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𝟎𝟓:𝟏𝟑𝟕 - RVSHVD & Spencer Charnas, 𝐶𝑜𝑡𝑡𝑜𝑛𝑚𝑜𝑢𝑡ℎ (𝑅𝑜𝑐𝑘 𝑀𝑖𝑥)

[18/09/2023]

Bonjour bonjour !

Je n'ai pas posté aussi tôt depuis une éternité xD

Depuis que j'ai écrit la date du jour y a 10 minutes, j'ai l'étrange impression que le 18 septembre est un jour spécial, mais je n'arrive pas à me rappeler pourquoi. Ça vient de me revenir. En fait c'est juste les anniversaire du T2 de LPELD, de LSELD et de LTELD mdr

BREF.

Je n'en reviens toujours pas que demain, à l'heure-là, je serai dans le train direction l'aéroport. Que dans deux jours, à l'heure-là, je serai à Séoul ToT

Je pars donc trois semaines. Je vais essayer de prendre de l'avance dans mes corrections et de programmer un maximum de chapitres.

Je m'en vais d'ailleurs de ce pas commencer la correction du prochain (je ne le sens absolument pas de le corriger avec du monde autour MDR). Je ferai une update demain sur Instagram pour vous prévenir de ce que j'aurai eu le temps de corriger et programmer. J'essaierai ensuite de prendre de l'avance dans l'avion, si la présence d'un.e inconnu.e à côté de moi ne me gêne pas mdr

Dans tous les cas, si vous n'avez pas de nouvelles de moi sur Insta d'ici mercredi, 10h heure française, c'est que mon avion se sera crashé 🤡

Plus sérieusement.

Presque 5k mots, ce chapitre, j'ai cru que je n'allais jamais réussir à le terminer.

La petite bulle va bientôt se terminer, je suis triste snif snif

J'espère que ce chapitre vous plaira.

Bonne Léocture ! ♥




~~+~~




Accoudé à la rambarde, une cigarette entre les doigts et Jimin près de moi, nos yeux étaient plongés sur la ville scintillante, comme un an et demi plus tôt.

Après un instant, il laissa tomber sa tête sur mon épaule, et je continuai de fumer en silence. Rien n'avait vraiment changé. La seule différence était qu'aujourd'hui, nous étions ensemble.

« Tu sais que tu t'améliores de plus en plus, niveau romantisme ? murmura-t-il d'un ton taquin.

Ah ouais ? Ce n'était pourtant pas un truc spécialement romantique, répondis-je en voulant avoir l'air détaché.

Alors pourquoi est-ce que tu m'as amené ici ?

Parce que la dernière fois, on y était venus un mardi et que c'était le jour de fermeture. Je sais que tu avais été dégoûté.

Pas dégoûté, juste un peu déçu, mais bon, le paysage avait tout balayé.

Si tu le dis.

Je te le dis. Mais tu m'as emmené ici juste pour ça ?

Oui, pour quoi d'autre ?

Parce que c'est romantique ?

Pas pour moi.

Tu es casse-pieds, soupira-t-il.

J'assume. »

Il laissa échapper un petit rire et sa tête bougea doucement contre mon épaule.

« Je ne pensais pas qu'on passerait toute la journée ici.

Moi non plus, je t'avoue.

Je suis fatigué maintenant en plus... Moi qui voulais faire le tour du quartier avec toi...

On peut toujours le faire demain. À moins que tu veuilles venir à la maison ?

À la maison ? Ah, c'est vrai que je l'ai promis à ta sœur pour qu'on puisse s'échapper, hier.

Après, elle s'en remettra si tu ne reviens pas lui faire un bisou, donc ne te sens pas obligé d'y retourner juste pour ça. Mais si jamais tu veux dire au revoir à tout le monde... Tu rentres après-demain, non ? »

Il resta silencieux, et après quelques secondes, un simple « Mmh » fut grogné, et sa tête bougea contre moi d'un hochement lent.

« C'est comme tu veux.

J'avoue que j'ai bien envie de revoir ta mère et ta sœur avant de rentrer... Mais... je n'ai pas envie de passer la nuit là-bas.

Tu as encore des idées en tête ? plaisantai-je avant de tirer de nouveau sur ma cigarette.

Non. Enfin, j'en ai, mais ce n'est pas le sujet. Ça sera nos dernières heures ensemble, je n'ai pas envie de les passer avec quelqu'un d'autre, à devoir faire attention à ce que je dis, à ce que je fais, à où je suis et quand.

Je comprends.

Mais on peut passer à la maison quand même, oui.

Faisons ça alors. Je vais envoyer un message à ma mère.

D'accord.

Tu veux qu'on passe pour midi ? Pour le petit déjeuner ? Le soir pour coucher Ally ?

J'aurais adoré, mais ça fera tard. Je préfère en début de journée.

D'accord. J'envoie un message et on verra bien. »

Je joignis donc l'acte à la parole et envoyai un message à ma mère, ma cigarette coincée entre mes lèvres. Je replaçai ensuite mon téléphone dans la poche de mon pantalon, et je sentis le visage de Jimin bouger contre mon épaule, avant qu'il ne vienne y déposer un léger baiser.

« On rentre ?

Si tu veux. »

Il posa son nez sur mon épaule, caressa cette dernière doucement de cette manière en baissant et relevant la tête une seconde, puis il s'éloigna de quelques centimètres. Il glissa sa main dans la mienne et je refermai mes doigts sur les siens avant de lui emboîter le pas.

Après plusieurs dizaines de minutes, nous retrouvâmes ma voiture, et nous montâmes à l'intérieur. Je descendis immédiatement les fenêtres pour aérer un peu, et nous partîmes en direction de West Hollywood.

Arrivés près de l'immeuble, je me garai et nous descendîmes.

« Il est tard, mais tu veux toujours faire un tour du quartier ? demandai-je en claquant ma portière.

On peut. Au moins pour trouver quelque chose à manger.

À emporter, ou tu veux qu'on se fasse un resto ?

Je ne sais pas... Si c'est vraiment le quartier gay de Los Angeles... Si on m'y voit avec toi, je suis mort, rit-il en me rejoignant.

C'est vrai. Mais d'un autre côté, il est tard, je ne pense pas que tes fans se baladent à cette heure dans ce quartier-là, à part s'ils font partie de cette communauté.

Communauté ou non, il y en a qui seraient tellement fiers de me voir dans des endroits réputés comme gays qu'ils se feraient une joie immense de publier ça en m'affublant du titre de "King" ou de "Queen des ARMYs LGBTQ+" donc...

Ah... Bon, problème réglé, on rentre.

Non mais on peut quand même faire un tour.

Tu me fatigues, Park Jimin. »

Il laissa échapper un petit rire, puis passa son bras sous le mien.

« J'ai faim. On pourra toujours prendre un truc à emporter. Flemme de commander et de payer une livraison alors qu'on est à côté.

Pardon !? m'étouffai-je. Monsieur serait-il devenu radin ou économe ?

C'est juste que cinq dollars de livraison, ça me fait une bière de plus à t'offrir.

Tu veux me saouler, Kitty ? demandai-je avec un grand sourire.

Qui sait. Tu es beaucoup moins rigide quand tu as bu.

Donc tu cherches à me saouler pour abuser de moi, j'ai bien compris ?

Non, je ne vais aller jusque-là, sinon je perdrai des points au test de pureté lorsqu'on le refera. »

Je lâchai un rire et il serra son bras contre le mien pour se rapprocher un instant.

« Toi aussi tu vas en perdre, d'ailleurs. »

Je tentai de garder le même visage, et il me lâcha avant de passer sa main droite dans ses cheveux pour les ramener en arrière. Je ne savais pas combien de points est-ce que je perdrais, mais il y avait au moins une question où ma réponse changerait, oui.

Nous continuâmes de longer le trottoir. Nous passâmes devant plusieurs restaurants, plusieurs bars, d'où les lumières et la musique s'échappaient. Je vis parfaitement que ça avait piqué son intérêt, mais c'était une mauvaise idée.

« Oh, dit-il soudain en s'arrêtant.

Oui ?

J'ai envie d'une pizza.

Une pizza !?

Oui. Elles ont l'air trop bonnes, regarde celles des deux filles, là. »

Je jetai un coup d'œil discrètement sur la terrasse.

« Ça a l'air de vomir du fromage. Au moins ils ne sont pas radins.

J'adore quand ça vomit du fromage.

Alors on a qu'à prendre des pizzas.

Mais ça te va ?

Oui, aucun souci.

Super. »

Il passa donc la terrasse et se dirigea vers la porte ouverte. Je le suivis et nous entrâmes dans le restaurant. Nous fûmes salués par une serveuse aux cheveux roses accrochés en deux chignons sur le haut de la tête, et elle passa son chemin. Un homme un peu plus loin derrière un comptoir nous accueillit avec un grand sourire, sa chemise à peine fermée dévoilant le morceau d'une phrase tatouée sur le haut de son torse. Il n'y avait visiblement pas de code vestimentaire, ici, c'était assez détente.

Jimin commença à bredouiller quelques mots avant de se tourner vers moi, et je m'empressai de sortir de mon observation.

« Pardon, je regardais votre déco. C'est chouette, ici.

Merci ! Chaque employé y apporte sa touche. Vous souhaitez manger sur place ou prendre à emporter ?

À emporter, s'il vous plaît.

Très bien. Vous savez déjà ce que vous voulez ?

Pas du tout.

Alors tenez, voici la carte. Il y aura une vingtaine de minutes d'attente, par contre.

Aucun souci.

Je vous laisse regarder.

Merci !

Je vous en prie ! »

Il nous envoya un grand sourire et s'éloigna un peu. Je m'emparai de la carte et tirai Jimin un peu plus loin également.

« Tu peux me traduire les ingrédients ? me demanda-t-il, l'air penaud.

Dis-moi plutôt ce que tu aimes et je te dis s'il y a sur la carte.

Le fromage.

J'avais cru comprendre. »

Je ricanai et il me donna un coup de coude.

« Quatre fromages. Histoire de bien puer de la gueule.

Si tu bouffes ces machins moisis qui puent la mort, même si tu te laves dix fois les dents, tu ne m'embrasses pas de la nuit, je te préviens.

Tu fais chier. J'aime le fromage.

Prends du fromage normal.

Tu fais chier.

Une pour deux ? Ou une entière ?

J'en veux une entière. J'ai trop faim.

D'accord.

Du coup je peux quand même prendre du fromage.

Pas de gorgonzola. Sinon tu m'embrasses pas.

Tu vas prendre quoi, toi ?

Y en a une poulet/pesto qui me tente bien.

Je n'ai pas le droit de bouffer du fromage, mais toi tu as le droit de bouffer du pesto !?

C'est bon, le pesto.

Il y a de l'ail dedans, mec.

C'est infime. Y a celle-là avec de la mozzarella, de la ricotta, du parmesan, et des peppéronis.

Mmh... Il n'y a pas de fromage de chèvre ?

Et tu me fais vraiment une scène pour un peu d'ail dans du pesto, je rêve.

Oh, je veux ça ! m'ignora-t-il en posant son doigt sur la carte.

Quoi ? Sérieux ?

Oui ! J'adore le sucré-salé !

Je vois. Bon, va pour l'ananas. J'ai quand même le droit à mon pesto ?

Oui, me répondit-il en soufflant par le nez. J'aime bien ça.

Bon bah pourquoi tu me fais chier alors ? soupirai-je en roulant des yeux.

Parce que tu ne voulais pas que je prenne une pizza au fromage.

Quel emmerdeur. »

Il lâcha un rire et je revins vers le comptoir où je reposai la carte devant l'homme.

« Du coup ça sera une Hawaïenne et une Chicken Pesto en taille normale, s'il vous plaît.

Bien sûr ! »

Il commença à taper sur sa tablette, et Jimin sortit aussitôt sa carte bancaire pour la poser sur l'appareil dès que le restaurateur nous annonça le prix. Je ne bataillai cependant pas, et nous allâmes patienter à l'extérieur en descendant la rue pour voir ce qu'il y avait d'autre.

Les vingt minutes écoulées, nous vînmes récupérer nos pizzas et remerciâmes l'homme avant de partir en direction de l'appartement.

Aussitôt ses chaussures retirées, Jimin courut se jeter dans le canapé en gémissant de plaisir.

« Je ne sens plus mes jambes !

Vraiment ? Tu n'es pas censé être danseur, Park Jimin ? ricanai-je.

Quand je ne suis pas en période de off, je ne les utilise pas aussi la nuit. »

Je roulai des yeux, un sourire en coin, et je le rejoignis au salon avant de poser les deux boîtes de carton sur la table en verre.

« Tu veux boire quelque chose ?

Merde, on n'a pas pensé à acheter des bouteilles...

Tu n'as rien ici ?

Non... De l'eau et de quoi faire du café, c'est tout. Je n'ai pas emménagé il y a longtemps, tu sais...

Tu veux boire quelque chose en particulier ? Je peux aller acheter des bouteilles rapidement.

Non, c'est bon, ce n'est pas grave, de l'eau me suffira. Enfin, sauf si toi tu veux quelque chose.

Non, de l'eau ça me va.

Tant mieux dans ce cas. »

Je lui rendis son sourire et me dirigeai vers la cuisine. Je commençai à fouiner dans les placards et l'entendis rire de loin.

« Tu veux une assiette, ou manger dans le carton c'est ok ?

C'est ok ! Et pas besoin de couverts, les pizzas sont déjà coupées.

Sûr ?

Oui. Juste du sopalin, ça suffira.

Parfait. »

J'abandonnai ma recherche d'ustensiles et repartis vers le salon quelques secondes plus tard avec une bouteille d'eau, deux verres, et le rouleau de sopalin.

Je m'en débarrassai sur la table basse, puis me laissai tomber à côté de lui. Je soupirai profondément, et mes yeux se relevèrent sur l'écran plat où il zappait.

« Tu veux regarder quoi ?

Je n'en sais trop rien. J'ai juste envie d'avoir un truc qui défile sous les yeux pendant que je mange. Ça m'enlèvera la culpabilité de m'envoyer une pizza entière à moi tout seul.

Ne te force pas si tu ne veux pas la manger en entier, hein.

Je veux la manger en entier. C'est ma conscience qui ne veut pas.

Mets-la au placard quelques heures, dans ce cas, ricanai-je.

C'est pour ça que je veux regarder un truc en mangeant. Tu as une envie de film en particulier, toi ?

Pas spécialement.

J'ai bien envie de me regarder un film d'horreur.

Tu regardes ça, toi !? m'étonnai-je en arquant un sourcil.

Oui. Tu n'aimes pas ?

Si. Enfin, ça dépend lesquels. Les trucs gores, pas trop.

J'aime bien les trucs de possession, moi. Je trouve ça passionnant.

Pourquoi pas.

Les maisons hantées, aussi. Même si après, des fois, je n'ose plus quitter le canapé ou ma couette dès que j'entends un truc craquer. »

Il laissa échapper un petit rire gêné et je souris en lui jetant un coup d'œil. Je le laissai continuer de zapper encore et encore, puis nous finîmes par nous mettre d'accord sur un film.

Nous mangeâmes devant, sursautant à des moments, nous faisant peur mutuellement et rigolant de l'autre ou de soi-même, puis nous en mîmes un second. Nous poussâmes la table basse pour déplier le canapé qui disposait d'un repose-pieds mécanique ainsi que d'un appui-tête synchronisé, et il se blottit dans mes bras.

Nous sursautâmes un peu moins ; peut-être parce que le film était moins surprenant, peut-être parce que nous étions fatigués. Ma main dans le bas de son dos, je ne cessai de faire des cercles de mon pouce que lorsque le générique de fin se lança.

Il grogna, me dit qu'il n'avait aucune envie de se lever, mais je réussis à le convaincre qu'il n'avait pas le choix. Je l'envoyai se laver tandis que je débarrassais les restes de notre repas, puis j'allai faire de même avant de le rejoindre au lit.

De nouveau l'un dans les bras de l'autre, nous discutâmes un peu de notre journée, de celle qui allait arriver, et bien évidemment, de son départ. Nous mîmes cependant fin au sujet rapidement, autant parce qu'il était tard et que nous devions dormir, que parce que ça nous mettait le bourdon. Après plusieurs tendres baisers, nous nous endormîmes l'un contre l'autre.

[...]

Je roulai des yeux alors qu'Ally, toujours dans les bras de Jimin, tentait de négocier tout ce qu'elle pouvait afin qu'il reste ici, et avec elle. Bon courage. Si moi je n'y arrivais pas, elle n'avait aucune chance. Et si jamais elle y arrivait, je péterais un scandale.

« Et si tu dis à ton travail que t'as attrapé un rhume et que le docteur a dit que tu devais rester au lit ? »

Y a pas à dire, elle avait de l'avenir dans les métiers de la négociation.

« Hayden, tu peux m'aider à faire quelque chose avant de partir ? »

Mes yeux quittèrent aussitôt le plafond pour descendre sur ma mère. Surpris, j'échangeai un rapide coup d'œil avec Jimin qui avait bien évidemment entendu la question, puis je revins à elle.

« Bien sûr.

Ça va prendre une minute.

T'en fais pas, on n'est pas pressés. De toute façon, Ally n'a pas l'air d'accord pour laisser Jimin s'enfuir alors...

C'est pas juste que toi tu puisses dormir dans son hôtel et pas moi alors que moi aussi j'ai le droit parce que c'est mon amoureux !

Ce n'est pas ton amoureux, c'est le mien, corrigeai-je avec un sourire en coin.

Tu peux pas !

Et pourquoi ça ?

Parce que t'es pas une fille !

Je m'en fiche, je l'ai décidé quand même.

Bah moi j'ai dit que non. C'est le mien !

Si tu le dis.

Oui ! »

Je ricanai alors qu'elle revint à Jimin, puis je suivis ma mère à l'étage. Aussitôt le parquet atteint, elle contourna les escaliers pour entrer dans le petit salon. Je m'arrêtai à l'entrée de la pièce et elle resta de dos pendant un instant avant de me refaire face. Elle semblait inquiète.

« Maman ? demandai-je.

Je ne sais pas comment te dire ça.

Quoi ? Dis-moi, tu commences à me faire peur. »

J'avançai jusqu'à elle, et je la vis enfoncer ses ongles dans les paumes de ses mains.

« Maman, parle-moi. Qu'est-ce qu'il se passe ?

C'est ton père. Et ton frère. »

Ah.

« Ton frère a fait des sous-entendus avant-hier soir, alors ton père l'a questionné.

À quel propos ?

De Jimin et toi. »

Je m'en doutais.

« Est-ce qu'il est au courant ? me demanda-t-elle.

Troy ? Non. Il tient des propos homophobes et tout ce que tu veux, devant et contre Jimin depuis le jour où ils se sont rencontrés, et me fait des sous-entendus depuis le début, mais il ne sait rien. Avant il ne faisait que supposer, mais même si maintenant ce qu'il dit est fondé, il n'a aucune preuve.

D'accord.

Pourquoi ? Qu'est-ce qu'il a dit exactement ?

Que c'était rare que tu découches en pleine semaine et sans prévenir. Que par conséquent, tu t'étais sans doute trouvé une copine. Et ensuite il a fait comme s'il venait de se souvenir qu'en fait, tu étais avec lui.

Et qu'a dit papa ?

Il lui a demandé ce qu'il voulait dire par là. Troy a répondu qu'il ne voulait rien dire, puis a ajouté que si tu avais une copine, elle était sans doute en Corée vu tes nombreux allers-retours depuis quelques mois. Ton père n'a rien ajouté, mais il m'a ensuite posé des questions.

Et qu'est-ce que tu lui as dit ?

Que je n'étais au courant de rien, bien évidemment. Mais même s'il ne m'a pas posé la question directement, je sais qu'il y a pensé. Votre venue à tous les deux ce midi n'a pas arrangé les choses.

C'est pour ça qu'il a tiré la gueule pendant tout le repas ?

J'en ai bien l'impression.

Merde.

Et si tu repars encore avec Jimin...

C'est son dernier jour. Je ne peux pas le laisser repartir seul.

Je sais bien, me sourit-elle. Je le sais et je le comprends. Je ferais la même chose que toi, à ta place. Mais je voulais juste te dire qu'il commence à se douter de quelque chose. Et je ne pourrai pas lui cacher longtemps, toi non plus, je pense. Tu peux lui mentir, mais je ne le pourrai pas, ou pas trop longtemps, en tout cas.

Je comprends. Je vais y réfléchir.

D'accord. J'espère que ça ne va pas te gâcher ton dernier jour avec lui...

T'en fais pas pour ça, la rassurai-je avec un sourire. Actuellement, c'est le cadet de mes soucis. Si papa décide de me renier et de me foutre dehors, j'ai des amis chez qui squatter. Et puis... si tu veux la vérité, Jimin a acheté un appartement.

Vraiment !?

Oui. Il n'est pas à l'hôtel, mais chez lui, du coup. Il m'a même dit d'emménager ici, pouffai-je. Donc tout ça pour dire que t'as pas à t'inquiéter pour moi. T'engueule pas avec papa à cause de moi. Je rentre demain soir. Si il veut me parler, je lui parlerai. S'il veut gueuler ou me foutre dehors, je ferai avec.

Je refuserai qu'il-

T'en fais pas, la coupai-je. Vraiment. Dans le fond, il a raison. J'ai vingt-sept ans, il serait temps que je parte de la maison.

Mais si tu pars, quand est-ce que je vais te revoir, moi ? Et tu as pensé à Ally ? »

Ses yeux brillants me firent craquer.

« Je ne serai pas loin, maman. Je viendrai tellement souvent que tu n'auras même pas l'impression que je serai parti. Mais dans tous les cas, ce n'est pas encore fait. On verra demain quand je rentrerai, mais ne paniquons pas maintenant. Ok ?

Comment tu veux que je ne panique pas ? me demanda-t-elle en passant un doigt sous son œil droit.

L'oiseau doit toujours quitter son nid, plaisantai-je.

Mais le plus tard sera le mieux. »

Je ris encore, puis la rejoignis et la pris dans mes bras. Elle se laissa faire et cette fois, ce fut moi qui tentai de la consoler.

« Tout ira bien, maman. T'en fais pas. Et puis, partir pour un autre quartier de Los Angeles, c'est moins pire que de partir pour Séoul, hein ?

Ah ça c'est certain. Si tu décides de partir t'installer là-bas avec lui, je brûle ton passeport. »

Je ris encore tout en la serrant contre moi un peu plus fort.

« On verra comment ça se passera demain. Si ça se trouve, papa ne dira absolument rien et tout continuera comme avant. Ok ?

Tu as raison. »

Je l'entendis renifler, et après quelques secondes, elle me repoussa. La tête baissée, elle me contourna pour quitter la pièce.

« Je vais me nettoyer le visage. Ne partez pas avant que je ne sois redescendue.

Promis. »

Elle longea le couloir puis s'enferma à la salle de bain, et un énorme poids me tomba soudain dans le ventre. Il viendrait un jour où je devrais en informer mon père et mon entourage. Il viendrait un jour où je devrais quitter la maison. Mais quand ? Et comment allais-je pouvoir amener les choses ?

Putain. Ces questions allaient m'obséder toute la soirée, désormais. Foutu Troy. Sans même le voir, il avait réussi à gâcher ma dernière soirée, et ma dernière nuit avec Jimin. Putain de foutu Troy de merde. J'allais le démolir.

Après avoir ruminé pendant un instant, je finis par descendre les marches et je rejoignis mon amant et ma sœur qui tentaient toujours de faire capituler l'autre. Jimin releva immédiatement les yeux sur moi. Nos regards se croisèrent, et ses sourcils se froncèrent ensuite. Je lui souris en secouant la tête, mais il ne fut pas dupe. Je posai ensuite mes pupilles sur ma sœur qui tenait toujours la main gauche de Jimin dans la sienne.

« Bon, ça y est, tu me le laisses ?

Non !

Ally, si tu continues de faire des caprices, il ne viendra plus, tu sais. On a tenu notre promesse et on est revenus. Si tu fais un cinéma pareil à chaque fois, on ne fera plus aucune promesse.

Mais c'est pas juste ! trépigna-t-elle. Moi aussi je veux aller dormir dans son hôtel !

Tu ne peux pas, il faut payer une chambre si tu veux y aller.

J'ai des sous dans ma tirelire ! »

Jimin lâcha un rire sans avoir pu se retenir, et ma sœur releva les yeux sur lui une seconde avant de revenir à moi.

« C'est vrai ! J'ai compté l'autre jour !

Jiminie est riche, ma puce. Il faut au moins deux-cent dollars pour pouvoir dormir dans une chambre dans son hôtel.

Ah...

Voilà. »

Et alors que je pensais qu'elle allait capituler, elle revint à la charge.

« Et si je te donne mes sous et mes bonbons, tu peux payer à ma place ?

Ça ne sera pas suffisant, Ally.

Et si je dors avec toi dans ta chambre ?

Ally, fit soudain la voix de ma mère, laisse-les tranquilles. Tu es trop petite pour aller dormir dans un hôtel.

Mais je veux rester avec Jiminie-oppa ! Il va repartir trop longtemps encore !

Justement, il doit se reposer. Il va se coucher dès que ton frère l'aura ramené.

Pourquoi il reste dormir à l'hôtel alors si Jiminie-oppa dort ?

Pour l'emmener à l'aéroport à son réveil. Ça sera plus simple pour l'aider. »

Le sifflet coupé, Ally baissa la tête en faisant la moue, et je soupirai.

« Bon. Sur ce.

Oui, filez, ajouta ma mère. Ton père est toujours dans le jardin ?

Je pense ? supposai-je en haussant les épaules.

Il discute avec le voisin, répondit Jimin. Il est venu me saluer il y a deux minutes.

Ah oui ?

Oui, fit-il en hochant la tête.

Ok. Je vais lui dire qu'on s'en va. »

Je tournai les talons sans un mot de plus, et la voix d'Ally ne tarda pas à protester de nouveau.

La baie vitrée passée, j'aperçus mon père qui parlait au voisin par-dessus la clôture. Je fis deux pas, et quand il m'entendit, il tourna la tête vers moi.

« Tu t'en vas ? me demanda-t-il en coréen.

Oui, je le ramène.

Tu dors encore là-bas ?

Je pense, ça va dépendre de ce qu'on fait ce soir, mentis-je. S'il est trop tard ou si j'ai bu, je vais éviter de rentrer, surtout en voiture. Et puis comme ça, je pourrai l'emmener à l'aéroport, demain.

Il a vraiment besoin de ça vu tout l'argent qu'il a ?

C'est mon ami, dis-je sèchement.

Oui, c'est ce que j'avais cru voir l'année dernière, quand tu ne t'es pas levé et que c'est moi qui ai dû l'emmener.

Tu as quelque chose à me dire ? Parce que si c'est le cas, fais-le maintenant. »

Il me regarda dans les yeux de longues secondes, la mâchoire serrée.

« Non. Fais ce que tu as à faire.

Très bien. À demain alors.

À demain.

Salut, Steeve, dis-je au voisin en revenant à l'anglais. Passe une bonne fin de journée !

Merci, toi aussi, gamin ! »

Je lui envoyai un sourire éclatant, puis revins à mon père qui avait déjà détourné les yeux, et je fis demi-tour. Je traversai la salle à manger, et une fois dans l'entrée, je tombai sur Ally qui écrasait Jimin entre ses bras en essayant de lui murmurer des choses à l'oreille. J'échangeai un regard amusé et un sourire avec ma mère, puis mon compagnon se redressa, visiblement enfin libre.

« On peut y aller.

Tu reviens demain ! s'exclama ma sœur. Et tu me lis "La reine des neiges" tous les jours pendant une semaine ! Jiminie-oppa a promis ! »

Je tournai des yeux écarquillés sur ce dernier, et il gloussa avant de pincer ses lèvres.

« Pardon, je n'ai pas trouvé mieux pour négocier notre départ.

Je vais te tuer, lui souris-je entre mes dents.

Allez, filez ! rit ma mère. Avant qu'elle ne change d'avis.

On y va. »

Ally sauta une fois de plus sur Jimin, et je me tournai vers ma mère.

« Il t'a dit quelque chose ? » chuchota-t-elle.

Je secouai simplement la tête en signe de négation, tout en priant pour qu'elle me croie. Puis, ma sœur relâcha enfin son « amoureux » qui recula d'un pas.

« Et moi, je n'ai pas le droit à un câlin ? fis-je semblant d'être jaloux.

Que si tu m'emmènes avec vous.

Alors on s'en va, ricanai-je. T'as tes affaires, Jimin ?

Oui, je suis prêt.

Alors on y va. »

Je tournai les talons, enfilai mes chaussures tandis que Jimin cédait face aux bras ouverts de ma mère, et une fois ma veste sur le bras, je secouai bruyamment mes clés pour montrer mon impatience. Ils se séparèrent alors, et quand je descendis mes yeux sur Ally une seconde, elle croisa les bras sur sa poitrine et tourna la tête pour bien me montrer qu'elle était mécontente. Sale gosse.

« Rentre bien, dit ma mère. Et reviens dès que possible !

Je ferai au mieux. Faites attention à vous !

Toi aussi. Surtout toi.

Promis. »

Il recula d'un pas, puis d'un deuxième, et me fit face. J'ouvris la porte d'entrée et passai mon bras gauche dans son dos pour le faire avancer devant moi. Il commença à descendre la petite allée et je me retournai pour fermer la porte et lancer quelques mots à ma mère.

« À demain, du coup.

Oui, tiens-moi au courant de l'heure. Soyez prudents !

T'inquiète. »

Je lui souris, puis m'empressai de rejoindre Jimin. Nous montâmes en voiture, nous nous attachâmes, puis je démarrai.

Il s'écoula quelques minutes de silence avant qu'il ne trouve le courage de me poser la question qui semblait l'obséder depuis un moment.

« Qu'est-ce que ta mère t'a dit ? »

Je souris en jetant un coup d'œil à mon rétroviseur.

« Quand ça ?

Quand vous êtes montés à l'étage. Je ne suis pas idiot.

Je le sais, Kitty.

Alors qu'est-ce qu'elle t'a dit ?

Que Troy avait encore fait des sous-entendus à notre propos. Et que mon père commençait à se poser des questions.

J'en étais sûr.

Ah oui ?

Oui. J'étais mal à l'aise avec ton père, aujourd'hui. Heureusement qu'Ally était là quand il est venu me saluer, sinon je pense qu'il m'aurait dit des choses que je n'avais pas envie d'entendre.

Chacun son tour, ricanai-je.

Mmh. À la différence que moi, je t'ai sorti du droit chemin. Ton père est en droit de m'en vouloir. Le mien, personne ne pouvait rien y faire, j'aimais déjà les hommes avant de te rencontrer.

Je n'aime pas les hommes, je te l'ai déjà dit. Je n'aime que toi.

Et c'est déjà bien suffisant. »

J'aperçus son sourire du coin de l'œil. Je retirai ma main droite du volant pour l'approcher de lui, et il s'empressa de la prendre dans les siennes et de poser ces dernières contre son ventre.

« Oui. Bien assez suffisant. »

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