𝟎𝟓:𝟏𝟑𝟓 - Fall Out Boy, 𝐴𝑙𝑜𝑛𝑒 𝑇𝑜𝑔𝑒𝑡ℎ𝑒𝑟
[11/09/2023]
Bonsoir bonsoir !
Happy Namjoonie Day~
Je ne vais pas m'attarder dans cette intro parce que je suis é-cla-tée. 4h45 de covoit + 30 minutes de course dans le métro parisien + 1h30 de marche dans Paris + 2h de train + 45 minutes de marche dans Rennes + 1h30 de voiture, je suis au bout de ma vie. Incroyable que j'aie pu conduire aussi longtemps sans m'endormir. L'album d'I Prevail à fond a dû aider ptdr
Désolée pour les fautes du coup, si jamais.
Je viens de voir qu'il y avait un tiers de mes titres qui avaient sauté (soit le numéro, soit le titre de la chanson), allez savoir pourquoi. Y a intérêt que ça revienne tout seul sinon je vais péter un câble. J'ai 135 chapitres de postés, ça va pas le faire. Est-ce qu'il y aura un jour sans un bug, sur ce site/cette application ? 🙄
Petit instant pub : je fais une commande groupée pour le nouvel album de FTISLAND en dédicacé avec Mwave. Si jamais ça vous intéresse, n'hésitez pas à me contacter 🤗
Ce chapitre fait aussi partie de mes préférés (la petite bulle tout ça). J'espère qu'il vous plaira.
Bonne Léocture ! ♥
~~+~~
Lorsque le soleil commença à disparaître au loin, et la plage à se vider, Jimin et moi commençâmes à ranger nos affaires et démonter la tente. Nous eûmes du mal à détacher Ally de son château de sable et de son nouveau copain, mais quand je la menaçai de ramener Jimin à son hôtel avant que nous deux ne rentrions à la maison, elle s'empressa de faire un signe de la main à son camarade et de revenir vers nous en courant pour se rhabiller et nous suivre.
Nous rentrâmes donc à la maison tous les trois, prîmes une douche pour nettoyer notre peau et nos cheveux, et nous redescendîmes en bas pour aider mes parents qui préparaient un petit barbecue. L'odeur était agréable et ouvrait horriblement l'appétit. Le bruit de l'été autour de nous, la chaleur de fin de journée... Et l'absence de mon frère. Tout était parfait.
Nous mangeâmes donc tous les cinq dans une ambiance plaisante, puis Jimin et moi allâmes coucher ma sœur. Nous lui lûmes chacun une histoire, puis nous redescendîmes. Mes parents étaient toujours attablés, alors je leur proposai un cocktail. Plutôt surpris, ils finirent par accepter, et Jimin vint m'assister dans ma préparation. J'en préparai un, puis deux, et lorsqu'ils nous abandonnèrent pour aller se coucher, souhaitant à Jimin un bon retour s'il rentrait à son hôtel, ou une bonne nuit s'il restait ici, je préparai un troisième cocktail, puis un quatrième.
Nous finîmes par nous allonger dans l'herbe fraîche, les étoiles au-dessus de nous, tandis que je me fumais une nouvelle cigarette. Nous discutâmes pendant une bonne demi-heure avant de laisser le son de la nuit nous bercer.
Au bout d'un moment, je sentis ses doigts chercher les miens alors je m'emparai de sa main et la serrai dans la mienne tout en continuant de fumer de l'autre.
Quelques minutes passèrent encore quand je me rappelai d'une chose présente dans ma poche. Je lâchai sa main, récupérai ce que j'avais sur moi depuis la veille, puis je cherchai de nouveau ses doigts.
« Tiens.
– Mmh ? Qu'est-ce que c'est ? s'enquit-il, son visage tournant vers le mien.
– Quelque chose qui t'appartient.
– Comment ça ? »
Il ouvrit sa paume et je lâchai à l'intérieur ce que je tenais jusque-là. Il resserra ses doigts dessus et ramena sa main à son visage. Je le vis observer l'objet dans ma vision périphérique.
« Elles ouvrent quoi ?
– Tu sais ce qu'elles ouvrent.
– Ah bon ?
– Oui. Ce sont les clés de mon cœur. Tu ne t'en rappelles pas ? »
Il resta silencieux quelques secondes.
« Je pensais que tu les avais jetées... »
Sa voix avait tremblé.
« Non. Et je n'ai pas non plus retiré le cadenas.
– Je sais.
– Ah oui ?
– Oui. Je suis allé de nombreuses fois au pied de la tour dans l'espoir qu'il ait disparu, mais à chaque fois, il était là et il me narguait... À chaque fois j'ai regretté de ne pas avoir gardé ces clés pour pouvoir le retirer. À chaque fois j'ai regretté que tu ne sois pas venu le retirer toi-même. À chaque fois j'ai regretté de ne pas avoir emporté une pince coupante pour le faire disparaître. Mais d'un autre côté, voir qu'il était toujours là me donnait de l'espoir... Alors à chaque fois que je remontais et que je voyais qu'il était toujours en place, je me disais que tu ne me détestais pas au point de l'enlever et de tout effacer non plus... Je me disais qu'en fait, il avait vraiment sa place ici, malgré tout... Et j'avais raison sur ce point... »
Je tirai une nouvelle fois sur ma cigarette et passai ma main droite dans mes cheveux.
« C'est surtout que je n'ai pas eu l'occasion d'aller l'enlever, pouffai-je. Mais oui. Il avait sa place. Et il aura toujours sa place. Et la place de ces clés, c'est avec toi. Donc garde-les précieusement. »
Je l'entendis bouger, et quelques secondes plus tard, il se retrouva penché au-dessus de mon visage. Je m'empressai d'éloigner ma cigarette pour ne pas qu'il se brûle accidentellement, et il vint m'embrasser.
« Je vais en prendre soin, murmura-t-il.
– Oui. Ne les perds pas.
– Jamais.
– Et ne me les rends pas. Ne me les rends plus jamais.
– Promis.
– Bien. »
Il m'embrassa de nouveau et mes dernières barrières tombèrent. Était-ce la fatigue, l'alcool, ou tout simplement la frustration, je n'en savais rien, mais je me laissai aller totalement. Ma main droite vint se poser sur sa taille, puis glissa dans ses reins tandis que mon corps se réchauffait. Il m'avait manqué. Ses baisers m'avaient manqué, sa chaleur m'avait manqué, son corps m'avait manqué. Mais lorsque je crus entendre du bruit venant de la maison, je sursautai et le repoussai aussitôt.
« Pardon, s'excusa-t-il immédiatement.
– Non, c'est... déglutis-je. J'ai cru entendre du bruit, j'ai flippé.
– C'est pour ça que je m'excuse. Je n'aurais pas dû t'embrasser.
– Surtout que toutes les chambres excepté les nôtres donnent sur le jardin, ricanai-je. Mais ne t'excuse pas. J'en avais besoin aussi. »
Il me sourit et je fis de même avant d'attirer une dernière fois ma cigarette à mes lèvres pour la terminer.
« Viens, dis-je en me redressant. Rentrons. »
Il hocha simplement la tête et nous nous levâmes. Nous débarrassâmes la table de jardin, mîmes le lave-vaisselle à tourner, puis nous verrouillâmes la porte avant de monter à l'étage. Il n'était pas question qu'il reparte ce soir non plus.
Nous nous souhaitâmes une bonne nuit sur le pas de sa porte, échangeâmes un rapide baiser de peur de nous faire surprendre, puis je m'en allai vers la salle de bain. Même si je m'étais déjà lavé quatre heures plus tôt en revenant de la plage, je filai sous la douche et baissai la température de l'eau pour reprendre mes esprits. Je n'allais pas pouvoir dormir dans cet état.
J'étais en train de passer mes doigts dans mes cheveux lorsque j'entendis la porte dans mon dos coulisser. Je sursautai et me retournai, quand deux bras passèrent autour de ma taille, et qu'un corps se colla contre le mien.
« Qu'est-ce que tu fais ? soufflai-je.
– Tu me manquais.
– Déjà ?
– Mmh. »
Je souris, mais ses lèvres vinrent aussitôt retrouver les miennes.
« Je veux te faire l'amour, murmura-t-il contre ma bouche.
– Jimin... lâchai-je, les yeux écarquillés et le souffle coupé.
– Je n'ai pas pu te donner tes cent pour cent, hier soir...
– C'est... pas grave, ni obligatoire, m'étranglai-je.
– Ça fait deux mois que je ne t'ai pas touché, dit-il en laissant ses doigts glisser sur ma peau. Deux mois que tu ne m'as pas touché non plus... Ça ne te manque pas ?
– Bien sûr que si... mais...
– Mais quoi ? me demanda-t-il en laissant ses lèvres glisser le long de ma mâchoire.
– C'est... On est chez mes parents...
– Ça t'a déjà dérangé ? »
Je serrai les dents sous son petit rire et son sous-entendu. Non. Les dernières fois, ça ne m'avait pas dérangé le moins du monde.
« Hayden... »
Oh bordel.
« Bébé... »
Et sans savoir pourquoi, je craquai.
Je posai mes mains sur sa taille, nous retournai, et le plaquai contre le carrelage du mur avant de coller mon corps contre le sien et de l'embrasser à pleine bouche. Il ne fut même pas surpris et me répondit immédiatement, ses bras venant se croiser autour de ma nuque. J'écrasai son entrejambe du mien sans douceur et il couina contre mes lèvres avant de tenter d'écarter un peu les cuisses. L'une d'elles finit par se libérer et par se plaquer contre ma taille, l'extrémité glissant au niveau de l'arrière des miennes.
Je commençai à onduler mon bassin plus fortement contre le sien, ma main droite glissant sous la courbe de ses fesses avant de longer lentement le muscle plaqué contre mon flanc. Il murmura mon nom contre ma bouche, ses ongles s'enfonçant dans la peau de mon épaule gauche, les doigts de sa main droite tirant sur mes cheveux. Il bougea soudain ses hanches contre les miennes et je manquai d'étouffer.
« Putain, Jimin...
– J'ai envie de toi, souffla-t-il en venant m'embrasser.
– Moi aussi, répondis-je en éloignant mon visage du sien. Mais vu comme on est partis, c'est moi qui vais te faire l'amour, pas l'inverse. »
Il ne me répondit pas, fixant mes lèvres, les paupières papillonnant, puis il remonta ses yeux dans les miens quelques secondes avant de les replonger sur ma bouche.
« Ça me va aussi. »
Je perdais la tête. Mes doigts s'enfoncèrent plus durement dans la peau de sa cuisse, et je vins saisir l'autre pour la faire passer autour de ma taille également. Il resserra sa prise autour de ma nuque et s'accrocha à moi pour soulever son autre jambe. Je le décollai du mur une seconde pour le faire sauter contre mon corps et le surélever un peu, puis je le plaquai de nouveau, son bassin désormais contre mon ventre, et mon visage au niveau de son cou.
Je plantai mes dents dans sa gorge, mes ongles perçant la peau tendre de ses cuisses, mon entrejambe se frottant désespérément contre son périnée. Et alors qu'il allait glisser un peu plus loin, je réalisai que nous ne pouvions pas.
« Jimin...
– Quoi ?
– On n'a pas de capote. »
Il ne répondit pas, sa poitrine se soulevant rapidement contre moi, puis il commença à rire.
« Putain, c'est pas vrai... »
Un rire m'échappa à mon tour, et je finis par relâcher ses cuisses pour qu'il retombe sur ses pieds.
« Je n'ai pas eu le temps de me faire dépister, souffla-t-il contre ma gorge. J'ai envie de me flinguer.
– Je t'avoue que moi non plus. J'y ai pas du tout pensé...
– Il faut qu'on le fasse... »
J'hochai simplement la tête en réponse, puis je revins l'embrasser en me recollant contre lui, mes mains sur sa taille.
« Je fonce me faire tester dès que tu repars.
– Ça ne servira à rien... Si tu me trompes avec Andy ou qui sais-je encore d'ici à ce qu'on se revoie...
– Alors je me retesterai juste avant de te revoir la fois suivante pour te rassurer.
– Super. Tu pourras me remplir d'amour... »
Je pouffai en comprenant sa référence, et je l'embrassai de nouveau en serrant mon corps contre le sien, avant de doucement reculer.
« Faisons vite et allons nous coucher avant que quelqu'un ne vienne voir ce qu'on fait. »
Il hocha la tête, le visage rouge, et nous inspirâmes tous les deux profondément pour tenter de nous calmer.
Nous nous lavâmes finalement de nouveau, nous séchâmes puis nous rhabillâmes, et après avoir vérifié que personne n'était présent dans le couloir à surveiller la porte de la salle de bain, nous nous empressâmes de quitter la pièce et de remonter le couloir.
Seulement arrivés devant la porte de sa chambre, il resta figé, puis remonta ses yeux dans les miens. Je compris immédiatement ce qu'il souhaitait, alors après avoir jeté un nouveau coup d'œil dans le couloir, je poussai la porte de ma chambre et la refermai derrière lui.
Une fois face à face dans ma chambre, nous nous fixâmes à la lueur de la lumière extérieure, et ce qui devait arriver arriva. Nous nous sautâmes dessus une fois de plus.
Nos vêtements fraîchement passés se retrouvèrent au sol, et nous nous dirigeâmes vers mon lit. Je le laissai me pousser dessus, m'allongeai confortablement, et je saisis ses hanches après qu'il ait enjambé mon corps. Il se pencha sur moi pour m'embrasser et son bassin revint se frotter contre le mien.
Ses baisers descendirent sur ma joue, puis ma gorge, avant d'atteindre mon torse. Je ne saurais dire combien de temps ses lèvres et sa langue passèrent de temps sur ma poitrine, tandis que ses doigts caressaient mes flancs et me provoquaient des dizaines de frissons. Ce n'était pas moi qu'on faisait languir, habituellement. C'était moi, qui titillais ma partenaire. Ou mon partenaire, désormais. Pas l'inverse. Mais je le laissai faire. J'avais senti que ça lui tenait à cœur, alors j'allais le laisser faire.
Je me fis la remarque que désormais, la peau en dessous de mon lobe et allant jusqu'à mon épaule était plus sensible qu'avant, et que ses baisers m'y déclenchaient des papillons dans l'estomac.
Je me fis la remarque que mes pectoraux et mes tétons étaient devenus des zones très érogènes depuis qu'il y avait passé ses doigts pour la première fois, et que quelques effleurements suffiraient à m'exciter.
Je me fis également la remarque que le côté de mes flancs au niveau de la taille étaient très sensibles à ses baisers et au passage de ses ongles qui faisaient vriller mon épiderme. Tant de zones sensibles dont je n'avais jamais eu connaissance avant lui.
Et lorsqu'il écarta mes cuisses pour se placer entre elles, et qu'il laissa ses lèvres effleurer mon membre, mes testicules, pour terminer sur mon périnée, et qu'il vint y effectuer une certaine pression de son pouce, puis de sa bouche quand il m'y déposa des baisers, je compris qu'il y en avait encore une, ici.
Je le laissai faire ce qu'il voulait, mes doigts dans ses cheveux, mais il ne s'aventura pas plus loin, à mon grand soulagement. Je n'étais toujours pas prêt à imaginer cette possibilité.
Il remonta m'embrasser en me demandant si j'avais ressenti quelque chose, s'il m'avait fait du bien, si j'avais aimé, et je lui répondis par l'affirmative. Heureux, il me vola un nouveau baiser avant de tendre le bras vers ma table de nuit. Il en ressortit ce que j'avais acheté quelques mois plus tôt, et après de longues minutes, nous fusionnâmes de nouveau.
Ses mains ancrées sur mes pectoraux, les miennes sur sa taille ou sur ses cuisses, je le laissai se balancer sur mon corps, sa poupe se soulevant au gré des vagues.
Il finit par venir et s'immobilisa un instant, puis il recommença à bouger et je perdis la tête de nouveau.
Je ne saurais dire combien de temps nous fîmes l'amour, combien d'orgasmes nous eûmes, mais lorsqu'il finit par tomber dans mes bras, totalement épuisé, en me quémandant un baiser, la seule chose qu'il fut capable de prononcer avant de sombrer en quelques secondes, ce fut qu'il avait enfin réussi à me faire hurler toute une nuit. Et en observant son visage désormais aussi angélique que possible, je me rendis compte que les rayons du soleil n'étaient plus si loin que ça.
[...]
Lorsque j'émergeai, le bras gauche totalement endolori, j'entrouvris les yeux et baissai le visage sur Jimin qui dormait encore contre moi. Je souris tendrement et retirai ma main droite de son dos pour venir effleurer son visage du bout des doigts. Il ne réagit pas, et mon bras étant de plus en plus douloureux, je dus me résoudre à le récupérer. Il gémit un peu en bougeant, et me tourna le dos. J'en profitai pour me libérer et taper sur mes muscles tout en bougeant mon membre pour y refaire affluer le sang.
Je quittai le lit, recouvris mon amant du drap, puis j'enfilai des vêtements avant de quitter ma chambre discrètement. Je filai à la salle de bain et pris une bonne douche afin de retirer toute trace de la veille, et en apercevant quelques suçons sur ma gorge, je serrai les dents. Il fallait vraiment que j'investisse dans du maquillage.
Alors, comme deux mois auparavant, je piquai la sacoche de maquillage de ma mère et je versai un peu de fond de teint sur mes doigts. Mais cette fois, ce n'était pas mes tatouages que j'allais recouvrir. Je m'appliquai à faire disparaître ces marques rougeâtres et violacées en totalité, et lorsque ce fut fait, je retournai dans ma chambre.
Jimin dormait toujours alors je le laissai se reposer, et j'enfilai d'autres vêtements. Je voulus lui envoyer un message pour qu'il puisse savoir en se réveillant que j'étais seulement descendu, mais il n'avait pas son téléphone sur lui, alors je fouinai dans mon bureau pour trouver de quoi écrire. Je déposai ensuite le petit mot sur mon oreiller, et je quittai ma chambre.
Une fois en bas, j'entendis la voix enjouée d'Ally qui suppliait mes parents de l'emmener à la plage, et quand elle me vit arriver, elle bondit vers moi en me demandant la même chose. Je lui répondis qu'il faudrait voir avec Jimin, parce que je voulais faire ce qu'il souhaitait en priorité pendant qu'il était là. Je la rattrapai de justesse par le bras lorsqu'elle s'élança à travers la cuisine pour aller le réveiller et lui demander. Si elle était tombée sur sa chambre vide, elle se serait questionnée. Et si elle était tombée sur lui, nu, dans mon lit, je ne voulais même pas imaginer ce qu'elle me demanderait, probablement devant toute ma famille, en plus.
Je lui demandai innocemment si elle ne pouvait pas demander à Troy, mais quand elle me répondit qu'il n'était pas là, je fus en partie soulagé de savoir qu'au moins, nous ne le croiserions pas de la matinée.
Je me servis un café et rejoignis mes parents autour de la table de jardin en embarquant ma sœur. Elle insista pour s'asseoir sur mes genoux. Je la laissai faire, et c'est là que je réalisai qu'à dix ans, on ne faisait plus le même poids qu'à sept. Ces trois dernières années étaient passées à une vitesse folle, et j'avais l'impression de ne pas l'avoir vue grandir. Pourtant, elle agissait toujours comme avant, à hurler dès que ça lui chantait parce qu'elle était heureuse, à supplier pour son histoire du soir ou pour qu'on joue avec elle à la poupée... et à courir derrière Jimin.
Ce dernier nous rejoignit d'ailleurs après une demi-heure, les cheveux encore humides et les joues rosées. Je fus plus qu'heureux de ne pas lui avoir laissé des suçons également, parce que je n'étais pas convaincu qu'il aurait eu le réflexe ni l'envie de fouiller dans les affaires de ma mère pour nous cacher.
Il déjeuna à son tour. Nous discutâmes, et lorsqu'il déclara qu'il allait rentrer à son hôtel aujourd'hui, ma sœur émit aussitôt un gémissement plaintif avant de le supplier de rester chez nous. Après plusieurs minutes de débat, elle finit par céder, mais à condition qu'il revienne quand même le lendemain. Il répondit en riant que de toute manière, si il ne revenait pas, c'était moi qui allais pleurer, et ce fut décidé ainsi.
Jimin et moi finîmes malgré tout par céder, et aussitôt le repas du midi avalé, nous partîmes tous les trois pour la plage. Nous nous baignâmes en sautant dans les vagues, chacun tenant l'une des mains de ma petite sœur, nous la regardâmes jouer dans le sable avec son copain de la veille, à l'abri du soleil et des regards indiscrets, puis nous pliâmes bagage et rentrâmes à la maison. Nous déposâmes le monstre qui se plaignit de se faire abandonner et qui voulait rester avec Jimin, et après avoir demandé de l'aide à mes parents, mon compagnon et moi nous enfuîmes de la maison.
Une fois de retour dans ma voiture, je lui demandai l'adresse de son hôtel, et il me la donna. Je la rentrai sur mon téléphone, lui demandai s'il ne s'était pas trompé, et il me répondit simplement qu'il voulait aller ailleurs en premier. Je ne discutai donc pas et tournai la clé.
Après une vingtaine de minutes, nous arrivâmes au cœur du quartier West Hollywood. Je vérifiai mon téléphone et m'arrêtai à un feu tout en mettant mon clignotant.
« Qu'est-ce que tu veux qu'on fasse ici, Jimin ?
– J'ai juste un truc à te montrer.
– À me montrer ?
– Oui.
– Et quoi donc ?
– Tu verras.
– Je suis sceptique.
– Il n'y a pas de quoi.
– On est dans le quartier gay de Los Angeles, hein.
– Vraiment ? s'étonna-t-il en tournant la tête vers moi.
– Oui. Tu ne vois pas tous les drapeaux arc-en-ciel et les enseignes des bars et des magasins ?
– Je t'avoue que je n'y avais pas fait attention, non.
– "Avais" ? Tu es déjà venu ? demandai-je en fronçant les sourcils.
– Mmh. C'est vert. »
Je relevai les yeux sur le feu, et repassai la première.
« Qu'est-ce que tu me caches, Park Jimin ?
– Rien du tout. Je veux juste te montrer quelque chose.
– Bien. Je ne vais pas discuter et patienter.
– On arrive bientôt. Tu ne vas pas avoir longtemps à patienter.
– Si tu le dis. »
Je continuai de rouler, et après deux minutes, mon GPS m'indiqua effectivement que nous étions arrivés.
« C'est ici ? Je ne comprends pas...
– Gare-toi là-bas, il y a une place ! »
J'avançai d'une dizaine de mètres, mis mon clignotant une fois de plus, puis effectuai ma manœuvre. Satisfait de mon créneau, je passai au point mort, puis tirai sur le frein à main avant de couper le contact.
« Bien, dis-je en reposant mes yeux sur Jimin. Tu vas me dire ce qu'on est venus faire ici, maintenant ? J'ai la peau qui me gratte à cause de l'eau salée. Si j'avais su qu'on ferait un aussi gros détour, je me serais douché avant de te ramener.
– Tu vas pouvoir te doucher bientôt, ne t'en fais pas. »
Il détacha sa ceinture, puis ouvrit sa portière. Je roulai des yeux et fis de même avant de claquer la porte et d'appuyer sur la clé pour verrouiller ma voiture.
« Et donc ? »
Il plaça ses lunettes de soleil sur son nez, réajusta son masque, et me rejoignit en passant devant le capot de ma voiture. Il glissa ses doigts à l'intérieur de mon avant-bras pour saisir ma main, et je me tendis.
« C'est pas parce que je t'ai dit qu'on était dans le quartier gay qu'il faut s'afficher, Kitty. »
Il lâcha simplement un petit rire, puis regarda autour de nous avant de traverser la route. Je le laissai me guider le long de la rue, puis tourner sur la droite. Nous avançâmes de quelques mètres, puis il me fit comprendre que nous devions tourner. Seulement en me retrouvant face à une entrée d'immeuble, je fronçai les sourcils.
« Je ne comprends pas. »
Il avança en tirant sur ma main, nous montâmes les trois marches très planes, puis des portes automatiques s'ouvrirent devant nous. Nous arrivâmes dans un petit sas où il s'approcha d'un interphone. Je l'entendis taper sept fois, puis la deuxième porte devant nous s'ouvrit, et des dizaines de questions se bousculèrent dans ma tête. Seulement je n'avais pas envie d'y penser. Ce n'était pas possible. Il ne pouvait pas avoir fait ce que j'avais l'impression qu'il avait fait. La réponse la plus évidente ne pouvait pas être la bonne, si ?
Il me conduisit près d'un ascenseur qui s'ouvrit aussitôt une fois le bouton pressé, et il passa un badge devant un œillet avant d'appuyer sur le six. Je dus lui paraître nerveux car son pouce caressa le mien doucement.
Lorsque la petite cloche retentit, les portes devant nous s'ouvrirent, mais d'autres portes s'ouvrirent également dans notre dos. Il me tira d'ailleurs en arrière et nous nous retrouvâmes dans un couloir où trois portes étaient présentes. Une juste en face, une à gauche, et une à droite. Il m'entraîna vers celle de gauche, et de sa main libre, il sortit une clé qu'il glissa dans la serrure. La porte s'effaça, et il me fit entrer derrière lui.
Je me retrouvai alors face à un immense salon aux couleurs claires et à la décoration épurée. Plus loin sur la droite se trouvaient deux pièces aux fenêtres fermées, et juste à côté de l'entrée, ouverte sur le salon, une grande cuisine moderne aux meubles noirs.
J'en fis le tour, muet. Lâchant la main de Jimin, je finis par me planter devant les immenses fenêtres qui faisaient quasiment quatre mètres de longueur, et qui donnaient sur le cœur du quartier.
« Qu'est-ce que t'as fait... »
Il ne me répondit pas, et quelques secondes plus tard, il me prit dans ses bras en posant son menton sur mon épaule.
« Bienvenue chez nous. »
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