant d'être vexé ou blessé, et qu'il s'en allait juste pour que je lui courre après et le rattrape, mais ce petit jeu ne marchait plus depuis bien longtemps, ou en tout cas sans que j'en aie conscience.
J'ouvris alors mon poing et baissai la tête. Qu'est-ce que je devais faire de ça ?
Je refermai mes doigts dessus et relevai la tête. Jimin avait retrouvé sa place au milieu des jeunes, au milieu des couples, au milieu de ceux qui s'amusaient en se moquant de ce qu'on pensait d'eux s'ils chantaient mal, s'ils dansaient mal, s'ils étaient couverts de transpiration et s'ils avaient l'air idiots en sautant sur place. Alors j'inspirai profondément et je parcourus les quelques mètres qui nous séparaient désormais.
J'attrapai son bras dès qu'il fut à ma portée, et il se retourna immédiatement vers moi avec un grand sourire, comme s'il avait su que je le rejoindrais. Évidemment. J'étais un idiot amoureux.
Il ouvrit la bouche pour dire quelque chose, mais je lui fis signe de se taire. Il me regarda avec incompréhension, et je joignis mes mains avant de les lever au-dessus de sa tête. Il se laissa faire, sans trop comprendre, puis sentit les perles effleurer ses cheveux, le bout de son nez, avant de finir contre son creux sus-claviculaire.
Il finit par y descendre ses yeux, et y porta sa main droite lorsque je le lâchai. Il effleura les perles de rocaille lentement, puis remonta son regard dans le mien alors que la chanson se terminait et nous laissait enfin nous entendre pour quelques secondes.
« Qu'est-ce que c'est ?
– Il se pourrait que j'aie volé des perles à Ally, cet aprèm...
– Quoi ? C'est toi qui l'as fait ? »
Je détournai les yeux une seconde en déglutissant. J'avais honte.
« J'ai pas les moyens de t'offrir un bijou de valeur, alors j'ai fait avec les moyens du bord.
– Tu n'as pas besoin de m'offrir quoi que ce soit.
– Tu m'emmerdes avec ton collier. Ça me nargue.
– Je ne comprends pas trop... Et puis ça va faire une chose de plus qui va te gêner maintenant... non ?
– Si. Mais l'avantage de ce collier-là, c'est que j'ai juste à tirer dessus pour qu'il éclate et disparaisse.
– Je te l'interdis ! Si tu le casses, tu devras m'en faire deux autres !
– On verra. Bref. Tant mieux s'il te plaît. Sinon tu peux le jeter. Je sais que ça va jurer avec ton look et que tu ne pourras pas le porter souvent, en plus. Bref. »
Je tentai de m'enfuir, mais il me rattrapa aussitôt, m'obligea à lui refaire face, et il sauta sur mes lèvres.
Je me figeai totalement, les yeux écarquillés, et je tentai de le repousser. Il refusa cependant de s'éloigner, me murmurant des choses entre chaque baiser que je ne pouvais plus entendre à cause de la chanson de Katy Perry qui venait de se lancer dans les enceintes.
Et puis mes dernières barrières finirent par lâcher. Je répondis à son baiser et le pris dans mes bras au bord de cette piste de danse, dans ce bar gay, dans ce quartier gay, tous les deux à visage découvert et probablement reconnus depuis une bonne heure. Mais je les emmerdais. Jimin les emmerdait. On les emmerdait tous.
[...]
Une vingtaine de minutes après ce baiser en public, qui ferait très probablement les gros titres autant sur Twitter que dans les journaux d'ici quelques heures, nous fûmes de retour à l'appartement. Nous nous déchaussâmes en rigolant, incapables de tenir sur nos jambes, et je n'eus pas le temps d'accrocher ma veste au porte-manteau que Jimin tira sur ma main. Il me lâcha au niveau de la cuisine et s'enfuit en direction de la chambre.
« J'ai aussi quelque chose pour toi !
– Ah ?
– Oui.
– Autre que ton corps ?
– Oui !
– Qu'est-ce donc ? Des sous-vêtements sexy ?
– Mieux !
– Mieux que ça ? ris-je en posant ma veste sur l'un des tabourets pour aller prendre une bouteille d'eau afin de prévenir ma gueule de bois du lendemain.
– Mieux ! »
Je l'entendis faire un bruit phénoménal une fois de plus en grognant, puis il revint vers moi, ses mains jointes dans son dos.
« Oui ? demandai-je avec un sourire en faisant glisser un verre d'eau sur le marbre du plan de travail en sa direction.
– Je n'osais pas te l'offrir. Je trouvais ça tellement kitch. Et puis c'est mon rival, de base.
– De quoi tu parles ? »
Je fronçai les sourcils en portant mon propre verre d'eau à mon visage.
« Eh bien, l'autre jour, j'ai vu un truc que tu as retweeté... et j'ai acheté ça sur un coup de tête.
– Qu'est-ce que t'as fait ? Je ne retweete quasiment rien en plus...
– Si. Mon rival.
– Ton rival... »
Je réfléchis une seconde, puis je compris.
« Andy ? T'as acheté un truc de son merch ?
– Gagné.
– Bon, ça va, c'est pas hors de prix... »
Il plissa les yeux.
« C'est tout ce qui t'intéresse ?
– Non. Donne-moi mon cadeau, je suis curieux.
– Pas certain que tu le mérites, finalement.
– Si, Kitty. »
Il fit la moue, puis ramena une petite boîte noire face à moi.
« Tiens.
– Merci. »
Comme un enfant le jour de Noël, je m'empressai de m'emparer du cadeau pour qu'il ne puisse plus le garder pour lui, et j'ouvris la boîte. Mais lorsque je tombai face à une chaîne et un cadenas, je me figeai entièrement.
Jimin se rapprocha de moi, mais je n'y fis pas vraiment attention. Ses doigts s'emparèrent du bijou, et il me fallut quelques secondes pour réaliser que je ne l'avais plus. Je me tournai immédiatement face à lui, prêt à riposter, mais ses bras passèrent autour de ma nuque pour y glisser la chaîne. Puis, arrivé entre mes clavicules, il mit le dernier maillon de la chaîne dans le cadenas, puis le ferma dans un petit « clic » reconnaissable. Il l'ajusta afin qu'il soit bien au centre, puis sourit.
« Voilà. C'est parfait.
– Tu veux me mettre en cage ? soufflai-je.
– Pas du tout. Tu as encore la clé. »
Ses doigts remontèrent à la boîte et je vis qu'effectivement, une petite clé accrochée à un anneau avec le logo de la marque d'Andy, ainsi qu'un mini fermoir, était encore là.
« J'ai déjà la clé de ton cœur, ça me suffit. Je te laisse celle de ton corps, mais disons que j'essaie quand même de marquer mon territoire comme je le peux, plaisanta-t-il. Et puis ça passera ni vu ni connu. Pour une fois que je peux remercier mon rival, il nous sert d'alibi. »
Il continua de sourire en observant le cadenas d'argent plaqué.
« Et tu sais ce qu'il signifie ? » murmura-t-il.
Je secouai la tête de droite à gauche, les yeux toujours rivés sur son visage.
« C'est la chanson "Beautiful Pain" qui l'a inspiré. Son nom, c'est "Don't say goodbye", parce qu'il y a une phrase où il dit "Don't-"
– "Don't say goodbye tonight". »
Il remonta ses yeux dans les miens deux secondes, puis hocha la tête en souriant avant de revenir observer le bijou que j'avais désormais autour du cou.
« Plutôt approprié, du coup. Tu ne trouves pas ? »
Mon cœur battait à tout rompre. Je ne comprenais pas comment à chaque retrouvailles, à chaque jour passé ensemble, il arrivait à me rendre encore plus fragile, encore plus dépendant et encore plus amoureux. Est-ce que ça s'arrêterait un jour ?
« Tu peux marquer ton territoire, murmurai-je.
– Quoi !? s'exclama-t-il en remontant immédiatement ses yeux dans les miens. Comment ça ? »
Je m'emparai du fermoir accroché à la clé, rejetai la boîte sur le plan de travail, et je glissai mes doigts sous sa chemise pour en ressortir son collier un peu brutalement. Sans attendre davantage, j'y pendis le pendentif, et ce dernier glissa jusque l'anneau argenté au fin liseré noir qui courrait le long de la surface en de légères vagues.
« Marque ton territoire, répétai-je. Clame haut et fort que je suis à toi, si tu le veux. Mon cœur est à toi, et mon corps aussi.
– Hayden...
– Je te hais pour m'avoir fait devenir comme ça. Mais tu me rends dingue. Je t'aime tellement que je deviens dingue. Alors fais-le, si t'en as vraiment envie. »
Il posa ses mains sur ma gorge et plaqua ses lèvres contre les miennes avant de me faire reculer. Mon dos cogna contre l'un des meubles de la cuisine aménagée mais ça ne nous fit pas cesser nos baisers pour autant. Sa bouche quitta ensuite la mienne pour dévorer ma joue, ma gorge, alors que ses mains tentaient de me faire retirer mes vêtements, malgré la contradiction de son corps serré contre le mien.
Mes propres mains glissèrent le long de son corps et finirent sur ses fesses, comme bien souvent. Une bouffée de chaleur m'envahit lorsqu'il bougea son bassin contre le mien, et quand je réalisai qu'il ne portait probablement aucun sous-vêtement.
« Pas de boxer, Kitty ? réussis-je à murmurer alors qu'il mordait ma peau sans retenue.
– Mmh.
– Pas de string ? »
Il relâcha mon épiderme, puis y passa sa langue avant de souffler dessus et de me provoquer d'étranges frissons.
« Vérifie par toi-même, angel. »
Oh bordel.
Je saisis ses hanches et échangeai nos places. Il couina en se retrouvant contre les placards, et recommença lorsque je viens me plaquer contre lui dans un baiser passionné. Je finis par saisir ses cuisses et le maintenir ainsi contre moi, aidé par le meuble derrière et ses bras autour de ma nuque.
Ne tenant plus, je pivotai pour partir en direction de la chambre.
« Non ! » s'écria-t-il soudain.
Je m'arrêtai et tentai d'intercepter son regard.
« Quoi ? demandai-je, le souffle haché.
– Le plan de travail... »
Mon cerveau mit quelques secondes à comprendre, puis je vins l'y déposer. Il envoya aussitôt valser les deux verres d'eau et la bouteille qui s'écrasèrent par terre dans un bruit monstre et de gigantesques éclaboussures, mais ses ongles s'enfonçant dans mon t-shirt ramenèrent mon attention sur la chose la plus importante de cette pièce.
Ma veste et mon portefeuille rejoignirent le verre et l'eau sur le carrelage. Sans préparation ni lubrifiant, uniquement accompagnés d'un préservatif, Jimin ne tarda pas à hurler son plaisir entre deux séries de jurons, qui m'auraient presque donné le sentiment d'être en plein milieu du film "L'Exorciste", si ça n'avait pas été sa voix, son visage et son corps qui vibraient de plaisir entre mes bras.
Au diable le réveil, au diable son avion, au diable le monde qui était sans doute au courant de tout, désormais. Rien ne comptait plus à part lui, et je comptais bien lui faire comprendre toute la nuit.
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