
𝟎𝟓:𝟏𝟏𝟏 - Solence, 𝐻𝑒𝑎𝑣𝑒𝑛
[19/06/2023]
Bonjour bonjour !
J'espère que vous allez bien !
Je suis heureuse d'avoir réussi à boucler cette correction en moins d'une heure. Le chapitre fait plus de 5k mots, j'avais peur d'y passer tout l'après-midi ToT
Bref, je ne vais pas traîner ici, le soleil commence à taper dans ma chambre alors il faut que je me lève (c'est dur, m'voyez) pour aller fermer mes volets, sinon je vais jamais pouvoir dormir ce soir mdr
J'espère que ce chapitre vous plaira.
Bonne Léocture ! ♥
~~+~~
Je me réveillai en grognant, éteignis mon réveil, puis je me levai.
Nous étions le mercredi 10 février. L'enterrement avait eu lieu deux jours plus tôt, et ça avait été éprouvant. Je n'avais jamais vu mon père ni mes oncles pleurer avant ça, et ma mère m'avait brisé le cœur. Ally avait aussi pleuré comme une fontaine et j'avais dû la garder contre moi tout du long en lui murmurant que ça allait aller. J'avais serré la main de Sooyeon dans la mienne jusqu'à ce que le cercueil disparaisse, puis tout avait été étrange.
L'ambiance avait été pesante toute la journée, hier. C'était pour ça que j'avais besoin d'air, aujourd'hui.
Je traversai en silence la grande maison pour aller me laver et m'habiller, puis je descendis au rez-de-chaussée. Mes parents étaient déjà levés, ma grand-mère et mon oncle également, et ils discutaient. Je les saluai puis m'assis pour déjeuner.
J'échangeai quelques mots avec mes parents, puis je quittai la cuisine et remontai à l'étage. Je récupérai mon sac bandoulière, vérifiai que j'avais toutes mes affaires, puis je descendis. Je retournai voir mes parents, mon oncle et ma grand-mère, leur dis que je partais, que je reviendrais en fin de journée, et je quittai la maison.
Une fois dehors, je cherchai la station de métro la plus proche pendant plusieurs minutes afin de me rendre à la gare routière de la ville. Une fois arrivé à destination, je cherchai mon bus, puis montai dedans après avoir montré mon test sanitaire. Foutue maladie.
Le bus démarra une vingtaine de minutes plus tard, et je sortis mon téléphone de ma poche pour envoyer des messages à Jimin. Par chance, il me répondit immédiatement, et s'ensuivit une discussion.
Je ne répondis pas et éteignis mon écran. Je laissai tomber ma tête contre la vitre et regardai le paysage défiler. J'en avais pour trois heures. J'allais sans doute arriver avant lui, mais peu importe. Ça ne serait pas plus mal si je pouvais le cueillir avant qu'il ne rentre chez ses parents. L'en faire sortir serait sans aucun doute compliqué.
[...]
Une fois arrivé à Busan, je dus trouver un moyen de me repérer, puis de trouver un bus ou un métro qui puisse me conduire à l'aéroport. Malheureusement, une fois en route en direction de celui-ci, Jimin m'informa qu'ils venaient d'atterrir et qu'il allait prendre un taxi pour rentrer chez ses parents. Mon plan tombait à l'eau.
Je descendis alors du métro, cherchai un moyen de l'intercepter sans lui gâcher la surprise, et je me dirigeai vers un plan des lignes affiché sur le quai. Je trouvai le quartier d'habitation de ses parents grâce au nom de la station que nous avions empruntée une fois, alors je m'empressai de m'y diriger. Je voulais arriver avant lui.
Grâce à notre conversation, je sus qu'il y avait plus de circulation qu'il ne l'aurait cru, alors je croisai les doigts pour que ça le retienne un peu.
Une fois sorti du métro, je tentai de me repérer, ayant plus eu l'habitude d'être déposé dans le quartier en taxi que d'y venir en transport en commun, et après avoir tourné de nouveau pendant dix bonnes minutes, je reconnus la rue résidentielle. Je m'empressai de la remonter, puis de tourner à gauche, et j'aperçus la verdure et le portail de fer forgé noir. La grande maison aux murs immaculés se tenait toujours derrière, calme.
Je repris mon téléphone et regardai le dernier message reçu de Jimin. Il n'allait plus tarder. Alors, patiemment, je m'accroupis au niveau du portail et sortis une cigarette de mon paquet.
Quelques minutes s'écoulèrent avant que je n'entende le bruit familier d'une valise qu'on traînait sur le bitume. Je restai pourtant immobile, toujours recroquevillé près du portail, quand le ronronnement s'arrêta. Un bruit sourd se fit ensuite entendre, puis des pas rapides.
Je pinçai alors mes lèvres, écrasai ma cigarette contre le sol, puis je me redressai. J'eus à peine le temps de me tourner que Jimin sauta dans mes bras et me fit reculer de deux pas sous le choc.
« Tu es là... souffla-t-il contre moi en tremblant. Tu es venu...
– Je suis venu, Jimin, ris-je.
– J'essayais de me faire à l'idée que je n'allais pas te revoir avant des mois... Mais c'était trop dur...
– Je suis là, chaton. Et je reste là toute la journée.
– Tu ne restes pas ce soir ? me demanda-t-il en se détachant de moi.
– Non, je ne peux pas. Déjà parce que ça serait m'incruster, mais aussi parce que ma famille m'attend pour fêter le Nouvel An. Ça fait une éternité qu'on n'a pas tous été réunis pour ça. Et même si c'est en de tristes circonstances...
– Je comprends. Mais tu rentres quand même ?
– Où ça ? Chez tes parents ?
– Oui !
– Euh, je... Pas sûr que ça soit une bonne idée, après octobre...
– Ils savent tout. Je leur ai dit.
– Quoi !? m'étranglai-je.
– Mmh... Il se peut que j'aie un peu engueulé mon père quand tu m'as dit que tu m'avais largué en partie à cause de lui, et que...
– T'as pas fait ça...
– Si ?
– Alors hors de question que je rentre là-dedans, Jimin.
– S'il te plaît !
– Comment tu veux que je le regarde en face ?
– Bah tu ouvres les yeux et tu le regardes ?
– Je suis sérieux, Jimin ! Je lui ai dit qu'il n'avait pas à s'en faire parce que je n'étais pas gay !
– Et alors ? Ça a changé ?
– Je lui ai dit qu'on n'était que des amis, que je ne t'avais jamais touché et que je ne le ferais jamais.
– Ah, oui, ça par contre...
– Voilà.
– Tu n'es pas obligé de lui dire.
– Il manquerait plus que ça.
– "Bonjour, mon oncle, j'ai mast-"
– Tais-toi, le coupai-je en tournant les talons.
– Je plaisantais ! »
Il me rattrapa aussitôt en saisissant mon poignet.
« S'il te plaît ! Viens !
– J'ai trop honte, Jimin.
– Honte de lui avoir menti pour nous protéger ? Ou honte de moi ? De nous ? »
J'arrêtai de me débattre et je me retournai vers lui.
« De lui avoir menti, et j'ai peur de ce qu'il pourrait penser de nous.
– C'est lui qui a honte de t'avoir parlé comme ça et de t'avoir effrayé. Il regrette parce que ça nous a fait du mal. Je n'irai pas dire qu'il accepte pour autant notre relation, ni mon orientation sexuelle, mais si c'est avec toi que je suis heureux, alors il ne fera rien contre.
– Quand même.
– S'il te plaît...
– Je ne sais pas...
– Hayden, je meurs d'envie de t'embrasser, mais on s'est déjà donné en spectacle trop longtemps sur ce trottoir. Tu ne veux pas rentrer avec moi ? Me plaquer contre un mur et m'embrasser jusqu'à ne plus pouvoir respirer ? »
Je levai les yeux au ciel et tentai de déglutir.
« Fuckin' evil.
– J'aime quand tu m'insultes en anglais, murmura-t-il.
– T'as vraiment un problème, Jimin...
– Du tout. Je serai ton Evil, si tu veux. Donc viens. S'il te plaît.
– Et ta valise, elle rentre toute seule ?
– Oh merde. »
Il me lâcha et remonta le trottoir rapidement pour la récupérer avant de me rejoindre.
« Viens. »
Je finis par capituler. Il sonna, puis tapa le code du portail et le poussa, tout en s'assurant discrètement du coin de l'œil que je le suivais. Je refermai dans mon dos tandis qu'il retirait son masque, et nous parcourûmes les quelques mètres qui nous séparaient de l'entrée. La porte s'ouvrit deux secondes plus tard, et sa mère apparut.
« Te voilà enfin ! » s'exclama-t-elle avec un large sourire.
Elle s'apprêtait à le prendre dans ses bras quand elle vit qu'il n'était pas seul. Elle remonta alors ses yeux sur moi et son expression changea.
« Oh, bonjour, mon garçon. Je ne savais pas que...
– Bonjour, dis-je en m'inclinant, je-
– Ce n'était pas prévu, me coupa Jimin. Je t'expliquerai. Ne le faites pas partir en courant, s'il vous plaît. »
Je me redressai sous un petit rire gêné de la part de sa mère, et elle recula pour nous laisser entrer.
« Ton père est dans le jardin, je vais le chercher.
– D'accord. »
Elle s'échappa rapidement et j'eus enfin le sentiment de pouvoir respirer.
« J'aurais pas dû venir, murmurai-je.
– Pourquoi tu dis ça ? me demanda-t-il en se retournant immédiatement vers moi.
– Je suis mal à l'aise. T'as vu la tête qu'a fait ta mère en me voyant ?
– Et ce n'est rien par rapport à celle que fera mon père, ricana-t-il.
– Je ne rigole pas, Jimin. »
Il vint saisir ma main et la serra fortement.
« Je plaisante. C'est un mauvais moment à passer. Pense à moi, en décembre, quand j'ai découvert que ta mère était au courant de sa bouche, hein. »
Je l'observai en silence, puis j'hochai la tête. C'est vrai, je ne l'avais pas prévenu et il s'était retrouvé devant le fait accompli.
Des bruits de pas se rapprochèrent soudain, alors je me retournai vers l'entrée du salon. Je voulus relâcher la main de Jimin, mais il m'en empêcha. Je n'eus pas le temps de dire quoi que ce soit que ses parents apparurent tous les deux dans le hall clair de l'entrée.
« Bonjour mon fils, le salua son père. Et bonjour à toi aussi, mon garçon.
– Bonjour, dis-je en m'inclinant.
– Salut, papa, répondit Jimin.
– Tu aurais dû nous dire que vous veniez tous les deux, on aurait préparé la maison en conséquence.
– Il m'a fait une surprise, sourit Jimin. Ce n'était pas prévu.
– Je ne suis là que pour quelques heures, acquiesçai-je. Je repars en fin de journée sur Gwangju. Je ne voulais pas vous déranger, mais Jimin a insisté pour que je rentre.
– Je vais poser mes affaires, me dit mon compagnon. Je t'abandonne quelques minutes.
– D'accord », lui souris-je.
Il me laissait seul avec ses parents, là ? Il était sérieux ?
Je le regardai donc disparaître dans les escaliers, et j'entendis son père se racler la gorge alors je tournai la tête face à lui.
« Je... suis désolé pour mes propos de la dernière fois, s'excusa-t-il.
– Non, c'est bon, m'empressai-je de répondre. Ne vous excusez pas. Je comprends pourquoi vous m'avez dit ça. C'est votre fils. J'aurais probablement fait pareil à votre place... C'est à moi de m'excuser pour vous avoir menti sur certains points. »
Je m'inclinai et restai ainsi pendant plusieurs secondes.
« Je vous fais la promesse que je ferai tout ce que je peux afin de le rendre heureux, et que je ne ferai jamais rien qui puisse lui causer du tort. »
Ils ne répondirent pas alors je me redressai en hésitant. Mes yeux replongèrent dans ceux du père de mon amant pendant un instant qui me sembla être une éternité, et il finit par expirer bruyamment en hochant la tête. Il me tendit sa main droite et je restai idiot pendant un moment, avant de la saisir de mes deux mains en baissant la tête. Sa seconde main vint tapoter doucement les miennes, puis il tira sur sa main droite pour la récupérer. Je le relâchai immédiatement et il tourna les talons. Il disparut dans une pièce située sur la gauche de la maison, et je me retrouvai seul face à sa femme.
Elle se contenta de me sourire, puis hocha la tête avant de lever le menton vers les escaliers. Je lui souris alors à mon tour, puis retirai mes chaussures et montai les marches pour retrouver Jimin.
Une fois à l'étage, mes yeux se reposèrent sur la décoration épurée, et je tournai immédiatement sur la droite. Je frappai doucement à la porte de la chambre de Jimin, et quelques secondes plus tard, elle s'effaça et il apparut, visiblement inquiet.
« Ça a été ? »
Je fronçai les sourcils, puis je le poussai pour entrer dans la pièce. Il me laissa faire, referma la porte derrière moi, et s'approcha de moi, tandis que je m'arrêtais devant la fenêtre.
« Alors ?
– Tu aurais pu me prévenir que tu allais me laisser en pâture.
– Je suis désolé... mais mes parents avaient besoin de te parler seul à seul. Je ne pouvais pas rester.
– Tu aurais quand même pu me prévenir. Ça faisait clairement guet-apens.
– Je suis désolé. »
Ses bras passèrent autour de ma taille et je le laissai m'enlacer. Il embrassa ma nuque, puis ma gorge, et quand il descendit vers le creux de mon cou et que je sentis des frissons un peu trop violents envahir mon corps, je remuai mon épaule gauche pour le faire cesser. Il y posa alors son menton et resserra sa prise sur mon corps.
« Hayden, ne me fais pas la gueule...
– Je fais ce que je veux, chaton.
– Ils t'ont dit quoi ?
– Que j'avais cinq minutes, et qu'ensuite je devais débarrasser le plancher.
– Quoi !? »
Il me relâcha et m'obligea à me retourner vers lui.
« Tu me fais marcher, ils n'ont pas pu dire ça... »
Je restai muet, et je vis sa respiration accélérer et ses yeux briller de plus en plus.
« Hayden... »
Je finis par lever ma main droite et donner une pichenette dans son front en souriant.
« Je te fais marcher.
– Tu te fous de moi !? couina-t-il.
– Oui.
– T'es un gros con ! hurla-t-il en m'enfonçant son poing dans la poitrine. J'ai eu peur, moi !
– Peur de quoi ?
– À ton avis ! »
Je vis une larme couler et je fus immédiatement empli de remords. Je le pris donc dans mes bras, et même s'il fit semblant de se débattre pendant une seconde, il finit par me serrer contre lui.
« Ton père s'est excusé, murmurai-je dans ses cheveux en caressant doucement son dos. Je me suis aussi excusé pour lui avoir menti, et je lui ai fait la promesse de te rendre heureux.
– Bah ça commence mal, renifla-t-il.
– C'était une petite vengeance pour m'avoir jeté dans la cage aux fauves. »
Je souris malgré moi tout en continuant mes caresses. Il resta silencieux, puis grogna après quelques secondes.
« Mmh. Et du coup ?
– Il m'a tendu sa main. Je l'ai serrée, et il est parti.
– C'est tout ?
– Oui. Et ta mère m'a fait signe de te rejoindre.
– D'accord.
– C'est ce que tu attendais ?
– Plus ou moins.
– Alors c'est bon ?
– Mmh, fit-il en hochant la tête. Tu es accepté.
– Alors c'est génial. »
Il me resserra contre lui pour toute réponse, et il inspira fortement. Je continuai de le caresser avec douceur, et lorsque je rouvris les yeux, ces derniers tombèrent sur un hanbok bleu sombre et blanc, et parcouru de fleurs cousues d'un fil doré. Je me redressai un peu en relâchant mon étreinte, et il me laissa m'éloigner de lui.
« Qu'est-ce que tu regardes ? »
Il m'observa, puis suivit mon regard.
« C'est ce que tu vas porter ?
– Oui. »
Je me détachai de lui et traversai la pièce jusqu'au ceintre où était suspendu le costume traditionnel. Je laissai mes doigts caresser l'étoffe soyeuse et mon cœur accéléra petit à petit.
« Je suis presque déçu de repartir ce soir...
– Ah oui ?
– Oui. J'aurais voulu te voir le porter.
– Je t'enverrai une photo, vint-il roucouler en me reprenant dans ses bras, son menton posé sur mon épaule.
– C'est nul, une photo. Comme tu me l'as déjà dit, je peux en trouver plein sur Internet.
– Tu peux toujours rester ce soir et repartir demain... murmura-t-il, son souffle chaud cognant contre mon lobe.
– T'es vraiment infernal, soupirai-je en venant frotter mon oreille.
– Tu aimes quand je suis comme ça, susurra-t-il.
– T'es un démon.
– I am evil, gloussa-t-il.
– Evil Kitty.
– Juste Evil.
– Non. »
Il me relâcha et recula. Je ne réagis pas, jusqu'à ce que j'entende un bruit familier. Je me retournai immédiatement, mais je n'eus pas le temps de voir grand-chose que son pull m'atterrit en plein visage. Je le retirai en soupirant, puis ce fut au tour de son t-shirt.
« Tu comptes tout me jeter dessus ? Il n'y a aucun intérêt si je peux pas regarder. Ça sert à ça un strip-tease, tu sais. Regarder.
– Oh, tu veux regarder ?
– Pourquoi je ne le voudrais pas ? »
Je roulai des yeux avant de les reposer sur lui.
« On ne sait jamais. »
Son pantalon glissa le long de ses jambes et il se redressa avant de me le jeter à son tour dessus. Je le rattrapai au vol, puis expirai.
« Oh, pas de string, aujourd'hui ?
– Non. Déçu ?
– Qui sait.
– Je peux te montrer mes fesses quand même, si tu le veux vraiment.
– Ça ira, ricanai-je.
– Vraiment ? Regarde, ça prend deux secondes. »
Il se retourna alors, ses pouces glissés sous l'élastique de son boxer, et je m'empressai de me retourner pour poser ses vêtements sur son lit et ne pas le voir. Je l'entendis rire, et je n'eus pas le temps de me retourner qu'il était déjà de nouveau collé contre mon dos.
« Oh, tu es timide, bébé ?
– Timide ? Non.
– Alors pourquoi tu ne m'as pas regardé ?
– Il vaut mieux garder ces choses-là pour la fin.
– Quoi ? Qu'est-ce que tu racontes ? Tu les as déjà vues, mes fesses.
– Je ne les ai pas vues depuis un moment. Et tu sais, l'attente fait durer le plaisir.
– Oh, tu es comme ça, ronronna-t-il en reculant pour aller saisir son costume.
– Ça dépend des fois. Et d'avec qui je suis.
– Et avec moi, tu veux faire durer le plaisir ? »
Il mordit sa lèvre inférieure avant de me regarder.
« Oui. Je vais te rendre fou. »
Il relâcha sa lèvre, et ses pupilles descendirent le long de mon visage. Je vis sa peau se couvrir de chair de poule, et il secoua d'un coup ses épaules, probablement pour se réchauffer et chasser les frissons qui avaient dû l'envahir. Je ne fis aucun commentaire, puis m'assis sur son lit avant de me tourner entièrement vers lui.
« Vas-y.
– Tu ne préfères pas fermer les yeux et ne me regarder qu'à la fin ?
– Pourquoi ? Tu es timide, bébé ? »
Il fit immédiatement la moue et baissa la tête pour se concentrer sur sa tenue. Je souris alors largement, puis me laissai tomber en arrière. Je fermai les yeux et joignis mes mains sur mon ventre. Mes doigts se croisèrent les uns les autres et j'inspirai calmement.
« C'est bien parce que c'est toi, murmura-t-il.
– Quoi donc ?
– Que je le mets avant. Je ne suis censé le porter que pour le Nouvel An.
– Ne le mets pas alors, si c'est important pour toi, dis-je en me redressant. Je ne voulais pas...
– C'est bon. Je ne le porterai que quelques minutes, ce n'est pas si grave... »
J'observai son dos tandis qu'il semblait lasser quelque chose. Puis il se retourna et fut presque surpris de me voir le regarder.
« Je t'avais dit de fermer les yeux !
– Pardon, m'excusai-je aussitôt. J'ai été subjugué.
– Ce genre de disquette ne marche plus sur moi, me sourit-il.
– Ce n'en était pas une. »
Je me levai alors et m'approchai de lui en le regardant de haut en bas.
« Je suis sincère, continuai-je en levant ma main gauche pour la poser sur l'étoffe. Il est vraiment très beau.
– Juste lui ? demanda-t-il d'une petite voix.
– Toi aussi, souris-je en regardant mes doigts glisser sur les fils d'or. Tu es très beau aussi.
– Merci... »
Je continuai d'observer le vêtement, puis lui fis comprendre que je voulais qu'il tourne sur lui-même. Il le fit sans discuter et je laissai mes yeux s'émerveiller devant l'ensemble.
« Il est vraiment beau. Je ne sais pas ce que je porterai demain, moi.
– Tu vas en mettre un aussi ?
– Oui. Je crois que l'un de mes oncles va m'en prêter un vieux.
– Mais moi aussi je veux te voir ! s'exclama-t-il en me refaisant face. Moi aussi je veux te voir en porter un...
– Je t'enverrai une photo, souris-je en remontant mes yeux dans les siens.
– Mais ce n'est pas pareil...
– Tu devras t'en contenter, dis-je en posant ma main droite sous sa mâchoire avant de passer mon pouce sur sa joue.
– C'est injuste, rétorqua-t-il en faisant la moue.
– Il est très probable que ça ne m'aille pas. Je n'en ai pas porté depuis plusieurs années.
– Pourquoi ça ne t'irait pas ? me demanda-t-il en remontant ses pupilles dans les miennes. Au contraire, je suis persuadé que tu seras super beau... »
Je ne pus retenir mon sourire, alors pour le cacher, je me penchai sur ses lèvres et lui dérobai un baiser.
« Merci.
– De rien... »
Je sentis ses mains s'agripper à mes vêtements, et une seconde plus tard, il releva son visage pour m'embrasser. Je lui répondis alors et une douce chaleur commença à naître dans mon ventre. Ma main droite tomba sur son épaule, puis longea le tissu soyeux le long de son bras, tandis que mon autre main trouva refuge sur sa taille une seconde avant de plonger dans ses reins. Ses doigts s'enfoncèrent un peu plus dans le coton de mon sweat et m'attirèrent à lui.
Ses bras passèrent autour de ma taille et il me rapprocha doucement de lui. Je me laissai évidemment faire et entamai un baiser langoureux de façon à calmer mon cœur qui battait un peu trop vite depuis quelques secondes. Ça ne l'amusa cependant qu'un instant et il recommença à dévorer mes lèvres tout en me serrant contre lui.
« Hayden... » murmura-t-il contre mes lèvres, la respiration saccadée.
Mon cœur loupa un battement. Je glissai donc mes lèvres sur sa joue, son oreille où pendait un anneau en argent, et elles finirent sur sa gorge. J'y déposai de brûlants baisers et descendis jusqu'au col de la veste qui couvrait le haut de son corps. Je remontai lentement le long de sa jugulaire, ma main gauche venant se poser de l'autre côté de sa nuque pour m'aider à appuyer mes baisers, et c'est à ce moment que je réalisai l'épaisseur que faisait vraiment sa gorge. J'y déposai alors un dernier baiser, puis je me redressai et m'éloignai d'un pas. Il tenta de me retenir, mais je reculai tout de même, et là, je le regardai.
Mes yeux descendirent le long de son torse, et je posai mes doigts sur la ceinture dorée qui entourait sa taille. Il vint immédiatement saisir mes mains, mais après quelques secondes, il me laissa faire.
Je défis alors les boucles qui refermaient le tissu sur son torse et j'en repoussai les deux pans. Je le fis glisser le long de ses bras, puis je le jetai sur le bureau derrière, sans quitter son corps des yeux. Je vins ensuite défaire la chemise blanche aux broderies dorées et elle suivit le même chemin que la veste.
« Hayden ? »
Je ne répondis pas et continuai de le regarder. Sa gorge était épaisse, et je ne le réalisais que maintenant. Ses épaules étaient larges et musclées. Son sternum également. Sa taille était fine, mais bien plus imposante que celle des femmes que j'avais un jour connues. C'était un homme. Et j'en étais dingue. Je voulais toucher et embrasser chaque grain de peau à ma portée.
« Pourquoi tu me regardes comme ça ? »
Je remontai mes yeux le long de sa ligne abdominale, m'arrêtai sur son tatouage, puis repris mon chemin en passant entre ses pectoraux, l'anneau suspendu au bout d'une chaîne accrochée à son cou, pour revenir à ses yeux.
« Tu es magnifique... » murmurai-je.
Je vis ses yeux pétiller, ses lèvres s'ouvrir, mais il ne dit rien. Je me contentai alors de rapprocher mon visage et de l'embrasser chaudement. Je posai ensuite mon front contre le sien et tentai de respirer pour calmer les battements de mon cœur.
« Je t'aime... » souffla-t-il soudain.
Je ne pus retenir un large sourire, et je revins l'embrasser, mes mains reprenant place sur la peau brûlante de sa taille. Il passa ses bras autour de ma nuque et se colla contre moi. Mes mains glissèrent de nouveau sur son corps, allant de son dos nu à ses fesses toujours couvertes de la soie bleu marine, sans relâche.
Après un instant, sa main droite longea mon bras, puis saisit doucement la mienne. Je le laissai faire tout en continuant mes baisers, et quand je compris ce qu'il voulait, j'y mis fin.
« Jimin...
– Touche-moi...
– Avec ces vêtements ?
– Je peux les enlever, souffla-t-il en venant me voler un baiser.
– Il y a tes parents juste en dessous.
– Et alors ?
– Ils doivent déjà nous trouver extrêmement longs...
– Je t'aime...
– Moi aussi... »
Il posa ma main sur son entrejambe et mon cœur loupa un battement. Il allait me tuer. Je dus cependant lutter pour ne pas céder.
Je mis fin à notre baiser et posai une fois de plus mon front sur le sien, avant de retirer ma main sous un gémissement de frustration de sa part.
« Hayden...
– Un autre jour, Jimin.
– Mais j'ai tellement envie de toi... Tu m'as trop cherché... se plaignit-il en remontant sa main dans ma nuque, avant d'agripper mes cheveux. Depuis décembre... Je deviens fou avec tes audios, tes appels...
– Un autre jour. Promis.
– Hayden... »
Je lui volai un nouveau baiser et il se laissa faire. Puis, je reposai une fois de plus mon crâne contre le sien.
« Ne sois pas impatient...
– Comment tu veux que je ne le sois pas ? Je t'aime...
– Un jour, je te ferai l'amour comme personne ne l'a jamais fait. Alors attends encore un peu. »
J'entendis sa respiration accélérer. Il respirait tellement fort qu'elle semblait siffler par ses narines, et ses poumons se gonflaient tellement fort que son sternum était sur le point de frôler le mien à chaque inspiration. Ses bras entourèrent soudain ma nuque, et il m'embrassa avec passion.
« Je t'aime... » réussit-il à prononcer avant de m'embrasser de nouveau.
Ça allait mal se finir. Je le savais, c'était évident. Je n'allais pas pouvoir le repousser longtemps à ce rythme, et une fois qu'il était parti... Pourtant, il décolla ses lèvres des miennes, sa respiration erratique cognant contre moi, et il me repoussa.
« Je vais me rhabiller. Tu devrais descendre... »
Je souris, soulagé, malgré mon cœur battant horriblement vite et mon corps en feu, et je reculai d'un pas. Je tournai les talons, traversai la chambre, puis je la quittai.
Je m'apprêtais à descendre les escaliers pour retrouver ses parents, quand je me dis que c'était peut-être une mauvaise idée.
Je me dirigeai alors vers la salle de bain, et en voyant l'apparence que j'avais, je m'empressai de m'y enfermer et de réajuster ma coiffure, de rafraîchir mes joues, et de lisser mon sweat. Je quittai ensuite la pièce, et en apercevant que la chambre du bout, où j'avais dormi quelques mois plus tôt, était ouverte, ma curiosité l'emporta et je m'y dirigeai.
Rien n'avait changé, depuis la dernière fois. Je m'approchai de la fenêtre et j'observai le paysage en face de moi. C'était joli à voir, en hiver.
« Qu'est-ce que tu fais là ? »
Je sursautai et me retournai d'un coup. Jimin me regardait depuis l'entrée de la pièce, ses vêtements normaux remis comme s'il ne s'était rien passé, et ses cheveux recoiffés.
« C'était ouvert, pardon. Je ne sais pas pourquoi je suis venu ici.
– Ne t'en fais pas. Je me posais juste la question. »
Je me retournai face à la fenêtre et reposai mes yeux à travers la vitre. Je l'entendis s'approcher de moi, et quand il me prit dans ses bras, je ne réagis pas.
« Ça change de Los Angeles, hein ?
– Oui. C'est beau. »
Je posai mes mains sur ses bras, et il resserra doucement sa prise.
« Tu te rappelles que c'est ici que tu m'as dit que tu m'aimais ?
– Ah oui, j'ai fait ça ?
– Oui, à plusieurs reprises, même si ça reste trop peu pour moi, rit-il. Mais le jour où tu m'as expliqué pour le cadenas, et ce que tu avais vraiment écrit dessus... c'était ici.
– Maintenant que tu le dis... »
Il me berça tendrement, son menton posé sur mon épaule, et il déposa un léger baiser derrière mon oreille.
« Tu peux le redire ?
– Quoi donc ?
– Tu sais quoi... »
J'inclinai le visage en souriant, puis je me retournai dans ses bras. Je montai ma main droite à son visage et je caressai sa joue du bout des doigts en le regardant avec tout l'amour dont j'étais capable.
« HLJ. »
Il me sourit, puis posa un chaste baiser sur ma bouche.
« IK. »
Je donnai un coup dans son nez grâce au mien, et il recula d'un pas en relâchant son étreinte.
« Viens. Il faut qu'on descende. »
J'hochai la tête, puis je le suivis.
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