𝟎𝟓:𝟏𝟐𝟎 - Andy Black, 𝑊𝑒 𝐷𝑜𝑛'𝑡 𝐻𝑎𝑣𝑒 𝑇𝑜 𝐷𝑎𝑛𝑐𝑒
[21/07/2023]
Bonjour bonjour !
Bordel, j'ai trop la dalle alors que j'ai mangé à 14h parce que j'ai fait deux heures sup' au taf aujourd'hui 😭
Hier, j'ai commandé mon nouvel ordi portable. J'ai hâte de le recevoir omg
Si jamais je n'ai pas le temps de préparer mes chapitres à l'avance pour quand je partirai en voyage à l'automne, je pourrai peut-être les poster depuis l'autre bout du monde. Je verrai bien 🤣
Bref, j'espère que ce chapitre vous plaira. Il m'a donné pas mal de fil à retordre. C'est un des chapitres les plus vieux de cette histoire, et je l'ai pas mal remanié depuis le premier jet. Je n'en suis toujours pas pleinement satisfaite, mais ça a été compliqué de réussir à faire ce que je voulais exactement. Je croise les doigts pour que ça vous paraisse quand même cohérent, et surtout que ça soit "plaisant" à lire.
(En tout cas, la chanson du jour... 👀👀👀)
Bonne Léocture ! ♥
~~+~~
Jimin embrassa de nouveau le cartilage de mon oreille, puis il me tira en arrière. Je me laissai entraîner, et ses lèvres glissèrent sur les miennes. Je répondis à son baiser, pivotai pour me retrouver face à lui, mais comme toujours, nos températures internes augmentèrent bien trop vite.
Il me fit basculer et se rassit sur moi. Mes mains se posèrent immédiatement sur ses cuisses et nos baisers s'enflammèrent encore. J'hésitai pendant de longues secondes, mais je remontai finalement mes doigts jusqu'au bouton de son jean et je le défis. Je sentis que cela lui fit énormément d'effet et ça me retourna l'estomac. Il m'avait eu.
Il se redressa légèrement sur ses genoux, et je glissai mes pouces sous le tissu pour faire descendre le pantalon et le boxer du même coup en dessous de ses fesses. Il m'embrassa avec encore plus de passion, et lorsque je ne pus plus baisser davantage les vêtements, je remontai mes paumes sur son derrière et le serrai entre mes doigts.
« Hayden... »
Son gémissement s'écrasa contre ma bouche et fit rater un battement à mon cœur.
Je sentis ses mains quitter le matelas et glisser le long de mon corps. Puis il se redressa, se débarrassa de ce qui le gênait, et il vint saisir le bord de mon pantalon. Il sembla hésiter, alors je pris une grande inspiration et je relevai mon bassin tout en poussant de moi-même mes vêtements restants. Les tissus me quittèrent, et quelques secondes plus tard, il revint me chevaucher et m'embrasser.
Mes mains se reposèrent sur ses cuisses, mais cette fois à même la peau, et je sentis qu'il tremblait. Est-ce qu'il avait peur, qu'il stressait ? Ou est-ce que c'était la tension qui le mettait dans cet état ? Le fait d'être à genoux ?
Je déglutis, puis effectuai une pression pour lui faire comprendre qu'il pouvait s'asseoir. Il cessa notre baiser, sa respiration lourde cognant contre moi, mais il finit par se poser sur mon ventre, et une nouvelle bouffée de chaleur remonta mon abdomen.
Je laissai mes doigts frôler sa peau jusqu'à saisir doucement sa mâchoire et poser mon nez contre le sien.
« Ça va ? murmurai-je.
– Oui. Et toi ?
– Oui.
– Hayden...
– Quoi ?
– Dis-moi que tu as des capotes, murmura-t-il en bougeant ses fesses contre moi.
– Je... J'en sais rien... avouai-je.
– Tu déconnes ? Dis-moi que tu déconnes, geignit-il en tremblant.
– T'en as pas, toi ? J'ai jamais ramené qui que ce soit ici...
– Je n'en ai pas, plus depuis un moment, et je n'y ai pas pensé en partant...
– Ah...
– Hayden... Dis-moi que tu en as, gémit-il contre ma bouche en glissant sa main droite dans mes cheveux. Je vais mourir autrement.
– Il faut regarder dans ma table de nuit, soufflai-je. Mais il faudra vérifier la date.
– La date ?
– Oui. Si jamais j'en ai ici, je n'ai aucune idée de quand elles datent. Et les plus récentes sont dans mon portefeuille, mais je ne me vois pas descendre... »
Ses doigts se resserrèrent sur mes mèches jusqu'à les tirer un peu fort. Je tentai de l'embrasser mais il tourna la tête, m'empêchant de le faire, puis revint vers moi, le bout de son nez se posant contre le mien.
« S'il te plaît... »
Je ris sans me retenir, puis volai ses lèvres dans un baiser chaste, un deuxième, alors qu'il tira sur mes cheveux davantage.
« Il n'y a rien de drôle, pourquoi tu rigoles ? Je veux... Je veux le faire ce soir. J'en ai besoin.
– Moi aussi. »
Il écrasa mes lèvres des siennes, et son bassin glissa sur le mien. Je fus parcouru d'un frisson phénoménal et enfonçai mes ongles dans sa taille. J'en avais besoin aussi. J'avais envie de lui. Je voulais coucher avec lui, je voulais m'envoyer en l'air, j'étais à bout depuis tout ce temps. C'était devenu vital.
« Pousse-toi. »
Il se redressa et je me penchai sur la droite. Il s'éloigna pour que je puisse pivoter et chercher dans ma table de nuit. J'allumai la lampe de chevet, ouvris le premier tiroir, puis le deuxième, et j'aperçus quelque chose. Je le saisis et reconnus l'objet. Je le ramenai vers moi, mais Jimin me déroba l'emballage en reprenant place, et il le tourna dans tous les sens avant de réussir à apercevoir la date et à la lire.
« Juin deux-mille-vingt-et-un. Il est temps de l'utiliser, en effet, ricana-t-il.
– C'est le seul que j'ai, ici, soupirai-je. Et sinon, il faut descendre...
– C'est bon, assura-t-il en ouvrant l'emballage. Il n'y a pas de raison qu'il craque. »
Il sortit la protection et chercha dans quel sens la dérouler, et lorsqu'il pinça le bout et pencha la tête vers mon corps, il se figea et remonta ses yeux dans les miens. Je manquai de m'étouffer avec ma salive en réalisant que grâce à ma lampe, je le voyais, qu'il me voyait, et également parce qu'il était sur le point d'enfiler un préservatif sur moi.
« Tu préfères peut-être le faire ? »
Je déglutis difficilement, me retins de justesse de cacher mon visage sous mes bras, et je tendis la main vers la protection. Il me la donna, puis se redressa une fois encore pour quitter mon ventre. Mon membre effleura son genou sous son mouvement et je manquai de faire un malaise.
Calme-toi, Hyde. Tout ira bien.
J'enfilai le préservatif, et quand je vis que Jimin ne m'avait pas lâché du regard, je m'empressai d'aller éteindre ma lampe de chevet.
« Pourquoi tu as éteint ?
– Tu me fous trop mal à l'aise.
– Ne t'en fais pas, je vais bientôt te mettre très à l'aise.
– Tu dis ça mais ça t'arrange bien, t'es rouge comme une tomate.
– Ta gueule. »
Je lâchai un petit rire, mais ce fut de courte durée car je sentis ses doigts effleurer ma hanche, puis m'enserrer en douceur.
« Jimin...
– Profite juste.
– D'accord... »
Je sentis son souffle m'effleurer, puis sa bouche se posa contre moi et glissa doucement contre la protection. Ses lèvres se séparèrent lorsqu'il remonta lentement vers mon gland, l'inférieur découvrant probablement ses dents. Quand sa langue quitta sa bouche, j'inspirai fortement pour ne pas tourner de l'œil. Il joua avec moi un instant, puis referma ses lèvres sur moi. J'étouffai un gémissement et pinçai les miennes avant de ramener mes avant-bras sur mon visage. J'allais crever.
« Jimin... gémis-je après une dizaine de va-et-vient. Arrête... »
Il termina son mouvement et s'éloigna de moi sans rétorquer.
« Ça va ?
– Oui, mais si tu continues, je vais pas tenir longtemps... »
Un petit rire lui échappa, et il remonta vers mon visage. Je retirai mes bras de ce dernier et il m'embrassa. Je lui répondis, et lorsque ses fesses se reposèrent contre moi, je mis fin au baiser et donnai un léger coup dans son nez grâce au mien.
« Jimin...
– J'imagine que tu n'as pas de lubrifiant ?
– Non...
– Huile de coco ? Aloe Vera ?
– Non, mais de toute manière c'est pas-
– Je sais... Tant pis.
– T'es sûr ?
– Oui, ne t'en fais pas. C'était pour toi que je demandais.
– Pour moi ? m'étranglai-je.
– Oui, pour te faire crever encore plus vite.
– Putain, Jimin... grognai-je en cachant de nouveau mon visage.
– Tu es prêt ?
– Quoi ?
– Je te demande si ton cœur est prêt.
– Tu sais bien que non...
– Dis-lui de se dépêcher alors...
– Il le sera jamais... mais tu peux y aller.
– Tu es sûr ?
– Oui. »
Il reposa son nez contre le mien un instant, sans rien dire, sans rien faire d'autre, et le souffle brûlant sortant de sa bouche me donna des frissons.
« Prépare-toi à être dominé comme jamais, Hayden.
– Quoi ? » m'étranglai-je.
Il rit alors, puis m'embrassa, son large sourire toujours présent contre ma bouche, tandis que mes yeux restèrent grands ouverts comme des soucoupes. Je ne lui répondis même pas, et il se redressa avant de reculer sur mon bassin. Je ne savais pas quoi penser, je n'avais même pas envie de penser. Je ne voulais plus penser. Il avait raison, il fallait que je me laisse aller et que j'arrête de mettre des barrières entre nous. C'était stupide. Mais lorsque je sentis son corps entrer en contact avec mon sexe, mes nouvelles résolutions fichèrent le camp. Respire, Hyde, respire. Tout va bien aller.
« Oh fuck ! »
Je mordis mes lèvres aussitôt après et vins planter mes doigts dans ses cuisses qui étaient posées de part et d'autre de mes hanches. Il bougea un peu, puis redescendit encore sur moi.
« Ça va ? souffla-t-il.
– Et toi ? couinai-je.
– Ça va. Ce n'est qu'une question d'habitude.
– "D'habitude" ?
– D'ici quelques secondes ça ira mieux.
– Tu as mal ?
– Non, mais disons que la pénétration aurait pu être plus facile.
– Utilise pas des mots comme ça, putain...
– Quels mots ?
– Tu sais lesquels.
– "Pénétration" ?
– Ouais.
– Pourquoi ? me demanda-t-il dans un petit rire. C'est un fait. Tu es en train de me pénétrer.
– Tais-toi.
– Tu es devenu tellement coincé...
– Tais-toi.
– Je ne vais plus beaucoup parler à partir de maintenant, ne t'en fais pas.
– Tant mieux.
– Je vais te chevaucher tellement fort que tu ne connaitras même plus ton prénom, pouffa-t-il.
– Ferme-la.
– Je vais essayer. »
Il commença à bouger et mon cœur s'arrêta. À chaque mouvement de ses hanches, la panique m'envahissait en pensant que j'étais en plein infarctus, mon cœur ne battant plus.
On était en train de coucher ensemble. J'étais en train de coucher avec Jimin. J'étais en train de coucher avec Jimin de BTS. J'étais en train de coucher avec un mec. Mais putain, qu'est-ce que c'était bon. Depuis quand est-ce que je ne m'étais pas envoyé en l'air ? Trop longtemps. Bientôt cinq mois. Et la dernière fois, j'étais défoncé à l'ecstasy.
La bouche de mon partenaire s'écrasa soudain sur la mienne, puis ses dents vinrent mordre ma lèvre. Je grognai sous la surprise et la douleur, et enfonçai mes ongles dans sa peau en retour. Il recommença en réponse tout en lâchant un cri étouffé contre moi.
« Fuckin' sick... » gémis-je.
Ses mains fourragèrent mes cheveux, puis saisirent mon crâne. Tout en continuant ses baisers et ses morsures, il se redressa en m'entraînant avec lui. Mes ongles se plantèrent dans ses omoplates et glissèrent progressivement le long de son dos à chaque mouvement ; mouvements qui par ailleurs semblaient plus saccadés. Était-il à bout de force ?
« 'you ok ? »
En réponse, il glissa ses bras autour de ma nuque, cambrant son corps contre le mien, et dévora une fois encore mes lèvres. Il me rendait fou.
Son corps se contracta contre le mien tandis que sa cambrure eut soudain l'air irréaliste sous mes doigts. Ses narines effleurèrent les miennes.
« Et toi ? Tu vois que tu aimes être dominé. »
Il revint mordre mes lèvres et j'enfonçai mes ongles dans ses hanches. Il allait me tuer.
Je le repoussai, le fis tomber à côté de moi, et je bondis sur lui. J'étouffai son rire de ma bouche et glissai entre ses cuisses. Je le pénétrai de nouveau et il lâcha un gémissement. Je mordis sa gorge en descendant progressivement, mais non seulement mes mouvements n'étaient pas aussi simples que je l'aurais souhaité, mais en plus je l'entendais rire près de mon oreille tout en jouant avec mes cheveux.
« Dommage... que je ne puisse pas... te regarder...
– Ferme-la. »
Il rit encore alors je l'embrassai, et je sentis ses mains se mettre à griffer mon dos.
« Tu es tellement doux...
– Ferme-la.
– Je ne suis pas une... »
Il s'interrompit, mais je n'eus pas l'envie de réfléchir à ce qu'il voulait dire à l'origine. Je m'en fichais bien.
« Je ne suis... pas en sucre. Vas... vas-y plus fort...
– Je peux pas.
– Pourquoi ? Tu vas déjà venir ?
– Non.
– Tu es déjà fatigué ?
– Bordel tu... tu me gonfles.
– J'ai beau... être en dessous, j'ai... j'ai toujours le sentiment de-mmh... de te dominer, Hayden... tu... tu sais ? »
Bordel. Je tendis donc mes bras pour me redresser, et je me retirai. Il couina en commençant à se plaindre et je m'éloignai.
« Tu fous quoi ? »
Je saisis sa cuisse gauche, puis passai une main derrière sa hanche pour le faire pivoter. Quand il se retrouva sur le ventre, je l'entendis rire encore, et il remonta son bassin contre moi.
« Quelle audace.
– Je vais te couper le sifflet, Jimin.
– Dépêche-toi. Je n'attends que ça depuis des mois. »
Je me positionnai, saisis ses hanches, ajustai l'angle, et je le pénétrai une fois encore. Sa réaction ne se fit pas attendre, et même si les mouvements restaient difficiles, probablement à cause du manque de lubrification, j'avais de l'élan, et c'était suffisant pour faire claquer ma peau contre la sienne.
Il arrêta de parler, enfin, mais ses taquineries furent remplacées par des gémissements et des cris bien trop audibles, et plus qu'identifiables. J'avais beau lui dire de se retenir, rien n'y faisait. Au contraire, il ricanait en murmurant dans mes oreillers qu'il savait que je l'excitais encore plus. Et comment démentir, au fond.
Alors je tentai de faire le vide. Ne pas l'écouter se payer ma tête, ne pas l'écouter gémir, ne pas penser à ma famille qui pouvait l'entendre malgré l'isolation de ma chambre, ne pas penser à ses jambes qui tremblaient autant qu'une machine à laver en plein cycle d'essorage. Et lorsque le plaisir atteint un tel pallier que je ne pus plus penser à rien, je fermai fortement les paupières en me concentrant sur la venue de mon orgasme.
Mes coups de bassin ralentirent ensuite, et après m'être immobilisé, ma tête tomba dans le creux de ses omoplates. Je laissai ma respiration saccadée faire frissonner sa peau moite, et en sentant ses jambes trembler encore plus, je trouvai le courage de me redresser et de me retirer. Je le fis lentement, ayant du mal à m'extraire de son corps qui voulait me garder prisonnier.
La seconde suivante, il s'écroula dans les draps, et mes mains lâchèrent ses hanches pour tomber sur le matelas à leur tour. Je remontai petit à petit vers le haut du lit et glissai mes lèvres sur sa colonne humide jusqu'à arriver à sa nuque. Je déposai un baiser sur sa gorge, puis sur sa joue tournée vers le plafond, et la chaleur de cette dernière me surpris.
« Ça va ? murmurai-je.
– Oui... »
J'embrassai sa tempe doucement, puis pivotai et retombai dans son dos. Je retirai mon préservatif, mais ne sentant pas l'emballage sur la table de nuit, et ne voulant pas allumer ma lampe de chevet, je m'emparai d'un mouchoir et je le fourrai dedans avant de quitter le lit et de le jeter à la poubelle.
Le fait de me lever me donna envie d'uriner alors, à la lumière de mes écrans d'ordinateur, je cherchai mon boxer et un t-shirt que j'enfilai avant de quitter la pièce. Je m'empressai de remonter le couloir et de m'enfermer aux toilettes. Je dus attendre d'être en capacité de vider ma vessie, et quand ce fut fait, j'allai me cloîtrer dans la salle de bain où j'ouvris le robinet et plongeai mon visage dans l'eau froide. Bordel, ça faisait du bien.
Je restai là un long moment, tentant de remettre en place mes idées, puis je pris la décision de retourner dans ma chambre. Je ne pouvais pas laisser Jimin seul trop longtemps, surtout après ce qui venait de se passer.
Une fois dans ma chambre, je n'allumai pas la lumière, et je me dirigeai vers mon bureau. Je sauvegardai mes fichiers, puis éteignis mon ordinateur avant de prendre mon paquet de cigarettes dans le deuxième tiroir, et d'entrouvrir ma fenêtre.
La brise me frigorifia immédiatement, mais renouveler l'air et rafraîchir la pièce nous ferait du bien. Je me posai contre le montant et allumai ma cigarette en regardant le paysage. Je recrachai ma fumée, puis glissai mes yeux sur Jimin quelques secondes. Son corps n'avait pas bougé depuis que je m'en étais défait. S'était-il endormi ? Ça ne serait pas surprenant, et dans un sens, ça me soulagerait.
J'expirai, puis ramenai mon visage face à la fenêtre. J'avais encore du mal à réaliser ce que je venais de faire. Ce que j'avais ressenti malgré moi.
Après tout ce temps, j'étais retombé amoureux. Après toutes ces années, quelqu'un avait réussi à me faire oublier Chelsea et à m'envoûter à un tel point que je venais de coucher avec un homme. Un an plus tôt, si quelqu'un m'avait dit ça, je lui aurais ri au nez. J'étais quelqu'un de très ouvert d'esprit mais de paradoxalement très borné et avec une fierté masculine un peu mal placée. Et pourtant, je venais de coucher avec un homme. Je venais de prendre mon pied avec un mec. C'était risible.
« À quoi tu penses ? »
Je me tendis en entendant la voix de Jimin dans mon oreille, et lorsqu'il m'enlaça par derrière. Je ne l'avais pas entendu se lever.
« À rien. »
Son menton se posa sur mon épaule et il me berça doucement.
« Je pensais que tu t'étais endormi.
– Je somnolais, mais le vent frais m'a réveillé.
– Alors retourne te mettre au lit, tu vas attraper froid, dis-je en tirant sur ma cigarette. Je fais vite.
– Et toi alors ?
– Quoi, moi ? Si j'attrape froid ?
– Oui.
– Si je suis enroué, ça ne va poser problème à personne.
– Bien sûr que si, dit-il en se collant contre mon dos.
– Et à qui donc ?
– À moi et à tes abonnés. Tu as une cover à sortir où tu dis que tu me veux contre toi, non ? »
Je ris et posai ma main gauche sur ses bras qui enserraient mon corps.
« Mais je t'ai contre moi. Je n'ai plus besoin de continuer cette chanson.
– Tu me frustres. Je veux l'entendre en entier, maintenant.
– Alors je la finirai. J'y ai passé la soirée, j'étais en train de faire la partie de basse quand t'es arrivé. Je n'ai plus qu'à la finir et à m'enregistrer au chant et à la guitare pour que ça soit bon.
– Tu l'as fait par ordinateur ?
– Oui.
– Pourquoi tu ne l'as pas jouée toi-même, comme la dernière fois ? »
Mon ventre se tordit.
« J'ai essayé... mais j'ai pas réussi.
– Comment ça ?
– Mes doigts n'ont pas voulu bouger.
– Parce que tu manques d'entraînement ?
– Non. Parce que j'étais bassiste, à l'origine. »
Il ne me répondit pas, et il dut comprendre parce que je sentis ses bras se resserrer sur moi.
« J'espère que ça passera vite.
– Moi aussi.
– J'ai envie de te voir et de t'entendre jouer de la basse.
– Et j'ai aussi envie de reprendre...
– C'est vrai ? Vraiment ? Pas juste pour une cover ?
– Oui. J'ai envie de rejouer.
– C'est super, murmura-t-il en embrassant mon épaule.
– Ça sera vraiment super le jour où j'y arriverai.
– C'est déjà super. Tu as fait un grand pas en avant depuis que je te connais. Tu ne voulais pas en entendre parler, au début.
– C'est vrai.
– Et pour en revenir à ta voix... Reviens te coucher avec moi... Il faut que tu la préserves.
– D'ailleurs... soufflai-je en recrachant ma fumée.
– Oui ?
– Tu veux toujours chanter avec moi ?
– Quoi !? Tu es sérieux ?
– Oui. Sur une autre chanson, mais oui. Je te l'avais promis. Alors si tu veux toujours le faire...
– Je veux toujours chanter avec toi, affirma-t-il en raffermissant son étreinte.
– Alors choisis la chanson que tu veux. Je me mettrai aux arrangements dès que j'aurai fini tout ce que j'ai à faire. Je ne sais pas quand est-ce qu'on pourra enregistrer ça par contre... Et puis on fera avec les moyens du bord parce que je n'ai pas le matériel, mais ça sera suffisant.
– On peut aller acheter du matériel demain si tu veux faire ça bien. Mais ton micro me convient parfaitement. Après tout, si c'est juste pour nous alors ça suffit. On pourra s'y mettre rapidement.
– "Rapidement" ?
– Oui ? Dès que tu as fini ta cover solo ?
– Cette semaine tu veux dire ? Tu as si hâte que ça ?
– Oui, répondit-il en déposant des baisers sur mon épaule et en remontant doucement sur ma gorge. Je veux qu'on le fasse.
– D'accord, on verra ce qu'on peut faire. Mais ne t'expose pas trop comme ça, dis-je en glissant ma main gauche dans ses cheveux pour incliner son visage vers le bas.
– Il fait nuit, personne ne nous verra. Et même si c'est le cas, on ne va pas me reconnaître à part si tu as des stalkers qui sont là avec des jumelles.
– Bien sûr.
– Et ne change pas de sujet. Je veux faire cette chanson avec toi, chuchota-t-il en remontant sa bouche près de mon oreille.
– Maintenant ?
– Pourquoi pas ?
– Alors arrête ce que tu es en train de faire, souris-je avant de tirer sur ma cigarette une fois de plus.
– Pourquoi ?
– Parce que si tu continues et qu'on s'enregistre dans les minutes qui viennent, non seulement tu ne seras pas capable de chanter juste, mais en plus je pense que je me ferai ban de YouTube pour avoir posté du contenu pornographique. »
Il éclata soudain de rire, son corps vibrant contre le mien, et il resserra sa prise autour de mon buste avant de venir reposer son menton sur mon épaule.
« Tu sais que c'est horriblement tentant ?
– Je m'en doute.
– Et si je te disais que c'était toi qui enchaînerais les fausses notes ?
– Dans tes rêves, Kitty. Je t'ai dit que tu ne pouvais pas me dominer.
– Je l'ai pourtant fait il y a vingt minutes.
– Ce n'était pas me dominer, ça.
– Si, Hayden. Je t'ai dominé.
– Si ça te fait plaisir de le penser.
– Et tu as tellement aimé ça... » chuchota-t-il.
Je me tendis entièrement. Le petit con.
« Tu jurais tellement et tu me serrais tellement fort...
– Ça ne veut pas dire que j'ai aimé.
– Tu as aimé. Et je suis certain que tu as envie que je le fasse davantage.
– "Davantage" ?
– Oui. "Davantage".
– Jamais, rigolai-je en tirant une dernière fois sur ma cigarette.
– Ne jamais dire jamais. Je sens parfaitement tes fesses se plaquer contre moi depuis tout à l'heure, tu sais. »
Je manquai de m'étouffer et tentai de m'éloigner de lui mais il me maintint contre son corps grâce à ses deux bras avant d'éclater de rire.
« J'attendrai que tu sois prêt, ne t'en fais pas, continua-t-il de se moquer de moi.
– C'est dans ta tête et dans tes rêves, ça, chéri, dis-je en écrasant ma cigarette.
– J'ai envie de toi... »
J'avalai ma salive difficilement, et une bouffée de chaleur m'étouffa. Je me retournai difficilement vers lui, et je plongeai mes yeux dans les siens comme je le pus.
« Encore ?
– Oui. »
Il m'embrassa, et ses mains saisirent doucement le bord de mon t-shirt pour le relever. Le vêtement vola quelques secondes plus tard, et il recula tout en m'invitant à le suivre, ses mains sur ma taille. Il s'assit sur le lit, baissa les yeux sur mon bassin, et il fit glisser mon boxer le long de mes cuisses.
Je le surplombai bientôt, et ses doigts parcourant mon corps et me produisant des dizaines de frissons eurent raison de ma pauvre volonté. Je bougeai mes jambes et les glissai entre les siennes, et ma main parcourut son corps à de nombreuses reprises avant de venir agripper sa cuisse gauche afin de l'écarter. Il sourit contre mes lèvres à ce moment-là et se laissa faire. Mais lorsque je l'effleurai, je perçus immédiatement un sursaut de sa part, et son genou se rapprocha de mon bras inconsciemment.
« Jimin... murmurai-je.
– Pardon. Vas-y.
– Ça va ?
– Oui, c'était juste un réflexe. Vas-y. »
Il appuya sur ma nuque pour que je revienne l'embrasser, et mes doigts remontèrent sur sa cuisse pour la caresser avant de redescendre vers ses fesses. Malheureusement, la même chose se produisit, et je fronçai les sourcils. Il tenta de me dire quelque chose mais je me redressai, allumai ma lampe de chevet, et je le regardai, écartant ses deux cuisses d'un coup.
« Que...
– Putain, Jimin...
– Ce n'est rien ! s'écria-t-il en se cachant immédiatement.
– "Ce n'est rien" ? T'es sérieux ?
– Oui ! C'est normal... Bordel, pourquoi tu me regardes comme ça ? »
Il remonta sa main droite à son visage et cacha ce dernier derrière son coude.
« Je te touche plus, laisse tomber, dis-je en me laissant tomber à côté de lui.
– Hayden ! couina-t-il en resserrant ses cuisses.
– C'est non.
– Mais ce n'est rien ! Ça va passer !
– "Ça va passer" ? répétai-je. Oui, ça passera si je ne refais plus jamais ça. »
Il se pencha sur moi et me prit dans ses bras en embrassant mon épaule.
« Ce n'est rien, je t'assure. J'ai... C'est... C'est juste un peu irrité parce qu'on n'a pas mis de lubrifiant... Et que je ne me suis pas préparé alors que ça faisait longtemps. Mais maintenant c'est bon !
– Non. Plus jamais, tu oublies.
– Hayden... couina-t-il en glissant sa main gauche sur mon corps.
– Non. Et en plus on n'a plus de capote. C'est mort.
– Tu as dit que tu en avais dans ton portefeuille.
– Je me lève pas. C'est mort.
– J'y vais.
– Va. »
J'expirai en fermant les yeux, mais en le sentant me lâcher, puis quitter le lit, je me redressai d'un coup et saisis son bras.
« T'es pas sérieux ?
– Si, me répondit-il en soutenant mon regard.
– C'est inutile, Jimin. Je ne te toucherai plus. Je... On aurait jamais dû faire ça. Surtout comme ça. Et puis j'ai pas de lubrifiant. Laisse tomber.
– Alors je vais en acheter.
– Tu ne bouges pas d'ici.
– Pourquoi ?
– Parce que si tu quittes cette maison, je t'assure que tu n'y remets pas les pieds de la nuit. »
Son visage se ferma instantanément.
« Tu te payes ma tête ?
– Non, je suis tout ce qu'il y a de plus sérieux. Et de toute manière, je ne te touche plus.
– Hayden !
– Je vais dormir à côté. Bonne nuit.
– Hayden ! »
Je commençai à chercher mes vêtements et il me sauta dessus.
« Ne me fais pas ça ! Je t'en supplie !
– Couche-toi. On en reparle demain.
– Mais tu ne peux pas me planter comme ça ! Pas après ce qu'on vient de faire !
– Si. Justement, après ce qu'on vient de faire. »
Ses doigts quittèrent mon bras et je me rhabillai.
Quand je lui jetai un coup d'œil, je vis qu'il avait remis son boxer et qu'il était assis sur le pied du lit, sa jambe gauche repliée contre lui, la droite pendant vers le sol.
« Fais pas ça... »
Son murmure me brisa le cœur, mais j'avais besoin de réfléchir. J'avais besoin d'être seul.
« On se revoit demain matin. Bonne nuit, Jimin.
– Hayden... »
Je traversai ma chambre, quittai la pièce et refermai la porte derrière moi. Je restai quelques secondes contre le bois en expirant profondément. Je n'entendis rien à l'intérieur. Est-ce qu'il m'insultait et foutait tout en l'air ? Est-ce qu'il pleurait ? Est-ce qu'il était retourné se coucher ? Je n'en savais rien.
Je jetai un coup d'œil à la chambre d'amis à côté, puis je décidai finalement de descendre.
Une fois au rez-de-chaussée, je m'emparai de mon paquet de cigarettes et je traversai la maison pour aller fumer sur la terrasse en sortant par la cuisine.
Lorsque j'écrasai la dernière, je m'insultai, et je voulus aller piquer dans le paquet de mon père. Malheureusement, il ne lui en restait plus que deux, et je savais que je me ferais engueuler si demain matin, il voyait que son paquet était vide.
Je refermai donc la porte vitrée et errai dans le salon. Je me laissai tomber sur le canapé, mais impossible de trouver le sommeil. Je me tournai de nombreuses fois, pensant encore et encore à ce que je venais de faire avec Jimin, et ça me rendait malade. On s'était envoyés en l'air comme deux pauvres types en manque. Je l'avais baisé comme il le souhaitait, comme il me l'avait toujours réclamé, et ça m'écœurait. J'aurais voulu faire mieux que ça. Surtout pour... Surtout pour notre première fois.
Je me relevai, repartis vers l'entrée pour fouiller dans mes poches, mais non, un nouveau paquet n'était pas apparu comme par magie.
Je partis à la cuisine pour regarder l'heure indiquée sur le four ; il était bientôt minuit. Si je faisais vite, je pourrais peut-être me racheter des paquets avant que la supérette au nord ne ferme. Ou je trouverais bien une pharmacie sur mon chemin.
Je m'empressai donc d'enfiler mes docs, pieds nus et cela m'irrita affreusement mais je n'allais sûrement pas remonter, puis je passai ma veste avant de prendre mes clés et de quitter la maison.
Je marchai, encore et encore, et en voyant de la lumière dans le petit supermarché lorsque j'arrivai au bout de la rue, je pressai le pas. J'avais besoin de fumer encore un peu, j'étais trop sur les nerfs.
Je passai donc la porte, saluai l'homme, probablement étudiant, qui était posté à la caisse, et je m'enfuis dans les rayons. Je m'arrêtai devant les vitrines et repérai rapidement ma marque habituelle malgré le large choix, alors je tirai sur la porte et pris trois paquets. Je la refermai, et observai par curiosité ce qu'il y avait d'autre.
Puis, je fis demi-tour, repassant dans les allées pour rejoindre la caisse, quand un rayon en particulier attira mon attention. Je m'arrêtai et tournai la tête. La parapharmacie. Je fis demi-tour et laissai mes pupilles observer les produits, mon cœur accélérant. Bordel, ici aussi, il y avait du choix.
Je secouai la tête en m'insultant, repartis en direction de la caisse, et alors que j'allais poser mes trois paquets devant l'homme qui me surveillait du coin de l'œil, je refis demi-tour. Oh et puis merde. Ça pourrait toujours servir.
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