𝟎𝟓:𝟏𝟏𝟖 - All Time Low, 𝑆𝑙𝑒𝑒𝑝𝑖𝑛𝑔 𝐼𝑛
[14/07/2023]
Bonjour bonjour !
À l'heure où je rédige cette intro, on est jeudi, il est 1h05 et je ne vais jamais assumer le réveil parce que je bosse à 6h, et qu'après ma journée de taf, je dois rentrer chez moi, finir ma valise (parce que j'ai pas eu le temps de la faire lol), me taper la route jusqu'à Rennes en espérant qu'il n'y ait pas de bouchons, puis me garer à l'appart', aller à la gare, bref, tout ça en espérant ne pas rater mon train. ÇA VA ÊTRE DUR MDR
Mais là, à l'heure où vous, vous lisez cette intro, je serai soit en train de faire la queue pour une dédi à la Japan Expo, soit en train de siroter un bubble tea dans les allées du salon.
Vous aurez peut-être déjà entendu "Seven", de JK. Moi pas, mais une chose est sûre : vu le teaser qui est sorti hier (mercredi), je suis TRÈS pessimiste mdr
Autrement, le titre de ce chapitre... Je l'ai teasé il y a 5 mois sur Instagram... Quand j'ai vu All Time Low en février, ils ont fait cette chanson au soundcheck. Je pensais vraiment pas qu'on l'aurait, j'étais aux anges, à défaut d'avoir eu "Clumsy" XD
Bref. J'espère que ce chapitre vous plaira.
Bonne Léocture ! ♥
~~+~~
Lorsque je rouvris les yeux, je vis que nous étions déjà en plein milieu d'après-midi.
En rentrant vers minuit, j'avais somnolé jusqu'à ce que mon téléphone sonne sur le coup de trois heures du matin. J'avais décroché, comme promis, et nous avions parlé un instant avec Jimin. Il m'avait dit qu'il s'était fait engueuler à cause de son visage et de ses yeux gonflés, qu'ils avaient passé plus de trente minutes à essayer de le rendre agréable à la caméra, avant de finalement se dire qu'ils se contenteraient de le retoucher en post-prod si jamais ses yeux étaient encore trop rouges.
Puis il avait été convoqué à l'agence. Le leader de son groupe l'avait accompagné, inquiet comme les autres, et ils lui avaient demandé ce qu'il avait avant de lui remonter les bretelles. Il avait tenu bon, mais ça avait été dur.
Durant tout l'appel, j'avais senti qu'il maîtrisait au mieux sa respiration afin de ne pas craquer. Alors je lui avais parlé doucement, avec des mots rassurants, et nous avions fini par nous souhaiter une bonne nuit mutuellement. Je m'étais effondré, et avec ma nuit et ma journée de la veille, j'avais eu besoin de récupérer. Cependant, je ne m'étais pas attendu à dormir aussi longtemps que ça.
Je me levai donc et quittai ma chambre directement. Je passai aux toilettes puis pris une douche afin de me réveiller, et de retour dans ma chambre, enroulé dans ma serviette, je m'emparai de mon téléphone. Je regardai mes notifications rapidement pour m'en débarrasser, puis je répondis à Dean et Steven avant d'ouvrir les messages de Jimin. Je les lus attentivement tout en me séchant grâce au coton, puis je lançai un vocal en posant mon téléphone sur l'une des étagères de ma penderie afin de m'habiller en même temps.
Je lui répondis en essayant de me souvenir de ce qu'il m'avait dit, tout en tentant de réfléchir à ce que je cherchais – j'avais du mal à faire deux choses à la fois – et je l'encourageai pour sa journée à venir. Je finis par arrêter l'enregistrement et par lui envoyer, et je me vêtis avant de m'étirer et de me diriger vers mon ordinateur. J'avais du boulot. Énormément de boulot.
Après avoir terminé le film hier soir avec mes deux meilleurs amis, Dean était resté une bonne demi-heure afin de nous aider à trouver des concepts de vidéos qui marcheraient à coup sûr. Il avait ensuite dû partir car il travaillait tôt le lendemain, mais j'étais resté avec Steven, dont le cerveau avait fourmillé d'idées. Il fallait que j'attise la curiosité du public, et pour ça, il me fallait du contenu putaclic. Quoi de mieux pour ça qu'une énième vidéo où l'un de nous se taperait un méchant gage.
J'allais aussi préparer une F.A.Q. Il était certain qu'on me questionnerait encore sur ma vie privée. Mais cette fois, j'allais lâcher quelques infos. Bien évidemment, c'était ce point-là que je mettrais en avant sur la miniature de ma vidéo. Ce qu'il me fallait, c'était des vues. J'allais quémander des partages en jouant sur la sensibilité de mes viewers ; je voulais retrouver « ma moitié » au plus vite, et donc il fallait qu'ils partagent ma vidéo au max. Plus de visibilité était égal à plus de vues. Plus de vues signifiait plus d'argent. Et plus d'argent signifiait Jimin.
Et dernier projet, même si ça me demandait beaucoup, j'allais prendre mon courage à deux mains et travailler sur une nouvelle cover. Il me fallait donc trouver la chanson la plus juste possible, qui puisse en dire un peu sans trop en dire, questionner les personnes qui la regarderaient, et qui pourraient ensuite me demander des choses lors de la F.A.Q. C'était ça, le projet.
Annoncer la F.A.Q dans les jours qui venaient, tourner demain avec Steven et sortir la vidéo dans la semaine, bosser à fond sur cette cover et la sortir si possible la semaine suivante, et lancer la F.A.Q au même moment, pour la tourner et la publier la semaine après. Tenir encore deux voire trois semaines sans voir Jimin serait dur, et je ne savais honnêtement pas s'il tiendrait jusque-là et dans quel état il serait quand je le retrouverais, mais je n'étais pas certain de pouvoir faire plus vite. Il serait capable de me payer mes billets d'avion si je ne revenais pas assez rapidement. Devrais-je accepter ? Dans le fond, c'était la solution la plus simple. Mais non. Je devais me démener pour le rejoindre. En désespoir de cause, je pourrais envisager d'accepter, mais j'allais travailler dur et y arriver par mes propres moyens. Ça n'aurait que plus de valeur à nos yeux. Par conséquent, il fallait que je me mette au boulot.
[...]
Plutôt par hasard, la chanson "Sleeping In" d'All Time Low piqua mon attention, et après l'avoir réécoutée, je me convaincus que c'était la bonne. C'était cette chanson-là que je devais reprendre. Alors sans plus attendre, je repoussai mon fauteuil, sortis mon tabouret du dessous de mon bureau afin d'être à l'aise, et je saisis ma vieille guitare acoustique qui prenait la poussière. Je vérifiai si elle était accordée, réajustai la dernière cheville, puis, des tablatures trouvées sur Internet sous les yeux, je commençai à battre la mesure dans ma tête avant de m'élancer.
Je rageai bien plus que prévu, mes doigts ayant perdu en dextérité, alors je laissai tomber la chanson le temps d'un instant. Je pris une grande inspiration et enchaînai les accords basiques, majeurs et mineurs plusieurs fois, jusqu'à ce que mes doigts, ma main et mon poignet se refamiliarisent avec les positions.
J'observai ma paume pendant un long moment et me perdis dans mes pensées. C'était comme le vélo, ça ne s'oubliait pas ; mais les réflexes disparaissaient sans entraînement quotidien. J'avais délaissé mes guitares depuis trop longtemps et j'en payais maintenant le prix. Je fermai le poing et le serrai fortement. Même si reprendre la musique dans une optique professionnelle me semblait toujours impossible, j'allais m'y remettre. J'allais tout faire pour m'y remettre.
Je m'entraînai encore pendant un long moment, et lorsque je fus plutôt satisfait, je tentai de me remettre à la chanson.
Je répétai plusieurs fois, rageant sous les crampes que je ressentais parfois dans le poignet et dans le dos de la main parce que je forçais trop, mais je réussis à terminer la partition plusieurs fois. Est-ce que je pourrais réussir à faire cette chanson et à la poster dans la semaine ? À la pensée de gagner du temps et de retrouver Jimin plus tôt que prévu, je mis les bouchées doubles.
Je m'enregistrai pendant quelques secondes, seulement à la guitare, et envoyai ça à Steven et Dean. Mon ami youtubeur me répondit quasiment immédiatement, et me dit que je devais absolument poster ça sur mes réseaux sociaux pour montrer que ça arrivait, piquer l'attention, bref, faire de la communication.
Il était un peu plus de dix-sept heures, et c'était le meilleur moment pour poster sur les réseaux. Malheureusement, je n'avais pas le sentiment que poster ça attiserait la curiosité des gens. Il fallait que je mette en forme cet audio. Je commençai alors à réfléchir à toute vitesse, puis je trouvai. J'arrangeai tout mon espace de travail et allait prendre un câble à brancher dans ma carte son. De retour à mon bureau, j'ouvris mon logiciel, vérifiai l'état de mes micros, les cordes de mon premier instrument... puis je cherchai le passage que je devais jouer.
Je fis plusieurs essais avant d'être satisfait de la prise de son de ma guitare, et lorsque ce fut bon, je la reposai sur son trépied et tendis la main vers ma basse. Cependant, je ne pus m'en emparer.
La dernière fois que j'avais joué de la basse, c'était ce soir-là, sur la petite scène de ce bar. Je n'avais pas pu garder la belle Fender que j'avais utilisée cette nuit, ça avait été trop dur pour moi. Je n'avais plus que cette Ibanez, qui était la première que j'avais achetée, celle sur laquelle je m'étais entraîné nuit et jour pendant des mois.
Mais j'allais pouvoir le faire. Je devais pouvoir le faire. Pour Jimin. Alors je pris une grande inspiration et j'en saisis le manche. Je la tirai vers moi, et une drôle de sensation m'envahit lorsque je la posai sur ma cuisse. Je secouai cependant la tête et expirai calmement. J'allais juste jouer. J'allais jouer pour Jimin.
Je vérifiai l'accord de mes cordes, la branchai dans ma carte son, puis j'affichai la tablature de basse et lançai un nouvel enregistrement, mais lorsque je voulus faire résonner la première note, mon index resta bloqué sur la corde, prêt à la pincer, mais mon doigt refusa de bouger.
La respiration rapide, je me levai, reposai l'instrument sur son trépied, et je quittai ma chambre.
Je me ruai vers la salle de bain et fis couler de l'eau dans le lavabo afin de passer mes mains sur mon visage.
Je venais de me retrouver face à la réalité. J'étais incapable de jouer. Je le savais. Je l'avais toujours su. Cependant, je m'étais trompé sur un point : ce n'était pas la musique elle-même qui m'avait été arrachée ce soir-là, puisque j'avais pu rejouer de la guitare et chanter à cause de Steven. C'était ma possibilité de pouvoir jouer de la basse à nouveau.
Je me remémorai mes mains posées sur l'instrument quelques minutes plus tôt, les paupières closes, et tout un monde se dessina. Je vis les gens assis autour des tables de bois ou debout avec une bière à la main, et qui nous sifflaient, hurlaient notre nom pour qu'on en fasse une autre. Il y avait Dean derrière moi, avec qui je formais le binôme rythmique. Et puis il y avait Scott tout à droite, et Chelsea entre nous deux. Et lorsqu'elle se retourna vers moi, un frisson remonta mon dos. Mais pas un frisson agréable, un frisson de peur. Les images du cauchemar que j'avais fait à Séoul et où j'avais perdu Jimin venaient de remonter d'un coup.
Je rouvris les paupières et me fixai dans le miroir. Le corps tremblant, le visage dégoulinant et les yeux rougis, je me fixai pendant de longues secondes. Même si je ne pouvais plus jouer de la basse, j'allais faire cette chanson. J'allais poster un extrait dans l'heure qui suivait, j'allais la poster entièrement dans les jours qui venaient, même si je devais m'aider d'un logiciel afin d'avoir les instruments qu'il me manquait. Et j'allais rejoindre Jimin.
Je quittai enfin mes yeux du regard et je coupai l'eau qui coulait pour rien. J'essuyai mon visage dans une serviette, puis je retournai dans ma chambre. Il y avait du bruit au rez-de-chaussée, et je ne voulais pas être dérangé, alors je m'enfermai rapidement dans ma grotte.
J'ouvris le logiciel que j'avais utilisé pour faire mes covers l'année passée, ainsi que celle de "Serendipity", et je commençai à travailler.
Au final, je mis plus de temps que prévu, mais je réussis à réaliser un mini clip vidéo de vingt secondes. Le tempo était plus lent que la chanson originale, mais je trouvais ça mieux.
Je l'envoyai à mes amis, et Steven me répondit dans la seconde, comme s'il avait campé sur notre conversation depuis deux heures. Il m'hurla que c'était parfait et me posa plein de questions, mais je n'y répondis pas.
J'allai sur Twitter pour commencer à rédiger le tweet, et Dean me répondit que c'était super aussi. Je les remerciai, puis retournai sur le réseau social.
Je tapai en légende les premières paroles que je n'avais pas chantées, « And we fall right back, Just like that », et sans attendre plus longtemps, je publiai le message. Le temps qu'il charge, j'allai faire la même chose sur Instagram, écrivis la même légende, et je publiai la vidéo.
La publication y apparut bien plus rapidement que sur Twitter, et je lançai cette dernière afin de voir s'il n'y avait pas de soucis. Mais le son était bon, et les paroles étaient audibles.
« If I said I want your body, would you hold it against me? Seven in the morning, wanna listen to Britney? Anything you wanna baby, that's okay with me now. »
Ça allait faire jaser, et Steven jubilait dans mes messages. Il hurlait que c'était vraiment parfait, et que les gens allaient se poser plein de questions. Malheureusement, il était déjà presque vingt heures, et ce n'était pas le créneau horaire où mes abonnés étaient les plus actifs. J'allais devoir retweeter ça plus tard, et compter sur le soutien de mes potes et de mes abonnés les plus actifs.
Je me décidai à ranger tout mon matériel car j'étais épuisé, et je quittai ma chambre pour descendre au rez-de-chaussée. Ma famille était à table et avait déjà presque fini de manger.
Je m'excusai de mon retard et pris place sous le regard de mon père. Par chance, personne ne voulut m'adresser la parole, alors je pus m'empresser de manger mon repas, et quand Ally quitta la table pour aller se mettre au lit, je n'eus qu'à finir mon yaourt pour pouvoir aller la coucher. Je débarrassai nos affaires et montai à l'étage. Je patientai dans la salle de bain pendant qu'elle se lavait, traînant sur mon téléphone, quand un message de Jimin apparut. Je m'empressai alors d'ouvrir la conversation, mais rien. Juste ça.
« Oui » ? De quoi donc ?
Les sourcils froncés, j'ouvris le clavier et lui posai la question.
Oh. Les paroles. Il avait compris.
Une bouffée de chaleur m'envahit alors.
« Oppa ! »
Je sursautai.
« Tu peux me passer ma serviette s'il te plaît ?
– Bien sûr ma puce ! »
Je posai mon téléphone sur le bord du lavabo, attrapai la serviette et lui tendis. Elle s'enroula dedans et je l'aidai à se sécher et à s'habiller, et ensuite, pendant qu'elle se brossait les dents, je peignai doucement ses cheveux noirs avant de leur donner un coup de sèche-cheveux.
Nous partîmes ensuite vers sa chambre et je lui lus son histoire du soir avant qu'elle n'accepte de rester tranquille et de dormir. C'était le début de semaine, alors il ne fallait pas faire de folies, et elle le savait bien.
Je quittai sa chambre après lui avoir souhaité une bonne nuit, et je redescendis au salon. Ma mère avait déjà débarrassé la table alors je l'aidai simplement à nettoyer et à faire partir le lave-vaisselle, puis je lui souhaitai une bonne nuit ainsi qu'à mon père, et je remontai dans ma chambre.
Je m'y enfermai et me dirigeai vers mon bureau où je me laissai tomber dans mon fauteuil. J'avais un mal de dos phénoménal, ça faisait longtemps.
Je fis du tri dans tout ce qui était ouvert sur mon ordinateur, et c'est en voulant regarder où en étaient mes stats que je réalisai que je n'avais plus mon téléphone sur moi.
Je fus immédiatement pris de panique, puis relativisai en me disant qu'il ne pouvait être qu'à la maison, et que j'allais forcément le retrouver. Et c'est alors que je me souvins que Jimin m'avait envoyé un message quand j'avais surveillé ma sœur dans la salle de bain. Je fonçai donc en direction de cette pièce, mais lorsque je voulus ouvrir la porte, elle résista.
« Troy ? demandai-je en tapant contre le bois. T'as bientôt fini ?
– Non. »
Putain.
« J'ai oublié mon téléphone.
– Je sais. L'écran n'arrête pas de s'allumer, je crois que ta copine panique parce que tu ne réponds pas. »
Il n'avait pas regardé quand même ?
« Ouvre.
– Non.
– Putain, ça va t'arracher les couilles d'ouvrir cinq secondes ?
– Oui, je n'ai pas envie de voir ta gueule.
– Alors file-le-moi ! »
Il ne répondit pas. Si jamais il entrait sous la douche maintenant, j'étais bon pour attendre encore une demi-heure. Dans le pire des cas, je n'aurais plus qu'à installer la version ordinateur de l'application ; ça ferait disparaître du même coup les notifications de Jimin de mon écran. Il n'y aurait plus qu'à espérer que Steven ne fasse pas une boulette s'il m'envoyait des messages.
Mais alors que je m'apprêtais à devoir capituler et à faire demi-tour, la porte s'ouvrit. Mon frère apparut, encore habillé, et il me tendit mon portable.
« Et tu oses dire que tu ne la sautes pas. »
Je n'eus pas le temps de rétorquer que la porte me claqua au visage. Je mis un instant avant de me ressaisir, mais lorsque ce fut fait, j'allumai mon écran afin de voir quels messages apparaissaient en notification. Et malheureusement pour moi, le premier à apparaître était de Jimin, et il s'agissait d'un « Tu me manques ». Et merde.
Je n'attendis pas plus longtemps et je retournai m'enfermer dans ma chambre tout en déverrouillant mon téléphone.
Je commençai à lui répondre quand deux messages apparurent d'un coup.
Peur ? J'effaçai ce que j'étais en train de lui dire pour tenter de le rassurer. Ça semblait plus important que ce qu'il y avait au-dessus.
J'attendis quelques secondes, mais il n'ouvrit pas mes messages. Était-il retourné travailler ?
Toujours rien. Mais je n'allais pas m'inquiéter.
Je reposai mon téléphone et m'étirai. J'avais du boulot.
[...]
Je dormis mal cette nuit-là. L'absence de réponse de Jimin m'avait travaillé toute la soirée, et j'avais attendu son appel pendant des heures, mais rien. Ni appel, ni message.
Je m'étais réveillé à plusieurs reprises, quasiment toutes les deux heures, afin de regarder mon téléphone, mais il ne m'avait donné aucun signe de vie. Rien depuis son dernier « J'ai peur ». Et moi aussi j'avais peur, désormais. Il s'était forcément passé quelque chose de négatif, quelque chose contre lui, et/ou contre nous, sinon il m'aurait répondu que tout allait bien.
Je finis par quitter mon lit sur le coup de huit heures. Je savais que je n'arriverais pas à dormir davantage, et vu qu'il était à présent minuit chez lui, il devait avoir sombré. Si ça se trouve, je me prenais la tête pour rien. Il m'avait dit être fatigué, et qu'il s'endormirait en rentrant. Peut-être qu'il n'avait pas eu la force ou le temps de m'appeler. Peut-être que sa batterie l'avait lâché dans l'après-midi, et que le temps de mettre son téléphone à charger en rentrant, il avait retrouvé Morphée. Ça ne servait à rien de paniquer. Je verrais bien d'ici quelques heures.
Je lui envoyai tout de même un message pour lui souhaiter un bon réveil, puis je descendis au rez-de-chaussée pour me faire un café et me fumer ma cigarette du matin.
Au final, la matinée passa très vite. Je continuai de bosser, bien que difficilement, sur ma cover de "Sleeping In", et vers midi, je quittai la maison pour retrouver Steven en ville. Nous mangeâmes un burger tout en discutant de la vidéo que nous allions tourner une heure plus tard, et nous finîmes par aller chez lui.
Nous fîmes une pause vers quinze heures et j'en profitai pour regarder mon téléphone, mais toujours aucunes nouvelles de Jimin. Pourtant, il devait être près de sept heures du matin, chez lui. Il n'était pas encore réveillé ?
Steven vit mon visage et me demanda si ça allait. Je balayai ses inquiétudes en lui disant que j'étais étonné que Jimin ne m'ait pas répondu depuis hier soir, et je reposai mon téléphone. Seulement il n'était pas idiot et il avait bien vu que ça me travaillait. Il tenta alors de me rassurer et se racla ensuite la gorge pour clore le sujet.
Nous continuâmes notre tournage, puis nous parlâmes montage, et ensuite planification de tout ce que j'avais à faire dans les deux semaines qui venaient.
Je quittai son appartement vers dix-sept heures et je rentrai directement à la maison, et inquiet de ne toujours pas avoir de nouvelles de Jimin, je l'appelai. Malheureusement, comme la veille, la musique insupportable sonna bien trop longtemps alors je finis par annuler l'appel. Il ne répondrait pas.
Je lui renvoyai donc un énième message, lui demandant si tout allait bien, et je montai à l'étage.
Je saluai ma mère, discutai quelques minutes avec elle, puis évitai le sujet quand elle remarqua que quelque chose me taraudait, et j'allai ensuite voir ma sœur qui jouait dans sa chambre. Je jouai avec elle jusqu'à ce qu'il soit l'heure du repas, et je l'abandonnai pour aider ma mère.
Mon père rentra du travail un peu avant l'heure du dîner, et nous nous mîmes tous les cinq à table, Troy étant rentré de cours lorsque je jouais avec Ally. Je couchai ensuite cette dernière, puis je retournai dans ma chambre où j'allumai une cigarette, accoudé à ma fenêtre.
Je n'avais toujours aucunes nouvelles de Jimin. On était en début d'après-midi, en Corée. Ce n'était pas normal. Et même en imaginant qu'il ait perdu son téléphone, il m'aurait contacté via l'un de ses amis, il connaissait mes identifiants. Et dans le pire des cas, il avait sans aucun doute un ancien téléphone qui traînait, ou pu en racheter un flambant neuf dans la matinée afin de retransférer son compte sur le nouveau, et de me prévenir. Mais non. Rien. Le mauvais pressentiment que j'avais depuis la nuit ne faisait qu'augmenter.
Je finis par lancer un nouvel appel, et en comprenant que j'allais de nouveau rester sur un appel manqué, je le coupai. Je renvoyai un court message, lui disant que j'étais inquiet et que j'espérais que tout allait bien, puis je refermai ma fenêtre et m'assis à mon bureau.
J'allumai mon ordinateur, et lorsqu'il fut opérationnel, j'ouvris tous mes logiciels et je recommençai à bricoler l'instrumental de ma future cover. Plus vite les parties de batterie et de basse seraient prêtes, plus vite je pourrais m'enregistrer à la guitare, et ensuite essayer de chanter. Assemblement, mixage, publication. Et Jimin.
Je soupirai, tendis la main vers mon téléphone, mais toujours rien. Je retournai alors l'objet face contre mon bureau pour ne pas être déconcentré par qui que ce soit si l'écran s'allumait, et je glissai mon casque sur mes oreilles.
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